3. Favoriser l'élaboration de normes sociales favorables à la santé en influençant les systèmes de représentation
Les préférences des individus et leurs comportements sont influencés par des normes sociales et des systèmes de représentation qui n'encouragent pas toujours des actions favorables à la santé.
Par exemple, la pression sociale exercée par l'idéal de minceur conduit à une intolérance de la diversité corporelle et pousse un nombre croissant de personnes à se soumettre à des régimes amaigrissants particulièrement contraignants, qui peuvent conduire à des troubles du comportement alimentaire et au développement de l'obésité.
De même, les fruits et les légumes ont la réputation d'être certes bons pour la santé mais sans grande saveur. Par conséquent, ils restent peu attrayants pour les catégories socio-professionnelles les moins élevées, pour lesquelles l'argument santé a peu d'influence dans la détermination des comportements.
L'intérêt de l'exercice physique est également mal compris dans la mesure où il est souvent associé à la compétition et à la nécessité de disposer de capacités physiques particulières sous peine d'échec.
Votre rapporteur estime donc qu'une politique de prévention efficace doit diffuser des messages positifs visant à influencer les systèmes de représentations dans un sens favorable à la santé.
Les messages destinés à la population générale doivent être positifs et promouvoir le plaisir et le bien-être, notions beaucoup plus partagées par l'ensemble de la population que celle de la santé.
Par ailleurs, l'éducation alimentaire doit être privilégiée , et ce dès le plus jeune âge. Elle doit valoriser la convivialité et la régularité des repas, le respect des sensations de faim et de rassasiement dans la détermination des quantités à absorber, la mise en valeur des traditions alimentaires.
Votre rapporteur propose également de modifier les représentations des activités physiques ou sportives en insistant sur le plaisir associé à la pratique, le caractère ludique et convivial des activités. En effet, l'image de l'activité physique reste trop centrée sur la compétence et la compétition.
En outre, les campagnes de promotion des aliments sains, et en particulier des fruits et légumes, doivent s'inspirer des recherches en marketing sur les déterminants du comportement du consommateur. Il apparaît ainsi que les motivations liées à la santé sont peu importantes, voire contre productives pour les populations à risque. Il convient donc de mettre en valeur les aspects sensoriels et les qualités organoleptiques des fruits et des légumes.