4. Le syndrome métabolique
Le syndrome métabolique a été défini en tant qu'une agglomération de complications métaboliques athérogènes, thrombogènes et inflammatoires associées à un état d'insulino-résistance et le plus souvent observées chez des individus caractérisés par de l'obésité viscérale.
Pour rappel, le diagnostic du syndrome métabolique en clinique implique la présence de trois des cinq facteurs de risque cardiométabolique suivants :
- l'obésité abdominale (un tour de taille = 102 cm pour les hommes et = 88 cm pour les femmes) ;
- l'hypertension ;
- la glycémie à jeun élevée ;
- le taux élevé des triglycérides ;
- le faible cholestérol HDL.
De nombreux travaux et méta analyses récemment publiés ont montré que le diagnostic clinique du syndrome métabolique (présence de 3 des 5 critères) augmentait de 1,5 à 2 fois le risque de morbidité/mortalité cardiovasculaire et de 3 à 5 fois le risque de diabète.
Cependant, il a été démontré que cet outil ne permettait pas de mesurer de façon adéquate le risque absolu de morbidité/mortalité cardiovasculaire.
Pour pallier cette lacune, un groupe d'experts internationaux de la Chaire Internationale sur le Risque Cardiométabolique a proposé le concept de « risque métabolique » qui englobe à la fois le risque du syndrome métabolique et le risque déterminé par la présence des facteurs de risque classique (âge, sexe, tabac, tension artérielle, lipides, diabète).
5. Stéatose hépatique
La stéatose non alcoolique est une forme d'hépatite chronique avec des lésions histologiques ressemblant à celles observées au cours de la consommation excessive de boissons alcoolisées mais survenant en dehors de celle-ci.
Sa prévalence est estimée de 10 à 24 % de la population selon les études dans différents pays. Elle atteint 57,5 à 74 % chez les personnes obèses.
La stéatose hépatique est une composante importante de l'obésité viscérale. En effet, des travaux récents d'imagerie ont montré une relation étroite entre l'accumulation du tissu adipeux viscéral et l'accumulation de lipides dans le foie. A l'opposé, les individus obèses avec une obésité « sous-cutanée » sont beaucoup moins susceptibles à ce désordre hépatique. Ainsi, les ethnies plus susceptibles à l'accumulation de tissu adipeux viscéral seront également plus susceptibles à la stéatose hépatique.
L'adiposité viscérale serait responsable dans le développement de la stéatose hépatique. Elle serait liée à l'incapacité du tissu adipeux de stocker de nouveaux acides gras. Au lieu d'être transformés en triglycérides, ces derniers seraient relâchés dans le sang et s'accumuleraient dans le foie, entraînant ainsi une inflammation du foie, puis une fibrose, voire une cirrhose.
Selon le docteur Noël Peretti si, chez les adultes seulement, une majorité des patients ayant une stéatose hépatique sont obèses, chez les enfants, le pourcentage est de 100 %. Par ailleurs, un quart des enfants obèses auraient une stéatose hépatique.
En outre, l'évolution de la stéatose à la cirrhose serait plus rapide chez les enfants que chez les adultes : d'un à sept ans pour les adultes, contre seulement deux ans pour les enfants.