M. Nunzio QUACQUARELLI, directeur de QS world university rankings
Merci pour votre invitation à prendre part à cette table ronde aujourd'hui. Je parle anglais et italien et je dirais que mon français est limité. Parfois, je vais utiliser des mots anglais. J'ai étudié à Cambridge et à l'Université de Wharton (Pennsylvanie) et je dirige aujourd'hui QS , qui fait de la recherche auprès des établissements d'enseignement supérieur depuis 2004 et des business schools depuis 20 ans.
Je vais exposer les QS world university rankings qui sont ceux du Times higher education depuis 2004.
Les rankings sont controversés. Vous pouvez lire la citation de Howard Davies. Notre mission est de permettre aux personnes motivées de réaliser leur potentiel à travers l'éducation, la mobilité internationale ainsi que le développement professionnel. Plus de 20 millions de personnes ont vu nos classements sur le web et les sites de nos partenaires en 2009 et plus de quatre millions durant les trois derniers mois de cette année ont visité Topuniversities.com. Il y a une demande importante pour cette information et je peux dire que les meilleures universités sont les rock stars de la nouvelle génération.
Aucun classement n'est idéal pour les stratégies universitaires. Tous ont des limites. Je ferai un peu d'histoire, mais vous connaissez tous cette information : le premier ranking mondial, c'était Shanghai en 2003. Nous avons lancé avec le Times higher le QS university ranking en 2004. Il y a aussi HEEACT en 2007, Leiden en 2009, Global university ranking en Russie en 2009. Cette année, QS va avoir de nouveaux partenaires de médias comme US News et Le Nouvel Observateur . Nous avons également établi un conseil international de seize experts académiques pour vérifier les statistiques de notre classement en Argentine, Australie, France, Chine, Inde, au Japon, au Mexique, aux États-Unis et au Royaume-Uni. En 2010, nous avons lancé la poursuite de notre partenariat à long terme avec Scopus, la base de données bibliométriques d'Elsevier que nous utilisons pour notre ranking . C'est une base de 18 000 journaux académiques, dans toutes les langues.
Nous nous concentrons sur les missions les plus adéquates pour les universités qui aspirent à l'excellence mondiale. La qualité de recherche, la qualité de l'enseignement mais aussi l'employabilité et la dimension internationale. Nous avons fait beaucoup de recherches avec les directeurs d'universités et ils nous ont dit que c'étaient les missions les plus importantes. Ce n'est pas exhaustif. Il y a d'autres missions pour les universités, mais ces missions sont les plus importantes.
Les critères pour QS sont : revue par les pairs 40 %, revue par les employeurs 10 %, ratio étudiants-professeurs 20 %, ratio international 5 %, étudiants internationaux 5 %, citations par facultés 20 % (source Scopus). Tous les critères métriques sont ajustés à la taille des facultés et nos sondages sont en langue locale : allemande, française, chinoise... Nous n'utilisons pas le critère du prix Nobel. Je n'ai pas le temps de faire une comparaison avec les autres classements.
Le top 100 des universités du classement QS fait apparaître plus de vingt pays : trente-six universités d'Amérique du Nord, trente-neuf d'Europe et vingt-cinq d'Asie et d'Australie. Par comparaison, dans le classement de Shanghai, il y a soixante universités en Amérique, trente-et-une en Europe et neuf en Asie et Australie. Il y a dix-huit universités françaises dans le Top 400 du QS Ranking .
Nous produisons aussi des indicateurs de force par pays et la France est septième après les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Japon. Nous pourrons expliquer ce classement plus tard.
Nous avons aussi une classification des universités qui permet de connaître la diversité des institutions. Cela montre qu'elles ne sont pas partout les mêmes. C'est une classification par taille, niveau de recherche et spécialisation. Les dirigeants des universités et des gouvernements pourront ainsi comprendre les positions par rapport à des institutions similaires. Pour nous, cela est très important. Ce n'est pas une bonne idée que les dirigeants d'universités prennent des décisions stratégiques seulement sur un ranking . Ils devraient utiliser cette classification et les autres recherches et informations pour cette décision stratégique.
Je n'ai pas le temps d'expliquer toute la classification, mais je peux donner l'exemple des écoles spécialisées dans un ou deux domaines d'enseignement, qui sont de petite taille et qui ont un niveau de recherche modéré ou non existant. Vous pouvez comparer tous les types d'universités.
Nous travaillons toujours avec notre groupe d'experts académiques pour identifier de nouveaux critères et de nouveaux systèmes pour connaître la diversité des institutions. Par exemple, nous pouvons utiliser l'évaluation de la satisfaction des étudiants pour évaluer la qualité de l'enseignement. Il y a d'autres critères pour évaluer d'autres missions, comme les brevets et les publications.
Cette année, nous produisons des classements par discipline pour les départements mais aussi pour toutes les disciplines.
Nous avons commencé un nouveau projet qui s'appelle QS Stars , un système d'évaluation basé sur un audit volontaire qui inclut la transmission des savoirs, la contribution à la société, l'infrastructure et la spécialisation au niveau mondial. Nous avons fait treize années de recherches pour le développement de ce système. Nous commençons avec 70 universités dans le monde entier pour cette année.
En conclusion, nous faisons ceci afin de servir les besoins des jeunes diplômés qui veulent étudier dans les universités de « classe mondiale », partout dans le monde, afin de les aider à trouver la bonne université qui corresponde à leurs besoins spécifiques. En 2011, nous pourrons proposer aussi des classements personnalisés pour ces jeunes diplômés. C'est la raison de l'importance de ce ranking . Merci beaucoup.
M. Jean-Léonce DUPONT, rapporteur pour avis des crédits de l'enseignement supérieur à la commission de la culture, de l'éducation et de la communication
Merci. Nous allons maintenant changer d'angle d'analyse et je passe la parole à Mme Sylvie Cresson, présidente de Personnel association, pour nous donner un autre point de vue, celui des entreprises.