b) Une croissance de l'ordre de - 3 % en 2009 (sauf aléa majeur)
Pour l'année 2009, le consensus des conjoncturistes s'est dégradé de façon continue depuis la mi-2008, pour s'établir désormais à - 2,9 %.
La prévision publiée par le Gouvernement en juin 2009 (- 3 %), d'habitude légèrement supérieure au consensus, lui est donc désormais quasiment identique.
La prévision actuelle du Gouvernement est égale à celle retenue par la commission des finances dès le mois de mars, dans son rapport relatif au deuxième projet de loi de finances rectificative pour 2009.
En effet, si le consensus des conjoncturistes était alors de - 2 %, les estimations qui venaient d'être publiées par l'Insee sur l'année 2008 et le premier trimestre de l'année 2009, suggéraient que tel était le scénario le plus vraisemblable.
Pour des raisons purement comptables, il semble peu probable que la croissance du PIB en 2009 s'écarte nettement de - 3 % : elle sera peut-être de - 3,5 % ou - 2,5 %, mais une croissance de, par exemple, - 4 % ou - 2 % paraît peu plausible (en tout cas dans un scénario sans « accident ») 2 ( * ) .
c) Les trois « grands » scénarios envisageables pour 2009 et 2010
Le consensus des conjoncturistes de juin 2009 (de - 2,9 %) est compris entre - 3,5 % et - 2,2 %.
Pour cerner les questions qui se posent, il peut être utile de comparer le profil de croissance actuel avec celui des dernières récessions.
Contrairement à ce qui est parfois affirmé, la récession actuelle n'est pas la plus grave en termes de croissance trimestrielle, si l'on considère que, selon l'Insee, le « creux » du dernier trimestre 2008 (- 1,5 %) correspond à une croissance moins négative que celle du dernier trimestre 1974 (- 1,8 %).
Le scénario « moyen » des conjoncturistes (juin 2009), aboutissant à une croissance de l'ordre de - 3 % en 2009, consiste à considérer que la croissance trimestrielle redevient progressivement nulle au cours de l'année 2009, et à peine positive en 2010.
Le scénario « optimiste » des conjoncturistes (représenté notamment par COE-Rexecode, qui prévoit une croissance de - 2,5 % en 2009) ne remet pas fondamentalement en cause cette analyse, mais suppose l'existence d'une reprise « technique » à la fin de l'année, liée à la reconstitution des stocks. Ainsi, la croissance pourrait être de l'ordre de - 2,5 % en 2009, mais la forte croissance trimestrielle que l'on pourrait observer au dernier trimestre de 2009 ne serait qu'un « feu de paille ».
Enfin, certains conjoncturistes sont plus pessimistes, et prévoient une croissance de l'ordre de - 3,5 % en 2009 (ainsi, BNP Paribas et l'OFCE prévoient une croissance de respectivement - 3,4 % et - 3,2 % en 2009). A moins d'une « rechute » au second semestre 2009, une croissance de - 3,5 % paraît cependant, à ce stade, relativement peu probable, dans la mesure où, compte tenu du résultat du premier trimestre 2009, elle paraît impliquer au deuxième trimestre 2009 une diminution du PIB nettement supérieure à celle prévue par l'Insee (de 0,6 %).
Le graphique ci-après permet de visualiser ces trois scénarios.
* 2 Cela vient du fait que la croissance du PIB une année donnée est exprimée en moyenne annuelle, c'est-à-dire qu'il s'agit de la croissance du PIB total de l'année par rapport au PIB total de l'année précédente. Il en découle notamment que la croissance trimestrielle qui a l'impact le plus important sur la croissance de l'année est celle du premier trimestre, qui joue sur l'ensemble du PIB de l'année. Comme la croissance du premier trimestre est aujourd'hui connue (- 1,5 % selon l'Insee), le champ des scénarios possibles s'en trouve considérablement restreint.