b) Les jeunes familles et les actifs modestes
Ces deux catégories ont en commun de s'installer essentiellement dans les espaces de type périurbain. Les migrations des couples avec enfants suivent une logique de cycle de vie, tandis que celles des classes moyennes et modestes répondent avant tout à des préoccupations économiques.
(1) Les couples avec enfants
Les profils de migrants concernés correspondent à des ménages avec enfants, relativement jeunes, en phase d'installation dans la vie familiale et professionnelle, recherchant à travers le cadre de vie rural l'accès à un logement suffisamment grand. La pression foncière urbaine croissante et la modification des préférences individuelles durant cette étape de leur vie expliquent ce type de migration, qui profite en premier lieu aux espaces périphériques de pôles urbains, alimentant ainsi l'étalement urbain.
Cette migration concerne essentiellement les personnes âgées de 30 à 39 ans souvent accompagnées d'enfants de moins de 14 ans. Les migrations de l'urbain vers les différents types d'espaces périurbains se caractérisent par la prépondérance des ménages de trois à cinq personnes (343.292, contre un peu plus de 200.000 pour les personnes seules ou les ménages de deux personnes). Ce mouvement concerne d'abord l'ensemble des salariés avec une intensité relative assez peu différente entre les cadres et les ouvriers. Un tiers d'entre eux a quitté les villes et les périphéries anciennes entre 1990 et 1999 pour s'installer dans le périurbain nouveau. Logiquement, le périurbain récent et, dans une moindre mesure, l'espace rural sous influence urbaine, sont les espaces privilégiés de migration de ce type. Près de deux tiers des migrations des classes d'âge de moins de 14 ans et de 30 à 39 ans se dirigent vers ces lieux d'arrivée. Les ménages de grande taille 41 ( * ) sont également les plus enclins à migrer dans le périurbain nouveau : ils représentent environ la moitié des ménages migrants vers ce type d'espace 42 ( * ) . |
En fait, les jeunes ont tendance à migrer vers les pôles urbains pour des motivations professionnelles, ceux-ci continuant à concentrer les emplois malgré l'étalement résidentiel. Les couples qui ont de jeunes enfants décident de s'installer en périphérie des villes, à une distance plus ou moins grande, à condition que des navettes domicile-travail existent. Ce phénomène de desserrement résidentiel vers les périphéries des actifs travaillant dans les pôles urbains est attesté par la forte proportion d'actifs parmi les migrants vers les lieux d'arrivée les plus proches des villes.
* 41 De plus de 3 personnes, avec une très forte représentation des ménages de plus de 6 personnes.
* 42 125.135 ménages sur 256.062.