5. Les classements nationaux

Enfin, les classements les plus anciens sont les classements nationaux , très nombreux. Ils reposent sur des critères divers, et pour nombre d'entre eux, sur des données recueillies par voie de sondages ou sur le fondement de déclarations. Des changements de méthode au cours du temps compliquent souvent l'analyse des résultats.

a) Aux États-Unis

Le pionnier des classements universitaires et celui que publie l'US News and World Report depuis 1983, et qui fait, bien plus que le classement de Shanghai, figure de référence aux États-Unis. Ce classement s'adresse explicitement aux étudiants recherchant une orientation et à leurs familles. Il se fonde sur une palette d'indicateurs divers, avec des variations d'une année sur l'autre.

LES INDICATEURS DU PRINCIPAL CLASSEMENT DES UNIVERSITÉS AMÉRICAINES :
L'US WORLD AND NEWS REPORT

Le classement de l'US World and News Report prend en compte :

- l'évaluation par les pairs (25 %) ;

- la capacité à conserver les étudiants d'une année sur l'autre (20 %) ;

- les moyens mis en oeuvre (20 %) à savoir : la taille des classes, le salaire moyen distribué par l'université à ses collaborateurs, le taux d'encadrement, le niveau de diplôme des enseignants ;

- la sélectivité (15 %) ;

- les ressources financières (10 %) ;

- la valeur ajoutée de l'université en fonction des caractéristiques des étudiants (5 %) c'est-à-dire la différence entre le taux prévisionnel et le taux effectif de réussite ;

- le taux d'anciens élèves donataires (5 %).

Il existe d'autres classements, moins connus, notamment :

- le « Faculty Scholarly Productivity ranking », qui mesure l'impact des activités de recherche : nombre de publications et de citations, montant des financements, nombre de récompenses et distinctions reçues par les professeurs ;

- le « Washington Monthly College Rankings », créé en 2005, qui tente de mesurer la contribution d'une université à la mobilité sociale des étudiants, sa capacité d'impulsion en matière de recherche, et le « service rendu envers la nation ».

b) Dans les autres pays

A l'étranger, plusieurs autres pays possèdent un ou plusieurs classements nationaux de leurs établissements d'enseignement supérieurs :

- au Royaume-Uni : plusieurs classements sont établis par des cabinets d'études pour le compte de médias, à l'image du classement THE-QS dont il est question ci-dessus. Ces cabinets de conseil, tels que Quacquarelli Symonds (QS) jouent un double rôle d'expert et d'agences de communication pour les milieux de l'enseignement supérieur ;

- En Allemagne, de nombreux classements sont également publiés par la presse, dont celui du Zeit, établi en collaboration avec le CHE ;

Des classements nationaux existent également au Canada (Maclean's), en Italie (La Repubblica), en Espagne (Excelencia) en Australie, en Chine, en Pologne...

Au regard de ce qui se pratique dans plusieurs pays étrangers, la France était donc, jusqu'à l'arrivée du classement de Shanghai, dans une situation atypique . Il n'y existait aucun classement des universités, et très peu d'indicateurs à disposition des étudiants, pour le choix de leurs cursus. Classer induit de fait une forme de « publicité comparative » à laquelle notre pays est peu accoutumé.

Cette situation devrait changer, non seulement du fait du succès des classements internationaux, mais aussi avec la mise en oeuvre de la loi du 10 août 2007 précitée, qui oblige les universités à publier un minimum d'indicateurs concernant la réussite des étudiants aux examens et leur insertion professionnelle après le diplôme. Cette transparence accrue est bienvenue, mais les modalités exactes de sa mise en oeuvre restent à définir.

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