IV. BILAN DE LA PRÉSIDENCE PORTUGAISE ET PERSPECTIVES DES PROCHAINES PRÉSIDENCES DE L'UEO ET DE L'UNION EUROPÉENNE

A. BILAN DE LA DOUBLE PRÉSIDENCE PORTUGAISE : INTERVENTION DE M. JOO MIRA GOMES, SECRÉTAIRE D'ÉTAT À LA DÉFENSE NATIONALE ET AUX AFFAIRES MARITIMES

Ancien ambassadeur du Portugal au Conseil permanent de l'UEO et au Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne, M. Mira Gomes était invité par l'Assemblée à présenter le bilan de la présidence de son pays en matière de PESD. La signature du Traité de Lisbonne et ses conséquences sur le rôle et le fonctionnement de l'Union de l'Europe Occidentale n'ont été que très rapidement abordées par le ministre portugais, l'essentiel de son intervention étant consacré à une description des opérations menées par l'Union européenne en 2007 et les projets à venir.

Le représentant de la présidence portugaise a principalement insisté sur l'objectif global de capacités militaires et civiles fixé à l'horizon 2010 qui doit permettre à l'Union européenne de disposer des moyens nécessaires pour la mise en oeuvre d'opérations militaires de sécurité et de défense. Cet objectif découle des recommandations formulées au sein du catalogue des progrès, adopté fin 2007 et destiné à identifier les lacunes capacitaires résultant de l'inadéquation des besoins avec les forces déclarées par les États membres. Ce document succède au catalogue des besoins approuvé en 2005 qui identifie les besoins de l'Union européenne pour remplir les missions de PESD et au catalogue de forces, adopté en 2006, qui recense les moyens mis à disposition par les États membres. Aux yeux de M. Mira Gomes, la question des capacités est d'autant plus importante qu'elle traduit la volonté de l'Union européenne de prendre ses responsabilités en matière de défense et de sécurité. La présidence portugaise juge à cet effet que les moyens mis à dispositions restent en deçà des possibilités de l'Union.

Le vote du budget pour 2008 de l'Agence européenne de défense, en charge du développement des capacités militaires de l'Union, a parallèlement permis aux États membres d'insister sur la nécessité d'élaborer des stratégies à long terme. Celles-ci devraient permettre de renforcer l'autonomie de l'Union en la matière. Cette autonomie ne signifie pas pour autant une rivalité avec les capacités militaires des États-Unis, la présidence portugaise estimant la défense européenne indissociable du système de sécurité euro-atlantique. Le partenariat avec l'OTAN a été à cet égard mis en avant dans l'échange du ministre avec l'hémicycle au sujet du futur statut du Kosovo.

Par delà les conditions de mise en oeuvre de la PESD, M. Mira Gomes a effectué un rapide tour d'horizon des opérations actuellement menées par l'Union européenne, qu'il s'agisse de la mission en cours en Bosnie-Herzégovine où une réduction échelonnée des forces en présence est prévue, ou de celle lancée au Tchad et en République Centrafricaine. Cette dernière a valeur de symbole aux yeux de la présidence portugaise au regard de la relation qu'entend nouer l'Union avec le continent africain. Dépassant le cadre de l'opération militaire, l'Union souhaite au travers de ces missions favoriser le développement des pays concernés. Cette démarche relaye l'appui de l'Union européenne au renforcement des capacités africaines de gestion et de règlement des conflits, destiné à consolider l'autonomie du continent en la matière. Au cours de la discussion avec l'hémicycle, le ministre a tenu à saluer l'intervention de la Chine en Afrique, présentée comme une contribution efficace répondant à la volonté des États africains. L'absence de consensus sur ce sujet au sein de l'Union européenne et de l'UEO invite néanmoins à relativiser une telle assertion.

Les sept missions civiles menées dans le cadre de la PESD, dont celles en Afghanistan et au Kosovo, ont également valeur d'exemple selon M. Mira Gomes, tant elles illustrent la volonté européenne de relier sécurité et développement. Celle-ci s'est matérialisée par une réunion conjointe des ministres de la Défense et des ministres du Développement des pays membres de l'Union européenne organisée sous l'égide de la présidence portugaise.

La question des relations avec les pays du bassin méditerranéen a été la seule occasion pour la présidence portugaise de saluer les travaux de l'Assemblée de l'UEO au travers d'un hommage au rapport en discussion sur les frontières maritimes de l'Europe. À l'issue de son intervention, le débat avec les parlementaires a néanmoins permis à M. Mira Gomes de souligner succinctement le rôle de l'Assemblée dans le contrôle des opérations de PESD aux côtés du Conseil et du Parlement européen.

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