B. PERSPECTIVES ET LIMITES DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
1. Une part encore marginale dans la production d'énergie
Outre leur contribution à la diminution des émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables présentent le double avantage de réduire la dépendance de l'Union vis-à-vis des importations et d'être fondées sur des technologies de pointe créatrices d'emplois et d'exportations. Sur ces nouveaux créneaux, les États membres détiennent souvent des positions mondialement dominantes, qu'il leur appartient de conforter.
Depuis 1997, l'Union européenne s'est fixé pour objectif ambitieux de porter à 12 % d'ici 2010 la part de l'énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation intérieure brute. En 1997, cette part était de 5,4 %. En 2001, elle n'était encore que de 6 %. Dans le rapport d'évaluation qu'elle a rendu public en mai 2004, la Commission européenne estime que la prolongation des tendances actuelles permettra d'atteindre seulement 10 % d'énergie produite à partir de sources d'énergies renouvelables dans l'Union européenne à 15 en 2010.
En vertu de la directive 2001/77/CE relative à la promotion de l'électricité produite à partir de sources d'énergies renouvelables, tous les États membres ont adopté des objectifs nationaux dans ce domaine. L'objectif global est de parvenir à 22 % de l'électricité produite à partir de sources d'énergies renouvelables en 2010, alors que cette part n'était que de 14 % en 2000.
Les situations nationales sont très disparates. Quatre groupes de pays peuvent être distingués, selon le pourcentage des énergies renouvelables dans leur production d'énergie primaire :
- les pays phares : la Finlande (21,2 %) et la Suède (26,5 %). Ce dernier pays est le champion européen des énergies renouvelables du fait de capacités hydrauliques inégalées et d'une utilisation croissante du bois et du biogaz ;
- les pays intermédiaires : l'Autriche (19,8 %), le Portugal (16,9 %) et le Danemark (12 %) ;
- les pays émergents : l'Espagne (6,7 %), la France (6,3 %), l'Italie (6,1 %), la Grèce (5,3 %) et la Pologne (4,5 %) ;
- les mauvais élèves : l'Allemagne (3,3 %), la République tchèque (2,6 %), l'Irlande (1,8 %), les trois pays du Bénélux (1,3 %), le Royame-Uni (1,3 %) et les autres nouveaux entrants.
La faiblesse relative des énergies renouvelables à l'échelle globale de l'Europe fait apparaître un écart entre un discours européen officiel très environnementaliste et une réalité économique toujours basée sur les énergies fossiles. Pourtant, le développement des nouvelles technologies de l'énergie constitue potentiellement une révolution d'une portée comparable à celle du téléphone portable.