B. DES PERFORMANCES DÉCEVANTES

1. Des performances sportives inférieures

Les performances sportives des clubs apparaissent nettement différenciées en fonction de leur appartenance nationale. Le nombre de participations aux quarts de finale de la Ligue des Champions (qui regroupent chaque année les 8 clubs les plus performants) montre que la France est très en retrait par rapport aux quatre autres grands pays.

Cette sous-performance s'est aggravée depuis l'intervention de l'arrêt Bosman, alors que les résultats des autres grands pays se sont améliorés (excepté pour l'Italie). L'explication avancée est liée à ce que, depuis l'arrêt de la CJCE, les championnats étrangers exercent un fort pouvoir d'attraction sur les joueurs les plus « qualifiés ».

Source : Rapport de M. Jean-Pierre Denis sur certains aspects du sport professionnel en France. Novembre 2003.

Peu de joueurs internationaux ayant participé à l'Euro-2000, compétition européenne-phare mettant aux prises les équipes nationales, évoluaient en France. La plupart des internationaux français jouent à l'étranger.

2. Des retours économiques en retrait

Une partie du retard du chiffre d'affaires des clubs français est attribuable aux droits perçus à l'occasion de la participation à la Ligue des Champions elle-même .

Source : Rapport de M. Jean-Pierre Denis sur certains aspects du sport professionnel en France. Novembre 2003.

Les retours attribués aux participants à cette compétition varient fortement en fonction de leur appartenance nationale. Sur moyenne période, les clubs espagnols concernés arrivent en tête (450 millions d'euros entre 1997 et 2002), suivis par les clubs allemands (430 millions d'euros). Les clubs italiens et anglais suivent avec 350 millions d'euros et les clubs français ferment la marche avec environ 250 millions d'euros.

Soit un marché total de 1 830 millions d'euros , correspondant aux gains cumulés des clubs des pays mentionnés pour la période 1997-2002, les parts de marché s'établissent comme suit en fonction de l'appartenance nationale : Espagne : 24,6 % ; Allemagne : 23,4 % ; Italie et Royaume-Uni : 19,1 % ; France : 13,8 %.

La part de marché des clubs français est ainsi sensiblement inférieure à celle de leurs concurrents européens.

Ce constat est particulièrement voyant lorsqu'on considère le total des sommes concernées . Il doit toutefois être nuancé du fait de l'hétérogénéité des données citées. En effet, le nombre de clubs engagés varie selon les pays, plus élevé par exemple pour l'Espagne que pour la France. Les écarts moyens par club sont nettement moins spectaculaires .

Gains moyens, par année et par origine nationale, des clubs participant à la Ligue des Champions

(en millions d'euros)

 

Total

Moyenne 1)

Espagne

90

22,5

Allemagne

86

21,5

Italie

70

23,3

Royaume-Uni

70

23,3

France

50

16,7

1. Total divisé par le nombre des clubs engagés.

Mais, à son tour, cet indice n'est pas pleinement significatif. La dispersion des recettes perçues, à l'occasion de la participation à la Ligue des Champions, par les clubs appartenant à un même pays est plus forte que celle des recettes appréciées à partir du rattachement national des clubs. Comme on l'a déjà souligné, l'appréciation de la hiérarchie des clubs doit reposer, par priorité, sur la considération de situations individuelles plutôt que sur des données moyennes dont la pertinence est très variable compte tenu de la hauteur des différentes échelles en jeu.

En outre, les références nationales peuvent être trompeuses : ainsi, la constance des clubs en Ligue des Champions conduit à un degré de concentration des recettes de la Ligue des Champions au profit de certains clubs, qui varie fortement selon leur appartenance nationale.

Nombre de participations des représentants des championnats allemand, anglais, espagnol, italien et français engagés en Ligue des Champions 2001-2002 au cours
des 5 saisons précédentes

Allemagne

9

Angleterre

8

Espagne

9

Italie

7

France

2

Les représentants allemands, anglais, espagnols et italiens engagés dans la Ligue des Champions 2001-2001 cumulaient un nombre de participations à cette compétition, au cours des cinq précédentes saisons, très supérieur à celui des clubs français.

De fait, dans les championnats étrangers, ce sont plus souvent qu'en France les mêmes clubs qui atteignent les rangs qualificatifs pour cette compétition .

La stabilité plus grande de la participation des mêmes clubs étrangers à la Ligue des Champions apporte un éclairage complémentaire sur les effets de la distribution des recettes de cette compétition.

Non seulement la part de marché des clubs issus des footballs concurrents est plus forte, mais encore elle est plus concentrée au profit de certains clubs.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page