2. Des charges salariales très différenciées
Les charges salariales des clubs engagés sont elles-mêmes fortement différenciées . Théoriquement, cette situation devrait s'accompagner d'une hiérarchie des positions compétitives dans la Ligue des Champions décalquant l'échelle des charges. Un lien est généralement établi entre les performances sportives et le niveau des charges salariales, supposées refléter la qualité des joueurs.
Source : Rapport de M. Jean-Pierre Denis sur certains aspects du sport professionnel en France. Novembre 2003.
Si tel était strictement le cas, on devrait observer un parallélisme des positions en matière de charges salariales et des recettes issues de la participation à la Ligue des Champions.
On constate pourtant que la hiérarchie en ce domaine diffère de celle observée en matière de recettes . C'est en Italie que les charges salariales sont les plus élevées (110 millions d'euros), suivie par l'Angleterre (aux alentours de 100 millions). L' Espagne et l' Allemagne occupent une position analogue avec des charges de l'ordre de 80 à 85 millions d'euros . La France présente des charges salariales nettement plus faibles, de l'ordre de 40 millions d'euros .
On notera, incidemment, qu'il existe, en apparence, au vu des données mentionnées, une discordance entre les investissements des clubs et leurs performances compétitives, et donc économiques, dans la Ligue des Champions.
Toutefois, les données disponibles, qui portent sur des moyennes, ne permettent pas d'établir que cette discordance est réelle.
En tout état de cause, la situation du football hexagonal apparaît nettement atypique avec un niveau de charges salariales sensiblement inférieur à ses concurrents.
Source : Rapport de M. Jean-Pierre Denis sur certains aspects du sport professionnel en France. Novembre 2003.
Ce constat est usuellement présenté comme un handicap en ce sens qu'il témoigne d'une « force de frappe » sportive inférieure à la concurrence. En bref, la France serait distancée dans la « course aux armements » dont dépendraient le succès sportif et, partant, l'accès aux gains financiers associés à lui. Cette présentation semble fondée si l'on raisonne en termes d' efficacité compétitive, du moins dans les compétitions internationales organisées sous forme de championnat, comme l'était la Ligue des Champions jusqu'à la présente saison.
Toutefois, une observation plus favorable doit être faite . Au regard des seuls retours directs associés à la participation à la Ligue des Champions, on peut ainsi estimer que les clubs français sont les plus efficients . Le ratio salaires et charges rapportés aux recettes perçues par les clubs dans le cadre de cette compétition peut être considéré comme un indice de cette efficience. C'est pour la France qu'il prend la plus faible valeur.
Ratio salaires et charges/recettes moyennes tirées de la Ligue des Champions |
|
Espagne |
3,8 |
Allemagne |
3,8 |
Italie |
4,7 |
Angleterre |
4,3 |
France |
2,4 |
Pour l'essentiel, les écarts entre les moyens proviennent de facteurs internes.
Les équipements disponibles pour les clubs français reflètent une capacité d'accueil nettement moins développée.
Capacité moyenne des stades des clubs
engagés
|
|
Allemagne |
50 000 |
Angleterre |
50 000 |
Espagne |
72 000 |
Italie |
80 000 |
France |
32 000 |
Source : Rapport de M. Jean-Pierre Denis sur certains aspects du sport professionnel en France. Novembre 2003.
Les ressources allouées au football varient significativement. Surtout, comme on l'a indiqué, ni les recettes engendrées par la commercialisation des compétitions nationales, ni leurs modalités de distribution ne sont comparables.