Les recommandations
Les recommandations proposées tiennent compte des deux problématiques sensiblement différentes entre la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale :
§ dans la police, les formateurs sont des professionnels de cette spécialité mais ils sont parfois trop éloignés de la réalité de l'activité de terrain,
§ dans la Gendarmerie, la formation est une activité comme une autre de l'activité de commandement.
Donner une vraie place à la fonction
La formation aux outils informatiques devrait être obligatoire. Dès lors, un temps incompressible pourrait être alloué à chaque agent. Ce temps serait réservé à la formation et seul un événement exceptionnel permettrait de le reporter.
En cas de projet informatique nécessitant une formation, l'administration centrale devrait planifier avec deux mois d'avance environ les sessions. Les agents inscrits ne pourraient alors pas être rappelés.
En tout état de cause, l'implantation de nouveaux outils ou l'amélioration de ceux existants devraient toujours être préparées en amont, particulièrement auprès des gradés et des commandants de brigade. Il s'agit d'intéresser ces acteurs pour qu'ils soient associés aux évolutions et soient parfaitement sensibilisés au besoin de formation de leurs unités.
Outre les formations aux grands outils mis en place par l'administration centrale, chaque agent devrait disposer d'un catalogue centralisé de formation sur un support de communication transversal. Il pourrait ainsi planifier ses stages. A ce titre, certains d'entre eux devraient être rendus obligatoires dans l'évolution naturelle de la carrière.
Donner les moyens de travailler aux formateurs
Concernant les formateurs eux-mêmes, il serait souhaitable que :
§ ils connaissent le terrain - le recours à des formateurs professionnels de façon systématique n'est pas une panacée,
§ ils disposent d'une véritable liberté durant leur activité de formation 109 ( * ) .
Pour être parfaitement libres, les formateurs ne doivent pas avoir à répondre à d'autres impératifs, au sein d'une unité par exemple. Au cours de leur carrière, les agents qui le souhaitent devraient ainsi pouvoir n'être que formateurs à plein temps. Il s'agit bien de « professionnaliser » cette activité.
L'organisation des formations elles-mêmes pourrait être revue :
§ d'une part, les formations à la bureautique classique devraient être externalisées. Ceci permettrait de concentrer les formateurs internes sur les applications internes,
§ d'autre part, l'organisation des formations au niveau régional permettrait une réelle participation des agents concernés. Ils n'auraient plus alors à se déplacer de toute la France vers un site quasi unique de formation.
Récapitulatif des recommandations
Basées sur les bonnes pratiques observées et les propositions pragmatiques proposées par les nombreux interlocuteurs rencontrés, les recommandations sont classées en deux catégories, conformément aux deux volets prévus par l'audit : l'organisation et les processus d'une part ; les systèmes d'information d'autre part.
Organisation et processus |
§ Mettre en place un crédit temps formation § Planifier des sessions avec un délai minimum de deux mois § Créer un corpus de formations obligatoires dans le déroulement de carrière § Créer un statut du formateur § Externaliser les formations bureautiques classiques § Régionaliser la gestion des formations |
Systèmes d'information |
§ Mettre en ligne un catalogue de formation § Développer des modules de formation en ligne (via l'intranet) § Enrichir les principales applications d'aide contextuelle en ligne |
* 109 Ce dernier point est particulièrement vrai dans la gendarmerie.