b) Un repli du chômage, mais pas de retour au plein-emploi

Dans la projection, le taux de chômage se réduit. Cependant, malgré une croissance élevée, le taux de chômage atteint encore 6,8 % en 2006.

L'évolution de l'emploi 2001 - 2006

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Effectifs salariés total, taux de croissance

2,1

1,1

1,3

1,1

0,9

0,7

Taux de chômage, points

8,9

8,6

8,1

7,6

7,3

6,8

Salariés

Emploi salarié marchand (en %)

2,6

1,1

1,5

1,3

1,1

1,0

Emploi salarié industrie (en %)

1,4

- 0,1

0,1

- 0,1

- 0,4

- 0,4

Emploi salarié services marchands (en %)

3,3

1,8

2,3

2,0

1,8

1,6

Emploi salarié non marchand (en %)

0,9

1,0

0,6

0,5

0,3

0,2

Emploi APU

38

51

29

20

8

0

Emploi aidé non marchand

- 24

16

0

0

0

0

Non salariés

Emploi non salarié, évolution en milliers

- 10

- 22

- 4

- 4

0

- 5

Industrie

- 9

- 13

- 6

- 7

- 3

- 3

Services marchands

0

- 9

- 2

- 2

- 2

- 7

Services non marchands

- 1

0

3

5

5

5

Emploi non salarié, en % de l'emploi salarié

11,4

11,2

11,0

10,9

10,8

10,7

Industrie

20,6

20,4

20,2

20,1

20,2

20,2

Services marchands

11,4

11,1

10,8

10,6

10,4

10,2

Services non marchands

3,8

3,8

3,8

3,8

3,9

4,0

Encore ce résultat n'est-il atteint que grâce à une sensible diminution de l'accroissement de la population active . En effet, l'augmentation des effectifs salariés se réduit sensiblement en cours de projection. Malgré une croissance de 2,6 % en moyenne en 2005 et 2006, l'accroissement des emplois n'atteint plus, au terme de la projection, qu'un rythme de 0,8 % l'an.

On rappelle que le rythme des créations d'emplois salariés s'est élevé à 1,5 % en moyenne entre 1995 et 2000. Il a atteint 2,5 % en moyenne entre 1998 et 2001.

Cette accélération des créations d'emplois est venue de la vigueur de la croissance économique, mais aussi d'une nette réduction de la productivité par tête du travail. Ce phénomène, connu sous la dénomination « d'enrichissement de la croissance en emplois », signifie qu'à taux de croissance identique, un niveau de productivité par tête inférieur suppose davantage de « têtes », davantage d'emplois.

A priori , une telle baisse peut provenir, à durée de travail inchangée, d'une baisse de la productivité horaire. Inversement, à productivité horaire constante, elle peut résulter d'une réduction de la durée du travail. Dans le premier cas, un enrichissement de la croissance en emplois ne se déclenche que si le nombre des heures travaillées n'est pas augmenté. Dans le second cas, on pose comme hypothèse que la durée du travail est réduite et qu'un recours à plus d'emplois est nécessaire dès lors que le redressement de la productivité horaire n'est pas suffisant.

Entre 1995 et 2000, en dépit d'une légère accélération des gains de productivité horaire du travail (+ 1,6 %), les gains de productivité par tête ont décéléré (+ 0,8 %) sous l'effet d'une forte réduction de la durée du travail (- 0,8 %).

La projection ne prolonge pas ces tendances. Elle est construite sur l'hypothèse d'un retour à des gains de productivité par tête évoluant en ligne avec la productivité horaire. La réduction de la durée du travail s'interrompt dès 2003. Les gains de productivité sous-jacents au compte sont, en moyenne, de 1,6 % par an, même s'ils ralentissent à l'horizon 2005 (+ 1,4 % en 2005 et 2006).

En bref, l'enrichissement de la croissance en emplois, imputable à la réduction du temps de travail, s'interrompt. Pour autant, en considérant un horizon plus long, la poursuite du phénomène d'enrichissement de la croissance en emplois est posée en hypothèse .

Votre rapporteur remarque le contraste entre cette hypothèse et les forts gains de productivité constatés aux Etats-Unis. Cette hypothèse reste évidemment favorable aux créations d'emplois. Mais elle affecte le potentiel de croissance et la richesse nationale, et ralentit l'évolution soutenable des revenus salariaux, puisque les salaires ne sauraient durablement augmenter plus vite que la productivité. En ce sens, elle complique la réalisation, pourtant essentielle à une réduction durable du chômage, de la condition d'un abaissement du taux de chômage d'équilibre (voir infra ).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page