2. L'intérêt de la « nouvelle économie » pour la politique de l'emploi : réduire le taux de chômage non inflationniste ?
• Les analyses précédentes doivent être nuancées si l'on considère, comme certains économistes, qu'aux Etats-Unis l'augmentation du progrès technique a permis une diminution du taux de chômage non inflationniste.
En effet, si le capital et le travail sont globalement plus productifs, il peut être possible d'embaucher des personnes qui autrement n'auraient pas une productivité suffisante.
En sens inverse , on peut remarquer que le progrès technique actuel, reposant sur les technologies de l'information et de la communication, semble peu bénéficier aux personnes faiblement qualifiées.
• Compte tenu de la complexité des phénomènes en jeu, le modèle OEF ne permet pas de prendre en compte l'impact d'une augmentation du progrès technique sur le taux de chômage non inflationniste.
Aussi, les économistes du COE ont adopté, indépendamment du modèle, l'hypothèse qu'une augmentation de + 0,3 point du progrès technique annuel susciterait une diminution de 2,5 points du taux de chômage non inflationniste au bout de dix ans.
Selon le modèle OEF, la croissance serait accrue de près de 0,5 point par an , et le chômage réduit de seulement 0,7 point au bout de dix ans (cf. tableau 15 de l'annexe 1). Le taux de chômage serait donc de l'ordre de 7 % à la fin de la décennie.
En effet, on a vu que le progrès technique n'est pas, en lui-même, favorable à la diminution du chômage. Par ailleurs, comme la diminution du taux de chômage non inflationniste se fait de manière progressive alors que la croissance est pauvre en emplois, le taux de chômage est au bout de dix ans nettement supérieur au taux de chômage non inflationniste.