DEUXIÈME PARTIE : LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Cette section traite de l'usage des techniques spatiales à l'élargissement des connaissances scientifiques.
I. INTRODUCTION
Depuis leur avènement, les techniques spatiales ont largement démontré leur apport à l'exploration de l'univers et à l'observation de la Terre. En permettant de voir « plus loin » dans l'univers et d'observer de plus près les objets du système solaire, l'espace a bouleversé notre vision de l'univers lointain et de l'univers local. En donnant aux sciences de la Terre, une vision globale de l'atmosphère, des océans, de la biosphère et des surfaces continentales, l'espace apporte une échelle indispensable à notre compréhension de l'environnement planétaire et de son évolution. Dans ce domaine, la composante spatiale représente un atout majeur pour tout système global de surveillance de l'environnement et de gestion des risques, comme elle le fait déjà pour les systèmes de prévision météorologique ou plus récemment pour les systèmes de prévision de la circulation océanographique.
Par ailleurs, la recherche spatiale s'étend à d'autres disciplines comme la physique fondamentale, la biologie et l'exobiologie.
Les programmes scientifiques sont la source du progrès des connaissances. Ces programmes sont aussi des moteurs de l'innovation technologique. En effet, l'élaboration de nouvelles expériences nécessite le développement de nouveaux concepts, de nouveaux outils et de nouveaux instruments. C'est le pari que font la plupart des grands pays industriels qui s'efforcent de stimuler leur croissance économique par un investissement soutenu dans la recherche fondamentale.
La recherche spatiale n'a pas échappé à cette dynamique et les programmes spatiaux ont permis d'apporter des réponses à des questions scientifiques ambitieuses tout en contribuant à apporter des innovations technologiques. On en trouve des exemples en physique des procédés, en médecine et en imagerie.
Les travaux de la communauté scientifique spatiale, toutes disciplines confondues, ont également permis l'émergence d'applications et de services nouveaux dans les domaines de la localisation et des secours, de la navigation et de l'observation de la Terre.
La coopération internationale est indissociable de toute politique scientifique. Au-delà de la possibilité qu'elle offre de multiplier les programmes en partageant leurs coûts, elle permet la confrontation des idées. En outre, elle contribue à l'image d'excellence de l'espace français et à son rayonnement international.
Au sein de l'Europe, la France offre des possibilités de coopération complémentaires des programmes de l'ESA et dispose pour cela d'une pratique de la coopération internationale reconnue par ses partenaires. De fait, tous les programmes du CNES font l'objet d'une coopération internationale. Les programmes hors ESA sont conduits soit en coopération européenne, comme Spot 5, Corot, Végétation ou Pléiades, soit en coopération hors Europe : Jason avec les Etats Unis, Polder avec le Japon, Megha-Tropiques avec l'Inde, Andromède avec la Russie, etc....
Dans le domaine des risques naturels, une Charte visant à promouvoir la coopération entre opérateurs de systèmes spatiaux, en cas de catastrophe naturelle ou technologique, a été signée entre le CNES, l'Agence Spatiale Européenne et l'Agence Spatiale Canadienne. Cette Charte est ouverte aux opérateurs de satellites du monde entier. Elle a été appliquée pour la dernière fois à l'occasion des séismes du Salvador et d'Inde.
Dans la suite de ce chapitre, on examine successivement cinq domaines :
- les sciences de la Terre
- les sciences de l'Univers
- l'exobiologie
- les sciences de la matière et de la vie en micropesanteur
- la physique fondamentale.