C. LE DÉSAMIANTAGE DU BÂTIMENT DE L'AMBASSADE DE FRANCE : UN EXEMPLE DE L'INSUFFISANTE COORDINATION ENTRE LES SERVICES
L'ambassade de France à Varsovie, construite en 1967 par l'un des grands architectes français de l'époque, Bernard Zerhfuss, est l'objet, à compter de l'été 2000, d'importants travaux de désamiantage et de rénovation. Le bâtiment étant emblématique de l'architecture fonctionnaliste de la fin des années 1960, le ministère des affaires étrangères a choisi de conserver sa structure métallique originelle, composée de dix poteaux extérieurs qui supportent des plateaux suspendus.
Ces travaux permettront de réorganiser l'utilisation des espaces, et de privilégier une image d'accueil et d'ouverture vers l'extérieur, ce qui est loin d'être le cas de ce bâtiment, construit en pleine guerre froide . En effet, l'accueil des demandeurs de visas s'effectue par une petite porte entourée de grilles sur le côté de l'ambassade, qui donne sur une " salle d'attente " particulièrement sinistre. La Maison de la France, située au troisième étage de l'ambassade, est, quant à elle, quasiment inaccessible, et ne peut de toute évidence remplir correctement sa vocation de promotion de la France et du tourisme. Les travaux, dont le montant total est estimé entre 80 et 100 millions de francs, devraient donc permettre de rationaliser la répartition des services au sein du bâtiment.
L'ensemble des services a déménagé à l'automne 2000 dans un immeuble de bureaux pour la durée des travaux.
Sans remettre aucunement en cause la nécessité de procéder aux travaux de rénovation du bâtiment de l'ambassade de France, votre rapporteur spécial considère néanmoins qu'il est regrettable que ces travaux interviennent peu de temps après que le Poste d'Expansion Economique ait engagé ses propres travaux de réfection . En effet, le poste d'expansion économique, dont les bureaux occupent un étage de l'ambassade, a, pour un coût total de 9,4 millions de francs, engagé ses propres travaux de désamiantage, de rénovation et d'ameublement, entre 1995 et 1998.
Or, le désamiantage de l'ensemble du bâtiment va détruire l'aménagement du PEE, qui a donc financé des travaux de réfection pour en profiter quelques mois à peine, soit en quasi pure perte. Cette situation souligne, s'il était besoin, l'insuffisante coordination entre le ministère des affaires étrangères et le ministère de l'économie et des finances à l'étranger. En particulier, on notera que les réseaux informatiques entre la chancellerie et le PEE ne sont pas harmonisés, de sorte que les courriers électroniques prennent plusieurs heures pour être transmis d'un bureau à un autre... via Seattle.