III. L'ADHÉSION À L'UNION EUROPÉENNE : UNE EXIGENCE PARTICULIÈRE ?
La Hongrie ayant adhéré à l'OTAN le 12 mars 1999, l'essentiel de ses efforts est désormais consacré au processus d'adhésion à l'Union européenne. Elle a d'ailleurs été le premier pays d'Europe centrale et orientale à déposer sa candidature à l'adhésion, le 31 mars 1994.
Pour la Hongrie, la question de l'adhésion à l'Union européenne se conçoit de manière particulière, compte tenu du poids de l'histoire dans la vie politique hongroise. Ainsi, une des préoccupations majeures de la diplomatie hongroise, outre l'adhésion à l'Union européenne, est le sort des minorités magyares installées dans les Etats voisins de la Hongrie, à la suite de l'amputation des deux tiers du territoire hongrois au traité de Trianon de 1920.
Au cours de ses entretiens avec des personnalités hongroises, votre rapporteur spécial a pu constater l'importance des attentes de la Hongrie vis-à-vis de l'Union européenne. Les hongrois se montrent particulièrement intransigeants dans leur discours, sur la date d'adhésion de 2003. Ils souhaitent d'ailleurs clore les aspects techniques de la négociation d'adhésion dès la fin de l'année 2001, afin d'entrer en 2002 dans une phase de concertation politique active avec l'Union européenne. Enfin, à l'instar de la quasi-totalité des pays visités, la Hongrie souhaite que la procédure de négociation s'engage pays par pays, afin d'éviter un blocage général du processus d'élargissement du fait d'un seul pays (la Pologne est, de toute évidence, directement visée par ce type de propos). La Hongrie considère qu'elle sera prête " en temps voulu " pour entrer dans l'Union européenne, et qu'elle est en tête du " peloton " des pays candidats, avec la Slovénie . Elle souligne son rôle stabilisateur dans la région, et souhaite que son action lors de la guerre en Yougoslavie soit davantage reconnue par la communauté internationale, et en particulier par l'Europe.
A. LA CRISPATION HONGROISE AUTOUR DE LA DATE D'ADHÉSION
La crispation des hommes politiques hongrois sur la date d'adhésion est quelque peu artificielle sans doute, mais dangereuse : face à l'exaspération croissante d'une partie de la population, les forces politiques ont la tentation d'avoir un discours très ferme vis-à-vis de l'Union européenne, au risque d'accroître la désaffection pour la cause européenne.
Plus de 65 % de la population souhaite l'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne, mais l'absence de perspectives claires provoque un développement certain de " l'euroscepticisme ". Cette situation a des conséquences significative sur la vie politique, et risque notamment de provoquer une croissance de la présence de l'extrême droite sur la scène politique hongroise.