D. UN RISQUE DE DÉSENCHANTEMENT DES PAYS CANDIDATS ?
Vues des pays candidats, les contraintes d'adaptation à la législation européenne obligent les gouvernements à conduire une " marche forcée " vers l'adhésion. Les sacrifices sont mal vécus par les populations, qui considèrent que l'Union européenne multiplie les reports et les exigences nouvelles. Un sentiment d'impatience et, parfois, d'exaspération, se développe en Pologne et en Hongrie notamment, et la cause européenne perd peu à peu de sa popularité. Les pays les mieux placés dans la course à l'adhésion sont en revanche les plus patients et les plus réalistes. Ainsi, les ministres des affaires étrangères estoniens et slovéniens ont tenu à votre rapporteur spécial des discours très pragmatiques et sereins quant à la perspective de l'adhésion de leur pays à l'Union européenne, sans se crisper sur la date de celle-ci.
Votre rapporteur spécial a cependant observé une vive inquiétude, dans les " petits " pays, quant à la préservation de leur souveraineté. La mise à l'écart de l'Autriche a effrayé les " petits " pays candidats à l'adhésion, qui craignent que ce " droit d'ingérence " de l'Union européenne ne les prive de leur souveraineté, dont ils retrouvent seulement depuis quelques années les attributs. Certaines personnalités craignent en effet, à travers le prisme de cette " affaire autrichienne ", de passer de la tutelle de Moscou à celle de Bruxelles, évoquant même le " Soviet suprême de Bruxelles ".