2. La croissance à moyen terme
• A moyen terme (2001-2005), la croissance annuelle serait en moyenne proche de 3 %, un rythme supérieur à la croissance de longue période, telle qu'on peut l'observer depuis 1978 (2,1 % en moyenne par an).
En outre, la croissance accélérerait en l'an 2001, passant de + 3,4 % en l'an 2000 à + 3,7 %.
On peut naturellement s'interroger sur la vraisemblance de ce scénario. Est-il envisageable que la croissance française s'écarte durablement de celle de ses principaux partenaires ou de son potentiel tel qu'il est évalué par les principales organisations économiques internationales ? Une accélération de la croissance en l'an 2001 est-elle vraisemblable ?
• Sur le premier point, il faut en effet rappeler que sur la période 1970-1990, la croissance de l'économie française a été strictement identique à celle de la moyenne des quinze pays membres de l'Union européenne.
Toutefois, à partir de 1990, elle s'en est écartée significativement : la croissance française a été de 1,7 % par an en moyenne de 1990 à 1998 contre 2 % pour la moyenne des pays membres de l'Union européenne.
Les économistes expliquent généralement ce retard par les conditions monétaires plus pénalisantes au cours de cette période pour l'économie française que pour ses partenaires : taux d'intérêt réels plus élevés et appréciation du taux de change à la suite des diverses dévaluations des monnaies partenaires (en 1992, 1993 et 1995).
Une croissance plus élevée en France que dans le reste de l'Europe au cours des prochaines années ne serait ainsi que le rattrapage du retard enregistré depuis 1990.
Votre Rapporteur se demande cependant si ce rattrapage n'a pas déjà eu lieu , du fait de la forte croissance observée depuis 1997. Si tel était le cas, la croissance française serait probablement plus faible que celle projetée par l'OFCE.
• Est-il également vraisemblable que, comme l'indique la projection de l'OFCE, la croissance en l'an 2001 soit supérieure à celle observée en l'an 2000 ?
On peut remarquer que les autres instituts indépendants représentés à la Commission économique de la Nation prévoient tous un ralentissement de la croissance en l'an 2001.
Cette différence s'explique techniquement par le fait que, contrairement à la plupart de ces instituts, l'OFCE n'a pas revu ses prévisions à la baisse depuis le mois d'avril 2000, malgré la dégradation de certains indicateurs conjoncturels (en particulier la consommation et la confiance des ménages) qui a pu être observée depuis lors.
Votre Rapporteur estime qu'il s'agit d'un facteur de fragilité de la projection de l'OFCE, qui doit être souligné.