2. L'amélioration des simulations sensorielles de la réalité virtuelle
On a vu que la réalité virtuelle se distingue de
l'image de synthèse par les capacités d'immersion, de navigation
et d'interaction avec le "monde virtuel". Le développement de
l'interaction passe pas la simulation/stimulation des sens et les sensations
physiques. Ces stimulations portent dans trois domaines :
l'environnement de l'utilisateur,
les retours d'efforts,
le son virtuel.
a) L'environnement de l'utilisateur
Toutes les expériences montrent que l'image seule ne
permet pas une simulation/stimulation convaincante quand elle n'est pas
accompagnée d'un "environnement", d'une "mise en ambiance".
Le son est
notamment déterminant.
Jusqu'à une époque récente, l'impression physique
était recherchée au travers d'une action sur l'environnement
matériel du "spectateur. L'action mécanique sur les
sièges, par l'intermédiaire de vérins hydrauliques, permet
de rendre compte dans des conditions satisfaisantes d'une montée, d'une
descente, de tremblements... Les simulateurs de vols utilisent les mêmes
procédés. Cette technique est très ancienne, puisqu'une
société américaine proposait, dès 1960, un
"sensorama"
équipé de sièges mobiles, de
ventilateurs et même de diffuseurs de parfum actionnés en fonction
de l'image sur l'écran.
Cette voie n'est pas abandonnée
108(
*
)
. La simulation des conditions de
combat est même un complément indispensable de la formation
à la télémédecine militaire. Ainsi, personne ne
sait aujourd'hui parfaitement si l'entraînement en virtuel est une
préparation efficace aux situations opérationnelles
109(
*
)
, car il subsiste une inconnue majeure
:
" le feeling du sens clinique en condition de
stress ".
Cette question est d'autant plus importante en France que la doctrine
française applicable dans ce domaine est
" une
médicalisation poussée de l'avant, avec la pratique d'actes
médicaux et chirurgicaux sur le lieu même du combat.
(...)
Il s'agit le plus souvent de mettre en place une réanimation d'urgence
avec des gestes parfois accomplis en aveugle, dans un espace exigu,
confiné, chaud et bruyant, parfois en mouvement. ".
Aujourd'hui, l'apprentissage se fait en milieu hospitalier ou en
environnement peu agressif. Il faut donc mettre au point des techniques de
formation qui permettront les transferts d'apprentissage (de
l'entraînement aux situations opérationnelles...)
110(
*
)
. Ainsi, en sus des outils de
réalité augmentée par l'apprentissage des gestes
opératoires, les recherches complémentaires visent à
simuler les conditions opératoires en combat. La DGA développe
notamment un Générateur d'Environnement Physique Agressif pour le
Travail (GEPAT) qui fournit confinement, bruit, chaleur, mouvement et
hypoxie
111(
*
)
. La tâche
est effectuée en tenue de combat avec casque et gilet pare-balles.