Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 41 - Monnaies et médailles
BERGE-LAVIGNE (Maryse), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 41 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
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- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- AVANT-PROPOS
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 41
MONNAIES ET MÉDAILLES
Rapporteur spécial
: Mme Maryse BERGÉ-LAVIGNE
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
La Monnaie de Paris s'efforce de figurer parmi les leaders du groupe des
monnaies européennes, pour la frappe de l'euro.
Les investissements réalisés ou en cours de réalisation
ont permis de tripler la capacité annuelle de production de
l'Établissement monétaire de Pessac, de sorte qu'aujourd'hui, sur
5 milliards de pièces d'euro frappées en Europe, plus de la
moitié sont françaises.
Dans un contexte de concurrence vive, qui se traduit en particulier par
une baisse des recettes commerciales -hors frappe- notamment à
l'étranger, le maintien de l'équilibre budgétaire sans
recours à la subvention de l'Etat mérite d'être
souligné.
La Monnaie doit maintenir une politique commerciale dynamique, faute de
quoi les recettes, -au-delà d'un programme de frappe très
exceptionnel- ne suffiront plus à contrebalancer l'impact négatif
de certains secteurs de production, notamment le déficit structurel de
l'Établissement parisien.
AVANT-PROPOS
La
Monnaie de Paris, qui frappe des monnaies depuis plus de 1100 ans, est un
service public industriel et commercial qui constitue une direction du
Ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie
dotée d'un budget autonome.
Chargée de la frappe de la monnaie métallique pour le compte du
Trésor, la Monnaie de Paris assure également des missions de
service public telles la lutte contre la contrefaçon et la Conservation
du Musée de la Monnaie. Son savoir-faire artistique et commercial
procure à la Monnaie de Paris, grâce à la diversité
de ses produits, le tiers environ de son financement.
Le budget annexe marque une légère pause dans le mouvement de
croissance poursuivi depuis quatre ans, avec une augmentation symbolique (1%)
qui fait suite à la forte progression des années
précédentes : 32,3 % en 1999, 20,9 % en 1998 et
12,9 % en 1997.
Les recettes devraient ainsi passer de 1.382,45 millions de francs en 1999
à 1.395,54 millions de francs pour l'année 2000, soit une
augmentation de 13,1 millions de francs. Les dépenses de
fonctionnement progressent sensiblement dans les mêmes proportions
passant ainsi de 1.337,4 millions de francs à 1.355,7 millions
de francs pour 2000 (+1,36 %).
Pour la deuxième année consécutive, le budget annexe sera
équilibré sans recourir à la subvention de l'Etat. Cette
dernière avait déjà sensiblement diminué, passant
de 107,9 millions de francs en 1997 à 49,7 millions de francs
en 1998. Ce retour à l'équilibre est conforme aux principaux
objectifs du plan d'entreprise "Monnaie 2000", qui prévoit
d'assurer durablement, à partir de l'an 2000, l'équilibre
budgétaire.
I. LES RECETTES : UNE PAUSE PRÉOCCUPANTE
Après trois années de forte progression, les
prévisions de recettes n'affichent qu'une légère hausse
passant de 1.373,4 millions de francs en 1999, à
1.393,5 millions de francs pour 2000.
Cette hausse fort modeste résulte principalement d'une forte
augmentation de la facturation de prestations de services liées au
programme de l'euro et ne reflète donc pas une progression des
résultats, qu'il s'agisse du produit escompté de la frappe
monétaire française ou des recettes liées aux
activités commerciales de la Monnaie.
A. LES RECETTES TIRÉES DE LA VENTE DES MONNAIES FRANÇAISES
Tout en
conservant leur place de premier poste de recettes, les produits de la frappe
ne représentent plus, cette année, que 66,8 % du total des
recettes du budget annexe contre 70% l'année précédente.
Ainsi, les recettes tirées de la vente des monnaies françaises et
des pièces d'euro accusent une baisse de 2,98 %, passant de
961,22 millions de francs en 1999 à 932,61 millions de francs
en 2000.
Part
des recettes de la frappe dans le budget annexe
|
|
1991 |
62,29 % |
1992 |
60,97 % |
1993 |
81% |
1994 |
55% |
1995 |
47% |
1996 |
42,8% |
1997 |
55,3% |
1998 |
63,17 % |
1999 |
70 % |
2000 |
66,8,% |
Ce léger infléchissement, après la forte hausse des recettes de 1999 (+54%), 1998 (+34 %) et 1997 (+53 %) ne se justifie pas par les variations de volume du programme de frappe, mais par une baisse des prix de cession, notamment en ce qui concerne les pièces d'euro.
1. Le programme de frappe
Le
programme de frappe pour 2000 augmente de 7% en volume puisque
2.761,84 millions de pièces seront frappées cette
année, contre 2.580,99 millions en 1999.
Cet important volume de frappe est notamment justifié par la
nécessité d'accroître le stock d'euros à face
française avant leur mise en circulation en 2002. En effet, il a
été établi par les directeurs des monnaies des
différents pays de l'Union Européenne, que la France devrait
frapper 7,6 milliards d'euros à face française, au cours de
la période 1998-2001. Plus de deux milliards de pièces
étaient déjà frappées à la fin mars 1999, la
production se poursuivant au rythme d'environ 13 millions de pièces par
jour.
Les pièces d'euros représenteront donc 90,5% du programme de
frappe pour 2000, avec un contingent de 2.500 millions de pièces,
inchangé par rapport à 1999.
L'aménagement de l'exécution du programme de 1998, dû
notamment à la remise en cause inopinée des
caractéristiques techniques de la coupure de 50 cents d'euro n'a pas
entraîné de modifications compensatrices dans le programme de
1999, réalisé conformément aux prévisions de la loi
de finances.
Ce n'est qu'à la lumière des résultats de l'enquête
en cours sur l'usage de la monnaie métallique, prévus pour
février 2000, qu'un ajustement éventuel du plan global de frappe
des pièces d'euro pourra être envisagé.
Détail du programme de frappe
|
|
2 euros |
160.000.000 |
1 euro |
290.000.000 |
50 cents |
171.000.000 |
20 cents |
167.000.000 |
10 cents |
281.000.000 |
5 cents |
290.000.000 |
2 cents |
522.000.000 |
1 cent |
619.000.000 |
Total |
2.500.000.000 |
Contrairement aux prévisions théoriques selon
lesquelles 1999 devait être la dernière année de frappe de
pièces françaises, il s'avère nécessaire de
produire en 2000 un contingent de 261,84 millions de pièces
françaises, le stock-tampon constitué depuis 1997 se
révélant insuffisant, principalement pour les petites coupures,
en raison notamment des mouvements de circulation monétaire liés
aux flux touristiques.
En effet, l'augmentation du volume de monnaie métallique en circulation
constatée en 1997 s'est poursuivie en 1998 et conduit à
programmer pour l'année 2000, en sus des contingents nécessaires
aux fabrications des monnaies de collection, un complément de 260
millions de pièces . Les coupures se répartiront de la
manière suivante :
Coupure |
Nombre |
2 F |
25 millions |
½ F |
75 millions |
20 centimes |
100 millions |
10 centimes |
60 millions |
Total |
260 millions |
Pour chaque coupure de la gamme des pièces courantes, un contingent de 115.000 exemplaires est réservé aux tirages des séries numismatiques.
2. La cession au Trésor
La
baisse des prix de cession
,
pour l'exercice 2000, justifie le
fléchissement des recettes tirées de la frappe.
En ce qui concerne la monnaie française, le produit de la cession
augmente,
passant de 59,15 millions de francs en 1999 à
97,71 millions de francs pour 2000, dont 3,08 millions de francs au titre
des monnaies de collection.
Le produit de la cession au Trésor des euros à face
française
s'élève, pour 2000, à
834,91 millions de francs seulement contre 902,08 millions de francs
en 1999 pour un contingent identique.
Comme à l'accoutumée, les prix de cession pour 2000 ont
été déterminés en accord avec la direction du
Trésor et calculés sur la base des prix de revient
prévisionnels, de la valeur métal intrinsèque à
chaque coupure et d'une partie de la marge bénéficiaire
dégagée par l'établissement monétaire de Pessac
pour l'ensemble du programme.
Pour les pièces de monnaie de collection qui n'ont pas
d'équivalent en pièces de monnaies courantes, les prix de cession
sont déterminés de façon conventionnelle, par
référence à des coupures de valeur faciale voisine. Ainsi,
le prix de cession des pièces de 500 F correspond au prix de
cession de la pièce de 100 F majoré conventionnellement de
400 F.
Le budget annexe cède les pièces de monnaie au compte
spécial pour le prix qui vient d'être indiqué et les lui
rachète à leur valeur faciale. Cette opération
confère aux pièces valeur libératoire.
Cette année encore, compte tenu de l'importance du programme de frappe,
la marge du fabricant de 10 % traditionnellement appliquée sur
chaque coupure a été réduite pour conduire à un
bénéfice d'exploitation, pour l'établissement
monétaire de Pessac, de 50 millions de francs.
La valeur du métal prise en considération dans le calcul du prix
de revient est égale à la moyenne des cours observés
durant les quatre ou cinq premiers mois de l'année
d'établissement du projet de budget.
Les années 1998 et 1999 ont été
caractérisées par une nette progression des cours du
métal-argent par rapport aux années précédentes.
Toutefois, aucune émission de pièces de 100 F courantes en
argent n'a été prévue cette année, de sorte que le
métal nécessaire à la fabrication des seules pièces
commémoratives sera prélevé sur les stocks de
l'Établissement monétaire de Pessac.
En revanche, les cours des autres métaux enregistrent une baisse
sensible par rapport aux cours retenus pour 1999.
Évolution des cours des métaux |
||
Prix TTC
|
1999 |
2000 |
Nickel |
60.122 F |
57.016 F |
Cuivre |
18.384 F |
17 018 F |
Aluminium |
13.291 F |
12.919 F |
Étain |
56.519 F |
54.035 F |
Zinc |
13.664 F |
13.043 F |
De
même que la détente des cours, une baisse des prix consentis par
les façonniers de flans a été répercutée
dans le calcul des prix de cession.
L'évolution des prix de cession des principales coupures inscrites au
programme, en 2000, est récapitulée dans le tableau
ci-après.
Le programme de frappe (pièces françaises et euros)
dégagera donc un produit total de 932,61 millions de francs.
Ce montant est repris en dépenses dans les comptes spéciaux du
Trésor, au compte d'émission des monnaies métalliques
où il est inscrit à hauteur du coût de fabrication des
pièces nouvelles.
Les monnaies courantes sont achetées, à leur prix de cession, par
le compte 906-04 dès leur frappe. Cependant, le compte 906-04 n'est
crédité de la valeur faciale de la pièce qu'il a
achetée, qu'au moment de sa mise en circulation par la Banque de France.
Le solde des mouvements entre le budget annexe et le compte spécial
906-04, retracé dans le tableau ci-dessous, est donc purement
théorique en ce qui concerne le rachat effectif de la valeur faciale des
pièces courantes par la Banque de France, dans la mesure où il
est fondé sur le programme de frappe réalisé année
après année par le budget annexe alors que celle-ci
procède à des prélèvements en fonction de ses
besoins.
Ainsi, s'agissant de l'euro, le compte 906-04 aura été
débité de l'avance de fabrication des pièces dès
1998 alors qu'il ne sera crédité qu'en 2002, année de leur
mise en circulation.
La fabrication de l'euro se traduira donc par un déficit, puisque seule
la charge correspondant aux prix de cession sera imputée au compte
spécial.
Bien qu'il ne constitue qu'un aspect des mouvements financiers dudit compte, ce
tableau rend toutefois compte des flux et des tendances observés.
B. LES ACTIVITÉS COMMERCIALES DE LA MONNAIE
Les
résultats décevants de ce secteur justifient une refonte des
méthodes de vente.
Malgré une progression de 1,46%, les recettes tirées par la
monnaie de ses activités commerciales sont en baisse, l'augmentation
apparente n'étant liée qu'à la facturation des prestations
de service liées au stockage de l'euro.
Exception faite de la production des monnaies courantes
étrangères, les secteurs commerciaux traditionnels de la Monnaie
de Paris voient s'effriter leurs recettes sans que la réorganisation des
circuits de vente ne commence à faire sentir ses effets.
1. La vente des monnaies de collection
La vente
des monnaies de collection françaises
n'a pas renouvelé en
1999 les performances de l'exercice précédent. Le chiffre
d'affaires global des monnaies de collection s'élevait, au 30 juin 1999,
à 23,9 millions de francs contre 46,8 millions de francs au 30 juin
1998, soit une baisse de 51%.
L'exercice précédent avait cependant été
caractérisé par une hausse assez exceptionnelle, de l'ordre de
54%, induite principalement par l'événement que constituait la
coupe du monde de football. Mais cette clientèle d'une saison n'a pas
été fidélisée.
Pour la première fois, contrairement aux années
précédentes, l'essentiel des ventes a été
réalisé en France. Les ventes à l'étranger,
particulièrement celles des produits associés à la Coupe
du Monde de football, ont été pénalisées par une
certaine désaffection du public européen, allemand notamment, en
raison des résultats obtenus par les équipes nationales. Les
ventes à l'étranger, qui n'ont représenté que 45,6%
des recettes de ce secteur, se sont faites dans un climat tendu, du fait d'une
certaine désaffection du public européen pour ce type de produit,
d'un manque d'attrait de la part d'une clientèle plus jeune et d'une
concurrence importante du secteur des loisirs et d'une offre pléthorique
sur le marché international. Cette tension se fait sentir depuis
l'été 1998, malgré la qualité des collections
nouvelles consacrées à l'euro, peu attractives à
l'étranger. Ainsi, la plupart des revendeurs étrangers de la
Monnaie axent leurs ventes sur le programme olympique Sydney 2000.
En revanche, le marché français, conquis à l'occasion du
Mondial 1998, s'avère beaucoup plus porteur. Grâce à
l'émission, dès le 7 janvier, de la pièce Europa
Parité, un chiffre d'affaires de 5 millions de francs a
été réalisé dès la fin du premier semestre.
Le contexte historique -les dernières années du franc et la fin
du millénaire- contribue pour une large part à ce succès.
La Monnaie de Paris a procédé en 1999 à l'émission
de trois nouvelles séries consacrées à des thèmes
contemporains. Une des séries, consacrée à la naissance de
l'euro, comporte 8 pièces qui seront émises de 1999 à
2001. Neuf pièces retraçant 2000 ans d'histoire des monnaies de
France seront commercialisées en 1999 et 2000. Enfin, 6 pièces
représentatives de l'aventure au XXè siècle verront le
jour : l'espace, l'aviation, l'automobile, la physique, la médecine et
les communications seront ainsi illustrés.
La série consacrée au grands hommes du Panthéon,
débutée en 1997, est complétée par deux nouvelles
figures : Louis Braille et Jean Jaurès.
En outre, comme chaque année, la Monnaie de Paris commercialise des
coffrets des monnaies courantes déclinées en frappe Brillant
Universel et Belle Épreuve. L'effort de promotion, en 2000, portera sur
le lancement d'une pièce commémorative de l'An 2000 et des
séries Brillant universel et Belle épreuve de ce millésime.
Un certain nombre de collections ont été arrêtées
courant 1999, notamment pour respecter la recommandation européenne
visant à suspendre l'émission de monnaies de collection
comportant le mot "euro". C'est le cas des collections "Monuments d'Europe" et
"Trésors des Musées d'Europe " en particulier.
La prévision de recettes est strictement reconduite à l'identique
pour 2000, l'objectif global -fort optimiste au demeurant- étant
d'atteindre en l'an 2000 le niveau de ventes prévu pour 1999.
2. La vente des médailles, fontes, décorations et jetons
Les
prévisions de recettes des médailles, fontes, décorations
et jetons sont également reconduites à l'identique, pour 2000,
à 138 millions de francs.
Après avoir progressé de 10 % en 1998, par rapport au 1er
semestre 1997, le chiffre d'affaires de ce secteur semble marquer une pause
même si les résultats, sur le marché français,
paraissent globalement comparables, à la fin du premier semestre 1999,
à ceux des années précédentes.
En effet, le chiffre d'affaires concernant les décorations continue de
baisser, du fait principalement de la diminution des ventes sur la
médaille de la Défense nationale, malgré le besoin de
réapprovisionnement du ministère sur cette médaille qui a
dégagé en 1998 un chiffre d'affaires exceptionnel de
5,1 millions de francs.
Les ventes de médailles d'honneur du travail se stabilisent autour de
27 millions de francs par an.
Le poste "Autres décorations", enfin, a vu se stabiliser son chiffre
grâce à plusieurs marchés concernant la Légion
d'Honneur, qui ont compensé la baisse de la médaille "Afrique du
Nord". On notera également l'institution, en 1998, d'une nouvelle
décoration, l'Insigne du Patriote Réfractaire à l'Annexion
de fait.
Le secteur des médailles, notamment les médailles calendriers,
devrait bénéficier des projets liés à la
commémoration de l'an 2000.
S'agissant des éditions particulières, les commandes des
entreprises et des collectivités en éditions particulières
spéciales "An 2000" devraient compenser en partie le manque à
gagner résultant de l'arrêt définitif, en 1998, des
opérations d'euros temporaires de ville ou de département.
En ce qui concerne les fontes d'art -malgré l'obtention d'un
marché italien- et les bijoux, la réforme actuellement
menée, tant au niveau des pratiques que des outils commerciaux, justifie
de ne pas revoir à la hausse les prévisions de recettes pour 2000.
La réorganisation des circuits de vente est en cours, pour tenter
d'inverser la tendance actuelle.
En France, les monnaies de collection sont principalement distribuées
par l'intermédiaire de trois circuits de revente : La Monnaie de Paris,
les Trésoreries Générales qui représentent 350
points de vente potentiels et les revendeurs numismatiques.
La diversification et l'amélioration de la distribution sont en cours de
réalisation, au moyen d'un partenariat avec la Réunion des
Musées Nationaux notamment.
Outre la boutique du quai de Conti, la Monnaie de Paris procède à
des ventes par correspondance soutenues par la réalisation de mailings
destinés à des clientèles potentielles ciblées :
mailing "monnaie de la finale et du vainqueur", adressé aux 14 000
personnes ayant acheté une ou plusieurs monnaies de collection "Coupe du
Monde", mailing "cadeaux de Noël", destiné à 26 000 clients,
hors monnaie de collection, etc.
La Monnaie de Paris a également ouvert, depuis 1997, une boutique sur
Internet incluant le paiement en ligne par carte bancaire. La plupart des
produits du secteur commercial sont proposés sur ce site, et non pas
exclusivement les monnaies de collection.
Le chiffre d'affaires de cette boutique est en progression constante depuis sa
création : 41 000 francs en 1997, 303 000 francs en 1998, dont
la moitié à l'exportation, et déjà plus de 330
000 francs pour le premier semestre 1999. Cette évolution permet
d'envisager un total de 700 000 francs de recettes pour l'année
1999. En revanche, malgré les améliorations prévues comme
la présentation du site dans quatre langues, la projection des
prévisions de recettes à hauteur de 1,5 million de francs
pour 2000 paraît très confiante.
3. Les résultats à l'exportation
a) Le secteur des monnaies étrangères
La
frappe monétaire pour le compte d'États étrangers
constitue le premier poste des recettes à l'exportation.
Le secteur des monnaies étrangères a confirmé en 1999 les
bons résultats de 1998 : les recettes constatées à la fin
du premier semestre pour les monnaies courantes, à hauteur de 53,3
millions de francs dépassent encore largement les prévisions (40
millions de francs), sans atteindre toutefois le niveau record de
l'année précédente. En effet, le produit de ce secteur
pour 1998 a finalement dépassé les 89 millions de francs.
On peut toutefois se demander pourquoi la recette prévisionnelle pour
2000 est maintenue à 41 millions de francs alors que le montant des
commandes comptabilisées au 30 juin 1999 excédait
déjà 53 millions de francs.
Bien que certains contrats -avec la Syrie notamment- se soient achevés
en 1999, la prospection de nouveaux clients a permis la signature de contrats
avec des pays désireux de modifier leur système monétaire,
en Amérique Latine plus particulièrement.
La Monnaie de Paris vient ainsi de conclure un contrat de fourniture
d'outillage au Vénézuela, un contrat de frappe de 20 millions de
pièces avec la République Dominicaine et une commande de monnaies
commémorant le centenaire de la naissance de Borgès avec
l'Argentine.
Le chiffre d'affaires relatif aux Territoires d'Outre-Mer s'élevait au
30 juin 1999 à 4,8 millions de francs déjà pour une
prévision en loi de finances initiale de 5 millions de francs.
Pour 2000, l'Institut d'Émission d'Outre-Mer devrait passer commande de
pièces courantes destinées à la Polynésie
Française et à la Nouvelle-Calédonie pour des
quantités similaires à celles de l'an passé, soit huit
millions de pièces environ.
L'effort de rationalisation des outils de production et de vente ne doit pas
être relâché, compte tenu de la conjoncture difficile et de
la concurrence très forte que constituent la Royal Mint britannique, la
Royal Canadian Mint et les métallurgistes allemands et coréens
entre autres.
b) Les monnaies de collection
Tandis
que les monnaies de collection françaises se vendent de plus en plus
difficilement à l'étranger, le chiffre des ventes des monnaies de
collection étrangères décroît lentement
Ainsi, le poste Monnaies de collections étrangères, qui figurait
dans les prévisions de recettes pour 1998 à hauteur de
5 millions de francs, n'a finalement réalisé qu'un chiffre
d'affaires de 3,27 millions de francs.
c) Les médailles, fontes et bijoux
Le
département international a engagé un effort spécifique
pour ouvrir de nouveaux marchés, en s'appuyant sur les thèmes de
l'euro et de l'an 2000, visant plus particulièrement les grands comptes
implantés dans les pays de l'Union européenne.
Compte-tenu des résultats du premier semestre 1999 en regard des
prévisions de la loi de finances, force est de constater que la
reconduite des prévisions de recettes à l'identique, pour
l'année 2000, paraît optimiste.
II. LES DÉPENSES : UNE INDISPENSABLE MAITRISE
Les
dépenses de fonctionnement, à hauteur de 1.355,74 millions
de francs, augmentent de 18,33 millions de francs soit une
progression de 1,36 %, ce qui contraste avec la forte augmentation de
1999 (pour mémoire, +34%).
Cette modération s'explique notamment par la réduction des
crédits du chapitre achat, qui compense en partie l'augmentation
constatée sur les postes impôts et taxes, personnel et services
extérieurs.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
1. Les achats
L'effort
de maîtrise des dépenses passe notamment par la réduction
des crédits du chapitre Achats, qui passe de 850,73 millions de
francs à 808,15 millions de francs, soit une diminution de
5,01 % .
L'essentiel du poste achats est justifié par la production de l'euro.
S'agissant de la frappe monétaire, la maîtrise des coûts,
résulte principalement de la baisse des cours des métaux,
conjuguée à une baisse des prix consentie par les
façonniers de flans. La Monnaie a en effet recours, pour la
fourniture de flans, à plusieurs sous-traitants installés en
Aquitaine et dans l'Oise. Elle s'est également adressée, à
titre occasionnel, à son homologue britannique qui a fourni sept Etats
européens en flans, au groupe Krupp et aux métallurgistes
finlandais.
Les achats de matières premières, flans y compris, devraient
ainsi s'élever à 645,4 millions de francs en 2000 contre
738 millions de francs en 1999.
La
réalisation des objectifs commerciaux de 1999 est actuellement
assurée par les démonétisations et les rebuts de
fabrication. Ainsi, aucun achat d'or ou d'argent n'a été
effectué au cours du premier semestre 1999.
Enfin, pour l'établissement parisien, une stabilisation des
crédits d'achats a été volontairement appliquée.
2. Les services extérieurs
Les
services extérieurs, à 179,48 millions de francs pour 2000,
progressent de 36,56 % après une augmentation de 47% en 1999.
Cette forte croissance est liée pour partie à l'augmentation des
frais de stockage de l'euro -qui passent de 50 à 60 millions de
francs- compte tenu de la pleine occupation des entrepôts.
Le second poste important de ce chapitre résulte de la constitution
d'une enveloppe de 40 millions de francs en vue de la confection de kits
de pièces euro destinées à familiariser les
commerçants et les particuliers avec les nouvelles pièces. En
effet, le Conseil informel des ministres de l'Économie et des Finances
de l'Union européenne qui s'est tenu en septembre a décidé
d'en autoriser la vente dès décembre 2001.
Des kits correspondant à 2 rouleaux de chacune des huit coupures seront
donc vendus aux commerçants dès la deuxième quinzaine de
décembre quoique leur mise en circulation ne commence qu'à
compter du 1er janvier 2002, date à laquelle ils contribueront à
l'introduction des nouvelles coupures en rendant la monnaie directement en
euros. Parallèlement, les particuliers qui le désirent pourront
également se procurer un kit individuel de 24 pièces
correspondant à une valeur de 100 francs. Cette initiative devrait
permettre de réduire la durée de la double circulation
monétaire.
3. Les impôts et taxes
Le poste Impôts et taxes évolue nettement. La hausse, de 11,5%, porte essentiellement sur la taxe professionnelle de l'établissement monétaire de Pessac (+ 3,37 millions de francs) dont la valeur locative des biens a considérablement augmenté avec la mise en place des équipements liés à la fabrication de l'euro.
4. Les dépenses de personnel
Ce poste
connaît une hausse modérée puisque toutes mesures
confondues, l'augmentation de la masse salariale est limitée à
1,07% par rapport à 1999. Malgré un souhait d'amélioration
de carrière du personnel chargé de la mise en caisse des flans,
qui n'a pu être satisfait, le personnel conscient des enjeux en terme de
compétitivité, s'associe à l'effort de maîtrise des
dépenses.
Compte-tenu du glissement vieillesse-technicité - l'âge moyen des
ouvriers étant de 46,1 ans - de la baisse des départs naturels
à partir de 2000 et de l'effet en année pleine des recrutements
effectués en 1998-99, une mesure d'ordre de 1 million de francs est
inscrite entre les chapitres 64.03"primes et indemnités" et 64.01
"salaires", afin d'assurer une plus grande souplesse de gestion.
Les effectifs budgétaires devraient être constants:
935 postes en 2000 comme en 1999, auxquels s'ajoutent 4 postes de
vacataires et 2 postes de conférenciers intermittents.
5. Les dépenses diverses
S'agissant des activités culturelles de la Monnaie, qui
sans
être dispendieuses, ont cependant un coût, on notera avec
satisfaction le souci affiché de recentrer l'activité sur les
manifestations dont la Monnaie peut attendre de bonnes retombées
commerciales, et de n'organiser que très exceptionnellement des
manifestations théâtrales qui avaient eu tendance à se
multiplier ces dernières années.
L'une des prochaines expositions, consacrée à l'histoire de
l'argent en Europe, tendra ainsi à mieux faire connaître du grand
public l'activité monétaire de l'institution.
En outre, le recours au partenariat sera développé, avec des
institutions tant françaises qu'étrangères, comme le
Musée de la Monnaie espagnole.
La Monnaie poursuivra par ailleurs, en 2000, l'exploitation des collection
numismatiques et bibliothécaires du Musée, qui a reçu
37.770 visiteurs en 1998, et 30.000 autres au titre des expositions
temporaires.
B. LES DEPENSES D'INVESTISSEMENT
Le
volume d'investissement pour 2000, à 39,8 millions de francs,
baisse de 13,1 %.
Cette diminution des crédits d'investissements rend compte du bon
état d'avancement du processus de modernisation de l'outil de
production. L'important effort consenti ces dernières années a
permis de doter la Monnaie de Paris d'un outil de production de haut niveau,
puisqu'il est, avec celui de la Royal Mint Britannique, le plus performant
d'Europe.
La question reste posée d'envisager l'installation, à
l'Etablissement de Pessac, d'un laminoir-fonderie qui permettrait de disposer
d'une production totalement intégrée, ce qui fait la force de
notre concurrent britannique.
Les crédits inscrits au budget pour 2000 devraient notamment permettre
la mise en sûreté de l'Établissement Parisien et le
réaménagement de son service commercial. En ce qui concerne
l'Établissement de Pessac, les investissements devraient permettre
l'acquisition d'outillage (presse verticale pour pièces bicolores des
lignes de conditionnement et un conteneur à pièces entre autres)
et la réalisation d'une galerie de visite.
La Monnaie de Paris envisage de rentabiliser le fort volume d'investissement
des cinq dernières années tant en développant le
marché de la frappe de monnaies étrangères, qu'en se
présentant comme un candidat sérieux dans l'hypothèse
où la Banque Centrale Européenne procéderait à des
appels d'offre à l'échelle européenne.
A cet égard, la référence acquise sur la frappe de l'euro
et l'expérience de la Monnaie de Paris en matière de
pièces bicolores constitueraient de bons atouts.
Compte tenu de sa réussite dans le domaine de l'euro, la monnaie de
Paris doit plus que jamais préserver sa compétitivité.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 12 octobre sous la présidence de M. Alain
Lambert, président, la commission des finances a procédé
à
l'examen
du
rapport
de
Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
sur les
crédits
du budget annexe
des
monnaies et médailles
.
Rappelant que le budget annexe des monnaies et médailles
retraçait l'ensemble des actions et moyens attribués à
l'hôtel des monnaies,
Mme Maryse Bergé
-
Lavigne,
rapporteur spécial
, a souligné la faible progression du
budget pour 2000, en augmentation de 1 %, contrastant avec les fortes
hausses des exercices précédents. Evoquant le volume de frappe
d'euro, en progression de 7 %,
Mme Maryse Bergé-Lavigne,
rapporteur spécial
, a précisé que le
fléchissement des recettes liées à la frappe
monétaire résultait de la baisse des prix de cession induite par
des gains de productivité.
Mettant l'accent sur la médiocrité des performances, pour
l'exercice 1999, des autres activités commerciales, exception faite du
secteur des monnaies étrangères,
Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a souligné le fait
que, dans un contexte de vive concurrence, l'équilibre budgétaire
ne pourrait être maintenu en 2000, sans recourir à la subvention
de l'Etat, que par une stricte maîtrise des dépenses.
Après avoir indiqué que les dépenses de fonctionnement
n'avaient progressé que de 1,3 %, le rapporteur spécial a
expliqué cette modération par la réduction des
crédits du chapitre achats, justifiée tant par le
fléchissement des cours des métaux et la baisse des prix
consentie par les façonniers de flans que par une politique de
réduction volontaire des crédits d'achats destinés
à l'établissement parisien.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
, a ensuite
commenté les autres dépenses, notamment le poste impôts et
taxes dont la forte augmentation, de l'ordre de 11,5 %, est directement
liée à l'alourdissement de la taxe professionnelle de
l'établissement monétaire de Pessac, dont la valeur locative des
biens a considérablement augmenté du fait des investissements
réalisés pour produire l'euro.
Après avoir indiqué que la masse salariale, toutes mesures
confondues, ne progresserait que de 1,08 % en 2000, le rapporteur
spécial a évoqué les craintes du personnel sur son avenir
au-delà du programme de frappe exceptionnel d'euros.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
, a
souligné l'initiative pédagogique que constituait la
réservation d'une enveloppe de 40 millions de francs en vue de la
confection de kits de pièces euro destinées à familiariser
les commerçants et les particuliers avec les nouvelles coupures et
à accélérer leur mise en circulation.
Le rapporteur spécial a enfin motivé la réduction du
volume d'investissements par la finalisation du lourd programme
d'équipement qui s'est révélé nécessaire
à la production de l'euro.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
, a conclu en
soulignant l'effort soutenu de la Monnaie de Paris pour figurer, pour la frappe
de l'euro, parmi les leaders du Groupe des Monnaies européennes, en
précisant que, sur 5 milliards de pièces déjà
frappées à l'heure actuelle dans l'Union, plus de la
moitié sont des euros à face française. Elle a toutefois
rappelé que la Monnaie de Paris devait impérativement maintenir
une politique commerciale dynamique pour compenser l'impact négatif de
certains secteurs de production, dont le déficit de
l'établissement parisien.
Lors du débat qui s'est engagé,
Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur
spécial
, après avoir
exposé à
M. Joël Bourdin
le statut du personnel
de la Monnaie, a précisé que les effectifs réels, à
hauteur de 910 toutes catégories confondues, évoluaient
régulièrement en tenant compte des gains de productivité.
En réponse à
M. François Trucy,
qui
s'inquiétait du devenir de la masse monétaire libellée en
francs actuellement en circulation le rapporteur spécial a
indiqué que la Monnaie de Paris fondrait les pièces
démonétisées, ce qui se pratiquait déjà,
à l'heure actuelle, pour les pièces en argent massif.
A la demande de M. René Ballayer,
Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a rappelé le
mécanisme de fixation du prix de cession au Trésor et les
critères permettant d'expliquer l'apparente incohérence entre les
prix de cession des différentes coupures.
Répondant à
M. Denis Badré
, le rapporteur
spécial a indiqué que le contingent d'euros déjà
frappé par la Monnaie ne comportait pas de pièces
fabriquées pour le compte de monnaies étrangères.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a en outre
précisé que les "kits" de pièces euro seraient
composés de pièces réelles, et non factices, le Conseil
Eco-Fin informel de l'Union européenne du mois de septembre ayant
décidé de permettre la vente de tels kits au cours de la
dernière quinzaine du mois de décembre 2001.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de proposer
au Sénat
d'adopter les crédits du budget annexe des monnaies
et médailles pour 2000.
Réunie le mardi 12 octobre sous la présidence de M.
Alain Lambert, président, la commission des finances a
procédé à
l'examen
du
rapport
de
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
sur les
crédits du budget annexe
des
monnaies et médailles
.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de proposer
au Sénat
d'adopter les crédits du budget annexe des monnaies
et médailles pour 2000.