B. LE POIDS DES DÉPENSES ORDINAIRES
Le
tableau ci-dessous démontre le poids écrasant, dans la plupart
des cas :
- des dépenses de fonctionnement (96,5 % du total),
- et, plus particulièrement de celles de personnel (90 % de
l'agrégat 01-
Administration générale
, plus de
80 % de l'agrégat 04-
Police nationale)
, à
l'exception de la
sécurité civile
(agrégat 03) pour
laquelle l'importance des équipements (avions et
hélicoptères notamment) et de leur fonctionnement est
financièrement relativement plus grande, même si le rôle des
hommes (pompiers, secouristes, pilotes de Canadairs...) y est tout aussi
déterminant
Pour
paraphraser la célèbre maxime de Jean Bodin (" il n'est de
richesse que d'hommes "), le budget de l'Intérieur montre qu'il
n'est de bonne administration ou de bonne police que d'hommes.
Ce budget, en effet, dont plus de 80 % des dépenses sont des
dépenses de personnel, finance l'action de plus de
160.000 personnes ainsi réparties :
La
gestion des ressources humaines occupe, au sein du ministère de
l'Intérieur, une place d'autant plus déterminante que :
- une part importante des personnes en cause est soumise à des
sujétions particulières
(dangers et horaires
spéciaux pour les fonctionnaires de la police et de la
sécurité civile, surcroît de travail, dans l'administration
territoriale, dû à la gratuité des cartes d'identité
et à la régularisation des étrangers) ;
- la
professionnalisation des armées
soulève des
problèmes spécifiques pour la police nationale (remplacement des
auxiliaires du contingent) et la sécurité civile
(professionnalisation des UIISC : Unités d'instruction et
d'intervention de la sécurité civile) ;
- il est nécessaire, dans la police, d'une part, de
rééquilibrer la
pyramide des effectifs
, d'un point de vue
à la fois hiérarchique (déflation des échelons
supérieurs) et démographiques (en freinant les départs
anticipés à la retraite), d'autre part, de les
redéployer
des bureaux vers le terrain et, en particulier, au
sein des zones sensibles ;
- le ministère de l'Intérieur doit montrer l'exemple de
l'
efficacité
et de la
modernité
dans
l'accomplissement de ses tâches qui correspondent aux missions
régaliennes les plus fondamentales et les moins contestées de
l'Etat et, en ce qui concerne la sécurité, à une profonde
attente des Français. Dans ce sens, sont entrepris des efforts :
- de gestion (programmation, contrôles, globalisation des
autorisations budgétaires, économies),
- de formation (élévation des niveaux de compétence,
extension de la qualification d'officier de police judiciaire),
- de progrès technique (équipement informatique,
réseaux de transmission, police scientifique, fichiers d'empreintes
génétiques),
- de perfectionnement des services rendus à la population (accueil,
disponibilité, présence sur la voie publique, aide aux
victimes...).
Ces efforts justifient, en contrepartie, l'octroi aux personnels
concernés d'avantages ou, dans certains cas, de simples mesures de
rattrapage (mise aux normes d'hygiène des locaux des commissariats,
alignement des primes des hauts fonctionnaires de l'administration centrale
sur celles, de 20 % supérieures, d'autres
ministères).