MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
Les
crédits du budget de la marine marchande ont été
majorés, à titre non reconductible, de 2.300.000 francs.
Ce surplus profite au chapitre 47-37
Gens de mer - Subvention à
l'établissement national des invalides de la marine
.
Il est destiné à compenser le passage du taux de
réalisation de la surcompensation de 38 % à 34 % pour le
régime de retraite de l'ENIM, qui a été
décidé dans le cadre des mesures prises face au
déséquilibre des comptes de la caisse nationale des retraites des
agents des collectivités locales, la CNRACL.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale a adopté un
article
70 ter
afin de rendre effective l'intégration des personnels de
l'association pour la gérance des écoles maritimes et aquacoles
dans la fonction publique.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 20 octobre 1999, sous la
présidence
de M. Alain Lambert, président, la commission a
procédé, sur le rapport de
M. Claude Lise, rapporteur
spécial,
à l'examen des
crédits
de
l'équipement, des transports et du logement, IV - Mer : Marine
marchande.
M. Philippe Marini,
rapporteur général
, a
félicité M. Claude Lise pour sa présentation, et il a
rappelé le travail important mené par M. René
Régnault sur l'enseignement maritime, qui avait, dans son rapport, mis
en valeur la nécessité de remplacer les départs à
la retraite des officiers de la marine marchande, départs qui devraient
s'accélérer dans les années à venir. Il a souscrit
aux remarques du rapporteur spécial sur la difficulté de dresser
un bilan de la privatisation de la CGM, en rappelant que les repreneurs
potentiels étaient peu nombreux en 1996, et il a souligné que les
procédures judiciaires actuelles n'engageaient pas l'Etat. Compte tenu
de l'importance du sujet, il a toutefois estimé important que le
rapporteur spécial suive avec attention cette question.
M. Jacques Oudin
a ensuite fait quelques observations. Il a
constaté -que la flotte de commerce française continuait à
décliner. Il a relevé le caractère "symbolique" des
crédits destinés au littoral, alors qu'une politique efficace
devrait être menée en ce domaine, notamment contre
l'érosion marine.
Concernant la flotte de commerce, il a observé que l'investissement
généré par le dispositif des quirats représentait
huit milliards de francs, ce qui témoignait, a posteriori, de son
succès. Il a ainsi jugé utile que le rapporteur fasse une
comparaison entre cet ancien dispositif et les nouvelles mesures fiscales
prises par le Gouvernement dans le cadre de la loi du 2 juillet 1998. Il a
ensuite souhaité avoir des précisions sur les aides à la
marine marchande en 1998, et il a souscrit à la remarque du rapporteur
spécial concernant la nécessité d'une plus grande
sincérité budgétaire. Enfin, il a indiqué
qu'à titre exceptionnel, il n'adopterait pas les crédits de la
marine marchande.
M. Alain Lambert, président
, a ensuite demandé à M.
Claude Lise s'il lui était possible de rappeler les critères du
nouveau dispositif d'aide fiscale à la marine marchande et d'indiquer
combien de navires battaient pavillon Kerguelen.
En réponse aux intervenants,
M. Claude Lise
a
déclaré qu'il existait effectivement une baisse tendancielle de
la flotte de commerce depuis plusieurs années. Il a jugé que la
lutte contre la pollution devait être une priorité et que les
crédits budgétaires qui y étaient consacrés
devaient donc être revalorisés. A ce sujet, il a pris l'exemple
d'un phénomène récent qui voit des poissons
s'échouer sur les côtes atlantiques de la Martinique, sans que les
services techniques en charge de la qualité des eaux soient en mesure,
faute de moyens, de l'expliquer.
Concernant la loi du 5 juillet 1996 sur la souscription de parts de
copropriété de navires de commerce,
M. Claude Lise
a
relevé qu'elle avait eu un impact certain, tant en nombre de navires
qu'en capacité de transport, même si une majorité de
navires agréés sont des navires de service. Il s'est
déclaré favorable à ce dispositif, comme à une
forme de défiscalisation des investissements en outre-mer, avec toutes
les nuances nécessaires. Il a fait observer que tous les pays
possédant une flotte de commerce importante recouraient à des
aides massives, notamment le Japon ou la Corée, mais également le
Portugal, pour l'Union européenne. Il a indiqué qu'il convenait
de faire des choix stratégiques : la critique selon laquelle le
dispositif des quirats n'engendrait pas assez d'emplois n'est pas pertinente
dans la mesure où il s'agit de renforcer la flotte de commerce
elle-même.
Puis, il a indiqué que le dispositif mis en place par le Gouvernement
dans la loi du 2 juillet 1998 prévoyait un régime
privilégié de financement par crédit-bail ouvert, sur
agrément, aux projets présentant un intérêt
économique et social, notamment en matière d'emploi, ce qui
concernait principalement les navires.
Enfin, il a déclaré qu'il existait 91 navires immatriculés
sous le registre des terres australes et antarctiques françaises.
Puis, sur proposition de
M. Philippe Marini, rapporteur
général
, la commission a adopté
deux amendements
réduisant l'augmentation des crédits des titres III et IV du
budget de la mer, puis les crédits de la marine marchande ainsi
modifiés.
La commission a ensuite procédé à
l'examen
des
crédits
du
ministère de l'équipement, des
transports et du logement : IV - Mer : marine marchande
, sur le
rapport
de
M. Claude Lise, rapporteur spécial
.
Après avoir rappelé que le budget de la marine marchande
correspondait au fascicule IV. - Mer du budget de l'équipement, des
transports et du logement, abstraction faite des crédits
consacrés aux ports maritimes,
M. Claude Lise, rapporteur
spécial,
a indiqué que les crédits inscrits au budget
de la marine marchande pour 2000 s'élevaient à
5,651 milliards de francs, en légère diminution (0,41%) par
rapport au budget voté de 1999. Cette diminution, a-t-il
précisé, recouvre une évolution contrastée : les
dépenses ordinaires diminuent de 1% alors que les dépenses en
capital augmentent de 31% en crédits de paiement et de 24 % en
autorisations de programme.
Il a alors fait quelques observations générales.
Sa première remarque concernait la création d'un service public
de l'enseignement maritime, dont il a relevé l'importance dans le projet
de budget pour 2000.
La commission prônait cette initiative, il y a deux ans, a-t-il
rappelé, dans le rapport d'information rendu à ce sujet par M.
René Régnault.
Le rapporteur spécial a noté qu'à la même
époque, le comité interministériel de la mer, réuni
le 1
er
avril 1998, décidait qu'une mission
interministérielle serait réalisée " en vue d'une
pleine intégration de l'enseignement maritime et aquacole à
l'enseignement public ".
Il s'est félicité de constater que les recommandations
préconisées par la commission et le dernier conseil
interministériel de la mer aient été suivies en ce
domaine. Il a en effet annoncé que le passage sous statut public du
personnel de l'Association pour la gérance des écoles de
formation maritime (AGEMA) se fera à partir de l'an 2000, et que les 287
agents de l'AGEMA sous contrat à durée indéterminée
se verraient proposer un statut d'agent de droit public, soit de titulaires,
soit de contractuels. En outre, il a précisé que le
ministère de l'équipement, des transports et du logement
était chargé de préparer le chantier statutaire en liaison
avec le ministère de la fonction publique, de la réforme de
l'Etat et de la décentralisation et que la dissolution de l'AGEMA devait
intervenir avant le 30 juin 2001. Il a indiqué qu'en vue de la
création d'un grand service public de l'enseignement maritime, 315
postes budgétaires seraient créés pour permettre aux
personnels de l'AGEMA sous contrat à durée
indéterminée d'être intégrés dans des corps
existants des ministères de l'éducation nationale, de
l'agriculture et de l'équipement ou de devenir des contractuels de droit
public.
Le rapporteur spécial a estimé qu'il s'agissait là d'une
vraie avancée dans le domaine de l'enseignement maritime.
Sa deuxième observation concernait la sécurité maritime,
qui constitue une priorité dans le projet de budget pour 2000, a-t-il
noté.
M. Claude Lise, rapporteur spécial,
a observé que depuis
quelques années, le domaine de la sécurité maritime avait
connu des évolutions majeures, relevant que, depuis plusieurs
années, les 15 centres de sécurité des navires et les 4
services des affaires maritimes chargés du contrôle des navires se
trouvaient confrontés à une augmentation considérable de
leurs missions, sous l'impulsion de l'Organisation maritime internationale et
de l'Union européenne. Le niveau de la réglementation
internationale se serait fortement élevé, en quantité et
en complexité, avec notamment la mise en oeuvre du code international de
gestion de la sécurité et la publication de directives et de
règlements par l'Union européenne. Dans le même temps la
situation des effectifs se serait dégradée puisque 10 emplois de
cadre A seront vacants en fin d'année 99 dans les centres, sur un
effectif total de 67 agents de catégorie A. Il a rappelé que le
comité interministériel de la mer, dans sa séance du
1
er
avril 1998, avait décidé le renforcement des
effectifs des centres de sécurité, et qu'un plan pluriannuel
avait donc été établi pour la période 1998-2001,
prévoyant une augmentation des effectifs des centres à hauteur de
25 emplois. Ce plan est reconduit dans le projet de budget pour 2000.
Il a par ailleurs fait remarquer que le projet de budget pour 2000 augmentait
les moyens de fonctionnement des centres régionaux opérationnels
de surveillance et sauvetage en mer (CROSS). Il a rappelé qu'il existait
cinq CROSS, deux sous-CROSS et deux centres spécialisés
créés à Fort-de-France et à la Réunion. Il a
énuméré les cinq missions qui leurs étaient
dévolues : la recherche et sauvetage des personnes en
détresse en mer, la surveillance de la navigation maritime, la
surveillance des pêches maritimes, la surveillance des pollutions, la
diffusion des renseignements de sécurité maritime.
Il a rappelé que pour assurer leurs missions, les CROSS disposaient
d'équipements spécifiques de détection (radars,
télémétrie) et de transmission
(radiotéléphonie), précisant que l'ensemble de ces
équipements faisait actuellement l'objet d'un programme de modernisation
dont la conception résulte d'obligations internationales souscrites par
la France auprès de l'Organisation maritime internationale (OMI). Pour
les exercices 2000 et suivants seraient programmées notamment, d'une
part, la réalisation complète des infrastructures de
communication des CROSS, d'autre part, la poursuite du programme d'installation
des infrastructures de radiocommunication aux Antilles (Guadeloupe et
îles du Nord).
Par ailleurs, le rapporteur spécial a ajouté que les personnels
des CROSS étaient à statut militaire et pris en charge par le
budget de la mer, et qu'une forte proportion de ces effectifs était
constituée par des appelés du contingent. Il a
déclaré que la réforme du service national et la
suppression des appelés d'ici 2001 impliquaient donc le remplacement de
ces personnels par des agents sous statut professionnel à partir de
transformations d'emplois budgétaires, et en outre, que la
création des centres d'outre-mer induisait un renfort de personnel qui
justifie un besoin de créations nettes d'emplois nouveaux.
Le plan de professionnalisation et de renforcement des effectifs des CROSS et
des centres d'outre-mer sera poursuivi en 2000, grâce à la
transformation de 10 emplois dans le projet de budget pour 2000.
Puis,
M. Claude Lise, rapporteur spécial,
a précisé
qu'au total, l'effort budgétaire réalisé en direction de
la sécurité maritime était poursuivi, les dotations pour
2000 confirmant celles de 1999. Le rapporteur spécial s'en est
félicité, tant la sécurité est un enjeu essentiel
pour le monde maritime, non seulement au regard des nouvelles exigences
internationales, mais malheureusement aussi vis-à-vis de
l'évolution du nombre des accidents survenus en mer.
Il a alors évoqué le bilan général des
opérations de sauvetage, relevant que ces opérations avaient
concerné au total 47.819 personnes et 15.738 navires, aux trois quarts
des navires de plaisance en 1998. D'une année à l'autre, a-t-il
indiqué, les statistiques demeurent relativement stables,
néanmoins on constate une augmentation du nombre d'opérations et
du nombre de personnes assistées. Par contre, le nombre de personnes
décédées ou disparues en mer aurait diminué en 1998
(177 contre 259 en 1997).
Le rapporteur spécial a ensuite évoqué le régime de
soutien à la flotte française.
Il a déclaré que la flotte de commerce française
s'établissait à 210 navires au 1er janvier 1999, pour la
troisième année consécutive. Il a précisé
que le premier semestre 1999 ayant été marqué par une
accélération de la modernisation de la flotte, la flotte de
commerce s'était établie au 1
er
juillet 1999 à
217 navires pour une capacité d'emport de 6,98 millions de tonnes. Cette
évolution, a-t-il indiqué, est la conséquence des
dispositions fiscales en faveur de l'investissement maritime. Il a
estimé que dans ce contexte, le maintien d'un régime de soutien
important à la flotte de commerce était indispensable et avait
d'ailleurs été réaffirmé lors du comité
interministériel de la mer du 1er avril 1998. Il a indiqué que le
projet de loi de finances pour 2000 reconduisait le dispositif d'aide à
la flotte de commerce mis en place en 1999 en conformité avec les
orientations communautaires publiées le 5 juillet 1997 par la Commission
européenne. Désormais, a-t-il précisé, le soutien
au secteur de la flotte de commerce prend dorénavant exclusivement la
forme de réductions ou d'annulations de charges fiscales et sociales
applicables aux marins des compagnies maritimes.
Le rapporteur spécial a indiqué que le dispositif, qui mobilise
133 millions de francs dans le projet de budget pour 2000, repose sur le
remboursement par l'Etat des contributions sociales patronales
afférentes aux risques vieillesse, maladie et accidents du travail
versées par les entreprises qui emploient des personnels navigants sur
des navires de commerce battant pavillon français, aux organismes
chargés du recouvrement de ces contributions. Il a précisé
qu'étaient éligibles au remboursement les entreprises directement
confrontées à la concurrence internationale.
Il a ensuite estimé que le dispositif fonctionnait mal puisqu'à
ce jour, neuf entreprises seulement auraient perçu les sommes
concernées, ce qui ne représenterait que 10 % de la dotation
budgétaire réservée à cette action pour 1998. Par
ailleurs, précisant qu'il était prévu que l'attribution de
l'aide aux entreprises employant plus de 250 navigants fasse l'objet de l'avis
d'une Commission interministérielle, il a indiqué que celle-ci ne
s'était toujours pas prononcée, plus d'un an et demi après
l'adoption du dispositif.
M. Claude Lise, rapporteur spécial,
a ainsi estimé que ces
dysfonctionnements justifieraient la conversion du dispositif actuel en une
mesure d'exonération des charges, qui aurait le mérite de la
simplicité et de la rapidité.
Enfin, il a évoqué le soutien de l'Etat aux investissement
navals, faisant l'objet, depuis le second semestre de 1998, d'une mesure
d'allégement fiscal pour les groupements d'intérêt
économique qui acquièrent un navire, et prenant la forme d'un
amortissement accéléré et d'une exonération de la
taxation des plus-values lors de la revente du navire à l'armateur.
Cette mesure bénéficie à l'armateur qui se voit
rétrocéder les deux tiers de cet avantage fiscal, a-t-il
indiqué.
Il a ensuite dressé un bilan de ce nouveau dispositif : quinze
dossiers pour vingt-deux navires auraient fait l'objet d'une demande
d'agrément auprès du ministre de l'économie, des finances
et de l'industrie, six dossiers auraient été acceptés
représentant 6 navires pour un montant total d'investissement de 1.064
millions de francs. Actuellement, a-t-il ajouté, neuf projets
d'investissement sont en cours.
Il a finalement conclu en évoquant l'avenir du groupe Compagnie
générale maritime - Compagnie maritime d'affrètement
(CGM-CMA).
Le rapporteur spécial a considéré que les pouvoirs publics
doivent demeurer attentifs à l'évolution économique de la
première entreprise française de ligne régulière.
Il a rappelé que l'an dernier, il était difficile de se prononcer
sur le bilan de la privatisation de la Compagnie générale
maritime, en raison des nombreuses controverses juridiques qui avaient
été soulevées à l'occasion de la cession de la
Compagnie générale maritime à la Compagnie maritime
d'affrètement. Au total, a-t-il indiqué, sept procédures
judiciaires ont été engagées.
Il a annoncé que finalement, la cour d'appel de Versailles avait
levé l'interdiction de gérer la Compagnie générale
maritime imposée au président directeur général de
la Compagnie maritime d'affrètement en mai 1999 et qu'en juin dernier,
le tribunal de grande instance de Marseille avait débouté
l'actionnaire minoritaire Mistral qui demandait l'annulation de la cession par
la Compagnie maritime d'affrètement des actions de la Compagnie
générale maritime à la holding Compagnie
générale maritime - Compagnie maritime d'affrètement .
Le rapporteur a considéré que la résolution de ces
conflits permettait donc au groupe CGM-CMA d'envisager l'avenir avec
sérénité, dans un contexte économique globalement
favorable. Il a annoncé que le groupe prévoyait un
bénéfice de 313 millions de francs pour l'année 1999 et
qu'il se classait aujourd'hui au 12
e
rang mondial pour le transport
de lignes régulières de conteneurs, au 4
e
rang
européen et au 1
er
rang français.
Il a conclu en estimant que le projet de budget pour 2000 allait dans le bon
sens, même si de façon globale, on pouvait regretter que l'action
de l'Etat dans le domaine maritime soit en deçà des enjeux
liés à son essor, et a proposé à la commission
d'adopter les crédits de la marine marchande.
Un débat s'est alors ouvert auquel ont participé
Mme Anne
Heinis, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques,
MM. François Trucy et Claude Belot.
Mme Anne Heinis, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques
a partagé la dernière observation du
rapporteur spécial. Elle a estimé que la France n'avait pas pris
en considération toute l'économie liée à la mer.
Même en progrès incontestable, a-t-elle déclaré, la
France n'attache pas assez d'importance aux ports, au commerce maritime et aux
bénéfices qu'elle pourrait en retirer.
Mme Anne Heinis
a jugé intéressante la création
d'un service public de l'enseignement maritime, considérant que celle-ci
devrait déboucher, si elle était bien conçue, sur un
service d'enseignement mieux structuré, plus cohérent, et
pourrait aboutir à la création à Nantes d'une école
spécialisée de formation des formateurs. Cette école,
a-t-elle précisé, délivrerait aux officiers un
diplôme international, ce qui leur ouvrirait d'intéressants
débouchés et placerait la France dans une excellente position sur
le plan de la qualité de la formation des officiers en mer.
M. François Trucy
a souhaité savoir en quoi consistait le
rétablissement du caractère maritime de la baie du
Mont-Saint-Michel. Il a ensuite estimé anormal que la
Société nationale de sauvetage en mer soit obligée de
quémander, ici où là, alors que ses missions sont proches
de celles des Centres régionaux opérationnels de surveillance et
sauvetage en mer. Il a souhaité savoir si les CROSS aidaient
financièrement la Société nationale de sauvetage en mer.
M. Claude Belot
a estimé que le soutien de l'Etat était
insuffisant, citant d'une part le domaine de la protection du littoral, dans
lequel l'effort financier de l'Etat (pour l'ensemble du pays) est quatre fois
inférieur à celui consenti par son département, et,
d'autre part, les travaux dans le domaine maritime. Il a indiqué que
l'Etat ne remboursait pas la taxe sur la valeur ajoutée, les travaux
s'effectuant sur le domaine d'autrui, même si un arrangement avait
été trouvé pour les travaux programmés. Or, a-t-il
fait remarquer, nombre des travaux s'effectuent dans l'urgence, qu'il s'agisse
de réparer une digue effondrée ou les dégâts
liés à une tempête. Il a ajouté qu'il souhaitait
modifier le budget de la marine marchande par amendement. Enfin il a
évoqué les crédits des contrats de plan, qu'il a
jugé notoirement insuffisants, relevant qu'ils avaient diminué,
revenant de 146 millions de francs en 1999 à 135 millions de francs dans
le projet de budget pour 2000.
Mme Anne Heinis, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques
, a répondu à M. François Trucy
à propos du rétablissement du caractère maritime de la
baie du Mont-Saint-Michel.
Le Mont-Saint-Michel, a-t-elle indiqué, était censé
être une île, pour laquelle une digue a été
créée afin d'en faciliter l'accès à pied et en
voiture. D'après certains experts, cette digue aurait favorisé
l'ensablement de la baie du Mont-Saint-Michel. Elle a expliqué que par
rétablissement du caractère maritime de la baie du
Mont-Saint-Michel, il fallait entendre le désensablement de la baie.
M. Claude Lise, rapporteur spécial
, a précisé le
statut de la Société nationale de sauvetage en mer, qui est une
association de loi 1901 financée en partie par l'Etat. Il a
indiqué que le budget annuel de la SNSM s'élevait à
65 millions de francs et que 4.000 bénévoles y travaillaient.
Mme Anne Heinis, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques,
a précisé que les Centres
régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage en mer
constituaient un dispositif d'alerte enregistrant les messages SOS
lancés par les navires et les navigants, alors que l'activité de
la SNSM est concentrée sur le sauvetage et l'intervention.
M. Claude Lise, rapporteur spécial
a ensuite indiqué qu'il
partageait le point de vue de M. Claude Belot concernant le domaine de la
protection du littoral tout en faisant remarquer que les crédits qui lui
sont consacrés dans le projet de loi de finances ont doublé par
rapport à l'an dernier, passant de 16 millions de francs à 32
millions de francs. Il a renvoyé à l'examen des crédits du
budget des ports maritimes les questions relatives aux travaux dans les ports.
Au cours de sa réunion du jeudi 18 novembre 1999, la commission
a décidé de proposer au Sénat de rejeter les
crédits du ministère de l'équipement, des transports et du
logement.
Réunie le mercredi 20 octobre 1999, la commission des finances a
procédé à l'examen des crédits du ministère
de l'équipement, des transports et du logement -IV. Mer : marine
marchande.
Au cours de sa réunion du jeudi 18 novembre 1999, sous la
présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a
décidé de proposer au Sénat le rejet des crédits du
ministère de l'équipement, des transports et du logement pour
2000.
Au cours de sa réunion du jeudi 25 novembre 1999, la commission a
examiné les modifications apportées par l'Assemblée
nationale. Elle a décidé de proposer au Sénat d'adopter
sans modification l'article 70 ter rattaché, et a confirmé sa
position sur les crédits.