Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 22 - Equipement, transports et logement : II. - Urbanisme et logement.
PELLETIER (Jacques), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 22 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 190 Ko )Table des matières
- I. L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE PERMET D'ALLÉGER LES CHARGES DU BUDGET DU LOGEMENT
- II. UN BUDGET DE CONTINUITÉ
- III. DES MESURES TRÈS IMPORTANTES CONCERNANT LE SECTEUR DU LOGEMENT NE SONT PAS DIRECTEMENT VISIBLES DANS LE BUDGET
- I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS POUR 2000
- II. UN EFFORT GLOBAL TRÈS IMPORTANT
- III. L'EXECUTION DU BUDGET DU LOGEMENT EN 1998 ET 1999
- I. L'ÉCHEC DE LA POLITIQUE DE RELANCE DU LOGEMENT SOCIAL
- II. UN NOUVEAU PRODUIT : LE PRÊT LOCATIF A USAGE SOCIAL
- III. D'AUTRES MESURES EN FAVEUR DU LOGEMENT SOCIAL
- I. L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE
- II. UN FINANCEMENT COMPLEXE
- III. DES ADAPTATIONS MARGINALES
- IV. UNE PÉRIODE TRÈS FAVORABLE POUR UNE RÉFORME D'ENVERGURE
- I. UNE SIMPLIFICATION ENCORE INSUFFISANTE
- II. DES EFFORTS A RÉALISER POUR RÉSORBER L'HABITAT INSALUBRE
- III. SOUTENIR L'ACCESSION A LA PROPRIÉTÉ
- IV. UNE NOUVELLE AIDE A L'INVESTISSEMENT LOCATIF
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 22
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
II
.
- URBANISME ET LOGEMENT
Rapporteur spécial
: M. Jacques PELLETIER
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Le
projet de budget du logement pour 2000 a été
élaboré dans un contexte très favorable de reprise du
marché immobilier et de croissance du secteur de la construction.
Tous les indicateurs confirment que 1999 sera une année exceptionnelle
pour l'immobilier : la production de crédits immobiliers a largement
dépassé le niveau observé en 1989, au point haut du cycle
précédent ; le rythme de progression des mises en chantier
est très soutenu, malgré l'achèvement du dispositif
" Périssol " ; les ventes des promoteurs sont parvenues
à un très haut niveau et l'activité du marché de
l'ancien est excellente.
Pour 2000, la croissance devrait se poursuivre : selon les
prévisions du ministère de l'équipement, des transports et
du logement, le secteur de la construction devrait croître de 4 % en
2000, avec la création de 20.000 emplois, contre 5,9 % en
1999, avec la création de 30.000 emplois.
Dans ce contexte, le gouvernement a pris certaines mesures d'incitation fiscale
(abaissement de la TVA sur les travaux réalisés dans les
logements à usage d'habitation, diminution des droits de mutation,
suppression progressive du droit de bail) de nature à soutenir encore
davantage le marché immobilier.
Cette politique " pro-cyclique " a des vertus, mais aussi quelques
inconvénients.
Tout d'abord, il conviendra de rester vigilant, afin de ne pas assister, du
fait du cumul d'une bonne croissance économique et d'avantages fiscaux,
à un " emballement " du marché immobilier de même
nature que la France à connu à la fin des années 80.
Nous sommes encore loin de cette situation, mais compte tenu de la pression
exercée par la demande, les prix dans l'ancien sont déjà
à la hausse. Les prix augmentent de + 2,8 % pour les
appartements entre le premier semestre 1998 et le premier semestre 1999, et
surtout de + 9,0 % pour les maisons individuelles, soit au total une
progression de 5,9 % tous biens confondus, contre + 3,2 % en 1998
à la même époque. Sur certains segments du marché de
l'immobilier, comme les terrains à bâtir, les tensions sur les
prix sont fortes.
En second lieu, le ministère du logement doit anticiper des jours moins
favorables et préparer l'avenir. L'année 2000 devrait donc
être l'occasion de réformer certains aspects de la politique du
logement.
A cet égard on peut remarquer que, constatant l'échec de la
politique de relance de la construction sociale depuis deux ans, le
gouvernement s'est résolu à changer de politique, avec la mise en
oeuvre du prêt locatif à usage social (PLUS). Il a
également pris des mesures importantes permettant le
réaménagement de la dette du secteur HLM.
Par contre, aucune réforme d'envergure n'est encore tentée,
s'agissant pourtant de deux sujets essentiels, à savoir la politique en
faveur du logement privé et les aides personnelles au logement.
La réduction de la TVA à 5,5 % pour les travaux
réalisés dans les logements à usage d'habitation constitue
une première réponse au souhait de simplification des mesures
fiscales en faveur de la rénovation immobilière.
Toutefois, il existe encore de nombreuses aides dispersées.
Des mesures pourraient intervenir dans le prochain projet de loi
" urbanisme, habitat et déplacements " s'agissant d'une
gestion de la prime d'amélioration à l'habitat (PAH) par l'Agence
nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH).
Concernant les aides personnelles, la mise en place d'un groupe de travail
entre l'Etat et la caisse nationale d'allocations familiales n'a pas encore
abouti à une réforme d'envergure, pourtant nécessaire.
PRINCIPALES OBSERVATIONS
I. L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE PERMET D'ALLÉGER LES CHARGES DU BUDGET DU LOGEMENT
Le
budget du logement pour 2000 prend en compte, pour la première fois,
l'amélioration de la situation économique.
Ainsi,
les crédits destinés aux aides personnelles
sont
réduits de 283,9 millions de francs pour 2000. Cette mesure
"d'ajustement aux besoins" était indispensable dans la mesure où
le maintien d'une dotation élevée s'était
accompagnée en 1998 et 1999, de fortes annulations :
l'arrêté du 18 novembre 1998 a ainsi annulé 846 millions de
francs, et l'arrêté du 2 septembre 1999 a annulé 600
millions de francs. Cette mesure d'annulation conforte la position du
Sénat, qui avait adopté une réduction de crédits
"ciblée" de 500 millions de francs lors du vote de la loi de finances
pour 1999, contre l'avis du gouvernement.
Même si l'extension en année pleine de la mesure de revalorisation
des aides décidée au 1er juillet 1999 doit être prise en
compte (pour un coût de 500 millions de francs), la mesure d'ajustement
paraît faible, et elle pourrait s'accompagner, si la croissance
économique anticipée pour l'année prochaine par le
gouvernement se confirme, de nouvelles annulations au cours de l'année
2000.
L'amélioration de la situation économique s'accompagne
également, pour un montant plus modeste,
de réductions de
crédits sur le chapitre de la participation de l'Etat aux fonds de
solidarité logement
(-2 millions de francs) et
au fonds d'aide
aux accédants en difficulté
(-3 millions de francs).
Toutefois, la réduction de la ligne consacrée aux FSL portera sur
les aides à la médiation locative et non sur les FSL
eux-mêmes.
Le budget de l'urbanisme et du logement bénéficiera
également de la diminution du coût du crédit et donc de
la diminution du coût du prêt sans intérêt
, qui
passe de 6,26 milliards de francs en 1999 à 5,8 milliards de francs en
2000, pour financer un nombre de prêts équivalent (environ
110.000).
Votre rapporteur estime que s'agissant de crédits d'investissement,
destinés à aider les ménages modestes à
accéder à la propriété, il convient
désormais de profiter de la réduction du coût moyen du
prêt à taux zéro pour 2000 pour en élargir le
champ.
L'expérience de 1996, année au cours de laquelle le prêt
à taux zéro avait été ouvert aux logements
nécessitant au moins 20 % de travaux, au lieu des 35 %
habituellement requis, sur l'initiative du Sénat, avait permis de faire
bénéficier 30.000 ménages supplémentaires de ce
dispositif d'accession à la propriété.
Votre rapporteur demande avec insistance que cette mesure, qui
nécessite des dispositions de caractère réglementaire,
soit renouvelée pour 2000.
Elle serait d'autant plus utile que le projet de budget du logement pour 2000
enregistre, du fait notamment de la réduction du coût moyen du
prêt à taux zéro, une diminution importante des aides
à la pierre, qui atteignent 13,4 milliards de francs, soit
1 milliard de francs de moins que l'an dernier (-6,7 %). Il
apparaît dès lors nécessaire de rééquilibrer
les aides à la pierre par rapport aux aides à la personne, en
favorisant davantage l'accession à la propriété.
II. UN BUDGET DE CONTINUITÉ
Le
secteur du logement, dans son ensemble, se porte bien
.
L'activité liée à la construction neuve et à
l'entretien du bâtiment a crû en 1998 de 1,6% en francs constants,
après un recul en 1997 (-1,5%), essentiellement sous l'impulsion de la
construction neuve (+2,8%). L'augmentation de l'activité de
construction de logements a été particulièrement
marquée au second semestre (+ 6,6 %), sous l'effet de la fin
programmée de l'ancien amortissement fiscal pour les logements locatifs
neufs. Pour 1999, les prévisions se situent dans une fourchette de
4,3 % à 5,9 % de croissance de l'activité du
bâtiment.
Dans ce contexte, le budget de l'urbanisme et du logement ne présente
pas de nouvelles actions significatives.
Les dotations véritablement nouvelles concernent seulement la lutte
contre le saturnisme
(75 millions de francs) pour permettre la
première mise en oeuvre de la loi contre les exclusions (sous forme
d'études et de diagnostics) et
la contribution au fonds national de
l'aide au logement
dans le cadre du financement des aides à la
gestion des aires de nomades (40 millions de francs). Le projet de loi
modifiant les obligations des communes concernant les aires de nomades a
été adopté par l'Assemblée nationale en
première lecture, et doit être discuté prochainement devant
le Sénat.
La plupart des autres lignes budgétaires ne font l'objet que de
mesures d'ajustement.
Ainsi l'application de la convention entre le 1 % logement et l'Etat, avec
la mise en place d'un nouveau fonds de sécurisation pour les
accédants à la propriété, conduit à relever
la dotation à la société de gestion du Fonds de garantie
de l'accession sociale (SGFGAS) de 1,6 million de francs.
Des "opérations vérité"
sont également
menées sur les lignes budgétaires qui ont connu ces
dernières années d'importantes annulations de crédits, et
notamment le chapitre 46-40 pour les aides personnelles
(- 284 millions de francs) et le chapitre 65-48 pour la construction
sociale et l'amélioration de l'habitat (-310 millions de francs)
qui ont enregistré d'importantes annulations en 1999, pour
respectivement 600 millions de francs en dépenses ordinaires et 146,5
millions de francs en crédits de paiement.
Ces opérations sont essentielles dans un objectif
d'amélioration de la sincérité budgétaire.
Il apparaît cependant que certaines réformes sont
retardées, concernant notamment l'accession à la
propriété, l'aide à la rénovation du logement
privé et les aides au logement.
•
En matière de sécurisation de l'accession à la
propriété, malgré le faible taux de sinistres des
prêts à l'accession sociale, la dotation de l'Etat au fonds de
garantie de l'accession sociale (FGAS) est revalorisée de 125 millions
de francs (+41,6%).
Il s'agit d'une augmentation "mécanique" prenant
en compte l'augmentation attendue des prêts à l'accession sociale,
ce qui ne reflète en rien les risques couverts.
Le FGAS est alimenté en recettes par une cotisation de l'Etat
égale à 1,25% des prêts garantis, une cotisation identique
de l'établissement prêteur, une commission annuelle sur l'encours
des prêts garantis (0,2%) et la rémunération des fonds.
Les discussions entamées entre le ministère de l'économie,
des finances et de l'industrie, le ministère de l'équipement, des
transports et du logement, et les établissements prêteurs,
contributeurs avec l'Etat au FGAS, sur une réduction de leurs
cotisations, ont échoué. Un succès aurait pourtant permis
de réduire les dotations de l'Etat.
•
En matière d'aide au logement privé, les lignes
budgétaires consacrées à la subvention de fonctionnement
à l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) ou
à la prime à l'amélioration de l'habitat (PAH) sont en
légère hausse.
La légère augmentation des dotations traduit un certain
attentisme
: la baisse de la TVA sur les travaux dans les logements
privés devrait contribuer à réduire le coût des
travaux et donc la subvention de l'ANAH, mais les propriétaires
pourraient être également davantage incités à
recourir aux services de l'ANAH du fait de l'allégement fiscal, si bien
que le secrétariat d'Etat au logement peine à anticiper
l'évolution de l'activité de l'ANAH.
D'autre part, il apparaît que
le futur projet de loi "Urbanisme,
habitat et déplacement" constituera le cadre de la mise en oeuvre d'une
réforme tendant à l'unification des interventions
financières sur le parc privé
. Le secrétariat au
logement relève "
les insuffisances des actuelles procédures
comptables de gestion de l'ANAH et de la prime à l'amélioration
de l'habitat (PAH), notamment au regard des observations de la Cour des
comptes
". La réforme visera à "
regrouper auprès
d'un seul organisme public dont la vocation serait élargie à
l'ensemble du parc privé les outils et moyens financiers existants".
•
En matière d'aides personnelles au logement, il n'est pas
entrepris de réforme d'envergure.
Un groupe de travail avait été mis en place suite à la
signature de la convention d'objectifs et de gestion entre l'Etat et la Caisse
nationale d'allocation familiale le 14 mai 1997. Ce groupe a remis un rapport
d'étape au gouvernement en avril 1999, avec plusieurs
préconisations.
L'année 2000 verra la poursuite des mesures d'harmonisation des aides au
logement, afin de mieux les articuler avec les minima sociaux et le report de
20 à 21 ans de l'âge limite pour la prise en compte des enfants
dans le calcul des aides.
Malgré la mise en oeuvre de deux préconisations concernant
l'évaluation forfaitaire des ressources, de nombreux sujets tels que
l'harmonisation des barèmes dans le secteur de l'accession à la
propriété, ou le problème de l'insalubrité n'ont
pas encore été examinés.
D'une manière générale, il apparaît essentiel que
soit tiré profit de l'amélioration de la situation
économique pour engager une réforme substantielle des aides au
logement, dans un souci de plus grande neutralité des aides.
III. DES MESURES TRÈS IMPORTANTES CONCERNANT LE SECTEUR DU LOGEMENT NE SONT PAS DIRECTEMENT VISIBLES DANS LE BUDGET
La
principale raison pour laquelle le budget du logement ne contient pas de
réformes majeures est que celles-ci ont été largement
décidées en amont de la discussion du budget du logement, ou sous
la forme de mesures fiscales.
Concernant le logement social,
la principale mesure a été
l'allégement de la dette du secteur HLM en vertu de la décision
ministérielle du 23 avril 1999, qui porte sur 114 milliards de francs
d'encours, et conduira à terme à un allégement de 20
milliards de francs pour le secteur HLM.
L'encours de la dette supporte désormais un taux de 3,8% contre 4,3%
initialement. La diminution de 0,75% du taux du livret A, qui s'établit
à 2,25% à compter du 1er août 1999 a permis d'abaisser le
coût de l'ensemble des opérations des organismes sociaux.
Cet
abaissement du coût de la ressource, de nature à améliorer
la construction de logements sociaux, était préconisé par
la commission des finances du Sénat depuis de nombreux mois
. Contre
l'avis du gouvernement, un amendement au projet de loi relatif à
l'épargne et à la sécurité financière avait
été adopté par le Sénat en mai dernier : il visait
précisément à rapprocher le taux du livret A des taux
d'intérêt du marché.
Toutefois, il faut noter que des efforts restent encore à faire, et il
apparaît que des négociations pourraient être
engagées par le gouvernement afin de voir si le coût de
rémunération de la collecte, qui représente 1,2 % de
l'encours pour les Caisses d'épargne et 1,5 % pour la Poste, pourrait
être abaissé.
Enfin,
un prêt locatif unique
(le PLUS) est substitué au
PLA ordinaire et au PLA à loyer minoré (décret
n°99-794 du 14 septembre 1999 modifiant le code de la construction et de
l'habitation et relatif aux subventions et prêts pour la construction,
l'acquisition et l'amélioration des logements locatifs aidés).
Il bénéficie d'une subvention de 5% dans le neuf et 10% dans
l'ancien et d'un prêt de la Caisse des dépôts à
3,45%. Ce prêt est destiné à financer des opérations
finançant la mixité (30% des ménages devront avoir des
ressources inférieures à 60% des plafonds de ressources PLA ; 10%
pourront avoir des ressources supérieures à 120% des plafonds).
La mise en place du PLUS répond à la fois au souhait de
développer la mixité sociale et à la
nécessité de faire baisser les loyers des opérations
neuves et des opérations d'acquisition amélioration. Ainsi, le
loyer maximum des logements PLUS sera réduit à 90 % du
plafond des actuels logements PLA, soit généralement au loyer
plafond servant de calcul de l'APL.
Parallèlement le taux des PLA d'insertion, réservés aux
personnes en grande difficulté, est abaissé de 0,75 %
à 3,05 %. L'objectif du gouvernement est de financer 70.000
logements en l'an 2000.
Concernant le logement privé
, la réduction de la TVA sur
les travaux de d'amélioration et d'entretien dans les logements devrait
présenter un coût fiscal de près de 20 milliards de
francs pour 2000 (environ 12 milliards de francs en régime de
"croisière") et favoriser le développement du secteur de la
réhabilitation, tout en luttant contre le travail au noir. Le logement
social, qui bénéficiait déjà d'un dispositif de
récupération de la TVA s'apparentant à une TVA à
taux réduit (mécanisme de la livraison à soi-même)
bénéficiera d'une extension aux travaux d'entretien. Enfin, la
réduction des droits de mutation sur les logements d'habitation
permettra un allégement de la fiscalité de 4,6 milliards de
francs.
En définitive, ces mesures auront un impact significatif sur les
aides au logement pour 2000. Les aides à la pierre
ne
représenteront plus que 7 % du total des dépenses en faveur
du logement en 2000, contre 8,8 % en 1999
et
les aides à
la personne
diminueront de 21,5 % à 18,2 %.
L'essentiel
du rééquilibrage se fera au profit des aides fiscales
qui
devraient représenter 32 % des aides au logement en 2000 contre
24 % auparavant.
*
En
conclusion, le budget du logement est globalement un bon budget. Il
présente pour 2000 certains aspects positifs au premier rang desquels
des opérations "vérité" sur les crédits de
chapitres budgétaires traditionnellement "surdotés".
Il apparaît cependant regrettable que les économies soient plus
visibles sur la partie "investissement" du budget de l'urbanisme et du logement
(les aides à la pierre diminueront de 6,7 % en l'an 2000) que sur
le chapitre "fonctionnement" (réduit de 0,5 %).
Il faut
rappeler que la bonne tenue du marché du logement, notamment en 1998,
s'explique pour une large part par les aides à la construction neuve.
La réduction des crédits aux aides aux logements parait encore
relativement timide, compte tenu de l'importance des économies
liées à l'amélioration de la conjoncture
économique. En revanche, la réduction du coût moyen du
prêt à taux zéro devrait être l'occasion
d'élargir le dispositif, comme cela avait été fait en 1996
sur la proposition du Sénat.
Enfin, la principale mesure concernant la construction sociale, à savoir
la mise en place d'un produit unique, le "PLUS"
traduit un changement
d'orientation par rapport aux réformes introduites en 1997
à
l'arrivée du gouvernement, réformes qui consistaient
précisément à différencier les produits offerts aux
organismes HLM. L'échec de la relance de la construction sociale depuis
2 ans (seuls 44.300 logements sociaux ont été mis en
chantier en 1998, contre plus de 70.000 en 1994) semble expliquer ce retour
à un produit simple et unique (résultat de la fusion entre le
PLA-LM et le PLA ordinaire) censé connaître dans l'avenir plus de
succès, mais qui doit encore faire ses preuves.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS POUR 2000
A. LES GRANDES MASSES DU BUDGET URBANISME ET LOGEMENT POUR 2000
Pour
2000, le budget de l'urbanisme et du logement progresse de 6% pour
s'établir à 48,196 milliards de francs.
Toutefois, la clôture de deux comptes d'affectation spéciale, le
compte n°902-22 "Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France" et le
compte n°902-30 "Fonds pour le financement de l'accession à la
propriété" entraîne la réintégration
d'importantes masses de crédits.
Aussi, à structure constante, le budget de l'urbanisme et du logement
est en réalité en baisse de 2,3%.
Evolution du budget du logement 1999/2000 (à structure constante)
|
Budget voté 99 |
PLF 2000 |
Evolution
|
|||
|
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
AP |
CP |
TITRE III |
|
34 |
|
109 |
|
220,6% |
TITRE IV |
|
35.498 |
|
35.252 |
|
-0,7% |
total dépenses ordinaires |
0 |
35.532 |
0 |
35.361 |
0 |
-0,5% |
TITRE V |
269 |
261 |
267 |
164 |
-0,74% |
-37,2% |
TITRE VI |
13.660 |
13.545 |
13.209 |
12.671 |
-3,30% |
-6,5% |
total dépenses en capital |
13.929 |
13.806 |
13.476 |
12.835 |
-3,25% |
-7,0% |
TOTAL |
13.929 |
49.338 |
13.476 |
48.196 |
-3,25% |
-2,3% |
(en millions de francs)
La présentation du budget de l'urbanisme et du logement à structure constante montre une diminution globale des crédits pour 2000 (- 2,3 % en DO+CP) nettement plus accentuée pour les dépenses en capital (- 7,0 % en crédits de paiement) que pour les dépenses ordinaires (- 0,5 %).
1. Les modifications de structure
Après la refonte des fascicules budgétaires et le
regroupement des crédits de l'urbanisme et des crédits du
logement en 1999,
le budget de l'urbanisme et du logement connaît
encore cette année d'importantes modifications de structure.
La suppression du compte d'affectation spéciale n° 902-22
"fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France" (FARIF) s'accompagne de
l'intégration d'une grande partie de ses crédits dans le budget
du
logement. Au total, 635 millions de francs de crédits de
1999, en autorisations de programme et crédits de paiement, sont
intégrés au budget du logement en 2000.
Crédits du FARIF en 1999 intégrés au budget du logement en 2000
(en millions de francs)
|
AP |
CP |
FARIF (ancien) |
Chap 55-21 (art 30) Urbanisme, acquisitions et travaux |
120 |
120 |
chap 02 - art 10 |
Chap 57-30 (art 60) construction, logement, habitat et urbanisme |
25 |
25 |
chap 06-art 10 |
Chap 65-23 (art 60) Urbanisme, aménagements du cadre de vie urbain |
30 |
30 |
chap 02 - art 20 |
Chap 65-48 (art 20) Construction et amélioration de l'habitat |
460 |
460 |
chap 01 - art 10 |
TOTAL |
635 |
635 |
|
Des
crédits consacrés aux
études et expertises
du
secrétariat général du groupe central des grandes
opérations d'urbanisme sont transférés du budget des
services communs vers le budget de l'urbanisme et du logement pour 2 millions
de francs en autorisations de programme et crédits de paiement (chapitre
57-30).
Des crédits consacrés aux
villes nouvelles
, qui
représentaient 108 millions de francs en crédits de paiement
et 80 millions de francs en autorisations de programme en 1999, sont
transférés du budget des charges communes vers le budget du
logement (chapitre 65-23).
Enfin, des crédits autrefois inscrits sur le
compte d'affectation
spéciale n° 902-30 "Fonds pour le financement de l'accession
à la propriété"
sont inscrits sur le budget du
logement. Il s'agit des crédits destinés aux prêts sans
intérêt. Ces crédits représentaient 3,13 milliards
de francs en 1999.
Total des crédits de 1999 transférés au budget du logement en 2000
|
AP |
CP |
FARIF |
635 |
635 |
Transfert du budget des charges communes (villes nouvelles)
|
80
|
108
|
Transfert du financement des prêts sans intérêt |
0 |
3.130 |
TOTAL (en millions de francs) |
717 |
3.875 |
2. Les crédits du budget "logement et urbanisme"
a) Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires s'élèvent à 35,3 milliards de
francs, en diminution de 0,5% pour 2000.
Cette diminution s'explique par les économies réalisées
sur les aides personnelles au logement
. Le titre III connaît une
évolution singulière (+220%) en raison de l'inscription sur ce
titre, traditionnellement très peu doté (les crédits de
fonctionnement du secrétariat d'Etat au logement sont inscrits au budget
des services communs), de nouveaux crédits destinés à la
lutte contre le saturnisme au nouveau chapitre 37-40 (+75 millions de
francs).
b) Les dépenses en capital
Les
dépenses en capital
, s'élèvent à 12,8 milliards
de francs en crédits de paiement, en baisse de 7,0% par rapport à
1999.
Cette forte diminution s'explique essentiellement par la baisse des
crédits du titre VI, à structure constante, et plus
particulièrement,
par l'inscription sur le budget du logement de
nouveaux crédits destinés au prêt à taux
zéro
, crédits autrefois inscrits sur un compte d'affectation
spéciale. Ces crédits seront réduits de 375 millions de
francs en crédits de paiement et 450 millions de francs en autorisations
de programme.
Les crédits consacrés à la construction sociale (ligne
dite "fongible" finançant les prêts locatifs aidés et les
primes à la réhabilitation PALULOS) sont également en
baisse de 312,5 millions de francs en crédits de paiement, afin de tenir
compte de la sous-consommation des crédits. Il faut rappeler que
l'arrêté du 2 septembre 1999 a annulé 334,6 millions de
francs en autorisations de programme et 169,6 millions de francs en
crédits de paiement sur le chapitre 65-48.
Le titre V, consacré aux investissements exécutés par
l'Etat, diminue fortement (-37,2%) surtout en raison de l'inscription
réduite des crédits de paiement pour les acquisitions d'immeubles
et les opérations en Ile de France, figurant anciennement au FARIF.
Il apparaît toutefois que les crédits non
dépensés sur le FARIF en 1999 seront rattachés en cours
d'année 2000 au budget du logement, ce qui mettra à niveau des
dotations qui apparaissent réduites dans le projet de loi de finances.
Il n'est toutefois pas encore possible de connaître le montant exact de
ces crédits.
B. LES AGRÉGATS
Le budget du ministère de l'urbanisme et du logement se divise en cinq agrégats: "aides à la personne", "logement", "études, expérimentation, information", "recherche", "aménagement foncier et urbanisme".
|
Crédits demandés en 2000
|
|
|
DO + CP |
AP |
Aides à la personne |
35.065 |
- |
Logement |
12.522,3 |
12.953,6 |
Études, expérimentation, information |
136,2 |
104,3 |
Recherche |
174,5 |
38,5 |
Aménagement foncier et urbanisme |
297,6 |
379,7 |
TOTAL |
48.195,7 |
13.476 |
1. Les aides à la personne
•
La contribution de l'Etat au financement des aides à la personne,
aide personnalisée au logement (APL) et allocation de logement sociale
(ALS), est réduite de 283,9 millions de francs pour 2000
(- 0,8 %), à 34,3 milliards de francs. Cette diminution
résulte entièrement d'un ajustement aux besoins des
bénéficiaires.
La contribution de l'Etat aux aides à la personne évolue comme
suit :
•
la contribution au FNH, qui verse l'APL, diminue de
753,9 millions de francs (chapitre 46-40/10), pour atteindre 15,8
milliards de francs;
•
la contribution au FNAL, qui verse l'ALS, progresse de
470 millions de francs, pour atteindre 18,5 milliards de francs
(chapitre 46-40/30) ;
Cette évolution n'a toutefois pas de grande signification
.
En
effet, il apparaît que les dotations des deux fonds étaient mal
évaluées pour 1999, ce qui explique des réajustements en
2000.
La difficulté d'évaluer les dotations nécessaires aux deux
fonds renforce la pertinence du jugement exprimé par la Cour des comptes
dans son rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1998
"la complexité d'un système dans lequel deux fonds
différents, mais de même composition, gèrent deux aides
parallèles pendant que l'un d'eux verse une participation à
l'autre, ne semble pas justifié. On peut regretter que le
ministère n'ait pas réfléchi à l'hypothèse
d'un regroupement de ces deux fonds, qui donnerait plus de clarté
à la répartition des dépenses de l'Etat entre allocation
de logement social et aide personnalisée au logement".
• L'effort de solidarité en faveur du logement des personnes
modestes se complète de trois contributions aux actions des
départements et des associations:
- 0,548 milliard de francs pour les
fonds de solidarité pour le
logement
(FSL), soit une diminution de 0,4 % après la forte
hausse de 1999 (+61,7 %). La dotation pour les FSL eux-mêmes est
stable à 490 millions de francs, alors que celle pour les
associations qui louent à des personnes défavorisées sera
légèrement réduite.
- 0,170 milliard de francs pour
l'aide au logement temporaire
, soit une
progression de 40 millions de francs (+30,7 %). Cette progression
résulte uniquement des moyens nouveaux destinés à financer
les aides à la gestion des aires de nomades.
- 2 millions de francs pour les
fonds d'aide aux accédants en
difficulté
(ceux qui avaient souscrit des prêts à
l'accession à la propriété à taux
élevé de 1980 à 1985), en diminution de 3 millions de
francs (- 60 %) du fait d'un ajustement aux besoins.
La progression des dotations pour les personnes défavorisées
(+ 35 millions de francs) résulte ainsi des
moyens nouveaux
pour les aires de nomades
et d'un ajustement des crédits à la
baisse pour 5 millions de francs, qui tient compte de l'évolution des
besoins. On peut observer que la poursuite de la mise en oeuvre des mesures de
la loi sur les exclusions n'a donc pas de nouvel impact budgétaire sur
les aides à la personne pour 2000.
2. Le logement
Cet
agrégat regroupe les
aides à la pierre
, plus
particulièrement concentrées sur le chapitre 65-48 (construction
et amélioration de l'habitat). L'agrégat progresse de 29,7 %
en crédits de paiement (à 12,5 milliards de francs), et reste
stable en autorisations de programmes (à 12,9 milliards de francs).
Toutefois, il faut tenir compte de la rebudgétisation totale du
prêt à taux zéro pour 1999 : à structure constante,
les crédits reculent de 2,7%.
Au total, l'accession à la propriété
bénéficiera de 5,88 milliards de francs de crédits de
paiement en 1999 contre 6,26 milliards de francs en 1999 et 6,63 milliards de
francs en 1998.
En deux ans, sans modification de droits, la diminution
des taux d'intérêt devrait donc permettre de réaliser 750
millions de francs d'économies.
Cette dotation devrait servir au financement de 110.000 prêts à
taux zéro, comme en 1999. En raison de la diminution des taux
d'intérêt, le coût budgétaire moyen du prêt est
tombé de 59.943 francs en 1997 à 56.300 francs en 1998 (soit,
pour 110.000 prêts, un total de 6,19 milliards de francs).
Il convient
toutefois que le mouvement de diminution du coût moyen du prêt se
poursuive pour que la dotation prévue pour 2000 soit suffisante pour
répondre à la demande.
•
La
ligne fongible
prêts locatifs
aidés - primes à l'amélioration des logements
à usage locatif et à occupation sociale (PLA-PALULOS),
destinée à la construction et à la réhabilitation
des HLM (chapitre 65-48/10) est stable en autorisations de programme, mais
significativement réduite en crédits de paiement (-10,8%), pour
atteindre 2,57 milliards de francs
.
Le gouvernement prévoit ainsi de financer 70.000 logements, soit un
programme légèrement moins ambitieux que ceux de 1998 et 1999
(80.000 logements), mais en tout cas plus réaliste, puisque
seulement 51.000 logements ont finalement été
réalisés en 1998. Ce programme de construction doit être
complété par la distribution de 120.000 PALULOS.
Rappelons que, d'autre part, pour 2000, des crédits anciennement au
compte du fonds pour l'aménagement de l'Ile de France (chapitre 01-art
10 "subventions au titre d'acquisitions foncières pour
l'implantation de logements locatifs") sont réintégrés au
chapitre 65-48/20 pour 385 millions de francs en autorisations de
programme et 146,5 millions de francs en crédits de paiement. Ce
chapitre du FARIF ayant connu d'importants reports de crédits les
années précédentes (745 millions de francs reportés
en 1997, 891 millions de francs en 1998), il est vraisemblable que
d'importants crédits complémentaires pourront être
rattachés au cours de l'année 2000.
•
La ligne destinée au
financement des
opérations les plus sociales
(notamment les logements d'urgence) est
dotée de 290 millions de francs de crédits de paiement, soit une
légère progression par rapport à 1998 (+2,6 %).
•
Les dotations
pour la résorption de l'habitat
insalubre
sont, en revanche, de nouveau en forte baisse (-23 %). A
l'origine, les actions de résorption du saturnisme prévues dans
la loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions devaient
être financées sur le chapitre 65-48/70. Les premières
dépenses étant pour l'essentiel des dépenses de
diagnostics, de travaux d'entretien et de contrôles, il a finalement
été décidé d'individualiser les aides à la
lutte contre le saturnisme sous un chapitre spécifique au titre III
(chapitre 37-40).
•
Les crédits de la
prime à
l'amélioration de l'habitat
(PAH) sont maintenus à 800
millions de francs en autorisations de programme, mais progressent sensiblement
en crédits de paiement à 800 millions de francs (+4,5%).
•
La subvention d'investissement (AP) à l'
agence
nationale pour l'amélioration de l'habitat
(ANAH) est stable
à 2,2 milliards de francs et progresse légèrement
à 2,2 milliards de francs en crédits de paiement (+2,8%).
3. Les études, expérimentation, information
Ce poste
progresse de 7,9% en crédits de paiement pour atteindre 136,2 millions
de francs.
Il concerne principalement
la subvention aux agences d'information sur le
logement
(stable à 33,5 millions de francs), mais également
l'ensemble des études menées par la nouvelle direction
générale et le Plan Urbanisme
,
Construction,
Architecture
dans les secteurs de l'urbanisme et du logement.
4. La recherche
Cet agrégat concerne essentiellement les subventions au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et les moyens de fonctionnement et d'investissement mis en oeuvre par le Plan urbanisme construction et architecture (PUCA), soit au total 174,5 millions de francs (+1,1%).
5. L'aménagement foncier et l'urbanisme
Cet
agrégat progresse de 101 millions de francs en 2000, pour atteindre
297,6 millions de francs (+51,6%).
Cette progression résulte entièrement de l'inscription des
crédits consacrés au différé d'amortissement et
à la subvention d'équilibre versés par l'Etat aux
collectivités support des villes nouvelles
, auparavant inscrits sur
le budget des charges communes et transférés en gestion sur le
budget de l'urbanisme.
II. UN EFFORT GLOBAL TRÈS IMPORTANT
L'examen du seul budget de l'urbanisme et du logement ne
permet
pas d'avoir une idée précise de l'effort collectif en faveur du
logement.
En effet, des mesures très importantes concernant le secteur du logement
ont été décidées en amont de la discussion du
budget du logement, ou sous la forme de mesures fiscales.
Concernant le logement social, la principale mesure a été
l'allégement de la dette du secteur HLM en vertu de la décision
ministérielle du 23 avril 1999, qui porte sur 114 milliards de francs
d'encours, et conduira à terme à un allégement de 20
milliards de francs pour le secteur HLM.
Concernant le logement privé, la réduction de la TVA sur les
travaux de d'amélioration et d'entretien dans les logements devrait
présenter un coût fiscal de près de 20 milliards de francs
pour 2000 (environ 12 milliards de francs en régime de
"croisière") et favoriser le développement du secteur de la
réhabilitation, tout en luttant contre le travail au noir. Par ailleurs,
la réduction des droits de mutation sur les logements d'habitation
permettra un allégement de la fiscalité de 4,6 milliards de
francs.
En définitive, ces mesures auront un impact significatif sur les
aides au logement pour 2000.
Le tableau ci-joint montre que l'effort global en faveur du logement s'est
accentué en 1999 et en 2000
1(
*
)
.
Ce tableau fait apparaître
des évolutions majeures
, et
notamment l'accroissement des dépenses fiscales dans l'ensemble des
dépenses en faveur du logement. La montée en charge du
régime de TVA à taux réduit pour les logements sociaux,
sous forme de livraison à soi-même, depuis 1997 est un premier
élément. La mise en oeuvre d'une baisse
généralisée de la TVA sur les travaux
réalisés dans les logements à usage d'habitation, pour un
coût estimé à 20,6 milliards de francs, est le second
élément qui permet d'expliquer l'importance grandissante des
mesures fiscales dans la politique du logement.
LES AIDES PUBLIQUES BENEFICIANT AU LOGEMENT
Source: DGUHC |
|
|
( en millions de francs) |
|
|
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
AIDES BUDGETAIRES (DO + CP en LFI) |
|
|
|
|
|
1- Dépenses d'aides à la pierre |
|
|
|
|
|
Logements locatifs (1) |
5 330,13 |
3 574,86 |
3 204,75 |
2 887,52 |
2 721,50 |
Logements accession (2) |
2 661,34 |
819,00 |
263,00 |
295,00 |
63,00 |
Prêts 0% (y.c.Fonds pour l'accession à la propriété) |
4 100,00 |
7 000,00 |
6 640,00 |
6 270,00 |
5 896,60 |
Qualité de l'habitat (réalisations expérimentales) |
21,00 |
20,00 |
18,60 |
15,18 |
15,33 |
D.O.M. (65.44/90) (3) |
619,20 |
463,00 |
569,00 |
897,00 |
918,00 |
Amélioration de l'habitat (RHI,PAH,ANAH ) |
2 729,60 |
2 682,35 |
2 902,03 |
3 009,14 |
3 079,40 |
Opérations les plus sociales dont saturnisme (4) |
|
178,66 |
349,00 |
282,50 |
365,00 |
FGAS |
220,00 |
400,00 |
260,00 |
300,00 |
425,00 |
FARIF (CAS n° 902-22) (5) |
565,00 |
565,00 |
510,00 |
490,00 |
0,00 |
TOTAL 1 |
16 246,27 |
15 702,87 |
14 716,38 |
14 446,34 |
13 483,83 |
2- Dépenses d'aides à la personne |
|
|
|
|
|
Contribution au FNH (APL) |
13 086,00 |
13 370,00 |
14 580,00 |
16 553,92 |
15 800,00 |
Contribution au FNAL (AL) |
14 319,00 |
16 360,00 |
18 575,00 |
18 075,00 |
18 545,00 |
Fonds de solidarité, ALT, FAAD, (y.c CAS 902-29) |
315,00 |
450,00 |
456,50 |
685,00 |
720,00 |
TOTAL 2 |
27 720,00 |
30 180,00 |
33 611,50 |
35 313,92 |
35 065,00 |
3- Autres dépenses sur budget autres que logement |
|
|
|
|
|
Bonifications et subventions à la CPHLM |
430,00 |
516,00 |
500,00 |
350,00 |
271,00 |
Primes d'épargne logement. |
7 000,00 |
6 000,00 |
8 100,00 |
8 100,00 |
7 500,00 |
Reversement aux coll loc au titre exonération TFPB |
833,00 |
620,00 |
450,00 |
295,00 |
200,00 |
Compensation baisse DMTO |
|
|
|
3 700,00 |
8 334,00 |
TOTAL 3 |
8 263,00 |
7 136,00 |
9 050,00 |
12 445,00 |
16 305,00 |
TOTAL DEPENSES BUDGETAIRES CONSACREES AU LOGEMENT |
52 229,27 |
53 018,87 |
57 377,88 |
62 205,26 |
64 853,83 |
Contribution des régimes sociaux et du BAPSA au financement de l'AL familiale et de l'APL |
35 259,00 |
36 530,00 |
37 587,00 |
39 362,00 |
41 246,00 |
Contribution des employeurs au FNAL |
8 506,00 |
8 557,00 |
9 059,00 |
9 800,00 |
10 200,00 |
Participation employeurs à l'effort de construction
|
15 427,00 |
11 680,00 |
11 120,00 |
13 400,00 |
14 800,00 |
TOTAL DEPENSES PUBLIQUE NON BUDGETAIRES |
59 192,00 |
56 767,00 |
57 766,00 |
62 562,00 |
66 246,00 |
DEPENSES FISCALES |
|
|
|
|
|
Déduction d'impôts en faveur des propriétaires occupants |
10 610,00 |
10 100,00 |
10 960,00 |
10 400,00 |
10 100,00 |
Déduction du revenu imposable pour propriétaires bailleurs. |
8 050,00 |
8 000,00 |
9 360,00 |
10 510,00 |
11 760,00 |
Exonérations intérêts et primes des CEL et des PEL d'épargne logement |
6 500,00 |
7 800,00 |
8 800,00 |
9 200,00 |
9 500,00 |
Exonération des organismes HLM de l'IS |
1410 |
1400 |
1300 |
1300 |
1 250,00 |
Régime TVA des travaux dans les locaux à usage d'habitation |
|
|
|
|
20 600,00 |
Régime TVA des terrains à bâtir pour la construction de logements sociaux |
710,00 |
670,00 |
400,00 |
400,00 |
400,00 |
Régime TVA sur la construction, l'aménagement ou la vente de logements sociaux |
30,00 |
1 200,00 |
2 100,00 |
3 900,00 |
4 800,00 |
Exonérations intérêts livret A part Logement |
4 600,00 |
4 000,00 |
3 900,00 |
3 800,00 |
3 200,00 |
TOTAL DEPENSES FISCALES |
31 910,00 |
33 170,00 |
36 820,00 |
39 510,00 |
61 610,00 |
TOTAL DEPENSES LOGEMENT |
143 331,27 |
142 955,87 |
151 963,88 |
164 277,26 |
192 709,83 |
Budget général et CAS (opérations définitives) |
1 602 754,00 |
1 635 289,00 |
1 661 506,00 |
1 670 559 |
1 685 533 |
Dépenses budgétaires consacrées au logement. |
52 229,27 |
53 018,87 |
57 377,88 |
62 205,26 |
64 853,83 |
Part budget logement dans budget de l'ETAT |
3,26% |
3,24% |
3,45% |
3,72% |
3,85% |
(1)article
d'accueil en PLF 2000 du chapitre 01,article 10 du FARIF
(2) Crédits inscrits sur la section des charges communes à
compter de 1997.
(3) Crédits transférés sur le budget du Ministre de
l'Outre-mer à compter de la LFI 1996.
(4) Ligne budgétaire créée en LFI 1997.
(5) Crédits budgétisés à compter du 1er janvier
2000.
(6) Emplois immobiliers hors versement au CAS
Les aides à la pierre ne représenteront plus que 7 % du total des dépenses en faveur du logement en 2000, contre 8,8 % en 1999 et les aides à la personne diminueront de 21,5 % à 18,2 %. L'essentiel du rééquilibrage se fera au profit des aides fiscales qui devraient représenter 32 % des aides au logement en 2000 contre 24 % auparavant.
III. L'EXECUTION DU BUDGET DU LOGEMENT EN 1998 ET 1999
A. L'EXÉCUTION DU BUDGET POUR 1998
Les
modifications de crédits, au cours de l'année 1998, n'ont pas
changé l'ordre de grandeur du budget du logement
: les
crédits ouverts sont passés de 39,8 milliards de francs à
39,2 milliards de francs.
Cependant, l'arrêté du 18 novembre 1998 (JO du 19/11/1998)
intervenu dans le cadre de la préparation de la loi de finances
rectificative a procédé sur le budget du logement à
l'annulation de 407,5 millions de francs en autorisations de programme sur
le chapitre 65-48 et à celle de 1.153 millions de francs en
dépenses ordinaires et crédits de paiement (846 millions de
francs en dépenses ordinaires sur le chapitre 46-40,
307,55 millions de francs en crédits de paiement sur le chapitre
65-48)
Un arrêté du 31 décembre 1998 (JO du 5 janvier 1999) a
enfin procédé à l'annulation de 400 MF en autorisations de
programme sur le chapitre 65-48, article 03 "logements locatifs très
sociaux". Cette annulation est intervenue dans le cadre du règlement des
arriérés de subventions dues au Crédit foncier au titre
des prêts locatifs aidés distribués par cet organisme.
Compte tenu des crédits ouverts en loi de finances rectificative,
l'écart le plus significatif entre la loi de finances et son
exécution peut donc être relevé au titre IV
, qui
représentait 84% des crédits du logement en loi de finances
initiale. Les dotations du titre IV ont au total subi une annulation de
602,3 millions de francs, essentiellement en raison de la
sous-consommation des dépenses d'aides personnelles au logement.
De la loi de finances pour 1998 à son exécution
(en francs) |
1998 |
||
Titres |
budget voté |
crédits ouverts |
Ecart |
III |
30.217.251 |
30.147.343 |
- 69.908 |
IV |
33.280.270.000 |
32.677.984.200 |
- 602.285.800 |
Total DO |
33.310.487.251 |
32.708.131.543 |
- 602.355.708 |
V |
47.100.000 |
64.667.118 |
+ 17.567.118 |
VI |
6.485.385.000 |
6.457.866.674 |
- 27.518.326 |
Total CP |
6.532.385.000 |
6.522.533.792 |
- 9.851.208 |
TOTAL |
39.842.872.251 |
39.230.665.335 |
- 612.206.916 |
Source : contrôle financier près le ministère de l'équipement, rapport sur l'exécution du budget de 1998 III. Logement.
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET POUR 1999
L'exercice 1999 n'est pas terminé. Pourtant, un
certain
nombre d'opérations d'annulation de crédits sont intervenues.
L'arrêté du 2 septembre 1999 a procédé à
l'annulation de 600 millions de francs en dépenses ordinaires sur
le chapitre 46-40 " contribution de l'Etat au financement des aides
à la personne ". Selon le ministère, cette mesure
"
est justifiée par le ralentissement des dépenses, en
raison de l'amélioration des revenus dont bénéficient, par
ailleurs, les allocataires
".
Par ailleurs, 334,6 millions de francs en autorisations de programme et 169,6
millions de francs en crédits de paiement ont été
annulés sur le chapitre 65-48 " construction et amélioration
de l'habitat " afin de " gager " partiellement les ouvertures de
crédits par le décret d'avances n°99-753 du 2 septembre
1999. Ce décret a prévu un abondement de 15 millions de francs au
bénéfice du nouvel article 34-50/50 " lutte contre le
saturnisme " et 150 millions de francs en AP/CP au
bénéfice de l'article 65-50/10 " contribution de l'Etat au
fonds de garantie de l'accession sociale ".
Par ailleurs, le projet de loi de finances rectificative pour 1999
prévoit de nouvelles annulations sur le budget de l'urbanisme et du
logement, pour 351,5 millions de francs en dépenses ordinaires et
crédits de paiement et 830 millions de francs en autorisations de
programme.
Les annulations porteront essentiellement sur le chapitre 46-50 (participation
de l'Etat aux fonds de solidarité logement et à l'aide au
logement temporaire) pour 154 millions de francs et 190 millions de francs en
crédits de paiement et 840 millions de francs en autorisations de
programme sur le chapitre 65-48 (construction et amélioration de
l'habitat).
Il faut donc remarquer qu'au total, le chapitre 65-48, qui représente
les aides à la pierre, aura subi 359,6 millions de francs d'annulations
en crédits de paiement et surtout 1,15 milliard de francs d'annulations
en autorisations de programme. Ces annulations tirent les conséquences
de la faible utilisation des crédits inscrits pour la construction
sociale.
CHAPITRE II
LE LOGEMENT SOCIAL : VERS UN
REDÉMARRAGE ?
I. L'ÉCHEC DE LA POLITIQUE DE RELANCE DU LOGEMENT SOCIAL
A. LE GOUVERNEMENT A MIS EN PLACE DE NOUVEAUX PRODUITS AFIN DE RELANCER LA CONSTRUCTION SOCIALE
Le
financement des logements sociaux a fait l'objet, depuis 1996, de
réformes successives.
Une réforme significative est intervenue avec la mise en place du
régime de la livraison à soi-même (LASM) équivalent
à un taux réduit de TVA pour la construction de logements
sociaux, avec un élargissement à la rénovation et à
l'amélioration à compter de 1998.
Cette réforme s'est accompagnée de la suppression de la
subvention accordée au prêt locatif aidé (PLA) pour le
neuf, à compter du 1er octobre 1996, et de la réduction du taux
de subvention de 12 % à 5 % pour l'ancien à partir du 1er janvier
1998.
Lors de son arrivée, en juin 1997, le nouveau gouvernement a
souhaité relancer la construction sociale.
Les PLA à loyer minoré, les PLA d'intégration et les
PLA construction-démolition ont donc été mis en place
à compter du 1er janvier 1998.
Les PLA-LM et PLA-I ont remplacé les anciens PLA très sociaux
(PLA-TS). Les PLA-LM sont attribués aux ménages qui rencontrent
des difficultés économiques mais pas de difficulté
d'accompagnement social. Les PLA-I sont destinés aux ménages
cumulant difficultés économiques et sociales.
L'objectif du gouvernement était de réaliser 20.000 PLA-LM et
10.000 PLA-I en 1998 et en 1999
.
Les PLA construction-démolition sont destinés à
accompagner les opérations de démolition. Ils doivent permettre
le relogement dans la même commune ou agglomération des
ménages occupant les immeubles à démolir à des
conditions de loyer aussi proches que possibles de celles du logement initial.
Une enveloppe de 5.000 PLA-CD était prévue en 1998 et 1999.
Les taux de subvention se différencient selon la nature de
l'exonération :
Régime applicable aux opérations de construction sociale
Opérations de construction neuve |
Taux applicables jusqu'au 31/12/97 |
Taux applicables à compter du 1/1/98 |
PLA " normal " |
pas de subvention |
pas de subvention |
PLA " à loyer minoré " (ex-PLATS) |
8 % (dérogation préfet : 13 %) |
8 % (dérogation préfet : 13 %) |
PLA " d'intégration " |
sans objet (produit n'existant pas) |
20 % (pas de dérogation) |
PLA " expérimental " |
3 % |
3 % |
PLA " construction-démolition " |
sans objet (produit n'existant pas) |
12 % |
B. LA CHUTE DE LA CONSTRUCTION SOCIALE S'EST MALGRÉ TOUT POURSUIVIE
Malgré des dotations budgétaires élevées, la construction sociale n'a pas redémarré, en raison d'une sous-consommation importante des crédits, comme l'illustre le tableau ci-dessous.
Consommation des PLA-I et PLA-TS
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
crédits disponibles (en millions de francs) |
1.297,63 |
844,1 |
941,9 |
1.198,2 |
objectif annoncé (en nombre de logements) |
28.000 |
20.000 |
30.000 |
30.0000 |
Nombre de logements PLAI ou PLATS financés |
15.481 |
11.419 |
11.783 |
15.568 |
Montants de subvention consommés (MF) |
1.160,5 |
735,7 |
719,4 |
816,8 |
taux de consommation |
89,4 % |
87,2 % |
76% |
68% |
Ainsi,
seuls 15.568 PLA-LM et PLA-I ont été réalisés en
1998 et 18.000 devraient l'être en 1999, soit une nette sous-consommation
des dotations.
Le montant annuel des prêts nouveaux versés au logement social
s'est considérablement réduit depuis 1997.
On observe une
très forte distorsion en 1997 et 1998 entre les crédits
disponibles pour les opérations, l'objectif annoncé, et les
faibles réalisations.
Le premier semestre 1999 a enregistré une légère
amélioration, qui ne devrait toutefois pas permettre d'anticiper un
niveau en fin d'année comparable aux années
précédentes.
Nombre de PLA consommés au cours des huit premiers mois
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
PLA |
28.736 |
21.632 |
12.186 |
14.224 |
Source : perspective du secteur et du financement du
logement à l'horizon 2002. M. Michel Mouillart.
Au total, la chute du nombre de logements sociaux amorcée en 1995
s'est accentuée de 1997 à 1998.
NOMBRE DE
LOGEMENTS SOCIAUX AU 1
ER
JANVIER 1998 PAR ANNÉE DE FIN DE
CONSTRUCTION
Source : MELT-DAEI-SES. Enquête sur le parc locatif social, situation au 1/1/98
C. UN PROBLEME DE DEMANDE
L'an
dernier, votre rapporteur soulignait que "
le problème de la
sous-utilisation des produits PLA réside moins dans une insuffisance des
dotations, que dans la faiblesse de leur utilisation par les bailleurs sociaux,
qui souhaitent construire moins
".
Cette remarque est toujours valable aujourd'hui : il est à craindre
que, même avec l'introduction d'un nouveau produit aidé, plus
simple, les bailleurs sociaux n'inversent pas entièrement la tendance.
De surcroît, le parc social est toujours confronté à des
déséquilibres entre des demandes importantes et des quartiers
délaissés.
Le taux de vacance dans le parc social
Un des
indicateurs de la demande réside dans le taux de vacance du parc social.
Celui-ci a augmenté sensiblement ces dernières années.
Source : METL-DAEI-SES. Série des
enquêtes sur le parc locatif social.
Le nombre de logements vacants augmente sensiblement chaque année. Au
1er janvier 1998 , on dénombrait pas moins de 120.000 logements
vacants dans le parc locatif social, soit 17 % de plus que l'année
précédente. Le taux de vacance s'établit donc à
3 %. La vacance est particulièrement marquée dans les zones
sensibles et les quartiers peu attractifs.
En revanche, l'action sur le facteur d'offre est particulièrement
forte en 2000.
Quelques mesures avaient été prises en 1998, notamment
l'abaissement d'un demi-point du taux du livret A et la revalorisation des
plafonds de ressources intervenue par l'arrêté du 26 juin 1998,
qui a porté à 61 % la part des ménages ayant
accès au parc HLM contre 55 % précédemment.
Votre rapporteur estimait que les mesures mises en place
" seraient
insuffisantes pour résoudre la crise du logement social en l'absence
d'une simplification de la gestion des PLA et d'une amélioration de leur
financement. "
La mise en place du PLUS relève précisément de ce souci de
simplification de gestion (avec un produit unique) et d'amélioration du
financement (une subvention budgétaire s'ajoute aux avantages fiscaux et
à des taux d'emprunt réduits).
II. UN NOUVEAU PRODUIT : LE PRÊT LOCATIF A USAGE SOCIAL
A. LE RETOUR A UN PRODUIT UNIQUE
Face
à la crise de la construction sociale, le gouvernement a souhaité
mettre en place un nouveau produit.
Le prêt locatif à usage social (PLUS) regroupe les PLA et les
PLA-LM, dans un double objectif :
- donner aux bailleurs sociaux les moyens d'appliquer la mixité
sociale ;
- faire baisser les loyers des opérations neuves et des
opérations d'acquisition-amélioration.
Les organismes d'HLM et les sociétés d'économie mixte
ayant pour objet statutaire la réalisation de logements sont les seuls
bénéficiaires du nouveau produit.
Le " PLUS " vise les mêmes maîtres d'ouvrage que ceux
ayant accès au PLA ordinaires et les mêmes opérations que
celles entrant dans le champ des PLA ordinaires, y compris les PLA
expérimentaux et de construction-démolition.
Il faut donc remarquer que les collectivités territoriales et leurs
groupements, qui étaient bénéficiaires des subventions
pour les PLA-LM et les PLA-I ne bénéficieront pas du nouveau
dispositif " PLUS ".
Votre rapporteur regrette cette conception restrictive et souhaite que le
gouvernement apporte des explications sur ce sujet.
B. LE FINANCEMENT DU PRÊT LOCATIF A USAGE SOCIAL
Le
" PLUS " bénéficiera d'un taux de subvention de
5 % pour la construction neuve et 10 % pour les opérations
d'acquisition-amélioration dans l'ancien, avec un prêt de la
caisse des dépôts et consignations de 3,45 %.
Par ailleurs le nouveau régime prévoit que :
- au moins 30 % des logements doivent être occupés par des
ménages dont les ressources n'excèdent pas 60 % des plafonds
des ressources fixés pour l'attribution des logements sociaux
(ménages éligibles aux anciens PLA à loyer minoré),
- parallèlement, 10 % des logements de chaque opération
peuvent être loués à des locataires dont les ressources
excèdent, dans la limite de 120 %, les plafonds de ressources
fixés pour l'attribution des logements sociaux.
Alors que six types de prêts existaient auparavant, la réforme du
financement du logement social procède par réunification des
produits en ne laissant plus subsister que trois formules :
- le PLA intégration destiné aux ménages aux revenus
très modestes. Il bénéficie d'une subvention à 20
et d'un taux ramené de 3,8 à 3,05 % ;
- le PLA construction-démolition, avec une substitution à
12 % et un taux ramené de 3,8 à 3,05 % ;
- le " PLUS ", prêt locatif à usage social, avec un taux
de 3,45 % contre 4,3 % pour l'ancien PLA. Le taux de la subvention
associée est de 5 % dans le neuf et 10 % en
acquisition-amélioration, le taux de TVA à 5,5 %
étant maintenu pour toutes les opérations. La durée des
prêts est en outre allongée à 50 ans pour
l'acquisition du foncier et les opérations
d'acquisition-amélioration.
Les taux de subventions seront donc les suivants :
Catégories d'opérations |
Opérations de construction neuve
|
Opérations d'acquisition- amélioration
|
PLUS
|
5 %
|
10 %
|
C. UN RETOUR A LA FONGIBILITE DES LIGNES BUDGÉTAIRES
La
suppression de la subvention PLA pour le neuf à compter du
1
er
octobre 1996, et la réduction du taux de 12 %
à 5 % pour l'ancien à partir du 1er janvier 1998 explique
que la ligne " fongible " (article 65-48/10) dévolue pour
près des deux tiers aux PLA et à la surcharge foncière en
1995, contre un tiers pour les opérations PALULOS, soit consacrée
à 90 % aux opérations PALULOS en 1998.
En effet,
les possibilités de fongibilité entre subventions
PLA et PALULOS avaient été considérablement
réduites par l'introduction d'un taux de TVA réduit sur les
opérations de construction neuve
PLA et la suppression de la
subvention à partir du 1er octobre 1996.
Cependant, le PLUS bénéficiant d'une subvention de 5% pour la
construction neuve et de 10% pour l'acquisition-amélioration,
ces
mesures devraient conduire à un retour à la fongibilité
des lignes 65-48/10
(PALULOS, PLA d'acquisition-amélioration) et
65-48/03
(PLA-LM et PLA-I).
D. LES EFFETS ATTENDUS POUR 2000
Les programmes physiques inscrits dans le cadre de la loi de finances initiale pour 1999 et les perspectives pour 2000 se répartissent de la façon suivante :
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
PLA/PLUS
|
43 000
8 000
80
000
|
57 000
|
On
remarquera que
le programme de PLA construction-démolition pour 2000
est nettement moins ambitieux
que celui annoncé pour 1999 (2.000
opérations contre 5.000). De même, le programme de PLA-insertion
est réduit. Globalement le programme de PLA ordinaires et PLA à
loyer minoré diminue (de 63.000 à 57.000 opérations). Au
total, 70.000 PLA devraient être financés en 2000.
Il s'agit cependant d'une opération vérité. En effet,
les années précédentes, les crédits ouverts
n'étaient pas consommés.
III. D'AUTRES MESURES EN FAVEUR DU LOGEMENT SOCIAL
Le
gouvernement a décidé, en avril 1999, de réaménager
à 4,3 % les prêts locatifs aidés, souscrits à
des taux élevés auprès de la caisse des
dépôts et consignations. Cette mesure s'applique sur un encours
total de 120 milliards de francs et permet une économie globale de
15 milliards de francs pour le secteur social.
En juillet 1999, le gouvernement a décidé de répercuter
les effets de la baisse du livret A de 3 % à 2,25% sur les comptes
des organismes HLM, avec :
- une amplification de la baisse du réaménagement d'avril, le
taux passant de 4,3% à 3,8% ;
- pour le reste de l'encours, la baisse du livret A est
répercutée sur les annuités à compter du 1er
janvier 2000.
Il faut toutefois noter que le réaménagement ne concernera pas
les prêts PLA du Crédit foncier de France, qui
bénéficient de l'aide de l'Etat.
CHAPITRE III
LES AIDES PERSONNELLES AU
LOGEMENT : UNE
RÉFORME INDISPENSABLE
I. L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE
A. LA FIN DU BOUCLAGE
Entre
1991 et 1998, le nombre de bénéficiaires des aides personnelles
au logement s'est accru de 34 %, passant de 4,7 millions de
bénéficiaires à 6,3 millions.
Aujourd'hui, le bouclage est terminé : le nombre de
bénéficiaires n'a augmenté que de 2,2 % entre 1997 et
1998. L'évolution d'une année sur l'autre n'est plus liée
qu'à l'augmentation générale du nombre des ménages,
aux comportements de " décohabitation ", aux modifications de
la réglementation (par exemple l'augmentation des loyers plafonds
supérieure à celle des loyers réels conduit à
élargir le champ des bénéficiaires) et à la
situation économique générale qui conduit les
ménages à " rentrer ou sortir " du système des
aides personnelles.
Nombre de bénéficiaires d'aides personnelles au logement depuis 1992
Nombre en milliers au 31/12 de chaque année |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
total |
5119 |
5537 |
5795 |
6010 |
6158 |
6169 |
6303 |
dont location |
4099 |
4528 |
4826 |
5057 |
5176 |
5186 |
5360 |
dont accession |
1021 |
1010 |
1000 |
992 |
973 |
994 |
943 |
Source : Statistiques de la Caisse Nationale d'Allocations Familiales comprenant l'ensemble des régimes sociaux.
Le nombre de bénéficiaires s'établit ainsi à 6,3 millions de personnes en 1998 (+ 2,1%).
Montant des prestations versées depuis 1992
(en milliards de francs) |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
||||
Location |
43,745 |
50,114 |
54,803 |
58,144 |
60,529 |
62,462 |
65,426 |
||||
Accession |
13,454 |
13,176 |
13,167 |
13,029 |
12,486 |
12,499 |
11,839 |
||||
Total |
57,199 |
63,289 |
67,970 |
71,173 |
73,015 |
74,960 |
77,264 |
Source : Eléments statistiques et comptables émanant des Caisses des régimes général, agricole et spéciaux. 1998 : chiffre des décaissements effectués en 1998.
B. DES DOTATIONS BUDGETAIRES
Pour 2000, en raison de l'amélioration de la conjoncture économique, les crédits budgétaires dévolus aux aides à la personne enregistreront une diminution de 284 millions de francs (- 0,8 %), pour s'établir à 35 milliards de francs.
II. UN FINANCEMENT COMPLEXE
A. TROIS FONDS ALIMENTES PAR DIVERSES CONTRIBUTIONS, GÈRENT LES AIDES PERSONNELLES AU LOGEMENT
Trois
fonds gèrent les aides à la personne.
1)
Le fonds national des prestations familiales
(FNPF) finance
l'allocation de logement familiale (ALF) et est alimenté exclusivement
par des cotisations employeurs
2)
Le fonds national d'aide au logement
(FNAL) créé par la
loi du 16 juillet 1971 finance l'allocation de logement sociale (ALS) et l'aide
aux organismes qui hébergent à titre temporaire des personnes
défavorisées. Il est alimenté par :
- une contribution de l'Etat,
- le produit d'une cotisation à la charge des employeurs assise sur les
salaires plafonnés (0,10%)
- le produit d'une contribution à la charge des employeurs occupant plus
de neuf salariés (0,40%)
3)
Le fonds national de l'habitation
(FNH) institué par la loi du
3 janvier 1977 finance l'aide personnalisée au logement (APL). Il
est alimenté par :
- des contributions provenant des régimes de prestations
familiales ;
- une subvention d'équilibre inscrite au budget du ministère du
logement.
Les dotations budgétaires ne concernent donc que le FNAL et le FNH.
Cependant les liens existant entre les deux fonds ne permettent pas
d'apprécier l'effort en faveur de chaque aide.
B. UN DISPOSITIF CRITIQUE PAR LA COUR DES COMPTES
Dans
son rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1998, la Cour des
comptes a critiqué la coexistence de plusieurs fonds, ainsi que le taux
de rémunération versé aux caisses d'allocations familiales
et de mutualité sociale agricole.
"
Le système de financement de ces aides appelle deux
observations :
- les frais de gestion versés aux caisses d'allocations familiales et de
mutualité sociale agricole ont été fixés
forfaitairement à 4 % pour liquider et payer l'APL et 2 % pour
liquider et payer l'ALS. Cette différence ne semble justifiée ni
par la complexité des régimes ni par le nombre de
bénéficiaires. Vu l'importance des sommes en cause (...), on peut
regretter que le ministère se satisfasse de cette
rémunération forfaitaire et ne cherche pas à obtenir des
caisses un effort d'économies de gestion.
- la complexité d'un système dans lequel deux fonds
différents, mais de même composition, gèrent deux aides
parallèles pendant que l'un d'eux verse une participation à
l'autre, ne semble pas justifiée. On peut regretter que le
ministère n'ait pas réfléchi à l'hypothèse
d'un regroupement de ces deux fonds, ce qui donnerait plus de clarté
à la répartition des dépenses de l'Etat entre allocation
de logement social et aide personnalisée au
logement.
"
2(
*
)
En tout état de cause, il apparaît que la répartition
des subventions budgétaires entre les deux fonds ne traduit pas
réellement la contribution à chaque fonds.
Votre rapporteur souhaite donc que le secrétariat d'Etat au logement, en
lien avec le ministère de l'emploi et de la solidarité,
recherche une simplification du dispositif.
La question des frais de
gestion, comme en matière de collecte de l'épargne populaire, ne
doit pas être négligée.
On peut d'ailleurs remarquer
le contraste entre les efforts exigés
des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort
de construction
(1 % logement) pour réduire leur frais de
gestion à un ratio de 1,35 % pour 1999 (coût de
fonctionnement /immobilisation financières nettes)
et le peu
d'efficacité lorsqu'il s'agit des frais de collecte des administrations
de sécurité sociale
.
III. DES ADAPTATIONS MARGINALES
A. LA REVALORISATION DES BARÈMES
Au
1er juillet 1998,
le barème des aides personnelles au logement a
été actualisé pour un montant de 1,55 milliards de francs
en année pleine. Ce montant a permis à la fois de revaloriser les
paramètres de calcul concernant l'APL et d'augmenter, d'une part, les
loyers plafonds d'un taux égal à l'évolution de l'indice
du coût de la construction (2 ,4 %) et, d'autre part, le forfait de
charges d'un montant supérieur à celui de l'indice des prix
à la consommation hors tabac (1,5 %).
Au 1
er
juillet 1999,
une actualisation à hauteur de
1.100 millions de francs en année pleine du barème des aides
personnelles au logement a été décidée. Elle permet
d'augmenter les loyers plafonds des " petits ménages "
(isolés et couples sans enfant) en APL et en AL. Elle permet
également de commencer l'alignement progressif en 3 ans des loyers
plafonds des familles du parc privé sur ceux de l'APL comme cela a
été décidé lors de la Conférence famille du
12 juin 1998.
B. DE LÉGERS AMÉNAGEMENTS
Outre
l'actualisation proprement dite, diverses mesures ont été
décidées en 1999 :
•
concernant les accédants à la
propriété
: la progression annuelle automatique des
mensualités plafonds des bénéficiaires de prêts
conventionnés à taux fixes et à mensualités
progressives, souscrits entre le 1
er
juillet 1981 et le
31 décembre 1991, a été supprimée et les
mensualités plafonds ont été maintenues au niveau atteint
au 1
er
juillet 1998. Par ailleurs, le taux d'effort minimal des
nouveaux accédants en APL et en AL, calculé avec le forfait de
charge du barème, a été fixé à
25 % ;
• concernant les étudiants
: ceux-ci se voient
appliquer un revenu minimum différent selon leur statut de boursier ou
non boursier , soit respectivement 24 000 F ou 25 500 F. Le nouveau revenu
minimum des non-boursiers est applicable à compter du 1
er
juillet 1999 pour les nouveaux demandeurs et le sera au 1
er
juillet
2000 pour l'ensemble des non boursiers.
• concernant l'évaluation forfaitaire des ressources
:
au premier renouvellement du droit d'un ménage dont les ressources ont
été évaluées forfaitairement en ouverture de droit,
il sera procédé à une nouvelle évaluation
forfaitaire sur la base des revenus du mois de mai précédant le
renouvellement, et non sur la base des revenus retenus pour l'ouverture de
droit. Par ailleurs, le montant de ressources forfaitaires appliqué aux
employeurs et travailleurs indépendants, fixé à 2.028 fois
le SMIC horaire (soit 82.000 F), a été ramené à
1.500 fois le SMIC horaire (soit 60.500 F) au 1
er
juillet 1999 et le
sera à 1.200 fois le SMIC horaire (soit 48.500 F, correspondant à
la base ressources d'une personne percevant le SMIC) au
1
er
juillet 2000.
Ces mesures d'adaptation vont dans le bon sens. Toutefois, il conviendrait
d'aller plus loin.
IV. UNE PÉRIODE TRÈS FAVORABLE POUR UNE RÉFORME D'ENVERGURE
A. UN GROUPE DE TRAVAIL A ÉTÉ MIS EN PLACE IL Y A UN AN ET DEMI
La
baisse du chômage réduit les besoins d'aide des ménages
modestes et les ressources affectées par les employeurs au financement
des aides personnelles au logement sont accrues, ce qui explique la diminution
des crédits budgétaires inscrits en loi de finances.
Cette période de léger assouplissement des contraintes doit
être mise à profit.
Le groupe de travail prévu par la convention d'objectifs et de gestion
signée par l'Etat et la CNAF le 14 mai 1997 a commencé ses
travaux en mars 1998. Il a remis un premier rapport d'étape au
gouvernement en avril 1999. A l'occasion de l'actualisation des barèmes
au 1er juillet 1999, deux mesures proposées par le groupe concernant
l'évaluation forfaitaire des ressources ont été mises en
oeuvre.
Cependant de nombreux autres sujets tels que l'harmonisation des barèmes
dans le secteur de l'accession à la propriété ou le
problème de l'insalubrité n'ont pas encore été
examinés, et devraient l'être au cours des 4 derniers mois de
1999. Il est prévu que le rapport définitif comprenant l'ensemble
des points examinés par le groupe sera remis au premier semestre de
l'année 2000.
B. DES MESURES DOIVENT ÊTRE PRISES RAPIDEMENT
Il
convient d'attendre les conclusions du groupe de travail Etat/CNAF.
Cependant,
le secrétariat d'Etat au logement reconnaît
lui-même la nécessité de réformer rapidement les
aides personnelles au logement, pour plusieurs raisons :
-
le système souffre d'une trop grande complexité
,
"
résultat d'une stratification progressive au cours des 40
dernières années de différentes mesures
". C'est
ainsi que coexistent plusieurs barèmes et qu'à charges de
logement, ressources et situations familiales égales, les ménages
ne perçoivent pas le même montant d'aide.
- il souffre également d'un
"
dysfonctionnement
majeur
"
dû au fait que les ressources prises en compte pour
le calcul des aides sont les ressources imposables.
En conséquence
les titulaires de minima sociaux, non soumis à l'impôt,
bénéficient d'aides de montant plus élevé que les
personnes qui perçoivent de petits revenus d'activité.
Le
ministère reconnaît lui-même "
que cette situation
est injuste, et qu'elle n'incite pas à la reprise d'une activité
déclarée
".
-
la précarité du travail n'est pas correctement prise en
compte
. La réglementation des aides prévoit qu'elles puissent
être révisées en cours de période de paiement
lorsqu'un événement grave vient bouleverser la situation
familiale (décès, divorce, séparation), personnelle
(admission au bénéfice d'une pension d'invalidité ou
à l'allocation aux adultes handicapés, longue maladie...) ou
professionnelle (chômage, admission à une pension de retraite...)
entraînant l'arrêt total de l'activité professionnelle, mais
pas en cas de diminution de l'activité professionnelle (travail moins
rémunéré, temps partiel).
Pour toutes ces raisons, votre rapporteur insiste sur la
nécessité de mener, dans un contexte économique
aujourd'hui favorable, une politique de réforme des aides personnelles
au logement, de nature notamment à inciter à la reprise d'une
activité professionnelle.
Voici un extrait des réponses fournies à votre rapporteur au
sujet des aides au logement dont bénéficient les étudiants.
Les
aides au logement pour les étudiants :
un début de réforme encore timide
" Les étudiants perçoivent, comme tous les
autres
bénéficiaires, des aides sous seule condition de ressources. Or
les ressources prises en compte pour le calcul des aides personnelles sont les
revenus soumis à l'impôt sur le revenu. Comme la plupart des
jeunes, les étudiants vivent en grande partie de transferts familiaux en
provenance de leurs parents et grands parents, transferts
considérés comme des libéralités qui ne sont donc
pas imposables. La plupart d'entre eux déclarent en conséquence
des ressources imposables nulles. Il a donc été
décidé depuis 1986 de leur appliquer un plancher de revenu
forfaitaire qui tient implicitement compte de ces transferts familiaux.
Les
aides personnelles sont ainsi versées indépendamment du fait que
les parents bénéficient ou non d'un avantage fiscal au titre
d'une ½ part supplémentaire ou d'une pension alimentaire.
Dans le cadre du plan social étudiant, le Gouvernement a
décidé de maintenir le droit des étudiants aux aides
personnelles, mais d'en améliorer le ciblage social.
En effet, il a
été décidé que le revenu plancher appliqué
aux étudiants depuis le 1er juillet 1998 et qui s'élève
à 24.000 F annuels, soit l'équivalent de 2.777 F par mois, serait
maintenu pour les étudiants bénéficiant d'une bourse
à caractère social donc non imposable, tandis qu'il serait
porté à 25.500 F pour les étudiants non boursiers,
soit l'équivalent de 2.951 F par mois.
Cette mesure, qui permet de tenir indirectement compte des revenus des parents
dans l'attribution des aides au logement pour les étudiants, s'applique
dès le 1
er
juillet 1999 pour le flux des nouveaux
étudiants et s'appliquera à la totalité des
bénéficiaires au 1
er
juillet 2000. "
CHAPITRE IV
LES AIDES A LA PIERRE
I. UNE SIMPLIFICATION ENCORE INSUFFISANTE
A. DES AIDES ENCORE DISPERSÉES
L'an
dernier, votre rapporteur stigmatisait un dispositif d'aides au logement
privé très cloisonné, et une dispersion des aides, nuisant
à leur efficacité.
L'introduction d'une TVA à taux réduit sur les travaux
d'amélioration et de rénovation dans le parc privé, qu'il
appelait de ses voeux, est désormais réalisée, avec
l'application de la directive européenne du 22 octobre
1999
3(
*
)
.
Toutefois, l'ensemble des mesures en faveur du parc privé ne sont pas
encore coordonnées. Il s'agit notamment de l'usage des subventions de
l'agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) et de la
prime d'amélioration de l'habitat (PAH).
Le tableau ci-joint, bien qu'il est vrai moins complexe que l'an dernier, fait
tout de même ressortir les difficultés d'articulation entre les
différents dispositifs fiscaux et budgétaires en faveur de la
rénovation des logements.
Les aides à l'amélioration des logements privés
Dispositif |
bénéficiaire |
Condition de ressources |
Opérations |
Taux de subvention |
Plafond |
PAH |
Propriétaires occupants
|
moins de
70% plafonds PAP
|
Amélioration des logements |
20%
|
70.000 F
|
SSI |
propriétaires occupants leur logement depuis au moins 2 ans |
pas plus de 100% plafonds PAP |
logement
insalubre
|
50% |
35.000 F |
ANAH |
bailleurs privés |
pas de condition de ressources |
|
25% |
|
|
logement dans une OPAH avec convention loyer |
|
|
35%
|
|
|
PST
|
|
|
40 % à 50 % |
|
TVA
à taux réduit
|
tous
|
pas de condition de ressources |
dépenses d'amélioration, de rénovation et d'entretien |
taux équivalent à 15,1 % |
- |
Crédit d'impôt (art 200 ter du CGI) |
propriétaires résidents |
pas de condition de ressources |
dépenses d'entretien sur la résidence principale |
5 % |
10.000 F pour une personne seule/20.000 F pour un couple |
L'application d'un taux réduit de TVA pour les
travaux
réalisés dans les logements d'habitation a
considérablement simplifié le dispositif.
Pour autant, il existe encore un nombre de dispositions spéciales dont
il y a lieu de se demander si elles sont toujours correctement mises en oeuvre.
Plusieurs dispositifs s'adressent aux propriétaires occupants de
condition modeste.
La prime à l'amélioration de l'habitat
est une subvention
réservée aux propriétaires occupants dont les ressources
ne dépassent pas 70 % des plafonds de ressources des anciens PAP.
Pour un couple comprenant deux actifs, les revenus mensuels nets ne doivent pas
dépasser 11.241 F à Paris, 8.948 F en Ile-de-France et 8.202 F en
Province.
La subvention pour travaux de sortie d'insalubrité (SSI)
s'adresse aux propriétaires occupant depuis au moins deux ans un
logement insalubre. Les revenus des bénéficiaires ne doivent pas
excéder un plafond de ressources actuellement égal à celui
qui est pris en compte pour l'octroi des anciens prêts aidés par
l'Etat (PAP). Il est possible de cumuler cette aide avec une prime à
l'amélioration de l'habitat (PAH).
D'autres dispositions sont prises pour la réhabilitation des
logements locatifs privés.
Créée en 1971, l'ANAH, établissement public à
caractère administratif dont le conseil d'administration comprend
notamment des représentants de l'Etat et des organisations
représentatives des bailleurs privés et des locataires, a ainsi
pour objectif d'aider l'amélioration de logements loués par des
propriétaires privés.
Les conditions et les modalités d'octroi des aides sont fixées
dans les délibérations du conseil d'administration.
L'ensemble de ces mesures traduit un dispositif relativement
cloisonné, même s'il est efficace pour certaines catégories
de logements particulièrement dégradés. C'est la raison
pour laquelle des appels se sont fait entendre pour qu'un dispositif plus
général d'aide à la réhabilitation des logements
privés soit mis en oeuvre.
Il apparaît que
le futur projet de loi "Urbanisme, habitat et
déplacement" pourrait constituer le cadre de la mise en oeuvre d'une
réforme tendant à l'unification des interventions
financières sur le parc privé
. Le secrétariat au
logement relève "
les insuffisances des actuelles procédures
comptables de gestion de l'ANAH et de la prime à l'amélioration
de l'habitat (PAH), notamment au regard des observations de la Cour des
comptes
". La réforme visera à "
regrouper auprès
d'un seul organisme public dont la vocation serait élargie à
l'ensemble du parc privé les outils et moyens financiers existants".
B. DES MOYENS FINANCIERS STABLES
Les
moyens consacrés à la PAH sont en légère hausse.
Les crédits de la PAH et de la SSI
chapitre 65.48/80 |
Consommation y compris reports (en millions de francs) |
Nombre de logements |
dont OPAH |
1992 |
535,50 |
52 276 |
18 167 |
1993 |
614,05 |
60 802 |
20 921 |
1994 |
661,40 |
68 771 |
24 486 |
1995
|
526,10
|
55 909
|
23 268
|
La dotation de l'ANAH devrait permettre un programme de subventions sensiblement identique à celui des années précédentes.
Subventions de l'ANAH
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
subventions engagées dans l'ensemble du parc (en MF) |
2 724 |
2 731 |
2 595 |
2 338 |
2 308 |
subventions engagées dans le parc ancien (construit avant 1948) (en MF) |
2 461 |
2 440 |
2 311 |
2 030 |
1988 |
nombre de
logements subventionnés
|
143 600
|
126 500
|
111 800
|
107 600
|
111 200
|
nombre de
logements subventionnés dans le parc ancien (avant 1948)
|
116 000
|
102 500
|
88 400
|
83 400
|
85 155
|
Par
ailleurs, afin d'accompagner les dispositions de la loi d'orientation du
28 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions,
instituant une taxe sur les logements vacants, l'agence a prévu, dans
les huit agglomérations concernées par cette taxe, une majoration
forfaitaire de 20.000 francs des subventions attribuées pour la
réhabilitation des logements vacants antérieurement au 1er avril
1998 et faisant l'objet d'une convention avec l'Etat.
4(
*
)
L'élargissement du champ d'intervention de l'ANAH dans les secteurs
agglomérés des zones de revitalisation rurale, découlant
de l'article 54 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 et du
décret n° 98-1149 du 16 décembre 1998, permet
désormais à l'agence de subventionner la transformation en
logements de tous locaux, quelle que soit leur affectation initiale. La mis en
oeuvre de cette mesure devrait permettre de renforcer l'action de l'agence en
faveur des centres-bourgs en zone de revitalisation rurale.
La loi de finances pour 1999 (article 32) a ouvert le bénéfice du
taux réduit de TVA à 5,5 % pour l'ensemble des travaux
subventionnables effectués sur des logements améliorés
avec une subvention de l'ANAH et faisant l'objet d'un conventionnement au titre
de l'article L 3517-2 4° (conventionnement à l'Aide
Personnalisée au Logement -APL-). Cette mesure était applicable
aux décisions d'attribution de l'aide intervenues à compter du
1er janvier 1999. Toutefois, elle s'est éteinte le 15 septembre 1999
avec la mise en place de la TVA à taux réduit pour tous les
travaux réalisés dans les logements à usage
d'habitation.
C. DES RÉFORMES A VENIR
Dans
ses réponses aux questions budgétaires, le secrétariat
d'Etat au logement annonce une prochaine réforme des aides au secteur
privé.
"
Le projet de loi " Urbanisme Habitat et Déplacement "
constituera le cadre pour la mise en oeuvre d'une réforme tendant
à l'unification des interventions financières sur le parc
privé.
Cette réforme d'ensemble est justifiée, non seulement par les
insuffisances des actuelles procédures comptables de gestion de l'ANAH
et de la prime à l'amélioration de l'habitat (PAH), notamment au
regard des observations de la Cour des Comptes, mais aussi par la
nécessité de promouvoir une politique de réhabilitation
globale et cordonnée sur l'ensemble du parc privé,
nécessité qui se fait d'autant plus sentir que le nombre
d'immeubles d'habitations en copropriété, déjà
important, a tendance à se développer.
Cette réforme devrait permettre de regrouper auprès d'un seul
organisme public dont la vocation serait élargie à l'ensemble du
parc privé, les outils et moyens financiers existants : l'agence
nationale d'amélioration de l'Habitat deviendrait ainsi
compétente pour délivrer la PAH, aux lieu et place du
préfet de département.
Un nouvel équilibre institutionnel devrait permettre à l'agence
de fonctionner avec toute la souplesse requise tout en donnant à l'Etat
les moyens juridiques d'impulser ses propres orientations. "
Votre rapporteur souhaite en effet qu'une réflexion s'engage sur le
dispositif d'aide au secteur privé.
La baisse généralisée de la TVA sur les logements
d'habitation doit être suivie d'une simplification des aides
budgétaires, comme cela a été le cas en matière
d'aide au logement social.
II. DES EFFORTS A RÉALISER POUR RÉSORBER L'HABITAT INSALUBRE
A. LA LOI D'ORIENTATION CONTRE LES EXCLUSIONS IMPOSE DE TRAITER LES LOGEMENTS AFFECTÉS PAR LE PLOMB
La
loi du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les
exclusions
a comporté un volet logement important, modifiant les
dispositifs existants, notamment ceux mis en place par la loi du 31 mai 1990,
et visant à mettre en oeuvre le droit au logement.
Un certain nombre de dispositions ont eu un impact budgétaire en 1999,
puisque les dotations accordées aux FSL ont été
relevées à 490 millions de francs (+ 44 %).
Pour 2000, les dotations aux FSL sont reconduites.
Les seules dotations nouvelles, visant à la lutte contre les
exclusions, seront les crédits accordés à la lutte contre
le saturnisme.
En gestion 1999, a été créé un nouvel article
34-30/50 " Lutte contre le saturnisme " sur la section urbanisme et logement.
Il doit être noté, qu'à l'origine, les actions de
résorption du saturnisme prévues dans la loi d'orientation
relative à la lutte contre les exclusions et ses décrets
d'application devaient être financées sur le titre VI du budget du
Logement (article 65-48/60).
En 1999, il a été décidé d'imputer ces
crédits, sur un chapitre de dépenses ordinaires (nouvel article
34-30/50 du budget du logement), s'agissant pour l'essentiel, de diagnostics,
de travaux d'entretien et de contrôles.
Votre rapporteur s'interroge toutefois sur l'imputation budgétaire
des crédits liés à la lutte contre le saturnisme. En
effet, si des travaux doivent être réalisés, ceux-ci ne
pourront être financés sur des crédits du titre III (moyens
des services) et devront être repris sur des crédits
d'équipement.
Il semble que le souci d'afficher une dotation conséquente en 2000 ait
primé sur la rigueur de la nomenclature budgétaire.
Ce nouvel article a été doté de 15 MF par voie de
décret pour dépenses accidentelles en 1999 (décret n°
99-722 du 3 août 1999 /J. O du 12 août 1999).
En 2000, les dotations s'élèveront à 75 millions de
francs.
Votre rapporteur note que les crédits liés au saturnisme sont
très faibles. Le saturnisme touche 50.000 logements. La dotation
est très éloignée de certaines évaluations faites
par des instituts de recherche.
Ainsi, dans un rapport rendu public le 14 janvier 1999, l'INSERM chiffrait
à 2,5 milliards de francs le coût des travaux
nécessaires pour réhabiliter les logements affectés par le
plomb. Le seul diagnostic des 1,7 millions d'immeubles construits avant
1948 devrait coûter 4 milliards de francs.
Les
dispositions de la loi de lutte contre les exclusions
concernant la lutte contre le saturnisme
L'article 123 de la loi du 29 juillet 1998 inscrit dans le
code de
la santé publique, vise à imposer aux propriétaires la
réalisation de travaux palliatifs dès lors qu'un cas de
saturnisme infantile est signalé, ou qu'un risque d'accessibilité
au plomb d'un immeuble est porté à la connaissance des
Préfets.
En outre, la loi crée l'obligation d'annexer un état des risques
d'accessibilité au plomb à tout contrôle ou promesse de
vente d'un immeuble construit avant 1948 et situé dans une zone à
risque d'exposition au plomb.
Quatre décrets relatifs à l'application de la loi ont
été pris ainsi que les arrêtés :
- deux décrets définissant les modalités de
transmission des données médicales,
- un décret définissant les conditions d'application des
mesures d'urgence accompagné de 2 arrêtés relatifs à
la méthodologie du diagnostic et du contrôle ainsi qu'au seuil de
positivité.
Une circulaire d'application a été signée le 30 août
1999.
Les Préfets sont en mesure de demander aux propriétaires de
réaliser les travaux palliatifs nécessaires.
En cas de carence des propriétaires, le Préfet devra se
substituer à eux.
Le financement de mesures d'urgence contre le saturnisme est imputé en
1999 sur le chapitre 34.30 article 50 du budget du logement, et à partir
de 2000, sur le chapitre 37-40 article 10 du même budget.
B. UNE POLITIQUE PLUS COHÉRENTE DE LUTTE CONTRE L'HABITAT INSALUBRE DOIT ETRE MENÉE
Le
comité interministériel pour la ville du 16 octobre 1997, a
souhaité la mise en oeuvre de nouvelles modalités dans
l'instruction du processus de résorption de l'habitat insalubre.
Le ministère de l'équipement, des transports et du logement a
décidé courant 1998 de confier
une mission d'expertise
à Mme Bouché, inspecteur général de l'Equipement.
Cette mission portait sur l'évaluation et les évolutions
souhaitables à apporter aux dispositifs relatifs aux immeubles
menaçant ruine et aux immeubles et îlots déclarés
insalubres, en France métropolitaine.
Le rapport de Mme Bouché, remis en octobre 1998 fait apparaître
l'urgente nécessité d'agir en ce domaine.
Il ressort de ce rapport que malgré un processus continu
d'amélioration des conditions de confort des logements anciens, un stock
de logements inconfortables ou insalubres joue encore un rôle d'habitat
social de fait pour des populations défavorisées, souvent
rejetées du parc social.
Mme Bouché propose des mesures sur le plan législatif,
réglementaire et financier :
- mieux repérer et organiser le traitement des situations
d'insalubrité,
- améliorer le fonctionnement des procédures, avec le
renforcement de la sécurité juridique des procédures
(notification des arrêtés aux CAF, FSL,...), l'inscription des
arrêtés au fichier des hypothèques, la lutte contre les
marchands de sommeil (non solvabilisation par l'APL),
- organiser le traitement de ces situations : faciliter les travaux de sortie
d'insalubrité (facilitation d'un recouvrement par les
collectivités locales à l'issu de l'engagement de travaux
d'office, utilisation du bail à réhabilitation, recyclage des
immeubles en parc social ...)
- rendre effectif le droit des occupants au relogement.
Selon le secrétariat d'Etat au logement, "
ces orientations
devraient constituer pour l'essentiel, (...) les mesures de lutte contre
l'insalubrité proposées dans le cadre du projet de loi habitat
urbanisme et déplacement
".
En 2000, l'enveloppe prévue sur la ligne budgétaire 65-48.70 du
budget du Logement est de 65 MF.
III. SOUTENIR L'ACCESSION A LA PROPRIÉTÉ
A. LES PRÊTS A TAUX ZÉRO
En 1996
et 1997, 145.000 et 123.000 offres de prêts ont respectivement
été émises. Pendant cette même période,
117.900 et 129.150 prêts ont été mis en force,
c'est-à-dire ont fait l`objet d'un versement de subvention de l'Etat. En
1998, 111.200 offres de prêts ont été
déclarées et 109.200 prêts ont été mis
en force.
On constate donc une relative diminution du nombre de prêts à
taux zéro distribués.
Pourtant, l'encours des crédits immobiliers aux ménages progresse.
Pour les offres émises en 1998, l'habitat individuel représentait
91% des opérations financées avec un prêt à taux
zéro et l'habitat collectif seulement 9%. 84% des opérations
concernaient l'achat de logements neufs et 16% des opérations
d'acquisition-amélioration.
La faiblesse des opérations dans l'ancien
(acquisition-amélioration) plaide pour un rééquilibrage
avec l'ouverture du prêt à taux zéro au logement ancien et
l'abaissement de la quotité de travaux exigée pour
bénéficier du prêt à taux zéro.
Pour 2000, les hypothèses de la dotation budgétaires sont les
suivantes :
- 5.810 millions de francs en autorisations de programme
- 5.885 millions de francs en crédits de paiement, correspondant
à 2.905 millions de francs pour le versement de la première
moitié de la subvention pour les prêts mis en force dans
l'année budgétaire et 2.980 millions de francs pour le
versement de la seconde moitié de la subvention pour les prêts mis
en force l'année précédente. L'estimation de consommation
pour 1999 s'élève en effet à 5.960 millions de
francs, répartis en deux versements de 2.980 millions de francs
chacun.
Le secrétariat d'Etat au logement note que la réduction de la
dotation est due à la baisse du coût unitaire des prêts,
conséquence automatique de la baisse des taux de marché.
B. LE FINANCEMENT DU PRÊT À TAUX ZÉRO EN 2000 EST-IL ASSURÉ ?
En
raison des difficultés de la construction locative sociale et de
l'atterrissage prévu pour la construction locative privée (le
passage du dispositif de l'amortissement Périssol au dispositif Besson),
ce sont les flux d'accession à la propriété qui, tant dans
le neuf que dans l'ancien, devraient à l'avenir porter la conjoncture.
Selon les estimations du professeur Michel Mouillart, le niveau des taux
d'intérêt en 1999 permet de financer un programme de 110.000
prêts à taux zéro pour 5.335 millions de francs en
autorisations de programme contre 6.260 millions de francs prévus dans
la loi de finances initiale pour 1999, soit une économie de 925 millions
de francs. Dans l'hypothèse où la non revalorisation des plafonds
de ressources permettrait quand même un niveau de production
élevé (environ 113.000 prêts), le coût global serait
de 5.481 millions de francs, soit une économie budgétaire de
779 millions de francs.
Dans ces conditions, il apparaît que le gouvernement
bénéficie de la diminution des subventions du prêt à
taux zéro.
Toutefois, la convention conclue entre le 1% logement et l'Etat, qui
ramène la contribution du 1 % logement de 6,4 milliards de francs
en 1999 à 1,8 milliard de francs en 2002, pour s'arrêter au
delà, laisse planer des doutes sur les moyens budgétaires qui
seront accordés au prêt à taux zéro.
Le secrétariat d'Etat au logement estime n effet que les enveloppes
budgétaires dévolues aux prêts à taux zéro
devraient se stabiliser autour de 100.000 à 110.000 prêts pour
plusieurs années, en raison de l'évolution des taux
d'intérêt mais également
" des modifications de
barème que l'Etat déciderait ".
Depuis sa mise en place, en octobre 1995, le prêt à taux
zéro a connu diverses restrictions, avec une réduction de sa
durée en octobre 1996 et en octobre 1997 et une restriction aux
primo-accédants en novembre 1997.
Pour 1998, il apparaît que la
non-revalorisation des plafonds de ressources a conduit à réduire
sensiblement le nombre de bénéficiaires.
Si le gouvernement ne veut pas accorder les moyens budgétaires
nécessaires, un nouvel aménagement du profit du prêt
à taux zéro pourrait être enregistré, avec un
"recentrage social" sur les seuls accédants sociaux (par exemple en
dessous de 3.5 smic).
Votre rapporteur pense, au contraire, qu'une extension du prêt
à taux zéro à l'ancien est souhaitable avec une
quotité de travaux minorée à 20 % au lieu des 35%
actuels, ce qui se traduirait par une augmentation du nombre de PTZ
accordés de l'ordre de 25.000 unités par an, pour un coût
d'environ 1 milliard de francs.
En tout état de cause,
une vigilance devrait s'imposer sur les
crédits du prêt à taux zéro.
En effet, la baisse
des taux d'intérêt risque d'atteindre une limite rapidement,
puisque la décision de la banque centrale européenne de relever
ses taux à conduit les banques françaises à faire de
même.
Dans le même temps, l'accroissement de l'accession à la
propriété en 1999 devrait se confirmer en 2000 et peser sur la
demande de prêts. Dans ces conditions, l'hypothèse de
délivrance de 110.000 prêts paraît en dessous de la
réalité de la demande.
Ainsi, plusieurs éléments devraient jouer en sens contraire pour
le prêt à taux zéro en 2000 :
- l'accroissement de l'accession à la propriété devrait
conduire à l'augmentation du nombre de demandes de prêts à
taux zéro ;
- un éventuel relèvement des taux d'intérêt
augmenterait le coût moyen du prêt ;
- en sens inverse, l'absence de revalorisation du barème
conjuguée à l'amélioration de la situation
économique devrait conduire à diminuer le nombre de personnes
éligibles au dispositif.
En définitive, il apparaît que pour 2000, le gouvernement
pourrait être fortement tenté de revoir certaines conditions
réglementaires du prêt à taux zéro afin d'en limiter
le coût.
A cet égard, votre rapporteur rappelle les propos qu'il tenait lors dans
son rapport sur le budget du logement pour 1999 :
"
la
convention du 3 août 1998 n'aura d'effet que si l'Etat parvient à
dégager 15 milliards de francs sur la période quinquennale de la
convention. Il s'agit d'un effort très important : il conviendra donc
d'être très vigilant à ce que l'Etat respecte son
engagement de ne plus recourir au financement du prêt à taux
zéro par le 1% logement.
"
Votre rapporteur estime essentiel de poursuivre le financement de l'accession
sociale à la propriété par le prêt à taux
zéro. Un élargissement de celui-ci à l'acquisition de
logements sous quotité de travaux réduite serait justifié,
si le coût moyen du prêt continue de diminuer.
C. LA SÉCURISATION DES PRÊTS À L'ACCESSION SOCIALE
La sécurisation des prêts à l'accession sociale se caractérise par un nouveau dispositif, une faible sinistralité et paradoxalement l'accroissement de l'effort budgétaire.
1. Le fonds de garantie à l'accession sociale (FGAS)
L'article L. 312-1 du code de la construction et de
l'habitation
charge le FGAS de gérer pour le compte de l'Etat la garantie que
celui-ci accorde aux prêts PAS et aux prêts à taux
zéro. Le FGAS est alimenté en recettes par :
- une cotisation de l'Etat égale à 1,25% des prêts
garantis ; cette cotisation est prélevée sur le compte
d'avance de l'Etat à la société de gestion du FGAS lors de
la déclaration du prêt par l'établissement
prêteur ;
- une cotisation de l'établissement prêteur égale à
la cotisation de l'Etat et prélevée simultanément ;
- une commission annuelle sur l'encours des prêts garantis (0,2% de
l'encours) ;
- la rémunération des fonds.
En 1999, 300 millions de francs étaient prévus sur le chapitre
65-50/10. Cependant, l'augmentation du montant moyen des PAS (347.000 francs en
1998, 377.000 francs au premier semestre 1999) et de leur nombre
(66.400 en 1998, vraisemblablement de 80.000 à 85.000 en 1999),
devraient nécessiter une dotation complémentaire de 140 millions
de francs.
Au total, la trésorerie du FGAS s'élevait à 3,6
milliards de francs à la clôture de l'exercice 98/99.
Dans le même temps, le nombre de sinistres est extrêmement
faible
. Début juillet 1999, 59 sinistres étaient
déclarés depuis la mise en place du FGAS, 28 avaient
été pris en charge pour une indemnisation totale de 2,64 millions
de francs.
Dans ces conditions, l'accroissement des dotations aux FGAS pour 2000
paraît aller à contre-courant de l'évolution de ce
fonds.
La dotation de l'Etat au fonds de garantie de l'accession sociale (FGAS) est
revalorisée de 125 millions de francs (+ 41,6%). Il s'agit d'une
augmentation "mécanique" prenant en compte l'augmentation attendue des
prêts à l'accession sociale, ce qui ne reflète en rien les
risques couverts.
Les discussions entamées entre le ministère de l'économie,
des finances et de l'industrie, le ministère de l'équipement, des
transports et du logement, et les établissements prêteurs,
contributeurs avec l'Etat au FGAS, sur une réduction de leurs
cotisations, ont échoué. Un succès aurait pourtant permis
de réduire les dotations de l'Etat.
La faible sinistralité observée, ainsi qu'une probable baisse
supplémentaire résultant de la mise en place de la
sécurisation depuis le 1
er
avril 1999, a d'ailleurs
conduit le gouvernement à engager le réexamen du calcul de la
contribution du FGAS de chacun des partenaires.
Le gouvernement annonce donc une réduction du taux de cotisation au
FGAS, dès la prochaine génération de prêts.
Pour le moment, le versement de la cotisation périodique des
établissements de crédit a été interrompue en 1999
pour la première génération de prêts (prêts
distribués en 1993) et il a été décidé le
reversement aux établissements de crédit qui en feraient la
demande de la totalité de l'encours des cotisation périodiques
pour cette première génération de prêts, les
cotisations initiales étant suffisantes pour couvrir la
sinistralité prévisible de cette génération.
Votre rapporteur estime nécessaire que la réflexion sur les
moyens budgétaires accordés au FGAS aboutisse, alors même
qu'un nouveau dispositif de sécurisation des prêts devrait
permettre de limiter son champ d'intervention.
2. Un nouveau dispositif de sécurisation
Rappelons que depuis le 1er avril 1999 a été
mis en
place un dispositif de sécurisation
qui s'adresse à tous les
accédants sociaux à la propriété dans le neuf et
dans l'ancien. Il se fonde sur la signature de deux conventions entre l'Etat et
l'UESL conclues en application de l'article premier de la convention
quinquennale du 3 août 1998 relative à la modernisation du 1%
logement.
La première convention
concerne tous les accédants ayant
souscrit un prêt en accession sociale. Après un an de
chômage, l'accédant bénéficie d'un allégement
de moitié de ses annuités d'emprunt pendant douze mois. Le
remboursement de l'avance n'intervient qu'en fin de période d'emprunt,
sans intérêt.
La seconde convention
ne concerne que les salariés des
entreprises assujetties au 1% logement. Les ménages doivent remplir une
des conditions suivantes :
- avoir des revenus inférieurs au plafond du prêt à taux
zéro
- avoir subi une diminution imprévue de ressources (d'au minimum 30%)
- avoir un endettement d'au moins 40%.
L'aide est proposée sous la forme d'une avance sans
intérêt, prenant en charge 50 % de la mensualité des
prêts immobiliers en cours dans la limite de 2.500 francs par mois, pour
une durée maximale de 12 mois. L'avance est remboursable sur une
durée maximale de 10 ans.
De plus, l'article premier de la loi du 18 décembre 1998 relative
à l'emploi des fonds de la participation des employeurs à
l'effort de construction, entérine les interventions du 1 %
logement issues de la convention du 14 mai 1997 relative aux emplois
très sociaux. Cette convention a mis en place des aides pour certaines
catégories de personnes (notamment les jeunes) confrontés
à des difficultés particulières de logement. Aussi, les
emplois du 1 % logement ont été étendus aux aides directes
aux personnes physiques pour le changement de logement, le maintien dans
celui-ci ou l'accès au logement locatif. Ces aides peuvent prendre la
forme de financement du dépôt de garantie ou l'octroi d'une
caution, d'aides particulières (octroi de prêts relais ou prise en
charge de supplément de loyer pendant une période
déterminée) en cas de mobilité professionnelle ou de perte
d'emploi.
Enfin, cet article permet de rendre plus lisible la participation des
organismes 1 % logement à des emplois très sociaux dans le
domaine du logement (recherche et prospection de logements pour des
défavorisés par exemple) ainsi que leur soutien aux associations
d'information du public sur le logement dès lors que ces
dernières font l'objet d'un agrément (comme le réseau des
ADIL).
IV. UNE NOUVELLE AIDE A L'INVESTISSEMENT LOCATIF
A. LE NOUVEAU RÉGIME SE MET EN PLACE EN 1999
La fin
du dispositif dit " Périssol " a mis logiquement un terme
à la forte envolée des permis de construire et mises en chantier
entre la fin de 1998 et le premier semestre 1999. Plusieurs mois de transition
seront nécessaires entre les deux régimes en faveur de
l'investissement locatif.
Un décret est intervenu en août 1999 afin de préciser les
modalités d'application du nouveau régime.
B. UN DISPOSITIF QUI NÉCESSITE QUELQUES AMÉLIORATIONS
Il
apparaît que, suite aux améliorations du dispositif
" Besson " lors de l'examen de la loi de finances (le taux maximal
d'amortissement est passé de 50% à 65% suite à un
amendement du Sénat repris par l'Assemblée nationale) et aux
dispositions réglementaires qui ont permis d'inclure les surfaces
annexes dans le total des surfaces prises en compte pour la
détermination du loyer, le rendement du dispositif " Besson "
dans le neuf devient, dans certains cas, comparable au dispositif
Périssol.
Ainsi, au bout de quinze ans, pour un investissement d'un million de francs, un
contribuable imposé dans la tranche de 54% peut économiser
jusqu'à 398.000 francs dans le dispositif Besson, contre seulement
379.000 francs dans le dispositif Périssol.
La seule véritable contrainte pour le logement neuf est
l'interdiction de louer à des ascendants ou descendants, contrairement
à ce qui existait dans le dispositif Périssol.
Cette interdiction est difficile à comprendre dans la mesure où
le mécanisme du conventionnement impose des contraintes en termes de
ressources et de logements.
Il apparaît, par ailleurs, que le dispositif " Besson " dans
l'ancien est largement moins favorable, la majoration de la déduction
forfaitaire à 25 % étant loin d'apporter un avantage fiscal
significatif. Pourtant, l'idée d'étendre l'avantage fiscal au
logement ancien est intéressante.
Pour rendre le dispositif vraiment attractif, il conviendrait
d'élargir l'incitation fiscale, avec soit une déduction
forfaitaire plus importante, soit un autre mécanisme. A cet
égard, on peut rappeler que la commission des finances du Sénat a
adopté un amendement portant article additionnel à la
première partie de la loi de finances pour 2000, ayant pour objet
d'exonérer de mutation à titre gratuit, pour les trois quarts de
leur valeur, les logements anciens donnés en location dans les
conditions du dispositif dit " Besson ", dans la limite d'un plafond
de 300.000 francs.
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
L'Assemblée nationale a adopté en seconde
délibération deux amendement consistant à majorer à
titre non reconductible :
- de
35.000 francs
en dépenses ordinaires
le chapitre
44-30, article 20
, du titre IV (actions de concertation, de formation et
d'animation dans le secteur du logement et de l'urbanisme)
- de
2,263 millions de francs
en autorisations de programme et
crédits de paiement
le chapitre 65-48 article 10
du Titre VI
(construction et amélioration de l'habitat locatif social).
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 3 novembre 1999, sous la
présidence
de M. Alain, Lambert, président, la commission a
procédé, sur le
rapport de M. Jacques Pelletier,
rapporteur spécial,
à l'examen des crédits de
l'équipement, des transports et du logement consacrés à
l'urbanisme et au logement dans le projet de loi de finances pour 2000.
M. Jean-Pierre Plancade
,
rapporteur pour avis des crédits du
logement de la commission des affaires économiques
, a
félicité le rapporteur spécial pour sa
présentation. Il a estimé que le budget du logement était
un bon budget. Il s'est toutefois interrogé sur la mise en place du
prêt locatif à usage social (PLUS), et notamment sur le fait qu'il
pourrait être réservé aux seuls organismes HLM, à
l'exclusion des collectivités locales. Il s'est également
inquiété de la complexité des dispositions fiscales,
contenues dans le projet de loi de finances, et relatives au droit de bail. Il
a partagé le souhait du rapporteur spécial d'élargir le
dispositif du prêt à taux zéro.
M. Jacques Bellanger
,
rapporteur pour avis des crédits de
l'urbanisme de la commission des affaires économiques
, a
considéré que les crédits de l'urbanisme pour 2000
étaient acceptables, tout en notant la diminution des crédits de
fonctionnement du budget. Il a déploré que la modification
incessante du périmètre du budget de l'urbanisme rende la lecture
de l'évolution des crédits presque impossible, même si les
modifications étaient présentées comme des
opérations de clarification budgétaire.
M. Jean-Pierre Demerliat
a félicité le rapporteur
spécial pour la clarté de son exposé. Il a demandé
si les crédits affectés au prêt locatif à usage
social pourraient servir à des opérations de rénovation,
très demandées par les organismes HLM dont le parc est
vieillissant et inoccupé.
M. René Ballayer
a souhaité avoir des explications sur les
crédits accordés en faveur de la lutte contre le saturnisme.
M. Jacques Oudin
a fait observer la remarquable amélioration de
l'économie du logement et la progression sans précédent
des permis de construire. S'agissant des travaux réalisés dans
les logements, il s'est toutefois demandé si le Gouvernement
présenterait une comparaison entre l'ancien système des
crédits et réductions d'impôts et le nouveau
mécanisme de taux réduit de TVA. Il a indiqué que la
Commission européenne avait adopté une directive sur le taux de
plomb dans l'eau, et s'est demandé si la dotation en faveur de la lutte
contre le saturnisme en tenait compte. Il a cité le cas des zones de
patrimoine architectural et urbain en se demandant si les crédits de
l'ANAH ne pourraient pas être redéployés en faveur de ces
zones. Il a enfin évoqué la difficulté de construire des
logements sociaux dans les zones à forte pression foncière
spéculative, notamment les zones littorales.
Mme Marie-Claude Beaudeau
a demandé si l'amélioration de
la situation économique avait permis de diminuer le nombre de
bénéficiaires des aides au logement, et quel en était le
nombre. Elle a également demandé quel montant de crédits
serait affecté à la réalisation des aires de nomades. Elle
a enfin interrogé le rapporteur spécial sur l'ampleur des
opérations de démolition-reconstruction.
M. Jacques Pelletier
,
rapporteur spécial
, a répondu
à M. Jean-Pierre Plancade qu'il pensait également que le budget
du logement était satisfaisant, dans un contexte très favorable
pour l'économie de l'immobilier. S'agissant de la réglementation
du PLUS, il a indiqué que ce serait une erreur de réserver le
nouveau produit aux seuls organismes HLM, et qu'il convenait d'avoir des
réponses précises du Gouvernement sur cette question. Concernant
le droit de bail, il a confirmé la nécessité de
réformer le dispositif, afin de proposer une réforme simple et
compréhensible pour les contribuables.
En réponse à M. Jacques Bellanger, il a expliqué que la
diminution des crédits de fonctionnement du budget de l'urbanisme et du
logement était permise par l'amélioration de la situation
économique, et qu'il se félicitait des opérations de
vérité permettant de mettre à niveau les crédits
budgétaires.
En réponse à M. Jean-Pierre Demerliat, il a rappelé
l'existence d'une ligne fongible, qui permettait d'accroître les
crédits de la rénovation lorsque ceux destinés à la
construction n'étaient pas utilisés. Il a rappelé
l'extension du dispositif de la livraison à soi-même, assimilable
à un taux réduit de TVA pour les travaux d'entretien
réalisés dans les logements sociaux.
En réponse à MM. René Ballayer et Jacques Oudin, il a
indiqué que les crédits nouveaux accordés au titre de la
lutte contre le saturnisme, à savoir 75 millions de francs, ne
permettraient que les premiers diagnostics et non la réalisation des
travaux. Il en a conclu que les sommes consacrées à la lutte
contre le saturnisme devraient être beaucoup plus importantes dans les
années à venir. Il a ajouté qu'il était
évidemment nécessaire de préciser aux contribuables les
avantages relatifs du nouveau mécanisme de TVA à taux
réduit pour les travaux dans les logements, par rapport à
l'ancien système des réductions et crédits d'impôts.
Il a reconnu que le prix élevé des terrains créait, dans
certaines zones particulières, des tensions, qui rendaient difficiles
des programmes de construction de logements sociaux.
En réponse à Mme Marie-Claude Beaudeau,
M. Jacques
Pelletier
a répondu que les chiffres concernant les
bénéficiaires d'aides personnelles au logement pour 1999
n'étaient pas encore connus, mais que la révision des dotations
budgétaires résultait simplement d'une adaptation des
crédits à la réalité des prestations. Il a
rappelé que 40 millions de francs de crédits seraient
consacrés aux aires de nomades, le projet de loi sur ce thème,
adopté en première lecture à l'Assemblée nationale,
devant d'ailleurs être discuté prochainement au Sénat. En
matière d'opérations de démolition-reconstruction, il a
indiqué que les crédits budgétaires étaient
satisfaisants, mais que les opérations n'étaient pas
réalisées, faute de volonté des acteurs concernés.
A la suite de ce débat, et sur proposition de
M. Jacques
Pelletier
, la commission a décidé de
réserver la
position de la commission sur le fascicule II. Urbanisme et logement du budget
de l'équipement, des transports et du logement, jusqu'à
l'audition du ministre de l'Équipement, des transports et du
logement
.
Dans une séance tenue le jeudi 18 novembre 1999, la commission a
décidé de proposer au Sénat
de rejeter les
crédits du ministère de l'équipement, des transports et du
logement.
1
Toutefois, il faut le prendre avec
certaines
précautions, dans la mesure où il compare les aides publiques de
loi de finances à loi de finances. S'agissant des aides à la
personne notamment, cette comparaison n'est pas pertinente, puisque des
modifications importants interviennent en cours d'exercice (600 millions de
francs ont ainsi été annulés en 1998). De même,
s'agissant des mesures fiscales, seules les dépenses fiscales
(déductions et exonérations) sont prises en compte, et non les
alourdissements de fiscalité sur l'immobilier (ex : pour " gager " la
diminution des droits de mutation, les droits sur la cession de parts de
sociétés à prépondérance immobilière
ont été augmentés).
2
In rapport de la Cour des comptes sur l'exécution de lois
de finances pour 1998 (p. 160).
3
Cf. le rapport de M. Jacques Pelletier sur le budget du
logement pour 1999 : " Votre rapporteur estime en effet
essentiel qu'une réflexion s'engage sur les moyens accordés
à la rénovation des logements privés, dans la mesure
où l'économie du logement est globalement passée d'une
phase de construction à une phase de réhabilitation. Une
réflexion sur l'application plus large du taux réduit de TVA au
secteur du logement serait bienvenue, d'autant qu'elle a été
évoquée par la Commission européenne elle-même
à l'occasion du sommet sur l'emploi de Luxembourg (20 et 21 novembre
1997). "
4
On peut rappeler que la taxe sur les logements vacants devrait
rapporter 1 million de francs en 2000. Dans son XVIIème rapport au
Président de la République sur la fiscalité des revenus de
l'épargne, le Conseil des impôts a estimé que " le
champ d'application et les difficultés d'application de cette nouvelle
mesure rendent les dispositifs de contentieux importants et
posent la
question de l'intérêt même de ce dispositif
" (p.
66).