Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale. TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 15 : Education nationale, recherche et technologie : I. - Enseignement scolaire
DELONG (Jacques-Richard)
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 15 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
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Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
L'ÉGALITÉ DES CHANCES À L'ÉCOLE -
CHAPITRE III
L'EFFICACITÉ DU SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS -
CHAPITRE IV
UN BUDGET QUI IGNORE LES SOURCES
POTENTIELLES D'ÉCONOMIES - EXAMEN EN COMMISSION
-
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Philippe
MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 15
ÉDUCATION NATIONALE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE :
I
.
- ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
Rapporteur spécial
: M. Jacques-Richard DELONG
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir les
numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre rapporteur
spécial souhaite formuler
six observations
sur le budget de
l'enseignement
scolaire pour 2000.
Votre rapporteur spécial estime que
le budget de l'enseignement
scolaire ne
peut échapper
, au même titre que les autres budgets,
à un effort de
maîtrise
des dépenses publiques.
Or, le projet de budget pour 2000 conforte l'argument - contestable - selon
lequel la
priorité accordée à l'éducation nationale doit nécessairement se traduire par
une
augmentation des crédits. En outre, comme il a été rappelé précédemment,
l'essentiel
des dotations budgétaires est consacré aux dépenses de personnel.
Le projet de budget prévoit de nouvelles créations d'emplois, alors que la
décroissance des effectifs d'élèves, par son ampleur et son inscription dans la
durée,
revêt un caractère structurel.
Il est impossible d'affirmer que l'effort
consenti en
faveur de l'éducation nationale depuis plusieurs années n'a été que relatif,
aucun
autre département ministériel n'ayant connu une évolution aussi favorable
(augmentation
des crédits en francs courants de plus de 55 % depuis 1989). Il semble dès lors
qu'une
gestion des moyens inadéquate, plus qu'une pénurie d'emplois, explique les
dysfonctionnements
constatés.
Ce constat semble corroboré par deux
éléments. D'une part, les études comparatives internationales indiquent que les
pays
les mieux classés pour les performances scolaires de leurs élèves ne sont pas
ceux qui
dépensent le plus. D'autre part,
les manifestations actuelles de lycéens
tendent à
prouver que c'est bien la gestion qui est en cause
, et non les moyens,
puisque ceux-ci
augmentent sans que diminue le mécontentement des lycéens.
Ce constat a été confirmé par les travaux de la commission d'enquête créée
par la
Haute Assemblée et portant sur la situation et la gestion des personnels de
l'éducation
nationale
. Celle-ci évoquait la dérive budgétaire du budget de l'éducation
nationale, constatant que la décroissance démographique n'avait pas d'incidences
budgétaires.
En témoigne par exemple la création annoncée de
5.000 postes
d'aides-éducateurs
supplémentaires
, qui viendront s'ajouter aux
60.000 déjà
existants dans l'éducation nationale. Cette mesure risque de contribuer à
accroître la
rigidité du budget et à engager les finances de l'Etat sur une période beaucoup
plus
longue que prévue, étant donné les incertitudes qui pèsent sur l'avenir des
jeunes
ainsi recrutés à l'issue de leur contrat de cinq ans. Les pressions exercées en
faveur
de leur titularisation dans les différents corps de fonctionnaires de
l'éducation
nationale seront probablement fortes.
Il faut encore voir dans cette décision le recours, irréfléchi en termes
financiers,
à la logique quantitative
.
Au total, le coût des 65.000
aides-éducateurs, pour
le seul budget de l'enseignement scolaire, s'élève en 2000 à 1.078 millions de
francs.
Votre rapporteur spécial juge
inquiétante
pour son impact sur les
finances
publiques
la mesure concernant l'accélération de l'intégration des
instituteurs
dans le corps des professeurs des écoles.
Pour chacune des années 1990 à 1994, il a été procédé à
12.000 transformations
d'emplois d'instituteurs en emplois de professeurs des écoles, en application
du plan de
revalorisation de la fonction enseignante et du protocole Durafour. En 1995, les
transformations d'emplois se sont élevées à 14.619. En 1996, 14.641 emplois ont
été
transformés, 14.851 en 1997 et 14.850 en 1998.
Le relevé de conclusions relatif à l'enseignement primaire, signé le 10 juillet
1998, a
prévu l'accélération, à compter de septembre 1999, du rythme d'intégration des
instituteurs dans le corps des professeurs des écoles, celle-ci devant
s'achèvera en
2007. Le projet de loi de finances pour 2000 propose, comme en 1999, de
transformer 20.735
emplois d'instituteurs en emplois de professeurs des écoles.
Cette accélération conduit à inscrire
238,2 millions de francs dans le
projet de loi
de finances
au titre de la poursuite du plan d'intégration des instituteurs
dans le
corps des professeurs des écoles,
soit 134,4 millions de francs
supplémentaires par
rapport à 1998
, alors que le rythme d'intégration était alors soutenu
(14.500).
Si cette mesure ne parait pas illégitime au regard de l'équité son impact
sur les
finances publiques doit être clairement mesuré.
Votre rapporteur spécial approuve certaines
mesures visant à
rationaliser la
gestion des moyens et des personnels.
Ainsi,
la déconcentration des affectations de personnels
devrait
introduire
davantage de souplesse dans le système de mutation des enseignants, le
mouvement national
s'étant traduit par une inadéquation entre les souhaits émis par les
enseignants et les
besoins exprimés par les établissements.
Votre rapporteur spécial déplore les tergiversations de la politique
gouvernementale concernant les
heures supplémentaires.
Il est certes indispensables de conserver un volant suffisant d'heures
supplémentaires
dans la mesure où elles constituent un élément de souplesse nécessaire à
l'organisation pédagogique des établissements. Néanmoins, la décroissance des
effectifs scolaires incite à la rigueur, d'autant plus que le contingent d'un
certain
nombre d'heures supplémentaires pouvait sembler supérieur aux besoins.
La dotation initiale du chapitre 31-95 " Heures supplémentaires
d'enseignement " s'élevait à 5.665,2 millions de francs en 1998 mais
les
dépenses ont représenté 5.308 millions de francs, compte tenu d'une révision
des taux
des heures supplémentaires à compter de la rentrée scolaire 1998 évaluée à -207
millions de francs.
Un
décret du 30 juillet 1998
a en effet modifié le mode de calcul de la
rémunération des personnels enseignants du second degré sous forme d'heures
supplémentaires. Ce décret, qui a pris effet le 1
er
septembre 1998,
tend à
privilégier les heures effectivement réalisées. Ainsi, la rémunération des HSA
est
calculée sur la base de la durée de l'année scolaire, soit 36 semaines au
lieu de
40 semaines, alors que la rémunération des heures supplémentaires effectives
(HSE) est
majorée de 6 %.
Cette décision a prouvé qu'il existait des gisements d'économies dans le
budget de
l'enseignement scolaire
, ces révisions du mode de calcul s'étant traduites
par une
économie de 621 millions de francs.
Or, dans le décret 17 septembre 1999, le gouvernement, cédant à des pressions
syndicales, est partiellement revenu sur cette réforme en accordant une
majoration du
taux de 20 % de la première heure supplémentaire année (HSA) excédant les
maxima des
services réglementaires.
Par conséquent, la dotation dans le budget 2000 des heures supplémentaires est
réévaluée à 5.673 millions de francs.
Votre rapporteur spécial rappelle l'importance de l'équipement
informatique et des
infrastructures de communication des établissements, qui s'inscrivent dans le
cadre d'un
plan
triennal de développement de l'information et de la communication dans
l'enseignement
.
Il insiste sur la mise à niveau des parcs de matériel : tous les
ordinateurs
devraient être multimédias et communicants.
Le ministère a réalisé une application nationale en ligne qui permettra à partir
d'octobre 1999, d'actualiser deux fois par an tous les chiffres concernant
l'état des
parcs informatiques, des réseaux internes et des connexions à internet des
écoles,
collèges et lycées. Ces résultats serviront de base à la construction de
tableaux de
bord, indispensables pour le suivi du développement des équipements.
La connexion à internet doit être développée
.
Les écoles primaires sont très inégalement connectées : 14,5 % des écoles
en
juin 1999 disposent d'une connexion internet.
D'après le gouvernement, plus de la moitié des écoles accéderont à l'internet à
la
rentrée 2000.
Dans les lycées et les collèges la réalisation des connexions à internet est
plus
avancée et progresse plus régulièrement. D'après le gouvernement, elle devrait
être
achevée pour la fin de l'an 2000. Actuellement 85 % des lycées et 53 % des
collèges
sont connectés à l'internet.
Toutefois, dans de nombreux cas, l'accès à l'internet à l'intérieur des
établissements reste encore limité à quelques postes (CDI...).
Les modalités de financement ont été clarifiées
. Un dispositif d'aide aux
collectivités locales, le fonds de soutien de 500 millions de francs, est
opérationnel
depuis le début du mois de novembre 1998 et est ouvert jusqu'au 31 décembre
2000 pour
des prêts dont la durée est limitée à douze ans. Une répartition du fond entre
les
académies a été effectuée. L'attribution des prêts se fait en fonction de trois
critères : la qualité pédagogique des projets, le caractère sensible des
établissements, la situation financière de la collectivité locale.
Votre rapporteur regrette toutefois que le fonds ne soit doté que de 500
millions de
francs
alors que le financement de l'achat du matériel, du raccordement des
écoles
à internet et surtout, du budget de fonctionnement est évalué à
15 milliards
de
francs
, les collectivités locales devant fournir l'essentiel de l'effort
financier.
Votre rapporteur spécial regrette que la réforme de lycées ne soit pas
réalisée à
moyens constants
.
La réforme des lycées s'appliquera à partir de la rentrée 1999 en classe de
seconde.
Les textes réglementaires concernant l'organisation et les horaires des classes
de
seconde, première et terminale ont été fixés par deux arrêtés du 18 mars 1999,
qui
prévoient une application de la réforme dans ces trois classes respectivement à
compter
des rentrées 1999, 2000, 2001.
L'organisation de la classe de seconde est guidée par les principes
suivants :
- le choix ouvert de la série menant au baccalauréat ;
- la réduction des horaires d'enseignement, la moyenne horaire se situant atour
de 27
heures par semaine ;
- la mise en place d'un dispositif d'accompagnement ;
- l'introduction de nouveaux enseignements, notamment un enseignement
d'éducation
civique, juridique et social.
Cette réforme aurait pu être effectuée à moyens constants par redéploiement
de
crédits
. Or, trois mesures nouvelles affectent le projet de budget
2000 :
- une dotation d'heures supplémentaires, pour un montant de 52,78 millions
de
francs, pour financer une aide individualisée de 2 heures par semaine réservée
aux
élèves en difficulté ;
- le recrutement de 1500 assistants, financé par une mesure de
32,58 millions de
francs ;
- la mise en place d'ateliers artistiques pour un montant de 20 millions
de francs.
Il semble aujourd'hui plus que nécessaire de tirer les conséquences des
travaux de la
commission d'enquête sur la situation et les modalités de la gestion des
personnels de
l'éducation nationale.
INTRODUCTION
Le projet de
budget
de l'enseignement scolaire pour 2000 poursuit
la croissance des
crédits
constatée l'année dernière (+ 4,13 %).
Ainsi, les moyens inscrits au projet de budget de l'enseignement scolaire pour
2000 sont
en hausse de
3,46 %, dépassant pour la première fois la barre
symbolique des 300
milliards
pour atteindre
308,49
milliards
de
francs
(contre
298,17 milliards de francs en 1999).
Or, les prévisions relatives aux effectifs d'enfants scolarisés dans
l'enseignement
primaire et dans l'enseignement secondaire dans les années à venir n'ont pas
varié : après avoir décru de 58.900 élèves à la rentrée 1999, les effectifs
scolarisés devraient de nouveau se contracter de 59.600 élèves à la rentrée
2000. On
escompte par ailleurs, dans les dix prochaines années, une diminution des
effectifs de
220.000 élèves dans les écoles et de près de 400.000 élèves dans le second
degré.
Dans ce contexte, il convient de s'interroger sur les 10,3 milliards de
francs de plus
qu'en 1999, consacrés à l'éducation nationale.
Le maintien des crédits au
niveau
de l'année dernière aurait pu suffire à améliorer les conditions de
l'enseignement
puisque un même montant de crédits aurait été consacré à un nombre plus
restreint
d'élèves.
Cette réflexion est d'autant plus urgente à mener qu'avec 82 % de crédits
affectés aux dépenses de personnel, le budget de l'enseignement scolaire est un
des
budgets les plus rigides de l'Etat. Seule une action de long terme permettra
donc de
contenir la progression de ses crédits dans une proportion raisonnable au
regard, certes,
de nos engagements européens, mais surtout de la compétitivité de la France,
sans
affecter bien entendu la qualité de l'enseignement dispensé.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
I. L'EFFORT EN FAVEUR DE L'ÉDUCATION NATIONALE
La dépense
intérieure d'éducation (DIE) a atteint en 1998 607,3 milliards de francs,
ce qui
correspond à 7,2 % du produit intérieur brut (PIB). L'effort financier de
la
collectivité nationale représente 10.300 francs par habitant ou
37.200 francs
par élève ou étudiant.
Depuis 1975, on assiste à une progression significative de la dépense intérieure
d'éducation (+ 2,8 % par an), légèrement supérieure à celle de la
richesse
nationale (+ 2,1 % par an).
On peut distinguer trois périodes dans cette évolution :
- de 1975 à 1985, la part de la DIE
1(
*
)
dans
le PIB
croît et passe de 6,5 % en 1975 à 6,8 % en 1982, niveau auquel elle se
maintient jusqu'en 1985 ;
- de 1986 à 1989, l'on assiste au retournement de cette tendance. La
politique
générale de maîtrise des finances publiques et particulièrement la politique de
rigueur salariale ont pour conséquence une augmentation de la dépense
d'éducation
inférieure à celle du PIB. Ce n'est qu'en 1989 que la dépense d'éducation,
retrouve
son niveau de 1979 dans la richesse nationale ;
- depuis 1989, sous l'effet conjugué d'une politique volontariste et de la
décélération de la croissance du PIB, la part de la dépense d'éducation s'élève
jusqu'à 7,3 % en 1994, et garde ce niveau jusqu'en 1997. En 1998, la
croissance du
PIB est deux fois supérieure à celle de la dépense intérieure d'éducation
faisant
passer la part de celle-ci dans la richesse nationale à 7,2 %.
Cette croissance
s'explique moins par l'accroissement du nombre d'élèves que par celui du coût
de chaque
élève. La dépense annuelle moyenne par élève ou étudiant augmente sur la période
1975-1998 de 2,4 % par an en francs constants, par suite du poids
croissant des
enseignements du second degré et du supérieur et l'amélioration de
l'encadrement dans
le premier degré et le premier cycle du second degré.
Par niveau d'enseignement, entre 1975 et 1998, en prix constants,
l'accroissement des
dépenses moyennes par élève est de 79 % pour le premier degré, de
63 % pour
le second degré, de 21 % pour le supérieur. Dans le supérieur, la dépense
d'éducation qui a plus que doublé depuis 1975 a été largement absorbée par
l'augmentation des effectifs d'étudiants (+ 90 %).
A. LES ÉLÉMENTS DE COMPARAISON INTERNATIONALE
La source
utilisée ici est l'indicateur de l'OCDE "dépense de l'éducation en
pourcentage du
PIB". Il s'agit des statistiques les plus récentes actuellement
disponibles qui
portent sur l'année 1995.
En tenant compte des sources de financement publiques et privées, les pays de
l'OCDE
consacrent en moyenne 5,9 % de leur PIB aux
établissements
d'enseignement
,
tous niveaux confondus. Ce pourcentage varie de 4,7 % (Italie, Japon) à
8,5 %
(Danemark) (7,0 %). Il est élevé en Suède (7,9 %). La France se situe dans
la
moyenne (6,6 %) précédant l'Allemagne (6,0 %), l'Espagne
(5,8 %).
Les dépenses en faveur des établissements primaires et secondaires (y compris
les
dépenses privées et les subventions publiques en faveur des établissements
d'enseignement du secteur privé) s'élèvent à 3,7 % du PIB pour l'ensemble
des
pays de l'OCDE, avec une variation de 2,8 % à 4,5 % entre les pays.
La France
(4,4 %) vient après la Suède (4,5 %) ; elle devance notamment les
Etats-Unis (3,9 %), l'Allemagne (3,8 %), l'Italie (3,4 %) et le
Japon
(3,1 %).
Les dépenses publiques d'éducation (y compris les crédits au secteur privé)
représentent en moyenne en 1995, 8,7% du total des dépenses publiques, allant
de 5,5 %
aux Pays-Bas à 16,7 % au Mexique. Les Etats-Unis (9,8 %), le Canada (8,4 %)
précèdent
la France (7,5 %), l'Italie (6,3 %) et l'Allemagne (6,0 %).
B. LA PARTICIPATION DES DIFFÉRENTS FINANCEURS
En 1998, la collectivité nationale française (Etat, collectivités territoriales, entreprises, ménages) a dépensé 607 milliards de francs pour les activités d'éducation en métropole, soit 7,2 % du PIB et 10.300 francs par habitant.
La dépense d'éducation
·
les activités d'éducation de type scolaire de tous niveaux
(préélémentaire, élémentaire, second degré, supérieur, enseignement artistique,
enseignement spécial) effectuées dans les établissements publics ou
privés ;
·
les dépenses pour les formations de type extra-scolaire
(enseignement à
distance, formation professionnelle y compris la formation interne aux
entreprises et aux
administrations, cours du soir,...) ;
·
les dépenses pour les activités visant à organiser le système
d'enseignement (administration générale, orientation, recherche sur l'éducation,
documentation pédagogique et rémunérations des personnels d'éducation en
formation) ;
·
les dépenses pour les activités visant à favoriser ou accompagner la
fréquentation scolaire (cantines et internats, médecine scolaire et transports
scolaires) ;
·
les dépenses liées à la fréquentation des établissements scolaires
(achats de livres et de fournitures scolaires, d'habillement demandées par les
institutions).
Les dépenses de l'Etat comprennent la totalité des charges sociales employeur,
y compris
celles intégrées au budget des charges communes.
La dépense d'éducation, au sens du compte de l'éducation, ne comprend pas la
rémunération des élèves ou des stagiaires de la formation continue, sauf pour le
personnel d'éducation en formation.
Le tableau suivant indique la répartition de la charge financière selon les
agents
économiques qui la supportent.
L'Etat a en outre dépensé 21,5 milliards de francs pour des activités d'éducation dans les départements et territoires d'Outremer et 5,5 milliards de francs pour des activités d'éducation dans des pays étrangers.
C. L'ÉVOLUTION DES PRINCIPAUX POSTES
Le tableau ci-après présente l'évolution en francs courants depuis 1997 des budgets de l'Etat, de la défense, de l'éducation nationale, du PIB et du produit de l'impôt sur le revenu (IRPP).
Evolution
comparée depuis 1997 des crédits de l'enseignement scolaire
et supérieur du budget de l'Etat, de l'IRPP et du PIB
Les crédits
consacrés à l'éducation (enseignements scolaire et supérieur) progressent de
11,3 % entre 1997 et 2000, progression supérieure à celle du budget de
l'Etat
(7,6 %).
En 1999, l'Etat consacre 20,5 % de ses moyens à l'éducation et la part que
celle-ci
représente dans le PIB s'élève à 4 %.
Sur l'ensemble de la période, les budgets des enseignements scolaire et
supérieur
progressent respectivement de +11,3 % et + 11,6 %.
Leur part dans le budget de l'Etat s'établit pour 1999 à 18,4 % pour la
partie
scolaire, 3,2 % pour la partie supérieur, et, vis-à-vis du PIB, à
3,4 % pour
la partie scolaire, 0,6 % pour la partie supérieur.
II. L'EXÉCUTION DU BUDGET 1998
A. LES DEPENSES ORDINAIRES
La situation des chapitres de rémunération avant les mouvements de fin de gestion s'établissait de la manière suivante :
Situation globale en fin de gestion 1998
(en millions de francs)
Chapitre |
Dotation globale |
Montant des dépenses |
Solde réel enregistré (après mouvements) |
31-90 |
16.367,52 |
16.166,81 |
69,89 |
31-92 |
52.170,02 |
52.119,96 |
239,72 |
31-93 |
86.021,34 |
85.786,06 |
236,06 |
36-60 |
1.979,57 |
2.088,03 |
1,54 |
37-84 |
170,00 |
183,13 |
27,10 |
31-96 |
507,63 |
516,44 |
8,84 |
31-97 |
2.807,11 |
3.122,33 |
14,78 |
31-91 |
995,53 |
941,60 |
52,20 |
31-94 |
8.082,98 |
8.044,12 |
38,87 |
31-95 |
5.665,25 |
5.308,07 |
150,18 |
43-01 |
32.012,00 |
32.283,35 |
23,28 |
Total général² |
206.778,95 |
206.559,90 |
862,46 |
En 1998 les
chapitres de rémunérations de personnels ont été globalement excédentaires de
862 millions de francs, malgré le coût élevé des accords salariaux
intervenus en
1998 (augmentation de la valeur du point, attribution de points d'indice
supplémentaires
pour les bas salaires) qui a pu être évalué à environ 1.530 millions de
francs.
Cet excédent reste lié à l'économie réalisée sur le glissement vieillesse
technicité (GVT) du fait de la mise en place du congé fin d'activité (CFA).
Cette
mesure a eu pour effet de faire baisser l'indice moyen de rémunération des
personnels
(l'indice de rémunération des personnels partant en CFA étant supérieur à celui
des
personnels recrutés pour assurer leur remplacement).
L'ensemble des mouvements de crédits qui ont modifié la loi de finances
initiale (LFI)
en cours et en fin d'exercice 1998 a été de 643,4 millions de francs.
Ces
mouvements se répartissent de la manière suivante :
+ 755,15 millions de francs obtenue au titre de la revalorisation des
salaires ;
- 187 millions de francs pour les annulations ;
- 157,65 millions de francs d'autofinancement ;
+ 94,1 millions de francs au titre des fonds de concours ;
- 21,6 millions de francs correspondant à des transferts vers d'autres
administrations (équipement-Insee,...) ;
+ 160,4 millions de francs de report de crédits de la gestion 1997 sur la
gestion
1998 (chapitres 37-84 et 43-01).
Il est à préciser que l'ouverture de crédits sur le chapitre 31-97
(+ 330 millions de francs) correspond à un sous calibrage de la mesure
budgétaire relative au transfert des maîtres auxiliaires du chapitre 31-93
vers le
chapitre 31-97.
En dehors des chapitres de rémunération, l'exécution du budget 1998 a été
marquée par de nombreux mouvements. Soustraction faite des transferts qui
portent
essentiellement sur les crédits de pension inscrits pour ordre sur la section
scolaire,
le solde des mouvements intervenus en gestion est positif. Il atteint pour les
dépenses
ordinaires et les dépenses en capital 5.434 millions de francs.
Les mouvements principaux de l'exécution 1998 en dépenses ordinaires
concernent :
a) Les fonds de concours
Leur montant a baissé de 50 millions de francs par rapport à l'exercice précédent. En effet, 125,4 millions de francs ont été rattachés en 1998 alors que 175,5 millions de francs l'avaient été en 1997. Cette diminution de crédits est conjoncturelle et est liée à l'absence de signatures de certaines conventions de mise à disposition de personnels auprès d'organismes tels que les mutuelles, en 1998.
b) Les reports de crédits
Les reports de crédits d'un montant total de 504,66 millions de francs connaissent une augmentation de 42 millions de francs environ. La suppression de la période complémentaire a pour effet leur progression.
c) Les répartitions
Le solde de
4.553 millions de francs résulte :
- du financement apporté par le ministère de l'emploi et de la solidarité pour
la
rémunération des emplois-jeunes (3.544,5 millions de francs sur les
chapitres 36-71 et 43-02) ;
- d'ajustements sur les rémunérations suite à l'accord salarial conclu en 1998
dans la
fonction publique qui a consisté à augmenter la valeur du point et à
revaloriser les
indices les plus bas. Ces mesures non prévues en LFI 98 ont nécessité deux
abondements, l'un de 330 millions de francs du chapitre 31-97 pour
les maîtres
auxiliaires, l'autre de 98,5 millions de francs pour les enseignants du
public ;
- d'un besoin en fin de gestion de 110 millions de francs sur le
chapitre 43-01 ;
- d'apports reconduits chaque année, tels le service national des objecteurs de
conscience, l'action interministérielle de lutte contre la toxicomanie et la
modernisation des services publics.
d) Les transferts
Excepté les transferts d'emplois ainsi que les crédits qui leur sont associés, habituellement opérés entre budgets ministériels, 600 millions de francs ont été transférés du budget des charges communes vers celui du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, reprenant en charge les bourses de collèges.
e) Les annulations, les décrets d'avance, les décrets de virement et la loi de finances rectificative
Hormis les
annulations de début d'année de 32,8 millions de francs en dépenses
ordinaires
pour financer les actions sociales en faveur des chômeurs, tous les autres
besoins de
financement ont été satisfaits par redéploiement (annulations de crédits sur les
sections " scolaire " et " supérieur "
pour
financer le décret d'avances, les décrets de virement et la loi de finances
rectificative).
Les points majeurs liés au dispositif d'autofinancement sont les
suivants :
- augmentation des taux de vacation des médecins de santé scolaire :
+ 17 millions de francs sur le chapitre 31-96 (décret de
virement) ;
- accord salarial conclu avec la fonction publique :
+ 59 millions de
francs sur le chapitre 43-01 (décret d'avances) ;
- annulation de 342,58 millions de francs sur les sections scolaire et
enseignement
supérieur, liée au dispositif de financement de rémunérations des
emplois-jeunes ;
- participation du ministère à la rémunération des emplois jeunes :
283,58 millions de francs par décret d'avances, 122 millions de
francs par
décret de virement, 325 millions de francs par redéploiement pour assurer
une
dépense globale de 730,58 millions de francs ;
- abondement des frais de justice (chapitre 37-91) de 30 millions de
francs et
couverture de la dette auprès du CNASEA pour la rémunération des titulaires des
contrats emplois solidarité pour 25 millions de francs
(chapitre 43-80) par
LFR.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Les mouvements
marquants en gestion sont :
- l'annulation en autorisations de programme de 21,9 millions de francs et
en
crédits de paiement de 15,4 millions de francs pour le financement de
mesures
sociales en faveur des chômeurs ;
- l'annulation d'autorisations de programme dormantes pour 1,8 million de
francs
(chapitres 56-01 ; 56-37 et 66-33) ;
- transferts de crédits vers le budget du ministère de l'équipement, des
transports et
du logement pour le relogement des services de l'inspection académique de
Charente dans
les locaux de la cité administrative d'Angoulême (3 millions de francs en
autorisations de programme et 2 millions de francs en crédits de
paiement) ;
- fonds de concours Fonds européen de développement économique et régional
(FEDER) : + 4 millions de francs sur le
chapitre 56-37) ;
- rattachement de produits de cessions immobilières :
+ 20,3 millions de
francs sur le chapitre 56-01.
III. LE PROJET DE BUDGET POUR 2000
Avec
308,49 milliards de francs
de crédits, le budget de l'enseignement
scolaire est
le premier budget de la Nation.
Par ailleurs, comme l'indique le tableau ci-après, la
part du budget de
l'enseignement scolaire dans le budget total de l'Etat
(charges civiles et
militaires)
reste à peu près stable, après une augmentation de 0,4 point l'année
dernière.
Alors qu'elle avait été stabilisée autour de 17,6 % de 1995 à 1997, elle
atteindra
18,3 % en 2000
.
Evolution du budget de l'éducation nationale depuis 1989
Le tableau ci-dessus montre également que
le budget de l'enseignement
scolaire a
augmenté de 124 milliards de francs, en francs courants, depuis 1989.
Le tableau ci-après retrace les crédits du budget de l'enseignement scolaire.
A. ANALYSE DES CRÉDITS PAR NATURE
1. Les dépenses ordinaires
Les dépenses
ordinaires s'élèvent à
307,82
milliards
, en hausse de
3,49 %
par rapport à 1999 : elles avaient alors cru de 4,13 %.
Plus de 82 % des dépenses ordinaires sont consacrées aux traitements des
personnels
en activité, aux pensions des retraités et aux charges sociales, soit une somme
totale
de 253,24 milliards de francs, en progression de 8,83 milliards de
francs.
Cette augmentation résulte :
- de l'application mécanique des différents protocoles de revalorisation de la
situation
des personnels ;
- de la non-réduction d'emplois d'enseignants ;
- de la
création de 4.300 emplois gagés par des transformations
d'emplois en
crédits de maîtres d'internat et surveillants d'externat
(MI-SE)
dont :
3.300 emplois d'enseignants ou de personnels d'éducation,
1.000 emplois de personnels non enseignants
- de la
création de 7.500 emplois nouveaux
dont :
1.000 maîtres d'internat et surveillants d'externat (MI-SE)
1.500 assistants de langue
5.000 emplois-jeunes
Enfin, si l'on inclut les dépenses de personnel des établissements
d'enseignement privé
du titre IV (34,31 milliards), ce sont 93 % des crédits du budget de
l'enseignement scolaire qui sont destinés aux personnels.
a) Les moyens des services (titre III)
Les moyens des
services
représentent 85,2 % des dépenses ordinaires. Ils
s'établissent à
262,47 milliards
de francs
, en augmentation de 3,56 %.
Ces moyens recouvrent essentiellement les dépenses de personnel en activité
(181 milliards de francs) et les dépenses de personnel à la retraite
(62,4 milliards de francs).
b) Les crédits d'intervention publique (titre IV)
Avec
45,35
milliards de francs
dans le projet de budget pour 2000,
les crédits
d'intervention publique représentent
14,70 %
du budget du
ministère, soit
légèrement moins qu'en 1999 (+ 14,77 %).
Plus de 87 % des crédits de ce titre sont consacrés à
l'enseignement
privé
,
qui, avec 39,7 milliards de francs, voit ses dotations progresser de 3,65 %
(3,06 % en 1999). Il s'agit pour l'essentiel de crédits destinés à
rémunérer les
enseignants sous contrat.
Les crédits consacrés aux
bourses et secours d'études
progressent de
1,20 %
(29 % en 1999) pour atteindre 4,21 milliards de francs. Ils
représentent
9,29 % des crédits du titre IV.
La contribution de l'Etat aux
transports scolaires
s'accroît légèrement
(+
1,6 %) pour s'établir à 633,84 millions de francs.
2. Les dépenses en capital
Les dépenses en
capital ne représentent qu'une
infime fraction
(0,25 %) du
budget de
l'enseignement scolaire
avec
671,2 millions de francs
de crédits de
paiement
demandés pour 2000, soit une diminution
de
11
%
par
rapport à
1999 (+ 6,06 %).
Les autorisations de programme restent quasiment stables (+ 0,2 %).
Elles
s'établissent à
710 millions de francs
. Ce sont celles du titre V
qui
baissent de 0,24 %, celles du titre VI (88 % des AP) progressant de
4,11 %.
B. ANALYSE DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
Le budget de
l'enseignement scolaire se compose de quatre agrégats :
01- Administration et interventions ;
02- Enseignement primaire ;
03- Enseignement secondaire ;
04- Etablissements publics.
1. Administration et interventions
Cet agrégat regroupe, d'une part, l'ensemble des moyens de fonctionnement et d'investissement au titre de l'administration centrale et des services académiques (rectorats et inspections académiques) et, d'autre part, les dépenses mises, de par la loi, à la charge de l'Etat au titre des établissements privés sous contrat.
Les crédits alloués à cet agrégat, qui représentent près de 41 % de l'ensemble du budget de l'enseignement scolaire, s'élèvent à 128,58 milliards de francs en 2000, soit une progression de 5,37 % par rapport à 1999, après une progression de 5,21 % en 1999.
2. Enseignement primaire
Cet agrégat regroupe l'ensemble des moyens que le ministère consacre, conformément au partage des compétences entre l'Etat et les communes, à l'enseignement primaire dont relèvent essentiellement les enseignements préélémentaire, élémentaire et spécialisé.
|
Dotations 1999 |
Demandées pour 2000 |
Dotations 1999 |
Mesures acquises |
Services votés |
Mesures nouvelles |
Total pour 2000 |
Dépenses ordinaires |
|
|
|
|
|
|
|
Titre III |
|
|
57.478.776.956 |
+ .251.582.568 |
58.730.359.524 |
+ 64.993.521 |
58.895.363.045 |
Personnel |
|
|
57.056.980.430 |
+1.251.582.568 |
58.308.562.998 |
+153.755.691 |
58.462.318.689 |
Fonctionnement |
|
|
421.796.526 |
|
421.796.526 |
+44.237.830 |
433.034.356 |
Titre IV |
|
|
402.720.921 |
-620.000 |
402.100.921 |
-231.904.625 |
170.196.296 |
Totaux pour les dépenses ordinaires |
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses en capital |
|
|
|
|
|
|
|
Titre V |
1.200.000 |
700.000 |
1.200.000 |
|
|
+700.000 |
700.000 |
Titre VI |
10.700.000 |
10.489.000 |
20.474.000 |
|
5.386.000 |
+6.489.000 |
11.875.000 |
Totaux pour les dépenses en capital |
11.900.000 |
11.189.000 |
21.674.000 |
|
5.386.000 |
+7.189.000 |
12.575.000 |
Totaux généraux |
11.900.000 |
11.189.000 |
57.903.171.877 |
+1.250.962.568 |
59.137.846.445 |
-59.722.104 |
59.078.124.341 |
Le projet de budget pour 2000 consacre 59,07 milliards de francs à l'enseignement primaire, soit 19,15 % de l'ensemble des crédits. La progression par rapport à 1999 est de 2,02 %.
3. Enseignement secondaire
Cet agrégat
regroupe l'ensemble des moyens que le ministère consacre, conformément au
partage des
compétences entre l'Etat, les départements et les régions, à l'enseignement
secondaire
dont relèvent essentiellement les collèges, les lycées, les lycées
professionnels, les
établissements d'enseignement spécialisé, ainsi que les sections de techniciens
supérieurs et les classes préparatoires aux grandes écoles.
Les crédits correspondants, qui représentent 38 % des dotations totales,
s'établissent en 2000 à
119,8 milliards de francs
, soit une
hausse
par
rapport à 1999
de 2,23 %.
4. Etablissements publics
Cet agrégat
regroupe l'ensemble des moyens consacrés par le ministère aux établissements
publics
placés sous sa tutelle :
- l'Office national d'information sur les enseignements et les professions
(ONISEP) ;
- le Centre national et les centres régionaux de documentation pédagogique
(CNDP-CRDP) ;
- le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) ;
- le Centre national d'enseignement à distance (CNED) ;
- le Centre international d'études pédagogiques (CIEP).
Les dotations consacrées à cet agrégat ne représentent que 0,31 % des crédits de l'enseignement scolaire. Elles progressent légèrement en 2000, s'établissant à 968,3 millions de francs , soit + 1,5%.
IV. LES PRINCIPALES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
D'une manière
générale, le Gouvernement souhaite moderniser le système éducatif et affiche
cinq
objectifs :
- préparer les élèves, quel que soit le niveau d'enseignement, aux exigences de
notre
temps en garantissant l'égalité des chances pour tous ;
- développer une pédagogie innovante appuyée sur les nouvelles technologies de
l'information et de la communication ;
- ouvrir le système éducatif français à l'espace européen et
international ;
- réformer la gestion des ressources humaines ;
- améliorer la qualité du service rendu en matière éducative.
Plus précisément, le projet de budget de l'enseignement scolaire pour 2000
repose sur
trois
priorités
.
A. L'AMÉLIORATION DE L'ENCADREMENT DES ÉLÈVES
L'augmentation
des moyens consacrés à l'éducation nationale intervient dans un contexte de
diminution
continue des effectifs scolarisés
, encore sensible en 1999 et en 2000
(respectivement
-35000 et -30.000 dans le premier degré ; -28.000 et -30.000 dans le
second degré.
Dans le primaire, aucune suppression d'emplois d'enseignants n'est prévue
malgré la
diminution conséquente depuis une dizaine d'années du nombre d'élèves scolarisés
(-300.000).
Dans le secondaire, 3.300 emplois d'enseignants ou de personnels d'éducation
(conseillers
principaux d'éducation, conseillers d'orientation psychologues) sont créés,
comme l'an
dernier. Le mouvement de titularisation des maîtres auxiliaires se poursuit.
Le projet de budget prévoit d'autre part la création de 1.000 emplois non
enseignants.
Au total, le projet de budget prévoit la
création de 4.300 emplois
gagés
par des
transformations d'emplois en crédits de MI/SE, auxquels s'ajoutent l'ouverture
de moyens
nouveaux pour un
total de 7.500 emplois dont 5.000 emplois-jeunes.
B. LA LUTTE CONTRE L'EXCLUSION SOCIALE
Le projet de
budget poursuit la mise en oeuvre du plan de lutte contre la violence, du plan
de relance
de la santé scolaire ainsi que la réforme du système des bourses et la refonte
de la
carte des ZEP. D'autre part sont mises en place deux nouvelles actions, le plan
national
d'action pour l'emploi et le programme " nouvelles
chances ".
Le plan de lutte contre la violence est poursuivi à travers plusieurs mesures
prises à
la suite du dernier conseil de sécurité intérieure : recrutement de 5.000
emplois-jeunes supplémentaires, affectation d'une partie des 1.000 MI/SE
supplémentaires, programme de partition de 16 collèges de plus de 1.000 élèves
réalisé grâce à des crédits en provenance du budget des charges communes et
auquel
une partie des emplois nouveaux sera affectée.
Le plan de relance pour la médecine scolaire annoncé en janvier 1998 est
également
poursuivi avec notamment la création de 150 postes de personnels
médico-sociaux.
La refonte du système des bourses de collège et de lycée, effectuée en 1999, est
complétée par une mesure nouvelle consistant à majorer de 5.000 francs le
montant des
bourses de lycée pour les élèves de famille modeste qui entrent en seconde et
qui ont
eu de très bons résultats scolaires en troisième. Cette mesure concernera 5.000
élèves de seconde à la rentrée 2000
Enfin, la refonte de la carte des ZEP fait l'objet de crédits indemnitaires
supplémentaires.
Parallèlement à la poursuite de ces actions, le projet de budget pour 2000
permet la
mise en oeuvre par le ministère du plan national d'action pour l'emploi :
- 122 millions de francs de crédits sont ouverts pour transformer 10.000 CES en
10.000
CEC afin de résoudre la situation fragile de certains publics
prioritaires ;
- les crédits destinés à l'accueil des jeunes sortis sans qualification du
système
scolaire sont augmentés de 3 millions de francs afin de lancer le programme
" nouvelles chances ".
C. LA MODERNISATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF
Une mesure
nouvelle de 15 millions de francs permet d'achever la généralisation de
l'enseignement
des langues vivantes dans le CM2 et de poursuivre son extension dans le CM1.
Dans le second degré, le projet de budget 2000 permet l'entrée en vigueur de la
réforme
des collèges dès l'année scolaire 1999/2000. Les crédits d'heures
supplémentaires
sont abondés de 240 millions de francs afin de financer l'aide personnalisée aux
élèves en difficulté en 6
è
et en 5
è
.
Le projet de budget 2000 prévoit également la mise en place de la réforme des
lycées.
Parallèlement à l'entrée en vigueur des nouveaux programmes, une mesure
nouvelle de 20
millions de francs dégage les moyens nécessaires, en complément des
redéploiements
effectués en gestion et des financements en provenance du ministère de la
culture, pour
la création d'ateliers artistiques dans tous les lycées. L'enseignement des
langues
vivantes sera amélioré grâce au recrutement au 1
er
septembre 2000 de
1.500 assistants de langues supplémentaires, pour un montant de 32
millions de
francs. En outre les crédits d'heures supplémentaires sont abondés de
53 millions
de francs afin de faciliter la mise en oeuvre de l'aide individualisée aux
élèves en
classe de seconde.
Enfin, des moyens importants sont consacrés à la modernisation de
l'administration de
l'éducation nationale et de ses services déconcentrés. Parallèlement à la
poursuite
du plan de développement des nouvelles technologies à l'école, qui fait encore
l'objet
cette année de deux mesures nouvelles de 7,5 millions de francs en crédits de
paiement
et de 50 millions de francs en autorisations de programme, une mesure nouvelle
de 52
millions de francs est prévue pour développer l'informatique de gestion du
ministère,
et les crédits nécessaires au recrutement de 9 informaticiens de haut niveau
supplémentaires sont dégagés : ces dispositions permettront d'améliorer la
gestion des personnels de l'éducation nationale.
CHAPITRE II
L'ÉGALITÉ DES CHANCES À L'ÉCOLE
I. LA PRISE EN CONSIDÉRATION DES ZONES DÉFAVORISÉES
A. LA POLITIQUE DE DISCRIMINATION POSITIVE...
1. Les résultats de l'évaluation des zones d'éducation prioritaire
Créées en
juillet 1981, les zones d'éducation prioritaires (ZEP) ont apporté une
orientation neuve
dans la politique de l'éducation. A la conception d'une école uniforme sur
toute le
territoire, on a substitué dans des zones particulièrement défavorisées celle
d'une
école qui dispose de moyens correspondant à une discrimination positive.
Une étude publiée par la direction de la prospective et du développement,
publiée en
décembre 1998, montre que les élèves scolarisés en ZEP réussissent moins
bien
que les autres aux épreuves de français et de mathématiques proposées dans le
cadre de
l'évaluation nationale au CE2 et en 6
ème
.
Ces élèves sont
d'origine
sociale plus défavorisée
(on note une sur-représentation des élèves dont le
père
est un ouvrier).
Les élèves scolarisés en ZEP sont aussi plus fréquemment en
retard
à leur entrée en CM2
que les autres
et ont un peu moins souvent fréquenté
l'école maternelle
.
Les écarts des résultats entre les élèves des écoles situées en ZEP et les
autres
sont plus marqués pour les compétences de haut niveau.
Cependant, le rapport de l'inspection générale de l'administration de
l'éducation
nationale (IGAEN) et de l'inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) de
septembre 1997 sur les déterminants de la réussite en ZEP fait clairement
apparaître,
qu'à situation socio-économique des parents identique, certaines ZEP conduisent
leurs
élèves à des réussites beaucoup plus remarquables que d'autres.
2. Le plan de relance de l'éducation prioritaire
La politique de
relance de l'éducation prioritaire s'est traduite, en septembre 1997, par
la
publication d'un rapport analysant la situation des ZEP (rapport conjoint des
inspections
générales de l'éducation nationale et de l'administration de l'éducation
nationale).
En juin 1998 à Rouen se sont déroulées les assises nationales de
l'éducation
prioritaire.
L'éducation prioritaire est maintenant régie, dans le cadre de la loi
d'orientation
du 10 juillet 1989, par trois circulaires
: l'une du
31 octobre 1997
sur la relance de l'éducation prioritaire, une autre du 10 juillet 1998
sur la mise
en place des réseaux d'éducation prioritaires (REP) et des contrats de réussite
et une
troisième du 28 janvier 1999 sur l'élaboration, le pilotage, et
l'accompagnement
des contrats de réussite des réseaux d'éducation prioritaires.
3. La nouvelle géographie de l'éducation prioritaire
De septembre
1998 à janvier 1999, les recteurs d'académie ont procédé à des consultations des
partenaires du système éducatif sur les projets de nouvelle carte de l'éducation
prioritaire. Ils ont ensuite constitué des réseaux d'éducation prioritaires
tenant
compte de l'environnement social, économique et culturel.
Un certain nombre d'écoles et établissements (environ 550 écoles,
60 collèges, 4 lycées et plus de 15 LP) ne seront plus classés
en ZEP à
la rentrée 1999/2000. Il s'agit essentiellement d'établissements dont la
population
scolaire a changé ou situés dans des zones rurales.
La nouvelle carte de l'éducation prioritaire, présentée en
février 1999, se
traduit par une extension sensible du " territoire " de
l'éducation
prioritaire
. Entre les rentrées scolaires 1997 et 1999,
celui-ci se
sera
accru de plus de 40 %,
pour regrouper aujourd'hui un millier de
collèges, près
de 7.000 écoles et plus de 150 lycées, notamment professionnels.
Evolution de la carte de l'éducation prioritaire 1997-1999
Nombre d'établissements (métropole) |
Rentrée 1997 en ZEP |
Rentrée 1998 en ZEP |
Rentrée 1999 |
|
Ecoles |
4.787 |
4.929 |
6.946 |
5.617 |
Collèges |
679 |
712 |
1.000 |
828 |
Lycées généraux et technologiques |
|
|
|
|
Lycées professionnels |
91 |
90 |
125 |
94 |
A la rentrée
1998, le nombre moyen d'élèves par classe dans les ZEP était de 23,5 dans les
écoles
maternelles et de 21,8 dans les écoles élémentaires. Ces taux étaient
sensiblement
inférieurs aux moyennes nationales des zones urbaines ; en moyenne 1,5 à
2 élèves de moins que les autres.
De plus,
la scolarisation des jeunes enfants de deux ans connaît un
développement
plus accentué en zone d'éducation prioritaire
. Le taux de scolarisation de
cette
tranche d'âge y et de l'ordre de 40 % contre moins de 36 en moyenne
nationale.
On peut estimer
qu'un élève de zone d'éducation prioritaire bénéficie
globalement
d'un effort financier de l'ordre de 10 % supérieur à celui dont bénéficie
en
moyenne un élève hors ZEP.
Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit d'accroître cet effort :
la création de 1 000 emplois nouveaux de maîtres
d'internat-surveillants
d'externat (MI-SE) doit bénéficier pour une très large part à l'éducation
prioritaire :
A ce titre, une mesure nouvelle de 39,64 MF (en tiers d'année) est
inscrite au
projet de loi de finances pour 2000.
Le recrutement de 5 000 aides-éducateurs supplémentaires se traduira par
l'affectation de bon nombre d'entre eux en ZEP et en REP, ainsi que dans les
classes-relais, les internats-relais, et les établissements situés dans les
sites
expérimentaux de lutte contre la violence.
A ce titre, une mesure nouvelle de 43,45 MF est inscrite au PLF 2000.
Le suivi sanitaire et social des élèves scolarisés en ZEP doit être
amélioré :
il est prévu d'instituer une visite obligatoire pour tous les élèves en fin de
scolarité primaire en ZEP. La création de 10 emplois de médecins, de
110 emplois d'infirmières et 30 emplois d'assistants de services
sociaux doit y
contribuer.
Une mesure nouvelle de 7,40 MF à la rentrée 2000 a été inscrite à ce titre
au
PLF 2000.
En outre, un ensemble de mesures permet de reconnaître l'engagement es
personnels
affectés dans les ZEP. Ainsi, à la rentrée 1999, les principaux et les
principaux
adjoints de collèges classés en ZEP bénéficientd'un surclassement de leur
établissement.
4. Les contrats de réussite des réseaux d'éducation prioritaire
Afin que toutes
les mesures nécessaires soient prises pour améliorer les résultats scolaires des
élèves des REP de façon significative, des " contrats de
réussite " seront réalisés.
Ces " contrats " fixent les objectifs retenus en termes
de
réussite des élèves, et comportent les modalités d'une évaluation continue et
d'un
bilan relatif à l'efficacité des actions entreprises.
B. LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE
1. Le dispositif mis en place
En novembre
1997, un plan de prévention et de lutte contre la violence en milieu scolaire a
été
lancé dans dix sites expérimentaux regroupant au total près de 479.000 élèves.
Le plan s'est essentiellement traduit par un dispositif de soutien aux
victimes.
L'aide aux victimes s'est concrétisée par la signature, le 9 mars 1999,
d'une
convention avec l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation
(INAVEM) pour la
prise en charge et le suivi des victimes.
Les autres initiatives d'aide aux victimes concernent :
- l'aggravation des sanctions pénales encourues, dans le cadre de la loi du
17 juin
1998, pour les faits de violences commis " à l'intérieur d'un
établissement
scolaire ou éducatif, ou à l'occasion des entrées et des sorties des élèves, aux
abords d'un établissement " ;
- le lancement d'une campagne nationale contre le racket ;
- la mise en place du numéro azur " SOS Violence " ;
- la diffusion d'un guide pratique destiné aux chefs d'établissement, leur
précisant la
ligne de conduite à adopter face aux principales situations de violence ;
- la mise en place de cellules d'écoute, en cas de révélation de violences
sexuelles ;
- l'installation, à l'administration centrale, d'une mission de prévention des
violences
sexuelles en milieu scolaire, confiée à un magistrat et à un inspecteur général
de
l'Education nationale ;
- la présence plus régulière de représentants du ministère aux côtés des
victimes,
au cours des procès.
Par ailleurs, des procédures de suivi spécifique des élèves en difficulté
(tutorat, classes relais, contrats de réussite scolaire) ont été mise en
place.
Les enquêtes et travaux réalisés
, en particulier par des équipes de
l'université de Bordeaux II,
font apparaître
une stabilisation des
phénomènes de violence entre 1998 et 1999 dans les établissements du
plan
.
2. La deuxième phase du plan de lutte contre la violence
Le plan sera
étendu à des sites appartenant à trois nouvelles académies : Rouen,
Toulouse et
Strasbourg. De nouveaux sites seront intégrés dans les académies déjà
concernées par
le plan précédent : département du Pas de Calais pour l'académie de Lille,
département de l'Essonne pour l'académie de Versailles.
Au total seize
sites
seront concernés
rassemblant 528 000 élèves
.
Un premier contingent d'aides-éducateurs sera affecté aux sites de prévention
de la
violence.
Des correspondants " jeunes gendarmerie " seront implantés
dans
150 collèges.
Enfin, un site Web sera mis en place dans le courant du mois d'octobre. Il
donnera le
cadre réglementaire et juridique (textes de référence, données
statistiques...), et
des outils d'action pour les établissements (aide à l'élaboration d'un bilan de
sécurité, aide aux victimes...). Un site interactif sera, d'autre part, réservé
aux
équipes éducatives : il fonctionnera comme un forum d'échanges et de
débat.
II. LES AIDES AUX ÉLÈVES ET À LEURS FAMILLES
En 1998, la
collectivité nationale a consacré en moyenne 37 200 francs par élève
ou
étudiant
(contre 35.700 francs en 1997, soit une augmentation en francs
constants de
2,5 %).
Cette dépense d'éducation en métropole est financée par les familles à
hauteur de
6,9 %
. Si l'on ajoute les bourses versées par les administrations publiques
ainsi que
l'allocation de rentrée scolaire cette participation s'élève à 10,6 %.
A. LES AIDES DIRECTES
Il s'agit
d'abord des
bourses des collèges
, qui sont attribuées aux familles les
plus
démunies des élèves. A la rentrée 1999, leur montant annuel est de 354 francs,
1.128
francs et 1.812 francs.
Les
bourses nationales d'études de lycée
sont versées aux familles de
tous les
élèves scolarisés dans un lycée lorsque celles-ci ne peuvent pas prendre en
charge
tout ou partie des frais liés à la scolarité. Leur montant, calculé en fonction
des
ressources et des charges de la famille, est exprimé en parts unitaires. En
198-1999, le
taux moyen était de 8,8 parts de 258 francs chacune, soit 2.270 francs.
Il existe par ailleurs un
fonds social collégien
, mis en place en 1995,
afin de
compléter le dispositif du
fonds social lycéen
créé en 1991dans le cadre
du
plan d'urgence pour les lycées publics. Ces fonds sont destinés à faire face à
des
situations difficiles que peuvent connaître certains élèves pour assumer les
dépenses
de scolarité. Les crédits affectés à ces deux fonds sont maintenus à leur
niveau de
1999, soit 309, 84 millions de francs
Enfin, le
fonds social pour les cantines
permet aux enfants issus de
milieux
particulièrement défavorisés de fréquenter la cantine de leur établissement. Il
est
doté de 250 millions de francs.
B. LES AIDES INDIRECTES
Elles sont de
trois sortes.
Certains élèves bénéficiaient d'une
exonération des droits d'inscription à
divers
examens
. Cette mesure est généralisée à l'ensemble des élèves avec la
suppression dans le projet de loi de finances pour 2000 de l'ensemble des droits
d'inscription aux examens de l'enseignement du second degré.
En outre, l'Etat assure depuis 1977 la
gratuité des manuels scolaires
pour les
classes de collège ainsi que pour les 4
ème
et 3
ème
des
lycées
professionnels depuis la rentrée 1990.
Enfin, l'Etat participe aux opérations en faveur des
transports
scolaires
, dont la
compétence a été transférée en 1984 aux départements, sauf dans les départements
d'Ile de France. Cette participation s'élève à 633 millions de francs dans le
projet de
budget pour 2000.
CHAPITRE III
L'EFFICACITÉ DU SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS
I. AMÉLIORER LA CARTE SCOLAIRE
A. DANS LE PREMIER DEGRÉ
Il n'existe pas
de "carte scolaire", au sens classique du terme, dans le premier
degré. En
effet, l'inscription et la répartition des élèves dans les écoles maternelles et
élémentaires relèvent de la compétence des maires. L'admission des élèves se
fait
sur présentation du certificat d'inscription délivré par le maire qui indique,
en cas
de pluralité d'écoles dans la commune, celle que l'enfant doit fréquenter en
fonction
de l'arrêté de périmètre scolaire qu'il a lui-même pris.
C'est également le maire qui accorde, sur demande des parents, des dérogations
à cet
arrêté.
Si l'on entend "carte scolaire" au sens de répartition des moyens
d'enseignement, il est rappelé que les élus sont associés à sa définition,
notamment
dans le cadre des instances de concertation où ils sont
représentés : conseil
départemental de l'éducation nationale et comités locaux d'éducation.
Or, il existe environ 7.614 écoles à classe unique.
Dans le cadre du moratoire, instauré en avril 1993, suspendant la fermeture ou
la
réduction des services publics en milieu rural, un processus permettant de
maintenir dans
une commune la dernière classe qui aurait dû être fermée au seul regard de ses
effectifs a été engagé.
Aucune dernière classe d'une commune n'a été fermée contre la volonté du
maire, au
seul regard de ses effectifs.
Le moratoire a été
appliqué
strictement, y
compris lorsque le nombre d'élèves de la dernière école à classe unique ouverte
dans
une commune était très faible.
C'est ainsi qu'ont pu être maintenues à chaque rentrée scolaire :
1995-1996 : |
352 écoles à classe unique |
1996-1997 : |
401 écoles à classe unique |
1997-1998 : |
389 écoles à classe unique |
1998-1999 : |
400 écoles à classe unique |
S'agissant
des prévisions pour l'an 2000, on peut penser que dans le premier degré le
nombre de
classes devrait peu évoluer.
Les fermetures qui accompagneront la baisse des
effectifs dans l'enseignement élémentaire serviront à ouvrir les classes
nécessaires
pour accueillir les élèves supplémentaires dans le préélémentaire. Dans le
second
degré, la hausse des effectifs dans les collèges va nécessiter des créations de
divisions.
Par ailleurs, les regroupements pédagogiques sont poursuivis.
Ils
permettent en
effet de scolariser dans une école importante, à tous les niveaux, les élèves de
plusieurs communes. En 198-1999 ont été recensés 4.636 regroupements
pédagogiques
intercommunaux d'écoles. Les départements de la Marne, des Ardennes, de la
Meurthe-et-Moselle, de l'Aisne et de la Normandie sont les plus concernés.
B. DANS LE SECOND DEGRÉ
L'affectation
des élèves dans les établissements du second degré est soumise à la règle dite
de
sectorisation.
Chaque élève doit être scolarisé dans l'établissement dépendant de l'aire
géographique où est situé son domicile. Le "secteur" est la zone
géographique de recrutement d'un collège, le "district" celle d'un
lycée
d'enseignement général et technologique. Le district comprend plusieurs
collèges et un
ou plusieurs lycées professionnels.
La règle de la sectorisation répond au principe de l'égalité des citoyens
devant le
service public.
Des dérogations à la sectorisation peuvent être accordées par l'Inspecteur
d'académie, en fonction de données familiales spécifiques, lorsque des élèves
résident à la limite de la zone de recrutement de deux secteurs ou de deux
districts ou
lorsque les options ou spécialités choisies ne sont pas offertes dans
l'établissement
du secteur ou du district. Les dossiers sont examinés préalablement par la
commission
préparatoire à l'affectation. Les changements d'affectation se réalisent dans
la mesure
des places demeurées vacantes après admission des élèves effectivement
domiciliés
dans le secteur ou le district.
II. LA RÉNOVATION PÉDAGOGIQUE
A. L'OFFRE D'ENSEIGNEMENTS NOUVEAUX
1. Le développement de l'apprentissage des langues étrangères à l'école primaire.
La maîtrise des
langues vivantes étrangères constitue aujourd'hui un facteur décisif d'insertion
sociale et professionnelle.
Les programmes de l'école primaire prévoient qu'un enseignement de langue
peut être
dispensé au CE1
à raison d'une heure prise sur l'horaire global de
vingt-six heures
d'enseignement hebdomadaire.
Au cycle des approfondissements (CE2, CM1 et
CM2), cette
durée hebdomadaire passe à une heure trente
, prise sur les 9 heures
dévolues
au français.
L'initiation à une langue vivante à l'école élémentaire permet à l'élève de
découvrir une langue vivante à partir de séances quotidiennes d'un quart
d'heure,
prenant appui sur des méthodes audiovisuelles.
Les langues proposées sont l'allemand, l'anglais, l'arabe, l'espagnol,
l'italien et le
portugais. L'anglais est choisi par 81 % des classes concernées, l'allemand par
12 %, l'espagnol par 5 % et l'italien par 2 %.
2. L'introduction des nouvelles technologies dans le système éducatif
Depuis la
mi-juillet 1998 a été mis en place dans les académies un
plan triennal
de
développement des technologies d'information et de communication dans
l'enseignement
(TICE),
visant à en généraliser les usages dans tous les établissements et
tous
les niveaux d'enseignement.
En mai 1997, on pouvait globalement estimer que les situations suivantes
étaient
atteintes : 1 micro-ordinateur pour 12 élèves dans les lycées
d'enseignement
général et technologique, 1 pour 8 dans les lycées professionnels,
1 pour 26 dans les collèges, un peu plus d'un micro-ordinateur par
école
élémentaire et de l'ordre de un micro pour 4 écoles maternelles. Il faut
toutefois
noter que seulement le tiers environ de ce parc important est constitué de
matériel
récent.
En matière de raccordement à Internet, 80 % des établissements scolaires
disposent d'une connexion.
L'objectif fixé par le ministre, pour la fin de l'an 2000, de permettre à chaque
élève, chaque enseignant et chaque classe d'accéder, dans un cadre pédagogique,
aux
usages des technologies de l'information et de la communication, nécessite donc
de
réaliser une mise en réseau généralisée, interne et externe des établissements.
Pour la fin de l'année 2000, on peut estimer que la quasi-totalité des lycées et
collèges disposera d'un raccordement à Internet. L'effort pour les années à
venir
consistera principalement à compléter l'équipement des établissements et à
réaliser
leur mise en réseau interne.
La connexion à Internet des écoles primaires sera plus longue à réaliser et
inégale sur le territoire
. On peut penser que plus de la moitié des écoles
accéderont à Internet à la rentrée 2000.
La mise en place des équipements et des infrastructures est supportée par les
collectivités locales, conformément à leurs attributions en matière scolaire.
Toutefois, l'Etat a mis en place un
fonds de soutien aux collectivités
locales
doté de 500 millions de francs. Son objectif est de soutenir l'effort
d'équipement
informatique des collectivités locales au bénéfice des établissements scolaires
et des
écoles. Il permet d'accorder aux collectivités des prêts à taux zéro (les
modalités
de la mise en oeuvre du fonds ont été précisées par la circulaire
n° 98-133 du
22 juin 1998).
B. LA RÉFORME DU COLLÈGE ET DU LYCÉE
1. La réforme du collège
La réforme des
collèges s'est mise en place à partir de la rentrée 1996, conformément aux
dispositions du décret du 29 mai 1996 relatif à l'organisation de la
formation au
collège.
Le Ministère de l'éducation nationale a décidé, cette année, de faire un état
des
lieux des dispositifs mis en place jusqu'à présent au collège et a organisé, à
partir
du mois de février 1999, un débat national sur le collège auquel ont été
associés
tous les partenaires du système éducatif. Ce débat a permis de dégager des
priorités
organisées autour de trois grands objectifs :
-
prendre en considération des élèves différents dans un collège pour
tous
On peut citer en exemple les heures d'aide personnalisée en 6
ème
et
en 5
ème
,
mises en place à la rentrée scolaire 1999, ou encore les groupes
" nouvelles
technologies appliquées ", créés à la rentrée 1998 , qui seront
étendus à tous les collèges qui en auraient besoin.
-
diversifier les méthodes d'enseignement
Par exemple, au cours de l'année scolaire 1999-2000, en classe de
4
ème
, les
établissements seront invités à mettre en place des " travaux
croisés ",
c'est-à-dire des réalisations pluridisciplinaires.
-
mieux vivre dans la " maison collège "
On peut citer l'heure de vie de classe qui sera mise en place pour permettre
une prise de
parole des élèves et un dialogue avec les adultes.
2. La réforme du lycée
La réforme des
lycées, qui s'applique à partir de la rentrée 1999 en classe de seconde, est
guidée
par les principes suivants
:
le lycée doit préparer efficacement,
soit
l'entrée dans l'enseignement supérieur, soit l'accès à la vie professionnelle.
Ceci
passe, notamment, par une orientation progressive conçue de manière à permettre
des
réorientations éventuelles grâce au développement de "passerelles"
entre les
voies de formation.
La diversité actuelle des voies de formation doit être maintenue : les voies
générales, technologiques et professionnelles conservent leur spécificité. Elles
permettent toutefois aux élèves d'acquérir des éléments communs de culture
générale
et pratiques et, en particulier, une éducation à la citoyenneté, une
sensibilisation
aux formes d'expression artistique et l'apprentissage des nouvelles
technologies dans une
perspective d'application pratique.
Les programmes d'enseignement doivent être revus en privilégiant davantage les
connaissances de base, les apprentissages fondamentaux, la maîtrise des
savoirs.
S'agissant des horaires globaux d'enseignement, ils doivent être réduits
pour
permettre
aux élèves de consacrer plus de temps au travail personnel.
La mise en oeuvre de la réforme sera progressive : dès aujourd'hui pour la
classe
de seconde, en 2000 pour la classe de première, en 2001 pour la classe de
terminale.
L'organisation de la classe de seconde est désormais guidée selon les principes
suivants :
- la seconde conserve son caractère de classe de détermination ;
- le développement d'enseignements nouveaux : éducation civique, juridique
et
sociale.
En outre les horaires d'enseignement ont été réduits.
Le montant global des mesures nouvelles inscrites au projet de loi de finances
pour
2000 au titre de la réforme s'élève à 105,36 millions de francs.
3. La réforme de l'enseignement professionnel
L'enseignement
professionnel va faire l'objet d'une rénovation progressive, sur la base des
principes
annoncés dans la charte " Un lycée pour le XXIè siècle -
l'enseignement
professionnel intégré ".
Le premier principe est celui de l'intégration de l'enseignement des lycées
professionnels : intégration du lycée professionnel à l'éducation
nationale, de
la formation générale à la formation professionnelle, des périodes en
entreprise à la
formation professionnelle.
L'identité du lycée professionnel, conçue en partenariat avec les professions,
doit
être renforcée. A ce titre un contrat pédagogique sera mis en place entre
l'entreprise
et l'établissement, qui indiquera notamment les activités professionnelles qui
seront
confiées à l'élève et les objectifs de formation à atteindre à l'issue de la
période en entreprise.
Enfin, les diplômes feront l'objet d'une rénovation. De nouvelles modalités de
certification seront notamment mises en place. Par ailleurs les diplômes de
niveau V
(C.A.P et B.E.P) seront revus et leurs rôles respectifs clarifiés.
CHAPITRE IV
UN BUDGET QUI IGNORE LES SOURCES
POTENTIELLES D'ÉCONOMIES
I. DE LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DES EFFECTIFS...
A. LES EFFECTIFS
Le tableau ci-après retrace l'évolution constatée des effectifs d'élèves de 1992 à 1998, ainsi que les prévisions pour la rentrée 1999 et des projections pour 2000.
Ainsi, les
effectifs totaux s'élevaient à 12.892.600 élèves lors de la rentrée 1992. La
rentrée
1993 fut celle du point culminant des effectifs qui atteignirent 12.915.100
élèves.
Depuis,
les effectifs n'ont cessé de diminuer, pour s'établir à 12.527.900
élèves
dans l'enseignement scolaire, soit une réduction de 387.200 en six ans (- 3 %).
Dans le premier degré entre les rentrées 1993 et 1998 on peut constater une
baisse de
210 600 élèves ; elle concerne plus particulièrement les effectifs du
préélémentaire (- 154 700 élèves).
En ce qui concerne
les lycées professionnels
, après une baisse continue
des
effectifs ces dernières années, on a assisté, à la rentrée 1996, à un
retournement
de tendance (+ 3.500 élèves). Cette progression modérée, qui s'est poursuivie à
la
rentrée 1997 (+ 4.900 élèves), mais ne s'est pas prolongée en 1998 où l'on note
une
diminution de 8.400 élèves. En cinq ans la baisse est un peu inférieure à 10.000
élèves.
Le même mouvement a eu lieu dans les lycées généraux et technologiques avec une
diminution entre 1992 et 1995 suivie d'une hausse en 1996 et 1997, mais à la
rentrée
1998 les effectifs baissent de 11 600 élèves.
Au total, c'est près de 347 000 élèves de moins qui ont été accueillis en 5 ans
(de
1993 à 1998) dans l'ensemble des établissements des 1
er
et
2
nd
degrés.
B. LES PRÉVISIONS DÉMOGRAPHIQUES À COURT TERME : LES RENTRÉES 1999 ET 2000
1. Dans le premier degré
Pour la rentrée 1999 les baisses attendues sont de 28 000 élèves pour le public et de 5 700 élèves dans le privé ; à la rentrée 2000 elles s'élèveraient respectivement à 25 400 et à 5 100. Cette diminution concernerait plus particulièrement les effectifs de l'enseignement élémentaire. En revanche, les effectifs de l'enseignement préélémentaire devraient augmenter en 1999 et en 2000 dans le public et dans le privé.
2. Dans le second degré
En collèges,
les effectifs d'élèves connaissent une baisse sensible. Néanmoins les
projections
montrent que cette tendance devrait se renverser lors des rentrées 1999 et
2000. Les
hausses d'effectifs seraient liées à la rénovation du collège.
En lycées professionnels, la rentrée 1998 marque un retour à une baisse des
effectifs.
Cette évolution s'accentuerait lors des rentrées 1999 et 2000 qui conduirait à
une
baisse respectivement de - 25 200 et - 36 000 élèves.
Les baisses attendues seraient en partie d'origine démographique.
C. LES PRÉVISIONS À MOYEN TERME (1999-2008)
1. Dans le premier degré
Les effectifs pourraient connaître une diminution de l'ordre de 10.000 élèves en 10 ans (soit - 0,2 % par rapport à 1998). La baisse sur l'ensemble de la période est principalement attendue dans l'enseignement élémentaire. Par contre, le nombre d'élèves de l'enseignement préélémentaire pourrait connaître un hausse.
2. Dans le second degré
Les effectifs
devraient diminuer de 152.000 élèves d'ici la rentrée 2003, soit une baisse de
2,8 %. A
l'horizon 2008, la baisse s'accélérerait et entrainerait 214 000 élèves en
moins.
Les effectifs d'élèves du premier cycle devraient diminuer de 200.000 d'ici à
2008.
Les effectifs du second cycle professionnel devraient diminuer sous l'effet des
générations creuses qui commencent à quitter le collège. En terme d'effectifs,
on
obtient une baisse d'environ 57.000 d'ici à 2008. La baisse s'établirait à
110.000
élèves d'ici à 2008.
D. LES TAUX D'ENCADREMENT SE SONT RÉGULIÈREMENT AMÉLIORÉS
Les tableaux ci-après rappellent l'évolution des taux d'encadrement en personnels enseignants entre 1993 et 1999.
Evolution du nombre d'élèves par classe dans le premier degré
|
1992-93 |
1998-99 |
Préémentaire |
|
|
Public |
27,2 |
25,3 |
Privé |
27,4 |
26,0 |
Ensemble |
27,3 |
25,4 |
Elémentaire (2) |
|
|
Public |
22,9 |
22,6 |
Privé |
23,4 |
23,3 |
Ensemble |
23,0 |
22,7 |
Evolution du nombre d'élèves par classe dans le second degré
|
1992-93 |
1998-99 |
Premier cycle |
|
|
Public |
24,3 |
24,3 |
Privé |
24,7 |
24,6 |
Second cycle professionel |
|
|
Elémentaire (2) |
|
|
Public |
21,6 |
21,6 |
Privé |
20,6 |
20,7 |
Second cycle général et technologique |
|
|
Public |
29,7 |
29,3 |
Privé |
25,1 |
25,1 |
Dans le
premier degré de l'enseignement scolaire public, le nombre d'élèves par
enseignant est
donc passé de 27,3 à la rentrée 1992 à 25,4 à la rentrée 1999 pour
l'enseignement
préélémentaire. Pour l'enseignement élémentaire, il est passé de 23 à 22,7 sur
la
même période
Dans le premier cycle du second degré public
, le taux d'encadrement dans
les lycées
s'est lentement amélioré, et s'élève, à la rentrée 1998, à 24,3 élèves pour
un professeur dans le secteur public.
Dans le second cycle général et technologique
, le taux d'encadrement est
passé
de 29,7 à 29,3 élèves pour un professeur entre 1992 et 1998.
Le tableau ci-après compare l'évolution des effectifs d'élèves et des créations
d'emplois.
II. ...AUCUNE CONCLUSION BUDGÉTAIRE N'EST TIRÉE
A. LES EFFECTIFS D'ENSEIGNANTS SONT EN AUGMENTATION
1. Dans le premier degré
Le tableau ci-après retrace l'évolution, depuis cinq ans, des effectifs des personnels enseignants, en précisant leur position administrative.
De 1994 à 1998,
le nombre d'enseignants du
premier degré
est resté à peu près stable
passant de
330.598 à 330.217. Le taux des personnels en activité est proche de 95 %.
La répartition fonctionnelle des emplois d'enseignants, pour l'année scolaire
1998-1999,
montre que 88,30 % des personnels en poste devant les élèves sont effectivement
présents dans les classes, 8,42 % assurant des fonctions de remplacement et 3,2
%
bénéficiant de décharges de service.
Les
6,36 % d'enseignants
qui
ne se trouvent pas devant les élèves
ont
essentiellement des fonctions d'animation et de soutien.
Ainsi, en 1998, le premier degré de l'enseignement scolaire comptait
330.217
emplois
d'enseignants
, parmi lesquels 288.472, soit
87,3 %, étaient
effectivement en poste
devant les élèves.
2. Dans le second degré
Les effectifs des personnels enseignants du second degré sont rappelés, pour la période 1994 à 1998, dans le tableau ci-après.
Les collèges
et les lycées bénéficient en 1999 de 439.300 emplois
d'enseignants
;
ils étaient 394.900 en 1994, soit une
progression de 11,24 %.
Sur
la même
période, la proportion de personnels en activité est passée de 93,3 % à 94,7 %.
La répartition fonctionnelle des emplois, pour l'année 1998, révèle que 98 % des
enseignants du second degré en poste devant les élèves (79,8% du total)
délivrent
effectivement un enseignement, les autres (1,8 %) étant chargés de remplacer les
absents.
En outre, 15,1 % des emplois du second degré sont consacrés à des tâches de
direction
et d'encadrement ; 4,5 % à d'autres fonctions et 0,5 % à des activités
diverses.
3. La titularisation des maîtres auxiliaires
Depuis plusieurs
années, des mesures ont été prises visant à faciliter l'accès des maîtres
auxiliaires aux corps enseignants par la voie des concours.
Des concours spécifiques ont été créés pour quatre sessions à compter de 1995,
en
plus des concours externes et internes déjà existants. Ces concours ont été
spécialement conçus pour les maîtres auxiliaires, en raison tant des conditions
d'inscription que de la nature des épreuves (deux épreuves orales d'admission).
Par
cette voie, ce sont 4.295 maîtres auxiliaires qui ont pu accéder aux
différents
corps de personnels de l'enseignement du second degré.
Depuis 1997, ont été mis en place des concours réservés à certains agents non
titulaires. Ces concours, institués pour quatre années dans le cadre de la loi
du 16
décembre 1996 relative à l'emploi dans la fonction publique et à diverses
mesures
d'ordre statutaire, ouvrent aux maîtres auxiliaires l'accès à différents corps
du
second degré. Pour tenir compte du profil des enseignants non titulaires, il a
été
décidé que les épreuves (une épreuve orale d'admissibilité, suivie d'une épreuve
orale d'admission) s'appuieraient essentiellement sur l'expérience
professionnelle des
candidats.
Au titre des sessions 1997, 1998 et 1999, 9.300 postes (y compris les
postes de
conseiller principal d'éducation et de conseiller d'orientation psychologue)
ont été
offerts aux concours réservés. En trois ans, ce sont 6.551 maîtres
auxiliaires qui
ont accédé, par cette voie, aux corps enseignants.
Le projet de loi de finances pour 2000 comporte une proposition de création
de 3.300
emplois dans le second degré consécutive à l'organisation des concours réservés
prévus par la loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 relative à
la
résorption de l'emploi précaire dans la fonction publique.
Enfin, le décret du 22 juin 1998 prévoit, au titre de quatre années scolaires
suivant
sa date de publication, des concours spéciaux de recrutement d'instituteurs
ouverts aux
instituteurs suppléants. En application de ce dispositif, 320 postes ont déjà
été
offerts à ces concours. Il est prévu d'en ouvrir 160 au titre de l'année
2000.
B. LA HAUSSE DES DÉPENSES DE PERSONNEL DANS LE PROJET DE BUDGET POUR 2000
1. L'accord salarial conclu dans la fonction publique a de lourdes conséquences sur le budget de l'enseignement scolaire
Le projet de
loi de finances pour 2000 présente une évolution des dépenses de personnel
- hors
charges de pensions - du budget de l'enseignement scolaire
de + 2,69 %
par rapport
à 1999
, passant de 220.921,20 millions de francs à
226.857,33 millions de
francs soit
+ 5.936,13 millions de francs.
Cette progression résulte essentiellement de l'application de l'accord salarial
conclu
dans la fonction publique, de mesures d'ajustement de crédits de personnel et de
différentes mesures intéressant la situation des personnels.
Au titre des mesures acquises : 2.998,13 millions de francs.
Les trois principales mesures prévues dans le projet de loi de finances pour 2000 concernent :
- l'incidence en
2000 de la revalorisation des rémunérations publiques intervenues en 1999 :
2.007,39
millions de francs ;
- la mise en oeuvre du dispositif relatif au congé de fin d'activité (tranche
1999) :
168,55 millions de francs ;
- un ajustement aux besoins des crédits afférents aux prestations sociales
versées par
l'Etat : 345 millions de francs.
Les autres crédits s'expliquent notamment par la traduction en 2000 des mesures
prises
dans la loi de finances précédente en fraction d'année.
Au titre des mesures d'ajustement et des mesures nouvelles :
2.937,99 millions de
francs.
S'agissant du
titre III
, il convient de signaler les mesures les plus
importantes,
à savoir :
- la mise en oeuvre du dispositif relatif au congé de fin d'activité
(tranche 2000)
: 139,45 millions de francs ;
- la création d'heures supplémentaires d'enseignement au titre de la
réforme des
collèges et des lycées : 257,05 millions de francs ;
- les mesures intéressant la situation des personnels relevant de plans
catégoriels
: 294,49 millions de francs ;
- les mesures catégorielles nouvelles : 860,14 millions de francs,
notamment la
revalorisation du taux de la première heure supplémentaire année (268 millions
de
francs) et l'extension de la hors-classe (262,62 millions de francs) des
personnels
enseignants du second degré.
Il est à noter également :
- le transfert de 200 millions de francs du chapitre 31-92 vers le chapitre
31-93 pour
tenir compte de la situation réelle des dépenses ;
- le regroupement, sur le chapitre 31-97, des crédits correspondant à la
rémunération
des personnels non titulaires précédemment inscrits sur le chapitre
31-93 : 4.209,9
millions de francs.
En ce qui concerne le
titre IV
, la progression du chapitre 43-01
provient notamment
de mesures de parité avec l'enseignement public, soit :
- l'incidence en 2000 de la revalorisation des rémunérations publiques
intervenues en
1999 : 337,29 millions de francs ;
- les mesures relevant de plans catégoriels ou mesures d'alignement : 131,04
millions de
francs ;
- les mesures catégorielles nouvelles : 99,42 millions de francs ;
- un ajustement de crédits au titre des cotisations sociales et du régime
temporaire de
retraite des enseignants des établissements privés : 428 millions de
francs.
2. Des pistes pour réduire les dépenses
L'an dernier,
les travaux de la commission d'enquête sur la situation et la gestion des
personnels de
l'éducation nationale du second degré mettait en avant la nécessité de ne pas se
contenter d'une logique purement quantitative.
Les divers éléments contenus dans le présent rapport montrent malheureusement
que ses
observations demeurent valables :
- d'une part,
le contexte dans lequel évolue le système éducatif français est
profondément modifié en raison de la décrue qui affecte les effectifs des
élèves
:
alors que l'augmentation continue des effectifs scolarisés imposait une
politique de
l'emploi volontariste, l'évolution démographique nouvelle impose un changement
d'attitude ;
- d'autre part,
le gouvernement a procédé à un choix politique contestable
dans son
principe puisqu'il consiste à ne tirer aucune leçon, sur le plan budgétaire, de
la
rente démographique : au contraire, il a décidé de maintenir inchangé le nombre
d'enseignants et, ce faisant, de conforter la logique purement quantitative
qui, depuis
trop longtemps, préside au fonctionnement du système éducatif.
Or, cette logique quantitative conduit à l'impasse. Non seulement elle alimente
la
surenchère budgétaire qui grève les finances publiques en contribuant à
perpétuer un
déficit budgétaire trop important, et à accroître notre dette publique, mais
elle
représente aussi une facilité qui dispense de mettre en oeuvre des réformes de
gestion
d'ordre qualitatif.
Pourtant, l'éducation nationale souffre, non pas d'un manque de moyens, mais
d'un
phénomène de " mal-administration " qui trouve sa
source,
d'une part, dans une gestion insuffisamment rigoureuse de ses moyens, et,
d'autre part,
dans l'illusion qu'elle entretient selon laquelle ses problèmes ne peuvent
trouver qu'une
réponse financière.
Le malaise lycéen encore vif aujourd'hui constitue une caricature de cette
illusion
budgétaire. Alors que les effectifs lycéens diminuent, et continueront de
diminuer, et
que les taux d'encadrement des élèves se sont constamment améliorés depuis
plusieurs
années, les élèves continuent à manifester leur mécontentement.
Aussi, votre rapporteur estime nécessaire de réitérer le constat de la
commission
d'enquête : il n'est que temps de mettre un terme à cette dérive budgétaire
permanente qui, trop souvent, tient lieu de politique de l'éducation. Les
projections
démographiques devraient inciter les gouvernements, quels qu'ils soient, à
utiliser la
rente démographique actuelle.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le jeudi
21 octobre 1999 sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la
commission a
procédé à l'examen du rapport sur les crédits de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie : I. - Enseignement scolaire, sur
le rapport
de M. Jacques-Richard Delong, rapporteur spécial.
M. Jacques-Richard Delong, rapporteur spécial, a déclaré que les moyens
inscrits au
projet de budget de l'enseignement scolaire pour 2000 étaient en hausse de 3,46
%,
dépassant pour la première fois la barre symbolique des 300 milliards.
Or, a-t-il poursuivi, les prévisions relatives aux effectifs d'enfants
scolarisés dans
l'enseignement primaire et dans l'enseignement secondaire dans les années à
venir n'ont
pas varié : après avoir décru de 58.900 élèves à la rentrée 1999, les effectifs
scolarisés devraient de nouveau se contracter de 59.600 élèves à la rentrée
2000. Il
a indiqué qu'était escomptée par ailleurs, dans les dix prochaines années, une
diminution des effectifs de 220.000 élèves dans les écoles et de près de 400.000
élèves dans le second degré.
Dans ce contexte, il s'est interrogé sur les 10 milliards de francs
d'augmentation des
crédits consacrés à l'éducation nationale, jugeant que le maintien des crédits
au
niveau de l'année dernière aurait pu suffire à améliorer les conditions de
l'enseignement.
Il a jugé cette réflexion d'autant plus urgente à mener qu'avec 82 % de crédits
affectés aux dépenses de personnel, le budget de l'enseignement scolaire est un
des
budgets les plus rigides de l'Etat. Puis, il a présenté les principales
orientations de
la politique du Gouvernement.
Il a indiqué que le projet de budget de l'enseignement scolaire pour 2000
reposait sur
trois priorités.
Il a d'abord cité l'augmentation des moyens de l'éducation nationale, qui
intervient
dans un contexte de diminution continue des effectifs scolarisés. Il a par
ailleurs
évoqué la mise en oeuvre du plan de lutte contre la violence, du plan de
relance de la
santé scolaire ainsi que la réforme du système des bourses et la refonte de la
carte
des zones d'éducation prioritaire (ZEP). Puis, il a exposé la troisième
priorité du
Gouvernement qui consiste en la modernisation du système éducatif, avec
notamment la
généralisation de l'enseignement des langues vivantes dans le CM2 et la
poursuite de son
extension dans le CM1 et dans le second degré, ainsi que l'entrée en vigueur de
la
réforme des collèges dès l'année scolaire 1999/2000.
Puis, il a souhaité formuler quatre observations.
Il a d'abord considéré que le budget de l'enseignement scolaire ne pouvait
échapper, au
même titre que les autres budgets, à un effort de maîtrise des dépenses
publiques.
Il a estimé que le projet de budget pour 2000 confortait l'argument discutable
selon
lequel la priorité accordée à l'éducation nationale devait nécessairement se
traduire
par une augmentation des crédits. Il a rappelé que l'essentiel des dotations
budgétaires était consacré aux dépenses de personnel.
Indiquant que le projet de budget prévoyait de nouvelles créations d'emplois,
il a
affirmé qu'il était impossible d'affirmer que l'effort consenti en faveur de
l'éducation nationale depuis plusieurs années n'avait été que relatif, aucun
autre
département ministériel n'ayant connu une évolution aussi favorable. Il a
estimé ce
constat corroboré par deux éléments, citant d'une part, les études comparatives
internationales, qui indiquent que les pays les mieux classés pour les
performances
scolaires de leurs élèves ne sont pas ceux qui dépensent le plus, et, d'autre
part, les
manifestations actuelles des lycéens, observant qu'elles tendaient à prouver
que c'est
bien la gestion qui est en cause, et non les moyens, puisque ceux-ci augmentent
sans que
diminue le mécontentement des lycéens. Ce constat, a-t-il rappelé, a été
confirmé
par les travaux de la commission d'enquête créée par la Haute Assemblée et
portant sur
la situation et la gestion des personnels de l'éducation nationale. Il a
souligné que
celle-ci avait évoqué la dérive budgétaire du budget de l'éducation nationale et
constaté que la décroissance démographique n'avait pas d'incidences
budgétaires. Il a
cité comme exemple la création annoncée de 5.000 postes d'aides-éducateurs
supplémentaires qui viendront s'ajouter aux 60.000 déjà existants dans
l'éducation
nationale. Il a jugé que cette mesure risquait de contribuer à accroître la
rigidité
du budget et à engager les finances de l'Etat sur une période beaucoup plus
longue que
prévue, étant donné les incertitudes qui pèsent sur l'avenir des jeunes ainsi
recrutés à l'issue de leur contrat de cinq ans. Il a considéré qu'il fallait
encore
voir dans cette décision le recours, irréfléchi en termes financiers, à la
logique
quantitative, puisqu'au total, le coût des 65.000 aides-éducateurs, pour le
seul budget
de l'enseignement scolaire, s'élèverait en 2000 à 1.078 millions de francs.
Par ailleurs, il s'est inquiété des tergiversations de la politique
gouvernementale
concernant les heures supplémentaires. Puis, il a rappelé l'importance de
l'équipement
informatique et des infrastructures de communication des établissements, qui
s'inscrivent
dans le cadre d'un plan triennal de développement de l'information et de la
communication
dans l'enseignement. Il a observé que la mise à niveau des parcs de matériel
était un
impératif. Il a déclaré que le ministère avait réalisé une application
nationale en
ligne qui permettra, à partir d'octobre 1999, d'actualiser deux fois par an
tous les
chiffres concernant l'état des parcs informatiques, des réseaux internes et des
connexions à Internet des écoles, collèges et lycées.
Par ailleurs, il a observé que la connexion à Internet devait être développée.
Il a
déclaré que d'après les informations fournies par le Gouvernement, plus de la
moitié
des écoles accéderait à l'Internet à la rentrée 2000. Il a indiqué que dans les
lycées et collèges la réalisation des connexions à Internet était plus avancée
et
progressait plus régulièrement. Il s'est félicité de constater que les
modalités de
financement avaient été clarifiées, évoquant le fonds de soutien aux
collectivités
locales doté de 500 millions de francs, qui est opérationnel depuis le début du
mois de
novembre 1998 et qui est ouvert jusqu'au 31 décembre 2000 pour des prêts dont
la durée
est limitée à douze ans. Il a regretté que le fonds ne soit doté que de 500
millions
de francs alors que le financement de l'achat du matériel, du raccordement des
écoles à
Internet et surtout, du budget de fonctionnement est évalué à 15 milliards de
francs,
les collectivités locales devant fournir l'essentiel de l'effort financier.
Enfin, il a regretté que la réforme des lycées ne soit pas réalisée à moyens
constants. Il a annoncé que cette réforme s'appliquait à partir de la rentrée
1999 en
classe de seconde et que les textes réglementaires concernant l'organisation et
les
horaires des classes de seconde, première et terminale avaient été fixés par
deux
arrêtés du 18 mars 1999, prévoyant une application de la réforme dans ces trois
classes respectivement à compter des rentrées 1999, 2000 et 2001
Puis il a évoqué les grands principes de la réforme en classe de seconde. Il
s'est
insurgé contre le choix ouvert de la série au baccalauréat, considérant que le
rôle
de l'éducation nationale n'est pas de consulter le bon vouloir de ses élèves.
Il a
évoqué la réduction des horaires d'enseignement, la moyenne horaire se situant
autour
de 27 heures par semaine, la mise en place d'un dispositif d'accompagnement,
qu'il a
approuvée, et l'introduction de nouveaux enseignements, notamment un
enseignement
d'éducation civique, juridique et social. Il a considéré que cette réforme
aurait pu
être effectuée par redéploiement de crédits, déplorant que trois mesures
nouvelles
affectent le projet de budget 2000, pour un montant total de 105,36 millions de
francs. Il
a déclaré que ces augmentations nettes de crédits étaient en totale
contradiction avec
les orientations préconisées dans le cadre des travaux de la commission
d'enquête sur
la situation et les modalités de la gestion de personnels de l'éducation
nationale, et a
donc proposé à la commission de repousser les crédits de l'enseignement
scolaire.
Un débat s'est alors engagé, auxquels ont participé MM. Maurice Blin,
Jean-Pierre
Demerliat et Jacques Pelletier.
M. Maurice Blin a estimé souhaitable de demander au ministre de l'éducation
nationale,
de la recherche et de la technologie si la baisse des effectifs conjuguée à une
augmentation du budget se traduisait par une amélioration qualitative de
l'enseignement.
Il a considéré qu'il serait logique de constater une amélioration progressive
des
résultats, évoquant l'importance de la perfectibilité et de l'efficacité de
l'enseignement. Rappelant qu'il avait longtemps enseigné, il a affirmé que les
enfants
d'aujourd'hui étaient plus difficiles à gérer qu'autrefois, lorsque les familles
assumaient convenablement leur tâche éducative. Il a estimé que l'éducation
nationale
ne pouvait se substituer aux familles. Enfin, il a soulevé la question de la
responsabilité des proviseurs, se demandant si celle-ci avait été accrue, et,
le cas
échéant, si les proviseurs avaient eu les moyens d'exercer effectivement ces
nouvelles
responsabilités. Il a enfin rappelé le projet d'installer un ordinateur dans
chaque
classe, et regretté que cet objectif ne soit pas encore atteint.
En réponse à M. Maurice Blin, le rapporteur spécial a jugé souhaitable de
développer
la responsabilité des gestionnaires, recommandant que dans la chaîne
hiérarchique,
l'autorité soit attribuée proportionnellement aux responsabilités.
Il a évoqué l'attitude des parents d'élèves, observant que tous n'étaient pas
indifférents aux questions relatives au travail et à la discipline. Il a fait
état de
la difficulté de maintenir celle-ci alors que les élèves sont scolarisés de
plus en
plus longtemps, en moyenne jusqu'à 19 ans, alors qu'autrefois on s'arrêtait au
certificat d'études vers 12 ans.
Il a regretté que les associations de parents d'élèves, qui pourraient jouer un
rôle
important, ne responsabilisent pas suffisamment leurs adhérents, soulignant
qu'il leur
incombait de convaincre les parents de leur responsabilité quant à la morale et
à la
conduite de leurs enfants.
M. Jean-Pierre Demerliat a estimé naturel que l'éducation nationale constitue
le premier
budget de la Nation, le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et
de la
technologie ne devant pas être soumis à la rigueur budgétaire qui s'impose pour
les
autres budgets de l'Etat.
Il a déclaré ne pas partager le point de vue du rapporteur spécial sur le
mal-être des
jeunes, évoquant l'ambiance " bon-enfant " qui règne dans les
manifestations.
Il a jugé qu'il n'était pas certain que les conditions de travail soient
responsables de
ces manifestations, préférant invoquer une certaine peur de l'avenir et les
difficultés
d'insertion dans la société. Il a fait remarquer que les progrès du marché de
l'emploi
semblaient apaiser les élèves.
M. Jacques-Richard Delong, rapporteur spécial, a répondu à M. Jean-Pierre
Demerliat, en
estimant que ses propos relevaient davantage du constat. Il a considéré qu'ils
partageaient le même souci concernant le personnel enseignant, observant qu'il
était
capital de ne pas s'en désolidariser.
M. Jacques Pelletier s'est interrogé sur l'offre d'enseignement en milieu
rural, et a
souhaité connaître le nombre d'élèves qui connaissaient de sérieuses
difficultés en
classe de 6e.
M. Jacques-Richard Delong, rapporteur spécial, a exprimé son intérêt pour
l'enseignement scolaire en milieu rural et a manifesté sa préoccupation au
sujet des
classes uniques. Il a observé qu'il convenait de prendre en considération trois
aspects
: l'aménagement du territoire, l'éducation nationale et la politique locale.
Il a déclaré ne pas être partisan des classes uniques, estimant que trois
classes au
minimum étaient nécessaires pour assurer un bon niveau d'enseignement.
Il a évoqué les collèges ruraux dont les effectifs sont souvent inférieurs à 200
élèves et parfois même à 100 élèves, notamment dans certains départements du
Centre.
Il a préconisé un jumelage de ces collèges, le jugeant préférable à un
regroupement
et il a déclaré avoir fait part de son sentiment à ce sujet à Mme Ségolène
Royal, ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire, qui s'est montrée
d'accord
avec lui.
Evoquant le taux de redoublement, il a indiqué qu'il avait augmenté à partir de
1985,
et qu'il baissait depuis 1992. Il a précisé qu'il fallait cependant tenir
compte des
instructions faites aux établissements par le ministre de l'éducation
nationale, de la
recherche et de la technologie en vue de diminuer le nombre des redoublements.
Il a
estimé qu'il s'agissait d'une erreur.
A l'issue de ce débat, et avant de consulter la commission sur la proposition du
rapporteur spécial, M. Alain Lambert, président, a souhaité faire part des
principes
qui, à son avis, pouvaient guider la commission dans son jugement sur les
crédits.
Il a rappelé la nécessité, fréquemment invoquée, de revaloriser le rôle du
Parlement. Il a déclaré que le vote du budget de l'Etat constituait un des
temps forts
du contrôle du Parlement à l'égard du Gouvernement. En particulier, il a
considéré
que le Sénat, dépourvu du pouvoir de censure, devait faire du débat budgétaire
une
occasion de porter un jugement sur l'ensemble de la politique du Gouvernement.
Pour cette
raison, il a estimé que l'appréciation des parlementaires ne pouvait se limiter
à
l'analyse arithmétique des crédits proposés en loi de finances. Rappelant qu'au
cours
des années passées, il avait demandé à la commission d'adopter le projet de loi
de
finances après un travail sur les dépenses, il a déclaré qu'il était aujourd'hui
nécessaire d'interpeller le Gouvernement au sujet des prélèvements résultant à
la
fois du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la
sécurité
sociale.
L'objectif est d'éclairer la Nation en fournissant un travail de mise en
perspective,
a-t-il déclaré. Il a rappelé que l'excès de prélèvements obligatoires n'était
que
la contrepartie de dépenses mal maîtrisées. Il a déploré que le Gouvernement
ait peu
entendu le Sénat au cours des deux derniers exercices, et a considéré qu'il
convenait
de renouveler le message.
Déplorant l'absence de prise en compte par le Gouvernement des recommandations
de la
commission d'enquête sur la situation et la gestion des personnels de
l'éducation
nationale, il a soutenu la proposition de M. Jacques-Richard Delong, rapporteur
spécial,
de rejeter le budget de l'enseignement scolaire.
Il a précisé que cette position constituerait un appel au Gouvernement à mieux
gérer
l'enseignement scolaire selon les recommandations de la Haute Assemblée.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de proposer au Sénat de rejeter
les
crédits du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie :
I. Enseignement scolaire.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les crédits du
budget de l'enseignement scolaire ont été majorés, à titre non reconductible,
de
4.285.000
francs.
Ce surplus profite au
chapitre 43-80 Interventions diverses
; il
est réparti
de la façon suivante :
- l'article 10 (Ecoles : crédits déconcentrés) est majoré de
115.000 francs ;
-
l'article 30 (Ecoles : crédits non déconcentrés) est abondé de
1.206 millions de francs ;
-
l'article 40 (Lycées et collèges : crédits déconcentrés) est
abondé de
60.000 francs ;
-
l'article 50 (Lycées et collèges : crédits non déconcentrés) est
abondé de 2,57 millions de francs ;
- l'article 80 (Administration générale et inspection) est majoré de 334.000
francs.
1
La dépense intérieure d'éducation représente toutes les dépenses effectuées par
l'ensemble des agents économiques, administrations centrales ou locales,
entreprises et
ménages, pour les activités d'éducation en métropole : activités
d'enseignement
scolaire et extra-scolaire de tous niveaux, activités visant à organiser le
système
d'enseignement (administration générale, orientation, recherche sur l'éducation,
documentation pédagogique, rémunération du personnel d'éducation en formation),
activités destinées à favoriser la fréquentation des établissements scolaires
(transports scolaires, cantines et internats, médecine scolaire), et les
dépenses
demandées par les institutions (livres, fournitures, habillement
spécifique....).
La dépense globale d'éducation représente les dépenses effectuées en métropole,
dans
les DOM-TOM et à l'étranger par l'ensemble des agents économiques,
administrations
publiques centrales et locales, entreprises et ménages, pour les activités
d'éducation.