Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 12 : Economie, finances et industrie : industrie
CLOUET (Jean), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 12 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 368 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
LA FUSION DES CRÉDITS DE L'INDUSTRIE DANS LE FASCICULE BUDGÉTAIRE DE L'ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE- I. DES MOUVEMENTS BUDGÉTAIRES TRÈS IMPORTANTS EN EXÉCUTION
- II. LES CRÉDITS DE L'INDUSTRIE POUR 2000
- CHAPITRE II
-
LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE
- I. LA REMISE À PLAT DE LA POLITIQUE DE MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE ET DE PROMOTION DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
- II. UNE FILIÈRE NUCLÉAIRE À CONFORTER
- III. DES OPÉRATEURS ÉNERGÉTIQUES À RENFORCER DANS LE NOUVEAU CONTEXTE CONCURRENTIEL
- IV. L'ACCOMPAGNEMENT DU DÉCLIN CHARBONNIER
- V. LA DIMINUTION DES CRÉDITS DU FONDS DE SOUTIEN AUX HYDROCARBURES
- CHAPITRE III
-
LA POLITIQUE INDUSTRIELLE
- I. LA SITUATION DE L'INDUSTRIE
- II. LA RECHERCHE INDUSTRIELLE ET L'INNOVATION
- III. UN SOUTIEN AUX PMI CONFORTÉ
- IV. LES RESTRUCTURATIONS ET LA RECONVERSION
- V. LES NORMES ET LA QUALITE
- VI. LES CRÉDITS DE LA POSTE ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 12
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
II. - INDUSTRIE
Rapporteur spécial
: M. Jean CLOUET
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
A titre
liminaire,
il convient de s'élever contre la disparition du fascicule
budgétaire " industrie "
qui témoigne
symboliquement du peu d'importance que le gouvernement accorde à
l'action industrielle et à l'avenir industriel de notre pays.
Les crédits consacrés à l'industrie qui ont pu être
mis en évidence dans le " bleu " désormais unique du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie,
appellent les observations suivantes :
Un effort à conforter de calibrage plus rigoureux des besoins de
crédits
Les dotations des chapitres budgétaires consacrés à
l'industrie du fascicule de l'économie et des finances traduisent un
souci accru de se rapprocher des besoins réels, ce dont votre rapporteur
se réjouit. Il convient toutefois d'aller plus loin, si l'on en croit le
montant important des reports de crédits qui ont lieu d'un budget
à l'autre.
En effet, il faut rappeler que le montant des crédits réellement
disponibles pour l'industrie en cours d'année excède
généralement très largement celui qui est voté par
le Parlement en loi de finances initiale, compte tenu, d'une part, d'un
transfert important de crédits au profit du CEA en provenance du
ministère de la défense (7 099 millions de francs en
1998), d'autre part, du montant important des reports de crédits sur des
chapitres dont les taux de consommation sont erratiques (et surtout
imprévisibles), et, enfin, des crédits généralement
importants ouverts en loi de finances rectificative au profit, le plus souvent,
de la construction navale.
Votre rapporteur s'élève par principe contre des reports de
crédits excessifs ou l'ouverture de crédits très
importants en loi de finances rectificative, surtout lorsque ces pratiques
deviennent la norme.
Pour le budget de l'industrie, les
reports
de crédits
, qui
se sont élevés à
1 644 millions de francs
en 1998, portent principalement sur les chapitres 64-93
"
équipement naval
", 64-96 "
restructurations
industrielles
" et 62-01 "
reconversion
". S'il est
vrai que la consommation des crédits de ces chapitres est très
difficile à anticiper, le seul fait que les reports se perpétuent
d'année en année prouve qu'ils sont probablement trop
dotés.
Le gouvernement en a tenu compte cette année puisque les
crédits du chapitre 64-96
(qui incluent désormais les
crédits de reconversion)
sont contractés de 27 % dans le
budget pour 2000, ce dont votre rapporteur se félicite.
Il en est de
même pour les crédits du Fonds de soutien aux hydrocarbures qui
sont diminués de 46 % afin de tenir compte des importants reports
qui avaient traditionnellement lieu d'une année sur l'autre sur le
compte d'affectation spéciale n° 902-12
budgétisé l'année dernière.
S'agissant des ouvertures de crédits en cours d'année, la loi de
finances rectificative pour 1998 a ouvert
2 493,2 millions de
francs de crédits nouveaux
au profit du budget de l'industrie, dont
2 476 millions de francssont venus alimenter le chapitre 64-93
" équipement naval - interventions " pour financer des aides
à de nouvelles commandes passées aux Chantiers de l'Atlantique et
des aides complémentaires pour couvrir une dérive sur le
coût de contrats des Chantiers du Havre.
Quelle que soit la justification de ces crédits, la pratique de
l'ouverture d'enveloppes importantes de crédits en loi de finances
rectificative est une entorse à l'annualité budgétaire
dès lors qu'elle a pour objet, non pas de compléter une enveloppe
de crédits trop étroite pour l'année en cours, mais
d'anticiper des besoins sur l'exercice suivant et se traduisent par
d'importants reports.
On peut se féliciter à cet égard que le gouvernement ait
décidé d'accroître sensiblement cette année les
dotations du chapitre 64-93 afin de mieux les faire correspondre avec les
besoins réels de l'industrie navale.
Des efforts de sincérité budgétaire occultés
par la grande volatilité du périmètre du budget de
l'industrie
Le gouvernement procède dans le budget de l'industrie pour 2000 à
deux budgétisations significatives.
Sont budgétisés pour un montant de 497,5 millions de francs
les crédits de la Direction de la sécurité des
installations nucléaires (DSIN) sur le chapitre 57-13
" études ". La DSIN était jusqu'à présent
financée par un fonds de concours alimenté par les redevances
perçues sur les exploitants d'installations nucléaires de base
à l'occasion des contrôles et des inspections que
requièrent leur activité (soit 477 millions de francs en
1998 et 467 millions de francs en 1999).
Parallèlement, l'article 24 du projet de loi de finances pour 2000
propose de substituer aux redevances sur les installations nucléaires de
base une nouvelle taxe dont le produit, estimé à
829 millions de francs pour 2000, viendrait abonder les recettes de l'Etat.
Cette budgétisation procède de la volonté de
régulariser la procédure des fonds de concours, à laquelle
il est trop souvent recouru abusivement.
Par ailleurs, les crédits de 5 des 18 centres techniques industriels
sont inscrits au budget pour 2000, pour un montant de 247 millions de
francs. Ces centres étaient jusqu'à présent
financés par des redevances.
On rappelle que la fusion des crédits de personnel et de fonctionnement
du Secrétariat d'Etat à l'industrie avec ceux des charges
communes du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie en 1999, a fait disparaître l'essentiel des postes de
personnel et de fonctionnement du titre III qui faisaient
- abusivement - l'objet de financements par voie de fonds de
concours, pour des montants proches ou supérieurs au milliard de francs.
Au total, seuls les crédits du fonds de concours
" préfinancement OTAN " continueront d'être
rattachés au chapitre 37-61 du budget de l'économie, des finances
et de l'industrie, pour un montant prévisionnel de 265 millions de
francs, après 270 millions de francs en 1999 et 297 millions
de francs en 1998.
Ces efforts de transparence sont toutefois occultés par les
très importantes restructurations budgétaires qui interviennent
chaque année, et qui rendent très ardue la comparaison des
crédits consacrés à l'industrie d'une année sur
l'autre.
Les agrégats du budget de l'industrie ont en effet subi des
modifications de nomenclature budgétaire qui en compliquent la lecture
à l'extrême et rendent impossibles les analyses sur longues
séries.
A titre d'exemple, les crédits consacrés à la formation
des administrateurs des postes et télécommunications sont
désormais rattachés au chapitre 43-01 "
actions
d'incitation et de formation
" et non plus sur le chapitre 36-40
"
enseignement supérieur des postes et
télécommunications
", sans que la logique apparaisse
clairement.
Les crédits destinés aux travaux de sécurité dans
les mines sont cette année inscrits dans un chapitre 57-91 nouveau
rattaché à un des agrégats de l'industrie et non plus sur
le chapitre 57-90 "
Équipements administratifs et
techniques
" rattaché à l'agrégat
" Administration générale et dotations communes ".
Les crédits de fonctionnement du Groupe des écoles de
télécommunications (autrefois inscrits sur le chapitre 36-40
mentionné plus haut), des Ecoles nationales des mines (autrefois
inscrits sur le chapitre 36-70 "
écoles nationales des
mines
") et de l'Agence nationale des fréquences (anciennement
inscrits au chapitre 36-20 "
ANF
") sont désormais
rattachés au chapitre 36-10 intitulé sommairement
"
subventions de fonctionnement
" sur lequel figurent en vrac
les subventions de fonctionnement octroyées par le Secrétariat
d'Etat à l'industrie et des crédits du ministère de
l'économie et des finances (crédits de l'Agence nationale pour
l'indemnisation des Français d'outre, de l'Institut national de la
consommation...).
Enfin, on peut s'interroger sur la motivation qui a conduit à rattacher
à l'agrégat " Actions sur l'environnement des entreprises et
modernisation des PMI " certains des crédits destinés aux
écoles des mines, pour un montant de 40 millions de francs
(chapitre 37-90), alors qu'un certain nombre de crédits de
fonctionnement destinés aux mêmes écoles restent
rattachés à l'agrégat " Administration
générale et dotations communes ".
Il reste à espérer que le périmètre
budgétaire des crédits consacrés à l'industrie et
leur nomenclature se figeront à ce stade pour les années
ultérieures, afin de permettre des comparaisons sur longue
période.
Pour une plus grande sélectivité dans l'attribution des aides
aux entreprises et un renforcement du contrôle
Le sujet des aides publiques aux entreprises a fait l'objet de critiques
sévères ces derniers mois. Ainsi, un article récent de la
presse économique faisait état de 170 milliards de francs
versés aux entreprises en 1998, de façon opaque et
cloisonnée, et hors de tout véritable contrôle.
Au sein du budget de l'industrie, il est possible d'identifier une
demi-douzaine de chapitres comportant des aides aux entreprises. Bien
sûr, toutes ces aides ne sauraient être mises sur le même
plan ; certaines sont attribuées dans le cadre d'un processus de
développement, de modernisation ou de certification, d'autres sont
destinées à favoriser les programmes de recherche des entreprises
et la diffusion de l'innovation dans les PMI, d'autres enfin sont
accordées dans le cadre d'une restructuration ou d'un programme de
soutien spécifique à un secteur industriel en
difficulté :
- certains articles du chapitre 44-80 regroupent les subventions
destinées à financer des actions de soutien à l'industrie
au travers d'organismes sous tutelle assurant une mission
d'intérêt général (création d'entreprise,
développement de la productique, création industrielle,
prévention des risques industriels) ou d'initiatives prenant la forme
d'actions collectives ; ils sont dotés de 109,8 millions de
francs dans le budget pour 2000 ;
- de même, les 365 millions de francs des chapitres 44-93 et 64-94 ont
pour objet de promouvoir la qualité dans les entreprises et le
développement de la normalisation, de la certification et de la
métrologie ;
- le chapitre 64-92, doté de 703 millions de francs en
crédits de paiement dans le budget pour 2000 après
656 millions de francs en 1999 (+ 7,2 %), est destiné,
d'une part, à favoriser la diffusion des techniques au sein des petites
et moyennes industries à travers la procédure ATOUT (pour
174 millions de francs), et, d'autre part, à co-financer des
projets de développement des PMI dans le cadre des nouveaux contrats de
plan Etat-Régions 2000-2006 (pour 529 millions de francs) ;
cette dernière enveloppe de crédits mettra l'accent sur
l'investissement immatériel, la diffusion des technologies et des usages
des nouveaux outils d'information et de communication ;
- le chapitre 64-93, doté de 1 287 millions de francs en
crédits de paiement dans le budget pour 2000, regroupe les
crédits destinés à restaurer la
compétitivité des chantiers navals ;
- le chapitre 64-96, doté de 256 millions de francs, regroupe les
crédits destinés à faciliter la restructuration
d'entreprises en difficulté, notamment au travers des crédits
gérés par le Comité interministériel de
restructuration industrielle (CIRI) et par le fonds d'industrialisation de la
Lorraine (FIL), et la restructuration de zones industrielles
particulièrement affectées (notamment au travers des
crédits du Fonds d'industrialisation des bassins miniers) ;
- le chapitre 66-01, doté de 1 723 millions de francs, recense les
crédits destinés au développement de la recherche
industrielle (grands programmes interministériels, grands programmes
européens de coopération EUREKA et MEDEA, actions de
développement de la filière électronique) ;
- le chapitre 66-02, doté de 673,5 millions de francs, regroupe les
dotations du Secrétariat d'Etat à l'industrie à l'ANVAR,
consolidant sa capacité d'intervention en faveur de l'innovation
à 1 400 millions de francs.
Le montant global des aides distribuées par le Secrétariat d'Etat
à l'industrie, soit directement, soit de façon
intermédiée, s'élève ainsi à
5 843 millions de francs en dépenses ordinaires et
crédits de paiement dans le budget pour 2000. Si l'on ajoute à ce
montant la subvention de Charbonnages de France et celle de la Poste, on
parvient à un total de 10 583 millions de francs.
Le Secrétariat d'Etat à l'industrie est quant à lui
résolu à réformer le dispositif des aides aux entreprises
afin d'une part, de transformer les subventions en avances remboursables dans
toute la mesure du possible, et, d'autre part, de simplifier les
procédures régionales d'examen et d'octroi des aides :
l'année 2000 verra ainsi se généraliser la mise en place
des contrats de développement, appelés à intégrer
l'ensemble des aides directes accordées par le Secrétariat d'Etat
à l'industrie à une même entreprise.
Par ailleurs, il s'est donné pour objectif de mieux contrôler
l'utilisation des aides qui sont attribuées. L'élaboration
d'indicateurs dans le fascicule budgétaire pour 2000 a ainsi pour objet
de permettre un meilleur suivi par le Parlement des crédits du
département ministériel, ce dont il convient de se réjouir.
Votre rapporteur restera évidemment très attentif au
problème des aides, de leurs critères d'attribution et de leur
contrôle. Il considère pour sa part que, pour éviter les
effets d'aubaine, les aides doivent être concentrées sur l'amont
du processus industriel, et destinées à rendre possible un
processus d'innovation que l'entreprise n'aurait pas mené à bien
sans l'aide de l'Etat. Celui-ci jouerait ainsi pleinement son rôle de
catalyseur et de visionnaire, censé remédier à la
" myopie " des marchés en traçant le chemin à
long terme.
Un effort louable en faveur de l'enseignement
Les crédits en faveur des écoles du groupe des écoles de
télécommunication (GET) et des écoles des mines sont en
progression soutenue, traduisant la priorité de l'Etat pour
l'investissement éducatif. Ils représentent 5,54 % du budget
total de l'industrie.
Les écoles des mines bénéficient ainsi de 12
créations d'emplois et d'une progression de leurs crédits
d'investissement de 8,6 % (5 MF).
Au delà des moyens attribués pour mettre en oeuvre le nouveau
cadre de gestion de ses personnels, le Groupe des écoles des
télécommunications (GET) se voit accorder les moyens
d'intégrer des équipes de recherche d'intérêt
général du Centre national d'études de
télécommunications (26 chercheurs) conduisant ainsi à
renforcer en son sein la synergie entre l'enseignement et la recherche, soit
34,5 millions de francs supplémentaires. Cette décision fait
suite à un rapport particulier de la Cour des comptes relatif aux
comptes et à la gestion du CNET envoyé au président de la
commission des finances le 7 octobre dernier et qui observait qu'à la
suite des restructurations qui touchaient les activités de recherche
publique, une centaine de chercheurs du CNET devaient trouver refuge dans des
organismes publics divers (CNRS, GET, CEA).
SUPELEC et l'ENSCI voient leur subvention de fonctionnement progresser de
l'ordre de 4 % leur permettant ainsi de renouveler leurs
équipements pédagogiques.
Le Secrétariat d'Etat à l'industrie s'est fixé pour
objectifs d'adapter le contenu de la formation à l'évolution de
l'attente des entreprises, de développer des coopérations entre
les écoles et le tissu industriel (développement des incubateurs
d'entreprises suite à la loi sur la recherche et l'innovation de juin
1999) et de susciter chez les étudiants le goût d'entreprendre et
d'innover. La mise en oeuvre de ces actions s'est notamment traduite par
l'élaboration d'une charte de la qualité à laquelle sont
appelées à adhérer l'ensemble des écoles.
La nécessité pour la Poste d'améliorer sa
comptabilité analytique
La Poste bénéficie dans le projet de budget pour 2000 d'une
dotation de 1.900 millions de francs au titre de l'aide au transport de la
presse, en hausse de 50 millions de francs par rapport à 1999,
conformément au contrat de plan signé entre l'Etat et la Poste
pour la période 1998-2001.
A l'instar de notre collègue Gérard Larcher, on peut regretter
que la transposition de la directive postale du 15 décembre 1997 n'ait
pas fait l'objet d'une véritable loi d'orientation postale qui aurait pu
fixer un cadre ambitieux d'évolution du service public, même si la
détermination du périmètre du service universel postal
telle que fixée par la loi correspond au souhait formulé par le
Sénat (envois postaux d'un poids inférieur ou égal
à 2kg, colis postaux jusqu'à 20kg, envois recommandés,
envois à valeur déclarée).
On observera en effet que l'enjeu n'était pas tant de transposer la
directive de 1997 que de préparer La Poste au véritable choc
concurrentiel qui aura lieu en 2003 avec l'ouverture plus large des monopoles
postaux à la concurrence. Il faut toutefois rappeler que le retard en
matière de réglementation postale tient aussi aux lenteurs de
l'administration bruxelloise qui n'a toujours pas élaboré de
proposition en vue de l'achèvement du marché intérieur des
services postaux.
Enfin, votre rapporteur se doit de rappeler la nécessité pour la
Poste d'adopter une comptabilité analytique plus rigoureuse, afin de
distinguer les charges qui se rapportent aux services financiers de celles qui
sont liées au service public postal. Cet effort n'a pas encore
été mené à son terme par l'opérateur public,
si l'on en croît le rapport de Gérard Larcher, et reste
indispensable pour mettre fin à toute polémique sur le
subventionnement des services financiers de la Poste par les missions de
service public.
La question des ressources du Commissariat à l'énergie
atomique
Comme l'année dernière, votre rapporteur appelle l'attention du
gouvernement sur les risques que fait courir au patrimoine industriel de
CEA-Industrie le calibrage insuffisant des dotations budgétaires
accordées à l'établissement public au regard de ses
besoins en matière d'assainissement.
En effet, selon la Cour des comptes qui a consacré un chapitre de son
dernier rapport aux pratiques des entreprises du secteur nucléaire en
matière de couverture des dépenses futures, le CEA devra financer
sur les trente ans à venir plus de 40 milliards de francs pour le
démantèlement de ses installations et le traitement,
l'entreposage et le stockage des déchets qu'il produit. Or,
l'établissement n'a pas prévu le financement de ces charges sur
son exploitation comme en témoigne l'absence quasi-totale de provisions
à son bilan. L'assainissement des installations civiles, qui
représente selon les années, entre 400 et 800 millions de
francs par an, était entièrement financé, jusqu'en 1993,
sur la subvention de l'Etat au CEA.
Or, à la veille de l'expiration de la convention d'assainissement qui
prévoit une participation d'EDF et de la Cogéma au financement de
ces actions, les partenaires industriels du CEA ont fait part de leur
volonté de diminuer leur contribution financière. A défaut
de trouver un financement spécifique en accord avec les pouvoirs
publics, le CEA se verrait donc obligé de trouver dans ses ressources
internes et dans la cession d'actifs industriels du CEA-Industrie le
complément de ressources nécessaire pour faire face à ses
besoins.
Votre rapporteur s'élève contre une telle pratique qui peut
entraîner des conséquences sur la poursuite de programmes
menés en commun, ainsi que, plus généralement, sur le
rôle de l'Etat dans la filière nucléaire et rappelle que le
rapport de la Cour des comptes observe que l'utilisation de ce patrimoine se
heurte à des obstacles de nature fiscale et juridique. Si l'utilisation
du patrimoine du CEA devait être confirmée, le traitement
comptable des charges d'assainissement devrait être modifié afin
de faire apparaître des provisions.
Enfin, la situation du CEA pourrait de surcroît être
fragilisée par le poids accru des redevances qu'il devra acquitter au
titre du contrôle des installations nucléaires de base qu'il
exploite. Comme indiqué plus haut, l'article 24 du projet de loi de
finances prévoit en effet de refondre totalement le régime de ces
redevances, ce qui, selon les estimations de l'opérateur public,
pourrait se traduire par un complément de charges compris entre 12,8 et
100 millions de francs.
Une décision qui s'impose : la construction d'une tête de
série du réacteur EPR
La phase d'optimisation du projet EPR (European Pressurized Water Reactor) qui
avait pour but d'accroître la compétitivité de ce
réacteur, est désormais achevée. La phase suivante
consiste à construire un prototype afin de valider la construction d'un
tel réacteur à plus grande échelle.
Votre rapporteur considère qu'une telle décision ne doit pas
être différée, afin, d'une part, de disposer du temps
nécessaire pour procéder aux tests et aux études
indispensables avant sa généralisation, d'autre part, de
maintenir le niveau de nos compétences et de notre expertise en ce
domaine, et, enfin, comme le souligne Framatome, de disposer d'une vitrine
à l'exportation.
En effet, quels que soient la sensibilité de l'opinion publique, le
degré de compétitivité des énergies de
substitution, et la durée de vie des centrales actuelles,
l'électricité d'origine nucléaire demeure un
élément indispensable de notre indépendance
énergétique, et, il ne faut pas l'oublier, contribue à la
lutte contre l'effet de serre. L'enjeu aujourd'hui n'est pas de relancer le
programme nucléaire mais de disposer des compétences suffisantes
pour pouvoir en temps utile renouveler notre parc de centrales.
Or, la fiabilité et la sûreté des centrales
nucléaires - ainsi évidemment, que la résolution de
la question des déchets nucléaires - conditionne plus que
jamais l'acceptabilité de cette énergie par les citoyens. A cet
égard, l'EPR semble présenter toutes les garanties de
sûreté souhaitées ; il permet en outre une très
grande souplesse dans l'utilisation de nouveaux combustibles ; il est
enfin moins consommateur de combustibles et capable de fournir un kW à
un prix très compétitif grâce à une optimisation des
systèmes, des composants et des dimensionnements des bâtiments.
Le lancement d'un tête de série pour l'EPR n'est évidemment
pas incompatible avec le renforcement de la part des énergies
renouvelables dans le bilan énergétique de la France, ni avec la
relance de la politique d'utilisation rationnelle de l'énergie.
L'urgence de la transposition de la directive sur le marché
intérieur de l'électricité
Le processus en cours de transposition de la directive sur le marché
intérieur de l'électricité appelle les remarques suivantes.
Tout d'abord, le retard pris par le gouvernement dans la transposition de la
directive - dont les dispositions auraient du être
intégrées dans notre droit national avant le 19 février
1999 - expose EDF à des mesures de rétorsion de la part de
ses concurrents excédés de voir l'opérateur public
intervenir sur leurs marchés alors que la réciproque n'est pas
encore possible ; sans parler d'une mise en demeure de la part de la
Commission européenne, qui ne pourrait que ternir l'image de la France
déjà bien écornée aux yeux de ses partenaires
européens.
Ensuite, on peut regretter que le gouvernement ait retenu une approche
a
minima
de l'ouverture du marché électrique à la
concurrence - 26 % de la production d'électricité sera
ouverte à la concurrence alors que les deux-tiers du marché
européen sont déjà libéralisés - comme
le Portugal et la Grèce et à la différence de l'Allemagne,
de l'Italie ou de l'Espagne qui sont allés plus loin que ce que la
directive requiert.
En adoptant cette vision minimaliste et protectionniste, le gouvernement
espère pouvoir mener la paradoxale tâche de se conformer aux
obligations européennes en matière de concurrence tout en restant
fidèle à la loi de nationalisation du 8 avril 1946 et à
son corollaire, le quasi-monopole d'EDF. Ainsi fait-il naître le risque
de fragiliser la position de l'opérateur public, menacé par la
clause de réciprocité et les nouvelles entraves dont le texte le
ligote.
Tout au plus cette excessive prudence permet-elle de prédire, sans
risque excessif de se tromper, que le Parlement sera amené à
légiférer de nouveau sur le sujet de la libéralisation du
marché électrique dans un proche avenir pour répondre
à la légitime attente des consommateurs. N'oublions pas en effet,
comme le rappelle excellemment notre collègue Henri Revol dans son
rapport sur le projet de loi relatif à la modernisation et au
développement du service public de l'électricité, que
l'institution d'un marché de l'électricité actif, dans
lequel se rencontrent l'offre et la demande, est la condition nécessaire
de la baisse du prix de l'électricité et de l'accroissement de la
qualité et de la variété de l'offre.
Il est par ailleurs permis de s'interroger sur la motivation qui a
poussé le gouvernement à proposer d'étendre le statut
national électrique et gazier, dit statut des " IEG ",
à tous les nouveaux opérateurs. Il convient en effet de rappeler
que le régime de retraite prévu par ce statut est financé
par une " cotisation ouvrière " fixée à
7,85 % du salaire hors prime, et par une contribution d'équilibre
automatiquement prélevée sur les entreprises électriques
et gazières. En 1996, cette contribution représentait
51,47 % de la masse salariale des agents des industries concernées,
et pourrait, selon le rapport Revol, atteindre près des trois quarts de
la masse salariale en 2010 et près de 100 % de cette
dernière en 2020. On comprend dès lors l'utilité
d'accroître le nombre d'acteurs qui participent à
l'équilibre de ce système. N'aurait-il cependant pas
été plus pertinent de réformer le statut des IEG et ses
modalités de financement ? Tout report d'une telle réflexion
accroît les charges qui pèsent sur les opérateurs du
système.
CHAPITRE PREMIER
LA FUSION DES CRÉDITS DE
L'INDUSTRIE DANS LE FASCICULE BUDGÉTAIRE DE L'ÉCONOMIE, DES
FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
Comme
votre rapporteur l'anticipait l'année dernière, les
crédits consacrés à l'industrie sont cette année
définitivement absorbés par le fascicule budgétaire
- désormais unique - du ministère de l'économie,
des finances et de l'industrie.
Toutefois, le ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie a pris soin de conserver au sein de ce budget unique, sinon la
nomenclature, du moins des agrégats homogènes relatifs à
l'industrie, ce qui permet de reconstituer un budget de l'industrie pour 2000
et d'analyser l'évolution de ses crédits par rapport aux
années précédentes.
Votre rapporteur analysera l'exécution du budget 1998 et fera le point
sur celle du budget 1999 avant de se pencher sur les dotations des chapitres
industriels du fascicule budgétaire du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie pour 2000.
I. DES MOUVEMENTS BUDGÉTAIRES TRÈS IMPORTANTS EN EXÉCUTION
A. L'EXÉCUTION DU BUDGET VOTÉ EN 1998
Les
crédits votés dans la loi de finances initiale pour 1998
s'élevaient à
16 298,2 millions de francs
en
dépenses ordinaires et crédits de paiement.
Les tableaux ci-après recensent les mouvements intervenus en gestion au
cours de l'année 1998 en dépenses ordinaires et
crédits de paiement (la colonne " Autres mouvements " recouvre
les transferts, les virements et les crédits ouverts en loi de finances
rectificative) :
1. Des crédits disponibles très supérieurs aux crédits votés
On constate que les crédits finalement disponibles en 1998 se sont élevés à 28 927,6 millions de francs , soit une hausse de 12 629,3 millions de francs (+ 77,5 %) par rapport au budget voté initialement. Cette hausse, est plus faible que celle constatée en exécution 1997 (87 %). Outre le traditionnel transfert de crédit en provenance du budget de la défense imputé sur le chapitre 62-00 correspondant aux crédits de recherche du CEA (7 099 millions de francs), ce différentiel résulte pour l'essentiel des mouvements suivants :
a) Des reports de crédits en baisse
Les
reports de crédits se sont élevés à
1 644 millions de francs
en 1998, ce qui traduit une
baisse
par rapport à ceux intervenus en 1997 (2,7 milliards
de francs).
Ils portent principalement sur les chapitres 64-93 "
équipement
naval
", 64-96 "
restructurations industrielles
" et
62-01 "
reconversion
". S'il est vrai que la consommation des
crédits de ces chapitres est très difficile à anticiper,
le seul fait que les reports se perpétuent d'année en
année prouve qu'ils sont probablement trop dotés.
La Cour des comptes observe ainsi dans son rapport sur l'exécution des
lois de finances pour 1998, que les reports
" portent souvent sur les
mêmes chapitres que les années précédentes, ce qui
rend indispensable leur remise à niveau dans les prochaines lois de
finances "
.
Nous verrons plus loin que le gouvernement en a tenu compte dans le budget pour
2000 puisque les crédits du chapitre 64-96 (qui incluent
désormais les crédits de reconversion) sont contractés de
27 %, ce dont votre rapporteur se félicite.
Il en est de
même pour les crédits du Fonds de soutien aux hydrocarbures qui
sont diminués de 46 % afin de tenir compte des importants reports
qui avaient traditionnellement lieu d'une année sur l'autre sur le
compte d'affectation spéciale n° 902-12
budgétisé l'année dernière.
b) Des rattachements de fonds de concours en hausse
1 587 millions de francs
de fonds de concours
ont
été rattachés au budget de l'industrie en 1998 (contre
1,47 en 1997), essentiellement sur les titres III (1 026,8 MF) et V (559,2
MF).
Il convient de rappeler que de tels rattachements dérogent au principe
de non-affectation des recettes de l'Etat et nuisent à la bonne
information du Parlement dans la mesure où leur montant exact n'est
connu qu'en fin d'exécution. En outre, les dépenses
financées par le biais de cette procédure sont essentiellement
des dépenses de personnel alors que les ressources collectées
sont permanentes.
Dans une décision n° 97-395 du 30 décembre 1997 portant
sur la conformité à la Constitution de la loi de finances pour
1998, le Conseil constitutionnel estimait ainsi que les crédits
correspondant à des charges permanentes devaient être ouverts en
loi de finances aux chapitres concernés. Dans sa décision
n° 98-405 du 29 décembre 1998 relative à la loi de
finances pour 1998, il a considéré que
" l'effort
engagé depuis 1996 devra être mené à terme en vue de
régulariser diverses procédures d'affectation non conformes
à l'ordonnance du 2 janvier 1959 ".
La Cour des comptes a également dénoncé dans son rapport
sur l'exécution des lois de finances pour 1998, l'application extensive
de l'article 19 de l'Ordonnance organique du 2 janvier 1959 dont
résultent les fonds de concours pour services rendus. Or, le budget de
l'industrie était jusqu'en 1998 le deuxième plus gros
bénéficiaire de ces fonds de concours par assimilation, avec
1 271,8 millions de francs, soit 14,1 % du total.
Les crédits de fonds de concours ouverts au
titre III
ont
représenté en 1998 plus de 19,4 % des moyens de
fonctionnement des services (contre 17,2 % en 1997). Ils ont les
provenances suivantes :
- versements effectués par l'agence Centre Europe d'exploitations des
oléoducs de l'OTAN pour couvrir les dépenses d'exploitation de la
partie française du réseau d'infrastructure
pétrolière de l'OTAN : ils ont atteint 297,1 millions de
francs en 1998 et ont couvert 79 % des dépenses du chapitre 37-61
" Dépenses et remboursement supportés par la France au titre
de l'infrastructure pétrolière " ;
- redevances encaissées à l'occasion des expertises des
ingénieurs des mines (456 MF) ;
- taxes et redevances perçues par le service des activités de
mesure (94 MF) ;
- produit d'une partie des taxes et redevances auxquelles sont assujetties les
installations classées pour couvrir les dépenses exposées
par les services pour l'inspection des installations classées
(74 MF).
Les fonds de concours du
titre V
ont principalement pour origine les
redevances perçues à l'occasion de la surveillance exercée
par le personnel de la Direction de la sûreté des installations
nucléaires (DSIN) sur les exploitants des installations
nucléaires de base : Elles ont atteint 476,9 millions de
francs en 1998 contre 441,3 millions en 1997. Elles ont abondé le
chapitre 54-93 " Etudes ".
Sur le
titre VI
, les fonds de concours reçus en 1998 ne se sont
élevés qu'à 1 MF.
c) Des ouvertures de crédits en loi de finances rectificative
La loi
de finances rectificative pour 1998 a ouvert
2 493,2 millions de
francs de crédits nouveaux
au profit du budget de l'industrie, dont
2 476 millions de francs sont venus alimenter le chapitre 64-93
" équipement naval - interventions "
pour financer des
aides à de nouvelles commandes passées aux Chantiers de
l'Atlantique et des aides complémentaires pour couvrir une dérive
sur le coût de contrats des Chantiers du Havre.
Quelle que soit la justification de ces crédits, la pratique de
l'ouverture d'enveloppes importantes de crédits en loi de finances
rectificative est une entorse à l'annualité budgétaire
dès lors qu'elle a pour objet, non pas de compléter une enveloppe
de crédits trop étroite pour l'année en cours, mais
d'anticiper des besoins sur l'exercice suivant.
Ainsi, comme l'observe la Cour des comptes dans son rapport sur
l'exécution des lois de finances pour 1998,
" les crédits
ouverts aussi tardivement par la loi de finances rectificative ne pouvaient,
pour une grande partie, être consommés au cours de l'exercice, et
ont engendré d'importants reports "
. La Cour ajoute :
" La loi de finances rectificative pour 1998 paraît avoir
été utilisée non seulement pour ajuster les crédits
de l'exercice en cours, mais aussi pour ouvrir, par report, des crédits
qui n'ont pu être prévus à temps dans la loi de finances
initiale de 1999 "
.
On peut se féliciter à cet égard que le gouvernement
ait décidé d'accroître sensiblement dans le budget
pour 2000 les dotations du chapitre 64-93 afin de mieux les faire correspondre
avec les besoins réels de l'industrie navale.
2. Des annulations de crédits en nette diminution
En 1998,
les annulations de crédits
se sont élevées
à
226,8 millions de francs
en crédits de paiement et
à 514 millions de francs en autorisations de programme.
Ce montant en CP traduit une nette diminution par rapport aux années
précédentes au cours desquelles les annulations avaient
porté sur des montants de 629,9 millions de francs en 1995, 498 millions
de francs en 1996 et 448,4 millions de francs en 1997.
Les annulations les plus importantes ont concerné :
- le chapitre 64-96 " Actions de restructuration suivies par le CIRI"
(61 MF) soit 122 % de la dotation initiale ;
- le chapitre 66-01 " Recherche industrielle et
innovation" (50 MF), soit 3,5 % de la dotation initiale ;
- le chapitre 62-01 " Reconversion des zones
minières " (29 MF), soit 22 % de la dotation
initiale ;
- le chapitre 64-96 " Actions de restructuration hors
CIRI" (22 MF), soit 33 % de la dotation initiale.
3. La sous-consommation des crédits de certains chapitres
Les
crédits ont été finalement dépensés à
hauteur de
25 241 millions de francs,
ce qui représente un
taux de consommation de
87,26 %
(en baisse par rapport à
1997 où il avait atteint 93,8 %).
Les crédits des titres III et IV ont été consommés
pour près de 98 % de leur montant. S'agissant des crédits du
titre V, on observe une différence assez sensible entre le taux de
consommation des CP (59,24 %) et celui des AP (77,43 %). La faiblesse
des taux de consommation sur le chapitre 57-02
" Equipements
administratifs et techniques "
est principalement le fait de la quasi
absence d'engagement de travaux en administration centrale dont le programme
initial a été revu dans le cadre de la réorganisation des
structures administratives du secrétariat d'Etat à l'industrie.
Au titre VI, il faut noter la
faible consommation des crédits des
chapitres
:
•
62-01
" Reconversion "
: les
crédits de paiement destinés à la reconversion des zones
minières n'ont été consommés que pour 32 % de
leur montant disponible et ceux du Fonds d'industrialisation de la Lorraine
(FIL) ne l'ont été que pour 49 % de leur montant. La
consommation des AP s'est quant à elle élevée à
43 % sur ce chapitre.
La consommation négative des crédits de l'article 30 (conversion
des chantiers navals) s'explique par la dissolution de la société
de reconversion Provence Industrialisation créée à
l'occasion de la fermeture des chantiers de la Normed, qui a conduit à
récupérer les crédits versés à cette
société et restés inutilisés.
•
64-93 " Aide à la construction navale "
:
doté initialement de 850 millions de francs en AP et de
800 millions en CP, ce chapitre a bénéficié, en cours
de gestion, d'une part de reports de 973,7 millions de francs d'AP et de 852,2
millions de francs de CP, mais surtout, d'une ouverture de crédits en
LFR de 2 562 millions de francs en AP et de 2 479 millions en
CP, ce qui a porté le total des dotations à 4 223,7 et
4 052 millions de francs respectivement.
Compte tenu de ces ouvertures de crédits en toute fin d'année,
la consommation finale ne s'est élevée qu'à
1 594 millions de francs en CP et à 1 821 millions de
francs en AP, traduisant des taux de consommation de 39,3 % et 43 %
respectivement.
•
64-96 " Restructurations industrielles "
: ce
chapitre se distingue traditionnellement par l'importance des crédits
reportés d'une année sur l'autre. En 1998, 284,8 et 211 millions
de francs ont ainsi été reportés en AP et CP pour des
montants de crédits initiaux de 135 et 116 millions de francs
respectivement. Les crédits n'ont finalement été
consommés que pour 34,7 % (89 MF) et 40 % de leur montant
(97,8 MF). Les soldes de 167 et 146MF ont été
reportés sur l'exercice 1999.
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET 1999
1. Des crédits votés en hausse
Les
crédits adoptés en loi de finances initiale pour le budget de
l'industrie pour 1999 se sont élevés à
15 282 millions de francs
, en baisse de 6,6 % par rapport
aux crédits inscrits dans le fascicule budgétaire
" Industrie " de la loi de finances initiale pour 1998, mais en
hausse de 1,56 % à structure constante.
Deux facteurs expliquaient cette forte diminution des crédits en
affichage :
• En premier lieu, la réforme du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie a pour conséquence
le
transfert, à hauteur de 1 562 millions de francs, de la plus
grande partie des crédits de personnel, de fonctionnement
,
d'informatique et d'équipements administratifs
précédemment inscrits sur la section " industrie ",
vers la nouvelle section " services communs et finances ". Ce
regroupement de l'ensemble des dépenses de personnel et des moyens
traduisait la volonté gouvernementale d'assurer une gestion collective
des personnels et des ressources ;
• Par ailleurs, le budget de l'industrie pour 1999 a vu la
budgétisation des
crédits du Fonds de soutien aux
hydrocarbures
(FSH), auparavant comptabilisés dans un compte
d'affectation spéciale (CAS).
2. Des mouvements importants
Au
moment où ce rapport est mis sous presse, étaient intervenus les
mouvements suivants :
• Deux arrêtés de
reports de crédits
sont
intervenus début 1999, qui ont porté sur un montant total de
3 246,2 millions de francs incluant des reports budgétaires
à hauteur de 3 120 millions de francs et des reports de fonds de
concours pour un montant de 126,1 millions de francs. Ces montants sont bien
supérieurs à ceux observés au cours de l'exercice 1998,
avec une nette prédominance des reports budgétaires.
Ces reports sont principalement venus principalement abonder le chapitres
64-93 " Construction navale " pour 2 458 millions de francs
en CP.
• Un seul arrêté portant annulation de crédit est
par ailleurs intervenu en 1999 (le 24 novembre) : il a annulé
390 millions de francs
de crédits de paiement et
358,2
millions de francs
d'autorisations de programme.
Le tableau ci-après recense les chapitres sur lesquels cette
régulation a porté.
Les chapitres les plus fortement touchés en valeur relative sont les
chapitres 62-92
" actions dans les domaines de l'énergie et des
matières premières "
et 64-96
" Reconversion et
restructurations industrielles "
puisque les crédits
annulés représentent plus du cinquième de la dotation
initiale.
• 650,4 millions de francs de rattachement de
fonds de concours
étaient constatés, pour un montant prévu de
767,83 millions de francs ;
• Enfin, le traditionnel
transfert de crédits
depuis le
budget de la défense sur le chapitre 62-00 " CEA " du budget
de l'industrie est intervenu pour un montant de 6.150 millions de francs.
II. LES CRÉDITS DE L'INDUSTRIE POUR 2000
Après avoir fait l'objet d'une amputation considérable dans le budget pour 1999, les crédits du secrétariat d'Etat à l'industrie sont, dans la loi de finances pour 2000, définitivement absorbés par le fascicule budgétaire désormais unique du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Toutefois, les crédits consacrés à l'industrie restent identifiables sinon sur des chapitres budgétaires distincts, du moins dans quatre agrégats homogènes.
A. UN BUDGET ABSORBÉ PAR LE BUDGET DE L'ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
A
structure 1999 constante - ce qui n'a pas grande signification compte tenu
des très nombreuses variations de périmètre qui ont lieu
d'une année sur l'autre - les crédits de l'industrie pour 2000
s'accroissent de 395 millions de francs en dépenses ordinaires et
crédits de paiement, pour s'établir à
15 677
millions de francs
, soit une
hausse de 2,6 %
. La presque
totalité de celle-ci est imputable à la très forte
augmentation des crédits destinés à la construction navale
(+ 487 millions de francs en CP).
Toutefois, les agrégats qui composent le budget de l'industrie pour 2000
intègrent, par rapport à ceux qui composaient le budget pour
1999, un certain nombre de crédits nouveaux soit
budgétisés pour la première fois, soit issus de la section
budgétaire " Services communs et finances " :
-
247 millions de francs
sont inscrits sur le nouveau chapitre 44-05 et
correspondent à la budgétisation des crédits de 5 des 18
Centres techniques industriels (CTI) et organismes assimilés,
jusqu'alors financés par taxes parafiscales ;
-
497,5 millions de francs
sont inscrits (en AP et CP) au chapitre 54-93
"
études dans les domaines industriels, de l'énergie et
des matières premières
" et correspondent à la
budgétisation de crédits de la Direction de la
sécurité des installations nucléaires (DSIN), dont les
études étaient jusqu'à présent financées par
les redevances des industriels rattachées par voie de fonds de concours
au budget de l'industrie (477 millions de francs en 1998) ;
- une provision de
100 millions de francs
est inscrite au chapitre 45-10
"
subventions aux établissements publics dans les domaines de
l'énergie et des matières premières
" afin de
faire face aux conséquences de la transformation de l'Institut de
protection et de sûreté nucléaire (IPSN) en
établissement public autonome du CEA ;
-
40 millions de francs
en CP (et 35 millions de francs en AP) sont
inscrits au chapitre 57-91 nouveau "
travaux de sécurité
dans les mines
" alors que les crédits destinés aux
travaux de sécurité dans les mines étaient jusqu'à
présent rattachés au bleu " Services communs et
finances ";
-
40 millions de francs
sont inscrits au chapitre 37-90
"
formation et modernisation
" pour financer les bourses des
élèves et des chercheurs des écoles des mines alors
que ces crédits étaient l'année dernière
rattachés au bleu " Services communs et finances " (chapitre
34-98).
On parvient ainsi à un total de 16 601 millions de francs, soit
une hausse de 8,18 % par rapport au budget pour 1999 corrigé. Comme
l'année dernière, les crédits que l'Etat consacrera
à l'industrie en 2000 représenteront moins de 1 % des
crédits du budget général : 0,98 % contre
0,94 % en 1999.
Le tableau ci-après récapitule les crédits
consacrés à l'industrie.
B. LA PRÉSERVATION DE QUATRE AGRÉGATS INDUSTRIELS
L'analyse des crédits de l'industrie par
agrégats est
plus significative que l'analyse par titres. En effet, on rappelle que la
fusion, l'année dernière, des crédits de personnel et de
fonctionnement du secrétariat d'Etat à l'industrie dans le budget
global du ministère de l'économie des finances et de l'industrie
avait quasiment vidé le titre III de son contenu.
Par ailleurs, la présentation par agrégat rend mieux compte de
l'
action fortement intermédiée
du secrétariat
d'Etat à l'industrie. Les subventions à des établissements
publics administratifs, industriels, d'enseignement ou de recherche constituent
en effet les deux tiers des crédits de ce département
ministériel
1(
*
)
.
Les agrégats du budget de l'industrie pour 2000 ont, comme
l'année dernière, fait l'objet de
modifications très
substantielles
. Ainsi, la présentation des crédits de
l'industrie est cette année scindée en quatre agrégats,
contre cinq l'année dernière et six il y a deux ans
2(
*
)
. Deux agrégats ont disparu, mais un autre est
né :
- l'agrégat
" Commissariat à l'énergie
atomique "
qui représentait 22 % des crédits en
1999 est fondu dans l'agrégat
" Énergie et
matières premières " ;
- l'ancien agrégat
" Accompagnement de l'activité
industrielle "
est scindé en deux agrégats, l'un
retraçant l'ensemble des crédits destinés à
accompagner le développement des entreprises mais aussi les
crédits de l'enseignement supérieur industriel, intitulé
" Actions sur l'environnement des entreprises et modernisation des
PME "
, et l'autre regroupant les aides directes ou indirectes aux
industries en déclin ou à la reconversion industrielle (aides
à la construction navale, subvention de Charbonnages de France,
subvention du FIBM et du FIL, crédits du CIRI), pudiquement
intitulé
" Accompagnement des mutations
industrielles "
;
- l'agrégat
" Poste et
télécommunications "
qui représentait 17 %
des crédits totaux de l'industrie l'année dernière avec
pour poste principal l'aide au transport de la presse, est
intégré dans l'agrégat
" Actions sur
l'environnement des entreprises et modernisation des PME "
évoqué ci-dessus.
Au final, les quatre agrégats s'inscrivent ainsi,
grosso modo
,
dans les quatre axes de la politique industrielle - dont on rappelle
qu'ils ne sont pas réductibles aux crédits inscrits dans le
budget de l'industrie : la politique énergétique, la
politique de recherche industrielle, la politique d'aide aux entreprises, et la
politique d'accompagnement des restructurations industrielles.
Comme l'indique le graphique ci-après, ces quatre
agrégats sont d'un poids relativement comparables et, à
l'exception de l'agrégat
" Recherche ",
augmentent dans
les mêmes proportions :
La présentation de ces agrégats et de leurs composantes
s'accompagne d'une série d'indicateurs permettant de mesurer
l'efficacité des moyens alloués par le secrétariat d'Etat
à l'industrie.
1. L'énergie et les matières premières
Le
tableau ci-après recense les lignes
3(
*
)
budgétaires de cet agrégat qui regroupe 26,8 % des
crédits :
Comme évoqué plus haut, cet agrégat est cette année
privé de la subvention à Charbonnages de France
(2 840 millions de francs), désormais rattachée
à l'agrégat " Accompagnement des mutations
industrielles ", mais inclut en revanche celles du CEA
(2 071 millions de francs) et de l'IPSN (959,5 millions de
francs).
Les crédits qu'il comporte sont, pour l'essentiel, destinés
à des établissements placés sous la tutelle du
Secrétariat d'Etat à l'industrie.
Quatre évolutions méritent d'être notées :
-
l'augmentation
sensible
de la subvention à
l'Institut
de protection et de sûreté nucléaire
(+ 49 millions de francs) et la création d'une provision de
100 millions de francs destinée à faire face aux
conséquences de la transformation de l'IPSN en établissement
public administratif indépendant du CEA ; cette transformation du
statut de l'IPSN génère en effet une dépense certaine
estimée à ce stade à 37 millions de francs; toutefois
les conséquences de la scission CEA/IPSN n'ont pas été
entièrement chiffrées, notamment en termes de charges
fiscales ce qui a conduit à prévoir une provision de
100 millions de francs sur un article budgétaire
ad
hoc
;
- la
budgétisation
, à hauteur de 497,5 millions de
francs des crédits destinés à financer les
travaux
d'expertise en matière de sûreté nucléaire
menés par la direction de la sécurité nucléaire
(DSIN), autrefois financés par redevances dont le produit était
rattaché au budget de l'industrie en cours d'exercice par voie de fonds
de concours (le montant estimé de ces fonds de concours pour 1999
s'élève à 467 millions de francs) ;
- la
diminution
substantielle en CP (- 122,5 millions de
francs soit une baisse de 49 %) des
crédits consacrés
à la
maîtrise de l'énergie
qui
s'élèvent désormais à 127 MF, mais dont le
montant reste constant en AP (242 MF) ;
- la
diminution
tout aussi substantielle en CP (- 126 millions
de francs, soit une baisse de 45,7 %) des crédits consacrés
au
Fonds de soutien aux hydrocarbures
(FSH), dont on se souvient qu'ils
avaient été intégrés au budget de l'industrie
l'année dernière en provenance d'un compte d'affectation
spéciale ; cette diminution s'explique essentiellement par
l'apurement d'importants crédits de report (leur solde cumulé
s'élevait fin 1998 à 196 millions de francs selon les
calculs de votre rapporteur). Les AP restent toutefois fixées à
un niveau élevé (250 millions de francs contre
276 millions de francs en 1999).
2. La recherche industrielle et l'innovation
Le
tableau ci-après recense les lignes budgétaires de cet
agrégat qui regroupe 17,2 % des crédits.
Cet agrégat est le seul dont le périmètre ne varie pas
cette année - ce qui en facilite l'analyse -, mais c'est
également le seul dont le montant total de crédits diminue, bien
que faiblement. Ses crédits se partagent entre :
• les moyens de fonctionnement et d'investissement de l'Agence nationale
de valorisation de la recherche (ANVAR) qui restent constants par rapport
à la loi de finances pour 1999, à 258,6 millions de francs
et 673,5 millions de francs respectivement (800 millions de francs en
AP) ;
• les crédits de recherche industrielle gérés
directement par le ministère qui diminuent de 22,3 millions de
francs en DO et CP (- 1,2 %) pour s'établir à
1 916,5 millions de francs; ils recouvrent notamment :
- l'appel à proposition " technologie-clés " ;
- la diffusion des technologies dans les petites et moyennes entreprises au
travers de la procédure contractualisée de diffusion des
technologies " ATOUT " ; les crédits consacrés
à cette action augmentent de 7 millions de francs;
- le développement de projets relatifs à la
société de l'information ;
- les grands programmes interministériels et européens ;
- les actions de développement de la filière
électronique
3. Les actions sur l'environnement des entreprises et la modernisation des PMI
Contrairement à ce que son intitulé pourrait
laisser
penser, la moitié des crédits de cet agrégat est
consacrée au secteur de la poste et des télécommunications
(hors recherche industrielle et innovation) essentiellement à cause de
l'aide au transport de la presse (1 900 millions de francs).
Par ailleurs, 20 % des crédits de cet agrégat (soit
919 millions de francs) sont destinés à financer les
organismes de formation supérieure (Groupe des écoles de
télécommunication, École nationale supérieure des
postes et télécommunications, écoles des mines).
Seuls 1 278,6 millions de francs (28,5 % de cet agrégat
et 7,7 % du budget de l'industrie) sont destinés
véritablement à l'amélioration de l'environnement des
entreprises industrielles, à travers des aides directes et indirectes.
Les crédits de cet agrégat (qui représentent 27 % des
crédits de l'industrie) sont recensés dans le tableau
récapitulatif ci-après, qui fait apparaître les trois volet
décrits précédemment.
Outre la budgétisation des crédits de cinq des dix-huit Centres
techniques industriels déjà évoquée, la croissance
de cet agrégat traduit cinq évolutions notables :
- la
hausse de la subvention accordée à La Poste
au titre
des frais de transport de la presse (1 900 millions de francs),
conformément au contrat d'objectifs et de progrès conclu entre
l'Etat et l'opérateur public en juin 1998 ;
-
l'extension du périmètre d'action de l'Agence nationale des
fréquences
(ANF) - désormais chargée des
activités de réglementation radio-maritimes pour le compte de
l'ART et du ministère de la mer - qui se traduit par la
création de 41 emplois à l'échelon régional et
l'accroissement sensible de ses moyens de fonctionnement
(+ 21 millions de francs soit une hausse de 14 %) ;
- la hausse sensible des crédits d'investissement (+ 8,6 %)
des écoles des mines, suite à la
création de 12
postes
, et l'intégration de
26 chercheurs
du Centre national
d'études de télécommunications (CNET) de France
Télécom dans le Groupe des écoles des
télécommunications qui conduit à une croissance des moyens
de ce dernier de 7,5 % (+ 34,5 millions de francs) ;
- l'
accroissement des moyens consacrés au développement des
petites et moyennes industries
, au travers principalement des
procédures déconcentrées (+ 40 millions de
francs, soit une hausse de 8,2 %) ; ces crédits seront
inscrits dans les nouveaux contrats de plan Etat-Régions qui mettront
l'accent sur l'investissement immatériel, la diffusion des technologies
et des usages des nouveaux outils d'information et de communication ;
-
l'accentuation des actions en faveur de la qualité
, et
notamment de la
métrologie
; les dotations inscrites aux
chapitres " normes-qualité " progressent ainsi de 3,7 %
en DO/CP (+ 13 millions de francs) ; cette progression globale
est renforcée par les redéploiements permis par
l'achèvement de l'opération Trappes III du laboratoire national
d'essais (LNE) et permet d'amplifier le soutien de l'Etat aux activités
de métrologie conduites par le bureau national de la métrologie
(BNM), dont les moyens progressent de 18,4 % en DO/CP pour
s'établir à 107,8 millions de francs.
4. L'accompagnement des mutations industrielles
Cet
agrégat, qui inclut pour la première fois la subvention à
Charbonnages de France, recouvre :
• les dépenses à caractère social découlant
notamment du statut du mineur (400,5 millions de francs) ;
• les crédits destinés à faciliter la
restructuration d'entreprises en difficulté (notamment au travers des
crédits gérés par le Comité interministériel
de restructuration industrielle), la restructuration de zones industrielles
particulièrement affectées (via le fonds d'industrialisation de
la Lorraine), ainsi que l'aide apportée par l'Etat au secteur de la
construction navale ;
• les crédits " miniers " destinés à
financer :
- la contribution de l'Etat à la réduction du déficit de
Charbonnages de France
- les travaux de sécurité dans les mines
- le Fonds d'industrialisation des bassins miniers (FIBM)
Ce tableau, qui recense les dépenses ordinaires et crédits de
paiement, appelle les observations suivantes :
La
très forte augmentation des aides à la construction
navale,
qui passent de 800 millions de francs à
1 287 millions de francs en CP (+ 70 %), traduit
l'engagement du gouvernement en novembre 1998 d'accompagner le plan CAP 21
mis en oeuvre par les chantiers de l'Atlantique, et le souci de faire
apparaître la totalité des dotations du chapitre 64-93 dans la loi
de finances initiale ; les années précédentes avaient
en effet vu une dotation systématique de ce chapitre en loi de finances
rectificative ;
L
a subvention à Charbonnages de France continue de
décroître
pour la quatrième année
consécutive, à 2 840 millions de francs; elle devrait
être complétée en cours d'année par une dotation en
capital de 2 500 millions de francs (après 2 520 millions
de francs en 1998) en provenance du compte d'affectation spécial des
recettes de privatisation.
Les crédits du chapitre 64-96 "
Reconversion et
restructurations industrielles
"
diminuent sensiblement
(- 27,6 millions de francs soit - 9,7 %) afin de tenir
compte de la sous-consommation des crédits de ce chapitre ces
dernières années.
Enfin, les crédits destinés à mener des
travaux de
sécurité dans les mines
augmentent de 64 %
(+ 15,6 millions de francs) afin de pouvoir mettre en oeuvre la loi
n° 99-245 du 3 mars 1999 relative à la responsabilité
en matière de dommages consécutifs à l'exploitation
minière et à la prévention des risques miniers
après la fin de l'exploitation, adoptée à l'initiative du
Sénat.
CHAPITRE II
LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE
En 1973,
le pétrole couvrait 69 % de la consommation française
d'énergie et le Moyen-Orient représentait 75 % de notre
approvisionnement pétrolier, soit 50 % de notre approvisionnement
total en énergie.
Grâce au programme nucléaire, aux économies
d'énergie, à la diversification vers les énergies
renouvelables et le gaz, la part du pétrole a pu être
ramenée de 69 % à 41 % actuellement, tandis que le taux
d'indépendance énergétique passait de 22 % à
53 % en 1994. Néanmoins, ce taux d'indépendance
énergétique est redescendu à 48,5 % en 1998, ce qui
montre l'importance de maintenir nos efforts.
En effet, des chocs pétroliers futurs sont possibles, sinon probables.
La dépendance des pays consommateurs vis-à-vis de l'OPEP, qui
représente 40 % de la production pétrolière mondiale
et près de 80 % des réserves connues, ne pourra que
croître au fur et à mesure que les ressources
pétrolières de l'OCDE et de la CEI s'épuisent. Les
importations pétrolières des Etats-Unis pèsent lourdement
sur le marché pétrolier international. A ces facteurs, s'ajoute
le risque d'un choc gazier lié à la croissance de la demande de
la part d'un grand nombre de pays occidentaux qui désirent
développer cette énergie en raison de ses qualités
techniques et environnementales, d'où un risque de forte tension sur les
prix d'ici 2005-2010, du moins en Europe.
Pour toutes ces raisons, il convient de conforter le parc nucléaire
français (qui a permis à la France d'être quasiment
autosuffisant pour sa production d'électricité), de renforcer les
efforts de maîtrise de l'énergie et de promotion des
énergies renouvelables, de développer en amont la production de
gaz et de pétrole, et de renforcer la compétitivité des
entreprises françaises du secteur de l'énergie.
On ne peut pas dire que le gouvernement s'y emploie avec toute la
détermination nécessaire, du moins s'agissant de la
filière nucléaire qui attend encore certaines décisions
stratégiques importantes, et des entreprises françaises du
secteur de l'énergie qui sont, pour certaines pénalisées
par une fiscalité de plus en plus lourde et une augmentation du
coût du travail, et pour d'autres, bridées par la lenteur de la
transposition des directives européennes.
Les crédits consacrés à la politique
énergétique de la France sont recensés dans le tableau
ci-après :
On observe plusieurs évolutions :
En premier lieu, les deux agrégats qui regroupaient, d'une part, les
crédits du Commissariat à l'énergie atomique, et,
d'autre part, les divers crédits consacrés à la politique
énergétique, sont désormais fusionnés en un seul
agrégat dénommé " énergie et
matières " premières " et doté de 4.454,4
millions de francs (en DO et CP), soit une hausse de 10,5 % à
structure 2000 constante par rapport à 1999.
La progression des crédits traduit, pour l'essentiel, la
budgétisation des crédits destinés à financer les
travaux d'expertise en matière de sûreté nucléaire
menés par la Direction de la sécurité des installations
nucléaires (DSIN), qui étaient jusqu'à présent
financés par des redevances acquittées par les exploitants, dont
le produit était rattaché au budget de l'industrie par voie de
fonds de concours. 497,5 millions de francs sont ainsi désormais
inscrits sur le chapitre 54-93.
En outre, 100 millions de francs sont provisionnés pour faire face aux
risques fiscaux liés à la scission du CEA et de l'Institut de
protection et de sûreté nucléaire (IPSN)
La hausse globale des crédits masque cependant la forte diminution des
crédits dévolus aux actions de maîtrise de l'énergie
et au Fonds de soutien aux hydrocarbures.
I. LA REMISE À PLAT DE LA POLITIQUE DE MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE ET DE PROMOTION DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
L'Agence
de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) est un
établissement public à caractère industriel et commercial,
placé sous la triple tutelle des ministères de l'Environnement,
de l'Industrie et de la Recherche. Elle a pour missions principales la
maîtrise de la consommation d'énergie, le développement du
recyclage et de la valorisation des déchets ménagers et la
réduction des pollutions atmosphériques. Elle s'appuie pour cela
sur trois types de compétences : l'expertise scientifique et
technique, l'aide à la décision pour le montage de projets et
l'aide financière.
Toutefois, suite aux travaux d'évaluation de la politique de
maîtrise de l'énergie menée de 1973 à 1993,
réalisés en 1997 par le Comité interministériel de
l'évaluation des politiques publiques avec l'aide du Commissariat
général du Plan, il est apparu que l'ADEME s'était
progressivement éloignée de sa mission de promotion des efforts
de maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables au
profit des autres missions dont elle a la charge (prévention des
pollutions et des atteintes à l'environnement, financement d'actions de
recherche).
Le rapport relevait ainsi que les crédits d'intervention de l'agence en
faveur de la maîtrise de l'énergie avaient décru de 304
à 75 millions de francs entre 1992 et 1997 alors que, dans le même
temps, les crédits d'intervention en faveur de l'environnement avaient
progressé de 297 à 1.229 millions de francs.
L'année dernière, le gouvernement a en conséquence
annoncé, à l'issue du comité interministériel sur
le nucléaire, son intention de rééquilibrer les actions de
l'Agence au profit de celles destinées à encourager les efforts
de maîtrise de l'énergie. Cette volonté s'est
concrétisée dans la mise en place d'une enveloppe
budgétaire dite " pérenne " de 500 millions de
francs pour ces actions, sans toutefois que le gouvernement fut en mesure, au
moment du vote du budget pour 1999, de préciser l'allocation exacte de
ces ressources et les grandes lignes d'action de l'Agence.
On notera toutefois que les crédits d'intervention de l'Ademe sont
fortement contractés en crédits de paiement dans le budget pour
2000, traduisant peut-être un mauvais calibrage des besoins initiaux.
A. DE NOUVELLES ORIENTATIONS POUR L'ADEME
Le
premier chantier ouvert par la nouvelle direction de l'ADEME en 1998 a
été l'
élaboration d'un
plan d'entreprise
définissant en collaboration avec ses trois tutelles une
stratégie pour l'Agence. Le contrat de plan que l'établissement
devrait signer avec l'Etat fin 1999 comportera à cet égard un
engagement de résultats.
En outre, conformément aux orientations du plan d'entreprise,
l'activité de l'ADEME au premier semestre 1999 a été
consacrée en priorité à une
refonte totale de son
dispositif d'aides financières
. Tous les domaines d'activité
ont été concernés et les options proposées ont
été validées par deux conseils d'administration de
l'Agence.
Le nouveau dispositif comporte désormais quatre catégories
d'aides :
- les aides à la décision destinées à sensibiliser
les décideurs et à évaluer les investissements à
réaliser ;
- le soutien aux opérations de démonstration pour favoriser la
première réalisation en grandeur réelle d'une technique
issue de la R&D ;
- le soutien aux opérations exemplaires pour favoriser la diffusion des
bonnes pratiques ;
- les aides à l'investissement dans le domaine des véhicules
" propres " et pour certains secteurs des énergies
renouvelables pour faire émerger une taille critique des marchés
et induire une baisse des coûts de fabrication et de commercialisation
(chauffe-eau solaires en particulier).
Le secrétariat d'Etat à l'industrie indique qu'il est pour
l'instant difficile de présenter un bilan intermédiaire
chiffré de l'impact de ces nouvelles aides dont les effets ne se feront
pleinement sentir qu'au dernier semestre 1999 et sur l'exercice 2000, compte
tenu des délais de mise en place. Les priorités d'action portent
actuellement sur les conditions pratiques de mise en oeuvre des
procédures et sur la mobilisation des partenaires sur le terrain,
contribution essentielle au succès de l'entreprise.
Concrètement, il s'agit :
- de structurer les réseaux de bureaux d'études capables de
contribuer efficacement à la relance des aides à la
décision concernant la maîtrise de l'énergie ; faute
de soutiens publics, les compétences qui existaient jusque dans le
début des années 1990 ont très souvent disparu ;
- d'inclure les actions de l'ADEME dans les négociations actuelles avec
les régions dans le cadre de la préparation des contrats de plan
Etat-Régions ;
- de favoriser la création d'une offre de qualité dans les
domaines du solaire thermique et en particulier pour la promotion des
chauffe-eau solaires qui font l'objet d'aides systématiques à
l'investissement (soutien à l'émergence de matériels
performants, formation et qualification de réseaux d'installateurs
compétents, aide à la structuration de réseaux de
distribution...) ;
- de préciser les types d'opérations exemplaires (bonnes
pratiques du développement durable) que l'agence souhaite soutenir dans
tous les secteurs de la maîtrise de l'énergie sur la base de
critères de performance, d'efficacité économique et de
reproductibilité ;
- d'étendre le champ d'intervention du " plan bois
énergie
4(
*
)
" à toutes les
régions et de mobiliser l'ensemble des acteurs de la filière bois
pour structurer les réseaux d'approvisionnement en bois énergie.
Les niveaux actuels d'affectation des crédits et l'évaluation du
portefeuille d'opérations mettent en évidence la montée en
puissance des programmes de maîtrise de l'énergie dont un
véritable bilan pourra être réalisé à la fin
de l'année.
B. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE L'ADEME
1. La réforme du financement de l'ADEME menée en 1998
Il
convient de rappeler que le mode de financement de l'ADEME a été
profondément réformé en 1998, puisque une nouvelle taxe
générale sur les activités polluantes (TGAP) - dont
le produit est fondu dans le budget général de l'Etat -
s'est substituée aux quatre taxes qui étaient jusqu'alors
affectées à l'ADEME. En contrepartie, l'ADEME s'est vue attribuer
une subvention annuelle d'un montant égal au produit attendu de la TGAP,
c'est-à-dire 1.435 millions de francs en 1999, inscrite au budget
du ministère de l'environnement.
Afin de donner à l'ADEME une garantie pluriannuelle sur la
pérennité et le niveau de ses ressources, il était
prévu que la définition de la subvention annuelle se ferait dans
le cadre de contrats pluriannuels conclus
avec l'Etat. Le premier
d'entre eux devrait couvrir la période 1999-2002.
Par ailleurs, une enveloppe de
500 millions de francs
, inscrite pour un
tiers au budget de l'industrie (soit 167 millions de francs) et pour deux tiers
au budget de l'environnement (soit 333 millions de francs) a été
affectée à la relance des actions de l'ADEME dans le domaine de
la maîtrise de l'énergie et du développement des
énergies renouvelables. A cette fin, 100 nouveaux postes ont
été créés.
Au total, en 1999, l'ADEME a reçu 1.935 millions de francs
de
crédits budgétaires supplémentaires inscrits :
- pour 1.768 millions de francs au budget de l'Environnement,
- pour 167 millions de francs au budget de l'Industrie.
On notera que cette réforme a mis fin au " paradoxe " de
l'ADEME. On rappelle en effet que L'ADEME connaissait parallèlement des
problèmes de trésorerie et des délais de paiement
importants pour ses actions de maîtrise de l'énergie
financées par le budget industrie. Sans que la comptabilité de
l'agence permit de connaître exactement le montant du déficit, les
évaluations considéraient qu'il manquait autour de 90 millions de
francs de crédits de paiement pour retrouver une situation de
trésorerie saine. Or, paradoxalement, les taxes environnementales
gérées par l'agence dégageaient de façon
structurelle une très importante trésorerie (actuellement plus de
3.000 millions de francs), sans que l'ADEME pût utiliser les produits
financiers du placement de ces taxes pour le financement d'actions de
maîtrise de l'énergie en raison d'obstacles juridiques.
Le tableau ci-après retrace l'allocation de l'enveloppe de 500 millions
de francs par type d'intervention :
2. Des crédits en hausse en 1999 puis en baisse en 2000
L'évolution des crédits budgétaires
versés à l'ADEME par le ministère de l'industrie depuis
1995 est retracée dans le tableau ci-après :
On constate que les crédits de fonctionnement sont restés
à peu près constants sur la période étudiée,
autour de 96 millions de francs. Ils s'établissent à 97 millions
de francs dans le projet de budget pour 2000 pour un effectif budgétaire
inchangé pour l'industrie (251 postes).
En 1999, la dotation de 242 millions de francs en crédits d'intervention
se subdivisait en une dotation budgétaire de 82,5 et en une dotation
supplémentaire de 167 millions de francs issue de l'enveloppe de 500
millions de francs précitée. 20 millions de francs ont depuis
fait l'objet d'un transfert vers le budget de l'environnement pour contribuer
au financement de la dépollution du site de Salsigne.
Pour 2000, le projet de budget de l'économie, des finances et de
l'industrie prévoit une dotation identique de 242 millions de francs en
AP et une dotation de 127 millions de francs en CP (soit une baisse de 122
millions de francs par rapport à 1999).
Pour justifier cette baisse des crédits de paiement, le gouvernement
évoque les " lancinants " problèmes de
trésorerie rencontrés par l'ADEME sur ses crédits
d'origine budgétaire depuis 1994. Il considère en effet que la
forte hausse de la dotation pour 1999 a permis de résorber le
traditionnel déficit de crédits de paiement de l'Agence par
rapport aux autorisations de programmes accordées et que la dotation en
CP pour 2000 " est plus proche des dépenses de l'Agence dans cette
situation de montée en puissance ".
Au total, votre rapporteur se félicite de la résorption du
déficit de trésorerie de l'ADEME. Il souhaite toutefois que
soient fixés des objectifs précis à l'ADEME en termes
quantitatifs et qualitatifs afin qu'un bilan puisse être
périodiquement dressé et soumis au Parlement.
II. UNE FILIÈRE NUCLÉAIRE À CONFORTER
Le
programme nucléaire français a été engagé
pour deux raisons :
- substituer le nucléaire au fioul dans les centrales électriques
pour des raisons de sécurité d'approvisionnement ;
- produire une électricité compétitive. Le
nucléaire était et demeure à cet égard
l'énergie primaire la plus compétitive pour des centrales
fonctionnant en base, plus de 4 000 heures par an.
Le contexte international a beaucoup évolué par rapport à
l'année dernière où la filière nucléaire
française pouvait paraître menacée d'une part, par la
décision allemande de mettre fin à son programme nucléaire
qui risque de remettre en cause la coopération franco-allemande sur
l'EPR (European Pressurized Reactor), et d'autre part, par la concurrence des
énergies fossiles rendues très compétitives par la baisse
des prix des hydrocarbures.
En premier lieu, la hausse continue des prix du pétrole depuis quelques
mois a rétabli le différentiel de compétitivité
dont pouvait bénéficier l'énergie nucléaire. En
second lieu, Siemens et Framatome sont en train de discuter du rapprochement de
leurs activités nucléaires, et envisagent la création
d'une filiale commune. Ce rapprochement fait suite à la signature d'un
accord le 9 juillet dernier entre Framatome, Siemens et EDF en vue de renforcer
leur coopération dans le domaine nucléaire.
Pourtant, votre rapporteur regrette le manque d'empressement mis par le
gouvernement pour lancer une tête de série pour l'EPR. Il regrette
également la stagnation des crédits du Commissariat à
l'énergie atomique et la hausse des charges sur les exploitants
d'installations nucléaires que risque d'induire la nouvelle taxe sur les
installations nucléaires de base, dont le produit devrait augmenter de
55 % par rapport à 1999.
Ces choix sont d'autant plus regrettables que le nucléaire contribue
plus que toute autre énergie primaire - hormis l'hydraulique -
à la lutte contre l'effet de serre.
A. UNE CAPACITÉ POUR L'INSTANT SUFFISANTE MAIS QU'IL CONVIENT DE PRÉSERVER
1. Une capacité suffisante
La
production nucléaire s'est élevée à 368 TWh en
1998 (contre 376 en 1997), ramenant la part de l'électricité
d'origine nucléaire dans la production électrique nationale
à 76 % contre 78,2 % en 1998. Cette moindre performance est
due aux difficultés techniques connues par certaines tranches du parc.
Le taux de disponibilité de l'ensemble des tranches REP 900 et REP
1 300 MW, qui se situait à 81 % en 1996 et 82,6 % en
1997, a été de 81,1 % en 1998 soit une progression de
15 % en 15 ans.
Depuis 1990, six tranches nouvelles du palier REP 1 300,
représentant une puissance continue nette totale de 7 880 MW ont
été mises en service. En 1996 et 1997, trois tranches du palier
N4 de 1 450 MW ont été mises en service (CIVAUX 1, CHOOZ B1 et
B2). Compte tenu de ces mises en service, la puissance installée totale
du parc électronucléaire français d'EDF s'établit
aujourd'hui à 61 500 MW.
Un problème générique sur les circuits de refroidissement
de la tranche CIVAUX 1 au cours du mois de mai 1998 a néanmoins conduit
à l'arrêt pour vérification des trois tranches du palier N4
mises en service (CIVAUX 1, CHOOZ B1 et B2). Les tranches de CHOOZ ont
redémarré pour un cycle de puissance en mars et avril 1999. Celle
de CIVAUX, autorisée à redémarrer le 21 août 1999 a
en revanche été de nouveau stoppée en raison d'un
débit trop important sur le circuit primaire.
On peut relever d'autre part un phénomène de vieillissement
accéléré par rapport aux prévisions d'EDF des
enceintes à double paroi du palier 1 300 Mwe. L'analyse des
résultats des épreuves récentes a montré que neuf
tranches étaient sensibles ou potentiellement sensibles à ce
problème. Un programme d'actions a été défini par
EDF pour y remédier.
L'appréciation selon laquelle la production française
d'électricité serait excédentaire apparaît
excessive. En effet, le système électrique n'est pas
isolé ; le continent européen est le champ d'échanges
importants d'énergie électrique au travers des réseaux
interconnectés. Ainsi, EDF exporte une part de sa production et en
importe également, avec un résultat excédentaire qui
conforte la balance extérieure de la France.
Les études menées par EDF montrent que l'industrie
nucléaire ne peut préserver son outil de production sans une
cadence minimale de commandes de réacteurs neufs et que cette cadence ne
saurait être assurée par le programme d'équipement national
au cours des prochaines années.
Si la nécessité de construire de nouveaux réacteurs ne se
fera pas sentir avant 2010
5(
*
)
, il convient
cependant de poursuivre un certain nombre d'actions pour conserver les
compétences d'étude et les moyens de fabrication les plus
stratégiques. Pour cela, il convient de mener à bien l'EPR et de
conforter les moyens du CEA.
2. Une décision qui s'impose : la construction d'une tête de série du réacteur EPR
Le
fléchissement du marché mondial des centrales nucléaires a
conduit Framatome et Siemens à créer en 1989 une filiale commune
pour commercialiser et fournir sur le marché international les
réacteurs à eau sous pression développés par les
deux constructeurs. Cette alliance commerciale a fait place à une
coopération industrielle lorsqu'en 1991, les deux constructeurs ont
décidé de concevoir en commun un nouveau réacteur pour
répondre aux besoins des marchés à l'export mais aussi en
France et en Allemagne. La phase d'optimisation du projet EPR (European
Pressurized Water Reactor) qui avait pour but d'accroître la
compétitivité de ce réacteur, est désormais
achevée. La phase suivante consiste à construire un prototype
afin de valider la construction d'un tel réacteur à plus grande
échelle.
Votre rapporteur encourage le gouvernement à prendre une décision
rapide sur ce sujet. En effet, quels que soient la sensibilité de
l'opinion publique, le degré de compétitivité des
énergies de substitution, et la durée de vie des centrales
actuelles
6(
*
)
, l'électricité
d'origine nucléaire demeure un élément indispensable de
notre indépendance énergétique
7(
*
)
, et, il ne faut pas l'oublier, contribue à la
lutte contre l'effet de serre
8(
*
)
. L'enjeu
aujourd'hui n'est pas de relancer le programme nucléaire mais de
disposer des compétences suffisantes pour pouvoir en temps utile
renouveler notre parc de centrales.
Or, la fiabilité et la sûreté des centrales
nucléaires - ainsi évidemment, que la résolution de
la question des déchets nucléaires - conditionne plus que
jamais l'acceptabilité de cette énergie par les citoyens. A cet
égard, l'EPR semble présenter toutes les garanties de
sûreté souhaitées ; il permet en outre une très
grande souplesse dans l'utilisation de nouveaux combustibles ; il est
enfin moins consommateur de combustibles et capable de fournir un kW à
un prix très compétitif grâce à une optimisation des
systèmes, des composants et des dimensionnements des bâtiments.
Il convient donc de ne plus différer la construction d'une tête de
série afin, d'une part, de disposer du temps nécessaire pour
procéder aux tests et aux études indispensables avant sa
généralisation, d'autre part, de maintenir le niveau de nos
compétences et de notre expertise en ce domaine, et, enfin, comme le
souligne Framatome, de disposer d'une vitrine à l'exportation. Cette
nécessité s'impose d'autant plus que la France a une
responsabilité non seulement hexagonale mais internationale. Elle n'est
en outre pas incompatible avec le renforcement de la part des énergies
renouvelables dans le bilan énergétique de la France, ni avec la
relance de la politique d'utilisation rationnelle de l'énergie.
Rappelons que Siemens et Framatome sont en train de discuter du rapprochement
de leurs activités nucléaires, et envisagent la création
d'une filiale commune. Ce rapprochement fait suite à la signature d'un
accord le 9 juillet dernier entre Framatome, Siemens et EDF en vue de renforcer
leur coopération dans le domaine nucléaire. Siemens a
exprimé sa préférence pour une filiale commune
plutôt que pour l'entrée dans le capital de Framatome, dont
Alcatel s'est retiré fin juillet au profit de Cogema qui est devenue
l'actionnaire de référence du constructeur de chaudières
avec 34 % de son capital. L'Etat détient désormais
indirectement, 80 % du capital de Framatome.
B. LA FRAGILITÉ DES MOYENS DU CEA
Le CEA
est un établissement public de recherche dont la mission première
est de maintenir l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2010.
Cette mission centrale, menée par 11.354 personnes dans le secteur
civil, s'accompagne de recherches de base pour acquérir les
connaissances et former les hommes, et de diffusion technologique vers
l'industrie non nucléaire pour créer de l'innovation, de
l'activité économique et de l'emploi.
Ses moyens proviennent, d'une part, des dotations budgétaires, et,
d'autre part, des participations des industriels. Or, si les premières
se maintiennent, les secondes décroissent.
1. La diminution des ressources extérieures du CEA
Le
contrat d'objectifs du CEA de 1995 prévoyait une stabilité en
francs constants des ressources publiques concourant au financement des
activités civiles du CEA sur la durée du contrat. Pour conjuguer
cette évolution et la mise en oeuvre de ses objectifs qui
nécessitent une reprise de ses investissements, le CEA était
invité à mobiliser, au delà de la subvention
budgétaire, les recettes externes provenant de ses partenariats, ainsi
que des ressources propres provenant de la valorisation de ses actifs.
Or, depuis quelques années, le commissariat doit faire face à une
diminution mécanique de ses ressources extérieures. Ainsi, le
taux de financement des programmes a tendance à décroître
sous l'effet, d'une part, du déplacement des recherches du CEA vers la
recherche fondamentale, où les participations des industriels sont plus
faibles, voire nulles, et, d'autre part, d'une diminution des participations
des partenaires industriels. Ainsi, 1999 a vu la fin du versement de la
redevance " enrichissement " versée par la COGEMA et qui
représentait 150 millions de francs en 1998.
Par ailleurs, les contributions prévues par l'actuelle convention de
financement des charges d'assainissement liant le CEA, EDF et COGEMA jusque fin
2000 ont été versées depuis la fin de 1998 compte tenu du
rythme effectif des dépenses. Or, ces dépenses sont
incontournables et pourraient s'accroître sous l'effet des contraintes
environnementales et d'une meilleure connaissance des coûts.
Les partenaires industriels ont accepté d'augmenter leurs contributions
en 1999 pour limiter cette baisse de ressources. A court terme, des
réflexions sont engagées, notamment dans le cadre du
renouvellement du contrat pluriannuel liant l'Etat et le CEA, pour
pérenniser le financement des programmes de R&D et l'assainissement
des centres de l'établissement.
Toutefois, il conviendrait d'obtenir des industriels un financement des
programmes d'intérêt commun plus en rapport avec
l'intérêt industriel qu'ils retirent de ces programmes : un
objectif de cofinancement supérieur à 50 % apparaît
ainsi légitime pour tous les programmes de recherche appliquée (y
compris hors nucléaire comme la microélectronique).
Parallèlement, les industriels doivent être mieux associés
à la définition et au pilotage de ces programmes dans le cadre de
conventions pluriannuelles. Enfin, il serait opportun de
réfléchir à un mode de financement des programmes qui
permettrait un meilleur partage des risques et des gains entre les
partenaires.
2. L'insuffisance des crédits budgétaires du CEA
La
subvention de fonctionnement accordée par le Secrétariat d'Etat
à l'industrie au CEA et inscrite sur le chapitre 45-10 du budget de
l'économie, des finances et de l'industrie, est légèrement
accrue dans le budget pour 2000, passant de 2 049,1 millions de franc
à 2 071 millions de francs (+ 1 %).
Il convient d'ajouter à ces ressources la subvention inscrite sur le
budget du ministère de la recherche qui s'élève à
3.030,50 millions de francs, ce qui porte les ressources
budgétaires civiles du CEA à
6.081 millions de francs
.
Les crédits d'investissement restent constants à
750 millions de francs en AP comme en CP, provenant à parité
des ministères de l'industrie et de la recherche.
Comme l'année dernière, votre rapporteur appelle l'attention du
gouvernement sur les risques que fait courir au patrimoine industriel de
CEA-Industrie le calibrage insuffisant des dotations budgétaires
accordées à l'établissement public au regard de ses
besoins en matière d'assainissement des installations civiles.
En effet, selon la Cour des comptes qui a consacré un chapitre de son
dernier rapport aux pratiques des entreprises du secteur nucléaire en
matière de couverture des dépenses futures, le CEA devra financer
sur les trente ans à venir plus de 40 milliards de francs pour le
démantèlement de ses installations civiles et le traitement,
l'entreposage et le stockage des déchets qu'il produit. Or,
l'établissement n'a pas prévu le financement de ces charges sur
son exploitation comme en témoigne l'absence quasi-totale de provisions
à son bilan.
L'assainissement des installations civiles
, qui
représente selon les années, entre 400 et 800 millions de
francs par an, était entièrement financé, jusqu'en 1993,
sur la subvention de l'Etat au CEA.
Actuellement et jusqu'en 2000, EDF et Cogéma contribuent à
hauteur respectivement de 42 % et 6 % au financement de ces
dépenses, dans le cadre d'une convention d'assainissement qui porte sur
une liste limitée d'installations et sur un montant de
3,3 milliards de francs. Le solde est couvert par le CEA sur ressources
budgétaires.
Or, à la veille de l'expiration de la convention, les partenaires
industriels du CEA ont fait part de leur volonté de diminuer leur
contribution financière. A défaut de trouver un financement
spécifique en accord avec les pouvoirs publics, le CEA se verrait donc
obligé de trouver dans ses ressources internes c'est-à-dire dans
la cession d'actifs industriels le complément de ressources
nécessaire pour faire face à ses besoins.
La valorisation des
ressources en provenance de CEA-Industrie est d'ailleurs envisagée par
le gouvernement comme la piste principale à utiliser pour le financement
des charges d'assainissement futures des centres du CEA
. Une
réflexion est en cours dans le cadre du futur contrat pluriannuel entre
l'établissement et l'Etat.
Cette pratique n'est pas nouvelle puisqu'en 1999, une ressource exceptionnelle
de 534 millions de francs a du être dégagée de la
vente d'actifs.
Or, comme le relève la Cour des comptes, l'utilisation de ce patrimoine
se heurte à des obstacles de nature fiscale et juridique. En outre,
s'agissant notamment de participations dans le capital de Cogéma
(81 %) et de Framatome (36 %), la cession partielle ou totale de ces
actifs industriels peut entraîner des conséquences sur la
poursuite de programmes menés en commun, ainsi que, plus
généralement, sur le rôle de l'Etat dans la filière
nucléaire. Si l'utilisation du patrimoine du CEA devait être
confirmée, le traitement comptable des charges d'assainissement devrait
être modifié afin de faire apparaître des provisions.
Enfin, la situation du CEA pourrait de surcroît être
fragilisée par le
poids accru de la taxe
qu'il devra acquitter au
titre du contrôle des installations nucléaires de base qu'il
exploite. L'article 24 du projet de loi de finances prévoit en effet de
refondre totalement le régime des redevances sur les installations
nucléaires de base, ce qui, selon les estimations de l'opérateur
public, pourrait impliquer un complément de charges compris entre 12,8
et 100 millions de francs (pour une charge nette actuelle de 25,2 MF).
Votre rapporteur considère qu'il est indispensable de maintenir un lien
entre la recherche menée par le CEA et ses applications industrielles
par le maintien de liens capitalistiques entre le CEA et CEA-Industrie. En
outre, les participations du CEA dans CEA-Industrie lui rapportent des
dividendes importants dont il serait inopportun de le priver.
Au regard de ces éléments, votre rapporteur estime qu'il
convient de renforcer les ressources budgétaires du CEA.
C. UNE SURÉVALUATION MANIFESTE DU COÛT DE LA RÉFORME DE LA POLITIQUE DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE
La
nécessité d'accroître la transparence en matière
nucléaire ne fait pas de doute. Une loi devrait intervenir sur ce sujet
au cours de l'année 2000 qui devrait créer une autorité
indépendante, renforcer les moyens de contrôle et de
radioprotection et redéfinir les bases du droit à l'information.
Pour l'heure, le budget pour 2000 traduit la volonté du gouvernement de
séparer l'Institut de protection et de sûreté
nucléaire (IPSN) du CEA, ce dont votre rapporteur se félicite,
même si les coûts d'une telle scission semblent
surévalués. Une telle réforme marque la volonté de
confier à des agents différents l'exploitation et l'expertise.
En outre, le budget pour 2000 est marqué par la budgétisation des
crédits de la Direction de la sûreté des installations
nucléaires (DSIN) dont les études étaient jusqu'à
présent financées par des redevances prélevées sur
les opérateurs nucléaires contrôlés.
Parallèlement, l'article 24 du projet de loi de finances pour 2000
prévoit le remplacement des redevances - dont le produit
était rattaché par voie de fonds de concours au budget de
l'industrie - par une taxe sur les installations nucléaires de
base. Le rendement de cette nouvelle taxe devrait toutefois être
sensiblement supérieur à celui des redevances actuelles.
1. La budgétisation des crédits de la Direction de la sûreté des installations nucléaires
L'Autorité de sûreté nucléaire,
composée de la DSIN, du bureau de contrôle des chaudières
nucléaires (BCCN) et des huit divisions des installations
nucléaires (DIN) des Directions régionales de l'industrie, de la
recherche et de l'environnement (DRIRE), est aujourd'hui chargée de
définir et d'appliquer la politique gouvernementale en matière de
sûreté nucléaire.
L'effectif global de l'Autorité de sûreté
s'élève à 220 personnes, dont 38 sont mises à
disposition par le CEA dans le cadre de la convention avec l'Institut de
protection et de sûreté nucléaire (IPSN). 75 % des
effectifs de l'autorité de sûreté sont des
ingénieurs issus, soit des corps techniques de l'Etat, soit des
unités de production ou de recherche du CEA.
La DSIN, créée en 1973, est placée sous l'autorité
conjointe du ministre de l'industrie et du ministre chargé de
l'environnement. Les études qu'elle effectue étaient
jusqu'à présent financées par des redevances
prélevées sur les exploitants d'installations nucléaires
de base. Le budget de l'industrie pour 1998 a ainsi vu le rattachement de
475,4 millions de francs
de fonds de concours sur l'article 92 du
chapitre 54-93 " Etudes " aux fins de financer des analyses de
sûreté et de
1,5 million de francs
de fonds de concours sur
l'article 91 du même chapitre pour financer des études de
sûreté. Pour 1999, un montant évaluatif de
467,33
millions de francs
est prévu pour ces deux articles. A ces
crédits d'études s'ajoutent des crédits de
rémunération de personnels inscrits sur le titre III.
Les études de sûreté menées par la DSIN visent
essentiellement à permettre de comprendre et d'anticiper les principales
causes d'incidents sur les centrales électronucléaires. Les deux
grands axes du programme d'études 1999 sont, d'une part de faire avancer
les dossiers relatifs aux méthodes d'analyse ainsi qu'à la
connaissance des matériaux et à leur endommagement, et, d'autre
part de compléter les connaissances techniques sur des thèmes
transversaux dans les phénomènes rencontrés sur le parc
électronucléaire.
Quant aux analyses de sûreté menées par l'IPSN au profit de
la DSIN, elles sont financées dans le cadre d'une convention annuelle
découlant d'une convention générale avec le CEA. La part
la plus importante de ces prestations porte sur des analyses de
sûreté permettant d'évaluer les dispositions
présentées par les exploitants d'installations nucléaires.
Le budget de l'économie, des finances et de l'industrie pour 2000
procède à la budgétisation des crédits de la DSIN
pour un montant de
497,5 millions de francs
inscrit sur le chapitre
54-93 en AP comme en CP ; en contrepartie, les redevances actuellement
acquittées par les exploitants d'installations nucléaires pour
financer les études menées par la DSIN sont supprimées et
remplacées par une taxe dont le produit, évalué à
829 millions de francs pour 2000, est réintégré dans le
budget général
9(
*
)
. Elles avaient
généré une recette de 587 millions de francs en 1998.
Votre rapporteur se félicite de cette budgétisation qui
traduit un souci de sincérité et d'orthodoxie budgétaire
louable. Toutefois, il s'élève contre l'accroissement de
55 % des charges sur les opérateurs nucléaires que devrait
engendrer la création de la taxe sur les installations nucléaires
de base et s'interroge sur la constitutionnalité d'une mesure qui
renvoie à un décret en Conseil d'Etat la fixation du
barème de la taxe.
2. L'autonomisation de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire
L'Autorité de sûreté s'appuie sur
l'expertise de
l'IPSN du CEA qui dispose d'un budget propre s'élevant à
1.500 millions de francs, pour un effectif de l'ordre de 1.270 personnes.
Si le recours aux prestations de l'IPSN permet de bénéficier du
concours d'experts qualifiés, un besoin de clarification existe dans la
mesure où cet institut est rattaché au CEA, qui exploite
directement des installations nucléaires.
Certaines dispositions ont déjà été prises pour
donner une plus grande autonomie à cet organisme au sein du CEA, parmi
lesquelles on peut citer la création d'un conseil de direction,
l'individualisation de la dotation budgétaire dans le bleu industrie, et
l'établissement d'un code de déontologie de la recherche. Les
travaux menés par l'IPSN au profit de l'Autorité de
sûreté sont financés dans le cadre d'une convention
annuelle découlant d'une convention générale avec le CEA
qui définit la nature et le montant des travaux à effectuer.
Le projet de loi de finances pour 2000 va plus loin en prévoyant la
transformation de l'IPSN en établissement public administratif autonome.
Ses crédits continuent de faire l'objet d'un article
séparé sur le chapitre 45-10 et s'élèvent à
959,5 millions de francs dans le budget pour 2000 contre 910,4 dans celui pour
1999, soit une hausse de 49 millions de francs.
Cette transformation du statut de l'IPSN génère une
dépense estimée à ce stade à 37 millions de
francs ; toutefois, les conséquences, notamment en termes fiscaux,
de la scission CEA/IPSN n'ont pas été entièrement
chiffrées, ce qui a conduit à prévoir une provision de
100 millions de francs sur un article budgétaire
ad hoc
.
D'ores et déjà, il s'avère, selon les informations
recueillies par votre rapporteur, que la provision de 100 millions de francs
est très supérieure au coût de la scission. Le gouvernement
a toutefois donné l'assurance que les crédits non utilisés
seraient conservés par le CEA.
III. DES OPÉRATEURS ÉNERGÉTIQUES À RENFORCER DANS LE NOUVEAU CONTEXTE CONCURRENTIEL
A. LE RETARD PRÉOCCUPANT DE LA TRANSPOSITION DE LA DIRECTIVE SUR LE MARCHÉ INTÉRIEUR DE L'ELECTRICITÉ
1. L'urgence de la transposition de la directive sur le marché intérieur de l'électricité
Le
processus, en cours, de transposition de la directive sur le marché
intérieur de l'électricité appelle les remarques suivantes.
Tout d'abord, le retard pris par le gouvernement dans la transposition de la
directive - dont les dispositions auraient du être
intégrées dans notre droit national avant le 19 février
1999 - expose EDF à des mesures de rétorsion de la part de
ses concurrents excédés de voir l'opérateur public
intervenir sur leurs marchés alors que la réciproque n'est pas
encore possible ; sans parler d'une mise en demeure de la part de la
Commission européenne
10(
*
)
, qui ne pourra
que ternir l'image de la France déjà bien écornée
aux yeux de ses partenaires européens.
Ensuite, on peut regretter que le gouvernement ait retenu une approche
a
minima
de l'ouverture du marché électrique à la
concurrence - 26 % de la production d'électricité sera
ouverte à la concurrence alors que les deux-tiers du marché
européen sont déjà libéralisés - comme
le Portugal et la Grèce et à la différence de l'Allemagne,
de l'Italie ou de l'Espagne qui sont allés plus loin que ce que la
directive requiert.
En adoptant cette vision minimaliste et protectionniste, le gouvernement
espère pouvoir mener la paradoxale tâche de se conformer aux
obligations européennes en matière de concurrence tout en restant
fidèle à la loi de nationalisation du 8 avril 1946 et à
son corollaire, le quasi-monopole d'EDF. Ainsi fait-il naître le risque
de fragiliser la position de l'opérateur public, menacé par les
risques de rétorsion et les nouvelles entraves dont le texte le ligote.
Tout au plus cette excessive prudence permet-elle de prédire, sans
risque excessif de se tromper, que le Parlement sera amené à
légiférer de nouveau sur le sujet de la libéralisation du
marché électrique dans un proche avenir pour répondre
à la légitime attente des consommateurs. N'oublions pas en effet,
comme le rappelle excellemment notre collègue Henri Revol dans son
rapport sur le projet de loi relatif à la modernisation et au
développement du service public de l'électricité, que
l'institution d'un marché de l'électricité actif, dans
lequel se rencontrent l'offre et la demande, est la condition nécessaire
de la baisse du prix de l'électricité et de l'accroissement de la
qualité et de la variété de l'offre.
Il est par ailleurs permis de s'interroger sur la motivation qui a
poussé le gouvernement à proposer d'étendre le statut
national électrique et gazier, dit statut des " IEG ",
à tous les nouveaux opérateurs. Il convient en effet de rappeler
que le régime de retraite prévu par ce statut est financé
par une " cotisation ouvrière " fixée à
7,85 % du salaire hors prime, et par une contribution d'équilibre
automatiquement prélevée sur les entreprises électriques
et gazières. En 1996, cette contribution représentait
51,47 % de la masse salariale des agents des industries concernées,
et pourrait, selon le rapport Revol, atteindre près des trois quarts de
la masse salariale en 2010 et près de 100 % de cette
dernière en 2020. On comprend dès lors l'utilité
d'accroître le nombre d'acteurs participant à l'équilibre
de ce système.
Enfin, le nombre très élevé (25) de décrets
d'application que prévoit le texte du projet de loi amène
à s'interroger sur la nature réellement législative de ce
texte dont certaines des dispositions les plus importantes sont
renvoyées au pouvoir réglementaire !
Il reste à espérer que les apports du Sénat pour tenter
d'organiser une réelle ouverture du marché seront maintenus
in
fine
, afin de permettre l'ouverture du marché, seule garante de la
pérennité d'un service public rénové.
2. Les facteurs de fragilité d'EDF
Il
convient tout d'abord d'indiquer que la situation financière d'EDF est
bonne en dépit de la légère baisse de ses résultats
enregistrée en 1998. Cette diminution est due à la baisse des
tarifs de l'électricité (- 2,5 %) intervenue en mai
1998 conformément au contrat d'entreprise conclu entre l'Etat et EDF
pour la période 1997-2000, et en dépit de la croissance des
ventes d'énergie de l'établissement.
Le tableau suivant retrace les comptes consolidés de l'entreprise :
Par ailleurs, l'endettement d'EDF a été ramené de 132,9
milliards de francs en 1996 à 122,2 milliards de francs à la fin
de 1998, ce qui a permis de diminuer le montant de ses charges
financières.
A l'horizon 2000, l'objectif est de ramener l'endettement autour de 100
milliards de francs.
Outre 3.122 millions de francs d'impôt sur les sociétés,
EDF a versé à l'Etat une rémunération de 2.914
millions de francs dont 1.522 millions au titre de la
rémunération des dotations en capital au taux de 3 % et
1.392 millions au titre de la rémunération complémentaire
égale à 40 % du résultat comptable après
impôt sur les sociétés, conformément au contrat
d'entreprise de 1997.
Toutefois, un certain nombre de handicaps continuent de peser sur
l'opérateur public. Il en est ainsi des cotisations retraite qui
représentent aujourd'hui 50 % de la masse salariale d'EDF, alors
que ce pourcentage est inférieur à 25 % dans le secteur
privé. Elles devraient atteindre 100 % de la masse salariale en
2020 si rien n'est fait.
Par ailleurs, il convient de rappeler que l'essentiel du
coût du
démantèlement de SUPERPHÉNIX devrait être pris en
charge par EDF
. Cela représente une somme de 14,2 milliards de
francs, qui, a pour l'essentiel été provisionnée au cours
des années 1996 et 1997, mais qui n'en reste pas moins
pénalisante pour l'opérateur à la veille de l'ouverture du
marché de l'électricité.
B. LA SITUATION DE GDF À LA VEILLE DE L'OUVERTURE DU MARCHÉ DU GAZ
1. La nécessaire transposition de la directive sur le marché intérieur du gaz avant août 2000
La
directive sur le marché intérieur du gaz
a
été adoptée par le Conseil des ministres européen
de l'énergie le 11 mai 1998. Elle devra être transposée
avant le 10 août 2000.
Afin de préparer les évolutions nécessaires, le
gouvernement a lancé récemment une large consultation publique
sur la base d'un livre blanc intitulé " Vers la future organisation
gazière française ". Par ailleurs, Madame Nicole Bricq a
été chargée de mener une mission de réflexion et de
concertation auprès de l'ensemble des acteurs.
Les principales évolutions devraient porter sur l'organisation du
transport, de l'importation et de la fourniture de gaz naturel aux
consommateurs reconnus " éligibles
11(
*
)
".
En tout état de cause, il faudra que la désignation des clients
éligibles aboutisse à une ouverture du marché de 20 %
en 2000, de 28 % en 2003 et de 33 % en 2008. Ce pourcentage est
déterminé par rapport à la consommation annuelle de gaz du
marché national. Il convient de noter que les clients produisant de
l'électricité à partir du gaz pourront eux aussi figurer
parmi les clients éligibles dès 2000, quel que soit leur niveau
de consommation.
Le texte de la directive a pris en compte la nécessité pour les
Etats membres de concilier les impératifs de concurrence et
l'intérêt économique général. Ainsi, le
gouvernement français pourra maintenir le monopole de distribution de
GDF dans les zones qu'il dessert. Il devra, en revanche, prévoir les
modalités d'intervention de nouveaux opérateurs sur notre
territoire dans les autres fonctions gazières.
De même, la directive tempère l'obligation d'ouverture du secteur
gazier à de nouveaux opérateurs en permettant aux Etats membres
d'encadrer leurs activités par des critères précis
(expérience technique, capacités financières) ou de leur
imposer des obligations de service public (régularité de la
fourniture, sécurité des approvisionnements...) qui seront
précisées dans les textes de transposition. La directive
prévoit enfin, comme le demandait le Sénat, la protection des
contrats " Take or pay " en permettant une dérogation aux
règles d'accès au marché au profit des opérateurs
gestionnaires de réseau risqueraient de ne pouvoir écouler leur
gaz. Cette dérogation devra être notifiée à la
Commission européenne.
Il convient de rappeler que l'article 50 de la loi portant diverses
dispositions d'ordre économique et financier (DDOEF) du 2 juillet 1998 a
déjà introduit une brèche dans le monopole de distribution
du gaz naturel détenu par Gaz de France en autorisant les communes non
desservies et ne figurant pas sur le plan triennal de desserte gazière
prévu par cet article, à faire appel au distributeur de leur
choix. Le décret d'application de cet article est paru le 12 avril 1999.
Le plan de desserte devrait être publié le 14 avril 2000.
Votre rapporteur espère que la directive " gaz " sera
transposée dans le droit français avec plus de
célérité que la directive
" électricité " ne l'a été.
2. La situation de Gaz de France
Les
résultats pour 1998 de GDF sont en très nette amélioration
par rapport à 1997. Le chiffre d'affaires 1998 atteint 58,7 milliards de
francs, le bénéfice à 2,5 milliards de francs et la
rémunération versée à l'Etat à 1,6 milliard.
Cette amélioration résulte d'un triple effet :
- un redoux climatique à l'amplitude moindre en 1998 qu'en 1997 ;
- un développement des ventes orienté à la hausse :
le chiffre d'affaires 1998 est en augmentation de 6,3 % par rapport
à celui de 1997 ; les placements commerciaux ont été
globalement bons en 1998 : 161.000 nouveaux clients ont été
accueillis et les placements dans la grande industrie ont été
favorablement influencés par le développement de la
cogénération ;
- ces bons résultats découlent en particulier de la baisse des
prix du gaz qui n'a cependant pas un caractère récurrent.
De même, la très forte baisse des prix du pétrole a conduit
à une augmentation de la marge brute qui explique en partie
l'amélioration du résultat de l'entreprise.
Les résultats financiers de l'entreprise sont retracés dans le
tableau ci-après :
En 1998, GDF s'est désendetté de 4,1 milliards de francs,
ramenant ainsi son ratio d'endettement à 60 % contre 84 %
à fin 1997. A la fin du contrat de plan, l'entreprise devrait atteindre
l'objectif contractuel (ratio inférieur à 45 %).
Par ailleurs, GDF a alimenté pour un montant global de un milliard de
francs les fonds qui avaient été préalablement mis en
place en vue de satisfaire les engagements sociaux futurs.
IV. L'ACCOMPAGNEMENT DU DÉCLIN CHARBONNIER
Le Pacte
charbonnier signé le 20 octobre 1994 a pour objet de garantir
l'emploi des agents des CDF et des Houillères de bassin jusqu'à
la fin de l'extraction charbonnière en France prévue en 2005.
En effet, les pertes financières subies par l'extraction
charbonnière française et qui sont liées à
l'évolution du marché mondial ne permettent pas d'envisager une
poursuite de l'extraction au delà de 2005. Tout agent de CDF a le droit
de poursuivre sa carrière dans le groupe jusqu'à ce qu'il puisse
bénéficier d'une mesure d'âge s'il ne souhaite pas partir
de son plein gré dans une autre entreprise publique ou privée.
La poursuite du pacte charbonnier en 2000 se traduira par la fermeture des
mines du Gard, de Decazeville et de Blanzy.
A. UNE SITUATION STRUCTURELLEMENT DÉFICITAIRE
Depuis
le début des années 1980, à la seule exception de 1985 (et
de 1995 pour des raisons strictement comptables), le résultat final
après subvention de Charbonnages de France a été
déficitaire.
Il était de 6,56 milliards de francs en 1997, de 6,62 milliards de
francs en 1998 et devrait s'établir à 6,56 milliards de francs en
1999.
Cette situation provient de l'aggravation des pertes d'exploitation,
désormais supérieures à 4 milliards de francs par an,
mais également du poids des charges financières (1,89 milliards
de francs en 1998), reflet de l'endettement important de Charbonnages de
France.
De fait, l'endettement à long et moyen terme de Charbonnages de France
s'est beaucoup accru depuis 4 ans. Il était en 1998
supérieur à 28 milliards de francs et devrait atteindre 29,4
milliards de francs en 1999.
Les charges financières
représenteront alors 75 % du chiffre d'affaires de l'entreprise
contre 47 % en 1997. Les pouvoir publics ont fixé au
président de CdF l'objectif de stabilisation de l'endettement du groupe
au niveau atteint en 1999.
B. UNE SUBVENTION BUDGÉTAIRE DÉCROISSANTE COMPENSÉE PAR UNE DOTATION EN CAPITAL
Comme
les deux années précédentes, et malgré les
objections de votre précédent rapporteur, l'aide de l'Etat
à CDF se décomposera en 2000 en une subvention budgétaire
et en une dotation en capital.
Avec 2.840 millions de francs, la subvention à Charbonnages de
France pour 2000 diminue de 30 millions de francs par rapport à
celle de 1999 après avoir diminué de 50 millions de francs
l'année précédente. En contrepartie, l'entreprise devrait
bénéficier d'une dotation en capital de 2.500 millions de francs,
versée à partir du compte d'affectation spéciale
n° 902-24 abondé par les recettes de privatisation, soit une
dotation inférieure de 20 millions de francs à celle
accordée en 1999.
Le graphique ci-après retrace les aides de l'Etat accordées
à CDF :
On rappellera que de 1988 à 1995, les subventions versées
à Charbonnages de France étaient de deux ordres :
- une subvention destinée à couvrir ses charges d'exploitation
imputée sur le chapitre 45-12 du budget de l'industrie ;
- une subvention destinée à couvrir ses charges
spécifiques
12(
*
)
imputée sur le
chapitre 45-15.
Le tout représentait en 1994 un montant de 6.490 millions de francs.
En 1995, les crédits destinés à l'opérateur
charbonnier ont été regroupés sur le seul chapitre 45-12
et leur montant a été réduit de 2 milliards de francs.
En contrepartie, l'Etat donnait l'autorisation à Charbonnages de France
d'emprunter 3 milliards de francs pour couvrir ses besoins de
trésorerie. En outre, EDF entrait de façon minoritaire
(18,7 %) au capital de la Société nationale
d'électricité et de thermique (SNET) assurant la
représentation du pôle électrique de Charbonnages de France
(9 centrales assurant 2 % de la production
d'électricité nationale et 11 % de la production d'origine
thermique).
Puis, en 1997, la subvention à CDF a été ramenée de
4.540 à 2.940 millions de francs. Toutefois, en contrepartie de cette
baisse, l'Etat a versé à l'entreprise une dotation en capital de
2,45 milliards de francs à partir du compte d'affectation
spéciale alimenté par le produit des cessions de titres
appartenant à l'Etat, portant l'aide totale de l'Etat à 5.545
millions de francs, en progression de 23 % par rapport à 1996.
Votre précédent rapporteur avait alors souligné le
caractère relativement aléatoire de ce nouveau type de
financement qui dépendait étroitement du produit et du rythme des
privatisations qui devaient être effectuées en 1997, ainsi que des
priorités qui seraient définies pour l'attribution de ce produit.
Le gouvernement fait valoir que pour CDF qui gère une extinction
progressive de son activité en fonction de considérations
plus sociales qu'économiques, le versement d'une subvention
d'exploitation n'a pas de réelle signification. Il ajoute que le
versement d'une dotation en capital permet de limiter l'endettement de
l'établissement sans fausser la réalité de l'exploitation
qui traduit l'absence de viabilité économique de l'entreprise et
justifie l'arrêt programmé de son activité d'extraction
à l'échéance de 2005.
V. LA DIMINUTION DES CRÉDITS DU FONDS DE SOUTIEN AUX HYDROCARBURES
A. LE RÔLE DU FONDS DE SOUTIEN AUX HYDROCARBURES
Les
crédits du fonds de soutien aux hydrocarbures (FSH) sont destinés
à
promouvoir le développement des technologies
pétrolières et gazières
. Le fonds alloue ainsi aux
entreprises présentant des programmes de recherche et
développement (R&D) dans le domaine de l'exploration, de la
production et du raffinage des hydrocarbures et activités connexes
portant sur les produits et gaz associés, des aides remboursables en cas
de succès, dont le taux est au plus égal à 50 % du
budget du programme.
Ces aides sont gérées par des représentants de la
profession au sein d'organismes consultatifs
13(
*
)
du fonds de soutien aux hydrocarbures, ce qui permet
de concentrer l'aide publique sur des projets de recherche et
développement réalisés en partenariat et correspondants
aux besoins de l'industrie et du marché.
Ces comités ont pour mission de donner des avis sur les programmes
susceptibles de faire l'objet d'une aide ainsi que de proposer les orientations
à moyen terme pour la R&D en matière de techniques
pétrolières et gazières. Les délégués
permanents auprès de ces comités assurent, outre l'organisation
générale de leurs travaux, un suivi technique
détaillé de la réalisation des programmes ayant fait
l'objet d'un soutien.
Enfin, les orientations stratégiques de recherche et de
développement sont établies dans le cadre d'un
plan
pluriannuel
élaboré avec le concours des industriels
concernés. Les grandes orientations du Plan CEP&M-COPREP 1999-2003
publié en octobre 1998 traduisent la très grande implication de
l'industrie dans la définition des axes stratégiques de recherche
en commun. Elles constituent des défis majeurs pour l'Industrie
Pétrolière française.
Parmi les axes majeurs de ce plan, il faut citer la maîtrise des risques
dans la production off-shore, qui représente environ le tiers de la
production totale de pétrole et le quart de la production de gaz. Cette
activité représente plus de la moitié des investissements
réalisés par les compagnies pétrolières. Les
développements off-shore ont lieu à des profondeurs de plus en
plus grandes : on a pu forer et compléter des puits dans des
tranches d'eau de 1.700 mètres en adaptant et en repoussant les limites
d'emploi des technologies existantes.
Les crédits alloués par le FSH dans ce cadre visent à
donner les moyens aux opérateurs de valoriser, dans des conditions
rémunératrices et dans le respect de l'environnement, les
découvertes ultra grand fond.
B. LA DIMINUTION DES CRÉDITS DU FSH
Les
crédits du FSH qui étaient jusqu'en 1998 comptabilisés
dans le compte d'affectation spéciale n° 902-12 ont
été inscrits au budget de l'industrie dans la loi de finances
pour 1999, pour un montant identique à celui qu'ils atteignaient dans le
CAS (276 millions de francs). Ils sont désormais inscrits sur le
chapitre 62-92 (Actions dans les domaines de l'énergie et des
matières premières) du budget de l'économie, des finances
et de l'industrie.
Le tableau ci-après retrace les ressources et les dépenses du CAS
" Fonds de soutien aux hydrocarbures depuis 1994 :
Ce changement de portage budgétaire ne devait pas remettre en cause la
nécessité d'un soutien important de l'Etat, s'inscrivant dans la
durée, à un secteur qui doit aborder de nouveaux thèmes de
développement (exploration ultra grand fond, production d'huiles
lourdes...). Il ne devait pas non plus mettre en cause la continuité de
fonctionnement du dispositif antérieur et notamment les modalités
de sélection des projets, de gestion et de suivi de ces derniers ainsi
que les modalités d'attribution des aides.
4 millions de francs de crédits ont par ailleurs été
inscrits au chapitre 44-81 du budget de l'industrie pour le fonctionnement du
Comité d'Etudes Pétrolières et Marines (CEP&M) et du
Comité des Programmes d'Exploration-Production (COPREP).
Votre rapporteur avait observé l'année dernière que la
clôture du compte aurait pour effet de réduire les moyens
disponibles pour soutenir les recherches dans le secteur des hydrocarbures dans
la mesure où les soldes positifs accumulés du fait d'un
écart favorable entre les recettes et les dépenses effectives du
compte (cf. tableau
supra
) devaient être transférés
au " compte permanent des découverts du Trésor ". Ce
solde s'élevait à 170 millions de francs fin 1998.
En outre, la " budgétisation " du FSH a eu pour
conséquence une augmentation des taux de la Taxe intérieure sur
les produits pétroliers (TIPP) sans que cet accroissement soit assorti
d'une quelconque garantie d'affectation de son produit aux interventions
jusqu'alors financées par le FSH.
Pour 2000, le gouvernement propose de ramener les crédits de paiement du
FSH de 276 millions de francs à 150 millions de francs, soit une
réduction de 45 %. Ils seraient toutefois maintenus constants en
AP. En outre, les comités consultatifs continueraient à
bénéficier d'une subvention de 4 millions de francs.
CHAPITRE III
LA POLITIQUE INDUSTRIELLE
Moteur
de l'économie, créatrice d'emplois, facteur d'intégration
et de cohésion sociale, élément essentiel
d'aménagement du territoire, l'industrie devrait être au carrefour
des problématiques prioritaires de la société
française.
Or, la disparition d'un budget autonome de l'industrie, comme l'absence d'un
ministre de l'industrie de plein exercice tendent à prouver au contraire
que l'industrie est loin de constituer une priorité de l'actuel
gouvernement, en dépit de la hausse des crédits consacrés
à l'industrie inscrits au budget de l'économie, des finances et
de l'industrie. Plus encore, en obligeant les entreprises à
réduire la durée du travail ou en accroissant le poids de la
fiscalité sur les plus grandes entreprises, ce dernier multiplie les
obstacles sur le chemin de la croissance des entreprises industrielles.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des crédits
consacrés à la politique industrielle depuis 1998 :
On constate une augmentation assez sensible des crédits consacrés
à la politique industrielle dans le budget pour 2000, qui
résulte, d'une part, de la budgétisation des crédits des
centres techniques industriels pour 247 millions de francs, mais surtout,
de l'augmentation très significative des crédits destinés
à la construction navale (+ 487 millions de francs). En
revanche, les crédits en faveur de la recherche et de l'innovation
continuent de décroître en dépenses ordinaires et
crédits de paiement, mais restent supérieurs aux besoins si l'on
en croit les taux de consommation constatés en 1997 et 1998.
Après avoir exposé la situation de l'industrie, le présent
chapitre développera chacun des axes de la politique industrielle. Les
crédits de la Poste et des télécommunications feront
l'objet d'un développement à part.
I. LA SITUATION DE L'INDUSTRIE
A. UNE CONJONCTURE INDUSTRIELLE MOROSE EN 1998 MAIS PLUS SOUTENUE AU SECOND SEMESTRE 1999
Après une accélération en 1997 (+ 5,2 %), la croissance de l'industrie a ralenti en 1998 (+ 4,5 %) puis marqué un palier au premier semestre 1999.
1. Une croissance ralentie en 1998
Après l'accélération de 1997,
l'activité
industrielle a plafonné mi-98, puis s'est réduite en novembre et
décembre. Le ralentissement a touché successivement les biens
intermédiaires, les biens d'équipement puis les biens de
consommation. Seule l'automobile est restée dynamique tout au long de
l'année.
L'industrie n'a en conséquence contribué que pour un
cinquième à la croissance du produit intérieur brut en
1998 (0,7 point sur 3,2 %) contre deux cinquièmes l'année
précédente.
Un déclin de la demande extérieure...
L'industrie a pâti en 1998 de la détérioration de
l'environnement international, après une année 1997
exceptionnelle. La crise du sud-est asiatique s'est en effet propagée
à la Russie mi-98, puis au Brésil fin 1998. La chute des cours du
pétrole a également pesé sur les pays producteurs. La zone
euro dans son ensemble en a été affectée.
Les exportations de produits industriels ont ainsi progressé moins
rapidement en 1998 : 7,2 % contre 11,5 % en 1997 en volume. Le
coup de frein a été brutal hors Union européenne
(5,5 % en 1998 après 14,7 % en 1997). Le ralentissement a
aussi été sensible dans l'Union (8,2 % en 1998 contre
9,6 % en 1997) qui constitue les deux tiers des débouché
pour les produits industriels français.
L'aéronautique a nettement ralenti après les ventes
exceptionnelles de 1997 qui ont permis au consortium européen Airbus de
rivaliser avec Boeing. Quant aux industries agro-alimentaires, leur
contre-performance a été double : les exportations ont
baissé de 2,2 % en volume à destination de l'Union
européenne, principal marché, alors qu'elles ralentissaient aussi
fortement ailleurs. En revanche, la croissance des exportations a
été soutenue par l'automobile et les produits de la
filière électronique.
S'agissant des importations, elles n'ont commencé à
décélérer qu'au second trimestre 1998, après les
exportations en raison d'une demande intérieure restée soutenue
début 1998. A l'import encore plus qu'à l'export, l'automobile et
les produits des technologies de l'information ont fortement progressé.
Toutefois, les immatriculations de voitures de marques françaises ont
progressé plus vite que celles des marques étrangères. La
compétitivité des pays asiatiques s'est retrouvée
renforcée sur la filière électronique en raison de la
chute de leurs monnaies.
En conséquence, l'excédent commercial des produits industriels
(146,5 milliards de francs) s'est réduit de 45 milliards de francs
par rapport à l'excédent record de 1997. Les moindres
performances de l'industrie en 1998 ont été compensées
pour moitié par l'allégement de la facture
énergétique.
... partiellement compensé par le raffermissement de la demande
intérieure
En revanche, la reprise industrielle de 1997 s'étant diffusée
à l'ensemble de l'économie, la demande intérieure s'est
raffermie, prenant le relais de la demande étrangère. Elle a
tiré la production industrielle en 1998 alors que le commerce
extérieur la freinait. Le schéma s'est donc inversé par
rapport à 1997.
La consommation des ménages en produits industriels a ainsi
progressé de 4,4 % en volume en 1998, soutenue par
l'amélioration de l'emploi, la modération de l'évolution
des prix et la baisse du taux d'épargne.
Plus encore, l'investissement en produits industriels a été
exceptionnel en 1998, avec une croissance de 9,9 % en volume (contre
3,7 % en 1997), largement plus dynamique que l'investissement en
bâtiment et travaux publics (+ 1,4 %). Sous l'impulsion des
entreprises, l'investissement en véhicules a crû de 16,4 %.
L'équipement électrique et électronique a progressé
de 13,9 % avec un net effort de modernisation de la part des
administrations publiques et des sociétés financières.
L'équipement mécanique a également été
soutenu (+ 6,2 %) ; il représente presque la
moitié des produits industriels investis.
Le ralentissement de la production industrielle en 1998 laisse
apparaître des contrastes entre branches
Malgré la bonne tenue du marché intérieur, la production
industrielle française a ralenti début 1998. Comme ceux de leurs
homologues européennes, les carnets de commandes des entreprises
françaises se sont détériorés, jusqu'à une
légère remontée en avril 1999. Seule l'automobile
(+ 13,9 %) a présenté une progression continue sur
toute l'année, bénéficiant à la fois d'une forte
demande des ménages dans le sillage du " mondial de
l'automobile ", de forts investissements en véhicules de la part
des entreprises (renouvellement important du parc des poids lourds) et d'une
demande extérieure soutenue.
Dans les autres branches, le ralentissement s'est propagé graduellement,
du secteur des biens intermédiaires (+ 2,9 %),
concurrencé par les importations, à celui des biens
d'équipement (+ 5,9 %) dont la production s'est ralentie au
second semestre quand les entreprises ont anticipé des perspectives de
croissance moins favorables. Enfin, la production des biens de consommation a
fléchi au dernier trimestre. Loin de profiter aux industries nationales
de l'habillement et du cuir (+ 0,8 %), la demande des ménages
a favorisé une pénétration accrue du marché par les
produits importés sur un créneau déjà très
déficitaire.
Une pression sur les prix
Profitant de baisses de prix sur certains produits importés qui entrent
dans les consommations intermédiaires, les prix des produits industriels
ont à nouveau baissé tout au long de 1998 alors qu'ils semblaient
devoir se stabiliser en 1997 : les prix à la production ont perdu
un point en moyenne annuelle ; les prix des consommations
intermédiaires de l'industrie ont baissé de 0,8 %. Les prix
à l'exportation ont été contraints, notamment en raison de
la remontée du taux de change effectif du franc. Les prix à la
consommation des produits industriels, quasiment stables (+ 0,4 %),
ont ainsi contribué à réduire l'inflation à un
niveau historiquement bas (+ 1 % pour l'ensemble de la consommation
finale).
Une légère croissance de l'emploi industriel
Pour assurer le niveau d'activité atteint grâce à
l'accélération de 1997, l'industrie a eu largement recours
à l'intérim : 60 contrats pour 1 000 postes
en 1998 contre 46 en 1997 et 35 en 1996. Elle a également
créé 9 000 emplois après en avoir
supprimé 50 000 en 1997. Bien que ce chiffre soit modeste au
regard du total des créations d'emploi (265 000), il est en rupture
avec le contexte de diminution structurelle des effectifs dans l'industrie. En
outre, les créations d'emploi dans les services aux entreprises
(169 000 salariés et non salarié) sont directement
imputables, pour un tiers au fait que l'industrie a eu davantage recours
à l'intérim, et, indirectement, à la diffusion de la
croissance industrielle au reste de l'économie. Enfin, fait nouveau, la
progression des effectifs porte plus sur les ouvriers et les techniciens que
sur les cadres.
Les contrastes entre secteurs sont importants : si les branches produisant
des biens d'équipement et des biens intermédiaires ont
créé des emplois, la branche automobile a continué
à en perdre malgré ses performances, ainsi que la branche des
biens de consommation dont l'activité a faiblement progressé.
Enfin, sauf dans les secteurs comme le meuble où l'activité est
restée soutenue, les baisses d'effectifs ont été
marquées dans les industries traditionnelles : - 6 % dans
l'habillement-cuir, - 3 % dans le textile (particulièrement
les étoffes et articles de maille mais le secteur doit faire face
à la fin des allégements de charge), ainsi que dans la
sidérurgie.
Si la productivité apparente de l'industrie a progressé de
4,2 % en 1998, après 6,5 % en 1997, les gains de
productivité par branche ont également été
variables : ils ont atteint notamment 12,6 % dans l'automobile, le
recours à l'intérim ayant été
privilégié sur l'emploi ferme. La durée effective du
travail par salarié a très légèrement
augmenté, même si les premiers accords sur le passage aux 35
heures ont été signés en 1998.
Une nette reprise des investissements
Les entreprises appartenant au secteur de l'industrie ont accru leurs
investissements de 10 % en valeur (contre 2,7 % en 1997), soit
nettement plus que l'ensemble des entreprises (+ 6,8 %). Pour
l'essentiel, les achats d'équipement ont eu lieu au premier semestre
1998. L'investissement en logiciels a cru de 20 %. Le crédit-bail a
très fortement progressé, rattrapant son niveau de 1995
après deux années peu favorables. Par ailleurs, la croissance des
investissements continue d'être plus rapide dans les PMI
(+ 13 % contre 8 % pour l'ensemble des entreprises
manufacturières).
Là encore, les contrastes sont importants : quand les secteurs de
la métallurgie et des composants électroniques augmentaient leurs
investissements de 19 %, celui de l'automobile les réduisait de
1,7 %, tout en restant capable de répondre à la demande
grâce à une meilleure utilisation de ses capacités de
production.
Le secteur de l'automobile n'a investi que début 1999, confronté
alors à des goulots d'étranglement.
Dans le secteur des biens d'équipement, porté par
l'aéronautique et dans une moindre mesure par le matériel
ferroviaire roulant, les investissements de l'ensemble de la construction
navale, aéronautique et ferroviaire ont cru de 36,6 %. Dans le
secteur des biens intermédiaires, l'ensemble de la filière
bois-papier a profité de la bonne conjoncture du meuble et accru ses
investissements de 50 %. D'importants investissements de capacité
dans la fonderie, ainsi que des anticipations favorables des services
industriels du travail des métaux ont fait progresser les
investissements de la métallurgie-transformation des métaux de
12,2 %.
Toutefois, malgré cette reprise, le niveau des investissements de 1998
reste inférieur au pic de 1990. En effet, l'investissement des
entreprises a diminué de 34 % entre 1990 et 1994. Sur longue
période, l'investissement industriel a progressé beaucoup plus
fortement au Japon et aux Etats-Unis, et, dans une moindre mesure, en
Allemagne.
2. Une vive reprise au second semestre 1999
Le
second semestre 1999 se présente sous les meilleurs auspices. En effet,
après neuf mois de stagnation, la production manufacturière a
légèrement progressé au deuxième trimestre. Mais
surtout, la croissance plus forte que prévu (+ 1,2 %) de
l'activité industrielle au cours des mois de juillet et août 1999
semble témoigner d'une très forte reprise. L'activité
manufacturière s'est ainsi accrue de 2,3 % au cours du
troisième trimestre, soit 9,5 % en rythme annuel. Le
redémarrage de la production concerne toutes les branches, sauf les
biens d'équipement professionnels dont la production a stagné en
juillet-août.
L'enquête réalisée mensuellement par l'Insee dans
l'industrie fait état d'une progression exceptionnelle des perspectives
personnelles de production : selon les chefs d'entreprise
interrogés en octobre 1999, l'activité est restée
très soutenue au cours des trois derniers mois et devrait
s'accélérer dans les prochains mois. Les carnets globaux
continuent de se remplir et les stocks de produits finis sont toujours
jugés inférieurs à leur niveau normal. Ce mouvement de
reprise touche semble-t-il l'ensemble des pays européens.
D'après les chefs d'entreprise interrogés en octobre 1999,
l'investissement en valeur aurait augmenté de 6 % en 1999 par
rapport à 1998 dans l'ensemble de l'industrie et de 5 % dans
l'industrie manufacturière. L'ensemble des activités concourt
à cette augmentation, à l'exception des biens
intermédiaires.
B. LA PERSISTANCE DE MOTIFS D'INQUIÉTUDE
1. Le poids décroissant de l'industrie manufacturière dans l'économie nationale
Le
tableau ci-après retrace l'évolution des effectifs tous secteurs
d'activités confondus en France depuis 1995. On y constate que
l'industrie manufacturière employait fin 1998 3,9 millions de personnes
auxquelles correspondent environ autant d'emplois indirects (secteur des
services aux entreprises). On peut également observer que l'industrie
manufacturière qui constituait 14,43 % des emplois en 1995 n'en
représente plus que 13,75 % en 1998 et que les entreprises du
secteur énergétique sont passées de 1,06 % des
emplois en 1995 à 1 % en 1998.
La place de l'industrie dans l'économie nationale diminue
régulièrement car ce secteur réalise des gains importants
de productivité apparente du travail (de l'ordre de 3,5 % par an
sur longue période). Toutefois, si l'industrie a perdu environ
570 000 emplois de 1990 à 1998, il convient de souligner que
480 000 emplois ont été créés sur la
même période dans le secteur des services aux entreprises, le plus
souvent par externalisation d'un certain nombre de fonctions (conception,
design, ingénierie, logistique, R&D...) ou par recours à
l'intérim (où l'équivalent de 100 000 emplois
ont été créés par l'industrie depuis 1990).
L'industrie se recentre en effet sur ses activités de production et sur
ses métiers.
Rappelons en outre que la mobilité des emplois industriels est
importante en France. Dans la seule industrie manufacturière et au
delà de la relative stabilité des effectifs globaux, le nombre
des entrées ou sorties était estimé à
700 000 en 1994 et les variations annuelles des effectifs des
établissements généraient près de
400 000 créations et suppressions de postes de travail. De
plus, il existe en France 183 000 emplois précaires ou à
durée déterminée dans l'industrie. Cette situation traduit
la volonté des entreprises d'ajuster rapidement l'emploi aux
fluctuations à court terme de la demande.
La diminution des effectifs occulte par ailleurs la croissance de la production
en volume. Ainsi, la consommation de produits industriels a augmenté de
52 % depuis 1980, mais elle régresse en valeur relative du fait de
la baisse des prix relatifs.
2. Les faiblesses de l'industrie française
En
dépit de son rang de quatrième puissance industrielle mondial, la
France accuse certains retards et faiblesses. Ainsi, le tissu industriel
français est caractérisé par une sur-représentation
des petites PMI due, d'une part au faible nombre des grands groupes (on ne
compte que 8 entreprises françaises sur les 100 premières
mondiales, parmi 37 européennes), mais également au nombre
insuffisant d'entreprises médianes (500 à
5 000 personnes). Pourtant, ces dernières sont essentielles
pour le dynamisme du tissu industriel : en constituant le relais entre les
grands groupes et les PMI, elles sont facteurs d'innovation et d'exportation.
En outre, les PMI souffrent de faiblesses structurelles (absence de fonds
propres, difficultés d'accès au crédit) auxquelles les
gouvernements successifs tentent de répondre depuis plusieurs
années, par le biais notamment de mesures fiscales incitatives.
Par ailleurs, les entreprises françaises ne consacrent qu'un montant
égal à 1,4 % du PIB à la recherche et au
développement contre 1,9 % aux Etats-Unis et 1,5 % en
Allemagne. Ce chiffre est en diminution par rapport aux années
précédentes. En matière d'investissements, elles n'ont pas
encore rattrapé le retard accumulé depuis le début des
années 1990.
Enfin, et en dépit des restructurations qui ont touché le tissu
industriel ces derniers mois, l'industrie française n'a pas encore
relevé le défi de la mondialisation. Les entreprises
françaises accusent ainsi un retard sur leurs concurrentes en
matière commerciale, de positionnement stratégique sur les
différents marchés et en matière de partenariat
industriel.
II. LA RECHERCHE INDUSTRIELLE ET L'INNOVATION
Comme les années précédentes, le soutien à la recherche industrielle et à l'innovation constitue l'un des axes majeurs du budget de l'industrie pour 2000, avec 16 % du total des crédits et 46 % des crédits de politique industrielle (en dépenses ordinaires et crédits de paiement).
A. LES GRANDS PROGRAMMES
Les
crédits destinés à soutenir les grands programmes de
recherche industrielle sont inscrits au chapitre 66-01 du budget de
l'économie, des finances et de l'industrie pour 2000. Ils diminuent
légèrement en CP par rapport à 1999 (1.723 MF, soit
- 1,6 %) mais augmentent de 1 % en AP pour s'établir
à 1.836 millions de francs. Les crédits de paiement pour
2000 sont toutefois en progression par rapport aux moyens disponibles en 1999
après régulation budgétaire
14(
*
)
.
Ces crédits correspondent à la participation du
Secrétariat d'Etat à l'industrie au financement de grands
programmes nationaux - à travers la procédure GPI (grands
projets innovants) relayée en 1997 par l'Appel à projets
" Technologies-clés " - ou européens - au travers
de la procédure EURÊKA.
Il convient toutefois d'observer que parmi les grands programmes
fédérateurs nationaux, seul est maintenu le programme PREDIT II,
les programmes BIOAVENIR et RÉACTIF ayant vu en 1996 et 1998
respectivement la fin de leur engagement financier.
1. Les grands programmes nationaux
Jusqu'en
1996, le secrétariat d'Etat à l'industrie a apporté son
soutien aux grands programmes interministériels destinés à
favoriser l'offre de technologies (PREDIT, BIOAVENIR...) au travers de la
procédure des Grands Projets Innovants (GPI). Cette procédure
était fondée sur l'analyse des besoins du développement
technologique de l'industrie française. Après des expertises
techniques, économiques et financières approfondies, les projets
présentés pouvaient bénéficier d'un soutien
généralement sous forme d'avance remboursable au taux maximum de
30 %. De 1989 à la fin du premier semestre 1996, date d'arrêt
de la procédure, 207 projets représentant plus de 7,5 milliards
de francs ont ainsi été soutenus pour un montant total d'aide de
2,4 milliards de francs.
La procédure des grands projets innovants a été
relayée à la mi-1996 par l'Appel à projets
" Technologies-clés " qui vise à privilégier le
soutien des pouvoirs publics à 50 secteurs technologiques, non
couverts par les grands programmes interministériels ou européens
et sur lesquels la position industrielle de la France est jugée
insuffisamment forte.
Enfin, les nouvelles technologies de l'information et de la communication
(NTIC) sont soutenues plus spécifiquement par deux grands
programmes :
- l'appel à projets interministériel RNRT lancé en 1998
pour le soutien du secteur des télécommunications et
intégré en 1999 au réseau national de recherche
technologique ;
- le programme Société de l'information du secrétariat
d'Etat à l'industrie.
a) L'abandon progressif des grands programmes interministériels
Au
travers de la procédure des GPI, le secrétariat d'Etat à
l'industrie a apporté son soutien à de grands programmes
interministériels qui correspondent aux domaines d'excellence de
l'industrie et de la technologie françaises, issus des propositions des
industriels. Situés dans des domaines stratégiques à
fortes retombées potentielles, ces projets étaient d'un
coût unitaire très élevé, supérieur à
100 millions de francs. Aujourd'hui, seul subsiste le programme PREDIT, les
programmes BIOAVENIR et RÉACTIF ayant été stoppés.
Le programme BIOAVENIR, dans le domaine de la santé et de l'agrochimie,
s'est terminé en 1996, le budget de l'industrie lui ayant affecté
200 millions de francs entre 1993 et 1996.
Le programme REACTIF dans le domaine de la chimie de formulation, lancé
dans le courant de l'année 1996 pour cinq ans, s'est clos en 1998
à la demande du ministère de l'éducation nationale et de
la recherche, dans le cadre de réflexions plus globales
consécutives à la mise en place du réseau national de
recherche et d'innovations technologiques. Ce programme devait réunir,
en partenariat avec les laboratoires de la recherche publique, des grands
chimistes français et de nombreux partenaires industriels utilisateurs.
Le budget de l'industrie devait en principe y consacrer 200 millions de
francs en cinq ans (sur un total de 1,7 milliard de francs, dont
1 milliard devait provenir des industriels associés).
Seul est maintenu dans la forme ancienne des grands programmes
fédérateurs le programme PREDIT II, qui a pour objet d'organiser
le soutien public à la recherche et au développement dans le
domaine des transports terrestres en associant les moyens des centres de
recherche publics, des industriels et des exploitants de transport.
Lancé pour une période de cinq ans (1996-2000), il a
récemment été confirmé par le CIRST du 30 juin
1999.
Ce programme met l'accent sur les préoccupations environnementales, de
sociétés, d'énergie, de sécurité et
d'aménagement du territoire. Il fait une place importante à
l'étude et à l'expérimentation de nouveaux systèmes
de transports et au développement de nouveaux véhicules,
composants et matériels de transports terrestres.
Le financement public de ce programme, d'un montant total de 7,3 milliards
de francs sur cinq ans, est prévu comme suit :
- ministère de la recherche : 450 MF, soit 90 MF par an
- ministère de l'industrie : 650 MF, dont 137 en 1998
et 120 prévus pour 1999 ;
- ministère des transports : 650 MF, soit 130 MF par an
- 4ème PCRD (1994-1999) : 525 MF
- divers dont agences (ADEME, ANVAR) : 350 MF, soit 70 MF par an
Le solde doit être couvert par les financements industriels.
b) Le relais de l'appel à propositions Technologies-clés
L'AAP
vise à promouvoir sur 50 technologies-clés, la constitution de
projets de recherche industrielle ambitieux, sur la hase de partenariats
nationaux ou européens. Comme les Grands Projets Innovants, ces projets,
à finalité civile, doivent être de grande ampleur,
novateurs, à fort enjeu stratégique ou commercial et aboutir sur
le marché dans un délai de moins de cinq ans.
Cet appel à projets a été lancé suite à
l'étude sur " les 100 technologies-clés pour
l'industrie française de l'an 2000 ". La sélection de 50
technologies s'est faite sur la base d'une complémentarité de cet
Appel à Projets vis-à-vis des grands programmes
fédérateurs précités (MEDEA, PREDIT, REACTIF). Les
avis d'un comité de pilotage réuni à cet effet le
4 juillet 1996 ont permis de finaliser la liste de 50
" Technologies-clés ".
L'ANVAR est associée pour le soutien aux dossiers " PMI ".
Près de 353 projets ont été labellisés à ce
jour, tant à l'ANVAR qu'au Secrétariat d'Etat à
l'industrie, pour un montant total d'aides décidées de 849
millions de francs (dont 213 MF en 1997 et 223 MF en 1998 pour le
secrétariat d'Etat à l'industrie). L'aide moyenne accordée
par le secrétariat d'Etat à l'industrie aux 83 projets qu'il a
retenus est de 6,1 millions de francs par projet. L'ANVAR a quant à elle
soutenu 270 projets pour un montant moyen d'aide de 1,2 million de francs.
Près de 83 % des projets ont été aidés sous la
forme d'une avance remboursable en cas de succès du programme et
près de 20 % des aides ont été attribuées
à des PMI et des centres de compétence.
Les projets aidés se situent pour l'essentiel dans le domaine des
technologies de l'information et de la communication (145 projets), dans le
domaine de la production, de l'instrumentation et des mesures (75 dossiers) et
dans le domaine des matériaux (64 projets).
Le secrétariat d'Etat à l'industrie indique qu'il est pour
l'instant impossible d'évaluer l'impact des programmes aidés sur
l'emploi dans la mesure où aucun n'est arrivé à ce jour
à son terme.
L'objectif était d'affecter à cet appel à projets 1
milliard de francs sur 2 ans (1997-1998). A l'issue des assises de
l'innovation, il a été décidé de poursuivre cet
appel à projets en 1999 et 2000 avec un objectif comparable en terme
d'affectation de crédits tout en précisant les cibles. C'est dans
ce cadre rénové qu'ont pu être lancés en 1999 :
- l'appel à propositions " performances " qui concentre
l'effort vers les groupes et entreprises médianes (entre 500 et
5 000 salariés) ;
- l'appel à propositions " après séquençage
génomique " qui vise trois filières industrielles :
1. le médicament et diagnostic (médecine prédictive,
préventive et thérapeutique) ;
2. l'agro-industrie à vocations agricoles et alimentaires permettant de
développer des bases alimentaires plus sûres et offrant un
bénéfice tangible pour le consommateur ;
3. l'agro-industrie non alimentaire permettant de jeter les bases de produits
industriels performants pour des spécialités diverses
- la mise en place avec le ministère de l'éducation nationale,
des réseaux de recherche technologique.
Dans le même temps, le secrétariat d'Etat à l'industrie a
entrepris au début de l'année 1999, l'actualisation de
l'étude de 1995 sur les technologies clés. Les résultats
de cette étude seront publiés au printemps 2000.
c) Le Réseau national de recherche en télécommunications (RNRT)
La
création du Réseau national de recherches en
télécommunications (RNRT) en décembre 1997 fait suite aux
conclusions du rapport Lombart-Kahn sur l'essor des
télécommunications en France. Les
télécommunications sont en effet un secteur stratégique
pour la France présentant un potentiel de créations d'emplois
important : en 1997, le marché intérieur s'élevait
à 210 milliards de francs avec une croissance annuelle de
4,4 %.
Le RNRT constitue l'un des six axes du programme d'action gouvernemental pour
préparer l'entrée de la France dans la société de
l'information. Deux objectifs ont présidé à sa
création :
- dynamiser l'innovation en favorisant la confrontation entre les
avancées technologiques et les besoins du marché, et en
facilitant le transfert technologique vers les entreprises ;
- accompagner l'ouverture des marchés à la concurrence,
l'évolution du capital de France Télécom et le rôle
du CNET dans la recherche publique.
Un premier appel à projets a été lancé courant
1998, conjointement avec le ministère de l'éducation nationale et
de la recherche, autour de deux catégories de thèmes
prioritaires :
- des thèmes exploratoires qui correspondent à des études
à moyen terme (3 à 5 ans avant préindustrialisation) de
ruptures ou de limites technologiques ;
- des thèmes précompétitifs qui mettent en jeu
l'intégration transversale de nombreuses technologies pour anticiper (2
à 3 ans avant préindustrialisation).
179 projets coopératifs ont été déposés (21
projets exploratoires et 35 projets précompétitifs) dont 57
ont été labellisés pour un montant de subventions
d'environ 350 MF, dont 210 MF en 1998 (et 150 MF pour le
secrétariat d'Etat à l'industrie).
Un nouvel appel à projets a été lancé en 1999 qui
ne comporte plus de thèmes prioritaires distincts pour l'exploratoire et
le précompétitif. 120 projets ont été
déposés dont 40 ont été labellisés parmi
lesquels 23 ont un caractère précompétitif et
relèvent du secrétariat d'Etat à l'industrie (qui a
prévu d'engager 120 MF à ce titre en 1999).
d) Le programme " Société de l'information "
L'objectif de ce programme, qui entre également parmi
les
axes prioritaires du plan d'action gouvernemental pour préparer
l'entrée de la France dans la société de l'information,
est d'encourager le développement des nouveaux services de la
société de l'information. Deux types de projets sont susceptibles
d'être retenus :
- des projets d'expérimentation de nouveaux services ou de plate-formes
techniques accueillant divers services,
- des projets d'innovation technologique dont la finalité est de
contribuer à la création et au développement de nouveaux
usages des TIC.
La sélection des projets en vue de leur labellisation est
effectuée par un comité inter-administrations sur leur
degré d'innovation, leur réalisme technique et économique,
l'implication des utilisateurs et leur intérêt pour la
société. Le secrétariat d'Etat à l'industrie a
engagé 293 MF en 1998 et prévoit d'en affecter 300 en
1999.
2. Les grands programmes européens
Le
ministère de l'industrie intervient en soutien des grands programmes
européens, essentiellement au travers de la procédure
Eurêka.
Deux grands programmes sont à signaler, ainsi que les nouveaux
programmes stratégiques EURIMUS et PIDEA :
• Les composants électroniques avec le programme MEDEA
D'une durée de quatre ans, ce programme (13 milliards de francs), qui a
pris le relais de JESSI, vise à assurer l'indépendance
stratégique de l'industrie européenne utilisatrice ou productrice
de composants micro-électroniques. Il réunit l'essentiel des
industriels et des laboratoires de la micro-électronique des huit pays
participant au programme. Il capitalise sur les résultats de JESSI qui a
permis de redresser significativement la compétitivité de
l'industrie européenne dans la fabrication des composants.
• L'électronique grand public avec le programme COMMEND
Ce programme, doté de 1,4 milliard de francs, a pris le relais des
précédents projets TVHD et ADTT achevés en décembre
1996 dont il conserve les acquis technologiques, tout en ayant pour objet de
permettre l'interconnexion et l'utilisation partagée de tous les
appareils et services numériques du multimédia. Il associe les
industriels européens du secteur de l'électronique grand public.
• Les nouveaux programmes stratégiques EURIMUS, PIDEA et ITEA
EURIMUS vise à placer l'industrie européenne en bonne position
sur le marché des microsystèmes, actuellement dominé par
les Etats-Unis.
Le programme PIDEA, qui concerne des entreprises de 6 pays de l'Union
européenne, a pour ambition de développer les technologies
d'interconnexion et d'encapsulation à hautes performances en partenariat
avec les principaux secteurs utilisateurs. L'objectif est également de
maîtriser les technologies de production en grands volumes pour lesquels
l'Europe souffre d'un réel déficit.
Il est prévu de consacrer 50 millions de francs par an sur chacun de ces
deux programmes pendant cinq ans.
Le programme ITEA, labellisé en juin 1999 et pour lequel il est
prévu 130 MF, est un nouveau programme dans le domaine du
développement de logiciels pour les produits industriels et services
à forte composante logicielle.
En complément de ces programmes, la France participe à
43 nouveaux projets sur 156, dont 27 ont été
générés par la France. Parmi ces derniers, 70 % sont
conduits par des PME.
B. LE SOUTIEN À L'INNOVATION INDUSTRIELLE
Comme
l'année dernière, le soutien à l'innovation industrielle
constitue une des priorités du secrétariat d'Etat à
l'industrie. Il part du constat selon lequel les entreprises qui se sont
lancées dans une démarche d'innovation technologique se
distinguent par leur plus faible taux de mortalité : 70 % des
entreprises sont encore en activité au bout de 10 ans alors que le taux
moyen de survie des PME françaises ne dépasse pas 50 % au
bout de sept ans.
L'objectif de la politique technologique du secrétariat d'Etat à
l'industrie est de procurer aux entreprises françaises les moyens,
qualitatifs et financiers de développer leur capacité de
recherche et d'innovation. C'est l'objet de l'Agence nationale de valorisation
de la recherche (ANVAR) qui a fêté cette année les vingt
ans de l'aide à l'innovation, créée en juillet 1979.
1. Le rôle de l'ANVAR
Etablissement public industriel et commercial, l'ANVAR a pour
mission de soutenir le développement industriel par l'aide à
l'innovation et de contribuer à la mise en valeur des résultats
de la recherche scientifique et technique. Pour cela, elle s'appuie sur un
outil spécifique,
l'aide à l'innovation
créée en juillet 1979. Elle a également pour objet de
favoriser le financement des entreprises innovantes en mobilisant en leur
faveur le capital-risque et les fonds mobilisés dans le cadre des Fonds
communs de placement dans l'innovation (FCPI). L'ANVAR est ainsi chargée
de décerner la qualification d'entreprise innovante aux petites et
moyennes entreprises désireuses de bénéficier des FCPI.
L'aide à l'innovation peut concerner tous les stades du processus
d'innovation et prend la forme d'une subvention ou d'une avance remboursable
dont le montant peut atteindre 50 % des dépenses retenues, sans
toutefois pouvoir dépasser 40 % du montant total du programme. Tous
les projets font l'objet d'une instruction décentralisée, et,
après avis d'une commission régionale d'attribution des aides,
d'une décision par le délégué régional
concerné. Pour les programmes les plus importants, la décision
est prise par le directeur régional de l'ANVAR.
2. Bilan de vingt ans d'action
En vingt
ans, de 1979 à 1999, l'ANVAR a consacré 22 milliards de francs
aux aides à l'innovation en France, à travers 61 000
interventions au profit de 26 300 bénéficiaires. 60 %
des montants accordés ont été remboursés. Ces aides
ont permis le maintien ou la création de 225 000 emplois et le
recrutement depuis 1988 de 5 900 cadres pour la recherche et le
développement, essentiellement dans les PME. Chaque année,
l'ANVAR soutient plus de 3 000 initiatives.
Les deux tableaux ci-après retracent l'évolution des subventions
de fonctionnement et des crédits d'investissement de l'ANVAR depuis
quatre ans :
Pour pouvoir évaluer les capacités d'engagement de l'ANVAR au
titre de l'innovation, il faut ajouter aux crédits d'investissement les
montants remboursés par les entreprises qui ont évolué
comme suit :
Ainsi, en 1998, l'ANVAR a accordé un total de 1,38 milliard de
francs d'aides, ce qui traduit une progression de 2,23 % par rapport
à 1997. Elle a soutenu 3 244 initiatives, soit 6 % de plus
qu'en 1997. Près des trois-quarts (74 %) des interventions
concernent des entreprises de moins de 50 salariés et une sur
quatre était une jeune entreprise de moins de trois ans d'existence.
Le secteur manufacturier reste le secteur le plus subventionné avec
60 % des projets aidés (avec en tête les biens
d'équipement, et notamment la mécanique), devant le secteur
tertiaire qui totalise 32,2 % des montants accordés en 1998 (dont
18 % pour le conseil informatique).
On peut relever des inégalités géographiques dans l'octroi
des aides, l'Île-de-France totalisant à elle seule près du
quart des aides accordées (268 millions de francs) et les
régions du Sud 28 % (Midi-Pyrénées, Aquitaine,
Languedoc-Roussillon).
En 1999
, l'Agence s'est fixé pour objectif de maintenir ses aides
aux entreprises innovantes à un même niveau qu'au cours du dernier
exercice, ce qui constitue la majeure partie de ses interventions
financières. Mais quatre nouvelles orientations correspondent aux
priorités affichées par le gouvernement :
la création de nouvelles entreprises innovantes de technologie et de
services : plus d'un quart du budget d'intervention de l'ANVAR sera
consacré aux entreprises de moins de trois ans, notamment pour favoriser
l'embauche de personnels scientifiques qui s'est révélée
un facteur déterminant de réussite dans les jeunes
entreprises ; l'ANVAR apporte également son soutien aux
études préalables à la création, à hauteur
de 70 % des dépenses engagées dans un plafond de
200 000 F. En 1998, 56 créateurs en ont
bénéficié ;
le renforcement des fonds propres des entreprises : l'ANVAR entend
accentuer son action vers le monde financier, en poursuivant sa politique de
conclusion de conventions de coopération avec des intervenants
financiers significatifs, en proposant aux investisseurs des
opportunités de participation sur des entreprises de croissance
désirant ouvrir leur capital, et en poursuivant la promotion des
entreprises innovantes auprès des FCPI ;
l'accès aux sources d'innovations dans le monde de la recherche :
l'ANVAR propose de nouveaux services et approches, tant aux PME voulant
contracter avec des laboratoires qu'aux cellules de valorisation, incubateurs
et fonds d'amorçage actuellement en constitution ; l'objectif
" 1.000 recrutements " d'ingénieurs et docteurs par an
dans les PME lancé en 1998 est maintenu (il a été
dépassé avec 1.055 recrutements), cette aide à l'embauche
de personnel scientifique et d'ingénieurs s'étant
révélée un facteur déterminant de réussite
des entreprises innovantes ; l'agence continuera également à
aider des projets conduits par de jeunes élèves ingénieurs
ou universitaires (666 en 1998) ;
l'Europe : dans le cadre du nouvel élan donné au programme
Eurêka lors de la dernière conférence ministérielle
de juin 1999, l'accès des PME aux projets financés par le
programme cadre de recherche et développement communautaire (PCRD)
devrait être amélioré : un programme spécifique
pour faciliter leur participation est intégré au
5
ème
PCRD. Point de contact national de ce programme, mais
aussi intervenant actif dans les centres relais innovation (CRI), l'ANVAR
entend se mobiliser pour que les PME françaises puissent
bénéficier davantage des aides européennes.
Pour mener à bien ces missions, le budget d'intervention de l'ANVAR de
1999 s'élève à 1.400 millions de francs
(remboursement des aides antérieures à hauteur de 487 MF
inclus), soit une hausse de 1,4 % par rapport aux engagements de 1998. Les
engagements accordés au 1
er
semestre 1999
s'élèvent déjà à 748,6 MF pour 1.739
dossiers.
En 2000
, l'agence souhaite consolider le dispositif d'aide à
l'innovation par le recrutement en maintenant le nombre d'aides annuelles
octroyées à ce titre autour de 1 000 (contre 570 en 1996).
Elle réorientera ses aides vers le secteur des services liés au
développement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication.
Son budget d'intervention est maintenu à 795 MF en AP et
668,5 MF en CP.
III. UN SOUTIEN AUX PMI CONFORTÉ
Le
développement des PMI représente un enjeu essentiel dans
l'évolution économique, en raison de la place qu'elles occupent
en termes d'investissement, d'emplois ou de contribution à la croissance
et aux exportations. On observera aussi leur intérêt dans une
perspective d'aménagement du territoire.
Dans ce contexte, l'action du ministère de l'industrie vise,
au-delà de la politique économique générale
conduite par le gouvernement, à soutenir la recherche et l'innovation
des PMI, mais également à favoriser leurs investissements. Elle a
d'autre part pour objectif d'améliorer l'environnement des entreprises.
Hors budgétisation des crédits des centres techniques
industriels, les crédits consacrés à ces actions
s'élèvent dans le budget de l'économie, des finances et de
l'industrie pour 2000 à
886,3 millions de francs
(en DO +
CP), soit un montant supérieur de 57 millions de francs à
celui voté pour 1999.
A. LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL REGIONAL
Les
crédits consacrés aux actions de développement industriel
régional en faveur des PMI sont inscrits sur le chapitre 64-92
doté au total dans le budget pour 2000 de
703 millions de francs
en CP
(+ 53 MF) et de
740 millions de francs en AP
(+ 8 MF). Ces crédits sont pour partie gérés de
manière déconcentrée par les directions régionales
de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) dans le cadre des
contrats de Plan Etat-Régions (CPER).
Ces aides sont centrées sur deux thèmes prioritaires :
- les
aides matérielles et immatérielles aux entreprises
dont le gouvernement propose de porter les autorisations de programme de 470
à 480 millions de francs, et celui des crédits de paiement
de 454 à
488 millions
de francs de
(+ 7,4 %) ; ces crédits sont inscrits sur l'article 10 du
chapitre 64-92 ;
- la
diffusion des techniques au sein des PMI
dans le cadre de la
procédure
ATOUT
dont les crédits figurent sur l'article 20
du chapitre précité ; le gouvernement propose de porter les
crédits de paiement de cet article de 167 à
174 millions
de francs pour 2000, et de diminuer de 2 millions
de francs les autorisations de programme pour les ramener à
210 millions de francs.
Restent coordonnées en centrale les actions touchant des secteurs
difficiles à animer dans un cadre uniquement régional, en raison
notamment d'une taille critique insuffisante à ce niveau, et les
crédits destinés à la diffusion de nouveaux outils
d'information et de communication dans les PMI (article 30 du chapitre 64-92
doté de 50 MF en AP et de 41 MF en CP pour 2000).
Rappelons que la troisième génération de CPER
signée en 1994 pour une durée de cinq ans (étalée
sur six ans) est arrivée à échéance. Elle a
été marquée par la création d'un Fonds de
développement des PMI, déconcentré et
contractualisé. De même, la procédure de diffusion des
techniques ATOUT a été déconcentrée et
contractualisée.
1. Rappel des différents dispositifs destinés à développer l'industrie régionalement
a) Les aides matérielles et immatérielles aux entreprises
Les
aides matérielles et immatérielles aux entreprises ont
bénéficié, de 1994 à 1998, d'un montant
cumulé d'autorisations de programme de 2.213 millions de francs
dans le cadre des CPER et de 515,8 millions de francs hors CPER.
Les priorités retenues dans le cadre des CPER 1994-1999 (voir
encadré ci-après) ont prolongé largement les exercices
contractuels précédents avec la reconduction des
procédures de soutien à l'investissement immatériel et le
maintien d'actions spécifiques prioritaires. Toutefois, un effort
important de simplification et de lisibilité a conduit à une
évolution sensible du volet investissement matériel.
Soutien à l'investissement immatériel des entreprises
- les Fonds régionaux d'aide au conseil (FRAC) mis en place en 1984
ont pour objet d'inciter les PMI à recourir à des conseils
extérieurs et de susciter l'émergence d'une offre
régionale de conseil : ils prennent en charge une partie des
coûts des diagnostics et des audits réalisés à la
demande des entreprises par des cabinets du secteur concurrentiel ;
1 950 entreprises ont été aidées en 1998 pour un
montant moyen d'aide par dossier de 44.500 F ;
- la procédure d'aide à l'embauche d'un cadre (en principe
hautement spécialisé) vise à favoriser la création
d'une nouvelle fonction dans l'entreprise ; 1 050 entreprises ont
été aidées en 1998 pour un montant moyen d'aide de
138.000 F ;
- l'aide au recours à un conseil technique a pour objet d'encourager les
entreprises à recourir à un laboratoire (essais, analyses,
études, petites recherches) et d'inciter les laboratoires à
valoriser leur potentiel de recherche-développement sur des projets
industriels locaux ; elle est dispensée à travers les Fonds
régionaux d'aide au transfert technologique (FRATT) ; 60
entreprises ont été aidées en 1998 avec un montant d'aide
moyen de 60.000 F.
Toutes ces aides sont réservées aux PMI de moins de 500 personnes
en situation financière saine et non contrôlées à
plus de 25 % par un groupe.
Soutien à l'investissement matériel
Depuis 1993, le fonds de développement des PMI (FDPMI) s'est
substitué aux anciennes procédures contractualisées ou
non. Il est principalement orienté vers l'aide aux PMI dans les zones de
reconversion afin de permettre une élévation du niveau
technologique ou de la compétitivité de ces entreprises.
Soutien d'actions spécifiques prioritaires
Il s'agit du soutien à des actions liées aux atouts particuliers
des régions concernées et destinées à
développer des pôles technologiques, par exemple en partenariat
avec des Ecoles.
b) La diffusion des techniques au sein des PMI
La
procédure ATOUT, instituée en septembre 1992, vise à
encourager l'intégration par les PMI de technologies permettant
d'améliorer leur compétitivité durablement par la
réalisation d'un saut technologique significatif. Cette procédure
se différencie de l'aide à l'innovation dans la mesure où
elle s'adresse en priorité à des entreprises à
capacité technologique limitée pour la réalisation de
projets qui ne constituent pas des innovations mais qui représentent
pour l'entreprise un progrès notable de son niveau technologique. En
1994, la procédure a été déconcentrée
auprès des DRIRE et contractualisée.
Quatre domaines avaient initialement été retenus :
- le programme PUCE doit permettre aux PMI d'utiliser des composants
électroniques tout en favorisant la diffusion des technologies
liées à la micro-électronique ;
- le programme LOGIC a pour finalité l'amélioration de la gestion
et de la circulation des données informatisées dans l'entreprise
par la réalisation de nouvelles liaisons entre plusieurs fonctions
informatisées ;
- le programme PUMA a pour but d'assurer l'intégration de nouveaux
matériaux dans les PMI tout en favorisant la diffusion des technologies
qui y sont liées.
- le programme DROP, né en 1997 doit permettre aux PMI de mieux
maîtriser les nouvelles technologies de production (découpe,
soudage laser, assemblage/désassemblage automatisés...). Il n'est
pas contractualisé.
En 1999, ces quatre volets ont été fusionnés dans une
procédure unique et simplifiée.
En 1998, l'Etat a assuré 79,2 % du financement des aides
accordées (contre 82 % en 1997), les régions 8,9 % et les
fonds structurels 11,9 %. Les dotations contractualisées se sont
élevées à 250 millions de francs (après
192 MF en 1997) et ont bénéficié à 924
entreprises. La moitié des aides octroyées l'ont
été au titre du programme LOGIC, les programmes PUMA, PUCE et
DROP réunissant respectivement 22,3 %, 18,4 % et 10 % des
aides. 9,9 millions de francs ont été remboursés.
La diffusion des techniques au sein des PMI dans le cadre de la
procédure ATOUT a bénéficié d'un montant
cumulé d'AP depuis 1994 de 1.014,5 millions de francs dans le cadre
des CPER et de 36,8 millions de francs hors CPER.
Outre les crédits d'intervention inscrits au chapitre 64-92, la
procédure ATOUT bénéficie d'une subvention de
fonctionnement de 19,5 millions de francs inscrite sur le chapitre 44-80
article 20. Cette subvention est en très légère baisse par
rapport aux années précédentes
c) Les actions hors CPER
•
Les actions de restructuration défense
En 1997, une enveloppe spécifique de 40 millions de francs a
été allouée en faveur des PMI qui réalisent soit
une part significative de leur chiffre d'affaires dans le secteur de la
défense, soit sont situées dans les bassins d'emploi les plus
touchés par les restructurations de la défense. 35 millions de
francs d'autorisations de programme ont été
déléguées en 1997 et 1 million de francs en 1998. Les
dossiers engagés au 31 décembre 1998 totalisaient un montant de
29 millions de francs.
Les actions collectives
Mises en place à partir de 1983, ces actions permettent de
réaliser des actions structurantes en faveur des PMI locales avec un
effet de levier financier intéressant et surtout un impact en terme de
synergie avec les acteurs du développement industriel local. 503,7
millions de francs d'AP ont été engagés sur la
période 1983-1998.
La diffusion des nouveaux outils d'information et de communication
dans les PMI
L'objectif des crédits du chapitre 64-92 article 30 est d'inciter les
PME à utiliser les technologies de l'information.
Un premier appel à projets baptisé UCIP (Utilisation collective
d'Internet par les PMI) a été lancé en mai 1998 en vue de
soutenir les initiatives collectives et innovantes, afin d'aider les PMI
à s'approprier les technologies Internet et à en exploiter les
potentialités en vue de consolider leurs positions concurrentielles ou
de conquérir de nouveaux marchés. Un nouvel appel à
projets a été lancé en juin 1999 pour lequel seuls seront
éligibles les projets d'origine collective émanant d'une
organisation professionnelle, d'un organisme consulaire, d'une association,
d'un centre de compétences, d'un centre technique industriel ou d'un
groupe de PME. Les projets retenus bénéficieront d'une subvention
qui ne pourra pas dépasser la moitié du montant total des
dépenses engagées.
2. Des dispositifs créateurs d'emplois
Plusieurs études ont tenté de mesurer l'impact
sur
l'emploi des aides attribuées aux entreprises. Certaines ont
été réalisées au niveau national, d'autres au
niveau régional. Toutes tendent à prouver que les entreprises
aidées créent des emplois, qui de surcroît sont durables.
Ainsi, les aides à l'investissement matériel auraient
contribué à l'augmentation des effectifs de 6,7 % à
12,4 % selon les régions, sur des périodes de un à
dix ans. Un montant d'aide d'un million de francs aurait ainsi
été à l'origine de 9,7 à 13,7 emplois selon les
régions.
Les aides au recrutement des cadres auraient été à
l'origine d'accroissement des effectifs compris entre 3,7 % et 12 %
selon les régions, sur des périodes de un à sept ans. Un
montant d'aide d'un million de francs aurait ainsi engendré de 10,2
à 22 emplois selon les régions.
Quant à la procédure ATOUT, elle aurait eu un impact de l'ordre
de 4 % sur les effectifs des entreprises concernées au niveau
national, ce qui correspond à une fourchette de 7,7 à 10,6
emplois pour un million de francs d'aide selon type de programme
subventionné.
Au total, le gouvernement évalue entre 13.000 et 15.000 le nombre
d'emplois créé par un montant d'interventions de
1.450 millions de francs, tous financements confondus.
3. Les priorités des nouveaux contrats de plan Etat-régions
Le
prochain contrat de plan 2000-2006 s'appuiera sur trois priorités :
- le développement des activités et la création
d'emplois ;
- le développement durable ;
- la solidarité nationale.
S'agissant des PMI, l'accent sera mis sur deux axes :
- l'assimilation par les PMI des technologies les plus prometteuses par la
poursuite des efforts en matière de transferts de technologie et la
diffusion des technologies-clés dans toutes les entreprises ;
- la modernisation des entreprises à travers l'acquisition de
matériels plus modernes et le renforcement des investissements
immatériels ; les PMI seront notamment encouragées à
recourir à des compétences extérieures, à
développer et à maîtriser le commerce électronique,
à recruter des personnels hautement qualifiés et à
développer la formation à tous les niveaux de l'entreprise.
B. LES ACTIONS TENDANT À AMÉLIORER LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES
1. La poursuite des actions tendant à améliorer l'environnement et la compétitivité des entreprises
A
côté des aides directes aux entreprises et de l'effort consenti en
faveur du développement de la recherche industrielle et de l'innovation,
les crédits d'intervention inscrits sur le chapitre 44-80
" Subventions à divers organismes et aux actions concourant
à l'amélioration de l'environnement et de la
compétitivité des entreprises " permettent au
secrétariat d'Etat à l'industrie d'agir sur l'environnement des
entreprises par le biais d'actions collectives et d'aides indirectes.
Les crédits du chapitre 44-80 comportent, d'une part, des subventions de
fonctionnement à des organismes dont l'intervention stimule la
compétitivité des entreprises, et favorise l'environnement
économique dans lequel elles évoluent. Ces organismes
interviennent dans les domaines :
- de la création et du développement des entreprises :
l'Agence pour la création d'entreprise (APCE) voit ainsi sa subvention
reconduite pour un montant de 19,1 millions de francs dans le budget pour
2000 ;
- de l'amélioration des technologies de production : l'Agence
nationale pour le développement de la productique appliquée
à l'industrie (ADEPA) voit sa subvention reconduite à 23,8
millions de francs ;
- de la prévention des risques industriels et de l'environnement :
32,77 millions de francs sont inscrits à l'article 50, notamment
pour l'INERIS et pour l'ANDRA ; par ailleurs, les crédits
prévus pour la prévention des affaissements miniers sont
doublés (10 millions de francs).
D'autre part, sont également inscrits au chapitre 44-80, depuis la loi
de finances pour 1996, les crédits de fonctionnement de l'APRODI pour
l'animation de la procédure ATOUT (voir supra).
L'article 40 du chapitre 44-80 finance diverses actions collectives
menées en collaboration avec des partenaires tels que groupements
d'entreprises, associations, fédérations ou syndicats
professionnels. Il est doté de 34 millions de francs pour 2000, dont 21
millions sont prévus pour financer les cadres détachés par
EDF dans les DRIRE pour animer les actions de développement industriel.
Le chapitre 44-80 comporte enfin la subvention allouée à La Poste
pour le transport de la presse désormais inscrite sur l'article 60 pour
un montant de 1.900 millions de francs. Elle était jusqu'à
présent inscrite sur le chapitre 41-10 (subventions à des
organismes publics et internationaux).
2. Une budgétisation quelque peu précipitée des crédits des centres techniques industriels
Etablissements privés reconnus d'utilité
publique, les
18 centres techniques industriels (CTI) répartis sur le territoire
représentent les intérêts de plus de la moitié de
l'industrie manufacturière française, soit
115.000 entreprises employant 1,7 million de salariés. Leur mission
consiste à développer une offre de recherche et de transfert de
technologie adaptée aux besoins des entreprises, en particulier les plus
petites. Ils interviennent tout particulièrement dans cinq
domaines : la veille technologique, les transferts de technologie, la
formation, l'environnement et les programmes de recherche européens.
Ce sont les entreprises elles-mêmes, représentées par leurs
fédérations professionnelles qui ont, après-guerre, pris
l'initiative de créer les CTI en fonction des spécificités
de leur secteur. Leur fonctionnement repose sur deux principes fondateurs :
- d'abord, la mutualisation des moyens de recherche et de diffusion ; elle
permet de répondre aux besoins collectifs des entreprises (études
et recherche industrielle précompétitive, normalisation, essais,
certification, veille technologique et réglementaire) ;
- le financement privé ensuite ; il correspond à des
prestations marchandes individualisées (R&D contractuelle,
formation, conseil, assistance technique, marketing...) ; le financement
des CTI était ainsi jusqu'à présent assuré par des
taxes parafiscales prélevées exclusivement sur les entreprises du
secteur concerné.
Afin de faire bénéficier l'ensemble des secteurs industriels du
même soutien, le secrétariat d'Etat à l'industrie a
estimé souhaitable de réformer le financement des CTI en les
dotant de ressources budgétaires et en supprimant les taxes parafiscales
correspondantes. 247 millions de francs sont ainsi inscrits sur le chapitre
44-05 nouveau du budget du ministère de l'économie, des finances
et de l'industrie qui correspondent aux ressources de cinq CTI (fonderie,
papier-carton, corps gras, ameublement et textile-habillement).
Le secrétariat d'Etat à l'industrie fait en effet valoir que les
interventions publiques récentes en matière de recherche
technologique collective, notamment dans les secteurs de haute technologie
(télécommunications, électronique) s'appuient sur des
dotations budgétaires, sans que la charge pèse exclusivement sur
les secteurs concernés.
Il s'est parallèlement engagé, dans plusieurs réponses
écrites à des parlementaires, à élaborer des
contrats d'objectifs sur les montants des dotations budgétaires dont
bénéficieront les centres au cours des trois à cinq
prochaines années, afin d'assurer la pérennité de leurs
ressources.
Comme indiqué plus haut, cette réforme ne concerne pour l'instant
que cinq CTI. Certains centres, et notamment les centres techniques industriels
de la construction métallique (CETIM) et le centre d'études et de
recherche de l'industrie du béton (CERIB), se sont en effet émus
de la budgétisation proposée de leurs ressources. Ils
considèrent que la participation des industriels à la gestion
technique et financière des centres par le biais des taxes parafiscales
est un atout indispensable favorisant leur motivation et leur
efficacité. Ils craignent que la budgétisation des ressources des
centres distende le lien de proximité avec les industriels et la
déresponsabilise certains acteurs.
Pour répondre à ces inquiétudes, le gouvernement a
proposé de ne pas modifier en 2000 le fonctionnement des centres
financés par la taxe Corem (Comité de coordination des centres de
recherche en mécanique) ni celui du centre financé par les
industriels du béton, tout en poursuivant la concertation avec les
organismes concernés pour généraliser la réforme
à partir du 1
er
janvier 2001.
Votre rapporteur partage les inquiétudes formulées par
certains centres techniques industriels et les arguments invoqués en
termes de responsabilisation. Bien que la suppression des taxes parafiscales
contribue indubitablement à alléger la fiscalité pesant
sur les entreprises, il se demande si cette réforme engagée avec
une certaine précipitation, n'aurait pas nécessité une
concertation plus en amont avec les centres.
IV. LES RESTRUCTURATIONS ET LA RECONVERSION
Les
crédits destinés aux restructurations et à la conversion
des secteurs en difficulté s'établissent dans le budget pour 2000
à
1.543 millions de francs
en crédits de paiement
(soit 459,4 millions de francs de plus qu'en 1999) et à 1.592 millions
de francs en autorisations de programme. Ils sont en hausse respectivement de
42 % et 37,8 %. Il faut y ajouter les crédits du
chapitre 46-93 (qui regroupe les prestations à certains retraités
des mines et des industries électriques et gazières) pour un
montant de 400,5 millions de francs.
L'évolution des crédits de paiement depuis 1998 figure dans le
tableau ci-après :
A. L'AIDE AUX ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ
1. La très forte augmentation des aides à l'équipement naval
a) Un marché mondial caractérisé par des surcapacités chroniques et des chutes de prix spectaculaires
La
construction de grands navires de commerce constitue un marché mondial
totalement ouvert, sans aucune protection douanière ou
géographique. Soumis lui-même à une vive concurrence
internationale sur la plupart des trafics, l'armateur achète
naturellement son navire au meilleur prix international.
Or, en raison du très bas niveau des prix de vente des navires neufs, la
demande s'est accélérée entre 1994 et 1997 pour atteindre
20,9 millions de TBC (tonneaux bruts compensés, unité
représentative de l'activité des chantiers) en 1997, niveau le
plus élevé depuis 1975. Certaines diminutions de prix ont
été de 15 à 30 % au cours de 1998.
Le très bas niveau des prix résulte de la surcapacité de
l'industrie de la construction navale dans le monde, qui est elle-même
due principalement à l'augmentation importante des capacités en
Corée du sud. Celle-ci, dans le contexte de la crise financière
en Asie du Sud-Est a offert des prix plus bas pour remplir son carnet de
commande qui a dépassé celui du Japon depuis le début de
1998.
La part de marché de l'Europe de l'ouest, qui était de
25,9 % en 1998 est ainsi retombée à 17,9 % au cours du
premier semestre 1999. La part du Japon, qui était de 38 % au cours
de la première moitié de la décennie est passée
à 31,7 % en 1998 et à 28,4 % au premier semestre 1999,
tandis que celle de Corée passait de 18 à 24,3 % en 1998 et
à 28,9 % au premier semestre 1999.
Au 30 juin 1998, les principaux carnets de commandes étaient les
suivants (pour un carnet mondial total de 35,5 millions de TBC) :
Corée du Sud : 9,2 millions de TBC
Japon : 8,4 millions de TBC
Chine : 2,3 millions de TBC
Italie : 2,2 millions de TBC
Allemagne : 1,9 million de TBC
Espagne : 1,1 million de TBC
Pologne : 1,1 million de TBC
France : 1 million de TBC
Pays-Bas : 1 million de TBC
Les prévisions portant sur les besoins annuels moyens de construction
neuve marchande pour la période 1999-2010 sont de 17 millions de TBC par
an selon l'association des constructeurs européens pour des
capacités mondiales de l'ordre de 20 millions de TBC. Il est
prévu que l'écart entre les capacités et la demande
mondiale s'accentue pour atteindre 40 % en 2005, en raison de la
construction de nouvelles capacités en Chine et en Corée, de
l'augmentation de la productivité et de la conversion de chantiers
navals militaires en chantiers civils. La concurrence entre les chantiers
mondiaux devrait donc s'intensifier, même dans le créneau des
navires à plus haute technologie.
En France, le secteur de la construction navale civile (avec la
réparation et les équipementiers) représente plus de
27.000 emplois (hors plaisance) implantés sur l'ensemble du territoire.
Le bleu budgétaire de l'économie, des finances et de l'industrie
fait état d'
une part de marché des chantiers navals
français en baisse depuis 1996
tous secteurs confondus (1,25 %
en 1996, 1,24 % en 1997 et 1,22 % en 1998). La part de marché
augmente en revanche sur le segment du transport de passagers puisqu'elle est
passée de 16 % en 1996 à 20 % en 1997 et à
21,4 % en 1998.
• 30 navires ont été commandés en
1998
:
- Chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire) : 2 paquebots de 349 cabines
pour Renaissance et 4 paquebots de 975 cabines pour RCCL ;
- Constructions mécaniques de Normandie : un navire ravitailleur de
plate-formes pour Surf ;
- GEC Alstom Leroux Naval : 2 transbordeurs rapides pour la Grèce
et pour la SNCM, trois remorqueurs pour la Tunisie et 14 autres remorqueurs
pour les Abeilles, société du groupe Chambon ;
- Piriou (Concarneau) : 2 navires ravitailleurs de plate-formes pour Surf
et 2 thoniers congélateurs de 82 m pour l'Italie.
• 4 navires ont été commandés au cours du
premier semestre 1999
auprès des Chantiers de
l'Atlantique : un paquebot de 366 cabines pour Radisson, un paquebot de
625 cabines pour Festival et 2 paquebots de 349 cabines pour Renaissance.
b) Une politique nationale étroitement encadrée
L'accord
signé à l'OCDE le 19 décembre 1994 en vue de mettre fin
à toutes les aides directes (aux chantiers) et indirectes
15(
*
)
(aux armateurs) n'a toujours pas été
ratifié par les Etats-Unis dont les six principaux chantiers (80.000
emplois) semblent opposés à cet accord
16(
*
)
.
Pour faire face à l'éventualité d'une absence de
ratification par les Etats-Unis, la Commission européenne a
présenté fin 1997 un nouveau règlement qui a
été adopté à la majorité qualifiée
lors du conseil industrie du 7 mai 1998. Ce règlement, applicable
du 1
er
janvier 1999 au 31 décembre 2003, autorise les aides
à la commande
jusqu'au 31 décembre 2000
. Il permet
également les aides à la fermeture partielle ou totale. Enfin, il
étend à la construction navale les dispositifs accessibles aux
autres secteurs industriels concernant les aides à la recherche et au
développement, au sauvetage et à la restructuration d'entreprises
en difficulté, aux investissements pour innovation et à la
protection de l'environnement.
Dans ce contexte, la politique française d'aide à la construction
navale repose sur trois outils :
- l'aide à la prise de nouvelles commandes de construction de navires
neufs ou de transformations importantes de navires ;
- les aides à la restructuration pour les chantiers qui doivent
réduire leurs effectifs ;
- les aides à la recherche en faveur, d'une part, des technologiques
nouvelles porteuses de produits nouveaux (navires rapides par exemple) ou de
gains de productivité, et, d'autre part, du développement de
navires à haute valeur ajoutée ou de concepts d'avenir permettant
aux chantiers de construire des navires échappant au moins partiellement
à la concurrence de l'Extrême-Orient.
L'enveloppe de crédits consacrée aux
aides à la
construction navale,
qui constitue cette année les deux tiers des
crédits consacrés à la reconversion et aux
restructurations et un quart de l'agrégat " Accompagnement de
l'activité industrielle ", est
très significativement
accrue
dans le budget pour 2000 compte tenu de la proximité de la
fin du délai au cours duquel le règlement européen de mai
1998 autorise les aides. Elle s'élève ainsi à
1.287 millions de francs
en AP comme en CP contre 850 et
800 millions de francs respectivement l'année dernière, ce
qui représente une hausse de 51 % en AP et de 61 % en CP.
Toutefois, dans la mesure où le projet de loi de finances rectificative
pour 1999 propose d'ouvrir une nouvelle enveloppe d'autorisations de programme
de 2.330 millions de francs ainsi qu'un montant de crédits de
paiement supplémentaire de 325 millions de francs pour 1999, les
1.287 millions de francs d'AP et de CP proposés pour 2000 doivent
se comparer à 3.180 millions de francs d'AP ouvertes en 1999 et
à 1.125 millions de francs de CP.
L'ouverture de nouveaux crédits en loi de finances rectificative pour
1999 semble correspondre aux besoins liés à la fermeture des
Ateliers et Chantiers du Havre. Quant à l'enveloppe de crédits
proposée pour 2000, elle traduit l'engagement pris par le gouvernement
en novembre 1998 d'accompagner le plan CAP 21 mis en oeuvre par les Chantiers
de l'Atlantique.
Rappelons que les
Chantiers de l'Atlantique
, filiale du groupe ALSTOM,
seront les derniers grands chantiers de construction navale, après la
fermeture programmée des Ateliers et Chantiers du Havre qui aura lieu
après la construction des deuxièmes et troisièmes
chimiquiers commandés en 1995 par l'armateur STOLT NIELSEN.
Situés à Saint-Nazaire, les Chantiers de l'Atlantique emploient
3.750 personnes et ont réalisé un chiffre d'affaires de
5.161 millions de francs en 1998. Reconvertis depuis le milieu des
années 1980 dans la construction de navires à haute valeur
ajoutée afin de lutter contre la concurrence asiatique, ils ont
livré 9 paquebots depuis 1995 et 12 autres étaient
commandés au 30 juin 1999.
Il faut toutefois noter l'importance des reports de crédits d'une
année sur l'autre qui traduit certes les très grandes
fluctuations d'activité, mais qui rend bien théorique
l'autorisation de dépense donnée par le Parlement. Au
30 juillet 1999 les crédits engagés s'élevaient
à 1.693,2 millions de francs pour une enveloppe globale d'AP de
3.258 millions de francs compte tenu des reports des années
précédentes.
2. L'insuffisante contraction des crédits de restructuration industrielle
a) Les actions de restructuration industrielle menées par le CIRI
Le
dispositif public de restructuration industrielle repose principalement sur des
comités spécialisés (CIRI
17(
*
)
, CORRI, CODEFI) intervenant respectivement aux
niveaux national, régional et départemental.
Le CIRI et les CORRI sont chargés de traiter les problèmes de
restructuration d'entreprises industrielles, de susciter la mise en oeuvre de
plans de redressement et de s'assurer, à cette occasion, du concours des
partenaires habituels de l'entreprise. Le CIRI traite en principe des
entreprises de plus de 400 personnes et les CORRI de celles dont l'effectif est
compris entre 250 et 400 personnes.
Les CODEFI ont essentiellement une mission de prévention auprès
des entreprises de moins de 250 personnes et s'efforcent de trouver des
solutions avec les partenaires, bancaires notamment, pour les aides à
passer des caps difficiles. Ils peuvent saisir la commission des chefs de
services financiers du département, seule compétente pour
accorder des reports d'échéances de paiement des charges fiscales
et sociales.
Chargés de coordonner l'action des administrations susceptibles
d'intervenir dans le domaine des restructurations industrielles, ces
différents comités n'apportent un soutien financier qu'à
titre exceptionnel et peu significatif au regard des actionnaires et des
créanciers. Cet apport peut prendre la forme de subventions
18(
*
)
, sous forme de crédits de politique
industrielle, ou de prêt du FDES
19(
*
)
,
prélevé sur un compte spécial du Trésor.
Au cours des cinq dernières années, le CIRI a été
saisi de
46 dossiers d'entreprises en difficulté
représentant un nombre de
48.462 emplois
. Le rythme des saisines
de nouveaux dossiers s'est stabilisé depuis trois ans au dessous de la
barre des dix dossiers par an. De façon générale,
l'intervention du comité s'accompagne de moins en moins
fréquemment de concours financiers aux entreprises, ce qui explique la
diminution des crédits ayant fait l'objet d'une
délibération. 25 millions de francs de crédits de
politique industrielle ont été consommés en 1998 soit plus
de deux fois moins que l'année précédente et seulement 1,5
million de francs a été consommé au cours du
1
er
semestre 1999, comme l'indique le tableau ci-après :
Votre rapporteur observe qu'en 1998 , les crédits de paiement
votés en loi de finances initiale ont été
complétés par un report de crédits de 159 millions de
francs. Les crédits ainsi disponibles pour ces actions n'ont
été consommés qu'à 15 %.
Cette année, après avoir été fortement
contractés (- 60 % en AP et - 40 % en CP) dans le
budget pour 1999, les
crédits destinés aux actions de
restructurations industrielles suivies par le CIRI
sont stabilisés
dans le budget pour 2000 : ils s'établissent à
30 millions de francs
en AP comme en CP. Le gouvernement fait en
effet valoir que l'évolution des engagements de crédit par le
CIRI est très variable et impossible à prévoir, ce qui
justifie de continuer à abonder la ligne budgétaire
correspondante. Votre rapporteur reste dubitatif.
b) Les actions de restructuration industrielle menées hors CIRI
La mise
en oeuvre des crédits de politique industrielle hors CIRI obéit
à des besoins très divers dont les principaux ont trait au
financement de mesures de réindustrialisation de sites et
d'accompagnement social. Ces crédits sont destinés à des
secteurs menacés dont le traitement ne fait pas l'objet d'une
coordination interministérielle (habillement-textile,
électronique, construction navale, automobile...).
Au cours des cinq dernières années, la consommation de ces
crédits est également en baisse. En conséquence, les
dotations de l'article 10 du chapitre 64-96 sont ramenées de 85 à
75 millions de francs en AP et de 81 à 68 millions de francs en CP.
Votre rapporteur approuve cet ajustement des crédits aux besoins
réels.
B. L'EFFORT DE CONVERSION
1. Le fonds d'industrialisation de la Lorraine
Créé en 1984, le
fonds d'industrialisation de
la
Lorraine
(FIL) finance des actions de diversification du tissu industriel,
notamment en matière de transfert de technologie et de renforcement de
l'encadrement dans les PMI.
Ses dotations sont stabilisées à 80 millions de francs en AP et
réduites à 58 millions de francs en CP.
Ce chapitre est traditionnellement marqué par un taux de consommation
assez faible. L'exercice 1998 s'est ainsi caractérisé par un taux
de consommation des crédits de paiement de 49 % compte tenu
de l'importance des crédits disponibles après reports (116,8
millions de francs) et de la faible consommation des crédits (57,8
millions de francs).
En conséquence, votre rapporteur estime que l'effort d'ajustement aurait
pu être poussé un peu plus loin.
2. Le fonds d'industrialisation des bassins miniers
Les
programmes soutenus par le
Fonds d'industrialisation des bassins miniers
visent à créer ou améliorer les conditions
d'environnement pour les activités nouvelles : formation initiale
ou continue, centres de transfert de technologie, terrains et locaux
industriels, reconquête de friches industrielles. L'action du FIBM en
faveur de l'environnement des entreprises vient le plus souvent en
accompagnement des interventions financières des sociétés
SOFIREM et FINORPA, ainsi que des autres actions en faveur des entreprises
engagées par l'Etat ou les collectivités locales.
Les crédits du FIBM figurent désormais à l'article 30 du
chapitre 64-96. Les crédits de paiement régressent fortement dans
le budget pour 2000 pour s'établir à 100 millions de francs (ce
qui représente une baisse de 46 millions de francs par rapport à
1998) alors que les autorisations de programme sont stabilisées à
120 millions de francs. Le gouvernement indique que ces moyens serviront
à accompagner la poursuite du pacte charbonnier qui se traduira par la
fermeture des mines du Gard, de Decazeville et de Blanzy.
En 1998, seuls 32 % des CP disponibles avaient été
consommés.
V. LES NORMES ET LA QUALITE
Le
tableau ci-après retrace les dotations des chapitres budgétaires
consacrés aux actions de normalisation et de qualité :
La légère augmentation des crédits du chapitre 44-93
(275 MF) et de ceux du chapitre 64-94 (90 MF en AP comme en CP)
reflète la priorité que le ministère continue d'accorder
à cette action.
L'augmentation des crédits du Bureau national de métrologie (BNM)
vise en particulier à consolider la métrologie française
sur la scène internationale. A cet effet, un programme scientifique a
été élaboré sur 5 ans qui prévoit un
renforcement du budget du BNM sur cette période afin de permettre
à la métrologie française de combler son retard et
d'être un acteur majeur sur le grand marché européen.
La métrologie française apparaît en effet peu soutenue par
rapport aux autres pays industrialisés alors que l'avènement du
marché unique conduira dans les prochaines années à une
concentration des activités primaires des laboratoires autour des noyaux
les plus actifs (Allemagne, Pays-Bas et Grande-Bretagne notamment).
La subvention de fonctionnement de l'AFNOR augmente très
légèrement (115,5 MF) afin de soutenir l'association qui
sera confrontée à des dépenses supplémentaires
(fiscalisation des associations, mise en oeuvre des 35 heures,
déménagement à Saint-Denis). Rappelons que l'AFNOR, qui
emploie 600 personnes, est une association chargée depuis 1984
d'élaborer le programme de normalisation, d'homologation des normes et
d'arbitrer les conflits éventuels.
L'augmentation des crédits vise également à renforcer le
soutien de l'Etat aux démarches collectives proposées par les
secteurs professionnels en faveur de la normalisation et de la qualité.
Enfin, la dotation allouée à l'appel à propositions
" Accès à la qualité, certification, essais et
normalisation " lancée en janvier 1998 en remplacement de la
procédure " Partenaires pour l'Europe " est stabilisée
à 30 millions de francs.
VI. LES CRÉDITS DE LA POSTE ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
Les
crédits consacrés à la Poste et aux
télécommunications sont regroupés au sein du fascicule
budgétaire unique de l'économie, des finances et de l'industrie
mais ne font plus l'objet d'un agrégat distinct. Ils sont
désormais fondus dans l'agrégat
" Actions sur
l'environnement des entreprises et modernisation des PME "
qui englobe
par ailleurs les crédits de politique industrielle.
Votre rapporteur se contentera d'évoquer l'évolution des
crédits de la Poste et des télécommunications, renvoyant
pour l'analyse des aspects non budgétaires à l'excellent rapport
pour avis de M. Pierre Hérisson.
A. DES CRÉDITS EN PROGRESSION SENSIBLE
Les
crédits consacrés au secteur de la Poste et des
télécommunications progressent sensiblement (+ 4,1 %)
pour atteindre
2 774 millions de francs
dans le budget pour
2000 (soit 109 millions de francs de plus qu'en 1999).
Plus des deux tiers de ce montant sont destinés à la subvention
octroyée à la Poste au titre de l'aide au transport de la presse.
Cette subvention augmente de 50 millions de francs pour s'établir
à 1 900 millions de francs.
L'évolution des crédits est retracée dans le tableau
ci-après :
Tous les chapitres sont en augmentation.
B. DÉTAIL DES CRÉDITS
•
Ainsi, accompagnant la libéralisation du secteur des
télécommunications et le développement de leurs
activités qui en résulte, les moyens dévolus aux instances
en charge de la régulation - Autorité de régulation des
télécommunications (ART) - et la gestion du spectre des
fréquences - Agence nationale des fréquences (ANF) - sont en
augmentation sensible : respectivement + 14 % et + 3,7 %
pour le fonctionnement. L'ART bénéficie de 2 créations de
postes.
Il faut noter que l'activité de l'Autorité de régulation
des télécommunications a doublé entre 1997 et 1998 :
1 047 décisions ou avis ont été adoptés en
1998 contre 459 en 1997 ; 555 décisions ont déjà
été prises au cours du premier semestre 1999.
La progression de la subvention de l'ANF s'explique quant à elle par
l'extension de son périmètre d'action : elle reprendra en
effet à compter de janvier 2000 les activités de
réglementation radio-maritime pour le compte de l'ART et du
ministère de la mer. 41 emplois non budgétaires de contractuels
seront créés à l'échelon régional pour
assurer cette nouvelle mission. Ils s'ajouteront aux 297 emplois actuels.
• L'enseignement supérieur des télécommunications
(2.710 élèves) est doté de 496,6 millions de francs
contre 462 millions de francs en 1999 (+ 7,5 %), dont
494,5 millions de francs pour le Groupe des écoles de
télécommunications (GET) et 2,1 millions de francs pour
l'Ecole nationale supérieure des postes et
télécommunications (ENSPT).
Au delà des moyens attribués pour mettre en oeuvre le nouveau
cadre de gestion de ses personnels, le Groupe des écoles des
télécommunications se voit accorder les moyens d'intégrer
des équipes de recherche d'intérêt général du
Centre national d'études de télécommunications (26
chercheurs) conduisant ainsi à renforcer en son sein la synergie entre
l'enseignement et la recherche, soit 34,5 millions de francs
supplémentaires.
Cette décision fait suite à un rapport particulier de la Cour des
comptes relatif aux comptes et à la gestion du CNET envoyé au
président de la commission des finances le 7 octobre dernier et qui
observait qu'à la suite des restructurations qui touchaient les
activités de recherche publique, une centaine de chercheurs du CNET
devaient trouver refuge dans des organismes publics divers (CNRS, GET, CEA).
• Les crédits au titre de la participation de la France aux
organismes internationaux dans le secteur des postes et
télécommunications baissent légèrement de 55
millions à 52,88 millions de francs, soit une réduction de
3,86 %. Cette diminution est liée à la prise en compte d'une
économie réalisée sur les taux de change. Ces
crédits sont destinés aux organismes internationaux
spécialisés
20(
*
)
, aux cotisations
à l'Institut européen de normalisation des
télécommunications (ETSI) et à la subvention à
l'Association française des utilisateurs de téléphone et
des télécommunications (AFUTT) représentant les usagers au
plan national ou international.
• La contribution de l'Etat aux organismes des postes et
télécommunications des territoires d'outre-mer fait plus que
doubler, passant de 2,7 millions de francs en 1999 à 5,43 millions de
francs pour 2000. Cette progression résulte de la création d'une
mission permanente auprès du Haut-Commissariat de la République
en Nouvelle-Calédonie, conformément à la loi
n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle
Calédonie qui a transféré au territoire la
responsabilité de l'Office des postes et
télécommunications de Nouvelle Calédonie. L'Etat restera
compétent pour la réglementation des fréquences
radioélectriques ainsi que pour les liaisons gouvernementales de
sécurité et de défense.
• Les dotations de fonctionnement de la Comission supérieure du
service public (CSSP) sont reconduite à l'identique à 1,58
million de francs ; Rappelons que ces crédits avaient
été transférés en 1999 sur la section
" Services communs et finances " du budget de l'économie, des
finances et de l'industrie.
• Enfin, il faut enfin noter la disparition de l'article 70 du chapitre
54-93
" Etudes dans les domaines des postes et
télécommunications "
.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le
mercredi 27 octobre 1999
, sous la
présidence de M. Alain Lambert, Président, la commission a
procédé à
l'examen
du
rapport
de
M. Jean Clouet, rapporteur spécial
, sur les
crédits de l'économie, des finances et de l'industrie :
II.- Industrie
.
Après avoir intitulé son intervention " chronique d'une mort
annoncée ",
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a rappelé que la prédiction qu'il avait faite en 1998,
s'était réalisée puisque les crédits de l'industrie
étaient définitivement fusionnés, avec ceux du commerce et
de l'artisanat, dans le fascicule budgétaire désormais unique du
ministère de l'économie et des finances. Il a toutefois
indiqué qu'un travail de médecin légiste lui avait permis
de reconstituer un budget de l'industrie grâce aux quatre agrégats
consacrés à l'action industrielle que le ministère de
l'économie avait pris soin de conserver dans ce bleu unique.
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a ainsi indiqué
qu'à périmètre constant, le budget de l'industrie pour
2000 s'élevait à 15.677 millions de francs, traduisant une
hausse de 2,6 % des crédits par rapport à 1999. Il a
toutefois estimé qu'une analyse à structure constante n'avait pas
grand sens compte tenu des très grandes modifications de
périmètre budgétaire qui avaient traditionnellement lieu
d'une année sur l'autre et dont le projet de loi de finances pour 2000
n'était pas exempt. Après avoir intégré un certain
nombre de crédits résultant, soit de la budgétisation de
fonds de concours (crédits de la Direction de la sécurité
des installations nucléaires et des Centres techniques industriels),
soit de transferts en provenance de la section " Services communs et
finances " du budget de l'économie, des finances et de l'industrie
(crédits destinés à financer des travaux de
sécurité dans les mines et les bourses des élèves
des mines), il a estimé que le budget de l'industrie pour 2000
s'élevait en réalité à 16.601millions de francs,
soit une hausse de 8,18 % par rapport au budget de 1999.
Procédant ensuite à la présentation du budget par
agrégats,
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a
indiqué que le périmètre et le nombre d'agrégats
faisaient de nouveau, dans le budget pour 2000, l'objet de modifications
très substantielles qui rendaient toute analyse comparative très
ardue : l'ancien agrégat " Accompagnement de l'activité
industrielle " est ainsi scindé en deux agrégats, l'un
retraçant l'ensemble des crédits destinés à
accompagner le développement des entreprises mais aussi les
crédits de l'enseignement supérieur industriel, intitulé
" Actions sur l'environnement des entreprises et modernisation des
PME ", et l'autre regroupant les aides directes ou indirectes aux
industries en déclin ou à la reconversion industrielle
intitulé " Accompagnement des mutations industrielles " ;
par ailleurs, l'agrégat " Poste et
télécommunications " est intégré dans le
nouvel agrégat " Actions sur l'environnement des entreprises et
modernisation des PME " ; enfin, l'agrégat " Commissariat
à l'énergie atomique (CEA) " est fondu dans l'agrégat
" Énergie et matières premières ".
Au total,
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a
estimé que les quatre agrégats subsistant s'inscrivaient grosso
modo dans les quatre axes de la politique industrielle - la politique
énergétique, la politique de recherche industrielle, la politique
d'aide aux entreprises, et la politique d'accompagnement des restructurations
industrielles -, bien que cette politique, a-t-il précisé,
ne soit pas réductible aux crédits inscrits dans le budget de
l'industrie.
S'agissant de l'agrégat " Energie et matières
premières " qui inclut donc désormais les crédits du
CEA mais dont a été extraite la subvention à Charbonnages
de France, le rapporteur spécial a observé que sa forte
croissance résultait, d'une part, de la budgétisation à
hauteur de 497,5 millions de francs des crédits destinés
à la Direction de la sécurité nucléaire (DSIN),
dont les contrôles étaient autrefois financés par voie de
fonds de concours alimentés par les taxes parafiscales acquittées
par les exploitants d'installations nucléaires, et, d'autre part, de
l'inscription d'une provision de 100 millions de francs destinée
à faire face aux conséquence de la transformation de l'Institut
de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) en
établissement public administratif indépendant du CEA. Il a
toutefois observé que les crédits de paiement consacrés
à la maîtrise de l'énergie diminuaient fortement
(- 122,5 millions de francs) ainsi que ceux du fonds de soutien aux
hydrocarbures (FSH), sans toutefois que les autorisations de programme soient
contractées dans les mêmes proportions.
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a ensuite indiqué
que l'agrégat " Recherche industrielle et innovation "
était le seul dont le périmètre n'avait pas varié
par rapport à 1999, mais également le seul à voir ses
crédits décroître, quoique très faiblement. Cette
diminution résulte de la contraction des crédits de paiement
destinés à la recherche industrielle gérée
directement par le ministère.
Puis
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a observé
qu'en dépit de son intitulé, l'agrégat " Actions sur
l'environnement des entreprises et modernisation des PMI " comportait pour
l'essentiel des crédits destinés à la Poste (aide au
transport de la presse pour 1.900 millions de francs), à l'Agence
nationale des fréquences (ANF), à l'Autorité de
régulation des télécommunications (ART) et aux organismes
de formation supérieure (Groupe des écoles de
télécommunications, écoles nationales des mines, Ecole
supérieure des postes et télécommunications). Les
crédits destinés à favoriser la modernisation des
entreprises et à améliorer leur environnement représentent
en réalité 28,5 % (1.278,6 millions de francs) des
crédits de cet agrégat. Le rapporteur spécial a
indiqué que leur hausse traduisait la budgétisation des
crédits des Centres techniques industriels, autrefois financés
par voie de fonds de concours, l'augmentation de la subvention accordée
à la Poste au titre de l'aide au transport de la presse, l'extension du
périmètre d'action de l'ANF, la création de 12 postes dans
les écoles des mines et l'intégration de 26 chercheurs du Centre
national d'études et de télécommunications (CNET) dans le
Groupe des écoles de télécommunications, l'accroissement
des moyens destinés aux petites et moyennes industries et l'accentuation
des actions en faveur de la qualité.
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a expliqué que la
très forte augmentation des aides à la construction navale
(+ 487 millions de francs) inscrites à l'agrégat
" Accompagnement des mutations industrielles " était due
à l'engagement du Gouvernement en novembre 1998 d'accompagner le plan
CAP 21 mis en oeuvre par les chantiers de l'Atlantique. Il a également
noté la diminution de la subvention aux Charbonnages de France et des
crédits destinés aux actions de restructuration industrielle ou
à la reconversion des bassins miniers.
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a ensuite
regretté la disparition du budget de l'industrie. Cette disparition lui
est apparue d'autant plus regrettable que les agrégats
budgétaires consacrés à l'industrie traduisaient pour la
première fois un effort de meilleur calibrage du niveau des
crédits et de plus grande sincérité budgétaire.
Pour illustrer cet effort, il a évoqué, d'une part, la diminution
des dotations de certains des chapitres qui faisaient l'objet de reports
importants chaque année, d'autre part, l'augmentation de l'enveloppe
destinée aux aides à la construction navale, traditionnellement
complétée en loi de finances rectificative, et, enfin, la
budgétisation d'un certain nombre de fonds de concours correspondant
à des charges permanentes, en application des recommandations du Conseil
constitutionnel et de la Cour des comptes. Toutefois,
M. Jean Clouet,
rapporteur spécial,
a considéré que cet effort
était occulté par la très grande volatilité du
périmètre du budget de l'industrie, qui interdisait toute analyse
sur le long terme.
M. Francis Grignon, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques sur les crédits de l'industrie
, a indiqué
qu'il pourrait tirer des conclusions qualitatives de l'analyse effectuée
par le rapporteur spécial.
M. François Trucy
a manifesté son accord avec les
observations relatives à la libéralisation des secteurs de
l'électricité et de la Poste contenues dans le rapport de
M. Jean Clouet, en estimant que l'attitude protectrice adoptée par
les autorités françaises risquait de léser les
intérêts des opérateurs nationaux concernés.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a estimé que l'opacité de
la gestion et l'insuffisance du contrôle de la gestion des aides
attribuées par le secrétariat d'Etat aux entreprises était
une raison suffisante pour recommander le rejet des crédits de
l'industrie au sein du budget de l'économie, des finances et de
l'industrie.
En conclusion,
M. Jean Clouet, rapporteur spécial,
a
suggéré au rapporteur spécial des crédits du budget
de l'économie, des finances et de l'industrie de ne pas recommander
l'adoption des crédits de ce fascicule budgétaire.
Puis la commission a décidé
de réserver son vote sur
les crédits de l'industrie jusqu'à l'audition du ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie
.
Au cours d'une réunion tenue le
mardi 23 novembre 1999
sous la
président de M. Alain Lambert, président,
la commission a
décidé de proposer au Sénat de rejeter les crédits
du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
1
Les seules subventions du Commissariat
à l'énergie atomique, de Charbonnages de France et de la Poste
totalisent la moitié du budget de l'industrie.
2
Le transfert dans la LFI 1999 des dépenses de personnel et
de fonctionnement du bleu " industrie " vers le bleu " services
communs et finances " avait vidé l'agrégat n° 1 de
son contenu.
3
Voire les articles, lorsque l'intitulé du chapitre n'est
pas significatif.
4
Le Plan Bois Energie et Développement local (PBEDL)
lancé en concertation avec les collectivités locales en 1994 dans
11 régions a permis de mettre en place plus d'une centaine de
chaufferies au bois depuis 1994 pour une puissance installée totale de
82,7 MW.
5
La première tranche REP 900 de centrale nucléaire
ayant été mise en service en 1977, la nécessité de
renouveler le parc existant ne se fera pas sentir avant 2010, compte tenu d'une
durée de vie moyenne de 30 ans, et de la durée de construction
des nouvelles tranches.
6
EDF estime aujourd'hui possible de porter la durée de vie
des centrales de 30 à 40 ans, ce qui différerait jusqu'à
2010 la question de leur remplacement.
7
Comme le rappelle Pierre Boisson qui a présidé en
1998 les travaux du Commissariat Général du Plan sur
l'énergie en 2010-2020, le gaz comporte deux contraintes fortes :
effet de serre et dépendance à l'égard des pays instables.
A l'inverse, le nucléaire est très reposant, estime Pierre
Boisson, parce que sa structure de prix est stable.
8
La France s'est engagée lors du sommet de Kyoto à
ramener le niveau des émission de CO
2
en 2010 à leur
niveau de 1990.
9
Pour plus de détails, se reporter au commentaire de
l'article 24 du projet de loi de finances pour 2000, dans le tome II du rapport
général n° 89 de M. P. Marini, fascicule I.
10
Henri Revol évoque dans son rapport l'enquête
qu'aurait récemment entamé la Commission sur la position
dominante qu'occuperait EDF, selon ses détracteurs, sur le marché
français.
11
Ainsi, dès 2000, les consommateurs utilisant plus de 25
millions de mètres cubes de gaz par an et par site pourront s'adresser
au fournisseur de leur choix. Ce seuil sera progressivement abaissé
à 15 millions en 2003 et à 5 millions en 2008.
12
Ces charges correspondent à la couverture par l'Etat des
charges héritées du passé à caractère
essentiellement social et qui ne dépendent pas des actes de
gestion : emprunts mis à la charge de l'Etat, prestations aux
anciens mineurs, dépenses relatives aux anciennes mines et
équipements collectifs, recherche d'intérêt
général.
13
Comité d'Etudes Pétrolières et Marines
(CEP&M) et Comité des Programmes d'Exploration-Production (COPREP).
14
Le chapitre 66-01 a fait l'objet d'une annulation de
crédits de 200 millions de francs le 24 novembre 1999, ce qui a
ramené le montant disponible de ses crédits à
1.551,8 millions de francs.
15
L'accord OCDE prévoit toutefois un certain nombre
d'exceptions en faveur des systèmes de crédits intérieurs,
des aides à la recherche et au développement technologique
à des taux plafonnés, des aides sociales en cas de fermeture ou
de réduction des capacités des chantiers et des aides
horizontales, c'est-à-dire accessibles à tous les secteurs
industriels.
16
Il est utile de rappeler que les chantiers américains
bénéficient pour les navires exportés de prêts en
application du titre XI qui permet de financer 85 % du prix des navires,
la durée de remboursement étant de 25 ans. Les chantiers
bénéficient également du Jones Act qui impose la
construction dans les chantiers américains de tous les navires
utilisés au cabotage.
17
Comité interministériel de restructuration
industrielle.
18
Les subventions accordées par les CORRI sont
plafonnées à 1 million de francs.
19
Accordés sans limitation par le CIRI, ces prêts sont
plafonnés à 1 million de francs lorsqu'ils sont accordés
par les CODEFI, et à 5 millions de francs lorsqu'ils le sont par les
CORRI.
20
Union internationale des télécommunications (UIT),
Union postale universelle (UPU), Comités ECTRA, ERC,
CERP...