CHAPITRE IV
OBSRVATIONS DIVERSES
On évoquera successivement les questions posées par l'optimisation des missions de certains services d'expertise relevant du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et par certains aspects de l'activité des services de la comptabilité publique.
I. LES MOYENS D'EXPERTISE DU MINISTÈRE : UNE OUVERTURE S'IMPOSE
On ne fera qu'évoquer quelques unes des questions posées par le fonctionnement de trois catégories de services : les corps de contrôle, la direction de la prévision et l'Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE).
A. L'INSEE, LA DIRECTION DE LA PRÉVISION ET LES CORPS DE CONTRÔLE
S'agissant de l'INSEE, son plan de charge se répartit
inégalement entre des opérations statistiques lourdes et la
production d'études.
En ce qui concerne les opérations statistiques, une place à part
doit être faite au recensement dont la programmation financière
est rappelée dans le tableau ci-dessous.
Programmation des dépenses du recensement
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Total |
Recensement de 1990 |
Travaux préparatoires |
9,5 |
|
|
|
|
9,5 |
4,4 |
Personnels temporaires |
|
7,9 |
776,9 |
1,8 |
|
786,6 |
583,8 |
Informatique |
6,7 |
15,8 |
15,4 |
5,7 |
3,9 |
47,5 |
58,0 |
Exploitation |
|
15,0 |
151,7 |
27,6 |
|
194,3 |
125,0 |
Autres dépenses (impressions, publicité, locaux, transport...) |
0,5 |
48,8 |
54,0 |
9,2 |
3,4 |
115,9 |
114,9 |
DOM |
3,0 |
7,0 |
42,2 |
3,3 |
|
55,5 |
56,1 |
Total |
19,7 |
94,5 |
1.040,2 |
47,6 |
7,3 |
1.209,3 |
942,2 |
Plus
généralement, l'activité statistique de l'INSEE qui
s'appuie sur un réseau territorial dense doit être resituée
dans un contexte où le doublonnement n'est pas exclu. On pense ici moins
aux travaux des organisations internationales (OCDE, Eurostat), qui souvent
sont dépendants des appareils statistiques nationaux qu'à ceux
conduits par la Banque de France, organisme certes indépendant mais
public. Il serait probablement économe de rationaliser dans la mesure du
possible les missions des deux réseaux.
Avec la partie études de l'activité de l'INSEE, on est conduit
à évoquer un problème que posent également les
activités de la direction de la prévision.
S'agissant de l'INSEE, une question spécifique se pose, celle du dosage
entre les études initiées par l'institut lui-même et les
études répondant à des prestations de service. Il semble
qu'un arbitrage un peu systématique ait été rendu
privilégiant les premières. Cet arbitrage est certes conforme
à la vocation d'un service public animé qui plus est d'une
tradition d'indépendance.
Mais, il peut s'accompagner d'effets non désirables et, en particulier,
d'un affadissement de la relation de l'INSEE avec son milieu.
A cet égard, les réticences de l'Institut à poursuivre les
relations établies avec le Parlement et tout particulièrement
avec le Sénat pourraient être interprétées comme la
manifestation d'un repli sur soi synonyme de rétention de l'information
économique. L'INSEE doit faire preuve de plus d'ouverture et, sur la
base de conventions claires, engager ses services à nouer des relations
fructueuses de confiance avec le Parlement au service d'un meilleur
fonctionnement démocratique..
Une observation semblable vaut pour la Direction de la Prévision
.
S'il est normal que le Parlement accepte chaque année de doter
l'exécutif des moyens d'analyse économique nécessaires
à son action, s'il est naturel qu'il n'interfère pas plus qu'il
n'est raisonnable dans la façon dont le gouvernement anime ces moyens,
il est fâcheux que ceux-ci soient entièrement monopolisés
par lui. Une solution d'efficience consisterait à réserver une
part, même modeste, du plan de charge de la direction de la
prévision au Parlement qui, sur la base d'un conventionnement sans
ambiguïté, pourrait mobiliser les moyens techniques de la direction
de la Prévision. On notera d'ailleurs que, dans le passé, un tel
aménagement a existé, qu'il convient donc de le réactiver.
Une avancée a eu lieu en ce sens cette année avec la reddition
par la direction de la prévision d'une étude commandée par
la commission des finances du Sénat sur l'évolution à long
terme de la dette publique. Cette étape doit être saluée et
il faut poursuivre sur cette voie.
Enfin, les missions des corps de contrôle doivent faire l'objet
d'un meilleur partage d'informations
. Des progrès importants ont
été réalisés ces dernières années
avec, en particulier, l'accès élargi aux travaux de la Cour des
Comptes. Mais, les travaux de certains corps de contrôle, au premier rang
desquels, ceux de l'inspection générale des finances, continuent
d'être le monopole du ministre et ne font l'objet de publications ou
d'informations qu'indirectement.
Cette situation demeure non satisfaisante
et des solutions adaptées devraient être trouvées.
Ces
solutions doivent permettre d'asseoir les missions de contrôle des
rapporteurs spéciaux des commissions des finances. L'instauration d'une
saisine parlementaire supposerait sans doute un bouleversement des cultures qui
ne paraît pas immédiatement prévisible. En revanche, il est
impératif que les sollicitations des rapporteurs spéciaux soient
correctement accueillies et que l'article 164 de l'ordonnance
n° 58-1374 du 30 décembre 1958 soit ainsi totalement
respecté. Il convient pour en assurer l'effectivité de
prévoir une communication régulière des travaux de
contrôle achevés et de ceux dont la programmation est acquise.