II. LES MODIFICATIONS DES MODALITÉS D'INTERVENTION EN MATIÈRE DE COOPÉRATION
A. LA ZONE DE SOLIDARITÉ PRIORITAIRE
L'entrée en vigueur de la zone de solidarité
prioritaire bouleverse profondément l'action de la France en
matière de coopération. Sans entrer dans le détail du
budget de la coopération, qui fait l'objet d'un rapport
spécifique, votre rapporteur souhaite rappeler quelques
éléments de la réforme de l'action de la France.
Les contours de la zone de solidarité prioritaire ont été
définis par le Comité interministériel pour la
coopération internationale et le développement (CICID), le 28
janvier 1999. La liste des pays retenus, révisable chaque année,
rend compte, selon le ministère des affaires étrangères,
"
de la volonté d'accroître l'efficacité et la
cohérence de l'aide publique bilatérale de la France en faveur du
développement, en la concentrant et en la rendant
sélective
". Cette zone concerne les pays les moins
favorisés en terme de revenus, avec lesquels la France a l'intention de
renforcer des liens de partenariat. Cette réforme étend le champ
" traditionnel " du ministère de la coopération
à de nouveaux partenaires, notamment des pays d'Afrique orientale et
australe. Ces pays ont vocation à bénéficier des
financements mobilisables au sein de la zone de solidarité prioritaires,
en particulier les financements de l'Agence française de
développement, ainsi que du Fonds d'aide et de développement
(FAC) devenu Fonds de solidarité prioritaire (FSP).
La réforme de la coopération se traduit par des
économies importantes, qui ne sont cependant pas utilisées pour
financer l'élargissement de son champ d'action.
Votre rapporteur souligne donc les
risques d'un élargissement du
champ de la coopération qui ne serait pas accompagné d'une
augmentation des ressources
. En effet, cette situation conduira
inévitablement à décevoir les nouveaux pays pour qui
l'inscription dans la zone de solidarité prioritaire constitue un espoir
pour le développement, ainsi que les anciens pays du champ, qui verront
l'aide française se réduire. Un saupoudrage des crédits
d'aide et de coopération est donc largement défavorable à
la visibilité et à la cohérence de l'action de la France
dans le monde.