Projet de loi autorisant l'approbation d'un accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kazakhstan
DULAIT (André)
RAPPORT 13 (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Table des matières
- INTRODUCTION
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- PROJET DE LOI
-
ANNEXE -
ÉTUDE D'IMPACT33 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires.
N° 13
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 13 octobre 1999
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi autorisant l'approbation d'un accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kazakhstan sur l' encouragement et la protection réciproques des investissements (ensemble un protocole),
Par M.
André DULAIT,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Xavier de Villepin,
président
; Serge Vinçon, Guy Penne, André Dulait,
Charles-Henri de Cossé-Brissac, André Boyer, Mme Danielle
Bidard-Reydet,
vice-présidents
; MM. Michel Caldaguès,
Daniel Goulet, Bertrand Delanoë, Pierre Biarnès,
secrétaires
; Bertrand Auban, Jean-Michel Baylet, Jean-Luc
Bécart, Daniel Bernardet, Didier Borotra, Jean-Guy Branger, Mme
Paulette Brisepierre, M. Robert Calmejane, Mme Monique
Cerisier-ben Guiga, MM. Marcel Debarge, Robert Del Picchia, Hubert
Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Hubert Falco, Jean
Faure, Jean-Claude Gaudin, Philippe de Gaulle, Emmanuel Hamel,
Roger Husson, Christian de La Malène, Philippe Madrelle,
René Marquès, Paul Masson, Serge Mathieu, Pierre Mauroy, Jean-Luc
Mélenchon, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. René Monory, Aymeri de
Montesquiou, Paul d'Ornano, Charles Pasqua, Michel Pelchat, Alain Peyrefitte,
Xavier Pintat, Bernard Plasait, Jean-Marie Poirier, Jean Puech, Yves Rispat,
Gérard Roujas, André Rouvière.
Voir le numéro :
Sénat :
482
(1998-1999).
Traités et conventions. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le présent projet de loi a pour objet l'approbation d'un accord
signé à Paris, le 3 février 1998, entre la France et le
Kazakhstan sur l'encouragement et la protection réciproques des
investissements.
Vaste pays de 2.717.000 km2, le Kazakhstan constitue, par sa superficie, la
deuxième république de l'ex-URSS, après la Russie. Ses
quelque 16 millions d'habitants sont répartis en de nombreuses
ethnies ou nationalités, les deux plus importantes étant les
Kazakhs (44 %) et les Russes (35,8 %). Viennent ensuite les
Ukrainiens (5,1 %), les Allemands (3,6 %), les Ouzbeks, les Tatars et
les Coréens.
En 1997, l'actuel président, Noursoultan Nazarbaëv a
délocalisé l'ancienne capitale, Almaty, à Astana, plus au
Nord, dans la partie industrialisée du pays.
Malgré sa diversité ethnique, le Kazakhstan, où se
pratique un islam modéré, n'est pas confronté à des
tendances séparatistes et la pratique très personnelle et
autoritaire du pouvoir par le Président de la République assure,
dans le cadre d'une " démocratie naissante ", une
stabilité politique propre à attirer les investisseurs
étrangers désireux de s'impliquer dans un pays qui détient
dans son sous-sol d'importantes richesses énergétiques et
minières.
I. LE CONTEXTE POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE DU KAZAKHSTAN
A. UNE STABILITÉ POLITIQUE LIÉE À L'EXERCICE PERSONNALISÉ DU POUVOIR
A
l'instar de ce que l'on observe dans d'autres républiques d'Asie
centrale, le régime politique kazakhstanais est fortement
personnalisé autour du Président Nazarbaëv qui concentre
tous les pouvoirs et s'appuie sur des allégeances claniques. Dans ce
contexte, il ne reste guère au Parlement bicaméral que des
attributions virtuelles. Au surplus, le président Nazarbaëv est
parvenu à pérenniser son autorité à la tête
du pays : un référendum, tenu en 1995, avait permis de
prolonger son mandat jusqu'en 2001. Cependant, anticipant cette
échéance, le président décida au travers d'une
" initiative " du Parlement, de fixer au 10 janvier 1999 la
tenue d'élections présidentielles, dont les conditions de
préparation et le déroulement ont suscité une
réprobation assez générale, de l'Union européenne
et de l'OSCE notamment, celle-ci ayant d'emblée renoncé à
exercer sa mission d'information. Le seul rival crédible du
président en titre, son ancien premier ministre, M. Kajégueldine,
avait été au demeurant exclu de la compétition
électorale. Depuis quelques années pourtant, une pratique
relativement démocratique avait abouti à quelques mesures
significatives comme le relâchement de la censure, une certaine
indépendance de la presse ou l'émergence d'une opposition
politique.
Tenant compte des critiques portées contre les conditions de sa
réélection, le Président Nazarbaëv s'est
engagé à mettre en oeuvre, par étapes, un programme de
démocratisation. La campagne pour les élections
législatives du 10 octobre dernier, certes pluralistes, ne s'est
cependant pas déroulée, à en croire l'OSCE, dans les
meilleures conditions de régularité.
L'opposition politique, très fragmentée n'est pas encore parvenue
à capitaliser en sa faveur un climat social pourtant tendu, compte tenu
des arriérés de salaire, de la baise du pouvoir d'achat et de la
hausse régulière du taux de chômage.
B. UN POTENTIEL ÉCONOMIQUE ÉLEVÉ, CONFRONTÉ CEPENDANT À DE LOURDES CONTRAINTES
Les
ressources naturelles du pays (mines, hydrocarbures), liées à une
main d'oeuvre qualifiée confèrent au Kazakhstan un fort potentiel
de développement. Ses richesses énergétiques et
minérales sont importantes et variées : pétrole,
charbon, gaz naturel, or, uranium (3
e
réserves mondiales),
cuivre, fer, tungstène (1er rang mondial), manganèse
(4
e
rang mondial). Compte tenu de ses importantes réserves en
hydrocarbures, la production annuelle, de quelque 25 millions de tonnes,
pourrait s'élever à 150 millions de tonnes à
l'horizon 2010. Des forages ont été récemment
engagés en Mer Caspienne pour mettre en place une production offshore
qui pourrait atteindre un rythme normal vers 2004-2005.
Le problème général de l'enclavement géographique
du pays se répercute cependant sur les perspectives d'exploitation
pétrolières. Le pays a en effet un besoin urgent
d'oléoducs autonomes afin de pouvoir s'affranchir du nécessaire
recours, à l'heure actuelle, au réseau russe d'oléoducs ou
aux accords de swap avec l'Iran.
L'économie du Kazakhstan a subi, en 1998, les effets des crises russe et
asiatique au moment même où intervenait la chute des prix des
matières premières, hydrocarbures et métaux, qui
représentent plus de 60 % de ses exportations. Pour compenser la
chute de ses exportations (- 40 % avec ses principaux partenaires
asiatiques), le pays a décidé de laisser flotter sa monnaie (le
Tengue) par rapport au dollar.
Rapidement après l'indépendance, le Kazakhstan a engagé un
important programme de privatisations avec l'aide des institutions
financières internationales. Trois phases ont été
échelonnées entre 1991 et 1996, en commençant à
partir des petites unités des secteurs du commerce et des services
jusqu'aux grandes entreprises des secteurs énergétiques et
miniers.
De même, des conditions réglementaires et légales
favorables ont été offertes aux investisseurs étrangers,
ce qui a sans doute compté pour faire du Kazakhstan, parmi tous les pays
de l'ex-empire soviétique, celui qui a reçu le plus
d'investissements étrangers (près de 7,5 milliards de dollars
depuis 1991, dont 44 % dans les hydrocarbures et 32 % dans le secteur
minier). Il reste toutefois encore quelques obstacles, liés à la
complexité de la législation fiscale et à une bureaucratie
pesante, héritée du régime antérieur.
C. UNE PRÉSENCE DÉJÀ IMPORTANTE DES INVESTISSEURS ÉTRANGERS
En 1998,
le stock des investissements étrangers au Kazakhstan était de 6,7
milliards de dollars. Les cinq premiers investisseurs étrangers sont les
Etats-Unis, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, la Turquie et la Chine. La
France, avec un stock d'investissements de 110 millions de dollars, se
place au dixième rang. Les principaux investisseurs français
sont :
-
Totalfina
, membre du consortium international OKIOC
1(
*
)
créé en 1997, a signé un accord
de partage de production avec le gouvernement pour le champ de
Karachaganak ;
- La
Société Générale
est la deuxième
banque étrangère implantée au Kazakhstan ;
- la
COGEMA
a créé, avec des partenaires locaux et
étrangers, deux co-entreprises pour l'exploitation du gisement d'or de
Jubilenoye et du gisement d'uranium de Muyumkum ;
- les
Ciments Français
contrôlent, à 64 %, la
cimenterie de Chimkent.
Sur le plan des échanges commerciaux internationaux, le Kazakhstan,
où la Russie dispose encore de 33% de parts de marché et qui
reste de loin son premier fournisseur, est parvenu à diversifier ses
partenaires commerciaux : 54 % des exportations du Kazakhstan et
48 % de ses importations sont réalisées avec des pays
extérieurs à la CE.
En parts de marché, l'Allemagne détient 3,3 %, la Turquie,
2,5, le Royaume-Uni, 1,3, et les Etats-Unis, 1,1 %.
La part de la France dans les échanges du Kazakhstan est de l'ordre de
1 %. Nos exportations sont essentiellement constituées de produits
agro-alimentaires, de biens d'équipements professionnels et de biens de
consommation courante. Nos importations concernent le pétrole et des
métaux non ferreux.
II. UN DISPOSITIF CLASSIQUE DE PROTECTION RÉCIPROQUE DES INVESTISSEMENTS
A. LE CHAMP D'APPLICATION DE L'ACCORD
•
Champ d'application géographique
Il comprend le territoire et la zone maritime (incluant la zone
économique et le plateau territorial) de chacune des parties (article
1.5).
•
Investissements concernés
Les investissements recouvrent
l'ensemble des avoirs
dont l'article
premier, § 1 de l'accord donne une liste qui comprend notamment
les
biens meubles et immeubles
ainsi que les autres droits réels
(hypothèque, privilège, usufruit, cautionnement ...),
les
actions, les obligations, les droits d'auteur et de propriété
commerciale ou industrielle, les concessions
accordées par la loi ou
en vertu d'un contrat.
Par ailleurs, la protection ne jouera que pour les investissements conformes
à la législation de la partie contractante sur le territoire de
laquelle ils sont réalisés.
•
Les investisseurs intéressés
Il convient de distinguer d'une part
les personnes physiques
qui doivent
posséder la nationalité de l'une des parties contractantes
(article 1.2) et d'autre part les
sociétés
constituées conformément à la législation de
l'Etat contractant où se trouve situé leur siège social
(article 1.3).
•
Les revenus visés
Les revenus recouvrent " toutes les sommes produites par un investissement
(...) durant une période donnée " (article 1.4).
B. DES STIPULATIONS CLASSIQUES TENDANT À ENCOURAGER ET PROTÉGER LES INVESTISSEMENTS RÉCIPROQUES
•
L'encouragement des investissements
L'encouragement des investissements, dont le principe est posé par
l'article 2, revêt deux formes :
- l'octroi d'un
traitement " juste et équitable "
pour
ces investissements conformément aux principes du droit international
(article 3), ce qui exclut notamment toute restriction à l'achat et au
transport des matières nécessaires à la production et
à l'exploitation ainsi que toute entrave à la vente et au
transports des produits,
- l'application par chaque partie d'un
traitement au moins aussi favorable
aux investisseurs de l'autre partie que celui accordé à ses
propres investisseurs, ou l'octroi de la clause de la nation la plus
favorisée
, si celle-ci se révèle plus avantageuse
(article 4).
Ce régime d'encouragement ne s'étend pas cependant aux avantages
consentis dans le cadre d'accords particuliers à l'image d'une zone de
libre-échange, d'une union douanière, d'un marché commun
ou d'une autre forme d'organisation économique régionale.
Par ailleurs, il convient également de souligner que le principe d'un
traitement aussi favorable pour les investissements nationaux que pour les
investissements de l'autre partie, ne s'applique pas dans le domaine fiscal.
•
Les trois principes traditionnels de protection des
investissements
Les investisseurs de l'autre partie doivent d'abord bénéficier,
en cas de dépossession pour cause d'utilité publique
(nationalisations, expropriations ...), d'une " indemnité
prompte et adéquate "
, dont le montant est
évalué par rapport à une " situation
économique normale et antérieure à toute menace de
dépossession " (article 5.2).
En second lieu, en cas de dommages et pertes provoqués par des
circonstances exceptionnelles telles qu'un conflit armé, une
révolution, l'état d'urgence, les investisseurs étrangers
ont droit à un
traitement aussi favorable que celui des investisseurs
nationaux
ou de la nation la plus favorisée (article 5.3).
Le principe de la liberté des transferts
, essentiel pour les
investisseurs, se trouve garanti à l'article 6 de l'accord. Il
s'applique sans réserve notamment aux revenus et aux produits de la
cession ou de la liquidation de l'investissement (y compris les plus-values).
Son application apparaît, en revanche, plus restreinte pour les
transferts des revenus des ressortissants de l'une des parties travaillant sur
le territoire de l'autre partie puisque ceux-ci ne sont garantis que dans la
limite d'une " quotité appropriée de leur
rémunération " (article 6).
C. UN MODE TRADITIONNEL DE RÈGLEMENT DES CONFLITS
L'accord
prévoit deux dispositifs différents de règlement des
conflits.
•
Différends entre l'une des parties et un investisseur de
l'autre Etat
Dans cette hypothèse et lorsqu'un règlement à l'amiable
n'a pu être obtenu au terme d'un délai de six mois, le
différend est soumis soit à l'arbitrage du Centre international
pour le règlement des différends relatifs aux investissements
(CIRDI) créé sous les auspices de la Banque mondiale, par la
Convention de Washington du 18 mars 1965, soit à l'arbitrage d'un
tribunal arbitral
ad hoc
établi conformément au
règlement d'arbitrage de la Commission des Nations Unies pour le Droit
Commercial International (CNUDCI) (article 8).
L'article 9 stipule que lorsque l'une des parties effectue au profit de l'un de
ses investisseurs un versement en vertu de la garantie donnée pour un
investissement sur le territoire de l'autre partie, elle se trouve
" subrogée dans les droits ou actions de ce national ou de cette
société ".
L'article 10 préserve par ailleurs les accords particuliers qi auraient
été pris en matière d'investissements par l'une des
Parties en faveur d'un investisseur de l'autre partie, si les dispositions de
ces accords sont plus favorables que celles de la présente convention.
•
Différends relatifs à l'interprétation et
à l'application du présent accord
A défaut de règlement amiable par la voie diplomatique dans un
délai de six mois, ces différends sont soumis à un
tribunal d'arbitrage
ad hoc
dont les décisions sont
définitives et exécutoires de plein droit (article 11).
*
* *
Quant
aux dispositions finales de l'accord, elles prévoient l'entrée en
vigueur de l'accord un mois après le jour de la réception de la
dernière notification de l'accomplissement des procédures
internes requises.
L'accord est conclu pour une durée initiale de dix ans et restera en
vigueur pour des périodes de validité successives de 10 ans, sauf
dénonciation par l'une des parties avec préavis d'un an. Enfin,
il prévoit de prolonger pendant vingt ans la protection des
investissements effectués pendant la période de validité
de l'accord (article 12).
CONCLUSION
Comme les autres accords de ce type déjà conclus par la France avec quelque quatre-vingts pays, le présent texte offre un cadre juridique aux investisseurs français désireux de s'implanter dans un pays où les adaptations structurelles restent encore à réaliser mais dont les potentialités de développement sont considérables.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des Affaires étrangères, de la Défense et des
Forces armées a examiné le présent projet de loi lors de
sa réunion du 13 octobre 1999.
A l'issue de son exposé, M. André Dulait, rapporteur, a
indiqué à M. Xavier de Villepin, président, que la
COFACE avait adopté une position relativement réservée sur
le Kazakhstan tout en prenant en compte le fait que ce pays était l'un
de ceux où les entreprises françaises avaient rencontré le
moins de contentieux économiques ou financiers.
Puis, suivant l'avis de son rapporteur, la commission a approuvé le
présent projet de loi.
PROJET DE LOI
(Texte
proposé par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kazakhstan sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements, signé à Paris le 3 février 1998, et dont le texte est annexé à la présente loi. 2( * )
ANNEXE -
ÉTUDE D'IMPACT3(
*
)
-
Etat de droit et situation de fait existants et leurs
insuffisances :
sans objet
- Bénéfices escomptés en termes :
* d'emploi :
impossible à quantifier.
* d'intérêt général
:
enrichissement de nos relations diplomatiques ; cet accord encouragera
nos investisseurs à venir s'implanter dans ce pays, dans la mesure
où ils bénéficieront de garanties juridiques
appropriées (liberté de transfert, protection contre les
expropriations et droit inconditionnel à l'arbitrage international).
* financiers
:
l'accord permettra au Gouvernement
d'accorder la garantie de la Coface pour les investisseurs français,
conformément à la loi de finances rectificative pour 1971 ;
l'accord ouvre par ailleurs la possibilité à la Coface d'exercer
un recours subrogatoire contre l'Etat d'accueil en cas d'indemnisation.
* de simplification des formalités administratives
:
aucune.
* de complexité de l'ordonnancement juridique
: sans
objet.
1
Offshore Kazakstan Internaitonal
Operating
Company, qui regroupe également Agip, BP/Statoil, Shell, Mobil et
Kazakhoil.
2
Voir le texte annexé au document Sénat n° 482
(1998-1999).
3
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.