Projet de loi portant création d'une couverture maladie universelle
DESCOURS (Charles)
RAPPORT 407 (98-99) - Commission mixte paritaire
N° 1680
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N°
407
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Enregistré à
la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE LOI PORTANT CRÉATION D'UNE couverture maladie universelle ,
PAR
M. JEAN-CLAUDE BOULARD, PAR M. CHARLES DESCOURS,
Député Sénateur
( 1) Cette commission est composée de : M. Jean Delaneau, sénateur, président ; M. Jean Le Garrec, député, vice-président ; MM. Charles Descours , sénateur, Jean-Claude Boulard, député, rapporteurs.
Membres
titulaires :
MM. Claude Huriet, Jacques Oudin, Jean-Louis Lorrain,
François Autain,
Mme Nicole Borvo,
sénateurs ;
MM. Alfred Recours, Bernard Accoyer, Yves Bur, Mme Muguette Jacquaint,
M. Jean Pontier,
députés.
Membres suppléants :
MM. Jacques Bimbenet, Mmes Annick
Bocandé, Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Serge
Franchis, Alain Gournac, Alain Vasselle,
sénateurs
; Mme
Odette Grzegrzulka, M. Marcel Rogemont, Mmes Dominique Gillot, Roselyne
Bachelot-Narquin, Jacqueline Mathieu-Obadia, MM. Jacques Barrot, Denis
Jacquat
, députés.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ
.)
: Première lecture :
1419
,
1518
et T.A.
288
.
Deuxième lecture :
1677
.
Sénat
: Première lecture :
338
,
376
,
382
et T.A.
148
(1998-1999).
Assurance maladie maternité. |
Mesdames, Messieurs,
Conformément au deuxième alinéa de l'article 45 de la
Constitution et à la demande de M. le Premier Ministre, une commission
mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
restant en discussion du projet de loi portant création d'une couverture
maladie universelle s'est réunie le mardi 8 mai 1999 au Sénat.
La commission a d'abord procédé à la désignation de
son bureau qui a été ainsi constitué :
- M. Jean Delaneau, sénateur, président ;
- M. Jean Le Garrec, député,
vice-président ;
- MM. Charles Descours et Claude Huriet, sénateurs, rapporteurs
pour le Sénat ;
- MM. Jean-Claude Boulard et Alfred Recours, députés,
rapporteurs pour l'Assemblée nationale.
*
* *
M.
Jean Delaneau, président,
a proposé que chacun des
rapporteurs rappelle la position de l'assemblée à laquelle il
appartenait. Il a également invité MM. Claude Huriet,
sénateur et Alfred Recours, député, qui étaient
rapporteurs pour leur assemblée respective du titre IV du projet de loi
à compléter, le cas échéant, les propos des
rapporteurs.
La commission mixte paritaire a ensuite procédé à l'examen
des dispositions restant en discussion.
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat
, a rappelé
que les débats à l'Assemblée nationale et au Sénat
avaient montré que l'objectif d'assurer une couverture
complémentaire aux personnes titulaires des revenus les plus faibles
était unanimement partagé, ce qui laissait à penser qu'il
serait également possible de trouver un consensus sur les
modalités de mise en oeuvre de la couverture maladie universelle (CMU).
Il a également affirmé que la position du Sénat avait
été, dans une très large mesure, inspirée par les
études réalisées par M. Jean-Claude Boulard, parlementaire
en mission auprès du Premier ministre. Rappelant que M. Jean-Claude
Boulard avait ensuite été désigné rapporteur
à l'Assemblée nationale, il a estimé que ces circonstances
seraient de nature à faciliter le succès de la commission mixte
paritaire.
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat
, a ensuite
rappelé les objectifs qui avaient guidé le Sénat dans la
définition des modalités de mise en oeuvre de la couverture
maladie universelle et indiqué que le projet de loi adopté par le
Sénat comportait quatre caractéristiques majeures.
Il a ainsi affirmé qu'il s'agissait d'un projet généreux,
qui intégrait, en les solvabilisant, plus de six millions de
résidents dans le système de protection sociale plutôt que
de les exclure. Fondé sur la création d'une allocation
personnalisée à la santé définie par
référence à l'allocation personnalisée au logement,
il fonctionne à coût constant, mais s'adresse à un nombre
de bénéficiaires plus élevé que le projet du
Gouvernement.
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat
, a
déclaré que le projet de loi tel qu'adopté par le
Sénat était un projet responsabilisant pour ses
bénéficiaires et qu'il effaçait les effets de seuil. Il a
aussi indiqué qu'il prenait en considération les
difficultés particulières rencontrées par les plus
démunis en prévoyant la gratuité totale de la couverture
complémentaire des bénéficiaires du revenu minimum
d'insertion (RMI) et leur prise en charge par les caisses primaires d'assurance
maladie.
Enfin,
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat
, a
revendiqué le caractère " partenarial " du projet
voté par le Sénat, qui prévoyait un système dans
lequel chacun continuait à faire son métier, l'assurance maladie
de base gérant la couverture de base et les organismes de protection
sociale complémentaire étant chargés de la seule
couverture complémentaire.
Puis,
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat
, a
souhaité attirer l'attention des députés sur certains
amendements adoptés au Sénat mais qui seraient susceptibles
d'être également intégrés dans l'architecture
retenue par l'Assemblée nationale. Il a ainsi cité, à
l'article premier, le régime applicable à
Saint-Pierre-et-Miquelon, à l'article 6, l'extension à tous
les régimes de sécurité sociale du cas de la mauvaise foi
dans le refus de paiement des cotisations sociales, que l'Assemblée
nationale n'avait prévu que pour le régime de résidence,
les précisions utiles apportées aux articles 7, 16 et 19, ainsi
que le circuit financier simplifié résultant des amendements aux
articles 9, 10 et 11 sur le financement de la couverture de base. Il a
également cité, à l'article 13 bis, la disposition
prévoyant un rapport relatif à la réforme des contingents
communaux d'aide sociale, à l'article 14, la signification par acte
d'huissier de justice et, à l'article 25, une redéfinition de
l'assiette de la taxe de 1,75 % sur le chiffre d'affaires des organismes
complémentaires. Enfin, il a signalé l'adoption d'un article
31 bis prévoyant les modalités d'évaluation de
l'application de la loi et de l'information du Parlement.
M. Claude Huriet, sénateur,
a tout d'abord émis de vives
critiques à l'encontre de la procédure choisie par le
Gouvernement, qui avait présenté au Parlement un projet de loi
très important sur la couverture maladie universelle assorti à la
fois d'une déclaration d'urgence et d'un titre IV comportant un ensemble
de diverses dispositions d'ordre sanitaire et social représentant
désormais plus de la moitié des articles du projet de loi.
Evoquant les articles adoptés par l'Assemblée nationale en
première lecture,
M. Claude Huriet sénateur,
a
souhaité signaler aux députés des amendements
adoptés par les sénateurs qui étaient susceptibles de
recueillir également leur adhésion. Il a à cet
égard évoqué les modifications introduites à
l'article 33 concernant le volet de santé de la carte Vitale, indiquant
qu'elles tendaient à renforcer les droits des personnes tout en veillant
à ce que leur exercice ne puisse pas pénaliser la santé
des patients. A l'article 34 bis, il a rappelé que le Sénat avait
précisé les conditions de la vérification des
connaissances à laquelle devraient se soumettre les aides
opératoires et à l'article 37, que le Sénat avait
considéré qu'il ne revenait pas à des tiers destinataires
d'informations identifiantes, d'assumer la protection des droits des personnes,
non plus qu'à la commission nationale informatique et libertés
(CNIL) de juger du " sérieux " ou des
" références " du demandeur, comme le prévoyait
le projet de loi.
M. Claude Huriet sénateur,
a affirmé qu'à
l'article 37 bis, le Sénat avait adopté un amendement
précisant que le Groupement pour la modernisation du système
d'information hospitalier serait, pour partie, financé par les quelque
100 millions de francs actuellement bloqués à la Caisse des
dépôts et consignations depuis la dissolution du Conseil de
l'informatique hospitalière et de santé et qui étaient
toujours dans l'attente d'une affectation.
Aux articles 37 unvicies et duovicies concernant les professionnels de
santé d'origine étrangère ou à diplôme
étranger, le Sénat a adopté à l'unanimité
des amendements qui vont dans le sens d'une meilleure intégration des
praticiens adjoints contractuels ayant exercé à ce titre depuis
trois ans. Il a en revanche supprimé les dispositions qui
s'apparentaient, selon lui, à des régularisations de personnes
qui n'auraient pas présenté le concours de praticien adjoint
contractuel (PAC) ou qui ne l'auraient pas réussi.
Enfin,
M. Claude Huriet sénateur,
a rappelé que le
Sénat avait supprimé, avec l'accord du gouvernement, les articles
37 quinquies, 37 septies et 37 octies, instituant une
procédure dérogatoire pour l'implantation d'équipements
sanitaires lourds, car elle était susceptible de remettre en cause les
objectifs de planification poursuivis à travers la carte sanitaire et
le schéma d'organisation sanitaire.
M. Claude Huriet sénateur,
a ensuite évoqué
les articles additionnels introduits par le Sénat. Ils concernent les
soins palliatifs, une utile validation de disposition de l'ordonnance du 24
avril 1996 sur le contentieux des déconventionnements, la maladie
d'Alzheimer -cet article additionnel constituant un " message "
à l'attention des députés pour leur rappeler qu'une
proposition de loi sénatoriale est toujours en instance à
l'Assemblée nationale- et une validation d'appels de cotisations de la
mutualité sociale agricole (MSA).
M. Claude Huriet sénateur,
a également
évoqué les articles additionnels relatifs aux pharmacies
hospitalières, aux administrateurs de la Caisse nationale d'assurance
maladie maternité des professions indépendantes (CANAM) et aux
indemnités journalières des indépendants, à
l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments dont
il convenait de renforcer les prérogatives du directeur
général en des matières où la loi du 1
er
juillet 1998 n'était pas assez précise, aux comités
consultatifs de protection des personnes qui se prêtent à des
recherches biomédicales (CCPPRB), ainsi qu'un article additionnel
corrigeant une imperfection de la loi bioéthique modifiant le code
civil, qui ne devrait pas faire l'objet d'une réévaluation cette
année.
En conclusion de cette énumération,
M. Claude Huriet
sénateur,
a rappelé l'adoption d'un important amendement
gouvernemental concernant l'organisation de la caisse des cultes et celle d'un
amendement relatif à la création des officines de pharmacies.
Sur l'ensemble de ces points,
M. Claude Huriet sénateur,
a
estimé qu'un accord était possible avec l'Assemblée
nationale.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
rendu hommage aux travaux accomplis par les rapporteurs de la commission des
affaires sociales du Sénat, qui traduisaient une volonté
largement partagée d'assurer une meilleure couverture maladie des
personnes titulaires des plus faibles revenus. Il a indiqué à cet
égard que l'ensemble des amendements adoptés par le Sénat
feraient l'objet d'un examen attentif et que certains d'entre eux pourraient
être retenus par l'Assemblée nationale.
Faisant écho aux propos de M. Charles Descours, rapporteur pour le
Sénat, qui avait rappelé l'identité des propositions
formulées par M. Jean-Claude Boulard, parlementaire en mission
auprès du Premier ministre, et celles qui avaient été
adoptées par le Sénat,
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur
pour l'Assemblée nationale,
a indiqué qu'il allait se livrer
au difficile exercice de critiquer une idée qu'il avait lui-même
émise.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
rappelé que le scénario correspondant à la création
d'une allocation personnalisée à la santé avait
été proposé au Gouvernement, mais que celui-ci ne l'avait
pas retenu. Il a affirmé qu'au bout du compte, les solutions choisies
par le Gouvernement et l'Assemblée nationale correspondaient mieux aux
intérêts des personnes qui en seraient les
bénéficiaires.
Il a affirmé que, pour retenir le scénario basé sur la
création d'une allocation personnalisée à la santé,
trois conditions auraient dû être remplies. D'abord, il aurait
été indispensable que tous les acteurs de la protection sociale
complémentaire s'engagent rapidement en sa faveur. Or, si certains
d'entre eux ont manifesté une réelle adhésion à ce
projet, d'autres ont été plus hésitants. Ensuite, il
aurait convenu que les associations qui s'occupent, depuis des dizaines
d'années, de l'amélioration de la santé des plus
défavorisés adhèrent également à ce projet.
Or, beaucoup d'entre elles n'ont pas rencontré, dans leur action, de
nombreux acteurs de la protection sociale complémentaire et le climat de
confiance indispensable à la réalisation d'un scénario
partenarial n'était pas encore établi. Enfin, il aurait fallu
surmonter un réel attachement à l'idée de gratuité
des soins, qui inspirait d'ailleurs le droit en vigueur sur l'aide
médicale. La couverture maladie universelle s'analyse en effet comme une
consolidation du système d'aide médicale existant,
caractérisée par un barème national corrigeant les
inégalités géographiques.
M. Jean-Claude Boulard, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
en revanche affirmé que la question de la solvabilisation des personnes
dont les revenus se situent juste au-dessus du seuil serait
nécessairement posée à l'avenir et que
députés et sénateurs pourraient alors plaider ensemble en
faveur d'une même thèse.
Evoquant les dispositions du titre IV du projet de loi,
M. Alfred Recours,
député
, a estimé que si certains articles du projet de
loi initial étaient liés à la mise en oeuvre de la
couverture maladie universelle, d'autres ne présentaient avec elle qu'un
lien plus indirect. C'est pourquoi le débat à l'Assemblée
nationale a été marqué par la volonté de la
commission des Affaires culturelles et sociales d'éviter une trop forte
expansion du titre IV et sa demande de l'inscription à l'ordre du jour
du Parlement d'un projet de loi portant diverses mesures d'ordre social.
M. Alfred Recours, député,
a ainsi affirmé que,
lors des débats à l'Assemblée nationale, la commission
avait émis des avis défavorables à l'adoption de certains
amendements, non en raison de leurs défauts intrinsèques, mais
parce que leur adoption ne revêtait pas un caractère d'urgence tel
qu'il justifie un alourdissement des dispositions du titre IV du projet de
loi. Il a indiqué que cette même logique serait retenue à
l'égard des amendements adoptés par le Sénat.
M. Alfred Recours, député,
a indiqué qu'à
titre personnel, il approuvait dans ces grandes lignes la
réécriture des dispositions de l'article 37 effectuée par
le Sénat. Il a cependant affirmé avoir recensé, sur
l'ensemble des articles additionnels après l'article 37, pas moins de
quinze points de divergence avec les positions exprimées par
l'Assemblée nationale. Il a également signalé de possibles
divergences sur des dispositions adoptées par le Sénat avec
l'accord du Gouvernement ainsi que sur des articles additionnels adoptés
par le Sénat à l'initiative ou avec le soutien du groupe
socialiste.
Evoquant les dispositions de l'article 33 du projet de loi,
M. Alfred
Recours, député,
a également fait part de sa crainte
de possibles divergences entre le Sénat et l'Assemblée nationale
qui avait privilégié, dans ses amendements, le respect de la
liberté individuelle.
M. Jean Le Garrec, vice-président,
a rendu hommage au travail
accompli par le Sénat, qui guiderait les travaux de l'Assemblée
nationale tant en commission qu'en séance publique. Il a rappelé
que l'essentiel du projet de loi concernait la couverture maladie universelle,
même si s'y était rajouté un titre IV dont les proportions
devaient demeurer modestes. Concernant la couverture maladie universelle, il a
jugé estimables les propositions du Sénat, rappelant toutefois
qu'elles n'avaient été retenues ni par le Gouvernement, ni par
l'Assemblée nationale.
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat,
a observé
que la modération du ton des députés s'accompagnait d'une
grande fermeté sur le fond et constaté que, si l'on comprenait
bien les propos de M. Alfred Recours, député, peu d'amendements
sénatoriaux seraient retenus par l'Assemblée nationale.
S'adressant à M. Jean-Claude Boulard, il ne s'est pas
déclaré convaincu par ses arguments, estimant notamment que
l'adhésion des organismes de protection sociale complémentaire
serait nécessaire quelque soit le scénario choisi.
Evoquant les propositions du Sénat, il a affirmé qu'elles
tendaient à responsabiliser et solvabiliser les
bénéficiaires de la couverture maladie universelle et à en
faire profiter les personnes titulaires du minimum vieillesse et de
l'allocation aux adultes handicapés.
M. Claude Huriet, sénateur,
a également constaté
que les députés semblaient ne vouloir retenir, ni les amendements
adoptés à l'initiative de la majorité sénatoriale,
ni ceux qui avaient été présentés par les
sénateurs socialistes.
Rappelant que l'Assemblée nationale avait adopté vingt-trois
articles additionnels au titre IV quand le Sénat en a ajouté
quinze mais supprimé sept, il a déclaré ne pas comprendre
la position des députés, estimant que ceux-ci auraient dû,
pour s'y conformer, s'en tenir au texte proposé par le Gouvernement. Il
a regretté les propos tenus par M. Alfred Recours qu'il n'a pas
estimé atténués par " l'hommage posthume " rendu
par M. Jean Le Garrec au travail accompli par le Sénat.
M. Alfred Recours, député,
a rappelé que l'objectif
de l'Assemblée nationale, dans le cadre du titre IV, était de ne
tolérer qu'une expansion normale de ses dispositions en tenant compte de
leur degré d'urgence respectif.
M. Claude Huriet, sénateur
, lui a demandé de quel
degré d'urgence relevait l'insertion par l'Assemblée nationale de
l'article additionnel concernant les transferts des cliniques privées
dans un même secteur sanitaire, qui visait en fait le cas d'une clinique
de La Baule.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard, sénateur,
a observé qu'il
lui semblait élevé.
M. Bernard Accoyer, député,
a rendu hommage au travail en
tout point remarquable accompli par le Sénat, dont le texte
évitait les effets pervers d'un projet de loi imposé par le
Gouvernement à sa propre majorité. Il a observé qu'en
réalité, le texte du Sénat faisait l'objet d'un large
consensus au sein des deux assemblées et a regretté que la
commission mixte paritaire puisse échouer sur un projet de loi
concernant l'accès aux soins des plus démunis. Il a
affirmé que le projet de loi du Gouvernement cantonnait les personnes
titulaires de faibles revenus dans une trappe à pauvreté et
instituait une sécurité sociale à deux vitesses. Il a
souligné le risque d'inconstitutionnalité des dispositions du
titre IV du projet de loi. Il a enfin affirmé qu'il voterait en faveur
du texte adopté par le Sénat.
Abordant l'examen des articles restant en discussion, la commission mixte
paritaire n'a pas adopté, par sept voix contre sept, l'article premier
du projet de loi dans la rédaction issue du Sénat et, par le
même vote, n'a pas retenu non plus celle de l'Assemblée nationale.
M. Charles Descours, rapporteur pour le Sénat, et M. Claude Huriet,
sénateur,
ont regretté ce vote et ont rappelé que la
majorité sénatoriale était favorable au principe d'une
couverture maladie universelle.
Mme Nicole Borvo
a regretté que la première phrase du
texte initial de l'article premier du projet de loi, qui semblait recueillir
une adhésion unanime, n'ait pas pu être adoptée.
M. Jean Delaneau, président,
a alors constaté que la
commission mixte paritaire n'était pas en mesure d'adopter un texte
commun sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant
création d'une couverture maladie universelle.