Proposition de résolution relative aux secteurs de la pêche et de l'aquaculture
GERARD (Alain)
RAPPORT 351 (98-99) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Table des matières
- I. L'IMPORTANCE DE LA PÊCHE MARITIME ET DES CULTURES MARINES EN FRANCE ET EN EUROPE
- II. L'ANALYSE DES PROPOSITIONS DE RÈGLEMENT E 1203 ET E 1230
- III. LES PROPOSITIONS DE VOTRE COMMISSION
- TELLE EST, MESDAMES ET MESSIEURS, LA POSITION DE VOTRE COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES QUI VOUS SOUMET, EN CONSÉQUENCE, LA PROPOSITION DE RÉSOLUTION SUIVANTE :
- PROPOSITION DE RÉSOLUTION
N°
351
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 12 mai 1999
RAPPORT
FAIT
au nom
de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur la
proposition de résolution de M. Jacques OUDIN,
présentée en application de l'article 73
bis
du
Règlement, sur :
- la
proposition de règlement (CE) du Conseil
définissant les modalités et conditions des actions structurelles
dans le secteur de la pêche (n° E-1203) ;
- la
proposition de règlement (CE) du Conseil
portant
organisation commune des marchés dans le secteur des produits de la
pêche et de l'aquaculture (n° E-1230),
Par M.
Alain GÉRARD,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Jean François-Poncet,
président
; Philippe François, Jean Huchon,
Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre
Lefebvre,
vice-présidents
; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine,
Léon Fatous, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM.
Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean
Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye,
Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland
Courteau, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel
Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain
Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard,
Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis,
MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain
Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard
Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis
Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron,
Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult,
Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques
Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette
Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir le numéro :
Sénat : 327
(1998-1999).
Union européenne. |
Mesdames, Messieurs,
La proposition de résolution n° 327 présentée
par M. Jacques Oudin et dont nous sommes saisis porte sur deux
propositions de règlement (CE) du Conseil : la première
définit les modalités et conditions des actions structurelles
dans le secteur de la pêche (COM (98) 728 final) et a été
transmise au sénat le 2 février 1999 sous le
numéro E 1203 ; la seconde concerne l'organisation commune des
marchés dans le secteur des produits de la pêche et de
l'aquaculture (COM (1999) 55 final) et a fait l'objet d'une transmission au
Sénat le 23 mars 1999.
La politique structurelle et l'organisation commune de marché (OCM)
constituent deux des trois piliers de la Politique Commune de la Pêche
(PCP), le troisième étant la politique de gestion de la
protection de la ressource et d'accès aux ressources halieutiques des
pays-tiers.
La politique communautaire de la pêche s'est mise en place en quatre
étapes : après les premiers pas des années 70,
l'institution du nouveau système de gestion des pêches par les
pays de la CEE, avec l'accord historique du 21 janvier 1983, a
consacré l'Europe bleue. L'inclusion du secteur de la pêche dans
les fonds structurels a constitué la troisième étape.
Enfin, la quatrième et dernière étape a été
marquée par l'adoption du règlement n° 685/95 relatif
aux effets de la pêche dans certaines zones et aux ressources
halieutiques communautaires.
Votre Commission des Affaires économiques suit
régulièrement l'évolution de ce secteur lors de l'examen
des crédits du ministère de l'agriculture et de la pêche
consacrés à la pêche maritime et aux cultures marines.
L'adoption de la loi d'orientation sur la pêche maritime et les cultures
marines a, par ailleurs, été l'occasion, durant l'année
1997, de rappeler l'importance de cette filière pour la France, non
seulement sur le plan économique et social mais aussi en termes
d'aménagement du territoire
1(
*
)
.
Rappelons enfin l'excellent rapport de notre collègue
Philippe Marini de mars 1998, dont le tome 5 dresse un bilan
exhaustif de la pêche maritime
2(
*
)
en
France et en évalue les perspectives.
Les deux propositions de règlement qui ont fait l'objet d'un examen par
la Délégation du Sénat pour l'Union européenne sont
le résultat d'une réflexion entamée au niveau
communautaire depuis déjà de longs mois. Il est, à cet
égard, nécessaire de mettre en parallèle ces
réformes dans le secteur de la pêche avec les propositions
figurant dans le document " Agenda 2000 " de la Commission de juillet
1997 et les récentes décisions du Conseil de Berlin.
Votre rapporteur s'interroge sur le contenu de la future réforme de la
Politique commune de la pêche prévue en 2002. En effet, avec la
modification des volets " marché " et " structures "
qui font l'objet de cette proposition de résolution, il ne restera plus
guère que l'aspect " ressources " à réformer.
Il souhaite, en outre, souligner l'importance pour ce secteur d'activité
des futures échéances internationales dans le cadre de
l'Organisation mondiale du commerce.
Avant d'analyser en détail les projets de règlements
communautaires, ainsi que l'excellente proposition de résolution de
notre collègue Jacques Oudin
3(
*
)
et de
présenter les propositions de votre commission, votre rapporteur
souhaite brièvement rappeler l'évolution de " l'Europe
bleue " et souligner l'importance du secteur de la pêche et des
cultures marines en France et en Europe.
I. L'IMPORTANCE DE LA PÊCHE MARITIME ET DES CULTURES MARINES EN FRANCE ET EN EUROPE
A. L'ÉVOLUTION DE L'EUROPE BLEUE OU L'ACHÈVEMENT D'UNE POLITIQUE COMMUNAUTAIRE INTÉGRÉE
1. La naissance de l'Europe bleue
Le
principe d'une politique commune de la pêche figure expressément
dans le traité de Rome de 1957 : en effet, dans la section
consacrée à la politique commune agricole (PAC), il est
affirmé que le marché commun doit s'appliquer aussi aux produits
de la pêche (article 38). C'est ainsi qu'ont été mises en
place progressivement une organisation commune de marché (OCM) à
partir de 1970 et des mesures structurelles
4(
*
)
dans ce secteur d'activités.
" L'Europe des Six ", en 1960, était déficitaire en
produits de la mer : comme pour la politique agricole commune, la
priorité a ainsi été donnée à la
satisfaction des besoins des consommateurs. L'Europe a ainsi
décidé la création d'un important dispositif d'aide
à la construction de bateaux de pêche dans le cadre de cet
objectif.
Un changement s'est opéré à la fin des années
1970.
Les ressources se dégradant, l'interdiction de la pêche
du hareng en mer du Nord a marqué un tournant dans l'histoire
européenne des pêches. Elle a ouvert une phase d'affichage d'une
politique volontariste de gestion de l'exploitation des ressources
halieutiques ; l'entrée dans la Communauté du Royaume-Uni et
de l'Irlande, dont les eaux contiennent une large partie des ressources
européennes, a donné à la Communauté les moyens
d'une telle politique.
La période charnière dans l'élaboration de l'Europe
bleue est l'année 1976, durant laquelle plusieurs initiatives
importantes ont été prises, qui ont modelé le visage de la
politique commune de la pêche telle qu'elle se présente
aujourd'hui.
C'est ainsi que :
- le Conseil européen de Bruxelles des 12 et
13 juillet 1976 a ouvert la voie à l'extension des limites de
pêche des Etats membres de la Communauté à
200 miles ;
- la Commission européenne, dans une communication au Conseil du
23 septembre 1976, a tracé les contours d'une future politique
commune de la pêche, axée autour des principes suivants :
. création d'une " zone communautaire " de pêche de
200 milles à partir du 1
er
janvier 1977,
. négociation d'accords de pêche avec les pays tiers
intéressés,
. élaboration d'un régime communautaire de gestion des
ressources.
Les années 1977 à 1983 ont été
caractérisées par l'adoption d'une attitude commune des Etats
membres face aux pays-tiers : conclusion d'accords de pêche avec les
pays de l'Europe du Nord, d'Afrique et d'Amérique, exclusion des pays de
l'Est des eaux communautaires à la suite de l'échec des
négociations avec ces pays et enfin participation aux organisations
internationales de pêche.
La résolution de la Haye du
3 novembre 1976 constitue le fondement du volet externe de la
politique commune de la pêche (PCP)
.
2. La consolidation de la Politique commune de la pêche
Sur le
plan interne
,
l'accord du 25 janvier 1983
, consacrant
une politique commune de la pêche,
est le fruit de longues et
difficiles négociations qui ont duré près de huit
ans
; le dernier volet de la PCP est ainsi achevé avec le
règlement cadre de la politique de gestion et de conservation des
ressources, qui marque la deuxième étape de l'élaboration
de la PCP.
Les différents piliers de la PCP peuvent être ainsi divisés
en deux grands groupes
5(
*
)
: ceux qui
concernent les aspects techniques (gestion des ressources et politique des
structures) et ceux qui ont trait aux rapports commerciaux.
C'est à partir des années 80 qu'ont été mis
en place les Programmes d'orientation pluriannuels (POP) afin de
répondre à la volonté et à la
nécessité d'éviter l'augmentation de la capacité de
pêche des flottes communautaires
, d'aménager les
possibilités de pêche et de garantir la
compétitivité sur le plan mondial : l'action engagée
à cet effet devait être prévue de manière à
être durable, constante et équilibrée.
Depuis 1983, le retrait du Groenland, l'adhésion de l'Espagne et du
Portugal à la Communauté -qui a entraîné le
doublement du nombre de pêcheurs européens- ainsi que
l'augmentation de 75 % de la capacité de pêche, de 45 %
de la production et de 43 % de la consommation de poisson, ainsi que le
développement d'une politique de la recherche, ont ponctué la
mise en place de la politique communautaire.
3. Le volet structurel de la Politique commune de la pêche
L'incorporation du secteur de la pêche aux Fonds
structurels
européens constitue la troisième étape de la PCP.
La révision de la politique commune de la pêche, dans ses
composantes structurelles, est due à l'adoption de l'Acte unique
européen et à l'élargissement de la CEE à douze
Etats. En outre, dans la perspective de la création de l'Espace
économique européen et de la suppression des obstacles au
commerce européen des produits de la pêche, une réforme de
la PCP s'est imposée.
Comme le soulignent plusieurs documents du Parlement européen de la fin
des années 1980, l'existence de Fonds structurels affectés d'une
manière ponctuelle ou dispersée ne cadrait pas avec l'idée
d'une Union européenne renforcée et dotée de
cohésion. On a cherché à faire accepter les initiatives en
faveur de l'application de politiques régionales de développement
qui puissent avoir des répercussions économiques réelles
sur le plan régional. Les objectifs n°s 1, 2, 3, 5a et 5b ont
donc été précisés, pour tenir compte de la
diversité et de la singularité des régions et des zones
européennes, avec l'idée qu'ils renforceraient la cohésion
économique et sociale, de même que la coordination des actions et
des instruments
.
La réforme des Fonds structurels s'est concrétisée en
février 1988, permettant l'application de politiques relatives aux
structures de pêche qui ont modifier le Règlement 4098/86. Par
ailleurs, des stratégies de développement régional ont
été définies.
D'importantes décisions ont été prises au cours de cette
période. Il s'agit de la création du fichier communautaire des
bateaux de pêche, donnant lieu au recensement des unités de
production qui servent de base à l'application des POP (Règlement
163/89) ; de toute une série de mesures en vue de
l'établissement de l'ordre de priorité des aides
économiques destinées à remédier aux distorsions du
rapport flottes/ressources tant internes qu'externes (Règlement 3944/90)
parmi lesquelles figurent, entre autres, les aides à la construction,
à la modernisation et à l'élimination définitive au
titre de la mise au rebut ; de l'augmentation des barèmes relatifs
à l'enlèvement définitif ; de l'établissement
des lignes spéciales pour la constitution de sociétés
mixtes et de la mise en place de mécanismes susceptibles d'être
subventionnés destinés à des activités de
pêche expérimentales et à des associations d'entreprises
temporaires.
Cette troisième étape a été marquée par
l'approbation de trois règlements qui méritent d'être
signalés :
- le régime communautaire en matière de pêche et
d'aquaculture (Règlement 3760/92), qui couvre en très grande
partie la politique commune de la pêche : cette
réglementation s'inscrit dans le nouveau cadre du contrôle et de
la gestion de la pêche sous l'angle de l'exploitation, en vue de
réglementer l'accès aux ressources et d'adopter les mesures et
procédures nécessaires ;
- le deuxième règlement concerne l'OCM dans le secteur des
produits halieutiques (Règlement 3759/92). Il vise à assurer la
cohésion entre la politique en matière de structures, la
conservation et la gestion d'une part et, d'autre part, les activités
relatives aux marchés. Il s'appuie sur les organisations de producteurs
en tant que responsables de la bonne gestion des quotas autorisés. Il
prévoit l'augmentation des aides, de même que l'inclusion de
certaines espèces (limandes, baudroie, seiche, entre autres
espèces intéressantes), tandis que d'autres restent exclues ;
- le troisième règlement a trait à la création
de l'Instrument financier d'orientation de la pêche (IFOP) et aux
politiques structurelles applicables au secteur de la pêche. L'IFOP
(Règlement 2080/93) ; les autres règlements-cadres et de
coordination (Règlements 2081, 2082, 2083, 2084, 2085/93) jettent les
bases d'une action commune en matière de structures des pêches,
tant sur le plan des finalités que sur celui des interventions, afin
d'établir la liaison avec les autres piliers de la PCP.
4. La dernière étape de l'Europe bleue : le renforcement de la gestion et du contrôle en matière de pêche
Jusqu'à présent, le régime communautaire
en
matière de pêche et d'aquaculture a établi les conditions
d'accès aux eaux et aux ressources et déterminé la
manière dont s'exerce l'activité extractive en fonction des
équilibres existants et de l'acquis communautaire, en vue, d'une part,
d'officialiser le principe de la stabilité relative et d'éviter,
d'autre part, l'accroissement de l'effort de pêche global
déployé par les flottes dans les zones gérées.
La dernière étape de la PCP marque un nouveau pas en avant
vers l'application des modèles originaux de gestion, à partir du
1
er
janvier 1996.
Il s'agit du Règlement 685/95 relatif aux efforts de pêche dans
certaines zones et aux ressources halieutiques communautaires. En outre, les
dispositions relatives au contrôle font l'objet d'importantes
modifications visant à remplacer la Réglementation 2847/93.
Le Règlement 2027/95 prévoit ainsi, comme le précise le
Parlement européen,
" un nouveau régime dans le cadre
duquel est instauré un système de gestion de l'effort de
pêche applicable à certaines zones et ressources halieutiques, en
vue d'exploiter pleinement les possibilités de pêche grâce
aux nouvelles mesures de gestion et de contrôle des activités du
secteur ".
Cette dernière période est, enfin, très fructueuse sur le
plan des négociations multinationales (avec notamment la FAO,
l'OCDE...). Votre rapporteur estime d'ailleurs, à ce sujet, que la
Commission a tendance dans les diverses enceintes internationales (FAO, OCDE,
...) relatives à la pêche à adopter une attitude par trop
défensive.
Ce comportement conduit la Commission à formuler, lors des
différentes négociations communautaires sur la pêche, des
propositions beaucoup trop restrictives qui font souvent fi des principes de
préférence communautaire et de subsidiarité. Les
propositions d'acte communautaire que nous avons à examiner, et
notamment celle sur la politique structurelle, en sont des exemples
révélateurs.
B. LE POIDS DU SECTEUR DE LA PÊCHE DANS L'ÉCONOMIE FRANÇAISE ET EUROPÉENNE
1. En France
Le secteur de la pêche maritime a dégagé en 1998 un chiffre d'affaires supérieur à 6 milliards de francs pour une production d'environ 600.000 tonnes de poissons, crustacés, coquillages, thon tropical....
PRODUCTION FRANÇAISE DES PÊCHES MARITIMES ET DES CULTURES MARINES
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998* |
||||||
|
Quantités (T) |
Valeurs (MF) |
Quantités (T) |
Valeurs (MF) |
Quantités (T) |
Valeurs (MF) |
Quantités (T) |
Valeurs (MF) |
Quantités (T) |
Valeurs (MF) |
Quantités (T) |
Valeurs (MF) |
Poissons |
331 348 |
3 864,1 |
351 532 |
3 490,3 |
346 770 |
3 476,3 |
345 257 |
3 796,0 |
353 582 |
3 820,2 |
367 725 |
4 011,2 |
Crustacés |
22 081 |
593,8 |
21 017 |
580,6 |
22 034 |
586,8 |
19 940 |
560,2 |
22 240 |
619,5 |
23 130 |
650,5 |
Coquillages |
59 400 |
385,8 |
66 915 |
413,0 |
40 740 |
326,1 |
35 455 |
323,4 |
55 375 |
397,5 |
57 590 |
417,4 |
Céphalopodes |
23 839 |
307,9 |
20 193 |
278,3 |
23 272 |
297,8 |
21 092 |
283,0 |
22 694 |
325,2 |
23 602 |
341,5 |
Algues |
12 775 |
20,3 |
16 485 |
23,9 |
15 883 |
22,1 |
17 492 |
22,7 |
15 568 |
20,8 |
13 500 |
18,0 |
Thon tropical |
154 222 |
729,5 |
161 507 |
851,1 |
141 948 |
658,6 |
133 532 |
654,3 |
118 249 |
783,0 |
107 630 |
796,5 |
Grande pêche |
10 000 |
43,6 |
7 210 |
34,1 |
12 669 |
53,1 |
11 771 |
45,2 |
13 300 |
40,0 |
11 692 |
40,8 |
Total pêche |
613 665 |
5 945,0 |
644 850 |
5 671,3 |
603 316 |
5 420,8 |
584 539 |
5 684,8 |
601 008 |
6 006,2 |
604 869 |
6 275,9 |
Huîtres |
148 467 |
1 796,7 |
146 990 |
1 671,9 |
152 129 |
1 409,2 |
149 650 |
149 650 |
nd |
nd |
nd |
nd |
Moules |
64 413 |
471,3 |
66 194 |
475,2 |
61 962 |
444,6 |
64 358 |
64 358 |
nd |
nd |
nd |
nd |
Autres coquillages |
4 188 |
61,0 |
3 938 |
52,7 |
3 994 |
54,0 |
4 378 |
4 378 |
nd |
nd |
nd |
nd |
Aquaculture |
3 700 |
160,4 |
5 781 |
248,0 |
6 166 |
284,0 |
5 967 |
5 967 |
nd |
nd |
nd |
nd |
Total cultures marines |
220 768 |
2 489,4 |
222 903 |
2 447,8 |
224 251 |
2 191,8 |
224 353 |
224 353 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
TOTAL général |
834 433 |
8 434,4 |
867 753 |
8 119,1 |
827 567 |
7 612,6 |
808 892 |
808 892 |
601 008 |
6 006,2 |
604 869 |
6 275,9 |
Source : DPMCM/BCS
*Données provisoires
Si 1998 a permis à la pêche française de progresser de 3
à 4 % en volume et de 5 à 7 % en valeur par rapport à
1997, elle a été aussi l'année de lancement du POP IV qui
fixe les objectifs d'évolution de la flotte de pêche
française pour la période 1998-2001.
SITUATION DES NAVIRES ET DES MARINS EMBARQUÉS
Au 31/12/98 |
Navires |
Marins |
Moins de 12 m |
4 559 |
6 364 |
12 à moins de 16 m |
560 |
1 840 |
16 à moins de 25 m |
840 |
4 684 |
25 m et plus |
160 |
2 070 |
Mixte |
- |
1 598 |
Source : CAAM - DPMCM - Février 1999
Rappelons que la France est, en volume, le 24
ème
producteur
mondial de produits de la mer et le 4
ème
producteur
européen, bien qu'elle soit éloignée des grandes
pêches : 60 % des captures françaises proviennent, en
effet, de zones de pêche sous juridiction d'autres Etats membres de
l'Union européenne (Grande-Bretagne, Irlande, Pays-Bas, Espagne). En
revanche, elle est le deuxième producteur européen en valeur
derrière l'Espagne.
Par ailleurs, et ce malgré un lent déclin du volume de la
flottille de pêche et une prédominance des petites unités,
la flotte de pêche française se situe au 4
ème
rang européen derrière l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni, et
au 23
ème
rang mondial. La flottille française
représente 7 % de la flottille européenne.
Enfin, il est important de rappeler que pour 1998 le déficit du commerce
extérieur pour les produits de la pêche s'est maintenu à
plus 10,5 milliards de francs.
2. En Europe
La situation de la flottille communautaire est la suivante :
SITUATION DU FICHIER COMMUNAUTAIRE DES NAVIRES DE
PÊCHE
AU 1
ER
JANVIER 1998
Pays |
Nombre de navires |
Tonnage* |
Puissance (kW) |
|
BEL |
Belgique |
148 |
23 082 |
64 896 |
DEU |
Allemagne |
2 373 |
75 103 |
171 457 |
DNK |
Danemark |
4 648 |
97 932 |
380 877 |
ESP |
Espagne |
17 972 |
589 359 |
1 474 421 |
FIN |
Finlande |
3 979 |
24 170 |
219 745 |
FRA |
France |
8 836 |
209 460 |
1 141 528 |
GBR |
Royaume-Uni |
8 658 |
253 409 |
1 047 690 |
GRC |
Grèce |
20 243 |
111 933 |
654 199 |
IRL |
Irlande |
1 246 |
61 082 |
190 625 |
ITA** |
**Italie |
16 325 |
260 603 |
1 513 677 |
NLD |
Pays-Bas |
1 040 |
174 344 |
482 263 |
PRT |
Portugal |
11 579 |
123 923 |
393 671 |
SWE** |
**Suède |
2 481 |
48 840 |
256 542 |
TOTAL |
|
99 528 |
2 053 240 |
7 991 591 |
*Tonnage statistique
**Situation inchangée depuis 1997
La production halieutique de l'Union européenne dépasse les
8 millions de tonnes, soit moins de 10 % du total mondial.
L'Europe importe environ pour 6,5 milliards de dollars de produits de la
pêche, soit plus de 12 % du pourcentage du total mondial
6(
*
)
et en exporte pour plus de 4 milliards de
dollars, soit plus de 8 % du pourcentage du total mondial.
II. L'ANALYSE DES PROPOSITIONS DE RÈGLEMENT E 1203 ET E 1230
A. LA PROPOSITION RELATIVE AUX ACTIONS STRUCTURELLES DANS LE SECTEUR DE LA PÊCHE
1. Présentation de la proposition de règlement E 1203
La
proposition de règlement n°
COM (1998) 728 final
vise
à remplacer le règlement n° 3699/93 qui définit
les conditions d'intervention de l'instrument financier d'orientation de la
pêche (IFOP).
Rappelons que l'IFOP est un fonds structurel spécifique au secteur de la
pêche.
Les actions structurelles pour la période 2000-2006 dans le domaine de
la pêche visent, comme le font actuellement les mesures
programmées pour la période 1994-1999, à :
- contribuer à atteindre un équilibre durable entre les
ressources halieutiques et leur exploitation,
- renforcer la compétitivité et le développement
d'entreprises économiquement viables dans ce secteur,
- améliorer l'approvisionnement du marché et la valorisation
des produits de la pêche et de l'aquaculture,
- contribuer à la revitalisation des zones dépendantes de la
pêche.
Votre rapporteur souhaite, à ce stade de la réflexion, apporter
une précision qui lui semble importante et sans laquelle l'analyse du
document E 1203 pourrait apparaître peu compréhensible.
En effet, les actions structurelles dans le secteur de la pêche sont
à l'évidence concernées par la réforme
" Agenda 2000 " " dont la politique structurelle est un des
trois volets, avec la politique agricole commune et les perspectives
financières.
La réforme proposée initialement par la Commission en
matière de fonds structurels propose de répartir entre deux fonds
différents (l'IFOP et le FEOGA Garantie) le financement des actions
structurelles en faveur du secteur :
- Dans les régions d'objectif 1 (les DOM pour la France), l'IFOP
(rubrique 2 du budget) financerait l'ensemble des actions structurelles du
secteur ;
- Dans les régions d'objectif 2 (zones dépendantes de la
pêche), le FEOGA-Garantie financerait les mesures de restructuration de
la flotte, l'IFOP les autres mesures ;
- Dans les régions hors objectif 1 et 2, le FEOGA-Garantie
(rubrique 1 du budget sous la ligne directrice agricole) interviendrait
sur l'ensemble des actions structurelles du secteur.
Cette proposition initiale répond à une logique de concentration
des actions dans un cadre régional.
Alors même qu'en 1993, la mise en oeuvre de l'IFOP avait regroupé
au sein d'un objectif spécifique (objectif 5a pêche), doté
d'un instrument financier unique (l'IFOP) les actions structurelles
éparpillées au sein de différents règlements, la
proposition de la commission remettait en cause l'unité du
système actuel et conduisait à casser la logique de
filière qui prévaut dans le secteur.
Cette initiative de la Commission a reçu un accueil très
réservé de la majorité des Etats membres.
Afin de faire progresser ce dossier, la France a proposé le
12 février dernier trois options :
- la reconduction de l'existant (financement de toutes les actions par
l'IFOP) ;
- le financement de l'ensemble des actions structurelles en faveur de la
pêche par le FEOGA-garantie ;
- dans le cadre des mesures de programmation au titre de l'objectif 2, la
possibilité de programmer l'ensemble des actions structurelles dans le
secteur de la pêche dans un document unique pour tout le territoire, sauf
les zones d'objectif 1, avec un financement par l'IFOP.
La grande majorité des Etats s'est ralliée à cette
troisième option.
Le Conseil de Berlin a entériné le fait que l'IFOP doit
financer l'ensemble des actions structurelles pour la pêche sur tout le
territoire de l'Union européenne dans le respect du règlement
cadre des fonds structurels. La troisième option proposée par la
France a donc été retenue, l'IFOP intervenant pour toutes les
actions structurelles dans les territoires non zonés.
La proposition de règlement
COM(1998)728 final
n'est,
théoriquement, qu'un règlement d'application de la politique
structurelle se limitant à définir les modalités
financières et les conditions de mise en oeuvre des actions
structurelles dans le secteur de la pêche -votre rapporteur reviendra par
la suite sur le caractère global et politique de ce texte qui ne devrait
être qu'un dispositif d'ordre technique-. Néanmoins, comme ce
projet de règlement fixe les demandes d'intervention ainsi que les
modalités d'application des actions structurelles dans le secteur de la
pêche, il devra faire l'objet de certaines modifications pour tenir
compte du Règlement cadre des fonds structurels.
Les principales mesures envisagées dans le texte E 1203 pour
réaliser les objectifs de la politique structurelle dans le secteur de
la pêche sont les suivantes :
- l'élaboration d'un nouveau système de renouvellement de la
flotte, incluant un régime permanent de gestion d'entrées et de
sorties ;
- un renforcement des sanctions à l'encontre des Etats membres en
cas de non-respect des obligations communautaires ;
- des mesures relatives aux " sociétés
mixtes " : ces sociétés sont constituées avec un
ou plusieurs partenaires d'un pays tiers et ont pour objet une activité
commerciale dans le secteur de la pêche dans les eaux relevant de ce
pays, le navire étant enregistré dans celui-ci ;
- des dispositions prenant mieux en compte la petite pêche
côtière ;
- des mesures relatives aux organisations de producteurs ;
- des dispositions d'accompagnement socio-économiques et une
redéfinition du mécanisme actuel relatif aux arrêts
temporaires ;
- la reconduction des actions en faveur d'investissements productifs dans
l'industrie de transformation et dans l'aquaculture ainsi qu'en ce qui concerne
l'équipement des ports de pêche.
Ce projet de règlement comprend 25 articles répartis en 5
titres. Après la définition des objectifs par l'article premier,
- le titre I a trait à la programmation et à la mise en
oeuvre. Il comprend quatre articles relatifs notamment aux dispositions
spécifiques ayant trait aux actions cofinancées par le FEOGA
Garantie et aux programmes d'orientation pluriannuels pour les flottes de
pêche (POP) ;
- le titre II concerne la mise en oeuvre des POP et regroupe 6 articles
relatifs au renouvellement des flottes et à la modernisation des
navires, à l'ajustement des efforts de pêche, aux
sociétés mixtes, aux aides publiques et à la petite
pêche côtière ;
- le titre III est relatif à la protection des ressources
halieutiques des zones marines côtières, à l'aquaculture,
à l'équipement des ports de pêche, à la
transformation et à la commercialisation. Il comprend un article unique
qui mentionne tous les domaines couverts par l'encouragement aux
investissements matériels ;
- le titre IV regroupe 4 articles relatifs à la promotion et
à la recherche de nouveaux débouchés, aux actions mises en
oeuvre par les professionnels, à l'arrêt temporaire
d'activités et aux actions innovatrices et d'assistance technique ;
- le titre V est relatif aux dispositions générales et
financières : il comprend 7 articles.
Soulignons que ce texte devrait être adopté au Conseil
Pêche du 10 juin prochain.
2. Commentaire de la proposition de règlement E 1203
Votre rapporteur comprend tout à fait que la Commission souhaite
renforcer la législation afin de se doter de moyens d'action efficaces
dans ce secteur d'activité
. C'est un fait avéré que la
Commission ne dispose que de peu de pouvoir coercitif en matière
d'entrées et de sorties de flottes, sauf à engager une
procédure en manquement.
Il approuve, de plus, que la Commission ait comme souci le respect des
observations de la Cour des comptes européenne : cette
dernière avait, en effet, constaté certains abus en
matière de sociétés mixtes.
Néanmoins, ce dispositif appelle de nombreuses réserves.
Votre rapporteur regrette, tout d'abord, que cette proposition de la
Commission ait toutes les apparences d'un règlement cadre sur les
actions structurelles, alors qu'il devrait être un texte technique
d'application
. En effet, ce texte met en place un régime de gestion
et d'encadrement de la flotte en durcissant les règles relatives
à la gestion des POP. Ainsi, avant même que ne soient
engagées les négociations sur le POP V, alors que le POP IV
est en cours d'exécution jusqu'en 2001, de nouvelles mesures relatives
à l'élaboration et au suivi des POP et à l'ajustement des
efforts de pêche figurent dans cette proposition de règlement. Le
régime proposé par la Commission doit s'appliquer à partir
du 1
er
janvier 2000, c'est-à-dire dans
l'avant-dernière année d'exécution du POP IV, alors
même que son principe n'a pas été discuté lors de
l'élaboration du POP IV le 26 juin 1997. De plus, quel est
l'intérêt d'élaborer un POP V dès lors que la quasi
totalité des règles figurent dans ce projet de
règlement ? Est-il judicieux de définir des taux de
reconduction des flottes de pêche sans aucune possibilité de
négocier les modalités de sa mise en oeuvre ?
Votre rapporteur s'étonne d'une telle démarche
qui
paraît néanmoins tout à fait logique lorsqu'on examine
attentivement l'article 5 du présent texte. Celui-ci organise, en effet,
un véritable transfert de compétence du Conseil à la
Commission pour l'élaboration des POP.
Cette disproportion entre ce que devrait être le contenu de ce
règlement financier et les mesures qui y figurent, notamment en terme
d'élaboration et de suivi des POP, est d'ailleurs si évidente que
bon nombre d'articles de la proposition de règlement (7, 9, 10, 11 et
13) doivent faire l'objet d'âpres négociations entre les
directeurs des pêches des Etats membres et non de discussions techniques
au sein du groupe de travail " politique intérieure de la
pêche ".
De plus, comme le précise M. Jacques Oudin,
"
le
régime de contrôle permanent des entrées et sorties,
paraît excessivement rigide
".
Votre rapporteur
décèle dans cette mesure le souci quasi permanent de la
Commission de répondre aux critiques qui lui sont adressées dans
les instances internationales : " l'Union européenne
financerait en permanence le secteur des pêches accélérant
l'épuisement de la ressource ". Le durcissement du contrôle
des entrées et sorties proposé initialement par la Commission
conduit à mettre en place une gestion individuelle des navires (article
7). Chaque construction ou remotorisation à puissance supérieure
devrait s'accompagner de la radiation d'un navire de capacité au moins
équivalente en puissance et en jauge. Il est, en outre, indiqué
qu'un navire radié ne peut pas être transféré ni
vers un autre Etat membre, ni vers un pays tiers.
Votre rapporteur approuve sans réserve M. Jacques Oudin lorsqu'il
écrit que, sur ce point,
" la proposition de la Commission
paraît clairement contraire au principe de subsidiarité
"
puisqu'il appartient à chaque Etat membre de mettre en oeuvre les moyens
adéquats pour parvenir à un équilibre en termes de
capacité de flottes conforme aux prescriptions communautaires
.
Par ailleurs, votre rapporteur se félicite de ce que le Gouvernement
ait exprimé ses plus vives préoccupations face aux mesures
relatives aux aides au renouvellement et à la modernisation de la
flotte
. La Commission européenne propose, en effet, que l'octroi
d'aides à la construction de navires, et plus généralement
à la création de nouvelles capacités, soit
subordonnée à la destruction d'une capacité égale
à 130 % de la capacité créée, en jauge et en
puissance (article 10). Les conséquences d'une telle disposition sont
des plus dangereuses, tout d'abord, pour l'avenir de la modernisation de notre
flotte : puisque, seul un renouvellement s'accompagnant d'une diminution
de la capacité de pêche du navire pourrait
bénéficier d'une aide, sans que l'ancienneté des navires
soit prise en compte.
Il est, à cet égard, important de signaler que, contrairement
à ce que prétend la Commission, un plus grand recours aux
technologies ne se traduit pas nécessairement par une augmentation de
la capacité de la flotte.
De plus, une telle disposition conduira à une accélération
du mouvement de concentration avec des effets dévastateurs en terme de
diversité de la flotte française et donc d'approvisionnement du
marché et d'emplois.
Enfin, les récents amendements présentés par la
Présidence allemande visant à ce que les navires soient
construits en conformité avec les textes communautaires relatifs
à la santé et aux conditions de vie des marins sont, en pratique,
vidés de leur substance par l'article 10 : en effet, les
constructeurs pourraient être amenés à réduire
l'espace réservé aux marins pour appliquer cette règle en
maintenant, autant que possible, la capacité de pêche.
Votre rapporteur regrette, ensuite, que le projet de règlement
modifie de façon inopportune les critères de priorité pour
les projets éligibles en matière de promotion et de recherche de
nouveaux débouchés.
Enfin, comme le souligne à juste titre M. Jacques Oudin, le
renouvellement de la flotte pourrait se trouver fortement entravé par la
proposition de la Commission prévoyant une réduction du
barème des interventions communautaires dans les zones " Objectif
2 ". En effet, dès lors que la construction d'un navire est
prévue, le taux maximum de cofinancement (regroupant les aides de
l'Union européenne, de l'Etat et des collectivités locales)
s'élève à 40 % de l'investissement primable. L'Union
européenne peut actuellement financer les trois-quarts de ce taux, soit
30 % de l'investissement.
Or, le projet de règlement abaisse
cette participation de 30 % à 15 %.
B. LA PROPOSITION RELATIVE À L'ORGANISATION COMMUNE DE MARCHÉ DANS LE SECTEUR DE LA PÊCHE
1. L'économie du texte E 1230
La
proposition du règlement n°
COM (1999) 55 final
vise
à remplacer le règlement 3759/92 relatif au volet
" marché " de la politique commune de la pêche.
Soulignons que la France, après la crise de la pêche de
1993-1994, avait souhaité la réforme de cette OCM afin de
renforcer le rôle des OP dans la régulation du marché et de
donner une base obligatoire aux différentes interventions.
C'est en décembre 1997 que la commission a présenté un
document d'orientation sur l'avenir du marché des produits de la
pêche et de l'aquaculture, dans lequel elle préconisait une
réforme de l'OCM. A la suite de ce document, qui a été
débattu lors du Conseil du 8 juin 1998 et auquel la France a
réagi par un mémorandum en avril 1998, la Commission a
présenté au Conseil un projet de règlement qu'elle a
adopté fin février, en interne, rénovant l'OCM en
profondeur.
La proposition de la Commission repose sur
quatre objectifs
principaux
:
- permettre une contribution de l'OCM à une gestion responsable des
ressources en éliminant les risques de gaspillage de celles-ci,
- améliorer la transparence et la connaissance du marché et
des produits, et développer l'information des consommateurs,
- donner une place plus importante aux producteurs dans l'organisation du
marché en renforçant le rôle de leurs organisations, et
encourager les partenariats entre les acteurs de la filière par la
reconnaissance d'organisations interprofessionnelles,
- permettre l'approvisionnement de l'industrie de transformation
communautaire dans des conditions conformes aux exigences de sa
compétitivité dans l'environnement international, par un
ajustement de la politique tarifaire.
La proposition de règlement de la Commission comprend
six titres regroupant 43 articles
:
- le titre I est relatif aux normes de commercialisation et à
l'information du consommateur ;
- le titre II ayant trait aux organisations de producteurs (OP) comporte
un chapitre I sur les conditions, l'octroi et le retrait de la reconnaissance,
un chapitre II sur la reconnaissance spécifique, un chapitre III sur
l'extension des règles aux non adhérents et un chapitre IV sur le
programme opérationnel de campagne de pêche ;
- le titre III porte sur les organisations et les accords
interprofessionnels ;
- le titre IV concerne les prix et les interventions ;
- le titre V a trait au régime des échanges avec les pays
tiers ;
- le titre VI regroupe diverses dispositions générales.
Six mesures nouvelles peuvent être clairement dégagées
de ce texte
. Il s'agit de :
-
l'amélioration de l'information du consommateur
(titre I),
par l'obligation d'un étiquetage des produits de la pêche et de
l'aquaculture, lors de la vente au détail, d'informations sur la
dénomination commerciale, la méthode de production (pêche
ou aquaculture) et le lieu de capture.
-
le renforcement du rôle des organisations de producteurs
(titre II) dans la gestion de la ressource et l'organisation du
marché.
La Commission propose que les OP aient l'obligation de mettre en oeuvre, par
l'intermédiaire de programmes opérationnels de campagne de
pêche, des mesure de gestion de la production de leurs adhérents,
et qu'elles bénéficient, en contrepartie de cette obligation,
d'une aide forfaitaire dégressive pendant cinq ans. Les OP pourraient,
en outre, bénéficier d'une aide forfaitaire
supplémentaire, non dégressive, pendant 5 ans, dès lors
que leur programme prévoit la commercialisation d'au moins 10 % de
la production de l'OP par l'intermédiaire de contrats de prévente.
-
la rénovation des mécanismes d'intervention afin de
favoriser la non destruction des produits retirés du marché
.
La Commission préconise de favoriser le mécanisme du report
(indemnisation des OP pour le report sur d'autres marchés des produits
retirés du marché du frais en cas de mévente) aux
dépens du mécanisme de retrait (indemnisation pour la destruction
de ces produits). Pour cela, elle propose d'une part, et d'abaisser le
pourcentage maximum de la production d'une OP pouvant faire l'objet d'un
retrait et de réduire l'indemnité versée aux OP ;
D'autre part, elle souhaite augmenter le pourcentage maximum de la production
pouvant faire l'objet d'un report, augmenter l'indemnité versée
aux OP et assouplir les modalités d'accès à ce
régime. Enfin, la Commission supprime le mécanisme de retrait
spécifique aux cas de crise.
-
la reconnaissance d'organisations interprofessionnelles par les Etats
membres
, sous réserve d'un contrôle a priori par la
Commission, et l'extension de certains de leurs accords aux non
adhérents.
-
la révision -restrictive- du régime de
l'indemnité compensatoire " thon ",
par l'abaissement du
seuil déclenchant le versement de cette indemnité. Actuellement,
cette indemnité est versée lorsque les prix sont égaux ou
inférieurs à 91 % du prix de déclenchement
communautaire. La Commission a ainsi proposé d'abaisser ce seuil
à 85 %.Cette proposition avait déjà été
effectuée en 1994 et rejetée à l'époque par les
Etats membres, dont la France.
- la révision du régime des échanges avec les pays
tiers pour faciliter les importations
La Commission souhaite que les industries communautaires de transformation
bénéficient de conditions d'approvisionnement plus
compétitives et plus stables, en particulier pour des espèces
dont l'offre communautaire est insuffisante (morue, lieu d'Alaska, surimi,
grenadier bleu, longes de thon, crevettes nordiques et harengs). Elle
préconise ainsi que les droits de douane à l'importation pour ces
espèces soient suspendus totalement ou partiellement pour une
durée indéterminée, sans limitation de volume. Ces
suspensions tarifaires remplaceraient les actuels contingents tarifaires
autonomes négociés chaque année.
En résumé, cette proposition reflète le souci de la
Commission de concilier les intérêts parfois contradictoires des
secteurs de la production et de la transformation, et offre
l'opportunité de traiter de manière différente
l'organisation du marché du frais de celui de la transformation.
Le succès de la démarche engagée par la Commission repose
sur la réalisation d'un équilibre entre ces deux marchés.
Votre rapporteur remarque que l'ensemble de ces mesures pourrait conduire,
dans un premier temps, à un accroissement des dépenses
liées à l'OCM
(20 millions d'euros en 2001,
25 millions d'euros en 2004),
puis à une diminution, dans un
second temps
, à 15,5 millions d'euros en 2007.
2. L'analyse de la proposition de règlement E 1230
Votre
rapporteur souhaite rappeler, à titre liminaire,
le contexte qui a
présidé à cette réforme
. Tout d'abord, la
plupart des mécanismes d'intervention sur le marché de la
pêche sont facultatifs -notamment l'intervention des OP-, ce qui nuit
à l'efficacité des actions entreprises et crée des
distorsions de concurrence entre les Etats membres.
De plus, l'Union européenne importe 60 % de ses besoins en produits
de la pêche des pays tiers, ce qui n'est pas sans conséquences sur
l'organisation de ce marché.
Enfin la majorité des pays de l'Union sont transformateurs et souhaitent
obtenir une matière première à bas prix.
La France a demandé depuis plusieurs années une réforme
de l'OCM afin que soient améliorées les conditions de
valorisation des produits de la pêche communautaire.
Plusieurs dispositions répondent aux préoccupations
françaises
, notamment l'étiquetage minimal obligatoire des
produits jusqu'à la vente au détail, la reconnaissance
d'organisations interprofessionnelles, le renforcement et la responsabilisation
des organisations de producteurs par un soutien à des programmes
opérationnels de campagne de pêche, ainsi que la rénovation
du régime des interventions par un encouragement à l'utilisation
du régime du report aux dépens du retrait.
Néanmoins, comme l'a souligné la France, à maintes
reprises depuis le début de cette négociation,
ce texte est
déséquilibré,
car la production communautaire se voit
offrir des moyens insuffisants pour renforcer sa compétitivité,
alors qu'une ouverture excessive aux importations est préconisée.
Votre rapporteur fait les observations suivantes :
Sur la valorisation du marché du frais :
- Si la commission propose un renforcement de l'identification du produit
par l'adoption de règles communautaires d'identification du produit et
par la reconnaissance de démarches volontaires de qualité
,
votre rapporteur considère la mise en place d'une catégorie
" fraîcheur " comme difficilement applicable et
contrôlable
à tous les stades de la vente. En effet, quel
poissonnier, détaillant ou grande surface, irait classer un produit en
catégorie " non frais " ?
Par ailleurs, il est important que les consommateurs soient garantis contre
les mentions trompeuses ou de nature à les induire en erreur
. A cet
égard, s'il est nécessaire de différencier les produits de
la pêche communautaire et les produits de la pêche de pays tiers
sur la base du pavillon des navires, l'usage du terme " origine "
dans ce cas là n'est pas adapté car il revêt un sens
différent dans d'autres réglementations.
- La commission propose, de plus, d'améliorer l'organisation de la
filière notamment par un renforcement du rôle des OP et par le
développement d'organisations interprofessionnelles.
Plusieurs de ces dispositions recueillent l'approbation de votre rapporteur
mais elles apparaissent trop déséquilibrées par rapport
aux moyens offerts aux OP pour assurer leurs responsabilités. En outre,
le contenu des programmes opérationnels de campagne de pêche
apparaît trop contraignant
.
- La commission propose, enfin, une adaptation des outils d'intervention
du marché et leur intégration dans une logique de filière.
Sur ce point, votre rapporteur se félicite de la position du
Gouvernement qui considère comme inopportune la réduction de
l'indemnisation versée aux OP dans le cadre des opérations de
retrait-destruction
. Votre rapporteur rappelle que nul opérateur de
la filière " pêche " n'a intérêt à
pratiquer un retrait systématique. D'ailleurs, depuis deux ans, le
pourcentage du retrait baisse régulièrement.
Sur la question de la concurrence loyale pour les approvisionnements
de l'industrie de transformation :
- Votre rapporteur reconnaît que l'approvisionnement à partir
des pays tiers traduit un besoin structurel et doit être
préservé.
Néanmoins,
la proposition de la Commission, qui inciterait, de
façon modeste et temporaire, les transformateurs à passer des
contrats d'approvisionnement avec les producteurs communautaires,
n'apparaît pas de nature à modifier le caractère
structurellement déficitaire de l'approvisionnement des industries de la
transformation
.
Compte tenu de la structure de la production communautaire, l'aide à la
contractualisation de l'approvisionnement proposée par la Commission ne
pourra jamais concerner que des volumes très limités au regard
des besoins de l'industrie de transformation.
Par ailleurs, un tel dispositif pourrait inciter au développement de
productions destinées exclusivement à la transformation,
faiblement valorisées, dont les prix de vente, indépendants des
prix de retrait selon la proposition de la Commission, provoquerait à
coup sûr des perturbations sur le marché du frais. Enfin, la mise
en place de telles mesures incitatives risquerait de provoquer une pression de
pêche excessive, mettant en danger la ressource.
-
De plus, votre rapporteur s'inquiète du nouveau régime
de suspensions tarifaires suggéré par la commission, qui porte
pour des durées indéterminées sur plusieurs
espèces
, dont certaines produites en quantité importante dans
l'Union européenne ou dans des pays avec lesquels l'UE a conclu des
accords de coopération et de développement. Le secteur des
produits de la pêche est déjà très ouvert aux
importations (multiples accords tarifaires préférentiels avec des
pays tiers) et les prochaines négociations à l'OMC vont
entraîner de nouveaux démantèlements tarifaires.
Votre
rapporteur ne peut donc accepter le principe des suspensions tarifaires
proposé par la Commission
.
Comme le souligne, à juste titre, M. Jacques Oudin
" la
cohérence de la politique communautaire de la pêche
disparaîtrait : à quoi bon soutenir la filière
pêche et encourager une " gestion responsable " de la
ressource, si l'on adopte par ailleurs une politique commerciale compromettant
la survie de cette filière en lui faisant subir de plein fouet la
concurrence de pays tiers souvent affranchis, pour leur part, de la plupart des
contraintes pesant sur les producteurs européens ? "
-
N'est pas, non plus, acceptable l'évolution du régime
de l'indemnité compensatoire " thon "
proposée par
la Commission, qui paraît injustifiée. En effet, la commission
propose pour les longes de thon d'abaisser l'indemnité compensatoire de
6 points pour une durée indéterminée.
III. LES PROPOSITIONS DE VOTRE COMMISSION
Votre
rapporteur approuve sans réserve la proposition de résolution de
la Délégation du Sénat pour l'Union européenne
présentées par notre collègue Jacques Oudin.
Votre commission souhaite néanmoins préciser et compléter
la proposition de résolution n° 327.
A. SUR LE DOCUMENT E 1203
La
proposition de résolution n° 327 invite le Sénat
à faire preuve de vigilance sur trois points particuliers que sont le
respect du principe de subsidiarité dans la gestion de chaque flotte de
pêche, le refus de voir adopter des mesures qui
prédétermineraient le résultat des négociations sur
le POP V et l'opposition aux dispositions risquant de paralyser le
renouvellement de la flotte.
Votre rapporteur reprend à son compte ses observations judicieuses tout
en souhaitant les compléter.
Le respect du principe de subsidiarité s'impose à
l'évidence pour permettre la prise en compte des différentes
caractéristiques des flottes et des pratiques de pêche de chaque
Etat membre. Il est en effet essentiel qu'une marge de manoeuvre soit
accordée aux Etats afin qu'ils choisissent eux-mêmes les moyens de
mettre en oeuvre, dans le respect de la réglementation communautaire, le
régime de contrôle des entrées et des sorties de flotte.
Votre rapporteur souhaite ainsi que soit retenu le principe d'une gestion
globale des flottes de pêche, ce qui permet une réelle souplesse
pour chaque Etat.
Récemment la Présidence allemande a proposé d'abandonner
le principe d'une gestion individuelle des navires suggérée par
la Commission en subordonnant l'aide à la construction ou à la
remotorisation à la réussite des objectifs finaux et globaux
prescrits dans le POP IV.
Votre rapporteur désapprouve les termes de
ce compromis,
puisque les objectifs des POP s'étalent sur quatre ou
cinq ans et sur différents segments. Il est donc nécessaire de
lier le régime de contrôle permanent des entrées et sorties
à des objectifs intermédiaires et par segment de
catégories de navires figurant dans les POP mais en aucune façon
à des objectifs finaux et globaux.
L'insertion, dans un texte relatif aux actions structurelles, de dispositions
concernant l'élaboration et le suivi des POP a été
dénoncée par la France. Une telle démarche dénature
totalement le caractère technique de cette proposition de
règlement qui devient ainsi un véritable règlement cadre.
Votre rapporteur souhaite à cette occasion réaffirmer la
compétence du Conseil en matière de décisions relatives
aux POP.
Il considère, en outre, que la règle des 130 % pour
percevoir une aide au renouvellement et à la modernisation de la flotte
doit faire l'objet d'un refus catégorique de la part de la France.
En effet, cette règle des 130 % n'a fait l'objet d'aucune
justification technique ou scientifique de quelque nature qu'elle soit.
Enfin, le barème des interventions communautaires dans les zones
" objectif 2 " doit être maintenu à un niveau suffisant
pour éviter toute renationalisation de la politique commune de la
pêche. La mise en place d'un financement communautaire à hauteur
de 15 % -au lieu de 30 %- conduit inévitablement à
condamner en France toute modernisation de la flotte. Il est donc
nécessaire de procéder à un relèvement de 15
à 25 % du taux de participation communautaire, au moins dans les
régions hors objectif 1 pour les mesures en faveur de la
flotte.
B. SUR LE DOCUMENT E 1230
Si la
France reconnaît l'utilité d'une réforme de l'OCM
" Pêche ", et en approuve les lignes directrices, plusieurs
dispositions doivent néanmoins faire l'objet de modifications.
L'attractivité de l'aide aux OP qui initient des plans
d'amélioration de la qualité pourrait être
améliorée
. Cet objectif pourrait être atteint, d'une
part, en révisant les modalités de calcul de l'aide et en
revalorisant son montant et, d'autre part, en élargissant les
bénéficiaires à des structures professionnelles autres que
les OP.
Par ailleurs, les démarches collectives de qualité visent
souvent à promouvoir un savoir-faire régional. Il convient donc
que la réglementation communautaire autorise un soutien financier
public
pour les opérations de valorisation de produits porteurs
d'une identification régionale, même s'ils ne
bénéficient pas d'un signe officiel de qualité sous
protection communautaire (IGP, AOP) lorsqu'ils sont soumis au respect d'un
cahier des charges qualité, contrôlé par un organisme tiers.
Les encouragements à des démarches volontaires paraissent
globalement insuffisants
. Par exemple, les programmes opérationnels
de campagne de pêche proposés par le Commission devraient
comprendre un socle d'obligations minimales légèrement
réduit et être accompagnés de diverses opérations
facultatives pour lesquelles les OP bénéficieraient d'incitations
spécifiques.
En matière de développement d'organisations
interprofessionnnelles, la proposition de la commission, notamment sur la
reconnaissance de ces organisations, pourrait être utilement
complétée par les points suivants
: les organisations
interprofessionnelles doivent pouvoir mener des actions de promotion ; la
reconnaissance et la définition du champ de compétence des
organisations interprofessionnelles (zone géographique
déterminée et/ou une ou plusieurs espèces de produits de
la mer) doit être de la compétence des Etats membres et ceux-ci
doivent avoir la faculté, comme pour les organisations de producteurs,
d'étendre les accords interprofessionnels aux non adhérents.
La rénovation des outils d'intervention du marché et leur
intégration dans une logique de filière nécessite, selon
votre rapporteur,
le maintien du niveau de l'indemnisation du
retrait-destruction versée aux OP
. En outre,
un mécanisme
d'intervention exceptionnel en cas de crise grave paraît devoir
s'imposer
, surtout si le marché de la pêche s'ouvre de plus en
plus à l'international.
Enfin,
toute nouvelle réduction des droits de douane doit être
évitée
, de même que la consolidation des actuels
contingents et suspensions autonomes. Il serait
inacceptable de
procéder à de nouvelles suspensions tarifaires à la veille
du cycle de négociations du deuxième millénaire de
l'OMC
.
Il est par ailleurs
indispensable
, pour entamer toute discussion
sérieuse sur l'évolution de la politique d'importation de l'UE,
que
la Commission présente des bilans d'approvisionnement qui fassent
apparaître clairement l'état des besoins et des
disponibilités
.
TELLE EST, MESDAMES ET MESSIEURS, LA POSITION DE VOTRE
COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES QUI VOUS SOUMET, EN
CONSÉQUENCE, LA PROPOSITION DE RÉSOLUTION SUIVANTE :
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Le
Sénat,
Vu les textes E 1203 et E 1230 soumis au Sénat dans le cadre de
l'article 88-4 de la Constitution,
Considérant l'importance de la pêche maritime et des cultures
marines sur le plan économique et social ainsi qu'en termes
d'aménagement du territoire ;
Considérant la situation fragile de nombreuses entreprises de la
filière pêche ;
Considérant la complémentarité au sein de la
filière pêche des secteurs de la production, de la transformation
et de la commercialisation ;
Considérant l'exigence accrue de qualité pour les produits de la
pêche, tant au stade de la production qu'à celui de la
commercialisation ;
Considérant que la nécessaire adaptation des volets
" structures " et " marché " de la Politique commune
de la pêche doit s'effectuer dans le respect des principes communautaires
et sans anticiper sur les prochaines négociations internationales dans
le cadre de l'Organisation mondiale du commerce ;
Invite le Gouvernement :
1/ Au sujet du texte E 1203 :
- à veiller au respect du principe de subsidiarité, afin de
permettre la prise en compte des différentes caractéristiques des
flottes et des pratiques de pêche de chaque Etat membre ;
- à s'opposer catégoriquement aux mesures portant par
anticipation sur un nouveau programme d'orientation pluriannuel et à
tout transfert implicite de compétences du Conseil à la
Commission dans ce domaine ;
- à s'opposer aux conditions trop restrictives posées pour
l'octroi d'aides au renouvellement de la flotte ;
- à obtenir un relèvement de 15 à 25 % du taux
de financement communautaire, afin de permettre une modernisation de la
flotte ;
2/ Au sujet du texte E 1230
- à obtenir que l'organisation des marchés accorde toute sa
place à l'exigence de qualité, tant au stade de la production
qu'à celui de la commercialisation ;
- à faire en sorte que les aides aux organisations de producteurs
initiant des plans d'amélioration de la qualité soient accrues
grâce à une révision des modalités de calcul de ces
aides, une revalorisation de leur montant et un élargissement du nombre
des bénéficiaires ;
- à veiller, d'une part, au maintien du niveau de l'indemnisation
du retrait-destruction versée aux organisations de producteurs et
à obtenir, d'autre part, la mise en place d'un mécanisme
d'intervention exceptionnel en cas de crise grave ;
- à s'opposer au remplacement des contingents tarifaires autonomes,
consentis pour une durée déterminée, par des mesures
permanentes de suspensions tarifaires non limitées en
quantité ;
- à obtenir de la Commission européenne qu'elle
présente régulièrement, et pour chaque espèce
sensible, des bilans d'approvisionnement faisant clairement apparaître
l'état des besoins et des disponibilités, en vue d'établir
des contingents tarifaires autonomes ;
- à refuser une baisse trop importante, sans étude
préalable, de l'indemnité compensatoire
" thon ".
1
Rapport n° 50 (1996-1997)
Sénat, présenté par M. Josselin de Rohan au nom de la
Commission des Affaires économiques et du Plan sur le projet de loi
d'orientation sur la pêche maritime et les cultures marines.
2
" La politique maritime et littorale de la France :
enjeux et perspectives ". Rapport Sénat n° 345 (Mars
1998) de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques publiques.
3
Proposition de résolution n° 327
présentée par M. Jacques Oudin.
4
Rapport n° 50 Sénat (1996/1997)
présenté par M. Josselin de Rohan au nom de la Commission des
Affaires économiques sur le projet de loi d'orientation sur la
pêche maritime et les cultures marines.
5
Document d'information de l'Assemblée parlementaire du
Conseil de l'Europe par M. Fernando Gonzalez.-. Sous-commission des
pêches 30/3/1998.
6
La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture - 1996
- FAO.