Aménagement et développement durable du territoire
LARCHER (Gérard), Rapporteur
RAPPORT 298 (98-99) - Commission mixte paritaire
Document
mis en distribution le
9avril 1999
N°
1528
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N°
298
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Enregistré à
la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM
DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE
(1)
CHARGÉE DE PROPOSER UN
TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE
LOI
d'orientation pour l'aménagement et le développement
durable du territoire
et portant modification de la loi n° 95-115
du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et
le développement du territoire
,
PAR M. PHILIPPE DURON, PAR M. GÉRARD LARCHER,
Député Sénateur
( 1) Cette commission est composée de : M. Jean François-Poncet, sénateur, président ; M. Patrick Rimbert, député, vice-président ; M. Philippe Duron , député, M. Gérard Larcher , sénateur, rapporteurs.
Membres titulaires : MM . Claude Belot, Charles Revet, François Gerbaud, Jacques Bellanger, Gérard Le Cam , sénateurs ; MM. Jean-Pierre Balligand, Patrick Ollier, Yves Coussain, Félix Leyzour, Jean-Michel Marchand, députés .
Membres suppléants :
Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Georges
Berchet, Jean-Paul Delevoye, Jean Huchon, Bernard Piras, Jean-Pierre Raffarin,
Alain Vasselle,
sénateurs ;
Mme Marie-Françoise
Pérol-Dumont, MM. Jean-Claude Daniel, Jean-Jacques Filleul, Serge
Poignant, Michel Bouvard, Léonce Deprez, Jean-Claude Lenoir,
députés
.
Voir les numéros :
Assemblée nationale (11
ème
législ.) :
Première lecture :
1071
,
1288
et T.A.
244
.
Deuxième lecture :
1527.
Sénat
: Première lecture :
203, 272
et
T.A.
103
(1998-1999).
Aménagement du territoire |
Mesdames, Messieurs,
La commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les
dispositions restant en discussion du projet de loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire s'est
réunie au Sénat, le mardi 6 avril 1999.
Elle a tout d'abord procédé à la désignation de son
bureau qui a été ainsi constitué :
- M. Jean François-Poncet, sénateur, président,
- M. Patrick Rimbert, député, vice-président.
La commission a ensuite désigné :
- M. Gérard Larcher, sénateur
- M. Philippe Duron, député
comme rapporteurs, respectivement pour le Sénat et l'Assemblée
nationale.
M. Jean François-Poncet, président,
a rappelé que
le Sénat avait amendé le texte de l'Assemblée nationale
dans un esprit constructif, estimant que, sans continuité, la politique
d'aménagement du territoire ne saurait être réellement
efficace. Il a observé que, sur un certain nombre de points, les deux
chambres étaient susceptibles de parvenir à un accord.
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a tout
d'abord tenu à rendre hommage au travail réalisé par le
Sénat qui a amélioré le texte sur de nombreux points. Il a
notamment signalé les modifications apportées au dispositif
relatif au Conseil national de l'aménagement et du développement
du territoire. Il a également salué la reconnaissance
législative des agences de développement et des comités
d'expansion économiques qui jouent un rôle essentiel dans
l'aménagement du territoire. Il s'est également
félicité de l'accent mis par le Sénat sur la
nécessité de réformer certains aspects du droit de
l'urbanisme. Il a enfin approuvé le principe de la création d'un
schéma consacré au sport.
M. Philippe Duron, rapporteur pour
l'Assemblée nationale
,
a d'ailleurs exprimé sa
volonté de retenir lors de l'examen à l'Assemblée
nationale certaines des dispositions adoptées par le Sénat.
Toutefois, il a estimé que ces points d'accord ne devaient pas masquer
les divergences profondes existant entre les deux assemblées dont il a
jugé qu'elles rendaient un accord d'ensemble impossible.
En effet,
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée
nationale,
a considéré que le Sénat manifestait une
conception de l'aménagement du territoire défensive,
centrée sur les zones en difficulté, soit une approche de zonage
assez proche de celle qui animait la loi Pasqua. Au contraire,
l'Assemblée nationale a adopté une approche globale de
l'aménagement du territoire reposant sur une logique de projets visant
à garantir la cohésion des territoires.
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée nationale
,
a également noté des divergences fondamentales quant à
l'architecture des territoires et à la conception des schémas
d'aménagement du territoire. A ce sujet, il a remarqué que le
schéma de synthèse proposé par le Sénat rappelait
beaucoup le schéma national de la loi du
4 février 1995. De même, en matière de
transports, il a constaté que le retour à des schémas
unimodaux rompait avec une des avancées principales du texte
adopté par l'Assemblée nationale.
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée nationale
,
a ensuite rappelé l'importance accordée au maintien des
services publics dans le texte de l'Assemblée nationale, en particulier
grâce au dispositif des maisons de service public et à
l'introduction du service universel en matière postale.
Enfin, le pays lui est apparu comme un autre sujet de divergence majeure. Il a,
en particulier, estimé que sa validation à l'échelle
régionale, sur laquelle est revenue le Sénat, et son pilotage par
un conseil de développement, supprimé par la Haute
Assemblée, constituaient des éléments essentiels du texte
susceptibles d'assurer que le pays ne deviendra pas le nouvel échelon
administratif que beaucoup craignent.
Ces divergences lui ont semblé manifester de vraies différences
de conception entre les deux assemblées que la sagesse commande de
constater.
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée nationale
,
s'est toutefois déclaré convaincu que l'Assemblée
ferait le plus grand profit du travail important réalisé par le
Sénat.
Après avoir remercié M. Philippe Duron d'avoir
évoqué les enrichissements apportés au texte par le
Sénat,
M. Gérard Larcher, rapporteur pour le Sénat,
a rappelé que la Haute Assemblée avait travaillé sans
nostalgie, en tentant d'allier la nécessité de réaliser
des équipements à l'analyse des besoins en termes de services.
Il a estimé que la commission mixte paritaire pourrait, en premier lieu,
constater des accords partiels, notamment sur les attributions du CNADT, le
schéma de services sportifs, le statut des agences de
développement économique, la notion de chef de file et le concept
d'autoroutes à spécification allégée. Il a
proposé que la commission constate, le cas échéant, en
second lieu, d'éventuelles divergences de fond, notamment sur la notion
de schéma de synthèse et les pouvoirs des
délégations parlementaires.
Considérant qu'il n'existe pas de développement du territoire
sans développement économique,
M. Gérard Larcher,
rapporteur pour le Sénat,
a estimé que le volet
consacré au développement économique constituait un pan
essentiel du texte adopté par le Sénat.
Evoquant les pays, il a rappelé son attachement à leur
constitution, sous forme d'espaces de projet, et ajouté qu'il
était, le cas échéant, prêt à faire des
concessions en ce qui concerne les conseils de développement. S'agissant
des zonages, il a jugé indispensable de conserver les dispositifs
tendant à mettre en oeuvre une discrimination positive en faveur des
territoires en difficulté.
Abordant enfin la question des services publics,
M. Gérard Larcher,
rapporteur pour le Sénat,
a estimé que, sur ce point, peu de
choses séparaient les deux assemblées et que la France ne pouvait
se contenter d'une transposition a minima de la directive postale.
Concluant son propos,
M. Gérard Larcher, rapporteur pour le
Sénat,
a appelé l'attention des membres de la commission
mixte paritaire sur les dangers que la procédure d'urgence faisait
courir aux travaux du Parlement et insisté sur la lourde
responsabilité qui pesait sur la commission chargée de tenter de
trouver un texte commun aux deux assemblées.
M. Patrick Rimbert, vice-président,
a rappelé que M.
Philippe Duron avait reconnu la qualité du travail sénatorial.
Selon lui, des approfondissements se révéleront
nécessaires, notamment en ce qui concerne le développement
économique ou les services de La Poste ; ces prolongements
devraient apparaître dans des projets de loi ultérieurs. Il a
ensuite noté que M. Gérard Larcher n'avait pas
souligné les points de divergence, et a proposé que l'ensemble
des membres de la commission mixte paritaire s'expriment sur ce point.
M. Patrick Ollier
a estimé que la prise de position du rapporteur
de l'Assemblée nationale était dommageable pour la politique de
l'aménagement du territoire, les points de désaccord pouvant sans
doute être surmontés. Il a souligné que M. Philippe
Duron avait mis en lumière ce qu'il estimait être des
différences philosophiques profondes et a pris note de cette position.
Il s'est ensuite étonné que le rapporteur pour l'Assemblée
nationale ait prévu, dès son intervention introductive,
l'échec de la commission mixte paritaire.
Il a regretté que la politique d'aménagement du territoire ne
donne pas lieu à la création des instruments nécessaires,
et estimé que la question de la péréquation, par exemple,
aurait dû être abordée. Soutenant la position
défendue par M. Gérard Larcher, il a défendu la
nécessité d'un zonage, l'inégalité des chances
justifiant l'inégalité des traitements.
M. Patrick Ollier
a, par ailleurs, précisé que la notion de service universel
postal avait été créée par une directive
européenne, l'Assemblée nationale l'ayant simplement reprise. Il
a, en outre, soutenu que les schémas départementaux des services
publics devaient être réaffirmés comme instruments de
maintien des services publics dans les zones défavorisées.
Il a insisté sur la nécessité de ne pas retirer aux
élus locaux la possibilité de définir des zonages, et a
pris note du désaccord existant sur ce point entre les deux chambres.
Il a enfin estimé que le texte était perfectible, et qu'une
deuxième lecture aurait été préférable
à la mise en oeuvre de la procédure d'urgence.
M. Félix Leyzour
a noté que les rapporteurs avaient
présenté divers points d'accord entre les textes adoptés
par les deux assemblées ainsi que des divergences portant sur l'esprit
même du projet de loi.
Il a relevé que les comptes rendus des débats du Sénat
avaient révélé un changement dans l'approche du texte.
Alors que l'opposition à l'Assemblée nationale s'était
livrée à une attaque frontale du projet de loi, opposant article
par article, la loi de 1995, la majorité sénatoriale a d'abord
cherché à enrichir et à réorienter le texte.
Celui-ci a-t-il été modifié à la marge ou
profondément transformé ?
Il lui a semblé qu'il y avait plus que des nuances entre les deux textes
adoptés mais que celles-ci n'interdisaient toutefois pas le débat
de se poursuivre si cela s'avérait nécessaire.
M. Léonce Deprez
a précisé que la position ferme
qu'a adoptée l'opposition lors du débat du projet de loi à
l'Assemblée nationale était fondée sur sa conviction de
l'intérêt et de l'actualité des dispositions de la loi
n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire.
Il a, par ailleurs, considéré que le texte, tel qu'il ressortait
amélioré, des délibérations du Sénat,
reflétait l'expérience des sénateurs à
l'égard des territoires.
Rappelant que l'aménagement du territoire constituait une politique de
longue haleine nécessitant de la stabilité, il a souhaité,
faisant référence aux efforts de compromis entrepris par le
Sénat, qu'un accord puisse être dégagé par la
commission mixte paritaire, afin de répondre à l'attente des
élus locaux.
M. Jean-Pierre Raffarin
a estimé que le coeur du texte
était susceptible de recueillir l'assentiment de l'ensemble des membres
de la commission mixte paritaire. Il a considéré que l'axe
central du projet de loi reposait sur la trilogie :
" schéma-contrat-projet ", et que l'hypothétique
opposition des deux chambres sur le schéma national de synthèse
ou sur l'existence de zonages relevait d'un faux débat. S'agissant de la
désignation de chefs de file, il a déclaré qu'il
était illusoire d'opposer les régions, estimant que cette notion
relevait du bon sens. Il a enfin observé que le texte du projet de loi
pouvait favoriser l'émergence d'une dynamique positive dans des
territoires qui seraient pénalisés s'ils restaient
divisés.
M. Jean-Pierre Raffarin
a cependant observé que trois questions
réelles se posaient à l'issue des travaux du Sénat. En
premier lieu, il a rappelé qu'alors que de très nombreuses
instances seraient consultées, il n'était pas envisageable que le
Parlement soit exclu de la détermination de la politique
d'aménagement du territoire. En second lieu, il a souligné que
les pays ne devaient pas constituer une source de déstabilisation des
départements, observant que les pays ne fragilisaient que les
départements qui ne coopéraient pas avec ces nouvelles instances,
déplorant que le préfet de région soit appelé
à intervenir dans la délimitation des pays.
Enfin, il a regretté que le projet de loi exclue les questions relatives
à l'économie et à l'emploi, alors même que ce texte
était le seul susceptible d'être adopté avant la
détermination des mandats de négociation des contrats de plan
Etat-Régions, d'ici à la fin du premier semestre 1999.
M. Michel Bouvard
a rappelé avoir participé, au cours de
la précédente législature, aux débats à
l'Assemblée nationale qui ont abouti à l'adoption de la loi
n° 95-115 du 4 février 1995 précitée.
Il a estimé que la politique d'aménagement du territoire
nécessitait une stabilité qui seule peut lui permettre de
s'inscrire dans la durée.
Il a fait part de sa surprise vis-à-vis des propos, tenus au
début de la réunion, par le rapporteur de l'Assemblée
nationale, faisant valoir que toute l'attitude de l'opposition au cours de
l'examen du projet de loi avait démontré sa volonté
d'ouverture.
Il s'est, par ailleurs, étonné que certains puissent consentir
à voir dénier au Parlement son rôle dans la
définition de la politique nationale d'aménagement du territoire,
alors que toutes les associations seront consultées et que les
conséquences financières liées à l'adoption des
schémas seront très importantes. Il a souligné à ce
sujet l'incohérence de cette abdication avec la revendication
répétée d'une revalorisation du rôle du Parlement.
Il a enfin estimé que, si la commission mixte paritaire devait
échouer, le texte qui sera définitivement adopté gagnerait
à contenir au moins deux dispositions très utiles, introduites
par le Sénat, l'une traitant de la correction des effets des
disparités spatiales, l'autre de la mise en place des groupements
d'employeurs.
M. Jean-Michel Marchand
est revenu sur trois points essentiels du projet
de loi : la volonté de rechercher une complémentarité
dans les politiques publiques locales, la volonté de voir la
région prendre une place plus importante -même si les Verts
souhaitaient lui accorder des prérogatives encore plus grandes- , la
volonté de promouvoir les pays comme des territoires de projets dont la
création relève de la co-responsabilité des préfets
et des responsables politiques locaux.
Il s'est montré préoccupé par les dispositions
adoptées par le Sénat sur la Conférence régionale
sur l'aménagement du territoire, en particulier celle reléguant
les associations dans le collège consultatif et celle relative aux
schémas de services collectifs.
En conclusion, il a estimé difficile de parvenir à une
rédaction commune.
M. Jean-Pierre Balligand
a émis deux remarques. D'une part, il a
estimé qu'il ne fallait pas trop insister sur la déception des
élus locaux en ce qui concerne les lois relatives à
l'aménagement du territoire. Il a rappelé que la loi dite
" Pasqua " aurait pu conduire à d'excellents résultats,
notamment en matière de péréquation, mais que le
Gouvernement de M. Edouard Balladur ne l'avait pas mise en oeuvre de
manière adéquate, notamment du fait de sous-dotations
budgétaires. C'est pourquoi, il a estimé que le texte
examiné ne pouvait avoir pour objectif d'être exhaustif.
D'autre part, il a exprimé sa conviction que la contractualisation
constituait l'élément le plus important en matière
d'aménagement du territoire. C'est pourquoi, il a soutenu que les
articles 19 et 20 du texte examiné étaient fondamentaux,
puisqu'ils mettaient en place des échelons infrarégionaux de
contractualisation, le pays et l'agglomération, suivant en cela une
grande cohérence. Il a, par ailleurs, déclaré être
aujourd'hui favorable à la déclaration d'urgence, car il est
nécessaire de connaître au plus vite les territoires
éligibles à la contractualisation.
Concernant le texte lui-même,
M. Jean-Pierre Balligand
a
estimé qu'il existait deux divergences principales. D'une part, il a
jugé qu'il y avait désaccord sur l'architecture territoriale
proposée par le texte (pays et agglomération), et a
précisé qu'il estimait que l'agglomération en constituait
un maillon essentiel, le pays se révélant, quant à lui,
être le niveau pertinent pour organiser l'intercommunalité.
D'autre part, il a noté que des divergences subsistaient
également en ce qui concerne les schémas des services collectifs.
Ainsi, il a regretté que les sénateurs n'aient pas pris en compte
la nouvelle dimension multimodale des schémas de transports. Selon lui,
une évolution est aujourd'hui nécessaire sur ce point : il
n'est pas simplement question d'appellation générique ; les
divergences concernent des politiques.
Enfin,
M. Jean-Pierre Balligand
a exprimé le regret que
l'intervention économique soit peu traitée par le texte, et a
émis le souhait qu'un projet remédie à cette insuffisance
le plus rapidement possible.
Répondant au précédent orateur,
M. Jean
François-Poncet, président,
a constaté que
l'application de la loi " Pasqua-Hoeffel " avait laissé
à désirer, malgré la publication d'un grand nombre de
décrets et de circulaires, du fait de la lenteur de l'administration.
Il a regretté que la péréquation ne soit pas entrée
dans les faits, tout en observant que le Gouvernement n'avait pas
modifié la partie qui lui était consacrée, avant de
s'interroger sur la volonté du Gouvernement d'appliquer ces
dispositions. Evoquant la question des pays, il a fait part de son scepticisme
quant à leur délimitation par les préfets de région
qui constituait un recul par rapport aux principes de la
décentralisation.
Abordant la question des schémas de services collectifs, il a
souligné que la modification de leur dénomination, était
motivée par le désir de mieux prendre en compte les besoins en
équipements, afin de mieux répondre aux attentes des élus
locaux. Il a considéré que la seule optimisation de l'utilisation
des infrastructures existantes ne permettrait pas de satisfaire ces attentes et
ces besoins, et appelé de ses voeux la réalisation d'autoroutes
à spécifications allégées.
M. Jean-Pierre Balligand
a rappelé que l'important était
que ce texte manifeste des choix clairs en matière d'architecture et de
schémas d'aménagement afin que sur le terrain, les
différents acteurs sachent dans quel cadre ils pourront contractualiser.
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
remarqué qu'il partageait l'opinion de M. Jean-Pierre Balligand
quant à la persistance de divergences fondamentales. Pour les illustrer,
il a souhaité revenir sur les points évoqués par
M. Jean-Pierre Raffarin.
En ce qui concerne le rôle du Parlement, il a estimé que
l'Assemblée avait obtenu du Gouvernement des avancées
significatives garantissant un équilibre satisfaisant. Dans le texte
adopté par l'Assemblée, le Parlement est en effet associé
à la définition et à la mise en oeuvre de la politique
d'aménagement du territoire, d'une part, par le travail des deux
délégations mises en place et, d'autre part, par le vote, au plus
tard deux ans avant le renouvellement des contrats de plan, d'un projet de loi
permettant un réexamen des choix stratégiques de cette politique
et des conditions de leur mise en oeuvre dans les schémas de services
collectifs.
Abordant ensuite la question des pays,
M. Philippe Duron
,
rapporteur
pour l'Assemblée nationale,
a estimé qu'ils ne
menaçaient en rien les départements comme semblait le craindre M.
Jean-Pierre Raffarin. Au contraire, parce qu'ils s'inscrivent dans un cadre
régional, qui est le niveau le plus pertinent en matière
d'aménagement du territoire, ils ne risquent pas de se superposer aux
départements ou de risquer de les diviser comme pouvaient le faire les
pays devant à terme se substituer aux arrondissements de la loi Pasqua.
Enfin, en ce qui concerne les dispositions économiques,
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée
nationale
,
a admis leur importance mais a rappelé qu'il
appartenait à une loi d'orientation de poser des principes et que les
textes annoncés par le Gouvernement permettraient d'adopter les mesures
nécessaires.
M. Philippe Duron, rapporteur pour l'Assemblée nationale
,
a conclu en estimant que de telles divergences lui semblaient rendre
impossible un accord entre les deux assemblées.
M. Gérard Larcher, rapporteur pour le Sénat,
a
estimé qu'un accord était envisageable sur les articles :
- 4 bis (modalités d'information du CNADT) ;
- 12 bis (schéma des services sportifs) ;
- 34 ter (agences de développement) ;
- 22 bis (chef de file) ;
- 32 quater (autoroutes à spécifications
allégées) ;
- 41 (stabilisation des documents d'urbanisme).
Puis il a observé et déploré qu'une vraie
différence de points de vue existait en ce qui concernait
l'étendue des droits du parlement et les modalités de
constitution de pays.
M. Jean François-Poncet, président,
a constaté avec
regret l'échec des travaux de la commission mixte paritaire estimant que
la loi adoptée par l'Assemblée nationale n'aurait
vraisemblablement pas la longévité espérée par ses
auteurs.