ANNEXE N° 3
-
LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES
PAR LE
RAPPORTEUR
M.
Jacques DELORS, ancien président de la Commission européenne
M. Guy WORMS, rapporteur du Haut Conseil du secteur public
M. Guy NAULIN, rapporteur du Conseil économique et social
M. Christian STOFFAËS, directeur à la Présidence et à
la Direction générale d'EDF
M. Jean-Paul OLIVIER, directeur des ressources humaines et
M. Frédéric RICO, directeur des opérations
aériennes d'Aéroports de Paris
Mme Josette THÉOPHILE, directrice des ressources humaines de la RATP
M. Pierre VIEU, membre du conseil exécutif), directeur des ressources
humaines de la SNCF et Mme Madeleine LEPAGE
M. Jean-François LOOS, président de la coordination des syndicats
autonomes de la RATP
M. René VALLADON, secrétaire confédéral de Force
ouvrière (FO)
M. Jean-François VEYSSET, membre du bureau, vice-président de la
commission sociale et M. Georges TISSIE, directeur général des
affaires sociales de la Confédération générale des
petites et moyennes entreprises (CGPME)
M. Jacques MALLET, secrétaire national de l'Union Nationale des
Syndicats Autonomes et M. Gabriel LE RAVIN, secrétaire
général du Syndicat Autonome des Personnels de l'Aviation
Civile
ANNEXE N° 4
-
INFORMATIONS TRANSMISES PAR LES ENTREPRISES ENTENDUES
EN AUDITION
A. AIR FRANCE
1.
Note sur le nombre d'agents gérés par l'établissement, les
catégories de personnels et les particularités de leur statut au
regard du droit commun du code du travail.
1) Au 31 décembre 1997, l'effectif total de la Compagnie est de 44 008
salariés, et se décompose de la manière suivante (base :
bilan social année civile) :
- Personnel au sol = 31 813
- Personnel Navigant Technique = 3 453
- Personnel Navigant Commercial = 8 742
Pour l'exercice avril 1997 - mars 1998 (année IATA), l'effectif total
de la société Air France ressort de 46 385, dont :
- Personnel au sol = 34 356
- Personnel Navigant Technique = 3 434
- Personnel Navigant Commercial = 8 595
2) Les conditions de travail et de rémunération de ces personnels
sont régies par un statut et des règlements spécifiques
établis en application de l'article R 342-13 du Code de l'Aviation
Civile.
Par ailleurs, en matière de droit de grève et de préavis,
l'ensemble de ces personnels est soumis aux dispositions des articles L 521-2
et suivants du Code du Travail.
(Personnel de la métropole et des Départements d'Outre-Mer)
3) Les personnels recrutés et employés à l'étranger
sont soumis aux conditions de travail et de rémunérations
applicables dans chaque pays où ils exercent leur activité.
2. Le nombre de jours de grève des agents de
l'établissement au cours des dix dernières années et
présentation sommaire de l'origine des conflits. Evaluation de l'impact
de ces conflits sur les résultats annuels de l'entreprise.
Les données communiquées relatives au personnel au sol
s'établissent comme suit :
Ampleur de la mobilisation du personnel au sol
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Nombre de mouvements |
195 |
80 |
61 |
40 |
189 |
Nombre de grévistes |
41.138 |
7.837 |
18.946 |
8.252 |
18.351 |
Effectifs normalement présents |
137.476 |
36.029 |
4.867 |
46.290 |
78.579 |
Participation |
29,93 % |
21,76 % |
16,50 % |
17,80 % |
23 % |
Nombre de journées de travail perdues |
27.338 |
2.386 |
9.166 |
4.549 |
6.879 |
Il faut
rappeler l'impact économique du dernier conflit majeur d'Air
France : 10 jours francs de conflit de son personnel navigant technique
ayant représenté 1,3 milliard de perte nette.
3. Note sur l'organisation de l'entreprise en matière de gestion
des conflits collectifs du travail.
Il existe une procédure de remontée d'information hebdomadaire,
ou quotidienne si nécessaire sur la situation sociale.
Les Directeurs de Ressources Humaines adressent à la Direction
Générale des Ressources Humaines un point régulier selon
un formulaire type ci-joint.
En cas de situation conflictuelle la Direction Générale des
Ressources Humaines conduit avec le Directeur de l'entité
concernée l'analyse approfondie de la situation critique et valide les
solutions proposées.
Par ailleurs, en cas de grève deux points quotidiens sont établis
sur l'état de la participation du mouvement.
4. Quelle analyse faites-vous de la situation de votre
établissement au regard de la concurrence dans votre secteur
d'activité ?
Aujourd'hui, Air France, comme le secteur aérien en France, se trouve
dans un contexte juridique où la concurrence s'applique pleinement.
Au sein de l'Union européenne, toutes les liaisons aériennes sont
ouvertes à tous les transporteurs communautaires depuis le
1
er
avril 1997. Il n'existe plus, au sein de l'Union, de droits de
trafic. La seule exception à ce principe réside dans la
possibilité pour les autorités nationales d'imposer sur certaines
liaisons des obligations de service public pour obtenir un " service
adéquat et continu ", notamment pour des motifs
d'aménagement du territoire. C'est le cas en France pour la Corse et la
desserte de Strasbourg.
Au plan international, nous restons dans le régime des droits de trafic
et de la négociation d'accords bilatéraux qui peuvent être
des accords " d'open sky ". La commission veille de façon
générale à éviter les abus de position dominante.
Cet environnement se traduit au plan économique :
- par une concurrence réelle dans le transport aérien
intra-communautaire, y compris sur le marché national (liaisons point
à point) ;
- par une concurrence faite au sein de l'Union européenne
concrétisée par l'existence de hubs (plate-formes de
correspondance) qui cherchent à fidéliser et à
conquérir des clients sur les marchés nationaux mais aussi sur
les marchés voisins au sein de l'Union ;
- par la constitution d'alliances associant des compagnies aériennes
présentes sur les trois grands marchés : Amérique,
Europe + Afrique, Asie qui se livrent à une compétition
très forte.
La mission d'Air France aujourd'hui, vis-à-vis de ses clients
français, c'est de leur donner une offre aussi diversifiée, si
possible meilleure, que celle de ses concurrents, pour accéder à
tous les points du globe, c'est de fidéliser ses clients par un service
de qualité tant au niveau de la régularité que de la
ponctualité en sachant que ce client a le choix d'autres compagnies
à partir des aéroports français et le choix des autres
hubs européens de Francfort, Londres et Amsterdam.
5. Quel bilan dressez-vous sur le fonctionnement des mesures relatives au
préavis obligatoire dans les services publics (article L. 521-2 du code
du travail et suivants) ?
Le tableau suivant présente les résultats obtenus par les
organisations syndicales lors du dernier scrutin relatif aux élections
aux comités d'établissement et délégués du
personnel en mars 1997.
A noter que les prochaines élections qui auront lieu en mars 1999 seront
les premières faites depuis la fusion entre Air France et Air France
Europe.
Syndicats |
DP |
CE |
Total |
% |
FO |
5.462 |
5.099 |
10.561 |
24,54 % |
FO Cadres |
0 |
842 |
842 |
1,96 % |
S/Total FO + FO Cadres |
5.462 |
5.941 |
11.403 |
26,50 % |
CGT |
3.508 |
3.518 |
7.026 |
16,33 % |
S/CTAM |
1.391 |
1.494 |
2.885 |
6,70 % |
S/Total CGT + SICTAM |
4.899 |
5.012 |
9.911 |
23,03 % |
CGC |
943 |
881 |
1.824 |
4,24 % |
UNAC |
409 |
1.642 |
2.051 |
4,77 % |
S/Total CGC + UNAC |
1.352 |
2.523 |
3.875 |
9,00 % |
CFDT |
3.519 |
3.616 |
7.135 |
16,58 % |
SNMSAC |
1.143 |
1.042 |
2.185 |
5,08 % |
USAF |
500 |
515 |
1.015 |
2,36 % |
CFTC |
292 |
356 |
648 |
1,51 % |
SNPNC |
839 |
|
839 |
1,95 % |
SNPL/SPAC/SNOMAC |
2.103 |
|
2.103 |
4,89 % |
Liste commune SNPNC SNPL/SPAC/SNOMAC |
|
3.883 |
3.883 |
9,02 % |
Libres et divers |
|
40 |
40 |
0,09 % |
Total |
20.109 |
22.928 |
43.037 |
100 |
6.
Quel bilan dressez-vous des mesures relatives au préavis obligatoire
dans les services publics ?
L'existence d'un préavis de cinq jours permet à la Compagnie de
prévenir la clientèle et de définir le programme des vols
qu'elle sera à même de réaliser compte tenu de son
appréciation.
L'absence de référence à tout préavis dans le
transport aérien pourrait exposer ce dernier à ne plus pouvoir
assurer la continuité des vols et par conséquent à ne plus
pouvoir assurer l'acheminement prévu des passagers, qui pourraient se
trouver bloqués à l'étranger.
Le préavis obéit à un certain formalisme : or, dans
la pratique, on observe des dépôts de préavis quotidiens
effectués par le même syndicat ou une autre organisation
syndicale, même non suivis d'une grève effective. Ces manoeuvres
privent les usagers et l'employeur de la date exacte de la grève.
Certains juges ont estimé que cette pratique était quelquefois
illicite. Il pourrait être judicieux, afin de ne pas dénaturer les
dispositions de l'article L. 521-3 du code du travail, d'introduire une clause
indiquant
" qu'un nouveau préavis ne peut être
déposé par la même organisation syndicale qu'à
l'issue du délai de préavis initial et, éventuellement, de
la grève qui suit ce dernier ".
Au delà du préavis, le législateur pour le secteur public,
pose le principe de l'illégalité des grèves tournantes,
l'heure de cessation et de reprise du travail ne peut être
différente pour les diverses catégories ou pour les divers
membres du personnel intéressé.
Certains juristes estimaient que le principe concernait seulement les
salariés travaillant aux mêmes heures. En conséquence, les
syndicats ont multiplié les préavis du type " 55 minutes
à la prise de service ", ou fin de service " pour la
journée du... ". La Cour de cassation, en février 1998, a
rejeté cette interprétation et considéré qu'il y a
bien grève tournante prohibée quand, par exemple, des
salariés qui commencent à des heures différentes
débrayent tous à leur prise de service.
En conséquence, il nous apparaîtrait souhaitable que la
rédaction de cet article puisse être affinée au regard de
cette jurisprudence.
7. Comment sont effectués les prélèvements sur les
rémunérations en cas de grève ? Existe-t-il souvent
des grèves de moins d'une journée (incidence de la loi " Le
Pors ") ?
Le régime des retenues sur salaires pour fait de grève
obéit aux dispositions de la loi 82-889 du 19 octobre 1982.
La grève donne lieu :
- lorsqu'elle n'excède pas une heure, à une retenue égale
à 1/160e du traitement et des primes fixes mensuels ;
- lorsqu'elle dépasse une heure, sans excéder une
demi-journée, à une retenue égale à 1/50e du
traitement et des primes fixes mensuels ;
- lorsqu'elle dépasse une demi-journée, sans excéder une
journée, à une retenue égale à 1/30e du traitement
et des primes fixes mensuels.
- Pour le Personnel au Sol :
Les mouvements sociaux peuvent donner lieu à des arrêts de travail
de 55 minutes, 3 heures 40 ou de la durée totale de la vacation sur
une journée.
En règle générale il s'agit de mouvements de 55' à
3h40.
- Pour le Personnel Navigant :
Dans le cas du Personnel Navigant, la spécificité de
l'activité fait que les mouvements de grève durent une
journée.
Dans ces conditions, seuls les abattements de 1/30e du traitement et des primes
fixes mensuels se trouvent appliqués.
8. Disposez-vous d'éléments sur le coût des
éventuels accords relatifs au paiement des journées de
grève à la fin des conflits sociaux importants ?
Lors de la négociation des accords de fin de conflits, il est
systématiquement rappelé aux organisations syndicales que la
contrepartie du droit de grève est celle de la retenue sur salaire.
Ce principe est fidèlement maintenu quelle que soit la nature ou
l'importance du conflit.
Toutefois, au cas d'espèce, il a pu être envisagé un
calendrier d'étalement des retenues.