Projet de loi autorisant la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Azerbaïdjan, d'autre part, Projet de loi autorisant la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Ouzbékistan, d'autre part, Projet de loi autorisant la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Arménie, d'autre part, Projet de loi autorisant la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la Géorgie, d'autre part,
DULAIT (André)
RAPPORT 127 (98-99) - COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Table des matières
-
INTRODUCTION
- I. LE CADRE GÉNÉRAL DES ACCORDS DE PARTENARIAT ET DE COOPÉRATION
- II. UNE COOPÉRATION AMBITIEUSE QUI S'APPUIE SUR LE PROGRAMME TACIS D'ASSISTANCE TECHNIQUE
-
III. LA SITUATION DES QUATRE PAYS PARTENAIRES : DES POTENTIALITÉS
ÉCONOMIQUES FRAGILISÉES PAR DES SITUATIONS INTÉRIEURES OU
RÉGIONALES DIFFICILES
-
A. LES ETATS DU CAUCASE SONT CONFRONTÉS À DE LOURDS DÉFIS
INTERNES OU RÉGIONAUX
- 1. La Géorgie : la stabilisation politique malgré la persistance des séparatismes
- 2. La prospérité de l'Arménie passe par la solution du conflit au Karabagh
- 3. L'Azerbaïdjan, également affaibli par le conflit du Karabagh, mise sur ses richesses pétrolières
- 4. Les échanges commerciaux des trois pays avec l'Union européenne
- B. L'OUZBÉKISTAN OU LA DIFFICILE TRANSITION VERS LA DÉMOCRATIE ET LE MARCHÉ
-
A. LES ETATS DU CAUCASE SONT CONFRONTÉS À DE LOURDS DÉFIS
INTERNES OU RÉGIONAUX
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- PROJET DE LOI
- PROJET DE LOI
- PROJET DE LOI
- PROJET DE LOI
-
ANNEXE N° 1 -
ETUDE D'IMPACT77 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires. -
ANNEXE N° 2 -
ETUDE D'IMPACT88 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires. -
ANNEXE N° 3 -
ETUDE D'IMPACT 99 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires. -
ANNEXE N° 4 -
ETUDE D'IMPACT 1010 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires.
N°
127
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 16 décembre 1998
RAPPORT
FAIT
au nom
de la commission des Affaires étrangères, de la défense et
des forces armées (1) sur :
- le projet de loi autorisant la ratification de l'
accord de partenariat
et de coopération
entre les Communautés européennes
et leurs Etats membres, d'une part, et la
République
d'Azerbaïdjan
, d'autre part,
- le projet de loi autorisant la ratification de l'
accord de partenariat
et de coopération
entre les Communautés européennes
et leurs Etats membres, d'une part, et la
République
d'Ouzbékistan
, d'autre part,
- le projet de loi autorisant la ratification de l'
accord de partenariat
et de coopération
entre les Communautés européennes
et leurs Etats membres, d'une part, et la
République
d'Arménie
, d'autre part,
- le projet de loi autorisant la ratification de l'
accord de partenariat
et de coopération
entre les Communautés européennes
et leurs Etats membres, d'une part, et la
Géorgie
, d'autre
part,
Par M.
André DULAIT,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Xavier de Villepin,
président
; Serge Vinçon, Guy Penne, André Dulait,
Charles-Henri de Cossé-Brissac, André Boyer, Mme Danielle
Bidard-Reydet,
vice-présidents
; MM. Michel Caldaguès,
Daniel Goulet, Bertrand Delanoë, Pierre Biarnès,
secrétaires
; Bertrand Auban, Michel Barnier, Jean-Michel Baylet,
Jean-Luc Bécart, Daniel Bernardet, Didier Borotra, Jean-Guy
Branger, Mme Paulette Brisepierre, M. Robert Calmejane, Mme Monique
Cerisier-ben Guiga, MM. Marcel Debarge, Robert Del Picchia, Hubert
Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Hubert Falco, Jean
Faure, Jean-Claude Gaudin, Philippe de Gaulle, Emmanuel Hamel,
Roger Husson, Christian de La Malène, Philippe Madrelle,
René Marquès, Paul Masson, Serge Mathieu, Pierre Mauroy, Jean-Luc
Mélenchon, René Monory, Aymeri de Montesquiou, Paul d'Ornano,
Charles Pasqua, Michel Pelchat, Alain Peyrefitte, Xavier Pintat, Bernard
Plasait, Jean-Marie Poirier, Jean Puech, Yves Rispat, Gérard Roujas,
André Rouvière.
Voir les numéros
:
Sénat
:
561
,
562
,
563
et
564
(1997-1998).
Traités et conventions.
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le Sénat est saisi de quatre projets de loi autorisant la ratification
d'accords de partenariat et de coopération conclus entre, d'une part,
les Communautés européennes et leurs Etats membres et, d'autre
part, quatre Etats membres de la Communauté des Etats
Indépendants : trois Etats du Caucase, Arménie, Azerbaïdjan,
Géorgie et un pays d'Asie centrale, l'Ouzbékistan.
Ces accords ont pour vocation à se substituer à l'Accord de
coopération économique et commerciale qui avait été
conclu, en 1989, entre la Communauté européenne et l'Union
soviétique. Prenant compte des modifications intervenues depuis, les
accords proposent d'instaurer entre l'Union et chacun des quatre partenaires un
dispositif rénové et adapté favorisant le
dialogue
politique, les échanges commerciaux et, surtout, l'assistance technique
destinée à mettre en oeuvre une coopération dans des
domaines très variés
.
A travers ce partenariat, l'Union se propose d'aider ces pays à
consolider -ou parfois amorcer- leur démocratisation, leur transition
vers l'économie de marché et leur insertion dans
l'économie mondiale.
Les accords de partenariat et de coopération ont cette
particularité d'être des
accords mixtes
, comprenant des
dispositions qui relèvent des
compétences nationales
(dialogue politique, droit d'établissement ...), et des stipulations de
compétence communautaire
(clauses commerciales). Ils doivent donc
être ratifiés par chacun des Etats membres, ce qui est le cas
désormais pour douze d'entre eux.
Après une présentation générale des dispositions
contenues dans les accords, votre rapporteur rappellera brièvement les
caractéristiques politiques et économiques de chacun des quatre
Etats partenaires.
I. LE CADRE GÉNÉRAL DES ACCORDS DE PARTENARIAT ET DE COOPÉRATION
A. DES ACCORDS D'UN TYPE NOUVEAU ADAPTÉS AUX SPÉCIFICITÉS RÉGIONALES
1. Des accords européens d'une nouvelle génération
Les
présents accords de partenariat et de coopération sont la
conséquence des négociations engagées par la Commission,
après 1991, avec les Etats issus de l'Union soviétique afin de
redéfinir l'accord de commerce conclu en 1989 entre Moscou et Bruxelles
et que l'éclatement, puis la dissolution de l'URSS, n'ont pas permis de
mener à bien. L'Union européenne a donc adopté, le 5
octobre 1992, les directives de négociations devant mener à la
conclusion des accords conclus avec les Républiques de la CEI, et
présentement soumis à notre examen.
Déjà six accords de ce type ont été conclus par
l'Union, avec la Russie, l'Ukraine, la Moldavie, le Kazakhstan, le Kirghizistan
et la Biélorussie. A l'exception de celui passé avec ce dernier
pays -du fait d'une évolution politique à rebours de l'Etat de
droit- les autres accords ont été ratifiés par la France,
mais ceux conclus avec le Kirghizistan et le Kazakhstan ne sont toutefois pas
encore entrés en vigueur, à la différence des trois autres
(Russie depuis le 1er décembre 1997, Ukraine depuis le 1er mars 1998 et
Moldavie depuis le 1er juillet 1998).
Ces accords de partenariat et de coopération sont des accords d'un
nouveau type que l'Union européenne a passés avec ces pays dans
le cadre de ses compétences en matière de relations
extérieures. En effet ils se distinguent en premier lieu des
accords
d'association
passés avec les pays d'Europe centrale, orientale et
baltique. Tout d'abord en ce qu'il est reconnu à ces derniers pays une
vocation à l'adhésion à l'Union,
ce qui n'est pas le
cas pour les pays signataires des accords de partenariat et de
coopération ; ensuite parce que l'établissement d'une zone de
libre échange entre ces derniers pays et l'Union n'est pas
prévu
. Une deuxième différence, en second lieu, les
distingue des accords
euro-méditerranéens
qui
prévoient, pour leur part, un dispositif commercial
préférentiel.
Des singularités séparent les accords de partenariat et de
coopération eux-mêmes. Par delà celles qui concernent les
dispositions de chacun des présents accords soumis à notre
examen, on relèvera que les accords conclus avec la Russie, l'Ukraine et
la Moldavie prévoient une "clause de rendez-vous" -en 1998-, sur
l'opportunité d'envisager la création d'une zone de
libre-échange entre l'Union et ces pays, ce que les accords que nous
examinons aujourd'hui ne prévoient pas.
2. Des objectifs généraux similaires mais qui laissent une place aux spécificités régionales
S'agissant des objectifs globalement assignés à
chacun
des quatre accords, on remarquera que l'Union s'est efforcée de donner
une grande similitude entre les trois accords conclus avec les trois pays de
Transcaucasie -Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie-, par rapport
à celui passé avec l'Ouzbékistan, même si dans leurs
grandes lignes, ces quatre accords restent très proches.
Pour chacun des trois
Etats du Caucase
, l'article premier des accords
énumère quatre objectifs essentiels :
- fournir un cadre approprié au dialogue politique de ces pays avec
l'Union,
- soutenir leurs efforts pour consolider leur démocratie,
développer leur économie et mener à son terme leur
processus de transition vers une économie de marché,
- promouvoir les échanges et les investissements entre ces pays et
l'Union,
- jeter les bases d'une coopération dans de très nombreux
domaines.
L'accord avec l'
Ouzbékistan
fait figurer deux objectifs
spécifiques additionnels :
- soutenir son indépendance et sa souveraineté,
- aider à l'édification, dans ce pays, d'une
société civile fondée sur le principe de l'Etat de droit.
Sur ce dernier point, les trois autres accords ne diffèrent cependant
pas fondamentalement de celui relatif à l'Ouzbékistan : ils
comportent tous une
clause appelant (articles 2 des accords), au respect de
la démocratie et des droits de l'homme
consacrés par les
conventions internationales pertinentes (ONU et OSCE). La combinaison de cette
disposition avec un article spécifique de chacun des accords et une
déclaration commune le concernant permet
de suspendre l'application
des traités en cas de violation des droits de l'homme
considérés, à juste titre, comme des
"éléments essentiels" de leur dispositif.
La mention additionnelle inscrite dans l'accord Ouzbékistan
démontre cependant l'attention portée par l'Union à la
mise en place d'Etats démocratiques en Asie centrale en
général, à commencer par l'Ouzbékistan même,
dont la nature actuelle du régime le place très en
deçà des standards démocratiques.
De même, l'approche régionale a été
privilégiée par la Commission à l'égard des trois
pays du Caucase dont
deux d'entre eux, l'Arménie et
l'Azerbaïdjan, sont en conflit depuis plusieurs années
.
C'est pourquoi le préambule des trois accords conclus avec les pays du
Caucase affiche l'ambition d'
"encourager
le processus de
coopération régionale"
dans les différents domaines
couverts,
"en vue de promouvoir la prospérité et la
stabilité de la région visant à favoriser la
coopération et la confiance mutuelle entre les Etats indépendants
de Transcaucasie et d'autres Etats voisins".
De même est-il attendu du dialogue politique mis en place entre l'Union
et chacun des trois pays
"une plus grande convergence des positions sur les
questions internationales (...) augmentant ainsi la sécurité et
la stabilité dans la région et favorisant le développement
futur des Etats indépendants de Transcaucasie".
B. UN CHAMP D'APPLICATION ELARGI
1. Le dialogue politique institutionnalisé, fondé sur la démocratisation des partenaires, vise à créer de nouvelles formes de coopération
Sous
réserve des objectifs spécifiques assignés pour tel ou tel
des pays partenaires et que votre rapporteur a déjà
mentionnés, le dialogue politique fait l'objet d'une
institutionnalisation, très similaire entre les quatre accords.
Chacun des accords crée un
Conseil de coopération
à
l'échelon ministériel, qui se réunit une fois par an et
est chargé de la mise en oeuvre de ses dispositions.
Pour l'assister est créé un
comité de
coopération
composé de hauts fonctionnaires
représentant l'Union d'une part, et chacun des Etats parties d'autre
part. De fait, les autres procédures et mécanismes mis en place
pour le dialogue politique font appel à des réunions
régulières de hauts fonctionnaires comme à la
"pleine
utilisation des voies diplomatiques"
et à tous autres moyens tels
que les réunions d'experts.
Enfin les accords instituent une
commission parlementaire de
coopération
réunissant des membres des parlements de chacun
des pays partenaires et ceux du Parlement européen au sein de laquelle
ils
"se rencontrent et échangent leurs vues"
, selon une
périodicité qu'elle détermine.
2. Des échanges commerciaux fondés sur la clause de la nation la plus favorisée
Dans le
domaine des échanges commerciaux, les accords de partenariat et de
coopération n'entendent pas établir des relations
préférentielles, comme c'est le cas des accords d'association ou
des accords euroméditerranéens. Le principe de base est celui de
l'octroi du bénéfice de la nation la plus favorisée, ce
qui est au demeurant le
modus vivendi
habituel du commerce international
pour les Etats parties à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les
pays partenaires n'en étant qu'au stade des négociations en vue
de leur adhésion future à l'OMC, ces accords ont donc un
objectif de préparation, en quelque sorte pédagogique,
des
économies partenaires des pays à ce rendez-vous prochain,
essentiel pour eux.
Cela étant, les textes prévoient que, par dérogation et
pendant une période allant jusqu'au 31 décembre 1998, les pays
partenaires ne sont pas obligés d'étendre à l'Union -par
l'octroi de la clause de la nation la plus favorisée-, les avantages
commerciaux qu'ils se sont accordés entre eux dans le cadre de la CEI.
De même l'octroi de la clause de la nation la plus favorisée
n'affecte pas et n'affectera pas -comme dans le cadre de l'OMC- les avantages
commerciaux que les Etats de l'Union se sont octroyés dans le cadre de
la constitution de la Communauté européenne où qu'ils ont
accordés à des pays en développement (accords de
Lomé).
En application de ce dispositif commercial, déjà entré en
vigueur par voie d'accords intérimaires
1(
*
)
, les parties
s'interdisent toute restriction
quantitative aux échanges
, à l'exception des produits
textiles, qui font l'objet d'un accord séparé conclu en 1995, et
des produits couverts par la Communauté européenne du charbon et
de l'acier (CECA).
Par ailleurs, des
mesures de sauvegarde
sont prévues -comme dans
le cadre de l'OMC-, qui permettent de recourir à des interdictions ou
restrictions d'importations, d'exportations ou de transit, sous réserve
que ces mesures ne constituent ni un moyen de discrimination arbitraire, ni une
restriction déguisée.
Les raisons qui peuvent justifier le recours à de telles mesures peuvent
relever de
"la moralité publique, de l'ordre public, de la
sécurité publique, de la protection de la santé et de la
vie des personnes ou des animaux".
De même est prise en compte la
volonté de protéger les ressources naturelles, les trésors
nationaux ayant une valeur artistique, historique ou
archéologique.
3. Droit d'établissement, emploi et circulation des capitaux
La
clause de la nation la plus favorisée -ou le traitement national si ce
dernier est plus favorable- s'applique également pour
l'établissement des sociétés
communautaires dans
l'un des pays partenaires et réciproquement.
Les accords encouragent également la libéralisation progressive
des
prestations transfrontalières de services
; ils invitent par
ailleurs les parties à autoriser entre leurs résidents tous les
paiements courants
liés à la circulation des marchandises,
des services et des personnes. Chacune des parties s'engage en outre, dans le
domaine de
l'emploi
,
à éviter toute discrimination
fondée sur la nationalité entre les ressortissants communautaires
légalement employés dans l'un des pays partenaires et
réciproquement, "en ce qui concerne les conditions de travail, de
rémunération ou de licenciement".
Enfin, chacun des partenaires s'engage à améliorer la protection
des
droits de propriété intellectuelle, industrielle et
commerciale
et d'atteindre, cinq ans après l'entrée en
vigueur de l'accord, un niveau de protection similaire à celui de la
Communauté.
II. UNE COOPÉRATION AMBITIEUSE QUI S'APPUIE SUR LE PROGRAMME TACIS D'ASSISTANCE TECHNIQUE
A. UNE COOPÉRATION TRÈS AMBITIEUSE
Formellement, l'essentiel de chacun des trois accords porte sur un important dispositif de coopération (38 articles sur 105), en particulier sur la coopération économique. Sur le plan des ressources financières nécessaires à l'assistance technique destinée à mettre en oeuvre ces coopérations, c'est le programme européen TACIS (Technical Assistance to the Community of the Independant Strates), qui est prioritairement sollicité.
1. La coopération en matière législative
Elle se
donne pour objectif de faire évoluer progressivement les
législations de chacun des quatre partenaires vers
une meilleure
compatibilité avec la législation communautaire
.
Ce rapprochement législatif sera opéré dans plusieurs
domaines, notamment la législation douanière, le droit des
sociétés, le droit bancaire, la comptabilité et la
fiscalité des entreprises, ainsi que les législations protectrice
des travailleurs sur leur lieu de travail ou encore les règles de
concurrence ou de marchés publics.
Cette coopération peut revêtir plusieurs formes :
- l'échange d'experts
- la fourniture d'informations
- l'organisation de séminaires
- des activités de formation
- l'aide à la traduction.
Les lacunes juridiques des pays de l'ex-URSS sont en effet assez lourdes pour
justifier une coopération destinée à les aider à
mettre en place, dans de nombreux domaines, un cadre légal sûr
sans lequel les progrès économiques ne sont guère
possibles, surtout dans un environnement commercial et financier de plus en
plus mondialisé. Même si ces pays n'ont aucune vocation à
adhérer à l'Union européenne et donc à calquer
exactement leurs législations sur celles des pays de l'Union, il va de
soi qu'au minimum, la compatibilité entre ces législations est le
gage d'une coopération élargie qui en sera d'autant plus
facilitée à l'avenir entre l'Union et ces partenaires.
2. La coopération économique
En cette
matière, l'objectif des accords est de
"contribuer au processus de
réforme et de redressement économiques et au développement
durable"
des républiques partenaires. Dans ce cadre, les politiques
visent à aboutir à des réformes de structures s'inspirant
des
principes "de durabilité et de développement
harmonieux",
intégrant en outre
"pleinement des
considérations relatives à l'environnement".
Les domaines de cette coopération sont extrêmement divers et
nombreux. Peut-être trop divers et trop nombreux si l'on
considère, selon la théorie souvent vérifiée du
"qui trop embrasse mal étreint", qu'une hiérarchisation dans les
priorités, retenant certaines urgences dotées de financements
adaptés serait préférable à ce qui a pu être
qualifié "d'inventaire à la Prévert"
2(
*
)
.
Toutefois, le champ des réformes à engager est vaste. On peut
reconnaître à ces accords le mérite d'en recenser le
périmètre, à charge, dans leur mise en oeuvre, de
procéder à une planification des actions.
Précisément, le champ de la coopération économique
entre Bruxelles et les quatre pays partenaires recouvre les domaines suivants :
- l'échange de biens et services,
- la coopération industrielle,
- la promotion et la coopération des investissements,
- les marchés publics,
- les normes et l'évaluation de la conformité,
- le secteur minier et les matières premières,
- la science et la technologie,
- l'éducation et la formation,
- l'agriculture et le secteur agro-industriel,
- l'énergie,
- l'environnement et la santé humaine,
- les transports,
- les services postaux et les télécommunications,
- les services financiers et les institutions fiscales,
- la restructuration et la privatisation des entreprises,
- le développement régional,
- la coopération dans le domaine social,
- le tourisme,
- les petites et moyennes entreprises,
- l'information et la communication,
- la protection des consommateurs,
- les douanes,
- la coopération dans le domaine statistique,
- la science économique.
Par delà ces intitulés et ces domaines communs, chaque accord
présente certaines spécificités, au demeurant mineures,
singulièrement celui relatif à l'Ouzbékistan par rapport
aux trois autres.
- Ainsi, en matière de
coopération industrielle
, les
domaines concernés s'étendent à la reconversion des
industries de l'armement pour la Géorgie et l'Ouzbékistan et
à la formation du personnel de direction (Ouzbékistan) ;
- dans le secteur de la
science et de la technologie
, l'accord avec
l'Azerbaïdjan ne mentionne pas le "redéploiement des scientifiques,
ingénieurs, chercheurs et techniciens qui participent ou ont
participé à la recherche et/ou à la production d'armes de
destruction massive" ;
- dans le domaine de
l'environnement
, l'accord avec l'Ouzbékistan
comporte, outre des dispositions communes aux autres accords, une
référence expresse à la santé et à une
coopération en vue de la prévention des maladies infectieuses
ainsi que la protection des mères et des jeunes enfants ;
- en matière de
transports
, l'accord avec l'Ouzbékistan
fait également porter la coopération sur les réseaux de
transports urbains de passagers,
- pour la
restructuration et la privatisation des entreprises
: l'accord
avec l'Ouzbékistan met plutôt l'accent sur la promotion des
investissements communautaires (aide à la création de fonds
d'investissements) alors que l'accord avec l'Azerbaïdjan pose
également l'objectif de revitalisation de l'économie nationale et
le développement des relations entre Bakou et l'Union européenne.
Dans ce dernier cas, l'assistance technique devra notamment porter sur
l'établissement d'une banque de données des entreprises, la
constitution en sociétés d'entreprises, la privatisation de masse
(et, pour les entreprises ne s'y prêtant pas, le développement des
ventes par appels d'offres). Les accords Arménie et Géorgie
excluent ce chapitre ;
- s'agissant de la
science économique,
pour l'Ouzbékistan,
l'assistance technique devra également porter sur l'élaboration
de modèles économiques.
3. Les autres domaines de coopération
Trois
autres secteurs font l'objet d'une coopération spécifique. Ainsi
de la
coopération culturelle
, objet d'ailleurs d'une
différenciation entre les quatre partenaires : les échanges
d'expériences dans le domaine du patrimoine et les échanges
culturels sont explicitement développés dans les accords avec
l'Azerbaïdjan et l'Arménie, celle-ci ayant par ailleurs
ajouté la traduction d'oeuvres littéraires.
La
démocratie et les droits de l'homme
font également
l'objet d'une coopération notamment pour la rédaction et la mise
en oeuvre de législations, le fonctionnement des institutions
judiciaires, le rôle de l'Etat dans les questions de justice et le
fonctionnement électoral. Tous domaines où, en effet,
l'écart de culture avec la Communauté est, dans certains cas,
très important.
Enfin un titre spécifique de chacun des accords est consacré
à la
coopération dans le domaine de la prévention des
activités illégales
et du
contrôle de l'immigration
clandestine
.
La lutte contre la corruption, contre le trafic de déchets industriels,
contre la contrefaçon offrent en effet, avec la prévention du
blanchiment d'argent et la lutte contre la drogue, un champ substantiel
à la coopération.
B. LA MISE EN OEUVRE DES ACCORDS : LE RÔLE CENTRAL DE L'ASSISTANCE TECHNIQUE À TRAVERS LE PROGRAMME TACIS
Chacun des quatre accords prévoit, dans un titre spécifique relatif à la coopération financière en matière d'assistance technique le bénéfice, pour les pays partenaires, "d'une assistance financière temporaire (...) accordée par la Communauté par le biais d'une assistance technique sous forme de dotation". "Cette assistance financière", est-il poursuivi, "est couverte par les mesures prévues dans le cadre du programme Tacis (...)".
1. Le programme TACIS
Créé en 1991, le programme est régi par le
règlement communautaire TACIS, adopté le 25 juin 1996. Il accorde
à l'Union européenne une enveloppe budgétaire de 2 224
Mécus sur quatre ans (1er janvier 1996-31 décembre 1999).
Ce programme revêt principalement la forme d'une
assistance technique
aux réformes économiques en cours
et couvre les frais
raisonnables de fournitures nécessaires à la mise en oeuvre de
cette assistance. Les crédits peuvent être affectés aux
investissements dans les infrastructures transfrontalières et aux prises
de participation dans les petites et moyennes entreprises favorisant ainsi la
coopération industrielle et la création d'entreprises conjointes.
La dotation pour ces dernières activités est limitée
à 10 %.
Aux priorités anciennes -développement des ressources humaines,
restructuration et développement des entreprises, infrastructures de
transport et de télécommunications, énergie, y compris la
sécurité nucléaire, agriculture et industrie
agro-alimentaire-, s'ajoute désormais l'environnement.
Les projets dans ce secteur sont cependant limités au renforcement
institutionnel, à la législation et à la formation.
Avec 3,2 milliards d'écus engagés entre 1991 et 1997, TACIS fait
de l'Union européenne le premier fournisseur d'assistance technique
à l'ex-URSS : 36,5 % de l'assistance technique totale entre 1991 et
1995, la Russie ayant bénéficié de 33 % de cette dotation.
A ce titre la France a contribué, entre 1991 et 1998, à hauteur
de 450 millions d'écus.
Par pays bénéficiaire, les fonds engagés depuis 1991 se
présentent comme suit :
Pays |
Montants (Mécus) |
Russie |
1 061 |
Ukraine |
363 |
Kazakhstan |
95 |
Ouzbékistan |
74 |
Bélarus |
52 |
Azerbaïdjan |
51 |
Géorgie |
50 |
Arménie |
49 |
Moldavie |
47 |
Kirghizistan |
41 |
Turkménistan |
33 |
Mongolie |
18 |
Tadjikistan |
13 |
Total |
1 947 |
Pour la période 1991-1997, la répartition des fonds par secteur a été la suivante :
Secteurs |
Montants (Mécus) |
Sûreté nucléaire et environnement |
654 |
Réforme de l'administration publique, services sociaux et éducation |
502 |
Restructuration des entreprises et développement du secteur privé |
466 |
Energie |
319 |
Agriculture |
308 |
Transports et télécommunications |
280 |
Conseil en matière politique et petits projets |
198 |
Autres |
211 |
Soutien et coordination de programmes |
361 |
Total |
3 299 |
Un
certain nombre de critiques ont été portées sur le
programme TACIS et notamment sur sa gestion fondée sur les appels
d'offres publics : manque de transparence, procédures longues, gestion
lourde. Son intérêt pour les pays bénéficiaires est
cependant indéniable et une évaluation réalisée
à la demande de la Commission démontre que 71 % des projets
auraient atteint les objectifs fixés, 87 % des projets ayant
été considérés comme bien "ciblés" sur les
besoins des bénéficiaires.
En réalité, une large part des problèmes provient des pays
bénéficiaires eux-mêmes du fait des difficultés
à y identifier non seulement les priorités mais également
les interlocuteurs et les institutions concernées.
On notera également que la Commission a progressivement mis l'accent sur
les programmes régionaux et transfrontaliers, à la fois pour
soutenir l'intégration régionale et pour favoriser les grands
réseaux transeuropéens, à travers divers programmes :
transfrontalier (15 Mécus par an), TRACECA pour les réseaux de
transport (10 Mécus par an), INOGATE pour les gazoducs et
oléoducs (12 Mécus par an) et sûreté
nucléaire (80 Mécus en 1996).
La France s'est par ailleurs, à plusieurs reprises, élevée
contre le recours systématique et exclusif à la langue anglaise
dans l'instruction des dossiers qui, en dépit des observations
formulées, demeure patent.
Pour autant notre pays bénéficie, en regard des sommes
consacrées à TACIS, d'un taux de retour satisfaisant. En
pourcentage des contrats reçus rapporté à la clé
budgétaire (17,7 % pour la France en 1997), la France est assez
honorablement placée : pour 100 francs versés au budget TACIS,
elle en retire 96 au titre des contrats reçus, soit derrière la
Belgique (294), le Royaume-Uni (112), mais loin devant l'Allemagne (57 francs).
Secteur par secteur, notre pays est en première position dans les
domaines de l'énergie, de l'agro-alimentaire et des ressources humaines.
L'Allemagne garde en revanche de l'avance dans la sûreté
nucléaire, les transports et les télécommunications.
On peut rappeler également que le Sénat français a
été retenu comme chef de file du programme TACIS de renforcement
des capacités d'action de l'administration du Parlement
géorgien.
2. Le bénéfice de TACIS pour les quatre pays partenaires
Depuis
le lancement du programme en 1991, l'Ouzbékistan a reçu, au titre
de TACIS, 73,5 millions d'écus, l'Arménie 48,85 Mécus,
l'Azerbaïdjan 50,9 Mécus et la Géorgie 49,96 Mécus.
Sur les cinq dernières années, la répartition des fonds
par grands secteurs et par pays se présente comme suit :
Secteur |
Arménie |
Géorgie |
Azerbaïdjan |
Ouzbékistan |
Sécurité nucléaire |
0 |
0 |
0 |
0 |
Restructuration des entreprises publiques et développement du secteur privé |
10 |
10,35 |
5,4 |
5,35 |
Réforme de l'Administration publique, services sociaux et éducation |
5,3 |
4,6 |
3,1 |
18,5 |
Agriculture |
0 |
1,8 |
0 |
11,95 |
Energie |
6,1 |
5,8 |
10,9 |
4,5 |
Transports |
0 |
0 |
0 |
0 |
Conseil en matière politique |
5,35 |
4,58 |
5,03 |
6 |
Télécommunications |
0 |
1 |
1 |
1,4 |
Autres |
10,25 |
7,87 |
12,57 |
5,3 |
Total |
37 |
36 |
38 |
53 |
Le
présent tableau ne tient pas compte des
programmes
régionaux
qui concernent l'ensemble des bénéficiaires
de TACIS. Outre les sommes reçues par l'Ouzbékistan au titre de
TACIS depuis 1991, il faut noter le prêt de 129 millions
d'écus qui correspond à la part ouzbèke des 1 250
Mécus alloués à l'ex-URSS en 1992.
Le
secteur des transports
, pour lequel aucun crédit n'est inscrit
dans le tableau ci-dessus, est couvert par le programme régional TRACECA
(Transport corridor Europe Caucasus-Asia). Ce corridor Europe-Asie a
été lancé en 1993 par les bénéficiaires du
projet -les trois pays du Caucase et les cinq Républiques d'Asie
centrale-, l'Union européenne et d'autres Etats intéressés
(Etats-Unis, Iran), et un accord multilatéral de transport international
a été signé entre les pays bénéficiaires de
TRACECA (sauf la Mongolie et le Turkménistan). Le programme est
doté d'un budget total de 28 millions d'Ecus.
Il en va de même dans le
secteur de l'énergie
et plus
particulièrement du transport des oléoducs et gazoducs, qui
bénéficie d'un programme spécifique dit INOGATE
(Inter-State Oil and Gas to Europe), doté d'une enveloppe de 50 millions
d'écus pour 1996-1999. Ce programme réunit 11 participants (les
trois du Caucase, les cinq d'Asie centrale, l'Ukraine, la Biélorussie et
la Moldavie), et, comme observateur les Quinze, la Russie, la Turquie et les
Pays d'Europe centrale et orientale. Les projets engagés dans le cadre
de ce programme s'articulent autour des orientations suivantes :
- études de faisabilité de la construction d'oléoducs et
de gazoducs transcaspiens,
- audits pour la rénovatin des réseaux de transport
pétroliers et gaziers dans la CEI,
- assistance à la mise en place d'un cadre institutionnel sur le
transport et le transit d'hydrocarbure et favorisant la coopération
régionale,
- évaluation des investissements prioritaires potentiels dans les zones
sensibles, en termes d'environnement, de santé publique et de
sécurité.
Il existe enfin un programme TACIS, spécifiquement destiné
à la
sûreté nucléaire
. Outre la Russie,
l'Ukraine et le Kazakhstan, l'
Arménie
-qui connaît des
difficultés avec sa centrale d'Oktemberian-, fait partie des
bénéficiaires de fonds. Elle a ainsi
bénéficié d'un total de 11,5 millions d'écus
d'engagements en 1996 et 1997 -soit 2 % du total des engagements TACIS sur
ce domaine sensible.
III. LA SITUATION DES QUATRE PAYS PARTENAIRES : DES POTENTIALITÉS ÉCONOMIQUES FRAGILISÉES PAR DES SITUATIONS INTÉRIEURES OU RÉGIONALES DIFFICILES
A. LES ETATS DU CAUCASE SONT CONFRONTÉS À DE LOURDS DÉFIS INTERNES OU RÉGIONAUX
La Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont en commun une situation géographique qui les place en position de limite d'une part entre l'espace européen et l'espace asiatique sur l'axe Est-Ouest et d'autre part, sur l'axe Nord-Sud, entre le monde russe et le Moyen-Orient. L'intérêt stratégique lié à cette situation de carrefour stratégique revêt une importance capitale compte tenu de l'enjeu que eprésente le choix des itinéraires de transport des ressources pétrolières de la mer Caspienne. On sait que quatre itinéraires sont le plus souvent évoqués : vers le port russe de Novorossiisk -projet existant dont le renforcement est soutenu par la Russie- ou le port géorgien de Soupsa en cours d'achèvement, tous deux aboutissant en Mer noire ; l'itinéraire de la Turquie vers la Méditerranée -privilégié par l'Azerbaïdjan ; l'itinéraire par l'Iran vers le Golfe auquel s'opposent les Etats Unis.
1. La Géorgie : la stabilisation politique malgré la persistance des séparatismes
Depuis
son accession au pouvoir en 1992, le Président Edouard
Chevarnadzé est parvenu à restaurer un Etat qui avait, en 1991,
recouvré son indépendance dans l'anarchie née de la guerre
civile et du morcellement ethnique. Une fois l'ordre rétabli, des
nouvelles institutions ont été mises en place dans le cadre d'un
régime présidentiel fort qui n'a pas empêché
l'émergence progressive d'une vie politique pluraliste, qui s'exprime
notamment à travers des médias où la liberté
d'expression est quasi totale.
Cela étant, l'avenir de la Géorgie reste très
dépendant de la solution donnée aux aspirations
séparatistes de l'Ossétie du sud et de l'Abkhazie. Dès
l'indépendance du pays en effet, les anciennes provinces à statut
spécial -les républiques autonomes d'Abkhazie et d'Adjarie, la
région autonome d'Ossétie du sud, ont fait sécession. Les
combats ont aujourd'hui cessé et si une solution d'autonomie, proche de
l'indépendance, a pu être trouvée pour l'Adjarie musulmane,
les négociations engagées avec les Ossètes et les Abkhazes
n'ont pas abouti.
Un statut reste à trouver pour ces provinces, qui conditionnera celui de
la Géorgie elle-même, et le choix entre fédération
et confédération.
Cette question contribue par ailleurs à compliquer les rapports,
déjà difficiles, avec la Russie. Celle-ci a joué en effet
un rôle de premier plan dans le succès des insurrections
séparatistes. Elle assure aujourd'hui, en Abkhazie, la séparation
des belligérants à travers une force d'interposition de
3 000 hommes aux côtés d'une force légère
d'observateurs de l'ONU. Elle est militairement présente, avec quelque
15 à 20 000 hommes dans quatre bases et avec des milliers de
gardes-frontières le long de la frontière turque.
Enfin la Géorgie constitue, de par sa situation géographique, un
enjeu essentiel pour la Russie : la principale voie ferrée et la
principale route d'accès de la Russie vers le Sud passe par Tbilissi.
Surtout, la Russie considère avec préoccupation
l'hypothèse d'un "grand oléoduc" (Main Exportation Pipe-Line) qui
convoierait vers l'Europe, via la Géorgie, les productions principales
du pétrole de la mer Caspienne -soit quelque 35 MT annuelles
à l'horizon 2010, alors que Moscou souhaiterait bénéficier
d'une part de ce transfert sur un itinéraire plus au Nord qui
desservirait son territoire.
2. La prospérité de l'Arménie passe par la solution du conflit au Karabagh
En 1992
et 1993, l'Arménie est intervenue victorieusement contre
l'Azerbaïdjan lors du conflit lié à l'enclave du
Haut-Karabagh, située en territoire azerbaïdjanais et
peuplée très majoritairement d'Arméniens -les
Karabaghtsis. Ceux-ci, soutenus par l'armée arménienne, se sont
assuré non seulement le contrôle de l'entité qu'ils
revendiquent, mais aussi de larges parties du territoire azerbaïdjanais.
De ces territoires occupés, les Karabaghtsis ont fait un glacis de
sécurité, assurant la continuité de leur territoire avec
celui de l'Arménie et le contrôle d'une partie de la
frontière internationale avec l'Iran.
Ce conflit a largement pesé dans le remplacement du Président
arménien Ter-Petrossian par M. Kotcharian, beaucoup moins disposé
que son prédécesseur à un compromis sur le Haut-Karabagh.
De ce fait, la négociation sur ce dossier, engagée dans le cadre
de l'OSCE à travers le "groupe de Minsk" -coprésidé par la
France, la Russie et les Etats-Unis- se poursuit dans des conditions fort
difficiles.
Or ces tensions sont, à terme, un danger pour l'avenir économique
de l'Arménie. Celle-ci aura besoin, pour prendre le relais des
financements internationaux, d'investissements étrangers qui ne seront
guère encouragés tant que perdurera cette situation conflictuelle
qu'aggravent d'ailleurs les blocus routiers et ferroviaires mis en place par la
Turquie et l'Azerbaïdjan.
Pour compenser cet environnement difficile, la diplomatie arménienne se
tourne vers les puissances régionales et vers l'Europe. Elle soigne en
effet ses relations avec la Russie et joue le rôle d'élève
modèle de la CEI. De même s'efforce-t-elle de resserrer ses liens
avec l'Iran qui est son premier fournisseur de biens de consommation et de
biens alimentaires. Le rapprochement avec l'Occident et l'Europe est une autre
priorité de la diplomatie arménienne, puisque le pays est l'un
des tout premiers bénéficiaires, par habitant, de l'aide
occidentale.
3. L'Azerbaïdjan, également affaibli par le conflit du Karabagh, mise sur ses richesses pétrolières
L'Azerbaïdjan est le pays du Caucase qui dispose du
potentiel
économique le plus élevé. La découverte de
gisements en mer Caspienne, au large de Bakou, peut faire de ce pays un
producteur de pétrole important à l'horizon de la prochaine
décennie : 700 000 barils/jour estimés, soit 35 MT par
an à l'horizon 2010 pour le seul "contrat du siècle",
accordé en septembre 1994 au consortium AIOC.
Ces perspectives favorables que la situation actuelle du marché
pétrolier conduit d'ailleurs à relativiser, mais qui ont
suscité l'intérêt des compagnies occidentales, ne
compensent pas, pour l'heure, l'affaiblissement du pays consécutif aux
revers militaires subis par Bakou dans le conflit qui l'oppose à
l'Arménie sur le Haut-Karabagh : 20 % de son territoire est
contrôlé par les séparatistes arméniens, et un
million de personnes sont réfugiées en Azerbaïdjan.
Sur le plan intérieur, si le Président Aliev est parvenu à
mettre un terme à l'instabilité politique et à jeter les
bases minimales d'un Etat de droit, les conditions de régularité
de sa récente réélection a la tête de l'Etat sont
une ombre au tableau. La persistance des réseaux claniques dans la
distribution du pouvoir et de l'argent vient également compliquer la
donne.
4. Les échanges commerciaux des trois pays avec l'Union européenne
Sur le
plan économique, les trois pays du Caucase voient se concrétiser
progressivement les résultats des efforts consentis vers une gestion
plus rigoureuse et la mise en oeuvre des réformes.
L'Azerbaïdjan, depuis 1996, renoue avec la croissance : elle a atteint
5,2 % en 1997 et la prévision est de 8 % pour 1998. Le
déficit budgétaire est réduit à 4 % et le taux
d'inflation à 5 %, ce qui contribue à la parfaite
stabilité de la monnaie nationale, le "manat". La richesse du pays en
ressources pétrolières n'est évidemment pas
étrangère à ces performances : elles lui permettent ainsi
de devenir, pour toute la partie orientale de l'Europe, l'un des principaux
bénéficiaires des investissements étrangers.
L'Azerbaïdjan est donc exempté d'un endettement extérieur
qui affecte en revanche ses deux voisins géorgien et arménien.
La Géorgie, qui après son indépendance, avait subi une
grave récession (- 65 %), connaît désormais une
croissance vigoureuse (+ 12 % en 1996, + 9 % en 1997), soutenue par
le développement de l'agriculture et des services. La monnaie -le
"lari"- est stable et l'inflation est maîtrisée (10 %). Le
redressement des finances publiques n'en est toutefois qu'à ses
débuts et la dette extérieure, en progression, représente
aujourd'hui quelque 30 % du PNB.
L'Arménie, pour sa part, reste conduite sur la ligne que le
Président Kotchairan avait tracée lorsqu'il occupait les
fonctions de premier ministre : rigueur accrue dans la gestion, lutte contre la
corruption et poursuite des réformes dictées par les institutions
internationales. Il en résulte pour 1998 une stabilisation de comptes,
venant après la dégradation de 1997 qui avait réduit la
croissance à 3 %, porté l'inflation à 22 % et
affecté la balance commerciale et les comptes courants.
Avec les pays du Caucase, l'Union européenne dégage des
excédents commerciaux significatifs. Ainsi, avec une part de 36 %
des échanges réalisés entre l'Union européenne et
le Caucase, l'Azerbaïdjan se place en première position, devant la
Géorgie (33 %) et l'Arménie (30 %), pour la
période 1993-1997. Avec 12,6 % des importations du pays, l'Union se
place cependant loin derrière la CEI, la Turquie et l'Iran. L'Union
européenne est devenue, a égalité avec la CEI, le
principal fournisseur de la Géorgie (23 % des importations
géorgiennes). A l'égard de l'Arménie enfin, l'Union, avec
17 % du commerce extérieur arménien, est également
devancée par la CEI (Russie, Turkménistan) et l'Iran.
Les données 1997 des échanges commerciaux entre l'Union
européenne et chacun des trois Etats du Caucase se présentent
comme suit :
|
Importations CE |
Exportations CE |
Total |
Solde |
Total
cumulé
|
Part par pays sur l'ensemble Caucase |
Arménie |
63,2 |
150 |
213,2 |
+ 86,8 |
742,3 |
30,22 % |
Géorgie |
51,8 |
224,7 |
276,5 |
+ 172,9 |
832,3 |
33,89 % |
Azerbaïdjan |
67,9 |
253,9 |
321,8 |
+ 186 |
888,1 |
36,16 % |
B. L'OUZBÉKISTAN OU LA DIFFICILE TRANSITION VERS LA DÉMOCRATIE ET LE MARCHÉ
1. Un présidentialisme autoritaire
Le Président Kamirov, dont le mandat a été prorogé par référendum jusqu'en l'an 2000 concentre le pouvoir en s'appuyant sur une nomenklatura héritée de l'ancien régime et sur des allégeances régionales. Les partis d'opposition sont interdits et le pouvoir contrôle la presse et les processus électoraux. D'une façon générale, cette emprise du pouvoir sur la société, justifiée à Tachkent par la crainte du péril fondamentaliste, la politique d'exaltation de l'identité nationale et la réticence face aux changements peuvent conduire à s'interroger sur l'évolution d'un pays qui dispose pourtant d'atouts non négligeables pour son développement. En effet, sur le plan économique, la lenteur des réformes est un obstacle à l'essor du pays, même si la stratégie d'autosuffisance engagée par les responsables ouzbèkes a atteint son objectif notamment dans le secteur de l'énergie.
2. Une économie dirigée
L'Etat
contrôle encore le fonctionnement de l'économie : la
réforme du secteur financier n'est pas engagée, ni celle du
système de production ou du commerce extérieur.
Le FMI a d'ailleurs décidé de suspendre le versement du
crédit stand-by accordé en 1995, précisément du
fait du manque de réformes structurelles. La législation du
commerce extérieur, inadaptée, et la rigueur du régime des
changes empêche l'Ouzbékistan de bénéficier de
l'apport des investissements étrangers. Les quelques timides
améliorations récemment apportées pour favoriser la venue
de tels investissements ne correspondent pas encore aux attentes des
opérateurs extérieurs.
La croissance ouzbèke est estimée par le FMI à 2,4 %,
l'inflation se situant entre 40 et 50 %. Si les exportations ne
représentent que 97 % de leur niveau de 1996, les importations ont
été drastiquement réduites à la suite d'une stricte
politique d'enregistrement des contrats commerciaux, permettant de contenir le
déficit de la balance commerciale à un niveau très faible.
L'Ouzbékistan a respecté ses engagements en matière de
dépenses publiques, ramenant le déficit courant à
2,3 % du PIB en 1997. La dette extérieure de l'Ouzbékistan
reste faible (18 % du PIB) et le flux des investissements est
estimé à 250 Millions de dollars.
L'économie du pays souffre encore de la spécialisation
cotonnière (l'or blanc), dont il a été l'objet dans le
cadre du système de production soviétique et qui constitue
encore, malgré la baisse des cours, la "rente" du pouvoir. La politique
de diversification agricole engagée par le gouvernement se heurte encore
à sa réticence à mener une véritable réforme
agraire qui entraînerait une diminution de la production de coton.
Au sein de la CEI, l'Ouzbékistan est le cinquième partenaire
commercial de l'Union européenne, après la Russie, l'Ukraine, la
Biélorussie et le Kazakhstan. Ces échanges augmentent
régulièrement de quelque 30 % par an. Le volume du commerce
euro-ouzbek a doublé au cours des cinq dernières années,
essentiellement au profit des exportations européennes
-multipliées par 4 au cours de la même période).
CONCLUSION
L'existence de ces accords de partenariat témoigne de la
sollicitude justifiée de l'Union européenne à
l'égard d'une zone politiquement instable et économiquement
prometteuse. Sollicitude politique et stratégique aux
intérêts réciproques bien compris et qui fait de la
communauté le premier bailleur d'aide financière à ces
pays.
Une question demeure cependant, qui traduit une certaine ambiguïté
de tels accords, conclus pour aider la transition démocratique et
pacifique des pays partenaires : permettront-ils réellement de faciliter
le règlement pacifique du conflit du Karabagh ? Contribueront-ils
à amorcer une véritable démocratisation du régime
ouzbek ? Seront-ils de nature à faciliter le maintien de l'unité
géorgienne ? De tels enjeux relèvent évidemment des
partenaires eux-mêmes. Ces accords cependant ne peuvent qu'accompagner et
aider le développement des pays avec lesquels ils sont conclus, lequel
se heurtera toujours à la persistance des tensions et des conflits,
internes ou externes. Le cadre de dialogue politique institué par ces
quatre textes constitue donc un volet essentiel, dont les potentialités
doivent être systématiquement exploitées.
Au bénéfice de ces observations, votre rapporteur vous propose de
donner un avis favorable à l'adoption de ces projets de loi.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des Affaires étrangères, de la Défense et des
Forces armées a examiné le présent rapport lors de sa
réunion du mercredi 16 décembre 1998.
A l'issue de l'exposé du rapporteur, la commission a, suivant l'avis de
ce dernier,
approuvé les quatre projets de loi
qui lui
étaient soumis.
PROJET DE LOI
(Texte
présenté par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Azerbaïdjan, d'autre part, fait à Luxembourg le 22 avril 1996, et dont le texte est annexé à la présente loi 3( * ) .
PROJET DE LOI
(Texte
présenté par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Ouzbékistan, d'autre part, fait à Florence le 21 juin 1996, et dont le texte est annexé à la présente loi 4( * ) .
PROJET DE LOI
(Texte
présenté par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la République d'Arménie, d'autre part, fait à Luxembourg le 22 avril 1996, et dont le texte est annexé à la présente loi 5( * ) .
PROJET DE LOI
(Texte
présenté par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et la Géorgie, d'autre part, fait à Luxembourg le 22 avril 1996, et dont le texte est annexé à la présente loi 6( * ) .
ANNEXE N° 1 -
ETUDE D'IMPACT7(
*
)
1.
Etat de droit, situation de fait existants et leurs insuffisances
a)
Les relations entre l'Union européenne et l'Azerbaïdjan
répondent aux dispositions de l'accord concernant le commerce et la
coopération commerciale et économique, signé entre la
Communauté et l'Union soviétique le 18 décembre 1989. Un
Traité qui n'a pas eu le temps de produire ses effets, l'Union
soviétique ayant cessé d'exister en décembre 1991. Il
convenait dès lors de traduire en droit la nouvelle donne
géopolitique en Europe. La Communauté a ainsi proposé aux
Républiques de la CEI de renégocier l'ancien accord de 1989 et de
conclure avec chacune d'elles un Accord de partenariat et de coopération.
b)
L'accord de partenariat et de coopération signé avec
l'Azerbaïdjan appartient à une nouvelle génération
d'accords signés par l'Union avec les Etats tiers. Cette
catégorie d'instruments juridiques vise à prendre en compte la
spécificité des Etats concernés, ainsi que la nature des
engagements que l'Union entend contracter avec les Etats indépendants.
Aussi le champ d'application , de même que ceux conclus avec les autres
Etats indépendants, dépasse-t-il largement celui de l'accord de
1989, qui se limitait aux questions économiques et commerciales.
Toutefois, et contrairement aux "accords européens" (accords
d'association conclus avec les pays d'Europe centrale, orientale et balte), il
n'est pas constitutif d'une zone de libre-échange et ne prévoit
pas d'adhésion future à l'Union.
2. Bénéfices escomptés
a) sur l'emploi
Il n'y a pas d'incidence sur l'emploi ; la mobilité des travailleurs
n'est pas prévue par l'accord et l'accès au marché du
travail des Etats membres de l'Union continue à relever de la
compétence nationale de chacun d'entre eux. L'encouragement et la
promotion des investissements devraient avoir des incidences positives sur le
marché du travail communautaire ; elles ne sont toutefois pas
chiffrables.
b) sur l'intérêt général
Dès le préambule, les parties reconnaissent que le soutien de
l'indépendance, de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan contribuera
à sauvegarder la paix et la stabilité en Europe ; l'encouragement
donné au développement de la coopération régionale
ainsi que les vastes domaines de coopération, y compris celui du "IIIe
Pilier", prévus par l'accord vont également dans le sens d'une
sécurité accrue des citoyens européens (lutte contre le
trafic de drogue et la criminalité organisée notamment).
L'accord doit également favoriser la croissance des échanges
entre l'Union européenne et l'Azerbaïdjan (sans création de
zone de libre-échange) et accroître les investissements afin de
favoriser le développement économique durable des parties.
c) Incidences financières
L'accord est sans incidence, directe ou indirecte, sur le budget de l'Etat, des
collectivités locales ou sur le niveau de prix à la consommation.
L'accord ne comporte pas de disposition autres que générale sur
les moyens et instruments financiers qui seront mobilisés, ceux-ci
faisant l'objet d'une programmation pluriannuelle dans le cadre du
règlement TACIS (2,2 milliards d'Ecus), adopté en juin 1996.
d) Simplification des formalités administratives
Sans objet.
e) Complexité de l'ordonnancement juridique
Lors de son entrée en vigueur, l'accord de partenariat et de
coopération remplacera, en ce qui concerne le territoire de la
république d'Azerbaïdjan, l'accord de coopération
économique et commercial signé avec l'Union soviétique en
1989.
En attendant l'entrée en vigueur de l'accord de partenariat et de
coopération, ses dispositions de nature commerciale entreront en vigueur
par anticipation dans le cadre de l'accord intérimaire, paraphé
le 23 mai 1996 et signé le 8 octobre 1997.
Par déclaration unilatérale annexée au présent
accord de partenariat et de coopération, le gouvernement français
a exclu les Territoires d'outre-mer et les collectivités territoriales
de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Mayotte de son champ d'application.
ANNEXE N° 2 -
ETUDE D'IMPACT8(
*
)
1.
Etat de droit, situation de fait existants et leurs insuffisances
a)
Les relations entre l'Union européenne et l'Ouzbékistan
sont régies par les dispositions de l'Accord concernant le commerce et
la coopération commerciale et économique, signé entre la
Communauté et l'Union soviétique le 18 décembre 1989. Un
traité qui n'a pas eu le temps de produire ses effets, l'Union
soviétique ayant cessé d'exister en décembre 1991. La
Communauté a donc proposé aux Républiques de la CEI de
renégocier l'ancien Accord de 1989 et de conclure avec chacune d'elles
un Accord de partenariat et de coopération.
b) L'Accord de partenariat et de coopération signé avec
l'Ouzbékistan appartient à une nouvelle génération
d'accords signés par l'Union avec les Etats tiers. Cette
catégorie d'instruments juridiques vise à prendre en compte la
spécificité des Etat concernés ainsi que la nature des
engagements que l'Union entend contracter avec les Etats indépendants.
Le champ d'application de cet Accord est donc plus large que celui de l'Accord
de 1989, qui se limitait aux questions économiques et commerciales.
Toutefois, et contrairement aux "accords européens" (accords
d'association conclus avec les pays d'Europe centrale, orientale et balte), il
ne comporte ni clause évolutive vers une zone de libre-échange,
ni perspective d'adhésion à l'Union.
2. Bénéfices escomptés
a) sur l'emploi
Il n'y a pas d'incidences sur l'emploi ; la mobilité des travailleurs
n'est pas prévue par l'accord et l'accès au marché du
travail des Etats membres de l'Union continue à relever de la
compétence nationale de chacun d'entre eux. L'encouragement et la
promotion des investissements devraient avoir des incidences positives, bien
que non quantifiables, sur le marché du travail communautaire.
b) sur l'intérêt général
Dès le préambule, les parties reconnaissent que le soutien
à l'indépendance, la souveraineté et
l'intégrité territoriale de l'Ouzbékistan contribuera
à sauvegarder la paix et la stabilité en Europe, l'accent mis sur
l'instauration d'une société démocratique fondée
sur l'Etat de droit, l'encouragement donné au développement de la
coopération régionale ainsi que l'étendue des domaines de
coopération (y compris le secteur du "IIIe Pilier") sont autant de
garanties de sécurité pour les citoyens européens.
L'Accord vise également à favoriser la croissance des
échanges entre l'Union européenne et l'Ouzbékistan (sans
création de zone de libre-échange) et à accroître
les investissements afin de favoriser le développement économique
durable des parties.
c) Incidences financières
L'Accord est sans incidences, directes ou indirectes, sur le budget de l'Etat,
des collectivités locales ou sur le niveau des prix à la
consommation. L'Accord ne comporte pas de dispositions autres que
générales sur les moyens et instruments financiers qui seront
mobilisés, ceux-ci faisant l'objet d'une programmation pluriannuelle
dans le cadre du règlement TACIS, adopté en juin 1996.
d) Simplification des formalités administratives
Sans objet.
e) Complexité de l'ordonnancement juridique
Lors de son entrée en vigueur, l'Accord de partenariat et de
coopération remplacera, en ce qui concerne le territoire de
l'Ouzbékistan, l'accord de coopération économique et
commerciale signé avec l'Union soviétique en 1989.
En attendant l'entrée en vigueur de l'Accord de partenariat et de
coopération, ses dispositions de nature commerciale entreront en vigueur
par anticipation dans le cadre de l'accord intérimaire, signé le
14 novembre 1996.
Par déclaration unilatérale annexée au présent
traité, le gouvernement français a exclu les territoires
d'outre-mer et les collectivités territoriales de
Saint-Pierre-et-Miquelon et de Mayotte du champ d'application de l'Accord de
partenariat et de coopération.
ANNEXE N° 3 -
ETUDE D'IMPACT 9(
*
)
1.
Etat de droit, situation de fait existants et leurs insuffisances
a)
Les relations entre l'Union et l'Arménie sont régies par
l'accord relatif à la coopération commerciale et
économique, signé le 18 décembre 1989 entre les
Communautés européennes et l'Union soviétique.
L'éclatement de l'Union soviétique et la reconnaissance
internationale des nouveaux Etats indépendants ont conduit la
Communauté à proposer à ces derniers la conclusion
d'Accords de partenariat et de coopération, afin de traduire en droit
une situation nouvelle, en termes politiques, économiques et sociaux.
b)
L'accord de partenariat et de coopération signé avec
l'Arménie appartient à une nouvelle génération
d'accords signés par l'Union avec les Etats tiers. Cette
catégorie d'instruments juridiques vise à prendre en compte la
spécificité des Etats concernés ainsi que la nature des
engagements que l'Union entend contracter avec les Etats indépendants.
Aussi le champ d'application de l'accord de partenariat et de
coopération signé avec l'Arménie dépasse-t-il
largement celui de l'accord de 1989, qui se limitait aux questions
économiques et commerciales ; il comprend en effet un dialogue
politique, des dispositions relatives au respect des droits de l'homme,
à l'établissement des entreprises, aux services, aux transferts
de capitaux, à la coopération dans tous les domaines ainsi qu'un
volet institutionnel. Toutefois, et contrairement aux accords d'association
conclus avec les pays d'Europe centrale, orientale et balte, il n'est pas
constitutif d'une zone de libre-échange et ne prévoit aucune
possibilité d'adhésion future à l'Union.
2. Bénéfices escomptés
a) sur l'emploi
Il n'y a pas d'incidence sur l'emploi ; la mobilité des travailleurs
n'est pas prévue par l'accord et l'accès au marché du
travail des Etats membres de l'Union continue à relever de la
compétence nationale de chacun d'entre eux.
L'encouragement et la promotion des investissements devraient en revanche avoir
des incidences positives sur le marché du travail communautaire ; elles
ne sont toutefois pas chiffrables.
b) sur l'intérêt général
Dès le préambule, les parties reconnaissent que le soutien de
l'indépendance, de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale de l'Arménie contribuera à
sauvegarder la paix et la stabilité en Europe.
L'accord vise également à favoriser la croissance des
échanges entre l'Union européenne et l'Arménie (sans
création de zone de libre échange) et à accroître
les investissements afin de contribuer au développement
économique durable des parties. Il permettra notamment aux entreprises
de l'Union de s'implanter dans une région riche en matière
premières et d'avoir accès au marché régional. Sans
qu'il soit possible de chiffrer l'évolution prévisible des flux
commerciaux entre les parties, il convient de souligner la place de la France,
qui se situe au troisième rang des partenaires commerciaux des Etats de
la CEI.
c) Incidences financières
L'accord comporte des clauses générales sur la coopération
financière et technique ; celle-ci est prélevée sur
l'enveloppe globale de 2,2 milliards d'écus alloués aux Etats de
la CEI et à la Mongolie pour la période 1996/1999 et régie
par le règlement TACIS.
d) Simplification des formalités administratives
Sans objet.
e) Complexité de l'ordonnancement juridique
Lors de son entrée en vigueur, l'accord de partenariat et de
coopération remplacera, en ce qui concerne le territoire de la
République d'Arménie, l'accord de coopération
économique et commerciale signé avec l'Union soviétique en
1989.
L'étendue et la précision des dispositions relatives au commerce,
à l'établissement et aux activités des
sociétés contenues dans le présent accord sont de nature
à accroître la sécurité juridique des investisseurs
français en Arménie.
Par déclaration unilatérale annexée au Traité, le
gouvernement français a exclu les Territoires d'Outre-mer et les
collectivités territoriales de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Mayotte du
champ d'application ce l'accord de partenariat et de
coopération.
ANNEXE N° 4 -
ETUDE D'IMPACT 10(
*
)
1.
Etat de droit, situation de fait existants et leurs insuffisances
a)
Les relations entre l'Union européenne et la Géorgie sont
régies par les dispositions de l'accord concernant le commerce et la
coopération commerciale et économique, signé entre la
Communauté et l'Union soviétique le 18 décembre 1989. Un
Traité qui n'a pas eu le temps de produire ses effets, l'Union
soviétique ayant cessé d'exister en décembre 1991. Afin de
traduire en droit la nouvelle donne géopolitique en Europe, la
Communauté a proposé aux Républiques de la CEI de
renégocier l'ancien accord de 1989 et de conclure avec chacune d'elles
un Accord de partenariat et de coopération.
b)
Cet accord de partenariat et de coopération, paraphé le
15 décembre 1995 et signé le 22 avril 1996 à
Luxembourg, appartient à une nouvelle génération
d'accords signés par l'Union avec les Etats tiers. Cette
catégorie d'instruments juridiques s'efforce de prendre en compte la
spécificité des Etats concernés ainsi que la nature des
engagements que l'Union entend contracter avec eux. Aussi le champ
d'application de l'accord de partenariat et de coopération signé
avec la Géorgie, de même que ceux conclus avec les autres Etats
indépendants, dépasse-t-il largement celui de l'accord de 1989,
qui se limitait aux questions économiques et commerciales ; il comprend
en effet un dialogue politique, des dispositions relatives au respect des
droits de l'homme, à l'établissement et à
l'activité des entreprises, aux services, aux transferts de capitaux
à la coopération dans tous les domaines et un volet
institutionnel. Toutefois, et contrairement aux accords de partenariat conclus
avec les trois Etats slaves de la CEI et la Moldavie, il ne comporte aucune
clause évolutive vers la constitution d'une zone de libre-échange.
2. Bénéfices escomptés
a) sur l'emploi
Il n'y a pas a priori d'incidence sur l'emploi ; la mobilité des
travailleurs n'est pas prévue par l'accord et l'accès au
marché du travail des Etats membres de l'Union continue à relever
de la compétence nationale de chacun d'entre eux. L'encouragement et la
promotion des investissements pourraient avoir des incidences positives sur le
marché du travail communautaire de même que la
réorientation progressive du commerce extérieur géorgien
vers l'UE ; ces incidences ne sont néanmoins pas chiffrables.
b) sur l'intérêt général
Dès le préambule, les parties reconnaissent que le soutien de
l'indépendance, de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale de la Géorgie contribuera
à sauvegarder la paix et la stabilité en Europe ; l'encouragement
donné au développement de la coopération régionale
ainsi que les vastes domaines de coopération, y compris le secteur du
"IIIème Pilier", prévus par l'accord vont également dans
le sens d'une sécurité accrue des citoyens européens.
L'objectif de l'accord est ainsi de contribuer au renforcement des relations de
l'UE avec les Etats du Caucase, en soutenant leur processus de transition
économique et démocratique, tout en favorisant la
stabilité à travers l'intégration régionale. Le
volet "dialogue politique" de l'accord prévoit d'ailleurs la
possibilité de le mettre en oeuvre sur une base régionale.
L'accord vise également à favoriser la croissance des
échanges entre l'Union européenne et la Géorgie (sans
création de zone de libre-échange) et à accroître
les investissements afin de contribuer au développement
économique durable de parties.
c) Incidences financières
L'accord est sans incidence, directe ou indirecte, sur le budget de l'Etat, des
collectivités locales ou sur le niveau des prix à la
consommation. L'accord ne comporte pas de disposition autre que
générale sur les moyens et instruments financiers qui seront
mobilisés, ceux-ci faisant l'objet d'une programmation pluriannuelle
dans le cadre du règlement TACIS, adopté en juin 1996.
d) Simplification des formalités administratives
Sans objet.
e) Complexité de l'ordonnancement juridique
Lors de son entrée en vigueur, l'accord de partenariat et de
coopération remplacera, en ce qui concerne le territoire de la
République de Géorgie, l'accord de coopération
économique et commerciale signé avec l'Union soviétique en
1989.
En attendant l'entrée en vigueur de l'accord de partenariat et de
coopération, ses dispositions de nature commerciale sont
appliquées par anticipation dans le cadre de l'accord
intérimaire, paraphé le 10 mai 1996 et signé le 5 octobre
1996.
Par déclaration unilatérale annexée au présent
accord de partenariat et de coopération, le Gouvernement français
a exclu les territoires d'outre-mer et les collectivités territoriales
de Saint-Pierre et Miquelon et de Mayotte du champ d'application.
1
Depuis le ler septembre 1997 pour la
Géorgie ; le 1er décembre 1997 pour l'Arménie ; le
ler juin 1998 pour l'Ouzbékistan ; début 1999 pour
l'Azerbaïdjan.
2
L'Union européenne et la CEI : un
rendez-vous manqué ?
Jean de Lipkowski, Assemblée
Nationale, n° 2975, juillet 1996.
3
Voir le texte annexé au document Sénat n° 561.
4
Voir le texte annexé au document Sénat n° 562.
5
Voir le texte annexé au document Sénat n° 563.
6
Voir le texte annexé au document Sénat n° 564.
7
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.
8
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.
9
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.
10
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.