PJ loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; TRUCY (François), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 44 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
PREMIÈRE PARTIE
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
DES CRÉDITS DU TITRE III -
CHAPITRE I
LE TITRE III
ET LE BUDGET DE LA DÉFENSE -
CHAPITRE II
LES CRÉDITS DU TITRE III -
DEUXIÈME PARTIE
LES PERSONNELS :
DIFFICULTÉS ET INCERTITUDES
D'UNE PÉRIODE DE TRANSITION -
CHAPITRE I
LES EFFECTIFS MILITAIRES ET CIVILS -
CHAPITRE II
LES MESURES FINANCIÈRES RELATIVES AU PERSONNEL -
CHAPITRE III
LE PERSONNEL MILITAIRE AUTRE QUE D'ACTIVE -
TROISIÈME PARTIE
LE FONCTIONNEMENT -
CHAPITRE I
LES CRÉDITS DE VIE COURANTE -
CHAPITRE II
L'ACTIVITÉ DES FORCES - CONCLUSION
-
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999
ARTICLE 47 - EXAMEN EN COMMISSION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 44
DÉFENSE
•
DÉPENSES ORDINAIRES
Rapporteur spécial
: M. François TRUCY
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1.
Observations générales
Le projet de budget pour 1999 traduit, selon la présentation qu'en fait
le gouvernement, la priorité accordée à la
professionnalisation des armées.
Les crédits du titre III sont marqués par cette transformation
capitale dans le format de nos armées et dans la nature de leurs
effectifs.
La programmation pour les années 1997 à 2002 visait à
donner les moyens de réaliser cet objectif, à tenir le
" pari " de la professionnalisation. Or ces moyens déjà
strictement mesurés vont se trouver fragilisés par deux
séries de facteurs, les uns d'ordre strictement budgétaire, les
autres factuels.
2. La fragilisation budgétaire de la professionnalisation
Elle résulte,
globalement
d'une diminution en francs constants du
titre III.
S'y ajoute,
structurellement
, à l'intérieur du titre III,
une accentuation du déséquilibre entre les dépenses de
rémunérations et charges sociales qui vont, en grossissant, et
les dépenses de fonctionnement qui, corrélativement, se trouvent
écrasées. L'accroissement des dépenses de
rémunérations traduit, sans doute, l'insuffisance de
l'appréciation du coût de la professionnalisation d'une
armée sur ce point.
L'amoindrissement des dépenses de fonctionnement outre qu'il pèse
sur l'entraînement des forces risque d'influer défavorablement sur
les recrutements en raison de la lassitude qu'engendre inéluctablement
la dégradation des conditions de vie et de travail. Or,
l'appréciation que les militaires portent sur leur situation, par sa
diffusion, a une répercussion directe sur l'attrait que peuvent
présenter les armées pour des jeunes gens éventuellement
candidats à un engagement.
3. La fragilisation factuelle de la professionnalisation
Elle résulte des effets convergents de deux constatations et d'une
crainte :
• plus de 5 000 postes de personnel civil ne sont pas pourvus dans
les armées. Il en résulte des difficultés de
fonctionnement importantes notamment dans les forces. Des appelés ont
pu, dans une certaine mesure, pallier ces absences. Cela sera de moins en moins
possible et si les armées doivent affecter à ces emplois
indispensables à la vie des unités, des militaires du rang
engagés ce seront des emplois de combattants qui ne seront plus tenus ;
• un amoindrissement notable de la
ressource en appelés
va
résulter de l'élargissement des possibilités de report
d'incorporation et des mesures prises en faveur des jeunes gens titulaires d'un
CDD ou d'un CDI ;
• 4 750 volontaires doivent être recrutés en 1999, dont
3 000 pour la seule Gendarmerie. Une incertitude pèse sur leur
venue et sur la durée de leur service et le risque existe qu'une partie
des emplois prévus pour cette catégorie de personnel ne soit pas
pourvue. Il en résulterait des difficultés supplémentaires
pour les forces mais c'est dans la Gendarmerie qu'elles seraient les plus
notables. Celle-ci est en effet soumise au paradoxe suivant : attirer des
volontaires en leur faisant miroiter la possibilité de devenir
ultérieurement gendarmes tout en les contraignant à rester
suffisamment longtemps sous le statut de volontaire.
4. La réussite de la professionnalisation des armées n'est pas
acquise
Une armée, a fortiori lorsqu'elle est professionnelle, pour être
en mesure de remplir les missions opérationnelles que lui confie le
pays, doit disposer, en quantité et en qualité, de l'effectif qui
lui est reconnu nécessaire, du matériel correspondant aux
missions qui lui sont dévolues et de possibilités permanentes
d'entraînement et d'activités.
Ces conditions ne sont pas réunies car de nombreux emplois de soutien ne
sont pas pourvus par du personnel civil ce qui, d'une part rend la vie courante
plus difficile et, d'autre part, distrait des combattants de leur fonction
première. En outre, la réduction continue des crédits de
fonctionnement aboutit au paradoxe difficilement admissible que les
possibilités d'activités et d'entraînement de
l'armée professionnelle deviennent inférieures à ce
qu'étaient celles de l'armée mixte. Seul un redressement sensible
des crédits de fonctionnement permettra d'éviter le risque de
confinement de soldats de métier dans leur caserne, leur port ou leur
base.
INTRODUCTION
La
professionnalisation des armées est en cours. Du personnel militaire
engagé et du personnel civil remplacent progressivement les
appelés.
Le titre III devrait être profondément marqué par cette
mutation fondamentale. Elle consiste en effet à substituer des personnes
ayant choisi un lien durable avec les armées à d'autres qui
étaient contraintes d'y rester quelques mois. Des professionnels, tirant
leurs ressources de leur métier, remplacent des assujettis pris en
charge pour la seule satisfaction de leurs besoins élémentaires.
Les conditions de rémunération de vie et d'exercice des fonctions
ne peuvent donc plus être les mêmes.
Le titre III, qui régresse en francs constants, est-il à
même d'assurer correctement la part de l'année 1999 de ce
processus qui ne se terminera qu'en 2002 ?
PREMIÈRE PARTIE
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE
DES CRÉDITS DU TITRE III
CHAPITRE I
LE TITRE III
ET LE BUDGET DE LA
DÉFENSE
I. MONTANT DU BUDGET DE LA DÉFENSE
Le
budget de la défense
s'élève à 243 524
millions de francs, pensions comprises, ou 189 959 millions de francs hors
pensions.
La part dans le budget général des moyens disponibles pour la
défense est de 11,7 % et dans le produit intérieur brut de 2,2 %.
Hors pensions le budget en projet progresse de 2,9 %. Le titre III quant
à lui progresse de 0,2 % en francs courants.
II. MONTANT DU TITRE III
Le
montant du titre III s'élève à 157 524 millions de
francs. Sur ce montant les pensions comptent pour 53 565 millions de
francs.
Le montant du titre III hors pensions atteint donc 103 959 millions de
francs.
Le tableau ci-dessous retrace son évolution par rapport à 1998.
(En millions de francs)
Loi de finances initiale 1998 |
Loi de finances initiale 1999 |
Évolution 1999/1998 en pourcentage |
103 722 |
103 959 |
+ 0,2 |
En
francs constants les crédits du titre III ont évolué comme
suit :
(En milliards de francs constants 1998)
Titre III hors pensions |
L.F.I. en francs courants |
Crédits de paiement ouverts en francs courants |
Crédits de paiement ouverts en francs constants |
1992 |
92,3 |
93,2 |
101,5 |
1993 |
94,9 |
97,8 |
103,4 |
1994 |
99,8 |
98,1 |
102,5 |
1995 |
99,8 |
102,3 |
105,1 |
1996 |
100,6 |
100,6 |
102,1 |
1997 |
102,2 |
102,2 |
102,2 |
1998 |
103,7 |
103,7 |
102,4 |
1999 |
103,9 |
103,9 |
102,9 |
En
francs constants, le titre III diminue de 0,9 % par rapport à 1998.
La comparaison entre l'année 1999 et l'année 1998 doit toutefois
tenir compte d'une
modification dans la construction du budget.
En
effet, 400 millions de francs de crédits d'entretien programmé du
matériel ont été transférés du titre III au
titre V.
III. PART DU TITRE III DANS LE BUDGET DE LA DÉFENSE
L'évolution des deux titres au sein du budget de la
défense est retracée dans le tableau ci-contre.
Le titre III minoritaire jusqu'en 1995 est maintenant majoritaire. Cependant,
du fait de la progression des crédits des titres V et VI pour 1999, sa
part repasse au-dessous de 55 %.
TITRES III, V ET VI DANS LE BUDGET DE LA DÉFENSE DEPUIS 1988
|
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
crédits de paiement: |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
• Titre III 1( * ) ................ |
83 429 |
47,9 |
84 360 |
46,3 |
87 343 |
46,1 |
91 400 |
46,98 |
92 334,5 |
47,23 |
94 975,7 |
47,99 |
• Titres V et VI........ |
90 847 |
52,1 |
98 000 |
53,7 |
102 100 |
53,9 |
103 148 |
53,02 |
103 148 |
52,77 |
102 934 |
52,1 |
Total ........... |
174 276 |
100 |
182 360 |
100 |
189 443 |
100 |
194 548 |
100 |
195 482,5 |
100 |
197 909,7 |
100 |
|
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
Crédits
|
Pourcentage du total |
crédits de paiement: |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
• Titre III 1 ............... |
98 912 |
49,6 |
99 323 |
49,2 |
100 652 |
51,4 |
102 223 |
53,5 |
103 722 |
56,1 |
103 958,9 |
54,7 |
• Titres V et VI........ |
100 416 |
50,4 |
102 430 |
50,8 |
94 941 |
48,6 |
88 699 |
46,5 |
81 000 |
43,9 |
86 000 |
45,3 |
Total ........... |
199 328 |
100 |
201 753 |
100 |
195 593 |
100 |
190 922 |
100 |
184 722 |
100 |
189 958,9 |
100 |
CHAPITRE II
LES CRÉDITS DU TITRE
III
Confirmant l'évolution des années précédentes, le poids des rémunérations à l'intérieur du titre III continue à s'accroître (79,7 %) contre 77,5 % en 1998).
I. VENTILATION DES CRÉDITS PAR SECTION
L'évolution de 1998 à 1999 est retracée par le tableau ci-dessous :
VENTILATION PAR SECTION
(En millions de francs)
|
Crédits de paiement |
Variation |
|
|
1998 |
1999 |
en % |
Air .................................................... |
15 713 |
15 559 |
- 1 |
Terre ................................................ |
30 591 |
30 700 |
+ 0,4 |
Marine .............................................. |
13 086 |
12 908 |
- 1,4 |
Gendarmerie ..................................... |
19 972 |
20 490 |
+ 2,6 |
Section commune ............................. |
24 360 |
24 302 |
- 0,2 |
Total ................................. |
103 722 |
103 959 |
+ 0,2 |
Ces évolutions sont liées à celles des crédits de rémunérations de chacune des sections
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE
RÉMUNÉRATIONS
ET DE CHARGES SOCIALES
(En millions de francs)
|
1998 |
1999 |
Évolution en % |
Air .......................................... |
11 888,4 |
12 230 |
+ 2,9 |
Terre ....................................... |
23 816,1 |
24 645,3 |
+ 3,5 |
Marine .................................... |
10 076,9 |
10 264,4 |
+ 1,9 |
Gendarmerie ........................... |
16 182,4 |
16 737,4 |
+ 3,4 |
Section commune .................... |
18 507,4 |
18 942,4 |
+ 2,3 |
Total ............................ |
80 471,2 |
82 819,5 |
+ 2,9 |
L'importance du remplacement d'appelés par des engagés explique, notamment, les différences d'évolution des crédits de rémunérations et de charges sociales
II. ANALYSE DES DÉPENSES PAR NATURE
Les crédits du titre III, ventilés par nature de dépenses apparaissent dans le tableau ci-dessous :
ANALYSE DES DÉPENSES PAR NATURE
(En millions de francs)
|
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
||||
|
1998 |
1999 |
Variation en % |
1998 |
1999 |
Variation en % |
Rémunérations et charges sociales |
80 741 |
82 820 |
+ 2,6 |
- |
- |
- |
Alimentation ................................ |
2 752 |
2 432 |
- 11,6 |
- |
- |
- |
Carburants .................................... |
2 734 |
2 370 |
- 13,3 |
- |
- |
- |
Entretien programmé des matériels |
1 807 |
1 323 |
- 26,8 |
1 837 |
1 323 |
- 27,9 |
Fonctionnement ............................ |
15 958 |
15 014 |
- 5,9 |
- |
- |
- |
TOTAL DÉPENSES ORDINAIRES ............. |
103 722 |
103 959 |
+ 0,2 |
1 837 |
1 323 |
- 27,9 |
A. LES CRÉDITS DE RÉMUNÉRATIONS ET DE CHARGES SOCIALES
Ils
s'élèvent à 82,8 milliards de francs et
représentent 79,7 % du titre III. Ils augmentent de 2,6 %.
Cette évolution résulte du bilan net des suppressions et des
créations d'emplois et du coût des mesures d'accompagnement de la
professionnalisation en augmentation de 6,8 %.
B. LES AUTRES CRÉDITS
Ils
représentent, au total 20,3 % des crédits du titre III et
s'élèveront à 21,1 milliards de francs, en diminution (- 9
%) par rapport à ceux de 1998 (23,2 milliards de francs).
Cette diminution est proportionnellement supérieure à celle des
effectifs (- 5 %). Mais alors que la diminution des effectifs se
réalisera progressivement tout au long de l'année, la diminution
des crédits pèsera d'emblée sur le budget de
fonctionnement des unités.
III. LE NÉCESSAIRE ÉQUILIBRE ENTRE CRÉDITS DE RÉMUNÉRATIONS ET CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT
A. UNE RÉPARTITION DE MOINS EN MOINS ÉQUILIBRÉE
Représentant désormais près de 80 % du
titre
III, les crédits de rémunérations écrasent de plus
en plus les autres crédits.
Leur part relative dans le budget évolue comme suit :
|
1990 |
1998 |
1999 |
Crédits de rémunérations et charges sociales.......... |
70 % |
77,6 % |
79,7 % |
Crédits de fonctionnement |
30 % |
22,4 % |
20,3 % |
Cette
évolution concerne les crédits initiaux. Mais le coût des
opérations extérieures est lié en grande partie aux
suppléments de rémunérations qu'elles provoquent ; ainsi
se trouve encore aggravé le déséquilibre entre ces deux
grandes masses de crédits.
En outre, une partie des crédits de fonctionnement pourtant
réduits d'année en année doivent en fait faire face
à des dépenses de rémunérations : celles
nécessitées par la sous-traitance de certaines tâches,
notamment une partie de celles confiées jusqu'à présent
à des appelés.
B. DES CONSÉQUENCES DE PLUS EN PLUS REGRETTABLES
La
diminution des crédits de fonctionnement (- 5,9 %) est plus que
proportionnelle à la diminution des effectifs. En outre, le
rétrécissement du format des armées et la dissolution
corrélative d'unités ou la fermeture d'établissements ne
sont pas sources d'économies massives immédiates.
Cette réduction persistante des crédits de fonctionnement a des
effets directs dans les unités des armées. Elle entraîne un
durcissement des conditions de vie et elle rend les conditions de travail plus
difficiles. Enfin, elle réduit notablement les possibilités
d'entraînement et d'activité des unités. Ainsi,
paradoxalement, l'armée professionnelle se trouve-t-elle dans une
situation dégradée par rapport à l'armée
" mixte ".
DEUXIÈME PARTIE
LES PERSONNELS
:
DIFFICULTÉS ET INCERTITUDES
D'UNE PÉRIODE DE
TRANSITION
La
réforme du service national
est entrée en vigueur depuis
le vote de la loi du 28 octobre 1997.
Elle implique la mise en place de nouvelles cohérences : les liens entre
la Nation et les Armées doivent prendre de nouvelles formes et il est
souhaitable de mettre rapidement fin aux hésitations sur le rôle
et la condition des futures réserves ; l'importance accrue
donnée au personnel civil dans les formations militaires ne peut sans
risque continuer à engendrer de profondes difficultés.
Par ailleurs, l'année 1999 devrait permettre d'avoir une meilleure
idée des possibilités de réussite de la formule du
volontariat.
La réussite de la professionnalisation des armées n'est donc pas
acquise.
CHAPITRE I
LES EFFECTIFS MILITAIRES ET
CIVILS
En
l'espace de 10 ans, les effectifs du ministère de la défense,
militaires et civils confondus, seront passés de 680 000 à
520 000.
Cette décroissance est encore appelée à se poursuivre du
fait de la réduction du format de ses armées. A la fin de la
période couverte par la programmation, en 2002, le ministère de
la défense ne comptera plus que 440 000 personnes.
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS BUDGÉTAIRES
DU
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
1981 |
1982 |
1983 |
1984 |
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
710 953 |
719 805 |
821 123 |
712 656 |
703 791 |
699 746 |
699 460 |
694 059 |
685 791 |
679 248 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2002 |
670 137 |
634 905 |
613 809 |
609 902 |
605 977 |
600 508 |
572 796 |
547 467 |
518 389 |
442 206 |
Pour 1999 la répartition des effectifs sera la suivante :
|
Terre |
Marine |
Air |
Gendarmerie |
Services communs |
|
Militaires : |
|
|
|
|
|
|
•
Active................
|
119 214
|
45 466
|
60 015
|
83 698
|
12 763
|
|
Total militaires ..... |
419 939 |
|||||
Civils .................... |
98 450 |
|||||
Total 1999 ............ |
518 389 |
|||||
Total 1998 ............ |
548 280 |
L'évolution des effectifs par armée ou par catégorie de personnels sera la suivante :
|
Effectifs 1997 |
Effectifs 1998 |
Effectifs 1999 |
Évolution 1999/1998 |
Personnels civils : |
98 968 |
98 945 |
98 450 |
- 495 |
Titulaires civils .................... |
33 879 |
35 195 |
37 121 |
+ 1 926 |
Contractuels civils ................ |
6 973 |
6 951 |
6 823 |
- 128 |
Ouvriers ............................... |
58 116 |
56 799 |
54 506 |
- 2 293 |
Militaires : |
475 147 |
449 335 |
419 939 |
- 29 396 |
• Terre .............................. |
219 966 |
203 214 |
186 744 |
- 16 470 |
• Marine ............................ |
60 326 |
57 016 |
53 624 |
- 3 392 |
• Air .................................. |
83 460 |
78 149 |
70 802 |
- 7 347 |
• Gendarmerie ................... |
92 905 |
93 654 |
94 174 |
+ 520 |
• Autres sections ................ |
18 490 |
17 302 |
14 595 |
- 2 707 |
dont Appelés ........................ |
169 520 |
137 667 |
98 766 |
-38 901 |
Total général ...................... |
574 115 |
548 280 |
518 389 |
-29 891 |
Au total
la réduction nette d'emplois (- 29 078) résultera de divers
mouvements de sens contraire, notamment :
- une diminution du nombre des appelés (- 38 901) et des
sous-officiers d'active (- 2 656) ;
-
une création de 8 289 postes d'engagés et de
4 751 volontaires.
ÉCARTS ENTRE LA LOI DE FINANCES 1999
ET LA LOI DE
PROGRAMMATION MILITAIRE
(Hors comptes de commerce)
|
|
|
Annuité 1999 |
|||
|
Effectifs 1997 |
Effectifs
|
Loi de programmation |
Effectifs
|
Écart |
|
|
|
|
Évolution prévue |
Effectif programmé |
|
|
Officiers.............. |
38 584 |
38 931 |
+ 456 |
38 475 |
38 760 |
+ 286 |
Sous-officiers...... |
214 003 |
212 312 |
- 3 470 |
208 842 |
209 661 |
+ 819 |
MdR ................... |
51 796 |
59 634 |
+ 9 009 |
68 643 |
68 023 |
- 620 |
Appelés et volontaires .......... |
169 495 |
137 645 |
- 34 149 |
103 496 |
103 495 |
- 1 |
Total .................. |
473 828 |
448 522 |
- 35 026 |
419 456 |
419 939 |
+ 483 |
Les écarts sont dus essentiellement à des mesures d'ajustement intervenant en dehors du périmètre de la programmation militaire comme la création de gendarmes d'autoroute ou d'évolutions de structures tel le remplacement du " rendez-vous citoyen " par la journée d'" appel de préparation de défense ".
I. LES EFFECTIFS MILITAIRES
Les
effectifs militaires passeront de 449 335 à 419 939. Le solde
net s'établit à - 29 396.
Cette diminution des effectifs frappera les trois armées :
l'armée de Terre (- 16 470), la Marine (- 3 392),
l'armée de l'Air (- 7 347), ainsi que le Service de santé
des armées (- 1 438).
La Gendarmerie, pour sa part, verra ses effectifs augmenter de 520 personnes.
Cette réduction nette des emplois recouvre deux mouvements en sens
contraire retracés dans le tableau ci-dessous :
|
Terre |
Marine |
Air |
Gendar-merie |
DGA |
Autres |
Total |
Militaires : |
- 16 470 |
- 3 392 |
- 7 347 |
+ 520 |
- 457 |
- 1 437 |
- 28 583 |
• Officiers ................ |
- 230 |
+ 21 |
- 60 |
+ 231 |
- 125 |
- 8 |
- 171 |
• Sous-officiers ........ |
- 1 220 |
- 213 |
- 725 |
- 543 |
- 12 |
+ 62 |
- 2 651 |
• Militaires du rang .. |
+ 5 879 |
- |
+ 2 371 |
- |
- 20 |
+ 159 |
+ 8 389 |
• Appelés ................. |
- 22 260 |
- 3 340 |
- 9 144 |
- 2 168 |
- 300 |
- 1 589 |
- 38 901 |
• Volontaires |
+ 1 361 |
+ 140 |
+ 211 |
+ 3 000 |
- |
+ 39 |
+ 4 751 |
A la diminution du nombre des appelés, sur toute la période de la programmation et du nombre de sous-officiers, c'est-à-dire de leur encadrement, doit répondre une augmentation du nombre de militaires du rang d'active. Il s'agit donc d'un mouvement " en biseau " dont dépend le maintien des capacités opérationnelles de nos armées. Toute diminution plus rapide que prévue du nombre des appelés devrait donc être compensée par une augmentation corrélative de celui des militaires du rang engagés.
A. LA SUPPRESSION DE POSTES D'APPELÉS ET DE SOUS-OFFICIERS
Les
trois armées verront disparaître 2 158 postes de
sous-officiers
:
-
1 220 pour l'armée de Terre ;
-
725 pour l'armée de l'Air ;
- 213 pour la Marine ;
-
543 pour la Gendarmerie.
Quant au Service de santé, il obtient la création de 166 emplois
de militaires d'active.
Pour les
appelés
, l'effectif va passer de 137 700 à
98 766 soit une accélération de près de dix points de
leur taux de réduction par rapport à 1998 (1998/1997 : - 18,76 %
; 1999/1998 : - 28,27 %).
B. LA CRÉATION D'EMPLOIS NOUVEAUX DE MILITAIRES D'ACTIVE
Au total
5 567 postes seront créés.
•
Recrutement de 8 389 engagés supplémentaires
Le projet de budget pour 1999 prévoit le recrutement de 8 389
engagés dont :
-
5 879 engagés volontaires (EVAT) pour l'armée de Terre ;
-
2 371 emplois nouveaux de militaires techniciens de l'Air (MTA) ;
- 109 au Service des essences.
•
Suppression de 171 emplois d'officiers
En 1999, seules la Marine (+ 21) et surtout la Gendarmerie (+ 231)
bénéficieront d'un accroissement de leur effectif d'officiers.
Pour la Gendarmerie, il s'agit là de la poursuite du plan de
requalification. L'armée de Terre (- 230), l'armée de l'Air (-
60) et la Délégation générale pour l'armement (-
125) supporteront l'essentiel des réductions d'effectif d'officiers.
L'effectif des sous-officiers subira une réduction de 2 651,
essentiellement dans l'armée de Terre (- 1 220), l'armée de
l'Air (- 725), la Gendarmerie(- 543) et la Marine (- 213).
L'accroissement de l'effectif des militaires du rang engagés concerne
surtout l'armée de Terre (+ 5 879) et l'armée de l'Air (+
2 371).
L'année 1999 sera marquée par les premiers recrutements de
volontaires, étant précisé que la Gendarmerie a pu
bénéficier d'un recrutement anticipé de 800, dès
l'automne 1998. Au nombre de 4 751, les volontaires sont principalement
destinés à la Gendarmerie (3 000) et à l'armée
de Terre (1 361).
II. LES EFFECTIFS CIVILS
A. ÉVOLUTION DES EFFECTIFS BUDGÉTAIRES
• Par catégorie (y compris personnels rémunérés sur comptes de commerce)
|
Effectifs pour 1997 |
Effectifs pour 1998 |
Effectifs pour 1999 |
1999/1998 |
Personnels civils ................. |
98 968 |
98 945 |
98 450 |
- 495 |
Titulaires civils .................... |
33 879 |
35 195 |
37 121 |
+ 1 926 |
Contractuels civils ................ |
6 973 |
6 951 |
6 823 |
- 128 |
Ouvriers ............................... |
58 116 |
56 799 |
54 506 |
- 2 293 |
On constate que la réduction de l'effectif du personnel civil s'accentue sensiblement pour les ouvriers alors que celui des titulaires progresse. Les suppressions et transformations d'emplois sont recensées ci-après.
B. LES CRÉATIONS, SUPPRESSIONS ET TRANSFORMATIONS D'EMPLOIS PRÉVUES POUR 1999
Au total et en solde net 495 emplois seront supprimés en 1999. Ce solde résulte d'une part de la création de 861 postes dans la Marine, 304 dans l'armée de l'Air, 194 dans la Gendarmerie et 174 dans l'armée de Terre et d'autre part de la suppression de 1 533 emplois dont 538 à la Délégation générale pour l'armement, 53 dans les services communs et 1 437 pour les comptes de commerce.
|
Marine |
Air |
Terre |
Gendarmerie |
DGA |
Autres |
CC |
Total |
Civils .............. |
+ 861 |
+ 304 |
+ 174 |
+ 194 |
- 538 |
- 53 |
-1437 |
- 495 |
• Titulaires..... |
+ 947 |
+ 327 |
+ 551 |
+ 202 |
- 339 |
+ 238 |
- |
+ 1 926 |
• Contractuels |
+ 18 |
+ 8 |
- 20 |
- |
- 184 |
- 13 |
+ 63 |
- 128 |
• Ouvriers ..... |
- 104 |
-31 |
- 357 |
- 8 |
- 15 |
- 278 |
- 1500 |
- 2 293 |
III. RÉCAPITULATION GÉNÉRALE
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DU MINISTÈRE DE LA
DÉFENSE
ENTRE 1996 ET 2002
(hors comptes de commerce et mesures d'ajustement)
(En milliers)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Militaires d'active ......... |
298 |
304 |
310 |
316 |
320 |
325 |
330 |
Appelés du contingent.... |
201 |
170 |
138 |
103 |
75 |
47 |
27 |
Civils ............................ |
74 |
75 |
76 |
78 |
80 |
82 |
83 |
Total .................. |
573 |
549 |
524 |
497 |
475 |
454 |
440 |
EN
NOMBRE DE PERSONNES
Loi de programmation militaire 1997-2002
Source : ministère de la Défense - septembre 1997
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DU MINISTÈRE DE LA
DÉFENSE
PAR CATÉGORIES DE PERSONNEL
(Hors comptes de commerce et avec mesures d'ajustement)
Données chiffrées en gras
annuité 1999 de la
programmation
|
526 240 |
|
|
|
|
|
|
|
498 599 |
|
|
Officiers |
38 931 |
- 171 |
|
|
440 206 |
|
|
|
38 760 |
|
|
|
|
|
|
- 571 |
38 189 |
|
|
|
|
|
|
Sous-officiers |
212 312 |
|
|
|
|
|
|
- 2 651 |
209 661 |
|
|
|
|
|
|
- 10 365 |
199 296 |
Militaires du rang engagés |
59 634 |
+ 8 389 |
68 023 |
+ 24 504 |
92 527 |
|
|
|
|
|
|
|
137 645 |
|
|
|
|
Appelés et volontaires |
|
- 34 150 |
103 495 |
|
|
|
|
|
|
- 76 324 |
27 171 |
Civils |
77 718 |
+ 942 |
78 660 |
+ 4 363 |
83 023 |
|
|
|
|
|
|
L.F.I.
1998 L.F.I. 1999 Annuité 2002 de la programmation
Source : ministère de la Défense - septembre 1998
RÉCAPITULATION DES CRÉATIONS DE POSTES
+ 252
officiers :
+ 231 à la Gendarmerie
+ 21 à la Marine
+ 116 sous officiers :
+ 56 gendarmes d'autoroute
+ 60 élèves-médecins au Service de santé
+ 8 409 militaires du rang engagés :
+ 2 371 à l'armée de l'Air
+ 5 879 à l'armée de Terre
+ 50 au Service de santé
+ 109 au Service des essences
+ 2 394 civils :
+ 2 308 fonctionnaires dans les armées et services
+ 86 à la Direction générale de la sécurité
extérieure
+ 4 751 volontaires du service national :
+ 3 000 à la Gendarmerie
+ 1 751 dans les armées et services
CHAPITRE II
LES MESURES FINANCIÈRES
RELATIVES AU PERSONNEL
I. LE PERSONNEL MILITAIRE
Les
mesures relatives au personnel d'active concernent essentiellement le
financement des mesures applicables à l'ensemble de la fonction
publique. Leur importance et leur augmentation par rapport à celles de
1998 (multiplication par plus de 13) illustrent parfaitement le poids des
crédits de rémunérations pour une armée
professionnelle.
(En millions de francs)
DÉSIGNATION DES MESURES |
1999 |
Mesures acquises
|
0,300 |
Mesures nouvelles : |
|
• Revalorisations indemnitaires ................................... |
59,500 |
• Accord salarial : |
|
- Attribution de points uniformes à l'ensemble du personnel |
109,000 |
- Mesures de revalorisations des bas salaire........................... |
317,600 |
• Revalorisations des primes des ingénieurs de l'armement |
1,000 |
• Plan de requalification de la Gendarmerie .......................... |
3,000 |
• Pyramidage des militaires engagés (Marine, Essences)....... |
0,300 |
Total ......................................................................... |
490,700 |
Les
mesures de revalorisations des bas salaires ont permis une nouvelle
amélioration de la solde nette minimale des militaires du rang qui est
passée de 4 100 francs par mois en 1997 à 6 250 francs
en 1998.
Quant
aux mesures d'accompagnement de la professionnalisation
au
bénéfice du personnel militaire, elles s'élèveront
à 843 millions de francs qui, sous forme de pécules, permettront
le départ anticipé de 200 officiers et de 2 000
sous-officiers. La baisse de cette dotation correspond à l'application
de la règle de dégressivité mise en oeuvre pour
accélérer les départs en début de période de
programmation. Ainsi, le nombre de départs aidés restera
stable.
II. LE PERSONNEL CIVIL
La place
du personnel civil au sein des armées est appelée à
s'étendre.
Au total, son effectif doit passer du début à la fin de la
programmation de 74 000 en 1997 à 83 000 en 2002. D'un peu
plus de 10 %, le personnel civil va représenter ainsi près de 20
% des effectifs de la défense.
Mais l'accroissement global du volume du personnel civil recouvre une
décrue dans les établissements de la Délégation
générale pour l'armement, conséquence des restructurations
en cours.
C'est dire que l'évolution des effectifs du personnel civil appelle une
attention particulière et certaines mesures spécifiques.
Les mesures financières relatives au personnel civil de l'administration
centrale et au personnel civil extérieur sont les suivantes :
A. MESURES EN FAVEUR DU PERSONNEL DE L'ADMINISTRATION CENTRALE
(En millions de francs)
DÉSIGNATION DES MESURES |
1999 |
I. MESURES CATÉGORIELLES |
|
Administration centrale |
|
Revalorisation de l'indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires (IFTS) et de la prime de rendement .............. |
|
Pyramidage du corps des attachés d'administration centrale ... |
0,183 |
Sous-total I .......................................... |
0,683 |
II. MESURES D'EFFECTIFS |
|
Administration centrale |
|
création d'un poste de directeur d'administration centrale...... |
- 0,051 |
Sous-total II ......................................... |
- 0,051 |
TOTAL ADMINISTRATION CENTRALE........ |
0,632 |
III. INCIDENCE BUDGÉTAIRE |
|
Chapitre 31-11......................................................................... |
0,091 |
Chapitre 31-12 ........................................................................ |
0,535 |
Chapitre 31-51 ........................................................................ |
0,000 |
Chapitre 33-90......................................................................... |
0,012 |
Chapitre 33-91 ........................................................................ |
- 0,006 |
TOTAL ................................................................. |
0,632 |
B. MESURES EN FAVEUR DES PERSONNELS CIVILS EXTÉRIEURES
(En millions de francs)
DÉSIGNATION DES MESURES |
1999 |
I. MESURES CATÉGORIELLES |
|
Personnels civils extérieurs |
|
Pyramidage des techniciens supérieurs d'études et de fabrication .............................................................................. |
|
Pyramide des agents des services hospitaliers ......................... |
0,032 |
Pyramide des aides-soignantes ................................................ |
0,020 |
Pyramide des ouvriers d'Etat .................................................. |
6,154 |
Transformation et création d'emplois fonctionnels (CAS) ...... |
0,016 |
Revalorisation de l'IFTS des attachés des services déconcentrés servant en centrale ............................................. |
|
Sous-total I .......................................... |
7,822 |
II. MESURES D'EFFECTIFS |
|
Personnels civils extérieurs |
|
Création d'agents sur contrat de catégorie spéciale ou hors catégorie (Spécialistes de haut niveau) ................................... |
|
Banque de groupes ................................................................. |
0,716 |
Transformation de postes d'enseignants de la DEFFSA .......... |
- 3,319 |
Revue de programme Marine .................................................. |
- 11,000 |
Transfert d'emplois au budget du SGDN ................................ |
- 1,200 |
Déflation consécutive à la suppression du service national .... |
- 50,000 |
Sous-total II ......................................... |
- 65,473 |
TOTAL PERSONNELS CIVILS EXTÉRIEURS |
- 57,651 |
III. INCIDENCE BUDGÉTAIRE |
|
Chapitre 31-11......................................................................... |
- 5,337 |
Chapitre 31-12 ........................................................................ |
- 4,721 |
Chapitre 31-51 ........................................................................ |
- 42,038 |
Chapitre 33-90......................................................................... |
- 3,421 |
Chapitre 33-91 ........................................................................ |
- 2,134 |
TOTAL ................................................................. |
- 57,651 |
C. LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT DES RESTRUTURATIONS
Les
restructurations à la Délégation générale
pour l'armement, et particulièrement à la Direction des
constructions navales, doivent se traduire par une réduction des
effectifs permettant d'adapter ceux-ci aux flux de charge prévisionnels.
Cette déflation des effectifs est accompagnée de diverses mesures
destinées à atténuer les conséquences.
Elles ne comprennent aucune mesure autoritaire mais uniquement des mesures
favorisant les départs et la mobilité.
Le fonds d'adaptation des structures industrielles de la Direction des
constructions navales (DCN), doté de 736 millions de francs, financera
les mesures destinées à favoriser les départs et la
mobilité du personnel de cette direction. Par ailleurs, 211 millions de
francs permettront de financer les mêmes actions dans le cadre des
restructurations des armées et des services.
CHAPITRE III
LE PERSONNEL MILITAIRE AUTRE
QUE D'ACTIVE
I. LA DISPARITION PROGRESSIVE DES APPELÉS
La
loi portant réforme du servie national
, en date du 28 octobre
1997 :
• rappelle que le service national universel "
comprend des
obligations : recensement, appel à la préparation de
défense, appel sous les drapeaux
" et qu'
il comporte aussi
des volontariats
" ;
• suspend l'appel sous les drapeaux "
pour tous les
Français qui sont nés après le 31 décembre 1978
et
ceux qui sont rattachés aux mêmes classes de
recensement
" ;
• accorde un report d'incorporation aux jeunes gens titulaires d'un
contrat à durée indéterminée ou d'un contrat
à durée déterminée.
A. LES INCORPORATIONS ET LA RÉPARTITION DES APPELÉS
La dernière classe d'âge appelée sera donc la classe 1998. Les incorporations jusqu'à la classe 1998 sont récapitulées dans le tableau ci-dessous :
LES INCORPORATIONS PENDANT LA PÉRIODE DE PROGRAMMATION
(Ressour c e exprimée en milliers)
classes d'âge (année de |
Ressource utile prévue par classes |
ressource non encore incorporée |
Années d'incorporation prévisibles |
||||
naissance + 20 ans) |
d'âge (pour mémoire) |
au 01.07.1998 |
2 ème semestre 1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
1988 |
289,7 |
0,3 |
0,3 |
|
|
|
|
1989 |
299,6 |
0,7 |
0,3 |
|
|
|
|
1990 |
310,5 |
1 |
0,6 |
0,4 |
|
|
|
1991 |
319,8 |
1,7 |
0,6 |
0,7 |
0,4 |
|
|
1992 |
320,1 |
4,8 |
1,7 |
2,0 |
0,7 |
0,4 |
|
1993 |
313,7 |
19 |
132 |
3,0 |
2,0 |
0,7 |
0,4 |
1994 |
303,4 |
56 |
38,3 |
12 |
3,0 |
2,0 |
0,7 |
1995 |
278,0 |
87 |
13,8 |
56,7 |
11,5 |
3,0 |
2,0 |
1996 |
270,2 |
144 |
32 |
40,1 |
58,9 |
10,5 |
2,5 |
1997 |
237,3 |
180 |
15,2 |
52,9 |
40,7 |
60,2 |
11,0 |
1998 |
271,0 |
215 |
13,5 |
21,7 |
59,7 |
46,0 |
67,8 |
Total |
|
|
129,8 |
189,5 |
176,9 |
122,8 |
84,4 |
Il;
s'agit là d'un schéma théorique. La question se pose, en
effet, des conséquences d'une part des reports d'incorporation dont
bénéficient, sous certaines conditions, les jeunes gens
titulaires de contrats de travail à durée
indéterminée ou déterminée, d'autre part, du report
de 24 à 26 ans de l'âge d'incorporation des jeunes gens qui
poursuivent des études.
La répartition des appelés du service national a
été la suivante pour 1996 et 1997.
RÉPARTITION DES APPELÉS DU SERVICE NATIONAL
|
Réalisés |
Prévisions |
Estimations |
|
|
incorporés en 1996 |
Incorporés en 1997 |
Prévus au plan de gestion 1998* |
Estimés pour 1999 |
TOTAL DES APPELÉS ........... |
258 476 |
210 678 |
155 970 |
149 300 |
TOTAL SERVICE MILITAIRE |
207 074 |
163 842 |
117 676 |
|
FORMES CIVILES |
|
|
|
|
• Coopération ........................ |
5 158 |
5 712 |
6 132 |
|
• Aide technique .................... |
923 |
595 |
885 |
|
• Sécurité civile ..................... |
945 |
996 |
990 |
NON |
• Police nationale ................... |
9 311 |
7 885 |
7 000 |
DÉTERMINÉ |
PROTOCOLES ........................ |
13 437 |
13 235 |
6 037 |
|
OBJECTEURS ......................... |
9 998 |
5 847 |
6 000 |
|
GENDARMERIE ..................... |
11 309 |
12 234 |
11 250 |
|
*
Effectifs à incorporer déterminés par le plan de
gestion 1998.
La suspension du service militaire obligatoire n'aura pas la même
portée selon les armées.
L'
armée de Terre
est la plus touchée. Elle doit plus que
doubler, en 6 ans son effectif engagé.
Pour la
Marine et l'armée de l'Air
, la disparition des
appelés ne sera pas sans conséquences - notamment pour les
appelés dits " de haut niveau " - mais celles-ci seront de
moindre ampleur.
Enfin la
Gendarmerie
devra faire face à la disparition des
12 000 gendarmes auxiliaires.
II. LES RÉSERVES
La
réforme de nos armées repose sur un dispositif législatif
comprenant trois textes :
• une loi sur le service national ;
• une loi relative aux mesures concernant le personnel (départ -
reclassement etc.) ;
• une loi sur la réserve.
Deux de ces lois ont été votées :
• la loi du 19 décembre 1996 relative aux mesures en faveur du
personnel militaire dans le cadre de la professionnalisation ;
• la loi du 28 octobre 1997 portant réforme du service national.
Il reste à adopter la loi sur les réserves. Elle est
délicate à mettre au point car elle touche, fondamentalement,
au lien entre l'armée et la Nation
et aux relations de travail
entre les réservistes et leurs employeurs.
Il s'agit à la fois de contribuer à la cohérence
d'ensemble du nouveau modèle d'armée et de construire le
" pont " entre celle-ci et la société civile. La loi
devra modifier non seulement le statut général des militaires,
mais aussi le code du travail, le code de la sécurité sociale et
le code des pensions civiles et militaires.
De surcroît, il faudra financer le passage à la nouvelle
organisation pour lequel la loi de programmation prévoit, au total, plus
de 2 200 millions de francs.
La tâche est difficile ce qui explique sans doute qu'après
plusieurs années d'études et de réflexion le Parlement
n'en ait pas encore été saisi malgré l'annonce faite il y
a un an de son dépôt au milieu de l'année 1998.
Votre Rapporteur voudrait à nouveau attirer l'attention sur deux points :
La nécessité de définir et de mener une véritable
politique d'emploi des réserves. Une armée professionnelle doit
être appuyée par une réserve, elle aussi
" professionnelle ", c`est-à-dire véritablement apte
à tenir des emplois précisément définis. Cela
suppose que les réservistes soient disponibles et donc qu'ils obtiennent
des garanties de leurs employeurs et qu'ils bénéficient
d'incitations. Garanties et incitations ont un coût qu'il faudra accepter
de payer et qui fait partie du coût global de la professionnalisation.
Cela suppose aussi que les armées utilisent réellement et
fréquemment les réservistes dans l'esprit adopté par les
armées étrangères professionnalisées depuis
longtemps.
Dans la nouvelle organisation des réserves, il importe de porter une
grande attention à l'apport - essentiel - des réservistes
spécialisés dans les domaines qui concernent le
relèvement
économique des pays où nous sommes
militairement engagés
(travaux publics, distribution de
l'énergie et de l'eau, santé publique, etc.).
Nous avions déjà souligné l'importance de cette question
dans notre rapport sur les opérations de maintien de la paix de
1944.
III. L'ARRIVÉE DES PREMIERS VOLONTAIRES
Un
décret du 1
er
septembre 1998 a défini le statut des
jeunes gens qui décident de souscrire un contrat de volontaires dans les
armées
Ils participent, comme les militaires d'active, en tout temps et en tout lieu,
à l'accomplissement des missions des forces armées. Ils
souscrivent un contrat d'un an renouvelable dans la limite de cinq
années. Leur solde nette de 5 164 francs par mois pour un aspirant
à 4 354 francs pour un soldat est inférieure à celle
des engagés mais largement supérieure à celle des
appelés.
Leur effectif, au terme de la loi de programmation sera de 27 171.
4 751 emplois de volontaires sont créés au budget 1999.
Cette nouvelle catégorie de personnel suscite une double crainte :
• les volontaires pourront chaque année librement demander ou non
le renouvellement de leur contrat. Cette incertitude annuelle rendra complexe
la gestion des volontaires ;
• la Gendarmerie nationale, qui devra remplacer ses 12 000
gendarmes auxiliaires par 16 000 volontaires, qualifiés de
gendarmes adjoints, est placée dans une situation particulière et
difficile. Pour attirer les volontaires de bonne qualité et en nombre
suffisant, elle doit faire apparaître que la souscription de ce contrat
est une des meilleures voies pour devenir ensuite sous-officier de gendarmerie.
Mais ensuite, elle ne peut trop tarder à réaliser cet espoir ce
qui entraînera la déception rapide de ceux qui auront
échoué aux tests de sélection. On peut donc craindre que
la durée moyenne de trois ans du volontariat jugée
nécessaire pour maintenir l'effectif élevé de 16 000,
soit difficile à réaliser.
TROISIÈME PARTIE
LE
FONCTIONNEMENT
Les
crédits de fonctionnement sont destinés à la vie courante
et à l'activité des forces. Ils appellent une attention
particulière dans le contexte de la professionnalisation de nos
armées.
En effet, s'ils sont voués à baisser dans la mesure où les
effectifs doivent diminuer, ils doivent néanmoins rester à un
niveau suffisant pour :
-
attirer et fidéliser une nouvelle " population " :
celle des engagés dont l'entraînement doit être soutenu et
les conditions de vie attrayantes ;
-
ne pas engendrer la déception des cadres déjà en
place et qui verraient leur situation se dégrader.
Or, le titre III, on l'a noté, subit une tendance lourde : celle de
l'écrasement des crédits de fonctionnement par les crédits
de rémunérations dont la part relative dans le titre III
s'accroît d'année en année.
Ainsi, pour 1999, les crédits de fonctionnement subissent une nouvelle
fois une diminution (- 5,9 %) plus que proportionnelle à la diminution
des effectifs (- 5 %).
CHAPITRE I
LES CRÉDITS DE VIE
COURANTE
L'incidence financière des crédits de vie
courante est
inégale d'une catégorie à l'autre et d'un organisme
à l'autre. Au total ils dépassent 17 milliards de francs.
Mais ils ont également un impact qui pour être non chiffrable n'en
est pas moins essentiel. Crédits de la vie quotidienne, ils contribuent,
en effet, directement au " moral ", facteur de cohésion et
d'efficacité d'autant plus indispensable dans la période de
mutation difficile et exigeante, que traversent les armées.
I. LES CRÉDITS D'ALIMENTATION
Leur
régression (- 11,6 %) par rapport à 1998 est liée à
la baisse des effectifs et plus particulièrement à la diminution
du nombre d'appelés.
(En millions de francs)
|
Budget voté 1998 |
Projet de budget pour 1999 |
Marine |
557,4 |
464,0 |
Air ..................................... |
482,5 |
404,1 |
Terre ................................. |
1 415,4 |
1 245,5 |
Gendarmerie ...................... |
212,1 |
222,7 |
Essences ........................... |
4,8 |
4,9 |
Santé ................................. |
66,4 |
48,2 |
D.G.A. ............................... |
13,4 |
9,6 |
D.S.N. ............................... |
- |
33,5 |
Total ..................... |
2 752 |
2 432,5 |
L'ajustement des crédits d'alimentation se fait en fonction d'une actualisation des prix d'une part, de l'évolution des effectifs d'autre part. Cet ajustement en quelque sorte " mécanique " n'appelle pas d'observations particulières.
II. LES AUTRES CRÉDITS DE VIE COURANTE
Ils diminuent de 8 % et passent de 15 370 millions de francs à 14 143 millions de francs.
CRÉDITS DE VIE COURANTE
(Hors alimentation et entretien programmé des matériels)
(En millions de fran c s)
Directions, services, armées |
Budget voté 1997 |
Budget voté 1998 |
Projet de budget 1999 |
1999/1998 |
Administration centrale ........................ |
285 |
273 |
279 |
+ 2,1 % |
D.G.A. .................................................. |
1 336 |
1 254 |
1 131 |
- 9,8 % |
Service de santé .................................... |
677 |
490 |
317 |
- 35,3 % |
Direction du Renseignement militaire ... |
37 |
36 |
37 |
+ 2,8 % |
Direction protection sécurité défense .... |
46,2 |
44 |
44 |
- |
D.G.S.E. ............................................... |
167,8 |
159 |
160 |
+ 0,6 % |
Essences ............................................... |
138,2 |
138 |
139 |
+ 0,7 % |
Marine .................................................. |
1 747 |
1 753 |
1 821 |
+ 3,8 % |
Armée de l'Air ..................................... |
2 359 |
2 453 |
2 272 |
- 7,4 % |
Armée de Terre .................................... |
5 375 |
5 141 |
4 656 |
- 9,4 % |
Gendarmerie ......................................... |
3 159 |
3 309 |
3 177 |
- 3,9 % |
DIRCEN 2( * ) |
542 |
320 |
110 |
- 65,6 % |
Total .......................................... |
16 018,2 |
15 370 |
14 143 |
- 8 % |
Les
crédits de l'armée de Terre et de l'armée de l'Air sont en
diminution. La baisse du coût des carburants participe à cette
réduction mais, dans l'ensemble, le montant des dotations est
recentré à la baisse et va peser sur le fonctionnement courant
des unités et partant sur les conditions de vie et de travail. Certaines
dépenses, en effet, sont sans lien direct avec les effectifs : ainsi
celles de soutien direct ou d'entretien immobilier des locaux, qui, même
désaffectés, restent sous la main des armées.
En outre, le budget de fonctionnement des unités devra supporter les
surcoûts liés aux dépenses de sous-traitance
générées par la baisse du nombre des appelés et la
lenteur du recrutement du personnel civil.
Le
Service de santé
quant à lui contribue fortement
à la baisse des crédits de vie courante : - 173 millions de
francs.
La diminution des effectifs, le resserrement du dispositif hospitalier, d'une
part, l'évolution des recettes provenant de la prise en charge de
malades ne bénéficiant pas de soins gratuits d'autre part,
expliquent cette diminution. Mais l'engagement du Service de santé dans
les opérations extérieures accroît à la fois ses
dépenses de fonctionnement et diminue momentanément sa
capacité hospitalière et, partant, la possibilité
d'élargir sa clientèle.
L'arrêt des essais nucléaires s'est traduit par la dissolution de
la DIRCEN. Les crédits relatifs à ses missions résiduelles
et aux activités de surveillance des sites sont, naturellement, en
baisse sensible : - 210 millions de francs.
Votre Rapporteur regrette l'accroissement des dépenses de
l'
administration
centrale.
Egalement en baisse, les crédits de fonctionnement de la
Délégation générale pour l'armement
dont
l'évolution doit être replacée dans le cadre de la
rationalisation des méthodes et des procédures en vue de diminuer
le " coût d'intervention " des services de la
Délégation générale pour l'armement.
CHAPITRE II
L'ACTIVITÉ DES
FORCES
Nos
forces sont présentes et actives sur tous les continents. Hors du
territoire métropolitain dans les D.O.M. et T.O.M., en tant que forces
de souveraineté. Hors du territoire national, comme forces de
présence ou comme forces temporaires déployées sur mandat
international.
Mais l'activité des forces est aussi, celle moins spectaculaire
peut-être, mais néanmoins indispensable, visant à instruire
et à entraîner ; c'est cette activité qui conditionne, du
reste, la capacité à répondre aux besoins des engagements
sur le terrain.
I. LES CRÉDITS DE CARBURANTS
Leur évolution est retracée dans le tableau ci-dessous :
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE CARBURANTS OPÉRATIONNELS
(En millions de francs)
|
Budget voté de 1998 |
Projet de budget pour 1999 |
Évolution en pourcentage |
Marine .................................... |
411 |
340 |
- 17,3 |
Armée de l'Air ........................ |
903 |
827 |
- 8,4 |
Armée de Terre ....................... |
469 |
393 |
- 16,2 |
Gendarmerie ........................... |
243 |
218 |
- 10,3 |
Total ............................ |
2 026 |
1 778 |
- 12,2 |
Ils sont
en sensible diminution. Cependant, une économie de 253 millions de
francs étant attendue de la baisse du cours du dollar, les volumes de
carburant disponibles ne devraient pas être affectés.
A noter que l'armée de Terre et la Marine subiront une diminution des
crédits de carburant supérieure à la moyenne.
II. LES DOTATIONS POUR LES MUNITIONS
Elles
figurent au titre V mais sont étroitement liées aux
activités des forces et sont donc mentionnées dans ce cadre.
Les crédits sont stables par rapport à l'année
précédente.
CRÉDITS DE MUNITIONS
(En millions de francs)
|
Budget voté 1998 |
Projet de budget 1999 |
1999/1998 |
|||
|
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
Marine ............................... |
1 672 |
936 |
848 |
1 032 |
- 49,28 |
+ 10,26 |
Armée de l'Air ................... |
1 333 |
1 557 |
2 118 |
1 692 |
+ 58,89 |
+ 8,67 |
Armée de Terre ................. |
913 |
1 296 |
907 |
1 109 |
- 0,66 |
- 14,43 |
Gendarmerie ...................... |
47 |
44 |
79 |
56 |
+ 68,08 |
+ 27,27 |
Total ....................... |
3 965 |
3 833 |
3 952 |
3 889 |
- 0,32 % |
+ 1,46 % |
Cette stagnation des crédits ne laisse pas d'être préoccupante. Elle ne permet pas la reconstitution des stocks et a des conséquences néfastes sur l'instruction, l'entraînement et les capacités de feu en cas d'engagements.
III. L'ENTRETIEN DES MATÉRIELS
Sur le
titre III, les crédits baissent de près de 27 %.
(En millions de francs)
|
Budget voté 1998 |
Projet de budget 1999 |
1999/1998
|
Marine ....................................... |
640 |
505 |
- 21,1 |
Air ............................................. |
889 |
628 |
- 29,3 |
Terre .......................................... |
219 |
149 |
- 31,9 |
Aéronautique navale ................... |
59 |
41 |
30,5 |
Total ............................... |
1 807 |
1 323 |
- 26,8 |
L'instabilité des rattachements des crédits de l'espèce à l'un ou l'autre des deux grands titres du budget de la Défense conduit, toutefois, à prendre une vue de l'ensemble des crédits d'entretien figurant au budget. C'est l'objet du tableau ci-après :
ENTRETIEN PROGRAMMÉ DES MATÉRIELS
(En millions de francs)
|
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
Projet de budget 1999 |
1999/1998 en pourcentage |
Nucléaire - Services communs .. |
3 508 |
3 388 |
3 508 |
+ 3,5 |
Nucléaire-Marine ...................... |
1 405 |
1 188 |
1 188 |
- |
Nucléaire-Air ............................ |
412 |
400 |
460 |
+ 15 |
Sous-total matériels nucléaires |
5 325 |
4 976 |
5 156 |
+ 3,6 |
Marine " Classique " ................. |
4 833 |
4 521 |
4 418 |
- 2,3 |
• Titre III ................................ |
961 |
960 |
546 |
- 43,1 |
• Titre V ................................. |
3 872 |
3 561 |
3 872 |
+ 8,7 |
Air " Classique " ....................... |
4 990 |
5 246 |
5 344 |
+ 1,9 |
• Titre III ................................ |
949 |
889 |
629 |
- 29,3 |
• Titre V ................................. |
4 041 |
4 357 |
4 715 |
+ 8,2 |
Terre ......................................... |
2 764 |
2 347 |
2 220 |
- 5,4 |
• Titre III ................................ |
229 |
218 |
149 |
- 31,8 |
• Titre V ................................. |
2 535 |
2 129 |
2 071 |
- 2,7 |
Sous-total matériels classiques |
12 697 |
12 214 |
11 982 |
- 1,9 |
Total .............................. |
17 912 |
17 190 |
17 138 |
- 0,30 |
Gendarmerie ............................ |
110 |
140 |
153 |
+ 9,3 |
Espace ...................................... |
431 |
400 |
417 |
+ 4,25 |
Total général ................. |
18 453 |
17 730 |
17 708 |
- 0,1 |
Globalement les crédits sont stables.
Cependant, pour la Marine et surtout pour l'armée de Terre, la
réduction des crédits d'entretien programmé des
matériels est sensible. Pour cette dernière, votre Rapporteur a
pu constater que la réduction des forces n'avait pas pour
conséquence une réduction des matériels à
entretenir. En effet, il a relevé, au cours d'une visite, qu'un
régiment avait la charge d'entretenir des véhicules
blindés transférés d'unités dissoutes. Cette
situation serait d'autant plus inquiétante si elle était
généralisée à l'ensemble de l'armée de
Terre, que ce régiment n'avait pas l'emploi du matériel qui lui
avait été ainsi reversé.
IV. LES PRÉVISIONS D'ACTIVITÉ
La loi
de programmation, dans le rapport qui lui était annexé
annonçait "
une réduction temporaire des activités
et de l'entraînement des forces
", conséquence de la
priorité donnée au financement des mesures de
réorganisation et de fonctionnement.
Sur ce point, malheureusement, le budget en projet ne démentira pas la
programmation ... Les activités de l'armée de Terre et de la
Marine seront, en effet, très en deçà des normes : 100
jours de sortie sur le terrain pour l'armée de Terre, 100 jours de
navigation pour la Marine.
L'armée de Terre
De 100 jours passés sur le terrain, l'activité continuera
à décliner selon les prévisions de 1999, jusqu'à 68
jours dont seulement la moitié avec le matériel organique.
La Marine
La situation des crédits nécessite de fixer des allocations de
potentiel de navigation modulées selon la nature et l'emploi des
bâtiments, mais la poursuite du ralliement au format entraînera en
1999 une baisse du volume global d'activité qui devrait s'établir
à moins de 90 jours.
L'armée de l'Air
Pour 1999, les prévisions correspondent au maintien de l'activité
aérienne à la norme de 180 heures.
Pour les trois armées, les activités dépendront, bien
entendu, de l'état des matériels, de leur disponibilité,
eux-mêmes tributaires de crédits d'entretien en baisse sensible
pour l'armée de Terre et la Marine, comme nous l'avons noté
précédemment.
V. LES OPÉRATIONS EXTÉRIEURES
Elles
s'inscrivent dans un scénario d'emploi identifié par le Livre
blanc comme l'un des six scénarios majeurs d'emploi de nos forces.
Elles sont décidées soit à l'échelon national,
c'est le cas, plus particulièrement, de nos interventions en Afrique,
soit dans le cadre d'organisations internationales.
Leur coût est en diminution. Les dispositions prises en 1998 ont permis
de le réduire.
A. UN COÛT EN DIMINUTION
En 1997
les opérations extérieures ont coûté - en termes de
surcoût par rapport aux activités habituelles - 3 451
millions de francs.
Pour 1998, le coût estimé au 31 mai 1998 s'élevait à
2 094 millions de francs.
ESTIMATION POUR 1998 DU SURCOÛT DES OPÉRATIONS
EXTÉRIEURES
(à la date du 31 mai 1998
(En millions de francs)
|
Titre III |
Titre V |
Total |
Opérations extérieures sous mandat international ........ |
1 222 |
199 |
1 421 |
Opérations extérieures sous responsabilité française .... |
625 |
48 |
673 |
Total ................................................................ |
1 847 |
247 |
2 094 |
RÉCAPITULATION DU COÛT PAR PAYS
(En millions de francs)
Ex-Yougoslavie |
1 096,4 |
Tchad-R.C.A. |
547,3 |
Liban |
65,2 |
Autres |
385,1 |
Total |
2 094 |
Les effectifs moyens déplacés sur les différents théâtres d'opérations s'élèvent à 4 251 pour les forces sous mandat international (dont pour l'ex-Yougoslavie : 3 799, le Liban : 279 et l'Arabie saoudite : 169) et à 2 441 pour les forces sous commandement national (R.C.A. : 1 512, Tchad : 929).
EFFECTIFS MOYENS DÉPLOYÉS
SUR LES
DIFFÉRENTS THÉÂTRES D'OPÉRATIONS
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 3( * ) |
Ex-Yougoslavie ............ |
8 570 |
7 779 |
8 653 |
8 835 |
3 799 |
3 366 |
Tchad-Centrafrique ....... |
2 248 |
2 250 |
2 297 |
2 836 |
2 441 |
1 942 |
Liban ............................ |
538 |
490 |
303 |
283 |
279 |
245 |
Divers ........................... |
2 605 |
1 890 |
2 153 |
2 495 |
2 712 |
2 299 |
Total .................. |
13 961 |
12 409 |
13 406 |
14 449 |
9 231 |
7 852 |
Le tableau ci-dessous détaille les coûts des opérations extérieures depuis 1993.
|
Coûts en 1993 |
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1993 |
Coûts en 1994 |
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1994 |
Coûts en 1995 |
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1995 |
Coûts en 1996 |
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1996 |
Coûts en 1997 |
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1997 |
Coûts en 1998 (a) |
Crédits addition-nels ouverts en 1998 |
Rémunérations .............. |
2 556 |
2 599 |
2 166 |
2 180 |
2 184 |
2 209 |
2 542 |
2 558 |
1 960 |
1 300 |
1 272 |
1 000 |
Alimentation ................. |
122 |
121 |
97 |
100 |
82 |
49 |
173 |
80 |
131 |
- |
91 |
- |
Fonctionnement ............ |
838 |
853 |
1 312 |
56 |
567 |
690 |
1 100 (b) |
600 |
589 |
- |
436 |
- |
Entretien programmé des matériels ................. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total Titre III ... |
4 427 |
3 973 |
4 057 |
2 736 |
3 060 |
2 948 |
3 931 |
3 238 |
2 752 |
1 300 |
1 847 |
1 000 (b) |
Entretien programmé des matériels ................. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fabrications .................. |
566 |
- |
533 |
- |
406 |
- |
610 |
- |
366 |
- |
44 |
- |
Munitions ..................... |
744 |
- |
672 |
- |
289 |
- |
190 |
- |
105 |
- |
127 |
- |
Infrastructures ............... |
36 |
- |
25 |
- |
29 |
- |
172 |
- |
133 |
|
2 |
|
Total Titre V ..... |
1 647 |
- |
1 578 |
- |
1 085 |
- |
1 211 |
- |
699 |
- |
247 |
- |
Total général ..... |
6 074 |
3 973 |
5 635 |
2 736 |
4 145 |
2 948 |
5 142 |
3 238 |
3 451 |
1 300 |
2 094 |
1 000 |
(a)
Estimation au 31 mai 1998.
(b) Décret d'avance du 21 août 1998.
Par armée et compte tenu des effectifs engagés, c'est
l'armée de Terre qui supporte l'essentiel des dépenses -
1 198 millions de francs - suivie par l'armée de l'Air - 634
millions de francs - la Gendarmerie - 134 millions de francs - la section
commune (Service de santé et Service des essences - 68 millions de
francs - et la Marine - 59 millions de francs.
RÉPARTITION ENTRE LES TROIS ARMÉES ET LA
GENDARMERIE
DES DÉPENSES LIÉES AUX OPÉRATIONS
EXTÉRIEURES EN 1998
(En millions de francs)
|
Air |
Terre |
Marine |
Gendar-merie |
Services communs |
Total* |
Dépenses totales Titre III |
458 |
1 136 |
59 |
134 |
60 |
1 847 |
Dépenses totales Titre V . |
176 |
62 |
- |
- |
8 |
247 |
Total général ....... |
634 |
1 198 |
59 |
134 |
68 |
2 094 |
* Estimation au 31 mai 1998.
B. LES MESURES EN VIGUEUR DEPUIS UN AN ONT PERMIS DE LE RÉDUIRE
Les
opérations extérieures sont, depuis 1998, distinguées en
opérations courantes - prises en charge intégralement sous
enveloppe budgétaire - et les opérations exceptionnelles -
expressément reconnues comme telles par décision du Chef de
l'Etat, chef des armées - qui seules peuvent donner lieu à
couverture supplémentaire par voie de collectif budgétaire.
Une dotation prévisionnelle de 260 millions de francs avait
été inscrite dans le budget de 1998 pour financer les
opérations courantes. En raison des mesures de désengagement de
nos forces en République centrafricaine, cette dotation est
ramenée à 160 millions de francs en 1999.
Par ailleurs, la
révision du régime de solde à
l'étranger
, mise en vigueur par un décret en date du
1
er
octobre 1997 s'est traduite par une diminution assez sensible
des soldes précédemment perçues (- 15 % environ par
rapport aux soldes perçues en Bosnie, - 20% par rapport à celles
perçues en République centrafricaine).
CONCLUSION
La
réussite de la professionnalisation des armées n'est pas
certaine.
Le projet de budget du ministère de la défense, pour 1999, est
marqué, comme le précédent, par la priorité
donnée à la professionnalisation.
Cette mutation des armées et de la Gendarmerie est complexe et tous ses
aspects ne pouvaient être appréhendés en détail au
moment où son principe a été adopté. Cependant, les
multiples rouages qui la constituent sont intimement dépendants les uns
des autres et le grippage de quelques uns peut compromettre le fonctionnement
de l'ensemble.
Votre Rapporteur, à partir des constatations qu'il a personnellement
faites dans des unités des armées et de la Gendarmerie, se doit
de vous faire part de ses principales inquiétudes.
1. Les appelés continuent à faire preuve de bonne volonté
mais il n'est pas avéré que la disparition progressive de l'appel
sous les drapeaux se poursuive aussi sereinement.
La possibilité d'obtenir un report d'appel pour les titulaires de
contrats de travail à durée indéterminée ou
déterminée et le report de 24 à 26 ans de l'âge
d'appel " de droit commun " pour ceux qui poursuivent des
études, peuvent entraîner une sérieuse pénurie
à l'appel des contingents de la fin de l'année 1998 et du
début de l'année 1999. La vigilance la plus grande doit
être portée dès maintenant sur la satisfaction des besoins
des armées. Celles-ci ne seraient en effet pas en mesure de faire face
à un effondrement trop brutal de la ressource en appelés.
Par ailleurs, la première journée de l'appel de
préparation à la défense, le 3 octobre a été
largement célébrée dans les médias comme la marque
joyeuse de la fin du service militaire. Une telle présentation ne peut
avoir que des effets néfastes sur ceux qui sont actuellement sous les
drapeaux et, a fortiori, sur les jeunes gens qui seront encore appelés
jusqu'en 2002.
2. Les armées ne connaissent pas aujourd'hui, globalement, de
difficultés pour recruter des militaires du rang engagés.
Cependant, votre Rapporteur a constaté que cette satisfaction de
principe devait être parfois nuancée. Ainsi, l'armée de
l'Air n'est-elle pas en mesure de pourvoir tous ses emplois de militaires
techniciens de l'air dans les spécialités de fusiliers et de
pompiers. De même, convient-il d'être prudent, compte tenu de leur
niveau de recrutement, sur l'aptitude de certains engagés de courte
durée de la Marine, à remplir certains emplois comme ceux qui
impliquent l'utilisation des armes dans les unités de protection des
installations.
3. Le transfert du personnel civil de la Délégation
générale pour l'armement, où il est en surnombre, vers les
armées, ne se déroule pas de façon satisfaisante et il n'y
a guère de chance que les choses s'améliorent.
Plus de 5 000 postes de personnel civil sont vacants dans les
armées au motif qu'elles devraient accueillir du personnel de la
Délégation générale pour l'armement. Cette vue est
technocratique, inadaptée. Aucune mobilité obligatoire
n'étant imposée au personnel civil comment serait-il possible
qu'un ouvrier électronicien de l'arsenal de Brest vienne tenir un poste
de cuisinier au camp de Mourmelon ? Géographiquement et
professionnellement offres et demandes ne coïncident pas et rien ne pousse
véritablement à un effort d'adaptation. Même dans la
Marine, dont les installations sont connexes des établissements de la
Direction des constructions navales, après un premier temps de
transferts satisfaisants, la situation se détériore.
Ce verrou devra sauter sinon, les emplois en cause étant
nécessaires à la " vie " des unités, ce sont des
combattants qui seront distraits de leurs unités de combat pour les
tenir. La capacité opérationnelle des forces s'en trouvera
diminuée et l'effort de recentrage des armées " sur leur
métier " mis en avant à l'annonce de la
professionnalisation, apparaîtra comme un simple slogan.
4. Votre Rapporteur a souligné à quel point le poids des
crédits de rémunérations et de charges sociales
écrasait, à l'intérieur du titre III, les crédits
de fonctionnement. Cette situation a des conséquences très
concrètes sur les conditions de vie, de travail et d'entraînement
des militaires.
Les conditions de vie dans les unités militaires sont austères
car la nécessité de réaliser des économies sur les
budgets de fonctionnement s'impose toute l'année. C'est ainsi que les
locaux sont mal chauffés en hiver, que leur entretien est insuffisant,
que leur adaptation aux besoins des militaires du rang professionnels ne se
fait qu'avec lenteur.
Trop souvent, le travail ne peut s'exécuter de façon
satisfaisante. Par exemple, le matériel reste longtemps indisponible car
les magasiniers sont contraints de substituer des " bons à
valoir ", aux pièces de rechange qui manquent sur les
étagères et dont le réapprovisionnement peut n'être
effectif qu'après un long délai.
Le manque de crédits de fonctionnement explique aussi
l'impossibilité fréquente de mener un entraînement correct.
Des déplacements dans les camps de manoeuvre, des exercices avec des
unités étrangères doivent être annulés. Dans
l'armée de Terre, le " partage " des déplacements
outre-mer entre les troupes de Marine et la Légion
étrangère d'une part et les autres armes d'autre part, aboutit
à ce que les premières perdent une partie de leur expertise sans
que les secondes accroissent véritablement leur compétence. Seule
une augmentation des crédits de fonctionnement de celles-ci aurait pu
porter leur attractivité au niveau de celles-là.
Les militaires participent à la professionnalisation de leurs
armées respectives sans état d'âme. Cependant, le risque
est grand que la professionnalisation telle qu'elle est actuellement
menée, conduise à une armée de métier
paradoxalement moins bien entraînée, confinée plus
longtemps dans ses casernements, ses ports ou ses bases où elle sera
contrainte à l'inactivité ou à la tenue d'emplois qu'on ne
voulait plus donner au personnel militaire. Une certaine lassitude du personnel
en résulterait. Elle aurait des conséquences néfastes sur
le recrutement.
Votre Rapporteur continuera, en 1999, à porter particulièrement
son attention sur les conditions dans lesquelles les unités des
armées poursuivent leur professionnalisation et sur les
conséquences de tous ordres que la faiblesse des crédits de
fonctionnement fait peser sur elles.
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999
ARTICLE
47
Texte
de l'article
Mesures nouvelles : dépenses ordinaires des services militaires
I. Il
est ouvert au ministre de la défense, pour 1999, au titre des mesures
nouvelles de dépenses ordinaires des services militaires, des
autorisations de programme s'élevant à la somme de
1 322 692 000 F, applicables au titre III " Moyens des
armes et services ".
II. Pour 1999, les crédits de mesures nouvelles de dépenses
ordinaires des services militaires applicables au titre III " Moyens des
armes et services " s'élèvent au total à la somme de
1 031 676 000 F.
Exposé des motifs
La
comparaison des crédits ouverts en 1998 et ceux prévus pour 1999
au titre des dépenses ordinaires militaires (mesures nouvelles) figure
au II de la partie " Analyses et tableaux annexes " du présent
projet de loi.
Les justifications par chapitre sont présentées dans l'annexe
" Services votés - Mesures nouvelles " relative au budget de
la défense.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission a procédé
le mercredi 4 novembre 1998
à
l'examen des crédits de la défense : dépenses
ordinaires (titre III), sur le rapport de
M. François Trucy,
rapporteur spécial
.
M. François Trucy, rapporteur spécial,
a tout d'abord
indiqué que le projet de budget pour le titre III s'élevait
à 104 milliards de francs, ce qui correspond à une baisse de
0,9 % en francs constants. Par ailleurs, il a noté qu'à
l'intérieur du titre III, le poids des crédits de
rémunérations et de charges sociales continuait à
s'alourdir alors que ceux du fonctionnement et de l'entraînement
étaient de plus en plus contraints. Cette situation aura des
répercussions importantes sur le maintien des capacités
opérationnelles des forces. En outre, les conditions de vie courante des
militaires dans les unités s'en trouveront dégradées. On
peut craindre, pour ces deux raisons, que le moral du personnel militaire ne se
dégrade.
En ce qui concerne les effectifs, M. François Trucy, rapporteur
spécial, a noté deux difficultés principales : le
personnel ouvrier ne rejoint pas les unités militaires dans la
proportion prévue, puisque plus de 5.000 postes ne sont pas
pourvus. Il faut donc le remplacer par des militaires engagés, distraits
des unités de combat, ou faire appel à une sous-traitance
coûteuse ; les militaires volontaires, qui commenceront à
remplacer une partie des appelés en 1999, auront la liberté de
choisir la durée de leur service dans les armées. Il
résultera de cette incertitude une importante difficulté pour les
gestionnaires du personnel militaire, notamment dans la Gendarmerie.
M. François Trucy, rapporteur spécial,
a
déclaré que les chefs des armées seront contraints
d'assumer leurs missions avec des crédits en réduction. Si cette
tendance se maintenait, il serait nécessaire d'envisager une
réduction des capacités des armées ou de leur format.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat
d'adopter les crédits de la défense (dépenses ordinaires)
ainsi que de l'article 47 du projet de loi de finances pour
1999.
1. Hors
pensions.
2. Direction des centres d'expérimentation nucléaire, missions
résiduelles et surveillance des sites de tir à compter de 1999.
3. Données arrêtées au 31 mai 1998.