IV. LES INVESTISSEMENTS SUR LE RESEAU FERROVIAIRE
Il convient désormais de séparer les investissements de la SNCF de ceux de RFF.
A. LES INVESTISSEMENTS DE LA SNCF
Investissements de la SNCF sur le réseau principal
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 (prévisions) |
Investissement réseau principal |
|
|
dont financement SNCF |
4.081 |
6.155 |
dont subventions |
1.635 |
2.666 |
Les
principaux investissements réalisés par la SNCF sur le
réseau principal en 1997 et en 1998 concernent l'acquisition de
matériels régionaux cofinancés par les
collectivités territoriales (à hauteur de 2,5 milliards de
francs), notamment dans le cadre de la régionalisation des services,
l'acquisition de matériel roulant pour le réseau grandes lignes
(1 milliard de francs), notamment de rames TGV Duplex dans la perspective
de la mise en service du TGV-Méditerranée, la valorisation du
matériel existant (0,7 milliard de francs), enfin la
rénovation des gares (0,5 milliards de francs).
Les perspectives pour 1999 et au-delà seront déterminées
sous l'égide du Conseil de Direction du Comité des
investissements à caractère économique et social. La SNCF,
conformément aux orientations inscrites à son projet industriel,
devra rechercher par sa politique d'investissement l'amélioration des
services à la clientèle, tout en veillant à ne pas
investir au-delà de ses capacités financières, afin de ne
pas être confrontée à moyen terme à un accroissement
de sa dette.
B. LES INVESTISSEMENTS DE RFF
Les tableaux ci-dessous font apparaître les programmes d'investissement de RFF exécuté en 1997, approuvés par le Comité des investissements à caractère économique et social (CIES) pour 1998 et prévus pour 1999 (hors travaux sur le domaine de RFF liés à la construction d'autres infrastructures).
Investissements de RFF en 1997
(En millions de francs)
|
Montant des opérations |
Dont subventions |
Régénération |
|
|
Voie et appareils de voie |
3.230 |
- |
Ouvrages d'art |
556 |
- |
Installations fixes de traction électrique |
152 |
- |
Autres installations fixes |
56 |
- |
Total |
3.994 |
- |
Développement |
|
|
TGV Méditerranée |
5.891 |
516 |
Autres lignes TGV |
70 |
- |
Programme spécial Ile-de-France |
869 |
552 |
Réseau classique |
838 |
479 |
Contrats Etat-régions |
749 |
683 |
Sécurité |
458 |
- |
Total |
8.875 |
2.230 |
Maîtrise des coûts |
152 |
- |
Frais de siège |
185 |
- |
Opérations financées à 100 % par des tiers |
93 |
93 |
Total |
13.299 |
2.323 |
Il convient de noter que le volume des subventions attendu n'a pas été atteint en 1997, laissant 500 millions de francs de plus que prévu à la charge de RFF. Les modalités d'apurement de ce dépassement seront arrêtées en 1998 et s'étaleront sur deux ou trois ans. Ces difficultés ont mis en évidence la nécessité d'améliorer le système d'information et les méthodes de suivi des opérations.
Investissements de RFF prévus pour 1998 et 1999
(En millions de francs)
|
Investissements 1998 (approuvés par le CIES) |
Prévision 1999 |
||||
|
Réseau principal |
Ile de France |
Total |
Réseau principal |
Ile de France |
Total |
Régénération |
3.930 |
370 |
4.300 |
3.950 |
405 |
4.355 |
Maîtrise des coûts |
76 |
9 |
85 |
150 |
100 |
250 |
Sécurité |
320 |
106 |
426 |
320 |
110 |
430 |
Développement |
7.251 |
1.153 |
8.404 |
6.460 |
1.310 |
7.770 |
- dont réseau classique |
1.663 |
1.153 |
8.404 |
6.460 |
1.310 |
7.770 |
- dont réseau TGV |
5.588 |
- |
5.588 |
4.450 |
- |
4.450 |
Opérations pour tiers + divers |
380 |
- |
380 |
- |
- |
- |
Total |
11.957 |
1.638 |
13.595 |
10.880 |
1.925 |
12.805 |
Le
montant total des investissements prévus pour 1998 atteint
13,6 milliards de francs, financés à hauteur de
10,3 milliards de francs par RFF et de 3,3 milliards de francs par
des subventions de l'Etat et des collectivités locales.
Ces investissements concernent pour l'essentiel les travaux du TGV
Méditerranée, à hauteur de 5,5 milliards de francs
(subventionnés à hauteur de 10 % par l'Etat) et les travaux
de régénération du réseau existant, à
hauteur de 4,3 milliards de francs, entièrement financés par RFF.
Au total, les travaux du TGV-Méditerranée et l'entretien du
réseau mobilisent ainsi la quasi-totalité des capacités
d'autofinancement de RFF.
A l'instar de la commission d'enquête du Sénat sur les grandes
infrastructures, votre rapporteur doit ainsi constater le
déséquilibre des investissements au profit du TGV.
Les autres projets (Ile de France et contrats Etat-régions) ne devraient
bénéficier que de 3,6 milliards de francs d'investissements,
subventionnés aux deux-tiers (et même à plus de 90 %
pour les opérations inscrites aux contrats de plan Etat-régions).
A moyen terme, l'évolution du programme d'investissement de RFF, qui
sera déterminé par le CIES, devrait être marquée par
les éléments suivants :
- l'entrée en vigueur des futurs contrats de plan Etat-régions,
dans le cadre desquels un effort accru de modernisation de l'infrastructure
ferroviaire existante est prévu (l'Etat a d'ores et déjà
proposé de porter sa participation au volet ferroviaire des prochains
contrats de plan à 500 millions de francs par an au moins, soit un
doublement de l'effort actuel) ;
- la décroissance puis l'achèvement des dépenses
liées au TGV-Méditerranée (dont la mise en service est
prévue en 2001), et la montée en puissance des dépenses de
construction du TGV Est-européen à partir de 2001 ;
- la poursuite de l'effort en matière de
régénération du réseau existant.
Au cours des prochaines années, la part des investissements
financée par RFF devrait être orientée à la baisse,
compte tenu de l'article 4 du décret n° 97-444 relatif
aux missions et aux statuts de RFF, qui prévoit que les nouveaux projets
d'investissement ne doivent pas dégrader les comptes de
l'établissement (en d'autres termes, RFF ne peut participer au
financement des projets d'investissement qu'à hauteur de leur
rentabilité attendue).
L'avancement du TGV-Méditerranée
Le
TGV-Méditerranée, prolongement du TGV sud-est depuis Valence
jusqu'à Marseille et Montpellier, a été
déclaré d'utilité publique en juin 1994.
Le dossier d'installations fixes du projet TGV-Méditerranée a
fait l'objet d'une approbation ministérielle le 25 septembre 1995
pour les travaux à réaliser entre Valence, Marseille et
Nîmes et leurs investissements connexes, estimés à
24,178 milliards de francs aux conditions économiques de
janvier 1994, montant qui comprend également les acquisitions
foncières de Nîmes à Montpellier.
Il a été prévu que la SNCF bénéficierait
pour ce projet de concours de l'Etat, destinés à assurer à
ses capitaux propres investis un taux de rentabilité de 8 %. Ces
concours sont maintenant versés à Réseau ferré de
France, qui a repris la maîtrise d'ouvrage et le financement de
l'infrastructure.
Sur la base du dossier approuvé, les versements de concours publics sont
prévus s'échelonner pendant la durée des travaux, de telle
sorte que leur valeur actualisée au taux de 8 % au 1er janvier
1999 soit égale à 2,4 milliards de francs. Ils sont
imputés sur le Fonds d'investissement des transports terrestres et des
voies navigables.
Les travaux engagés en 1995 permettront une mise en service de la ligne
au milieu de l'année 2001 ; Marseille et Montpellier seront
alors à trois heures environ de Paris.
Les opérations foncières de libération des emprises entre
Valence, Marseille et Nîmes sont avancées à 98 %. Les
travaux de génie civil sont aujourd'hui réalisés pour plus
de 80 %. 90 % des remblais et déblais et 75 % des ouvrages
d'art courants sont construits. L'année 1998 a vu le percement de
deux grands tunnels de la ligne, le tunnel de Marseille et le tunnel de
Tartaiguilles. Plusieurs des autres grands ouvrages d'art sont dès
à présent achevés : le viaduc de la Grenette
(Drôme), trois viaducs sur la Durance, ainsi que les viaducs de l'Arc, de
Ventabren et de la Touloubre. Les ouvrages de franchissement du Rhône
devraient être achevés avant la mi-1999.
Le montant des travaux exécutés représente aujourd'hui
60 % du coût prévisionnel du projet.
La pose des équipements ferroviaires proprement dits (voies,
caténaires, alimentation électrique, signalisation)
débutera en mai 1999.
Les trois gares nouvelles prévues, Valence-TGV, Avignon-Courtine et
Aix-en-Provence/Cabriès, ont été déclarées
d'utilité publique. Les travaux en cours, intégrés dans
les lots de génie civil de la ligne, seront suivis par le lancement des
consultations pour la construction des halles voyageurs.
Réseau ferré de France a par ailleurs confirmé la
réalisation, aux échéances prévues, des travaux
d'augmentation de la capacité des installations ferroviaires de l'avant
gare de Marseille Saint-Charles : ces aménagements, d'un montant de
près de 500 millions de francs, doivent permettre,
simultanément à l'arrivée du
TGV-Méditerranée à Marseille, le développement,
sous l'égide la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de
nouveaux services ferroviaires dans l'aire métropolitaine marseillaise.