Projet de loi de finances pour 1998
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; ANGELS (Bernard), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 11 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER
LE PROJET DE BUDGET POUR 1999 -
CHAPITRE II
UN BUDGET PLUS SINCÈRE- I. UN ÉCART TRADITIONNEL ENTRE LES MOYENS DÉCRITS PAR LE PROJET DE LOI DE FINANCES INITIAL ET LES MOYENS RÉELLEMENT DISPONIBLES...
- II. ...LARGEMENT MAIS PAS ENTIÈREMENT COMBLÉ EN 1999
-
CHAPITRE III
LES MISSIONS FISCALES DES SERVICES DÉCONCENTRÉS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS -
CHAPITRE IV
OBSERVATIONS DIVERSES - EXAMEN EN COMMISSION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 11
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
II
.
- SERVICES COMMUNS ET FINANCES
Rapporteur spécial
: M. Bernard ANGELS
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
CHAPITRE PREMIER
LE PROJET DE BUDGET POUR
1999
Les
crédits des services financiers constituent les moyens de l'action du
ministère de l'économie et des finances et regroupent
désormais les moyens de fonctionnement du secrétariat d'Etat
à l'industrie.
A une présentation habituellement lacunaire succède, cette
année, un recensement plus satisfaisant des crédits qui explique
le ressaut des moyens observé dans le projet de loi de finances initial.
Ce résultat obtenu après d'âpres débats
confère au budget des "services communs et finances", nouvelle
dénomination du budget des services financiers, une dignité
budgétaire retrouvée, ce dont votre rapporteur se félicite
vivement.
I. LE PROJET DE BUDGET POUR 1999
Les
crédits prévus pour 1999 au titre des "services communs et
finances" s'élèvent à
60,6 milliards de
francs
, soit une augmentation de 30,3 % en niveau par rapport aux
dotations inscrites en loi de finances initiale pour 1998.
Pour 82 %, ce budget est consacré à des dépenses de
personnels. La rémunération directe des personnels en
activité (180.290 emplois) constitue à elle seule 60 %
du total du budget, soit 36,4 milliards de francs.
Budget
des "services communs et financiers"
Tableau récapitulatif
(En millions de francs)
|
1998 |
1999 |
Part dans le total |
Variation 1998/1999 |
Titre III - Moyens des services |
|
|
|
|
Rémunérations des personnels |
27.445,9 |
36.366,7 |
60 % |
32,8 % |
Pensions |
10.574,5 |
11.226,8 |
18,5 % |
5,7 % |
Charges sociales |
1.960,7 |
2.302,1 |
3,8 % |
17,3 % |
Sous-total personnel |
39.981,1 |
49.895,6 |
82,3 % |
25,1 % |
Autres (matériels, entretien) |
5.825,4 |
9.414,1 |
15,5 % |
62,1 % |
Total titre III |
45.806,5 |
59.309,7 |
97,8 % |
29,5 % |
Titre IV - Interventions publiques |
292,1 |
351,5 |
0,6 % |
20,3 % |
Total dépenses ordinaires |
46.098,6 |
59.661,2 |
98,4 % |
29,5 % |
Titre V - Investissements de l'Etat |
|
|
|
|
(AP) |
(353,7) |
(907,5) |
|
x 2,6 |
(CP) |
(450,7) |
(978,3) |
1,6 % |
x 2,2 |
Total général |
46.549,3 |
60.639,5 |
100 % |
30,3 % |
La
très forte augmentation du budget initial pour 1999 tient pour
l'essentiel à des facteurs techniques exceptionnels. Il s'agit d'abord
de l'intégration au budget des moyens autrefois inscrits au fascicule
"industrie". Les transferts de dépenses, tels qu'on peut les
reconstituer à partir des documents budgétaires portent, sur les
crédits suivants estimés à partir des services
votés.
Les dépenses de personnel
transférées du budget
industrie au budget des services communs s'élèvent pour les
services votés à :
115,1 millions de francs d'indemnités diverses ;
764,6 millions de francs de rémunérations
principales ;
0,6 million de francs pour les salaires des ouvriers ;
53,5 millions de francs de rémunérations
qualifiées d'autres ;
286,3 millions de francs de charges de pensions ;
60,1 millions de francs de cotisations sociales ;
19,5 millions de francs de prestations sociales ;
soit un total de services votés de
1.299,7 millions de francs.
S'agissant des dépenses de fonctionnement courant
, les montants
concernés s'élèvent à :
43,2 millions de francs de dépenses d'informatique ;
198,4 millions de francs de moyens de fonctionnement ;
4,5 millions de francs de frais de réparation civile ;
et 10 millions de francs d'équipements et de divers ;
soit un total de
299,3 millions de francs.
Au total, les moyens transférés s'élèvent à
près de
1,6 milliard de francs.
Mais, l'essentiel de la progression des crédits vient de la
budgétisation des "crédits d'articles" -voir infra.
Elle porte sur une masse de
11,1 milliards de francs
, à quoi
s'ajoute, pour des montants beaucoup plus modestes, l'intégration dans
le budget de dépenses jusqu'alors retracées dans des comptes
"extra-budgétaires" pour 138 millions de francs.
Au total, la variation des crédits induite par des changements de la
structure budgétaire, se monte à 12,8 milliards de francs et
ramène, en première analyse
1(
*
)
,
l'augmentation autonome des crédits à 2,77 %.
L'emploi de ces crédits fait ressortir la part essentielle (60 %)
occupée par les crédits de rémunération des
personnels et plus encore l'importance prise pour les charges de personnel.
"Tout compris", elles absorbent 82,3 % des crédits ouverts.
La place relative des dépenses d'interventions publiques est
négligeable avec moins de 1 % du total, tandis que celle des
investissements, modeste (1,6 %), s'inscrit en forte augmentation cette
année.
II. LES DÉPENSES DE PERSONNEL
Les
dépenses de personnel occupent, on l'a dit, 82,3 % des moyens du
budget et se répartissent entre :
des dépenses de rémunération pour
36,4 milliards de francs (72,9 % du total) ;
des dépenses de pensions pour 11,2 milliards de francs
(22,4 % du total) ;
et des charges sociales pour 2,3 milliards de francs (4,7 % du
total).
A. LES RÉMUNÉRATIONS D'ACTIVITÉ
Hors
effet de l'intégration des services votés du fascicule industrie,
les crédits de rémunérations d'activité
s'établiraient à 35,5 milliards de francs, en progression de
29,5 % avec un supplément de 8,1 milliards de francs.
Sur cette somme, les budgétisations entreprises s'élèvent
à 6,9 milliards de francs, si bien que l'augmentation des
crédits s'élève, toutes choses égales par ailleurs,
à 1,2 milliard de francs, soit un accroissement de 4,4 %.
Ce taux d'augmentation s'explique principalement par les effets de l'accord
salarial du 10 février 1998 et par un effet
"glissement-vieillesse-technicité" dynamique. Il paraît
particulièrement important d'autant qu'il est probablement minoré
en affichage par les biais induits par la budgétisation des
"crédits d'articles" -voir infra- et que, resitué dans son
contexte, il survient alors que les effectifs du ministère seraient
réduits de 680 unités (0,39 % des effectifs de 1998).
La progression des rémunérations individuelles est donc
privilégiée, volontairement ou par contrainte, par rapport
à la politique d'emplois dans les arbitrages globaux portant sur la
masse salariale.
La répartition des rémunérations d'activité entre
rémunérations principales (27,8 milliards) et
indemnités diverses (7,5 milliards) est illustrative de
l'importance prise par les rémunérations accessoires dans le
régime indemnitaire des agents.
Variation des emplois à structure constante entre 1996 et 1999
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999/1998 en niveau |
1999/1998 en % |
1999 |
Administration centrale |
7.311 |
7.236 |
7.194 |
- 19 |
- 0,5 |
7.175 |
Services financiers à l'étranger |
110 |
108 |
108 |
+ 2 |
0 |
110 |
Juridictions financières |
1.653 |
1.639 |
1.639 |
+ 13 |
0 |
1.652 |
Trésor public |
55.008 |
54.577 |
54.445 |
- 196 |
- 0,2 |
54.249 |
DGI |
79.460 |
78.835 |
78.607 |
- 320 |
- 0,3 |
78.287 |
Douanes et droits indirects |
20.317 |
20.150 |
20.090 |
- 85 |
- 0,3 |
20.005 |
Expansion économique à l'étranger |
1.216 |
1.187 |
1.168 |
- 20 |
- 1,6 |
1.148 |
INSEE |
6.793 |
6.754 |
6.720 |
- 28 |
- 0,5 |
6.692 |
DGCCRF (1) |
3.746 |
3.715 |
3.705 |
- 8 |
- 0,3 |
3.697 |
Service de la redevance |
1.531 |
1.501 |
1.471 |
- 30 |
- 2 |
1.441 |
Autres |
685 |
709 |
709 |
+ 11 |
0 |
720 |
TOTAL |
177.830 |
176.411 |
175.856 |
- 680 |
- 0,3 |
175.476 |
(1)
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes
Le tableau ci-dessus récapitule, à structure constante,
l'évolution des effectifs des services financiers entre 1996 et 1998.
Par rapport aux réductions forfaitaires pratiquées lors des
précédents exercices, l'aménagement des moyens serait
légèrement plus nuancé en 1999, mais cependant continue de
relever d'une logique homogène.
Entre 1991 et 1995, les effectifs budgétaires des services financiers
avaient diminué de 1.617 unités.
Par rapport à cette tendance, l'année 1996 était
marquée par une inflexion puisque le nombre des effectifs
budgétaires s'était accru de 251 unités à la
suite de certaines titularisations.
La politique d'emploi du ministère pour 1997 avait repris le mouvement
de réduction des effectifs. Elle s'était traduite par une
réduction de 0,8 % par rapport à leur niveau
théorique en 1996, soit 1.419 emplois supprimés. En 1998, le
nombre des suppressions d'emplois programmées s'est élevé
à 555 unités, soit - 0,3 %. Pour 1999, il serait
de 680.
En 1998, les principales évolutions avaient été les
suivantes :
- Administration centrale - 42
- Trésor public - 132
- Direction générale des impôts - 228
- Direction générale des douanes
et droits indirects
- 60
- Expansion économique à l'étranger - 19
- INSEE - 34
Pour 1999, les suppressions d'emplois concerneraient respectivement les
services suivants :
Administration centrale - 19
- Trésor public - 196
- Direction générale des impôts - 320
- Direction générale des douanes et des
droits
indirects - 85
- Expansion économique à l'étranger - 20
- INSEE - 28
- Cour des comptes et chambres régionales
des comptes + 13
- Service de la redevance - 30
B. LES AUTRES CHARGES DE PERSONNEL
1. Les "pensions et allocations" : 11,2 milliards de crédits
La
dynamique des charges de pension
se confirme : elles s'accroissent de
5,7 %. Si, à court terme, la progression des effectifs de
pensionnés ne paraît pas alarmante, la pyramide des âges du
ministère fait qu'à horizon de moyen terme des départs
massifs en retraite exerceront rapidement une pression financière
très forte et peu maîtrisable.
Comme l'indiquait le rapport de MM. Boisson et Milleron, "
le profil de
la pyramide des âges de ce ministère est préoccupant
".
Si la pyramide des âges des agents du ministère ne se
différencie pas sensiblement de celle de la fonction publique civile de
l'Etat, faisant ressortir une présence féminine majoritaire dans
toutes les tranches d'âge (à l'exception des plus
élevées) ainsi qu'une nette prépondérance des
tranches intermédiaires (35 à 49 ans)
particulièrement marquée pour celles des 45-49 ans, elle se
caractérise cependant par un personnel relativement âgé,
les moins de 35 ans (41.717 agents) ne représentant qu'environ
21,73 % du total.
Cette configuration laisse entrevoir des départs en retraite nombreux
à l'horizon 2005-2010 : par projection, les pyramides
présentent ainsi une forme exactement contraire à celle des
années 1980. Elles confirment l'évolution amorcée au cours
de la dernière décennie, qui conduit en 30 ans, toutes
choses égales par ailleurs, à une inversion complète de la
structure démographique du ministère.
Le vieillissement de sa population aura bien entendu des conséquences en
termes de coûts, compte tenu de la corrélation statutaire existant
entre l'ancienneté et le niveau de rémunération ; il
peut aussi restreindre la capacité d'adaptation au changement.
Cette constatation conduit nécessairement à s'interroger, en
intégrant la contrainte financière, sur les recrutements et les
redéploiements à effectuer en temps utile pour qu'aucune rupture
brutale ne pénalise les services dans l'accomplissement de leurs
missions.
2. les charges sociales : 2,3 milliards de crédits
L'augmentation des
charges sociales
s'élève
à 17,3 % d'une année sur l'autre, reflet, mais
atténué, des changements de périmètre
budgétaire.
Les "cotisations sociales employeurs" progressent de 20,4 %
(616,9 millions de francs), les prestations sociales versées par
l'Etat, de 13,4 % (937,4 millions de francs) tandis que les
prestations facultatives s'accroissent, elles, de 20,9 %
(748 millions de francs).
La présentation budgétaire des charges sociales rend
particulièrement malaisée l'analyse de leur évolution
puisqu'elle est éclatée entre les budgets ministériels et
le budget des charges communes.
En outre, le calcul des charges sociales est agrégé et ne permet
pas de distinguer entre les personnels en activité et les personnels en
retraite.
En tout état de cause, les niveaux comparés des charges sociales
et des rémunérations d'activité et pensions fait
apparaître un écart considérable puisque le montant des
cotisations et prestations sociales obligatoires supportées par l'Etat
représente 3,15 % du total des rémunérations
d'activité et des pensions.
Cette situation traduit l'importance dans le régime indemnitaire des
agents des éléments de rémunération non soumis
à retenue pour pension, seuls les traitements soumis à retenue
pour pension supportant, au terme de l'article D 712-38 du code de la
sécurité sociale, les cotisations maladie et famille.
A propos des prestations facultatives, il faut citer le rapport de la Cour des
Comptes sur l'exécution de la loi de finances pour 1997 : "
Par
ailleurs, la répartition par ministère des dépenses de
prestations et versements facultatifs, comparée à celle des
rémunérations, fait toujours apparaître une nette
distorsion entre les différents budgets puisque, avec respectivement
19,2 % et 9 % des rémunérations et indemnités
payées sur crédits budgétaires, la défense et les
services financiers reçoivent respectivement 28,1 % et 29,6 %
des prestations
."
III. LES AUTRES DÉPENSES
Les
crédits ouverts au titre du fonctionnement des services passeraient de
5,2 à 8,8 milliards de francs, enregistrant une progression de
69,2 %.
Ces crédits se répartiraient ainsi qu'il suit :
Moyens de fonctionnement de services centraux : 826,6 millions de
francs
Dépenses d'informatique et de télématique :
1.649,2 millions de francs
Juridictions financières : 102,3 millions de francs
Moyens des services déconcentrés 6.204,8 millions de
francs
dont :
crédits déconcentrés : 4.778,2 millions de
francs
Pour 3,5 milliards de francs, l'augmentation des crédits provient
de la régularisation des " fonds de concours ". Sans elle, les
crédits augmenteraient de 1,9 %.
L'on doit noter l'importance prise par les crédits
déconcentrés qui représentent plus de la moitié des
moyens de fonctionnement et celle des crédits d'informatique et de
télématique qui absorbent près de 20 % des moyens de
fonctionnement.
Les
dépenses d'intervention
, en fort repli depuis deux exercices,
s'élèveraient à 351,5 millions de francs soit une
augmentation de 20,3 %.
L'augmentation des crédits d'intervention (+ 59 millions de
francs) provient toutefois, pour l'essentiel, de facteurs exceptionnels, la
participation de la France à l'exportation universelle de Hanovre
(+ 25 millions de francs) et au financement de l'organisation de
l'Assemblée annuelle de la Banque interaméricaine de
développement.
En outre, un transfert interne de 5 millions de francs, pour financer le
plan de communication de passage à l'euro en provenance d'un chapitre de
fonctionnement conduit à abonder les crédits d'intervention.
Enfin, l'aide au mouvement consumériste est pourvue de 50 millions
de francs, soit un accroissement des moyens de 25 %.
Les
crédits d'investissement
seraient plus que doublés.
Les crédits prévus pour assurer la politique d'investissement du
ministère s'élèvent à 978,3 millions de francs
contre 450,7 millions de francs l'an dernier, soit 1 % de l'ensemble
du budget. Ils bénéficient d'un abondement de 259 millions
de francs au titre des budgétisations de " fonds de
concours ". Par rapport aux moyens réellement disponibles en 1998,
l'évolution des crédits pour 1999 est marquée par une
réduction.
IV. ÉVOLUTION COMPARATIVE PAR AGRÉGAT
Le
tableau ci-après retrace la structure des services financiers et
l'évolution des crédits par grand agrégat.
La place du Trésor public - les services extérieurs de la
direction de la comptabilité publique - et de la direction
générale des impôts (DGI) est prépondérante.
Le budget des services communs et financiers est avant tout le budget des
services déconcentrés du ministère.
Présentation par agrégats
(en millions de francs)
|
Dotation 1998 |
Dotation 1999 |
Part dans le total |
Administration générale et dotations communes |
13.829,9 |
18.430,2 |
30,4 % |
Cour des Comptes et chambres régionales des comptes |
|
|
|
Trésor public |
10.193 |
12.921 |
21,3 % |
Direction générale des impôts |
13.835,5 |
19.538,6 |
32,2 % |
Direction générale des douanes et des droits indirects |
4.300,7 |
4.814,7 |
7,9 % |
INSEE |
1.678,6 |
1.906,2 |
3,1 % |
Service de l'expansion économique à l'étranger |
1.206,2 |
1.302,5 |
2,7 % |
DGCCRF |
981,7 |
1.139,1 |
2 % |
TOTAL |
46.547,3 |
60.639,8 |
100 % |
Le tableau ci-après qui retrace les seules dépenses de personnel confirme cette appréciation.
Dépenses de personnel par agrégat
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
%
|
Variation
|
Administration générale et dotations communes |
|
|
|
|
Cour des comptes et chambres régionales des comptes |
|
|
|
|
Trésor Public |
8.508,3 |
10.006,9 |
20 |
17,6 |
Direction générale des impôts |
12.029,9 |
15.744,5 |
31,5 |
30,9 |
Direction générale des douanes et des droits indirects |
|
|
|
|
INSEE |
1.223,7 |
1.450,9 |
2,8 |
18,6 |
Service de l'expansion économique à l'étranger |
|
|
|
|
DGCCRF |
730,7 |
867 |
2,2 |
18,6 |
Total |
39.981,2 |
49.895,8 (1) |
100 |
24,8 |
(1)
dont 11,2 milliards de charges de retraites et 2,3 milliards de
charges sociales.
Les dépenses de personnel de la DGI et du Trésor public
représentent 70,6 % du total des rémunérations
d'activité soit une proportion un peu inférieure à la part
des effectifs de ces deux directions. Cet écart s'explique
lui-même par une allocation de crédits aux personnels
d'administration générale plus que proportionnelle à leur
poids dans les effectifs totaux.
On peut observer que les budgétisations entreprises se traduisent par
des progressions de crédits qui ne sont pas homogènes. Ce
phénomène paraît être la traduction de pratiques
antérieures au terme desquelles l'abondement des indemnités des
personnels par les " fonds de concours " était
inégal.
V. UN BUDGET QUI PORTE TECHNIQUEMENT LA MARQUE DE LA RÉORGANISATION DU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES
La
réorganisation du ministère de l'économie et des finances
se traduit par le regroupement des moyens de fonctionnement de l'industrie dans
les crédits des services financiers.
L'impact de cette évolution est de l'ordre 1,6 milliard de francs,
si bien qu'à structure ministérielle constante, les
crédits augmenteraient en apparence de 26,9 %.
Le regroupement des moyens ne paraît pas jusqu'alors avoir eu d'incidence
importante sur leur niveau. Budgétairement, l'on peut évoquer
plutôt une superposition qu'une rationalisation des moyens.
Les crédits ouverts en 1998 au titre des deux entités
s'étaient élevés à 62,9 milliards de francs
pour 1999, ils seraient de 64,7 milliards
2(
*
)
, soit une hausse de 2,9 %.
Une vision étroitement budgétaire ne rend sans doute pas compte
de la totalité des effets attendus d'une plus grande intégration
des services. Mais il faudra néanmoins veiller à suivre l'impact
budgétaire d'une optimisation des moyens qu'elle rend possible.
La réforme du ministère
La
réforme du ministère s'inscrit dans la logique d'un rapport
demandé à l'été 1997
3(
*
)
afin de parvenir à de plus grandes synergies
entre les différentes composantes du ministère au niveau central
et dans les services déconcentrés.
Elle a d'abord débouché sur des réaménagements de
structures avec :
- la création d'une direction des affaires juridiques qui regroupe
le service juridique et de l'agence judiciaire du Trésor, le
secrétariat général de la commission centrale des
marchés et les bureaux "juridiques" de la direction
générale de l'administration et des finances du
secrétariat d'Etat à l'industrie ;
- la création de la direction du personnel, de la modernisation et
de l'administration qui regroupe les directions transversales du "pôle
finances" et du "pôle industrie" ;
- la création d'une direction des relations avec les publics et de
la communication ;
- la réintégration du service de la législation
fiscale à la mouvance de la direction générale des
impôts ;
- les réformes de la direction de la comptabilité publique
et de la direction générale de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes.
La réforme du ministère doit par ailleurs déboucher sur
une amélioration de la gestion des moyens. Cette partie de l'objectif
poursuivi, dont l'effectivité devra être mesurée à
l'avenir, devrait déboucher sur des gains d'efficacité à
effets budgétaires. Il serait également utile de mesurer
ceux-ci.
CHAPITRE II
UN BUDGET PLUS
SINCÈRE
Le
projet de budget initial pour 1999 offre une image des moyens du
ministère beaucoup plus fidèle que celle qu'il donnait depuis au
moins cinquante ans.
Cet effort de sincérité doit être salué sans
réserve. Il demande toutefois à être complété
et parfait.
I. UN ÉCART TRADITIONNEL ENTRE LES MOYENS DÉCRITS PAR LE PROJET DE LOI DE FINANCES INITIAL ET LES MOYENS RÉELLEMENT DISPONIBLES...
Il existait traditionnellement un écart considérable entre le budget des services financiers voté par le Parlement et les moyens réellement disponibles. Au terme de divers rattachements de "fonds de concours" et du fait de l'existence de crédits "hors budget", l'écart entre les moyens apparents du ministère et ses moyens réels était usuellement de l'ordre du quart des crédits ouverts par la loi de finances initiale.
A. LES FAUX FONDS DE CONCOURS
En 1997,
les rattachements de "fonds de concours", en application des lois
n° 48-1263 du 17 août 1948, article 5 et n°
49-1034 du 31 juillet 1949, article 6, s'étaient par exemple
élevés à 4.237,8 millions de francs et
5.472,4 millions de francs, respectivement.
Ces pratiques pour le moins peu satisfaisantes avaient été
dénoncées depuis quatre ans par la commission des finances. Outre
ses observations mettant en évidence l'opacité de la gestion d'un
ministère qui, à bien des titres, aurait dû montrer
l'exemple de la transparence, la commission avait fait valoir les
difficultés juridiques associées au recours à de telles
méthodes.
S'agissant du prélèvement sur le produit des impositions
locales ("crédits de l'article 6")
, votre commission a tout
d'abord constamment souligné que, malgré son intitulé, ce
prélèvement n'était en aucune manière assimilable
à une redevance pour services rendus.
Elle ajoutait que, dans ces conditions, le traitement budgétaire
hybride du produit de ce prélèvement obligatoire était
insatisfaisant.
En effet, la loi de finances initiale comportait d'abord
une ligne de
recettes n° 309
intitulée "Frais d'assiette et de
recouvrement des impôts et taxes établis ou perçus au
profit des collectivités locales et de divers organismes". Son produit
incluait une part du produit du prélèvement en cause, mais une
autre partie du produit du prélèvement était, à
tort, considérée comme un fonds de concours.
Une stricte application des règles budgétaires aurait conduit
à réintégrer les sommes considérées
jusqu'à présent comme des fonds de concours au titre des recettes
fiscales de l'Etat, ce que demandait votre commission.
S'agissant du prélèvement sur le produit du contrôle fiscal
(article 5 de la loi du 17 août 1948)
, il posait des
difficultés analogues.
Fondé sur l'article 5 de la loi du 17 août 1948, il
constituait à l'évidence une survivance après
l'entrée en vigueur de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959.
En outre, il apparaissait clairement que les principes constitutionnels qui
inspirent notre droit budgétaire, prohibent les
prélèvements sur recettes effectués pour couvrir des
dépenses de l'Etat, comme avait pu le rappeler le Conseil
constitutionnel dans une décision déjà ancienne puisque
datant de 1982 (n° 82-14 DC du 29 décembre 1982).
La commission avait au sujet des crédits d'article 5 mis en
évidence une difficulté particulière. Celle-ci tenait au
fait que si le projet de loi de finances initial comportait une
évaluation complète des recettes de contrôle fiscal, le
défaut d'ouvertures des crédits financés à partir
du prélèvement en cause avait pour effet d'afficher un solde
budgétaire manquant de sincérité. Ces dernières
années, la minoration du déficit affiché en loi de
finances initiale résultant de ces méthodes était de
l'ordre de 4 à 5 milliards de francs.
B. LES FONDS EXTRABUDGÉTAIRES
S'agissant des comptes extrabudgétaires
leur
existence
avait paru à votre commission assise sur des bases légales
incertaines et non conforme aux principes de notre droit budgétaire.
On rappelle que ces comptes, créés pour certains par des textes
issus de la période révolutionnaire, étaient
traditionnellement rattachés à la Direction de la
Comptabilité publique, à la Direction générale des
impôts ou encore à la Direction générale des douanes
et des droits indirects.
Les différents comptes concernés sont rappelés dans les
tableaux qui suivent :
Comptes rattachés à la Direction de la Comptabilité publique
466-1711 |
Frais de service des comptables du Trésor (gestion courante) |
466-1712 |
Frais de service des comptables du Trésor (gestion précédente) |
466-1761)
|
|
466-21 |
Opérations d'encaissement et de répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants nationaux |
Comptes rattachés à la Direction générale des impôts
466-223 |
Cadastre-service départemental |
466-224 |
Cadastre-service central |
466-226 |
Hypothèques |
Comptes rattachés à la Direction générale des douanes et des droits indirects
466-24 |
Masse des douanes |
Il faut
y ajouter le
compte 451 "Fonds particuliers"
destiné
à retracer les mouvements enregistrés sur les comptes de
dépôt de fonds des particuliers tenus sous la
responsabilité des trésoriers-payeurs-généraux et
qui comporte également en ressources une série de versements
correspondant aux activités exercées par les comptables comme
préposés de la Caisse des dépôts et consignations
notamment.
Un état récent de la question a été dressé
par la Cour des Comptes en réponse à une question de la
commission des finances à partir des chiffres communiqués par le
ministère des finances.
1. Les comptes 466 de la comptabilité des trésoriers-payeurs généraux
S'agissant des recettes et dépenses extrabudgétaires retracées sur les comptes 466 de la comptabilité des trésoriers payeurs généraux 4( * ) , la Cour rappelle que le compte 466-17 " Frais de services des comptables du Trésor " a été créé sous ce libellé, par une circulaire de la direction de la comptabilité publique du 22 juin 1934 s'inscrivant dans la continuité de pratiques anciennes remontant à l'époque où les receveurs généraux des finances réglaient personnellement les frais de leur service.
a) Le compte 466-17
Ce
compte est alimenté à la fois par des recettes budgétaires
et des recettes non budgétaires liées à l'exécution
de services. Au sein du compte 466-17, sont concernés les comptes
466-171 " Frais de services des comptables du Trésor " et le
compte 466-176 " Frais de services des comptables du Trésor en
Polynésie ".
Le montant des ressources et des dépenses sur ces comptes au cours des
quatre dernières années est retracé ci-dessous.
|
|
|
|
|
Evolution 1997/1996 |
Evolution moyenne 1997/1994 |
RESSOURCES |
|
|
|
|
|
|
Budgétaires |
869,5 |
830,4 |
809,7 |
807,6 |
- 0,26 % |
- 2,43 % |
Extrabudgétaires |
399,6 |
398,0 |
424,0 |
452,8 |
6,79 % |
4,25 % |
Sous-total |
1.269,1 |
1.228,4 |
1.233,7 |
1.260,4 |
2,16 % |
- 0,23 % |
Ressources extra-budgé-taires/Sous-total |
|
|
|
|
|
|
Opérations d'ordre en crédit |
464,8 |
494,7 |
472,6 |
395,8 |
- 16,25 % |
- 5,22 % |
Total |
1.733,9 |
1.723,1 |
1.706,3 |
1.656,2 |
- 2,94 % |
- 1,52 % |
DEPENSES |
|
|
|
|
|
|
Indemnitaires |
5,1 |
5,2 |
5,6 |
5,6 |
0,00 % |
3,17 % |
Fonctionnement |
1.149,5 |
1.233,7 |
1.466,8 |
1.292,0 |
- 11,92 % |
3,97 % |
Investissement |
0,1 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
|
|
Sous-total |
1.154,7 |
1.238,9 |
1.472,4 |
1.297,6 |
- 11,87 % |
3,97 % |
Opérations d'ordre en débit |
464,8 |
494,7 |
472,6 |
395,8 |
- 16,25 % |
- 5,22 % |
Total |
1.619,5 |
1.733,6 |
1.945,0 |
1.693,4 |
- 12,94 % |
1,50 % |
Les
crédits budgétaires qui alimentent ce compte sont mandatés
par le préfet dans chaque département sur le chapitre 34-98.
Les recettes de nature non budgétaire sont les suivantes :
- rémunérations pour services rendus (réalisation de
paye à façon, tenue de comptes, etc...) à des organismes
publics
: OPHLM, établissements publics locaux, ONF, organismes de
sécurité sociale...;
les recettes correspondantes se sont
élevées à 48,9 MF en 1996 et 50,2 MF en 1997
d'après les chiffres communiqués par la direction de la
comptabilité publique (v. infra pour les mesures de
régularisation prises depuis la rédaction de la note de la Cour
des Comptes) ;
-
remboursement de dépenses effectuées par la direction
de la comptabilité publique pour le compte d'autres administrations,
notamment dans le cadre de la gestion inter-directionnelle d'hôtels des
finances ; ces recettes se sont élevées à 11,5 MF en
1996 et 14,8 MF en 1997 ;
- recettes provenant de remises et commissions relatives aux
dépôts de fonds des particuliers et inscrites au budget des
charges communes ; en 1996 pour 31,4 MF et en 1997 pour 40,5 MF ;
- recettes liées à la collecte de l'épargne pour le
compte du groupe de la Caisse des dépôts et consignations ; en
1996 pour 238,7 MF et en 1997 pour 244,5 MF.
Ces deux dernières catégories de recettes sont portées en
crédit du compte 466-17 par débit d'un autre compte de classe 4,
le sous-compte 451-26 " Bénéfices et frais " du compte
451 " Fonds particuliers " (v. infra).
-
recettes liées à l'activité des fonds
particuliers ; en 1996 pour 93,5 MF et en 1997 pour 102,8 MF
;
d'après la direction de la comptabilité publique,
ces recettes
couvrent des dépenses de même nature pour un montant comparable.
Les débits du compte servent à financer les dépenses de
fonctionnement du réseau du Trésor.
Enfin, interviennent chaque année des écritures d'ordre
liées au fonctionnement du compte. Ces écritures correspondent
à l'apurement en débit ou en crédit du compte de
l'année précédente (compte 466-1712) par le compte de
l'Agence comptable centrale du Trésor.
b) Le compte 466-176
En ce qui concerne le compte 466-176 " Frais de services des comptables du Trésor en Polynésie ", les ressources proviennent des frais de perception de divers produits perçus au profit du Territoire. Les dépenses servent à couvrir une partie des frais de fonctionnement des postes comptables du territoire.
Compte 466-176
En millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Ressources |
1,8 |
1,6 |
3,1 |
2,3 |
Dépenses |
1,8 |
1,6 |
3,1 |
2,3 |
c) Le compte 466-21
Pour
le compte 466-21 " Opérations d'encaissement et de
répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions
de correspondants nationaux ",
le mécanisme en vigueur jusqu'en
1996 résultait d'un arrêté du ministre des finances du
10 novembre 1960 et d'une instruction de la direction de la
comptabilité publique du 5 janvier 1961.
Ce compte enregistrait le montant des commissions versées aux
trésoreries générales en rémunération de
leur activité de placement lors de chaque émission d'emprunt
d'Etat ou des correspondants nationaux du Trésor.
Compte 466-21
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Ressources |
24,4 |
38,5 |
62,1 |
49,5 |
- 20,2 % |
26,7 % |
Dépenses |
24,4 |
38,5 |
57,4 |
45,7 |
- 20,2 % |
23,4 % |
Les
commissions enregistrées à ce compte étaient
intégralement réparties entre les agents
bénéficiaires. L'éventuel solde restant en fin
d'année correspondait aux recettes n'ayant pas encore fait l'objet d'une
répartition.
Le compte 466-21 a été soldé en 1997 et les recettes et
dépenses correspondantes sont désormais inscrites sur un
sous-compte de la comptabilité auxiliaire des fonds particuliers des
trésoriers payeurs généraux, le compte 451-28,
nouvellement créé.
d) Les comptes 466-223, 466-224 et 466-226
Les
comptes 466-223 et 466-224 " Rémunérations accessoires de
certains agents de l'Etat-Cadastre " retraçaient une partie des
recettes liées à la délivrance par les services du
cadastre d'extraits ou de reproductions de documents cadastraux.
En effet,
cette activité donne lieu en application du décret
n° 46-1949 du 5 septembre 194- à un paiement par l'usager
dont les tarifs sont fixés par décision ministérielle.
Ces sommes étaient
recouvrées depuis le 1er janvier
1994 par un régisseur de recettes placé auprès de chaque
centre des impôts fonciers.
Cette recette faisait l'objet d'un prélèvement au profit du
budget de l'Etat, au taux de 85 % ou de 50 % selon le cas, et le
solde était porté en recette du compte 466-223 (compte
départemental, le compte 466-224 étant un compte central).
Les modalités de répartition entre ces deux affectations
étaient fixées par un arrêté ministériel du
5 février 1947.
Comptes 466-223 et 224
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Ressources |
65,4 |
64,0 |
68,5 |
68,7 |
0,28 % |
1,68 % |
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
Indemnitaires |
59,4 |
65,7 |
58,5 |
39,0 |
- 33,32 % |
- 13,09 % |
Fonctionnement |
2,7 |
2,6 |
2,7 |
2,6 |
- 3,40 % |
- 1,64 % |
Total |
62,1 |
68,3 |
61,1 |
41,6* |
- 32,02 % |
- 12,53 % |
*
hors prélèvement exceptionnel de 110 MF
Les fonds du compte 466-223 contribuaient essentiellement au financement des
indemnités des agents de la DGI.
Le décret
n° 46-1949 du 5 septembre 1946 prévoyait en effet qu'il
pouvait être alloué aux agents du service du cadastre une
indemnité variable pour la délivrance des extraits et des
reproductions des documents cadastraux dans les communes à cadastre
rénové. Ce compte a fait l'objet d'une régularisation (v.
infra).
Le compte 466-226 " Hypothèques "
bénéficiait des
recettes liées à une partie
des " salaires " perçus par les conservateurs des
hypothèques pour les formalités accomplies et les renseignements
délivrés en matière de publicité
foncière.
Ce régime a une origine très ancienne,
remontant à la loi du 21 ventôse an VII et plus récemment
à la loi du 30 avril 1921. Ce compte a fait l'objet d'une
régularisation mais demeurent des opérations
extrabudgétaires importantes qui concernent les salaires retenus par les
conservateurs des hypothèques.
Une partie de cette recette était reversée au budget
général sur la ligne 505 des recettes non fiscales (art. 884 du
CGI), une deuxième fraction étant affectée directement
à la rémunération des conservateurs
(art. 2 des
arrêtés ministériels des 9 juin et 3 août 1966).
Le solde était porté en recettes du compte 466-226.
Était également portée en recette du compte 466-226 la
majoration de 50 % du barème des salaires perçue pour la
délivrance de renseignements sommaires urgents (décrets
n° 66-357 du 8 juin 1966 et n° 92-155 du
20 février 1992).
Comptes 466-226
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Ressources |
148,5 |
168,1 |
178,0 |
183,7 |
3,20 % |
7,34 % |
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
Indemnitaires |
73,2 |
72,9 |
74,4 |
77,0 |
3,48 % |
1,68 % |
Reversement au budget général |
|
|
|
|
|
|
Total |
148,5 |
168,1 |
178,0 |
*183,7 |
3,20 % |
7,34 % |
*
hors prélèvement exceptionnel de 120 MF
Les ressources de ce compte étaient affectées au financement de
deux indemnités :
la prime d'intéressement, servie aux personnels de collaboration
des conservateurs et receveurs-conservateurs des hypothèques ;
l'indemnité
pour délivrance de renseignements
sommaires d'urgence,
servie aux agents qui, au cours du trimestre, ont
participé aux travaux de la conservation ou de la recette-conservation
des hypothèques.
Cependant, les montants retracés dans le compte 466-226 ne retracent pas
la totalité des ressources et dépenses extrabudgétaires
des conservations des hypothèques.
En effet, les postes des conservateurs des hypothèques, qui sont au
nombre de 354, ne sont pas comptabilisés dans les emplois ouverts au
budget et ne font pas l'objet d'une inscription de crédits de
rémunération principale;
Les conservateurs des
hypothèques sont rémunérés exclusivement sur les
" salaires " qu'ils perçoivent auprès des usagers.
Ressources et dépenses des conservations des hypothèques
En millions de francs |
1995 |
1996 |
1997 |
RECETTES |
|
|
|
Salaires perçus par les C.H. |
1.669,4 |
1.752,2 |
1.817,7 |
DEPENSES |
|
|
|
Salaires conservés par les C.H. |
213,8 |
223,9 |
227,1 (1) |
Versements au 466-226 |
168,1 |
178,0 |
183,7 |
Versements au budget général |
1.287,5 |
1.350,2 |
1.406,9 |
Total des dépenses |
1.669,5 |
1.752,2 |
1.817,7 |
(1)
soit 641.525 francs par poste.
Les reversements au budget de l'Etat sont donc scindés en deux parties
qui se cumulent : le montant indiqué dans le tableau ci-dessus
reversé directement par les conservateurs, et le solde non
utilisé du compte 466-226 " Hypothèques ". Au total, le
montant reversé au budget de l'Etat a été de
1.453,9 MF en 1996 et 1.513,6 MF en 1997. Ce reversement est
comptabilisé pour l'essentiel sur la ligne 505-04 des recettes non
fiscales du budget de l'Etat.
e) Le compte 466-24
Le
compte 466-24 " Masse des douanes "
remontait à la
Révolution française. Les fonds de la Masse des douanes servaient
à financer des logements pour les agents des douanes. Elle était
régie jusqu'en 1997 par un arrêté de 1980.
Les recettes de ce compte provenaient :
-
des redevances d'occupation des logements de la Masse et des
redevances diverses
-
de la " première mise de masse "
(droit
d'entrée versé par les agents lors de l'attribution d'un premier
logement) ;
-
d'une partie du fonds de concours alimenté par le
" Revenu du Travail Supplémentaire " (R.T.S.) ;
- du produit de la vente de biens mobiliers et immobiliers appartenant
à la masse ;
- du revenu du boni général de la masse placé
à la Caisse des dépôts et consignations en vertu d'une loi
du 16 juillet 1908.
Enfin, le compte 466-24 était crédité d'une subvention
annuelle versée par le budget général.
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Recettes |
|
|
|
|
|
|
Investissement |
17,7 |
20,0 |
19,7 |
25,3 |
28,5 % |
12,7 % |
Fonctionnement |
59,4 |
61,4 |
65,0 |
69,5 |
6,9 % |
5,4 % |
Trésorerie |
33,0 |
33,1 |
33,4 |
34,2 |
2,5 % |
1,2 % |
Mouvements de fonds |
8,5 |
6,5 |
8,9 |
7,2 |
- 19,4 % |
- 5,2 % |
Total |
118,5 |
121,0 |
127,0 |
136,2 |
7,3 % |
4,7 % |
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
Investissement |
19,0 |
21,0 |
18,3 |
27,2 |
48,6 % |
12,7 % |
Fonctionnement |
58,5 |
61,4 |
63,2 |
64,4 |
1,9 % |
3,3 % |
Trésorerie |
32,5 |
32,9 |
32,9 |
36,1 |
9,7 % |
3,6 % |
Mouvements de fonds |
6,8 |
6,8 |
8,9 |
7,0 |
- 21,7 % |
0,8 % |
TOTAL |
116,80 |
122,1 |
123,3 |
134,7 |
9,2 % |
4,9 % |
En 1997,
les recettes s'étaient élevées à 140,4 MF et
les dépenses à 139,4 MF. Le solde à la fin de
l'exercice 1997 s'est élevé à 23,8 MF.
Les fonds de la Masse des douanes étaient utilisés pour acheter,
rénover ou louer des logements pour les agents des services
extérieurs des douanes.
2. Les autres comptes extrabudgétaires
En ce
qui concerne les autres recettes et dépenses extrabudgétaires des
services financiers, la Cour a rappelé qu'il existe d'autres recettes et
dépenses des services financiers non retracées dans le budget de
l'Etat, et parfois non retracées dans un compte de la
comptabilité des comptables supérieurs du Trésor.
Les recettes et dépenses de ce type connus de la Cour sont les
suivantes.
a) Les sous-comptes du compte 451 " Fonds particuliers "
Le
compte 451 " Fonds particuliers " retrace l'ensemble des mouvements
enregistrés sur les comptes de dépôts de fonds de
particuliers, à vue et à terme, qui sont tenus par les
trésoriers payeurs généraux.
En particulier,
deux
sous-comptes du compte 451, les comptes 451-26 " Bénéfices
et frais " et 451-27 " Services extérieurs du
Trésor "
sont dédiés à la collecte et la
répartition entre les agents du réseau du Trésor des
remises et commission sur les opérations d'épargne.
L'analyse détaillée de ces sous-comptes, qui a été
effectuée par la Cour au plan local dans certaines trésoreries
générales, n'est pas possible directement au plan national car
ceux-ci sont tenus dans chaque poste comptable centralisateur dans une
comptabilité auxiliaire. Il n'existe donc pas de données
comptables nationales permettant d'analyser les débits et les
crédits de ces sous-comptes.
La direction de la comptabilité publique a communiqué à la
Cour d'une part la somme des masses globales créditrices et
débitrices de ces comptes, corrigées de mouvements d'ordre pour
le compte 451-27, et d'autre part des informations extracomptables, issues de
l'analyse des comptes d'émolument des trésoriers payeurs
généraux, et données non par exercice comptable mais par
année d'origine de la ressource. Ces deux séries de
données ne sont donc pas immédiatement comparables.
S'agissant du
sous-compte 451-26 " Bénéfices et
frais ",
il retrace en recettes :
-
le traitement budgétaire du
Trésorier-payeur-général
(TPG), retracé
également en dépense (30,4 MF en 1996) ;
-
les remises et commissions versées par le budget
général de l'Etat pour la collecte des fonds particuliers et le
placement des bons du Trésor (181,3 MF en 1996)
;
-
les remises et commissions versées pour le placement de
produits d'épargne et d'assurance par les correspondants du
réseau du groupe de la Caisse des dépôts et consignations.
En dépenses, il enregistre les mouvements suivants :
- le traitement budgétaire des TPG ;
-
des dépenses de fonctionnement
pour un montant
limité, pour le financement des imprimés et carnets de
chèques des fonds particuliers ainsi que des objets publicitaires pour
le service de l'épargne (11,5 MF en 1996) ;
-
des versements au compte 466-17 " Frais de service " pour
le financement des frais de fonctionnement du réseau (217,9 MF en
1996)
;
-
des versements au budget général (12,4 MF sur les
recettes de l'année 1996)
;
- des versements indemnitaires aux agents du réseau, soit
directement soit après transfert au compte 451-27 " Services
extérieurs sur Trésor "
(v. infra).
En données comptables, l'agrégation des masses débitrices
et créditrices des comptes départementaux par exercice comptable,
telle qu'elle est effectuée par la direction de la comptabilité
publique, fournit les résultats suivants :
En millions de francs |
1996 |
1997 |
Recettes |
1.636,3 (1) |
1.718,7 |
Dépenses |
1.615,2 |
1.731,6 |
Solde au 31/12 |
308,6 |
295,6 |
(1)
dont 211,7 millions de francs provenant du budget général
Le solde du compte au 31 décembre de chaque année
représente le montant des remises perçues au cours de
l'année qui n'ont pas été attribuées avant la fin
de l'exercice et le seront au cours de l'exercice suivant.
Le compte 451-26 retrace la totalité des remises et commissions sur
opérations d'épargne destinées aux trésoreries
générales. En revanche, ne transitent pas par ce compte les
remises et commissions destinées aux recettes des finances et aux postes
non centralisateurs.
Le sous-compte 451-27 " Services extérieurs du
Trésor "
Le compte 451-27 est alimenté par des reversements sur le plafonnement
des rémunérations des comptables au titre de
l'écrêtement d'une part, et de la réglementation du cumul
d'autre part.
Une partie de ces recettes provient du compte 451-26. Il s'agit du produit
de l'écrêtement de la rémunération des TPG, ainsi
que des reversements au titre du cumul sur les comptes d'émolument des
TPG et des chefs des services des trésoreries générales.
Ce compte reçoit également d'autres recettes, provenant de
l'application des règles de l'écrêtement aux comptables des
postes non centralisateurs et aux receveurs des finances, et des règles
du cumul pour les receveurs des finances.
Les débits du compte sont constitués de dépenses
indemnitaires et de mouvements d'ordre. Les mouvements d'ordre sont dus au fait
que la direction de la comptabilité publique organise des transferts
entre les comptes départementaux des trésoreries
générales et le compte du payeur général du
Trésor afin d'assurer que chaque comptable dispose de la
trésorerie nécessaire pour assurer le paiement des
indemnités.
Les indemnités versées sur ce compte sont pour l'essentiel des
indemnités aux personnels du réseau qui ne participent pas
directement à la collecte de l'épargne et ne
bénéficient pas de ce fait de la répartition des remises
effectuée " au premier niveau " sur le compte 451-26.
L'agrégation des comptes départementaux tenus dans les
trésoreries générales est effectuée par la
direction de la comptabilité publique et fournit les chiffres suivants.
Compte 451-27
En millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Recettes externes |
177,2 |
204,6 |
941,3 |
194,4 |
Mouvements d'ordre |
0 |
246,5 |
0 |
493,9 |
Total des recettes |
177,2 |
451,1 |
941,3 |
688,3 |
Dépenses externes |
96,7 |
102,4 |
108,8 |
973,3 |
Mouvements d'ordre |
0 |
246,5 |
0 |
493,9 |
Total dépenses |
96,7 |
348,9 |
108,8 |
1.467,2 |
Solde cumulé |
770,7 |
873,0 |
941,3 |
162,4 |
Le
montant élevé des dépenses en 1997 s'explique par un
prélèvement exceptionnel de 862 MF effectué sur le
solde du compte 451-27 à la fin de l'année 1997. Ce
prélèvement a fait l'objet d'un versement au budget
général au début de 1998.
Ce prélèvement mis à part, les dépenses du compte
hors mouvements d'ordre ont été en 1998 de 111,3 MF. Ce
dernier montant est constitué en principe en totalité de
versements indemnitaires aux agents du réseau.
b) Les indemnités versées aux agents huissiers du Trésor
Comme l'a indiqué la monographie sur les services financiers contenues dans le rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1995, des indemnités sont versées aux agents-huissiers du Trésor au prorata des actes exécutés. Les montants correspondants sont retracés en partie dans le budget général.
En millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
Indemnités pour notification d'actes |
28,5 |
28,9 |
29,7 |
Indemnités en remboursement de frais réels |
11,7 |
10,3 |
8,5 |
Total |
40,2 |
39,2 |
38,2 |
c) La rémunération des conseils aux collectivités locales
Des rémunérations sont versées par les collectivités locales aux agents du Trésor public au titre de conseil. Elles s'élevaient en 1995 à 140,5 MF. Leur montant est relativement stable dans le temps car ces rémunérations sont votées par les assemblées des collectivités territoriales sur une base pluriannuelle.
II. ...LARGEMENT MAIS PAS ENTIÈREMENT COMBLÉ EN 1999
A. UN PROCESSUS LABORIEUX :
Dès le projet de loi de finances pour 1996, deux
dispositions
avaient été adoptées par le Parlement :
l'article 110 de la loi de finances pour 1996 qui disposait :
" A
compter du projet de loi de finances pour 1997, les recettes et dépenses
extrabudgétaires de toutes les administrations d'Etat sont
réintégrées au sein du budget
général "
.
l'article 111 de la même loi qui disposait quant à lui :
" A compter du projet de loi de finances pour 1997, les crédits
rattachés au budget des services financiers et correspondant aux
prélèvement institué par le dernier alinéa de
l'article 5 de la loi n° 48-1268 du 17 août 1948 tendant
au redressement économique et financier font l'objet d'une
évaluation par chapitre, pour l'exercice dont les crédits sont
soumis à l'examen du Parlement, dans l'annexe donnant l'état
récapitulatif des crédits de fonds de concours. "
Votre commission avait souscrit sans réserve au texte de
l'article 110 mais elle avait considéré à plusieurs
reprises que l'article 111 constituait un progrès insuffisant. Dans son
rapport sur le projet de budget pour 1998 elle avait tenu à faire les
deux remarques suivantes :
" La récapitulation dans le "jaune" portant "Etat
récapitulatif des crédits de fonds de concours" ne suffit pas
à résoudre les problèmes posés par les "fonds de
concours" qui y figurent.
Le "jaune" est sans doute un élément utile d'information
pour le Parlement mais, d'une part, l'inscription de certains crédits
dans ce document plutôt que dans le budget initial ne se justifie pas -v.
supra- et, d'autre part, les évaluations qui y figurent manquent de
lisibilité. Les "crédits d'articles" y sont agrégés
à l'ensemble des fonds de concours et leur montant n'est rappelé
explicitement que pour l'année n - 2. Il manque à ce
document l'évaluation des "voies et moyens" disponible pour les recettes
du budget général. L'assiette des crédits d'articles est
nettement plus dynamique que le produit des recettes du budget
général. L'estimation du produit du contrôle fiscal et des
impositions locales directes pour 1998 en témoigne.
Dans ces conditions, le "jaune" qui est construit sur des hypothèses
conventionnelles pourrait privilégier un affichage des recettes et des
"crédits d'articles" affecté d'une certaine sous-estimation de
ces ressources et moyens."
La première de ces observations s'appuyait sur l'idée simple
selon laquelle des ressources de nature fiscale ne sauraient au terme de
l'article 19 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 être
considérées comme susceptibles de faire l'objet de " fonds
de concours ".
Afin de donner une solution définitive à un problème
lassant, la commission par la voix de son rapporteur général
devait proposer au Sénat l'adoption de deux amendements au projet de loi
de finances pour 1998 demandant la réintégration au budget
général de ces ressources et des dépenses ainsi
financées dès le projet de loi de finances initial pour 1999.
Le Sénat adopta ces deux amendements qui ne survécurent pas
à l'examen ultérieur du projet de loi de finances par
l'Assemblée Nationale.
Mais, le Conseil Constitutionnel devait consacrer la position prise par la
Haute Assemblée par sa décision n° 97-395 sur la loi de
finances pour 1998, en délivrant une injonction au gouvernement de
"
dûment réintégrer, suivant les prescriptions de
l'ordonnance susvisée du 2 janvier 1959, dans le budget
général de l'Etat
" dès le projet de loi de
finances pour 1999 " " les crédits d'article.
Il faut reconnaître que cette injonction sanctuarisait un engagement
pris par le gouvernement dans les observations produites par lui sur le recours
dirigé contre la loi de finances pour 1998.
B. LES RÉGULARISATIONS
La
régularisation entreprise dans le projet de budget pour 1999 comporte un
volet recettes et un volet dépenses.
S'agissant des recettes, les évolutions suivantes sont notables :
- une masse de "crédits de l'article 6" est
intégrée à la ligne 309 de recettes non fiscales de l'Etat
pour 6.682 millions de francs ;
- le compte de rémunérations accessoires du cadastre est
inscrit à la ligne 328 pour 61 millions de francs ;
- le compte de rémunérations accessoires des
hypothèques est inscrit à la ligne 505 pour 77 millions de
francs.
En outre, un certain nombre de "budgétisations" ont été
réalisées en 1998.
Il s'agit tout d'abord de la Masse des douanes, devenu
établissement public si bien que le compte 466-24 qui retraçait
ses opérations a été supprimé début 1998 et
transféré dans les faits dans les écritures de
l'établissement. Son budget prévisionnel pour 1998
s'élève à 128 millions de francs. En 1999, il recevra
une subvention du budget des services financiers de 8 millions de francs.
Par ailleurs, une partie des recettes (compte 466-17) provenant de
rémunérations pour services rendus par le Trésor public
(37 millions de francs sur 49 millions de francs) vient de
bénéficier de la création d'un fonds de concours
instauré par décret n° 98-903 du 8 octobre 1998
dont la mise en oeuvre interviendra au 1er janvier 1999. Les cinq
contributions concernées sont les suivantes :
- celle versée par l'Office national des forêts pour les
tâches de recouvrement confiées au Trésor public ;
- celles versées par les caisses de crédit municipal pour le
paiement de leurs chèques aux guichets des comptables du
Trésor ;
- celles versées par ces mêmes caisses pour les
précomptes sur traitement effectués par les comptables du
Trésor pour les prêts qu'elles accordent ;
- celles versées par divers organismes pour les paies à
façon réalisées par les départements informatiques
du Trésor ;
- celles versées par les OPHLM qui ont opté pour un
comptable direct du Trésor.
En dépenses, les "budgétisations" s'élèvent, on l'a
dit, à 11,1 milliards de francs de "crédits d'articles". En
effet, aux "crédits de l'article 6" (6.682 millions de
francs
5(
*
)
), il faut ajouter les "crédits
de l'article 5" qui représentent 4,4 milliards de
francs
6(
*
)
.
Le tableau ci-après donne le détail des dotations ainsi
abondées
Budgétisation 1999
(en millions de francs)
Chapitre |
|
31-90 |
408 |
31-92 |
1.594 |
31-93 |
52 |
31-94 |
4.541 |
31-96 |
178 |
31-97 |
172 |
33-90 |
52 |
33-91 |
6 |
33-92 |
111 |
34-53 |
0 |
34-92 |
314 |
34-94 |
0 |
34-95 |
1.258 |
34-98 |
1.897 |
57-90 |
259 |
Total |
11.111 |
Source : D'après le ministère de
l'économie,
des finances et de l'industrie
Une observation s'impose : une comparaison avec les rattachements prévus
en 1998 conduit à constater des écarts importants.
Ecart
par chapitre entre les rattachements de crédits d'articles de 1998
et leur budgétisation en 1999
|
Rattachements |
Budgétisation 1999 |
||
Chapitre |
prévus pour 1998 |
Effet de la mesure |
Variation absolue par rapport à 1998 |
Variation relative par rapport à 1998 |
31-90 |
156 |
408 |
251 |
x 2,6 |
31-92 |
1.502 |
1.594 |
92 |
+ 6 % |
31-93 |
0 |
52 |
52 |
- |
31-94 |
4.116 |
4.541 |
425 |
+ 10 % |
31-96 |
178 |
178 |
0 |
0 % |
31-97 |
156 |
172 |
16 |
+ 10 % |
33-90 |
42 |
52 |
11 |
+ 26 % |
33-91 |
5 |
6 |
0 |
+ 2 % |
33-92 |
99 |
111 |
12 |
+ 12 % |
34-53 |
4 |
0 |
- 4 |
- 100 % |
34-92 |
0 |
314 |
314 |
- |
34-94 |
10 |
0 |
- 10 |
- 100 % |
34-95 |
1.033 |
1.258 |
224 |
+ 22 % |
34-98 |
2.117 |
1.897 |
- 220 |
- 10 ù |
57-90 |
471 |
259 |
58 |
+ 12 % |
Total |
9.890 |
11.111 |
1.222 |
+ 12 % |
Il reste
à en déterminer l'origine, qui pourrait provenir d'une
sous-estimation des rattachements prévus pour 1998 (cette
sous-estimation avait été dénoncée par la
commission comme l'une des conséquences de l'inscription de ces
crédits dans le "jaune", v. supra), combinée à une
volonté de mettre les dotations budgétaires à niveau sur
des bases élevées.
On peut ajouter pour les dépenses une "budgétisation"
essentiellement technique qui concerne le compte 466-171 de la
Comptabilité publique "Frais de service des comptables du
Trésor". Jusqu'à fin 1997, il intégrait, outre des
recettes extrabudgétaires, une partie des crédits
budgétaires de fonctionnement prélevés sur le
titre III (807 millions de francs en 1997).
Depuis le 1er janvier 1998, cette procédure a été
abandonnée. Ainsi, les crédits budgétaires qui
étaient jusqu'alors consommés de façon
extrabudgétaire font désormais l'objet d'une exécution
selon le schéma comptable classique de la dépense publique, en
rétablissant le préfet dans la plénitude de ses fonctions
d'ordonnateur secondaire des administrations de l'Etat.
Les régularisations opérées portent ainsi sur des fonds
publics considérables.
C. UNE RÉGULARISATION À COMPLÉTER ET À PARFAIRE
D'une part, les régularisations entreprises
n'ont pas toujours emprunté des voies satisfaisantes.
On l'a vu, pour la Masse des douanes, le choix a été fait de
consacrer la débudgétisation en recourant à la formule de
l'établissement public qui est une forme de démembrement de
l'Etat pas entièrement justifiable en l'occurrence.
Quant à la réintégration des "crédits de
l'article 6", il est difficile d'admettre qu'elle puisse prendre la forme
d'une inscription sur une ligne de recettes non fiscales alors que les produits
en cause proviennent d'un prélèvement obligatoire imposés
aux contribuables locaux dont le montant total doit être rappelé
du fait de son importante : 18 milliards de francs.
Il reste en outre à se conformer entièrement aux
prescriptions de l'article 110 de la loi de finances pour 1996 qui
dispose :"
A compter du projet de loi de finances pour 1997, les
recettes et dépenses extrabudgétaires de toutes les
administrations d'Etat sont réintégrées au sein du budget
général
".
Cela appelle, en particulier, une intégration budgétaire de
l'ensemble des fonds "hors budget" de la comptabilité publique à
propos desquels la Cour des Comptes, en réponse à la question
posée par votre commission, confiait ne pas disposer d'un bilan
exhaustif.
Enfin, au terme de ces régularisations, il reste un volume
important de crédits non retracés en loi de finances initiale
dont le "jaune" relatif aux fonds de concours rend compte en détail et
qui s'élèveraient en 1999 à 2,2 milliards de francs.
Un examen attentif desdits fonds devra être conduit à l'avenir.
Evolution des rattachements par chapitre
(en millions de francs)
Chapitres |
Rattache-ments pour 1998 (1) |
Rattache-ments pour 1998 (2) |
Rattache-ments pour 1999 (2) |
Evolution 1998-1999 (en %) (2) |
Rapport rattachements sur
crédits initiaux en
1999
|
Rémunérations |
|
|
|
|
|
31-90 |
159 |
372 |
146 |
- 60,7 |
0,6 |
31-92 |
1.502 |
1.615 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
31-94 |
4.486 |
4.311 |
610 |
- 85,8 |
8,6 |
31-96 |
178 |
215 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
31-97 |
292 |
324 |
149 |
- 54,0 |
26,8 |
Charges sociales |
|
|
|
|
|
32-97 |
0 |
0 |
9 |
- |
0,1 |
33-90 |
87 |
101 |
59 |
- 42,0 |
9,5 |
33-91 |
6 |
6 |
6 |
+ 3,5 |
0,7 |
33-92 |
99 |
99 |
1 |
- 99,2 |
0,1 |
Matériel |
|
|
|
|
|
34-92 |
0 |
315 |
27 |
- 91,3 |
3,3 |
34-95 |
1.071 |
1.260 |
31 |
- 97,5 |
1,9 |
34-94 |
10 |
0 |
0 |
- |
0,0 |
34-98 |
2.258 |
1.929 |
159 |
- 91,8 |
2,6 |
Subvention de fonctionnement |
|
|
|
|
|
36-10 |
13 |
15 |
16 |
+ 2,4 |
21,4 |
Plan de communication sur l'euro |
|
|
|
|
|
37-02 |
19 |
59 |
19 |
- 68,4 |
37,0 |
Recensement et enquêtes statistiques |
|
|
|
|
|
37-75 |
8 |
27 |
26 |
- 4,4 |
14,2 |
DRIRE |
|
|
|
|
|
37-70 |
0 |
0 |
202 |
- |
671,9 |
Evaluations cadastrales |
|
|
|
|
|
37-53 |
4 |
0,2 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
Centres de formation et actions de modernisation |
|
|
|
|
|
37-90 |
12 |
317 |
11 |
- 96,4 |
12,3 |
Traitement automatique du fret international |
|
|
|
|
|
37-95 |
24 |
26 |
26 |
+ 0,0 |
67,0 |
Service de la redevance |
|
|
|
|
|
37-98 |
492 |
488 |
492 |
+ 0,7 |
- |
Interventions diverses |
|
|
|
|
|
44-42 |
0 |
7 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
Equipement |
|
|
|
|
|
57-90 |
573 |
635 |
172 |
- 72,9 |
17,6 |
TOTAL |
11.292 |
12.121 |
2.161 |
- 82,2 |
3,6 (3) |
(1)
Prévisions du jaune annexé au projet de loi de finances pour 1998.
(2) Estimations du jaune annexé au projet de loi de finances pour 1999.
(3) Sur l'ensemble des crédits initiaux.
CHAPITRE III
LES MISSIONS FISCALES DES SERVICES
DÉCONCENTRÉS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES
IMPÔTS
Votre
rapporteur vous présentera prochainement une communication sur la
mission qu'il conduit sur les conditions d'exercice des missions fiscales des
services déconcentrés de la DGI.
Des observations d'étape permettent de dégager le constat de
performances satisfaisantes, assises largement sur l'implication des agents
secondée par une modernisation des moyens. Toutefois, les missions de la
DGI se complexifient et leur plein accomplissement suppose sans doute
d'approfondir les réformes nécessaires.
Vers une meilleure conception de l'impôt ?
La
direction générale des impôts (DGI) avait
traditionnellement la mission d'asseoir l'impôt et d'en percevoir une
partie, mais n'était pas, institutionnellement, associée à
sa conception.
Le rattachement du service de la législation fiscale à la DGI
traduit un progrès vers la prise en compte, en amont, des conditions
d'administration de l'impôt lors de l'élaboration des textes
fiscaux.
Cette réforme de cohérence devrait donner lieu, à
l'avenir, à une meilleure conception de l'impôt et à des
rationalisations si nécessaires à un système de taxes
pléthorique et, pour tout dire, abscons.
Il faudra toutefois le vérifier et veiller à ce que la
"recentralisation" du système ne s'accompagne pas
systématiquement d'un triomphe de la logique d'administration sur la
logique fiscale. Une telle évolution conduite sans discernement serait
susceptible de fragiliser l'impôt sur le plan juridique ou encore de le
priver de sa justification économique et sociale. On pense ici en
particulier à deux dispositifs du projet de loi de finances illustrant,
l'un le premier de ces risques, et l'autre le second : le dispositif de
financement de certaines missions de transport aérien ; la
réforme portant création de la taxe générale sur
les activités polluantes.
Comme dans tout, la mesure doit ici être de mise.
I. DES MISSIONS EXERCÉES SOUS TENSION
A. DES MISSIONS FONDAMENTALES ET COMPLEXES
Les
missions fiscales de la DGI sont à l'évidence d'une très
grande importance. Elles sont véritablement fondamentales puisque de
leur bonne exécution dépendent et le financement de l'action
publique de l'Etat, mais aussi des collectivités locales et de leurs
démembrements et, dans une bonne mesure, l'acceptation sociale et
économique de ce financement. Une mauvaise gestion de l'impôt
minerait en effet le sentiment d'appartenance sociale et pourrait
déboucher sur des pertes de substance économique.
On doit toutefois souligner à quel point il est difficile de concilier
des objectifs pareillement estimables mais susceptibles de rentrer en conflit,
la rigueur de la règle générale si nécessaire
à l'égalité devant l'impôt pouvant buter sur la
prise en compte des particularités économiques et sociales qui
appellent des solutions nuancées -voir infra.
Les missions des services déconcentrés de la DGI s'exercent dans
un environnement de plus en plus délicat. Comme les autres services de
la DGI, ils doivent gérer un potentiel fiscal parfois fuyant, voire
" évasif ". L'internationalisation, la sophistication des
moyens (informatique, ingénierie financière et comptable,
intermédiation, etc.), la mobilité se traduisent par une
complexité accrue des dossiers, mais aussi par des difficultés
particulières à appréhender des bases devenues parfois
très mobiles.
La définition des compétences des services
déconcentrés par référence à des
circonscriptions territoriales pose, de ce point de vue, un premier
problème, celui de l'adéquation entre un ancrage territorial et
la mobilité des bases à gérer.
En outre, elle expose les services à l'ensemble des difficultés
rencontrées par les administrations en prise concrète avec les
données économiques et sociales qui sont parfois
extrêmement ardues.
B. DES PERFORMANCES GLOBALEMENT SATISFAISANTES
Au
regard de ces données, les performances de la DGI sont à
l'évidence globalement satisfaisantes.
Les tableaux ci-après rendent compte de l'ampleur des missions
exercées à l'occasion de l'établissement de
l'impôt.
Données globales |
1996 |
1997 |
Impôt sur le revenu |
|
|
nombre de contribuables imposables et non imposables |
30.172.313 |
30.822.041 |
nombre d'avis d'imposition |
15.264.467 |
14.963.540 |
nombre d'avis de non imposition |
13.314.563 |
14.434.061 |
nombre de notifications de restitutions |
1.593.283 |
1.424.440 |
TVA et taxes assimilées :nombre d'entreprises imposables* |
|
|
régime réel normal |
1.044.828 |
1.047.270 |
régime simplifié |
1.380.010 |
1.396.941 |
régime du forfait |
165.978 |
152.124 |
régime micro BIC et spécial BNC |
112.500 |
119.223 |
régime simplifié agricole |
474.124 |
477.738 |
nombre total d'entreprises imposables à la TVA |
3.177.440 |
3.193.296 |
Taxe d'habitation : nombre d'avis d'imposition |
23.234.190 |
25.530.825 |
Taxe foncière : nombre d'avis d'imposition |
23.731.703 |
24.106.686 |
Taxe professionnelle |
|
|
nombre d'avis d'imposition |
3.121.697 |
3.109.298 |
nombre d'avis d'acompte |
944.286 |
1.021.164 |
* Chiffres provisoires pour 1997
Source : Rapport d'activité de la DGI pour 1997
Impôts d'Etat : montant des rôles émis en 1997
(en millions de francs)
Impôt sur le revenu |
|
rôles établis au titre des revenus de 1996 |
264.586 |
rôles établis au titre des années antérieures |
20.459 |
total |
285.045 |
Impôt sur les sociétés |
23.548 |
Total des impôts d'Etat |
308.593 |
Source : Rapport d'activité de la DGI pour 1997
Impôts locaux : montant des rôles émis en 1997
(en millions de francs)
Taxes principales |
|
taxe d'habitation |
67.285 |
foncier bâti |
80.758 |
foncier non bâti |
5.225 |
taxe professionnelle |
151.033 |
total |
304.301 |
Taxes annexes |
29.009 |
Part de l'Etat |
24.778 |
Total des impôts locaux |
358.088 |
**
Frais d'assiette, de recouvrement, de dégrèvements, de non
valeurs et prélèvements sur les valeurs locatives servant de base
à la taxe d'habitation.
Les performances réalisées en matière de recouvrement
-voir tableaux ci-après-, sont elles aussi appréciables.
Au profit de l'Etat
(en millions de francs)
|
1996 |
1997* |
Impôts directs |
|
|
Retenues à la source sur certains BNC et impôts sur le revenu des non résidents |
1.195 |
1.344 |
Retenues à la source, prélèvements sur les RCM et les bons anonymes |
17.320 |
15.957 |
Précompte dû par les sociétés au titre de certains bénéfices distribués |
2.813 |
3.192 |
Impôt de solidarité sur la fortune |
8.919 |
10.061 |
Contribution des institutions financières |
2.558 |
2.891 |
Autres recettes |
1.042 |
919 |
Total |
33.847 |
34.364 |
Enregistrement |
|
|
Mutations à titre onéreux |
2.762 |
2.962 |
Mutations à titre gratuit : donations |
4.289 |
5.448 |
Mutations à titre gratuit : successions |
27.139 |
34.308 |
Actes civils et autres conventions |
8.246 |
8.478 |
Taxe de publicité foncière |
543 |
365 |
Taxe spéciale sur les conventions d'assurances |
26.076 |
26.106 |
Taxe additionnelle au droit de bail |
3.358 |
3.436 |
Autres recettes et pénalités |
742 |
742 |
Total |
73.155 |
81.845 |
Timbre et recettes assimilées |
|
|
Timbre unique |
3.132 |
3.038 |
Taxe sur les véhicules des sociétés |
2.891 |
2.901 |
Impôt sur les opérations de bourse |
961 |
1.441 |
Autres recettes et pénalités |
4.788 |
5.061 |
Total |
11.722 |
12.441 |
Taxe sur la valeur ajoutée |
649.141 |
666.780 |
Contributions indirectes, autres taxes indirectes |
400 |
381 |
Total des recettes fiscales |
768.315 |
795.811 |
Total des recettes non fiscales |
5.419 |
6.733 |
Total des recouvrements au profit de l'Etat |
773.734 |
802.544 |
Source : Rapport d'activité de la DGI pour 1997
Au profit des collectivités locales et organismes divers
(en millions de francs)
|
1996 |
1997* |
Taxes départementale et communale additionnelles à certains droits d'enregistrements et à la TPF |
4.379 |
4.783 |
Taxe régionale additionnelle à certains droits d'enregistrements et à la TPF |
3.574 |
5.116 |
Taxe départementale de publicité foncière |
15.528 |
20.533 |
Taxe départementale sur les véhicules à moteur |
13.327 |
13.460 |
Autres taxes et redevances diverses |
668 |
1.273 |
Total perçu au profit des collectivités locales |
37.476 |
45.165 |
Taxes perçues au profit du budget annexe des prestations sociales agricoles |
25.149 |
25.850 |
Comptes d'affectation spéciale |
3.608 |
4.187 |
Autres recettes** |
9.830 |
13.619 |
Total des recouvrements au profit des collectivités locales et organismes divers |
76.063 |
88.821 |
*
Chiffres provisoires
**Dont CSG sur produits de placement : 1.515 en 1996 et 5.690 en 1997.
Source : Rapport d'activité de la DGI pour 1997.
Plus
qualitativement, on peut relever que le coefficient de paiements à
l'échéance, calculé sur la base conventionnelle des droits
constatés s'élève à 95,9 %.
Enfin,
les résultats du contrôle fiscal ont
considérablement progressé.
Les résultats du contrôle fiscal
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Contrôle sur place |
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de contrôles (1) |
40.100 |
38.099 |
39.611 |
40.575 |
42.829 |
45.738 |
47.997 |
48.632 |
Montant des droits simples (millions de francs courants) (2) |
19.011 |
22.503 |
26.736 |
29.581 |
34.788 |
36.107 |
39.927 |
44.520 |
Indice d'évolution en francs constants base 100 en 1990 |
100,0 |
114,7 |
133,2 |
144,7 |
167,9 |
171,4 |
186,0 |
205,2 |
Contrôle sur pièces (résultats nets en millions de francs) |
|
|
|
|
|
|
|
|
Impôt sur les sociétés |
1.804 |
1.961 |
1.847 |
1.975 |
2.091 |
2.687 |
3.130 |
3.110 |
Impôt sur le revenu |
5.806 |
5.901 |
6.353 |
7.340 |
8.208 |
7.879 |
8.256 |
8.876 |
Taxe sur le chiffre d'affaires |
4.305 |
5.014 |
5.317 |
5.340 |
5.687 |
5.522 |
6.691 |
6.574 |
Montant des rejets des demandes de remboursements de TVA |
|
|
|
|
|
|
5.398 |
6.213 |
Droits d'enregistrement |
2.882 |
2.905 |
3.105 |
3.094 |
3.312 |
3.165 |
3.477 |
3.601 |
Impôts divers (3) |
37 |
42 |
55 |
81 |
104 |
83 |
66 |
58 |
IGF/ISF (impôt sur la fortune) |
25 |
122 |
192 |
228 |
241 |
239 |
288 |
336 |
ENSEMBLE |
14.859 |
15.945 |
16.869 |
18.058 |
19.643 |
19.575 |
27.306 |
28.768 |
Indice d'évolution en francs constants base 100 en 1990 |
100,0 |
104,8 |
107,5 |
113,1 |
121,3 |
118,9 |
162,8 |
169,7 |
(1) La généralisation en 1986 de la
méthode de vérification adaptée aux petites entreprises
(vérification-diagnostic) conduit à distinguer, depuis cette
date, au sein des vérifications générales, les
vérifications-diagnostic arrêtées dont les diligences sont
équivalentes à celles d'une demi-vérification
générale ou d'une vérification simple. En l'absence de
cette pondération, le résultat serait de 41.689 en 1990,
39.241 en 1991, 40.664 en 1992, 43.036 en 1993, 45.456 en 1994, 48.303 en 1995,
50.767 en 1996, 52.180 en 1997.
(2) Pour l'IS et l'IR, les chiffres indiqués sont nets des
réductions de déficit. Pour les T.C.A., ils sont nets des
réductions de crédit d'impôt.
(3) Contrôle sur pièces de la TVA immobilière et
prélèvement sur les profits immobiliers.
Avec une augmentation de 16 % du nombre des contrôles sur place
entre 1990 et 1997, le montant des droits simples rappelés a
été multiplié par deux.
Si l'efficacité du contrôle sur pièces s'est
elle-même accrue, les résultats ont été
augmentés de 69,7 %, l'efficience de cette catégorie de
contrôles s'est en revanche un peu détériorée. Mais,
les liens qu'il entretient avec les contrôles sur place sont tels que les
résultats du contrôle sur pièces ne peuvent être
appréhendés à partir des seuls chiffres du tableau
ci-dessous.
L'implication des agents favorisée par la modernisation des outils
informatiques est à la base de ces succès.
La direction générale des impôts a conduit une politique
ambitieuse de développement des équipements informatiques. Les
outils installés ont permis de faciliter l'accès aux documents de
référence mais aussi de doter les effectifs d'applications
"réactives" favorisant l'exercice de leur travail.
Cette modernisation au terme de laquelle les agents sont de plus en plus et de
mieux en mieux équipés a permis de démultiplier
l'efficacité des tâches. C'est, en particulier, grâce
à elle que le rapatriement des travaux d'assiette dans les centres des
impôts a pu être mené à bien, favorisant chez des
agents étroitement insérés dans le tissu fiscal local
l'approfondissement de la connaissance des données du terrain et la
détection des anomalies. L'amélioration des performances du
contrôle fiscal résulte de cette implication des agents à
laquelle a également beaucoup contribué les instructions
données en matière de vérification.
L'on doit en outre se féliciter d'une réallocation des moyens
vers les missions de base de la DGI dont le tableau ci-dessous rend compte.
Répartition par missions des effectifs
budgétaires
de la direction générale des impôts
de 1989 à
1998
Groupes de programmes |
1989 |
1996 |
1997 |
1998 |
Evolution en % de 1989 à 1998 |
GP11 personnel des services déconcentrés en poste dans les services centraux |
|
|
|
|
|
GP15 Action sociale |
290 |
235 |
205 |
205 |
- 29,31 % |
GP16 Formation professionnelle |
3.446 |
4.287 |
4.049 |
3.119 |
- 9,49 % |
GP21 Travaux d'assiette |
34.085 |
32.109 |
30.422 |
30.732 |
- 9,84 % |
GP22 Contrôle fiscal |
13.383 |
13.363 |
14.611 |
14.810 |
10,66 % |
GP24 Administration générale |
9.412 |
9.774 |
9.855 |
10.042 |
6,69 % |
GP31 Recouvrement |
8.887 |
8.519 |
8.442 |
8.431 |
- 5,13 % |
GP45 Activités foncières et domaniales |
9.434 |
9.484 |
9.618 |
9.684 |
2,65 % |
Total (évolution réelle) |
80.778 |
79.269 |
78.999 |
78.771 |
- 2,48 % |
Neutralisation de l'incidence du transfert CI |
- 2.407 |
|
|
|
|
Total (évolution à périmètre constant) |
78.371 |
79.629 |
78.999 |
78.771 |
0,51 % |
Cette politique s'est d'ailleurs réalisée dans un contexte de réorganisation des effectifs privilégiant les personnels d'encadrement.
Evolution de la structure par catégorie des effectifs de la direction générale des impôts
Catégories |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
Evolution |
A |
18.440 |
18.614 |
174 |
B |
22.968 |
23.196 |
228 |
C |
37.066 |
36.360 |
- 706 |
Contractuels |
133 |
117 |
- 16 |
Ouvriers du cadastre |
164 |
161 |
- 3 |
Total des effectifs |
78.771 |
78.448 |
- 323 |
II. DES RÉSULTATS À CONFORTER ET À AMÉLIORER
Malgré ces très importants progrès, les résultats de la DGI devraient pouvoir être améliorés à travers des mesures d'adaptation simples à définir, mais difficiles à mettre en oeuvre.
A. UN DÉPLOIEMENT TERRITORIAL À RÉFORMER
Il
apparaît d'abord que le déploiement territorial des effectifs
n'est pas assez en rapport avec la répartition géographique du
potentiel fiscal.
Cette situation se traduit par des fréquences de contrôle trop
amples et variables, selon les zones géographiques, ce qui a par
ailleurs pour effet de nuire au sentiment d'égalité des
contribuables devant le contrôle fiscal.
On doit en particulier souligner les grandes difficultés
rencontrées pour "arrimer" les emplois dans la région
Ile-de-France qui rassemble pourtant une partie très conséquente
du potentiel fiscal.
Les services fiscaux y sont sous-représentés, quantitativement et
qualitativement, le taux de rotation des effectifs y atteint de tels niveaux
que la nécessaire immersion des agents dans le tissu local y fait
défaut. Le temps d'ancienneté moyen des agents d'une brigade
excède rarement un an à Paris.
La DGI est donc confrontée à un difficile problème de
distribution territoriale des forces en fonction des enjeux locaux. Cela
conduit à préconiser un renforcement de la maîtrise par
l'Etat des affectations des agents mais aussi l'instauration de mesures
facilitant cette maîtrise : l'organisation de concours
régionaux, des différenciations territoriales de traitement et le
renforcement des moyens offerts aux agents localisés dans des zones
où ils rencontrent des difficultés d'insertion pourraient
être mis à l'étude.
B. DIVERS AMÉNAGEMENTS DOIVENT ÊTRE ENTREPRIS
1. Renforcer la coordination administrative
Malgré des progrès, la coopération entre les services fiscaux et les autres directions du ministère mais aussi avec les autres administrations nationales ou étrangères doit être renforcée afin d'optimiser les résultats.
2. Améliorer les relations avec les usagers
L'acceptation de l'impôt suppose d'attacher beaucoup de soins aux relations avec les "usagers-contribuables". Des campagnes exceptionnelles d'information sont régulièrement conduites à la période des déclarations fiscales. Mais, ces campagnes ponctuelles ne sauraient remplacer un effort continu de relations avec le public. Celles-ci devront être développées, ce que ne permettent pas toujours aisément les horaires d'ouverture des services, rarement accessibles à l'heure du déjeuner. Les agents doivent par ailleurs être sensibilisés au thème de l'accueil, élément de décrispation indispensable à un système fiscal pas toujours accepté.
3. Les questions posées par les décisions en matière contentieuse et gracieuse
L'architecture des décisions en matière contentieuse et gracieuse
La
direction générale des impôts se caractérise par une
large déconcentration du pouvoir de décision en matière
contentieuse et gracieuse. En effet, l'essentiel des compétences en la
matière est détenu par les directeurs des services
déconcentrés et les agents placés sous leur
autorité.
1. En matière contentieuse
En vertu de l'article 408 de l'annexe II au code
général des impôts, le directeur a seul le pouvoir de
statuer sur les réclamations contentieuses des contribuables.
Toutefois, l'article 410 de l'annexe II précitée permet
au directeur de déléguer sa signature aux agents placés
sous son autorité dans les conditions fixées par le directeur
général des impôts.
2. En matière gracieuse
L'autorité compétente pour statuer varie suivant les sommes en
cause :
Dans le cas général, la décision appartient
(art. R 247-4 du livre des procédures fiscales) :
- au directeur départemental lorsque les sommes faisant l'objet de
la demande n'excèdent pas 750.000 francs par cote, exercice ou
affaire ;
- au directeur régional ou au directeur chargé d'une
direction nationale lorsque les sommes n'excèdent pas
1.100.000 francs ;
- au ministre, après avis du Comité du contentieux fiscal,
douanier et des changes, dans les autres cas.
En matière de taxe professionnelle (art. R 247-5 A du
LPF), le directeur départemental est compétent jusqu'à
hauteur de 1.500.000 francs. Au-delà, la décision
relève du ministre.
Comme en matière contentieuse, le directeur peut déléguer
sa signature aux agents placés sous son autorité dans les limites
et conditions fixées par le directeur général.
3. Les délégations de signature en matière
contentieuse et gracieuse
Les possibilités de délégation sont très largement
utilisées par les directeurs des services déconcentrés, si
bien qu'une part très importante des décisions sont prises par
les services locaux : centre des impôts, recettes... : plus de
94 % des décisions contentieuses et plus de 96 % des
décisions gracieuses.
Les limites et conditions dans lesquelles les directeurs peuvent
déléguer leur signature sont retracées dans le tableau
ci-joint en annexe.
Seuls les agents de catégorie A et B peuvent
bénéficier d'une délégation, à l'exception
des agents de catégorie C chargés de la gestion d'une
recette locale à compétence élargie, service appelé
à disparaître prochainement.
Tableau récapitulatif des limites de délégation de signature
I. Agents exerçant leurs fonctions dans les
services de
direction et receveurs divisionnaires : limites laissées à
l'appréciation du directeur
II. Agents exerçant leurs fonctions dans les services
territoriaux
|
Inspecteurs principaux inspecteurs divisionnaires |
Chefs de brigade |
Conservateurs des hypothèques 6 |
Receveurs |
Autres agents de catégorie A |
Agents de catégorie B |
Agents de catégorie C gérant une recette locale à compétence élargie 7 |
Contentieux droits et péna-lités (1)(2) |
150.000 F |
150.000 F. |
80.000 F |
80.000
F
|
50.000 F |
30.000 F |
|
Gracieux droits (1)(2) |
150.000 F |
150.000 F |
80.000 F |
80.000 F |
50.000 F |
30.000 F |
30.000 <g |
Gracieux pénalités (1)(2) |
Limites laissées à l'appréciation du directeur |
80.000 F |
80.000 F limites laissées à l'appréciation du directeur pour les pénalités de recouvrement |
50.000 F |
30.000 F |
30.000 F |
|
Pertes de récoltes (3) |
Admission totale et partiel-le : sans limite |
|
|
|
|
|
|
Admissions en non-valeur (4) |
9.000 F (5) |
|
|
|
|
|
|
(1)
Admission totale : restitution ou
dégrèvement prononcé
(2)
Admission partielle ou rejet total : décision globale
(3)
Centre des impôts fonciers
(4)
Hors procédure d'accord tacite
(5)
Dette globale du contribuable auprès du poste comptable
inférieure ou égale à 9.000 francs
(6)
ou leurs intérimaires
(7)
Ces recettes sont supprimées à compter du 1er
septembre 1999
Les services fiscaux qui traitent des demandes en très grand nombre
(plus de 1 million de demandes gracieuses en 1997) et par ailleurs
inégalement réparties sur le territoire, donc fortement
concentrées, sont assez largement autonomes, dès les premiers
grades, dans leurs décisions. Si des vérifications
administratives donnent l'occasion de contrôler que la pratique des
services s'inscrit dans le cadre des instructions données, il n'est pas
certain qu'il soit optimal de distribuer les pouvoirs de décision aussi
largement ni que ces contrôles garantissent une unité de
"jurisprudence" suffisante.
Une question analogue concerne l'exercice du contrôle fiscal, le
problème de l'équilibre entre l'autonomie des services et la
concentration des décisions stratégiques se pose. Les initiatives
locales doivent être encouragées, mais elles ne doivent pas
conduire à un éparpillement des moyens.
4. Le réseau de recouvrement
Une
question devra être un jour abordée : celle du réseau
des postes comptables de la DGI. Beaucoup moins présentes sur le
territoire que les postes comptables du Trésor public, les recettes des
impôts mobilisent, hors encadrement, plus de 8.400 agents.
La justification de la coexistence de ce réseau de recouvrement avec
celui géré par la comptabilité publique mérite
examen, et ce d'autant plus que la DGI étant, dans ses missions
d'assiette et de contrôle, plutôt tournée vers les
entreprises n'a en revanche pas, en matière de recouvrement, la
responsabilité de l'ensemble des impôts supportés par les
entreprises.
En outre, un problème particulier devra également être
résolu, celui du recouvrement des droits rappelés après
contrôle fiscal. Le tableau ci-dessous démontre l'insuffisance des
performances réalisées en la matière qui prive d'une
partie substantielle de leurs effets les résultats du contrôle.
Différence entre les montants mis en recouvrement ou émis et les montants encaissés
Réseau comptable |
Type de contrôle et type |
Pourcentage des encaissements |
||||
concerné |
d'impôt |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Impôts recouvrés par la Direction générale des impôts |
|
|
|
|
|
|
|
Contrôle sur pièces des taxes sur le chiffre d'affaires |
|
|
|
|
|
|
- droits simples |
32,74 |
33,80 |
37,08 |
37,50 |
48,72 |
|
- pénalités |
15,86 |
20,79 |
24,46 |
23,34 |
20,70 |
|
- total |
29,50 |
31,67 |
35,16 |
35,15 |
43,82 |
|
Contrôle sur pièces des autres impôts |
|
|
|
|
|
|
- droits simples |
66,57 |
63,73 |
69,01 |
69,11 |
56,99 |
|
- pénalités |
46,57 |
39,68 |
44,72 |
41,76 |
44,12 |
|
- total |
62,03 |
57,73 |
19,14 |
62,06 |
54,09 |
|
Contrôle fiscal externe des taxes sur le chiffre d'affaires |
|
|
|
|
|
|
- droits simples |
55,86 |
55,56 |
54,71 |
54,72 |
61,19 |
|
- pénalités |
20,72 |
21,01 |
22,79 |
18,62 |
22,63 |
|
- total |
47,79 |
48,40 |
50,78 |
46,60 |
53,22 |
|
Contrôle fiscal externe des autres impôts |
|
|
|
|
|
|
- droits simples |
76,26 |
47,04 |
41,10 |
46,76 |
37,54 |
|
- pénalités |
55,47 |
26,11 |
30,69 |
29,06 |
23,97 |
|
- total |
71,23 |
39,73 |
38,02 |
40,29 |
33,15 |
Impôts recouvrés par la Direction de la comptabilité publique |
|
|
|
|
|
|
|
Contrôle fiscal externe de l'impôt sur les sociétés |
|
|
|
|
|
|
- total |
49,02 |
42,27 |
37,54 |
58,39 |
39,33 |
|
Contrôle fiscal externe de l'impôt sur le revenu |
|
|
|
|
|
|
- total |
38,55 |
29,80 |
33,26 |
23,72 |
24,55 |
CHAPITRE IV
OBSERVATIONS DIVERSES
On évoquera successivement les questions posées par l'optimisation des missions de certains services d'expertise relevant du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et par certains aspects de l'activité des services de la comptabilité publique.
I. LES MOYENS D'EXPERTISE DU MINISTÈRE : UNE OUVERTURE S'IMPOSE
On ne fera qu'évoquer quelques unes des questions posées par le fonctionnement de trois catégories de services : les corps de contrôle, la direction de la prévision et l'Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE).
A. L'INSEE, LA DIRECTION DE LA PRÉVISION ET LES CORPS DE CONTRÔLE
S'agissant de l'INSEE, son plan de charge se répartit
inégalement entre des opérations statistiques lourdes et la
production d'études.
En ce qui concerne les opérations statistiques, une place à part
doit être faite au recensement dont la programmation financière
est rappelée dans le tableau ci-dessous.
Programmation des dépenses du recensement
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Total |
Recensement de 1990 |
Travaux préparatoires |
9,5 |
|
|
|
|
9,5 |
4,4 |
Personnels temporaires |
|
7,9 |
776,9 |
1,8 |
|
786,6 |
583,8 |
Informatique |
6,7 |
15,8 |
15,4 |
5,7 |
3,9 |
47,5 |
58,0 |
Exploitation |
|
15,0 |
151,7 |
27,6 |
|
194,3 |
125,0 |
Autres dépenses (impressions, publicité, locaux, transport...) |
0,5 |
48,8 |
54,0 |
9,2 |
3,4 |
115,9 |
114,9 |
DOM |
3,0 |
7,0 |
42,2 |
3,3 |
|
55,5 |
56,1 |
Total |
19,7 |
94,5 |
1.040,2 |
47,6 |
7,3 |
1.209,3 |
942,2 |
L'on
pouvait s'étonner dans ces conditions de l'insuffisante
budgétisation des dépenses nécessaires dans le projet de
loi de finances pour 1999. Mais, une ouverture de crédits
demandée dans le projet de loi de finances rectificative pour 1998 est
appelée à abonder les moyens nécessaires à hauteur
de 981 millions de francs. Cette inscription aurait sans doute mieux
trouvé sa place dans le projet de loi de finances pour 1999.
Plus généralement, l'activité statistique de l'INSEE qui
s'appuie sur un réseau dense de personnels doit être
restituée dans un contexte où le doublonnement n'est pas exclu.
On pense ici moins aux travaux des organisations internationales (OCDE,
Eurostat), qui souvent sont dépendants des appareils statistiques
nationaux qu'à ceux conduits par la Banque de France, organisme certes
indépendant mais public. Il serait probablement économe de
rationaliser dans la mesure du possible les missions des deux réseaux.
Avec la partie études de l'activité de l'INSEE, on est conduit
à évoquer un problème que posent également les
activités de la direction de la prévision.
S'agissant de l'INSEE, une question spécifique se pose, celle du dosage
entre les études initiées par l'institut lui-même et les
études répondant à des prestations de service. Il semble
qu'un arbitrage un peu systématique ait été rendu
privilégiant les premières. Cet arbitrage est certes conforme
à la vocation d'un service public animé qui plus est d'une
tradition d'indépendance.
Mais, il peut s'accompagner d'effets non désirables et, en particulier,
d'un affadissement de la relation de l'INSEE avec son milieu.
A cet égard, les réticences de l'Institut à poursuivre les
relations établies avec le Parlement et tout particulièrement
avec le Sénat pourraient être interprétées comme la
manifestation d'un repli sur soi synonyme de rétention de l'information
économique. L'INSEE doit faire preuve de plus d'ouverture et, sur la
base de conventions claires, engager ses services à nouer des relations
fructueuses de confiance avec le Parlement au service d'un meilleur
fonctionnement démocratique..
Une observation semblable vaut pour la Direction de la Prévision
.
S'il est normal que le Parlement accepte chaque année de doter
l'exécutif des moyens d'analyse économique nécessaires
à son action, s'il est naturel qu'il n'interfère pas plus qu'il
n'est raisonnable dans la façon dont le gouvernement anime ces moyens,
il est fâcheux que ceux-ci soient entièrement monopolisés
par lui. Une solution d'efficience consisterait à réserver une
part, même modeste, du plan de charge de la direction de la
prévision au Parlement qui, sur la base d'un conventionnement sans
ambiguïté, pourrait mobiliser les moyens techniques de la direction
de la Prévision. On notera d'ailleurs que, dans le passé, un tel
aménagement a existé, qu'il convient donc de le réactiver.
Enfin, les missions des corps de contrôle doivent faire l'objet
d'un meilleur partage d'informations
. Des progrès importants ont
été réalisés ces dernières années
avec, en particulier, l'accès élargi aux travaux de la Cour des
Comptes. Mais, les travaux de certains corps de contrôle, au premier rang
desquels, ceux de l'inspection générale des finances, continuent
d'être le monopole du ministre et ne font l'objet de publications ou
d'informations qu'indirectement, par voie de fuites dans la presse
généralement.
Cette situation demeure non satisfaisante et des
solutions adaptées devraient être trouvées.
B. LA COUR DES COMPTES
Au terme
de l'article 47 de la Constitution, la Cour des comptes "assiste le
Parlement et le gouvernement dans le contrôle de l'exécution des
lois de finances".
L'article 47-1 de la Constitution énonce une disposition similaire
pour les lois de financement de la sécurité sociale.
Longtemps, l'article 47 de la Constitution s'est matérialisé
essentiellement par l'élaboration d'un rapport sur l'exécution de
la loi de finances de l'année n-1. Ce rapport, d'une très
grande utilité, voyait sa portée quelque peu
atténuée par une remise tardive. Les progrès de la
comptabilité publique et les diligences de la Cour ont permis
d'abréger les délais pris par les travaux de la Cour,
créant ainsi les conditions d'une meilleure utilisation du rapport.
En outre, même si un dialogue a toujours existé entre la Cour et
la commission des finances du Sénat, il a récemment pu s'enrichir
du fait des communications systématiques des
référés de la Cour restés sans réponse et
des rapports relatifs à la gestion des entreprises publiques.
Il conviendrait sans doute, comme l'a souhaité M. le
Président de la commission des finances lors de la récente
audition de M. le Premier président de la Cour des Comptes, de
faire un pas supplémentaire et, s'inspirant du modèle britannique
par exemple, de mieux "charpenter" les relations entre la Cour et le
Sénat. Il serait, en particulier, très utile que, moyennant un
volume de demandes raisonnable de la part de la commission des finances, des
relations quasi-contractuelles puissent aboutir à mobiliser les moyens
de la Cour autour de quelques opérations de contrôle par an. Pour
donner à cette proposition tous ses prolongements, il faudrait envisager
des collaborations ponctuelles entre les personnels de la Cour et les services
de la commission des finances chargés d'assister les rapporteurs
spéciaux dans leurs opérations de contrôle. Cette
collaboration, cela va sans dire, respecterait les systèmes de
décision de l'une et l'autre des institutions, chacune continuant de
fonctionner selon ses propres règles et selon sa culture. En
particulier, les deux "collégialités" seraient
préservées ainsi bien sûr que l'indépendance des
deux organes.
II. LES SERVICES DU TRÉSOR PUBLIC : BREF APERÇU
Le
Trésor public est, après la Direction générale des
impôts, le service du ministère réunissant à la fois
les plus nombreux effectifs et les dotations budgétaires les plus
importantes.
Les tableaux ci-après rendent compte de l'évolution des dotations
budgétaires des services déconcentrés du Trésor et
du détail de leur répartition en 1997.
Evolution des dotations budgétaires des services déconcentrés du Trésor
(en milliers de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Dépenses de personnel |
7.988.252 |
8.239.950 |
8.686.277 |
8.981.786 |
9.019.515 |
Dépenses de fonctionnement courant |
1.126.241 |
1.152.215 |
1.177.499 |
2.092.101 |
2.014.515 |
Dépenses informatiques |
839.100 |
823.000 |
776.250 |
744.050 |
691.290 |
Réparations civiles |
1.237 |
1.237 |
1.237 |
1.237 |
1.237 |
Total des dépenses ordinaires |
9.954.830 |
10.216.402 |
10.641.263 |
11.819.174 |
11.726.557 |
Dépenses d'investissement |
|
|
|
|
|
Autorisations de programme |
230.200 |
230.560 |
231.500 |
200.000 |
211.000 |
Crédits de paiement |
144.200 |
145.540 |
142.940 |
138.114 |
128.000 |
Total dépenses ordinaires + crédits de paiement |
|
|
|
|
|
Service de la redevance de l'audiovisuel |
|
|
|
|
|
Total général |
10.526.030 |
10.801.942 |
11.244.203 |
12.437.288 |
12.341.557 |
Répartition de la dotation publique en 1997
(Budget total de 12,34 milliards de francs)
en pourcentage
Redevance |
4 |
Fonctionnement |
16 |
Informatique |
5 |
Investissement |
2 |
Personnel |
73 |
Les
moyens des services ont progressé -hors service de la redevance- de plus
de 16 % entre 1993 et 1997. Mais, une réduction très modeste
des crédits est intervenue en 1997.
Les recherches d'économies se sont centrées sur la baisse des
effectifs. Ceux-ci ont diminué de 759 unités entre 1999 et
1996, soit une réduction de 1,4 %.
La direction est engagée dans un effort d'évaluation du
coût de ses missions qui méritera d'être soigneusement suivi.
L'évaluation des coûts menée par la Direction de la comptabilité publique
Il
n'existe pas encore de comptabilité analytique complète des
services extérieurs du Trésor.
Mais, la direction de la comptabilité publique met en oeuvre deux types
de démarches pour évaluer le coût de fonctionnement des
services déconcentrés du Trésor : une approche des
coûts par mission et pour certains secteurs, une comptabilité
analytique.
La mesure des coûts par mission est rendue difficile du fait des
caractéristiques du réseau du Trésor public qui est
marqué par une forte densité de structures polyvalentes. Avec
près de 4.000 postes comptables, répartis sur l'ensemble du
territoire, les services déconcentrés de la direction de la
comptabilité publique comprennent un nombre élevé de
petites structures (996 ont une charge équivalente à moins de
3 agents). La quasi-totalité des postes comptables exerce
l'ensemble des missions du Trésor public, une faible part se consacrant
exclusivement à un seul secteur d'activité.
Outre leur émiettement, la polyvalence des structures du Trésor
public constitue une contrainte importante pour une mesure directe des
coûts où prédominent les dépenses de personnel.
Une approche fondée sur la mesure de l'activité réelle de
chaque agent et des coûts de structures inhérents est donc
très difficile à mettre en oeuvre. Un tel dispositif supposerait
l'organisation d'un suivi individualisé de l'activité des
personnels avec la définition d'unités d'oeuvre
spécifiques.
La problématique se révèle peu différente pour les
dépenses de structures. Leur mesure directe se heurte à la
difficulté de déterminer des clefs de répartition
suffisamment fiables, en raison des disparités dans l'organisation des
tâches dans chaque poste comptable, notamment les trésoreries
générales.
Dans ce contexte, la direction de la comptabilité publique a
développé une approche des coûts à partir de
standards nationaux, assortie d'un suivi spécifique pour certaines
catégories de dépenses.
La mesure des coûts de personnels par mission qui représentent
près de 75 % de l'ensemble des coûts des services est
réalisée par exploitation des résultats du recensement de
l'activité de chaque poste comptable, les travaux inventoriés
étant valorisés en équivalent-agent à partir de la
mesure du temps moyen nécessaire à leur exécution.
Cette méthode, mise en oeuvre tous les cinq ans pour établir le
classement des postes comptables, permet de valoriser leur activité, et
de disposer au plan national d'un outil de répartition des moyens par
mission.
Le recensement des opérations repose sur l'inventaire exhaustif des
travaux réalisés durant une année, qui groupe
514 types d'opérations dans les postes non centraliseurs et 694
dans les postes centralisateurs. La durée moyenne nécessaire
à l'exécution d'une chaîne de travail est
pondérée en fonction de sa fréquence par rapport à
l'élément recensé.
Par ailleurs, les éléments de répartition fournis par le
barème peuvent être appliqués à certains coûts
de structures, qui ne peuvent être répartis au moyen d'une
approche directe.
Une telle approche n'est en revanche pas justifiée pour les
dépenses d'affranchissement ou les dépenses informatiques, dont
la répartition est très marquée par les
spécificités de telle ou telle mission.
Une clé de répartition spécifique, découlant des
flux d'envoi postaux générés par chacune des missions, a
donc été bâtie, qui reste cependant à affiner compte
tenu d'une part, du manque de recul (l'ancien système de franchise
postale, qui n'a cessé qu'en 1996, faisait obstacle à un suivi
opérationnel en ce domaine) et, d'autre part, des évolutions
inhérentes au nouveau système de paiement réel
(perspectives de rationalisation des envois différentes selon les
missions).
S'agissant des dépenses informatiques, c'est le poids relatif des
coûts des différentes applications du réseau du
Trésor public qui constitue la base de la clé de
répartition des coûts par missions.
Les éléments d'analyse à la disposition de la direction de
la comptabilité publique marquent le point d'entrée dans la mise
en place
d'une comptabilité analytique qui n'a, jusqu'à
présent, été développée que pour les
départements informatiques du Trésor public et le service de la
redevance.
Cette évaluation a fait le lit de modifications des conditions
d'affectation des personnels dans les Trésoreries et d'un projet de
révision de la carte des implantations des recettes des finances
décrits dans le rapport de l'an dernier.
On rappelle qu'en ce qui concerne le premier dispositif, il s'agit de confier
la gestion de deux Trésoreries de petite taille à un même
chef de poste. Les objectifs poursuivies et les modalités du dispositif
sont décrits ainsi qu'il suit par le ministère :
"Les emplois de catégorie A dégagés par ces mesures seront
réaffectés pour partie dans les départements et pour le
reste au profit du réseau, dans l'objectif de renforcer l'exercice des
missions en matière d'expertise économique et financière
et de conseil aux collectivités locales. Ces emplois seront
également redéployés dans le domaine des contrôles
sur place et dans les trésoreries situées en zone urbaine.
Ce schéma d'organisation devrait concerner à moyen terme
près de 300 trésoreries.
En ce qui concerne la réforme des recettes des finances
, ses
modalités seraient les suivantes :
"
Par ailleurs, la direction a engagé une réforme des Recettes
des finances fondée sur la rénovation des missions et sur la
révision de la carte de leur implantation.
Des tâches actuellement assurées par la Recette des Finances
seront recentrées sur la Trésorerie Générale et les
postes comptables de la ville-siège.
C'est le cas de la fonction de centralisation comptable et de tenue de la
comptabilité qui sera désormais assurée directement par la
seule Trésorerie Générale, compte tenu de
l'évolution des techniques et pour accélérer la
remontée de l'information comptable.
Le recouvrement des impôts de la ville-résidence de la Recette des
Finances, sera confié à un autre poste en résidence.
En contrepartie, l'activité des Recettes des Finances sera
recentrée sur le rôle majeur d'animation, d'assistance et de
soutien de proximité des postes comptables
"
Une révision de la carte des implantations est par ailleurs en
oeuvre.
Ces réformes sont sans doute nécessaires, mais elles doivent
s'inscrire dans le cadre du maintien de la préoccupation d'assurer les
missions essentielles du réseau dont le tableau ci-dessous rappelle la
nature et la répartition des moyens consacrés à chacune
d'entre elles.
Répartition des moyens du Trésor public par
mission
56078 emplois budgétaires
en pourcentage
Recouvrement |
29,92 |
Dépense de l'Etat |
9,36 |
Comptabilité |
3,49 |
Collectivités et établissements publics locaux (EPL) |
43,68 |
Trésorerie |
7,15 |
Divers |
5,78 |
Action économique |
0,62 |
L'on peut, en particulier, s'interroger sur la pertinence d'allouer tant de moyens aux activités financières du réseau qui mobilisent des encours somme toute modestes.
Indicateurs d'activités financières du
Trésor public
Situation au 31 décembre 1997
(en milliards de francs)
Comptes de dépôts |
|
Nombre de comptes-chèques |
863.439 |
Encours |
17,70 |
Nombre de comptes à terme |
83.515 |
Encours |
4,18 |
CODEVI |
|
Nombre de livrets |
122.084 |
Encours |
1,62 |
Livrets Jeune |
|
Nombre de livrets |
8.200 |
Encours |
0,05 |
Bons du Trésor |
|
Placement brut |
6,53 |
OPCVM |
|
Actif géré |
52,11 |
Emprunts et assimilés |
|
Placement brut |
4,45 |
Dont emprunts d'Etat |
3,79 |
Privatisations |
0,158 |
PEA |
|
Nombre de plans |
13.967 |
Encours |
1,91 |
CNP |
|
Placement (chiffre d'affaires) |
6,8 |
Il faut
également réfléchir aux modalités de
l'activité de conseil aux collectivités locales qu'il entre dans
les intentions du ministère de développer et d'améliorer.
Enfin, il semble peu efficace de penser le devenir du réseau sans
inclure dans la réflexion les activités analogues ou connexes des
autres directions du ministère. A ce sujet, une mission d'étude
est à la tâche. Il faut souhaiter que ses travaux soient rendus
accessibles à votre commission des finances et prennent
entièrement en compte les réformes au service d'une optimisation
de l'utilisation des moyens et de gains d'efficience des
résultats.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le
mercredi 18 novembre 1998,
sous la
présidence
de M. Alain Lambert, président,
la commission a
procédé, sur le
rapport
de
M. Bernard Angels,
rapporteur spécial,
à
l'examen
des
crédits
des
services communs
et
finances
pour
1999.
Ayant présenté les conclusions de son rapport, un large
débat s'est alors ouvert.
M. Alain Lambert, président,
ayant observé qu'il
était réconfortant que les travaux de la commission puissent
trouver une consécration, a souligné le bien-fondé des
propositions du rapporteur spécial relatives à
l'éventualité d'un concours prêté par les services
de l'INSEE ou de la direction de la prévision à la commission des
finances. Il a rappelé que, si ces deux administrations étaient
bien entendu des administrations à la disposition du Gouvernement, il
n'était guère concevable qu'elles n'apportent pas leur concours
au Parlement, une telle attitude étant susceptible de déboucher
sur une coûteuse duplication des moyens d'expertise des pouvoirs publics.
Il a donc vivement souhaité que le Gouvernement fasse droit aux
observations de la commission des finances indiquant qu'il ne s'agissait, pour
celle-ci, que de souhaiter avoir accès, dans des conditions raisonnables
et sur la base de conventions permettant de distinguer clairement les
responsabilités de chacun, à une modeste partie des moyens
alloués au Gouvernement.
M. Yann Gaillard
a abondé dans le sens des observations du
rapporteur spécial relatives aux problèmes rencontrés par
les services financiers en Ile-de-France, problèmes qu'il a jugés
dramatiques. Ayant rappelé que la direction des services fiscaux de
Paris Ouest traitait à peu près un quart de l'impôt sur le
revenu, et que celle de Paris Nord avait la charge d'environ un tiers de la
TVA, il a souhaité que soient mises en oeuvre des réformes
audacieuses : l'instauration de concours régionaux, une vraie
politique d'administration des effectifs et du logement au service des jeunes
agents. Il s'est ensuite inquiété de la persistance du
phénomène du "filtre" au terme duquel, seules, les affectations
dans les services nationaux de contrôle fiscal se trouvaient
maîtrisées par l'administration, puis il a souhaité que
soient enfin fusionnées les régies comptables de la direction
générale des impôts et de la direction
générale de la comptabilité publique. Il a
suggéré qu'une telle fusion pourrait sans doute permettre de
dégager quelques moyens en évitant en plus des chevauchements de
compétences aux effets parfois pervers. Il a enfin interrogé le
rapporteur spécial sur la portée de la fusion entre les services
financiers et les services de l'industrie.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a
acquiescé à l'idée selon laquelle la commisison des
finances devrait accéder plus largement aux travaux et aux moyens des
corps de contrôle. Il a alors interrogé le rapporteur
spécial successivement sur l'impact budgétaire d'un
éventuel redéploiement des moyens des services de recouvrement,
puis sur ses réactions consécutives à la modification du
régime fiscal des micro-entreprises. Sur ce dernier sujet, il a
souhaité savoir si des économies d'effectifs pourraient en
résulter. Enfin, le rapporteur général s'est
inquiété du niveau du taux d'intérêt servant au
calcul des pénalités de retard infligées aux contribuables
ayant tardé à s'acquitter de leur dette fiscale. Il a
estimé que ce taux pouvait être parfois supérieur au taux
de l'usure défini par le code de commerce et qu'en tout état de
cause il l'était par rapport au taux supporté par
l'administration, lorsque celle-ci doit elle-même acquitter des
intérêts moratoires.
En réponse,
M. Bernard Angels, rapporteur spécial
,
ayant approuvé les propos de M. Yann Gaillard, a souhaité
préciser que, selon lui, il conviendrait, plutôt que d'imaginer
d'associer des personnels extérieurs aux travaux internes de la
commission des finances, de faire en sorte que celle-ci puisse, d'abord, avoir
communication systématique des travaux des corps de contrôle de
l'administration dès lors que ceux-ci portaient sur des questions
d'intérêt général. Il a ajouté qu'il fallait
en tout état de cause éviter un mélange des genres
dangereux et qu'une préoccupation de garantie de la séparation
des pouvoirs devait conduire à veiller à ce que les missions du
Parlement soient conduites par l'intermédiaire de ses propres moyens. Il
a précisé que la mise à disposition des moyens d'expertise
technique de l'INSEE et de la direction de la prévision sur la base de
conventions claires serait en tout point conforme à ces exigences.
Evoquant le redéploiement des moyens, il a observé que celui-ci
paraissait nécessaire, mais que sa mise en oeuvre supposerait de
résoudre d'importantes difficultés. Il a ajouté que son
travail de contrôle d'évaluation des services
déconcentrés de la DGI déboucherait sur des propositions
en la matière.
Enfin, évoquant la réforme du régime des
micro-entreprises et le niveau des taux d'intérêt infligés
aux contribuables en retard de paiement, il s'est d'abord
inquiété de la portée de l'article 5 du projet de loi
de finances, susceptible de distendre les liens entre les entreprises et
l'administration fiscale et de produire quelques effets pervers, puis s'est
ensuite engagé à instruire un dossier purement technique qui
pourrait faire l'objet, le cas échéant, d'une initiative
législative du rapporteur général.
M. François Trucy
s'est alors étonné du niveau des
charges sociales du projet de budget pour 1999, indiquant qu'il lui paraissait
sans rapport avec le niveau des rémunérations d'activité.
Puis, il a souhaité disposer d'éléments de comparaison
avec les administrations fiscales européennes.
M. Jean-Philippe Lachenaud
, ayant évoqué les tribulations
de la réforme des évaluations cadastrales, s'est demandé
quand les collectivités locales cesseraient d'acquitter une contribution
pour une réforme toujours reportée.
En réponse,
M. Bernard Angels, rapporteur spécial,
a
suggéré que l'écart entre le niveau des charges sociales
et celui des rémunérations directes pourrait provenir du niveau
relatif élevé des primes et indemnités. Il a ajouté
qu'à l'issue de son contrôle relatif à la DGI, il
s'attacherait à réunir des éléments pertinents
permettant d'apprécier les performances comparées des
administrations financières européennes.
Evoquant la réforme des bases cadastrales, il s'est
déclaré incapable de fournir une réponse quant à
son calendrier et rappelé qu'il s'agissait d'une imposition
spécifique dont la pérennisation pouvait en effet poser
problème.
Sur proposition de
M. Philippe Marini, rapporteur
général,
la commission a alors adopté un amendement
réduisant les crédits du titre III du budget des services
communs et finances.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial,
ayant rappelé ses
observations et insisté sur la nature régalienne des missions du
ministère et sur la part des dépenses de personnel dans le
budget, a indiqué qu'il ne pouvait s'associer à la
démarche proposée par le rapporteur général.
La commission a ensuite
adopté les crédits ainsi
modifiés du budget des services communs et finances pour
1999.
1
Voir sur ce point les observations
infra.
2
Hors réintégration de certains crédits.
3
Rapport de M. Boisson et de M. Milleron.
4
Les comptes concernés sont les comptes 466-17 (sous-comptes
171 et 176), " Frais de service des comptables du Trésor ",
466-21 " Opérations d'encaissement et de répartition de
remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants
nationaux ", 466-223 et 466-224 " Rémunérations
accessoires de certains agents de l'Etat - Cadastre ", le compte 466-226
" Hypothèques " et le compte 466-24 " Masse des
douanes ".
5
5,9 milliards en 1999.
6
4,2 milliards en 1998.