4. Le TGV comme instrument de reconquête de la clientèle
Si la
SNCF a su, grâce au TGV, répondre au désir de la
clientèle de disposer d'un transport à grande vitesse et si elle
a, sur certaines liaisons, remporté d'incontestables succès
commerciaux,
il ne lui a pas permis de lutter contre l'utilisation de plus
en plus répandue du véhicule individuel
.
Entre 1982 et 1992, alors que la mobilité mesurée en
voyageurs/kilomètre a progressé à un rythme de 2,6 %
par an, la SNCF a vu sa part modale régresser de 9,9 % à
8,5 %.
Cette dérive est particulièrement sensible pour les trajets les
plus longs. Entre 1982 et 1992, alors que l'ensemble des trafics à
longue distance progressait de 3 %, l'opérateur ferroviaire voyait
sa part modale baisser de près de 3 points (de 17,6 % à
14,4 %).
L'évolution des dépenses des ménages par mode de transport
est révélatrice de la part marginale qu'occupe désormais
le chemin de fer : la part représentée par le chemin de fer est,
en effet, passée de 10 % en 1980 à 5 % en 1992.
Le TGV n'a donc pas permis d'enrayer le déclin du transport ferroviaire,
notamment en raison d'un développement encore relativement limité
du réseau à grande vitesse, mais a donné l'illusion d'une
certaine reconquête du marché qui a retardé des
évolutions nécessaires en termes de coûts de production et
de politique commerciale.