2. Un schéma ambitieux
Les
ambitions du schéma directeur étaient considérables, ainsi
qu'en témoigne le nombre élevé de lignes nouvelles
inscrites dans le document : pas moins de 16 projets représentant
environ 3.500 kilomètres de lignes nouvelles, alors qu'un peu moins de
1.200 kilomètres étaient réalisés ou en cours de
construction à la date de sa publication en 1992. Les investissements
nécessaires à la réalisation de ce programme
représentaient, aux conditions économiques de 1989, un
investissement global évalué à 210 milliards de
francs, dont 180 pour les infrastructures et 30 pour le matériel roulant.
Les hypothèses se fondaient sur un coût kilométrique moyen
de construction des lignes nouvelles pouvant varier entre 30 et
70 millions de francs selon la complexité des ouvrages
spéciaux à réaliser.
Les liaisons envisagées figurent au schéma qui figure ci-joint.
Seul le " TGV des estuaires " n'y figure pas.
Les lignes inscrites au schéma directeur concernaient :
-
des lignes nouvelles en service
: TGV Paris Sud-Est (417 km)
et TGV-Atlantique (282 km) ;
-
des lignes nouvelles en construction
(soit 556 km) : TGV
Nord (partie française du projet
Paris/Londres/Bruxelles-Amsterdam/Cologne-Francfort) reliant Paris au nord de
la France, au tunnel sous la Manche et à la Belgique, prolongement de la
ligne Paris-Lyon jusqu'à Valence ; interconnexion Est de
l'Ile-de-France reliant le TGV Sud-Est au TGV-Atlantique et au TGV-Nord via
l'aéroport de Roissy.
-
et des projets de lignes nouvelles
(soit 3446 km),
de
loin les plus nombreux
: prolongement du TGV Atlantique de Tours vers
Bordeaux et le sud de l'Aquitaine, prolongement du TGV-Atlantique du Mans
à Rennes, TGV Auvergne reliant Clermont-Ferrand à la
région parisienne, TGV-Est reliant Paris à Strasbourg, TGV
Grand-Sud reliant Bordeaux, Toulouse et Montpellier, Marseille et la Côte
d'Azur, interconnexion Sud de l'Ile-de-France, liaison transalpine Lyon-Turin
grâce à un nouveau tunnel de base d'environ 54 km sous le
Mont-Cenis, TGV Limousin reliant Limoges et le Sud-Ouest du Massif central
à la région parisienne, TGV Méditerranée qui
regroupait les lignes Paris-Marseille, Marseille-Côte d'Azur et
Marseille-Perpignan, TGV Midi-Pyrénées prolongeant le TGV
Atlantique et Aquitaine jusqu'à Toulouse, TGV-Normandie reliant Caen
à Rouen, TGV-Pays de la Loire prolongeant le TGV-Atlantique du Mans
à Angers, TGV Rhin-Rhône, TGV Picardie reliant le TGV-Nord et le
tunnel sous la Manche et liaison Bourg-en-Bresse-Genève.
Comparés à ceux élaborés dans des pays
européens comme l'Italie, l'Espagne ou l'Allemagne, le schéma
français apparaît de loin comme le plus ambitieux en
kilomètres de lignes à construire.