AVIS N° 87 - Tome XI - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 - AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
M. Jean PEPIN
COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES ET DU PLAN - AVIS N° 87 Tome XI -1997/1998
Table des matières
-
CHAPITRE 1ER -
LES MOYENS FINANCIERS
DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE- I. PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES CRÉDITS INSCRITS AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998
- II. LES FONDS CRÉÉS EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
- III. LA RÉFORME DES FONDS STRUCTURELS EUROPÉENS : DES PERSPECTIVES PRÉOCCUPANTES
- IV. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES CRÉDITS CONSACRÉS A L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
-
CHAPITRE II -
UNE POLITIQUE EN DEVENIR :
DU CIADT D'AUCH À L'ANNONCE D'UNE RÉFORME
DE LA " LOI PASQUA " -
CHAPITRE III -
LES PRINCIPALES QUESTIONS D'ACTUALITÉ POUR L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE - EXAMEN EN COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès-verbal de la séance du 20 novembre 1997.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XI
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Par M. Jean PÉPIN,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM. Jean
François-Poncet,
président
; Philippe François,
Henri Revol, Jean Huchon, Fernand Tardy, Gérard César, Louis
Minetti,
vice-présidents
; Georges Berchet, William Chervy,
Jean-Paul Émin, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Alphonse Arzel, Mme Janine Bardou, MM. Michel Barnier, Bernard
Barraux, Michel Bécot, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer,
Jacques Braconnier, Gérard Braun, Dominique Braye, Michel Charzat,
Marcel-Pierre Cleach, Roland Courteau, Désiré Debavelaere,
Gérard Delfau, Fernand Demilly, Marcel Deneux, Rodolphe
Désiré, Michel Doublet, Mme Josette Durrieu, MM. Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Hilaire Flandre, Aubert
Garcia, François Gerbaud, Charles Ginésy, Jean Grandon, Francis
Grignon, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson,
Rémi Herment, Bernard Hugo, Bernard Joly, Gérard Larcher, Edmond
Lauret, Pierre Lefebvre, Jean-François Le Grand, Kléber
Malécot, Jacques de Menou, Louis Mercier, Jean-Baptiste Motroni,
Jean-Marc Pastor, Jean Pépin, Daniel Percheron, Jean Peyrafitte, Bernard
Piras, Alain Pluchet, Jean Pourchet, Jean Puech, Jean-Pierre Raffarin, Paul
Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Roger Rigaudière, Roger
Rinchet, Jean-Jacques Robert, Jacques Rocca Serra, Josselin de Rohan,
Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, M. Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
et
85
(annexe n°
4
)
(1997-1998).
Lois de finances. |
Mesdames, Messieurs,
L'examen du projet de loi de finances pour 1998 offre au Sénat et
à sa Commission des Affaires économiques l'occasion de faire le
point sur les principales orientations de la politique du Gouvernement de
Lionel Jospin en matière d'aménagement du territoire. Six mois
après la prise de fonctions du Gouvernement, un tel examen
s'avère indispensable. En effet, le 19 juin 1997, dans sa
déclaration de politique générale, le Premier ministre ne
mentionnait, s'agissant de ce domaine essentiel aux yeux de la Haute
Assemblée, que la volonté de réformer la loi
n° 95-115 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire, "
afin que toutes les dimensions
-écologiques, culturelles et économiques- du développement
soient prises en compte dans les régions. "
Une telle réforme peut-elle, à elle seule, constituer un
programme ?
Cette annonce n'a pas manqué de susciter des interrogations et des
inquiétudes : la modification d'une loi dont l'incidence n'a pas encore
été totalement évaluée semble, à tout le
moins, prématurée.
Votre Commission des Affaires économiques considère, pour sa
part, que le dessein de réformer une loi ambitieuse et récemment
votée ne peut tenir lieu de politique d'ensemble en matière
d'aménagement du territoire, et ce d'autant plus que la réforme
elle-même, initialement annoncée pour le début de
l'année 1997, semblerait, si l'on en croit les derniers échos
parus dans la presse, repoussée au printemps de l'année 1998 -au
plus tôt-.
Une seconde cause de doute provient de la décision du Gouvernement de
revenir sur nombre de grands projets d'infrastructures, au premier rang
desquels figure le Canal Rhin-Rhône. Annoncée par le Premier
ministre dans sa déclaration de politique générale du 19
juin, cette décision a été juridiquement
sanctionnée par le décret du 30 octobre 1997 portant
abrogation de la déclaration d'utilité publique relative aux
travaux d'aménagement de la liaison fluviale Saône-Rhin
1(
*
)
.
Comme le relève l'exposé des motifs de la proposition de
résolution n° 61 présentée au Sénat par
MM. Maurice Blin, Henri de Raincourt, Josselin de Rohan, Jean
François-Poncet et Gérard Larcher et tendant à
créer une commission d'enquête sur le devenir des grandes
infrastructures terrestres d'aménagement du territoire, des
interrogations apparaissent également aussi bien dans le domaine routier
que dans le domaine ferroviaire. La proposition de résolution
n° 61 précitée l'expose clairement : "
les
positions gouvernementales, faites de décisions ponctuelles et de propos
contradictoires, remettent totalement en cause la lisibilité et la
continuité des actions. Elles ne semblent aujourd'hui relever d'aucune
vision cohérente d'ensemble [...]. "
Cette réflexion relative aux infrastructures terrestres ne pourrait-elle
pas, dans une certaine mesure, s'appliquer à d'autres pans de l'action
du Gouvernement en matière d'aménagement du territoire ?
La politique d'aménagement du territoire a besoin de temps. Elle
nécessite une action volontaire et un engagement durable.
Aussi, votre rapporteur pour avis se déclare-t-il inquiet du manque de
lisibilité de la politique actuelle.
Tant reste à faire !
Le monde rural attend un plan d'ensemble analogue à ce que fut, en 1996,
le Pacte de relance pour la ville. La réforme des fonds structurels
réclame des négociations menées avec énergie avec
nos partenaires européens. Le pays a besoin du schéma national
d'aménagement du territoire prévu par la " loi
Pasqua "...
Le chantier de l'aménagement du territoire reste ouvert. Votre
Commission des Affaires économiques estime que le Gouvernement -qu'elle
jugera sur ses actes- doit donner de véritables preuves de son
engagement au service de l'aménagement du territoire.
CHAPITRE 1ER -
LES MOYENS FINANCIERS
DE
L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
I. PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES CRÉDITS INSCRITS AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998
Les crédits figurant au bleu budgétaire
" aménagement du territoire " pour 1998
s'élèvent à 1.799,10 millions de francs en
dépenses ordinaires et crédits de paiement, en hausse de 6 %
par rapport au budget voté pour 1997.
Quant aux autorisations de programme, elles passent de 1.558 millions de
francs en loi de finances initiale pour 1997 à 1.620 millions de
francs dans le projet de loi de finances pour 1998, soit une hausse de
3,9 %.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Les dépenses ordinaires subissent une légère baisse, de 1,8 %, passant de 385,9 à 379 millions de francs entre la loi de finances initiale 1997 et le projet de loi de finances pour 1998. Cette baisse touche principalement les moyens des services, et, dans une moindre mesure, les crédits d'intervention du Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT).
1. Les moyens des services
Les crédits du titre III, destinés aux
dépenses de fonctionnement de la DATAR (rémunération du
personnel et fonctionnement des services), se réduisent de 3,9 %,
passant de 91,6 à 88 millions de francs. Cette réduction va
dans le sens de celle déjà opérée en 1996, laquelle
avait atteint 3 %.
Les
effectifs totaux de la DATAR en France se réduisent de 115
à 113 emplois
pour le personnel implanté en France.
Les
effectifs des bureaux de la DATAR
à l'étranger
s'élèvent quant à eux à 76 personnes,
réparties entre trois réseaux :
- 38 personnes pour le réseau européen (bureaux de Bruxelles,
d'Amsterdam, de Zurich, Franckfort, Londres, Milan, Madrid et Stockholm) ;
- 23 personnes pour le réseau américain (New York, Chicago,
Los Angeles et Houston) ;
- 15 personnes pour le réseau asiatique (Tokyo, Osaka, Taipeh,
Hong Kong, Séoul, Singapour) ;
Votre Commission des Affaires économiques constate que sur ce total, 33
agents sont des contractuels de l'Etat, 7 sont des coopérants du service
national, et 36 sont recrutés localement.
Elle s'interroge en conséquence sur l'incidence de la suppression du
service national sur le fonctionnement des bureaux de la DATAR à
l'étranger dont près de 10 % des agents sont des jeunes gens
effectuant leur service national. Cette question est d'autant plus importante
que les moyens de fonctionnement dont sont dotés les bureaux de la DATAR
à l'étranger sont en réduction constante depuis 1991.
Votre Commission des Affaires économiques constate également
que les bureaux de la DATAR a l'étranger ont permis de créer ou
de maintenir 22814 emplois en 1996, soit une progression de 15 % par
rapport à 1995. Compte tenu de l'importance de ces résultats,
elle souhaiterait obtenir du Gouvernement des précisions tant sur
l'incidence de la suppression des postes de coopérants du service
national que sur les perspectives de réforme ou de rationalisation que
celles-ci entraîneront, et éventuellement sur les rapprochements
avec d'autres administrations chargées de la promotion des
investissements étrangers qui en découleront.
2. Les interventions publiques
Les crédits d'intervention correspondent au
chapitre 44-10, qui a réuni les dotations antérieurement
versées au Fonds d'intervention pour l'autodéveloppement en
montagne (FIAM), au Fonds interministériel pour le développement
de l'aménagement rural (FIDAR), au Fonds régionalisé pour
les initiatives locales pour l'emploi (FRILE) et au Fonds d'aide à la
décentralisation (FAD), antérieurement inscrits aux
chapitres 44-01 à 44-03, et qui constituent désormais la
première partie ou " section d'intervention " du FNADT,
depuis
le vote de l'article 33 de la loi n 95-115 du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire.
Ces crédits diminuent de 1,1 %, passant de 294,3 à
291 millions de francs entre 1997 et 1998.
On trouvera au paragraphe B-1-b ci-dessous, un exposé de l'utilisation
globale des crédits du FNADT pour 1996.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Le titre VI rassemble deux lignes budgétaires destinées au financement de subventions respectivement consacrées au FNADT et à la prime d'aménagement du territoire.
1. Le FNADT " investissement "
a) Evolution des moyens
Regroupés sous le chapitre 65.00, les crédits de
la seconde ligne budgétaire du FNADT ou " section
d'investissement " se sont substitués aux quatre chapitres
antérieurement destinés au Fonds d'intervention pour
l'aménagement du territoire (FIAT), au Fonds d'aide à la
décentralisation (FAD), au Fonds interministériel de
développement et d'aménagement rural (FIDAR) et au Fonds
destiné au financement des restructurations des zones minières
(GIRZOM).
Ils s'élèvent à :
- 1,1 milliard de francs en crédits de paiement, en diminution de
près de 5 % par rapport au budget voté en loi de finances
initiale 1997 ;
- 1,3 milliard de francs en autorisations de programme, soit une baisse de
0,63 % par rapport à 1997.
La réduction des crédits du FNADT provient de l'allongement d'un
an des contrat de plan Etat-régions.
b) L'utilisation des crédits du FNADT en 1996
Conformément aux dispositions de l'article 33 de
la loi n° 95-115 du 4 février 1995 précité,
le Gouvernement a présenté au Parlement un bilan de l'utilisation
des crédits du FNADT pour 1996, à l'occasion du
dépôt du projet de loi de finances pour 1998.
Comme le rappelle ce document, le FNADT comporte deux sections distinctes :
- la
section générale
dont les crédits sont
engagés au niveau central ou délégués en
application de décisions interministérielles ;
- la
section locale
dont la gestion est déconcentrée au
niveau des préfets de région et qui comprend une fraction
correspondant aux engagements de l'Etat dans le cadre des contrats de plan
Etat-région, et une fraction libre d'emplois.
Les
crédits du FNADT engagés en 1996
se sont
élevés à
1.174 millions de francs
. Ils ont
été pour plus des quatre cinquièmes consacrés
à des dépenses de fonctionnement. La section
générale a bénéficié du tiers du total,
tandis que la section locale se voyait attribuer les deux tiers des
crédits dont 59 % au titre des contrats de plan Etat-région
(CPER) et 7 % au titre de la section locale libre d'emploi. Ces
éléments sont exposés dans le tableau ci-dessous :
ENGAGEMENTS DE CRÉDITS DU FNADT EN 1996
Engagements en 1996 |
Montant en francs |
TOTAL |
1.174.058.862 |
dont
|
171 152 822
|
dont
|
393 518 966
|
Source : Datar
Les crédits du FNADT ont été consacrés pour
37 % au développement économique et à l'emploi, pour
24 % à l'aménagement de l'espace, 17 % au
développement rural, littoral ou de massif. Enfin, pour 11 %
à l'éducation, la recherche et la culture
2(
*
)
.
Les organismes bénéficiaires du FNADT sont principalement les
collectivités territoriales (38 %), les établissements
publics (18 %), les établissements publics de coopération
intercommunale et les groupements (12 %), les entreprises (11 %), les
associations (10 %).
2. L'aide à la localisation d'activités créatrices d'emplois : la prime à l'aménagement du territoire (PAT)
Rappel sur la PAT
Régie par le décret n° 95-149 du février 1995,
la prime d'aménagement du territoire est une subvention d'investissement
destinée à soutenir les créations d'emploi dans les zones
d'aménagement du territoire. Ces zones sont habitées par une
population de 23,15 millions d'habitants soit environ 41 % de la
population totale de l'hexagone.
Sous certaines conditions, précisées par le décret
précité, sont éligibles à la PAT les
opérations :
- de création d'un établissement (avec un minimum de
20 emplois permanents pendant trois ans) ;
- d'extension d'un établissement qui occasionne des charges
exceptionnelles ;
- de délocalisation d'une activité.
La PAT peut également, dans des cas exceptionnels :
- aider à la reprise d'une affaire en difficulté ;
- faciliter une conversion interne.
La PAT est attribuée par le comité des aides à la
délocalisation d'activité (CIALA), sur la base des dossiers qui
lui sont présentés.
Evolution des crédits
Les crédits de paiement inscrits au chapitre 64-00 enregistrent une
forte progression puisqu'ils passent de 155 millions de francs en loi de
finances initiale 1997, à 320 millions de francs dans le projet de
loi de finances, soit une hausse de 106 %.
Quant aux autorisations de programme, elles s'accroissent dans une moindre
proportion, passant de 250 millions de francs en loi de finances initiale pour
1997 à 320 millions de francs dans le projet de loi de finances pour
1998, soit une hausse de 28 %.
Bilan de l'utilisation de la PAT en 1996 et pour le début 1997
Comme le montre le tableau suivant : le nombre de dossier
présentés au titre de la PAT s'est accru de façon
constante depuis 1993, passant de 133 à cette époque à 219
en 1996. Dans le même temps, le nombre de dossiers primés s'est
élevé de 117 en 1993 à 187 en 1996.
Le montant total des aides accordées est passé de
252 millions de francs en 1993 à 717 millions de francs en
1996. Quant au nombre d'emplois créés, il a été
augmenté de plus de 7.000 unités entre 1993 et 1996, passant
de 9.300 à 16.948 emplois.
Il convient de noter, en 1996, le fait que 80 % des dossiers primés
concernaient des entreprises industrielles, contre 65 % et 60% en 1994.
BILAN RÉSUMÉ D'ACTIVITÉ DE LA PAT
1993-1996
1993 |
1996 |
|
Dossiers présentés |
133 |
219 |
Dossiers primés |
117 |
187 |
PAT accordée (en millions de francs) |
252,4 |
717 |
Part des dossiers industriels dans le total des dossiers primés |
44 % |
80 % |
Source : DATAR
Quelques observations sur le fonctionnement du zonage PAT
Le zonage PAT pose des problèmes de deux ordres : en premier lieu, il ne
concerne pas toutes les zones de revitalisation rurales ; en second lieu, il
est désormais utilisé, faute d'un autre zonage pertinent, pour
l'attribution des aides aux équipements touristiques, ce qui pose un
problème de principe et d'efficacité.
Comme votre rapporteur pour avis l'a indiqué à l'occasion de
l'audition de Madame Dominique Voynet par la Commission des Affaires
économiques, il considère que la prime d'aménagement du
territoire et encore trop consacrée à la promotion de grands
projets internationaux, et pas assez à des projets situés en zone
rurale. Il constate, par exemple, que dans nombre de Zones de revitalisation
rurale qui ne sont pas situées en " zone PAT " il serait
souhaitable de venir en aide aux industries et aux artisans existants ou
susceptibles de s'installer, mais qu'une telle aide n'est, en l'état
actuel des choses, pas possible.
Votre Commission des Affaires économiques estime qu'il serait
souhaitable de mener une réflexion sur l'aide aux entreprises dans les
zones revitalisation rurales, faute de quoi, celles-ci sont promises à
un inéluctable déclin.
Un problème spécifique se pose également dans le domaine
des aides aux investissements touristiques. En effet, la Commission
européenne a exigé que les pouvoirs publics français lui
notifient un régime cadre d'aide aux entreprises du tourisme, avant
d'imposer, à la suite d'une négociation avec la France, que l'on
respecte, dans l'octroi des aides au tourisme, les dispositions communautaires
sur les aides aux PME qui limitent ces aides aux investissements au taux de la
PAT et qui fixent en outre, des taux moins favorables pour les aides
accordées dans les territoires qui n'appartiennent pas au zonage PAT.
C'est ainsi qu'alors que le plafond des aides aux PME est de 30 % dans les
zones PAT, ces taux ne sont que de 7,5 % et 15 % dans les zones hors
PAT.
L'application de cette législation aboutit à des
incohérences : c'est ainsi que l'on ne peut pas accorder d'aides au
tourisme équivalentes à la PAT la plus élevée dans
les zones touristiques qui en auraient besoin, alors même que des villes
industrielles classées en zone PAT pourraient prétendre en
bénéficier -au titre du tourisme !-.
La seule solution à ce problème consisterait, semble-t-il
à négocier un zonage spécifique pour le tourisme au niveau
européen, afin de n'avoir pas à recourir, par défaut, et
moyennant des incohérences, au zonage PAT. Le gouvernement a d'ailleurs
indiqué dans une réponse à une question écrite
récemment publiée, qu'il envisageait de
"
renégocier prochainement les plafonds d'aide autorisés
en dehors des zones PAT aux petites structures touristiques
privées
"
3(
*
)
. Les pouvoirs
publics sont donc bien conscients de la nécessité de trouver une
solution à ces problèmes.
D'un point de vue général, votre Commission des Affaires
économiques estime qu'il ne sert à rien d 'accroître
les crédits de la PAT s'il n'est pas remédié aux
incohérences dans son attribution.
II. LES FONDS CRÉÉS EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
La loi n° 95-115 du 4 février 1995
d'orientation pour l'aménagement et le développement du
territoire a prévu la création, outre du FNADT dont les
crédits ont été examinés ci-dessus, de trois fonds :
-
le fonds national de développement des entreprises
ou
FNDE
;
-
le fonds de péréquation des transports aériens
ou
FPTA
, dont l'évolution est analysée en détail dans
le rapport de M. Jean-François Le Grand sur l'aviation civile ;
-
le fonds de gestion de l'espace rural
ou
FGER
, examiné
de façon approfondie dans le rapport de M. Henri Revol sur
l'aménagement rural.
Un quatrième fonds, créé par l'article 47 de la loi
de finances du 29 décembre 1994 : le
fonds d'investissement
des transports terrestres et voies navigables
ou
FITTVN
, fait
également l'objet d'importants développements dans le rapport
pour avis de M. Georges Berchet sur les transports terrestres.
Votre Commission des Affaires économiques estime que ces trois fonds
sont des pièces maîtresses du dispositif créé en
1995 puisque leur montant cumulé est très largement
supérieur à la seule dotation inscrite au titre de
l'aménagement du territoire.
A. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES (FNDE)
Créé par l'article 43 de la loi
n° 95-115, le FNDE est destiné à développer
l'emploi et à favoriser le maintien et la création des
entreprises petites et moyennes dans les zones d'aménagement du
territoire, dans les territoires ruraux de développement prioritaire et
dans les zones de redynamisation urbaine. Il a pour objet de renforcer les
fonds propres et de favoriser l'accès au crédit de ces
entreprises, tout en concourant à la mobilisation en leur faveur de
l'épargne de proximité.
L'article 43 précité prévoit précisément que
le fond intervient :
- par des prêts accordés aux personnes qui créent,
développent ou reprennent une entreprise dans la limite d'un montant
équivalent à leur apport en fonds propres ;
- par la garantie directe ou indirecte d'emprunts et d'engagements de
crédit bail immobilier contractés par les entreprises dans la
limite de cinquante pour cent de leur montant ;
- par la garantie d'engagements pris par les sociétés de caution,
les fonds communs de placement à risque, les sociétés de
développement régional ou un fonds de garantie créé
par une collectivité locale.
Lors du CIADT d'Auch, réuni le 10 avril 1997, le Gouvernement
d'Alain Juppé a décidé de confier à la Banque de
développement des PME (BDPME), le fonds national de développement
des entreprises, et de le doter
d'un milliard de francs sur deux ans
à partir des recettes de privatisation.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
des contacts ont été pris par le ministère de
l'économie et des finances, la Caisse des Dépôts et
Consignations et la BDPME afin d'arrêter une position commune sur la
dotation, la mise en oeuvre et l'utilisation du FNDE.
La Caisse des Dépôts s'est engagée à consacrer
100 millions de francs en faveur des très petites entreprises. A
cette fin, 100 millions de francs seront versés sur trois ans aux
plates-formes d'initiative locale qui attribuent des prêts d'honneur
à des créateurs d'entreprises.
Votre Commission des Affaires économiques estime que le gouvernement
doit respecter l'engagement pris publiquement par son
prédécesseur de doter le FNDE d'un milliard de francs sur trois
ans à partir des recettes de privatisation. Elle souhaiterait obtenir
des assurances sur ce sujet, de même que des informations plus
précises sur les conditions dans lesquelles le fonds sera en pratique
géré.
En effet, le fait que le fonds soit confié à la BDPME n'est pas,
en soi, critiquable, mais il importe que cette banque s'inspire dans sa gestion
des principes qui ont présidé à la création du FNDE
par la loi d'orientation.
Comme elle l'avait déjà souligné à l'automne 1997;
votre Commission des Affaires économiques estime que le FNDE qui a
été institué à l'initiative du Parlement doit
entrer en oeuvre dès que possible.
B. LE FONDS DE PÉRÉQUATION DES TRANSPORTS AÉRIENS (FPTA)
Aux termes de l'article 35 de la loi d'orientation
n°95-115 sur l'aménagement et le développement du
territoire, du 4 février 1995, le FPTA :
"
Concourt à assurer l'équilibre des dessertes
aériennes réalisées dans l'intérêt de
l'aménagement du territoire.
"
Votre rapporteur pour avis rappellera brièvement le statut du fonds, et
ses principales règles de fonctionnement, avant de dresser un bilan de
ses deux premières années de fonctionnement.
Statut
Compte spécial du Trésor
destiné à
subventionner les entreprises de transport aérien et à assurer
l'équilibre financier des lignes qui contribuent à
l'aménagement du territoire, le FPTA est entré en action à
compter de 1996.
Aux termes de l'article 4 du décret n° 95-696 du
9 mai 1995 modifié par le décret n° 97-292 du
28 mars 1997 relatif au fonctionnement du FPTA, les liaisons doivent,
pour être éligibles au fonds :
- avoir un trafic compris entre 10.000 et 150.000 passagers par an ;
- relier deux aéroports dont l'un au moins n'a pas dépassé
un trafic total de 1,5 million de passagers l'année
précédente ;
- se caractériser par la non disponibilité d'autres moyens de
transports (ferroviaires ou maritimes) et par l'absence d'un acheminement
alternatif en moins de trente minutes de plus que le temps de transport requis
pour se rendre à l'aéroport considéré .
- avoir un programme d'exploitation d'au moins un aller et retour au
début et en fin de journée, du lundi au vendredi.
Actuellement, sur
43 liaisons potentiellement éligibles
,
20 conventions,
qui correspondent à
22 liaisons, ont
été signées.
On attend la signature de sept autres conventions. Dix liaisons sont
exploitées sans aide, bien qu'elles soient, en principe,
éligibles. Enfin, quatre projets d'ouverture n'ont pas abouti.
Les tableaux ci-après dressent la liste de ces différentes
liaisons : le premier d'entre eux présente les liaisons
éligibles qui ont fait ou feront l'objet d'une convention ; le
second présente les liaisons exploitées sans aides ou pour
lesquelles les projets d'ouverture de lignes n'ont pas abouti.
TABLEAU DES LIAISONS AIDÉES PAR LE FPTA
20 conventions sont signées (correspondant à
22 liaisons) :
Reims/Lyon Flandre Air
Aurillac/Orly Flandre Air
Epinal/Orly Flandre Air
Bergerac/Paris Flandre Air
Agen/Paris Flandre Air
Le Havre/Rouen/Strasbourg Flandre Air
Montpellier/Strasbourg Air Littoral
Montpellier/Lyon Air Littoral
Montpellier/Bordeaux Air Littoral
Saint-Brieuc/Orly Regional Airlines
Pau/Clermont-Ferrand Regional Airlines
Castres/Lyon ATP )
Rodez/Lyon ATP )1 seule convention
Pau/Nantes ATP
Lorient/Lyon Proteus Airlines
Montluçon-Orly Air Normandie
Le Puy/Orly Hex'Air
Brest/Ouessant Finist-Air
Brest/Lyon Brit'Air
Cherbourg/Orly Chalair
La Réunion/Mayotte Air Austral) 1 seule
Mayotte/Nairobi Air Austral)convention
7 conventions sont attendues
Périgueux/Orly
Cayenne/Saint-Georges
Cayenne/Maripasoula
Cayenne/Saül
Roanne/Orly
Saint-Etienne/Bordeaux
Saint-Etienne/Nantes
Source : Direction générale de l'aviation civile
TABLEAU DES LIAISONS NON AIDÉES PAR LE FPTA
10 liaisons exploitées sans aide :
Montpellier/Nantes Air Littoral exclusivité accordée
Biarritz/Pau/Lyon Air Littoral appel d'offres annulé
Biarritz/Pau/Marseille Air Littoral appel d'offres annulé
Rennes/Lille Flandre Air appel d'offres annulé
Rennes/Mulhouse Flandre Air appel d'offres annulé
Carcassonne/Orly TAT appel d'offres infructueux
Brive/Orly TAT pas d'appel d'offres
Rennes/Toulouse Brit Air appel d'offres annulé
Clermont-Ferrand/Lyon Regional appel d'offres annulé
Quimper/Orly Air France Europe ni obligations de service public
ni appel d'offres
Quatre projets d'ouverture ou de réouverture n'ont pas abouti :
Albi/Orly appel d'offres infructueux
Montbéliard/Orly pas d'appel d'offres
Lorient/CDG ni obligations de service public ni appel d'offres
Quimper/CGD ni obligations de service public ni appel d'offres
Source : Direction générale de l'aviation civile
Les moyens
Le fonds de péréquation des transports aériens est
financé par le biais d'une
taxe unitaire sur les billets
des
passagers embarqués en France continentale. Initialement fixé
à quatre francs par billet, le taux de cette taxe a été
réduit à trois francs par la loi de finances pour 1996, puis
à un franc par la loi de finances pour 1997.
Comme le montre le tableau suivant, la gestion du FPTA est
caractérisée par un taux de consommation des crédits
relativement faible, encore qu'il ait tendance à s'accroître.
La taxe a été perçue à compter du
15 janvier 1995, mais les premières conventions n'ont
été signées qu'en avril 1996. De ce fait, le report du
montant de la taxe de 1995 sur 1996 s'est élevé à plus de
120 millions de francs, le taux de consommation des crédits pour
1996 ne dépassant pas 25 %.
Le report des crédits de 1996 sur 1997 a également
été conséquent, puisqu'il a atteint près de
197 millions de francs. Cependant, la réduction du taux de la taxe
et l'accroissement du versement des subventions ont fait passer le taux de
consommation des crédits à 35 % du 1er janvier au
15 septembre 1997.
Selon les estimations de la direction des transports aériens, le taux de
consommation des crédits pour l'exercice 1997 devait atteindre 51% et
les moyens du fonds devraient suffire pour couvrir ses missions en 1998.
Le tableau ci-dessous reprend les principales données financières
relatives au FPTA.
BILAN FINANCIER DU FPTA
(en millions de francs)
1996 |
1997
|
1997
|
1998 |
|
Ressources |
262,5 |
246,5 |
261,0 |
175,3 |
dont report de l'année antérieure |
120,5 |
197,0 |
197,0 |
126,8 |
dont taxe perçue
|
142,0 |
49,5 |
64,0 |
48,5 |
Dépenses |
65,5 |
86,5 |
134,0 |
77,5 |
Solde |
197,0 |
160,0 |
127,0 |
97,8 |
Taux de consommation des crédits |
25,0 % |
35,0 % |
51,0 % |
44,2 % |
Source : Direction des transports aériens
Votre Commission des Affaires économiques souhaiterait que le
Gouvernement engage des études sur l'éventualité d'un
élargissement des critères d'accès au FPTA.
C. LE FONDS D'INVESTISSEMENT DES TRANSPORTS TERRESTRES ET DES VOIES NAVIGABLES
Statut du fonds
Le FITTVN est un
compte d'affectation spéciale
qui contribue au
financement des investissements ferroviaires et routiers, au réseau TGV
inscrit au schéma directeur national, aux investissements
nécessaires au développement des transports ferroviaires
régionaux de voyageurs et du transport combiné, aux
investissements routiers nationaux, particulièrement pour le
désenclavement des zones d'accès difficile, ainsi qu'à la
réalisation des voies navigables figurant au schéma directeur des
voies navigables.
Les
recettes
du FITTVN proviennent :
- de la
taxe
perçue
sur les titulaires d'ouvrages
hydroélectriques concédés
d'une puissance
électrique totale supérieure à
8.000 kilovoltampères, assise sur le nombre de kilowatt-heure
produits, dont le taux est de 4,24 centimes par kilowatt-heure
produit
4(
*
)
;
- de la
taxe sur les concessionnaires d'autoroutes
qui
s'élève à quatre centimes par kilomètre
parcouru par les usagers
5(
*
)
.
Bilan de l'exercice 1996
Les
recettes du FITTVN
se sont élevées à
2,707
milliards de francs dont 772 milliards de francs pour la
taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques et
1,936 milliards de francs pour la taxe sur les concessionnaires
d'autoroutes.
Ce montant total était inférieur de 340,7 millions de francs
par rapport aux prévisions de la loi de finances pour 1996 qui
estimaient les recettes à 3,050 milliards de francs.
Le
rendement des taxes
s'explique, tant par la faiblesse de la
pluviométrie en 1996 que par une croissance du trafic autoroutier moins
forte que celle initialement prévue. Il convient d'ajouter au produit
des taxes perçu, en 1996, le montant des crédits disponibles au
31 décembre 1995, soit 260,8 millions de francs, pour
obtenir le montant des
crédits ouverts en 1997,
soit
2,970 milliards de francs.
L'ensemble des opérations programmées au titre de 1996 a
été engagé. Compte tenu des crédits ouverts
grâce aux recettes de novembre et décembre 1996, dont l'engagement
a été réalisé au début 1997, les
résultats globaux ont été les suivants :
BILAN DES OPÉRATIONS DU FITTVN EN 1996
Chapitre |
Dotations initiales
prévisionnelles
|
Crédits ouverts
|
AP affectées et déléguées au 31.12.1996 |
Pourcentage AP/Crédits ouverts |
1. Réseau routier national |
1 636 000 000 |
1 502 282 |
1 312 321 000 |
87,35 |
2. Voies navigables |
300 000 000 |
267 906 858 |
257 576 000 |
96,14 |
3. Transport ferroviaire et transport combiné |
1 114 000 000 |
1 199 930 736 |
998 054 093 |
83,17 |
TOTAL |
3 050 000 000 |
2 970 120 |
2 567 951 093 |
86,46 |
(1) Loi de finances initiale pour 1996 et décret du
30 octobre 1996.
(2) Montant des crédits répartis sur chacun des chapitres en
fonction des recettes totales réellement encaissées en 1996 et
des crédits disponibles au 31.12.1995 (260.825 millions de francs).
Comme on le constate, la moins-value sur les recettes a été
répartie sur chacune des trois lignes de fonds.
Au total, les crédits ouverts au titre du réseau routier national
s'élèvent à 1,5 milliard de francs, soit 50% du
total, ceux destinés aux voies navigables à 9 %, et ceux
destinés au transport ferroviaire et au transport combiné
à un peu plus de 40%.
La répartition des crédits pour 1997 a été la
suivante :
-
1.608
millions de francs
affectés aux
investissements routiers nationaux (désenclavement du Massif central,
notamment pour des opérations sur l'A20, Vierzon-Brive, l'A 75
Clermont-Ferrand-Béziers et la RN17) ;
-
1.142 millions de francs
ont été destinés aux
subventions d'investissement pour le transport ferroviaire et le transport
combiné :
757
millions de francs en faveur du transport
ferroviaire, dont 220 millions de francs pour des opérations
intégrées aux contrats de plan Etat-régions,
497 millions de subventions pour les liaisons à grande vitesse et
40 millions de francs pour les frais de recherche-développement
pour les automoteurs électriques à deux niveaux destinés
au réseau régional ;
350 millions de francs
destinés au transport combiné, dont 300 millions de
francs dans le cadre d'une convention passée entre l'Etat et la SNCF.
Enfin,
35
millions de francs
pour financer
différentes études et recherches dans le secteur ferroviaire ;
-
350 millions de francs
ont été
alloués aux
voies navigables, dont notamment 150,4 millions de francs pour la
restauration du réseau et des ouvrages, 105,6 millions de francs en
faveur d'opérations d'aménagement du territoire (bief de
Niffer-Mulhouse, liaisons Seine-Nord et Seine-Est, aménagements de la
Saône, du Rhin, de la Seine, du Lot, du canal du Rhône) et
94 millions de francs pour la subvention d'investissement à Voies
Navigables de France, affectés à des travaux de restauration et
de modernisation du réseau qui lui sont confiés.
Le comité de gestion du 25 mars 1995, a décidé que le
montant des crédits affectés au chapitre 3 (transports
ferroviaires et combiné) serait majoré de 83 millions de
francs, la compensation étant effectuée à due concurrence
sur le chapitre 1 (investissements routiers).
Le décret de virement du 16 septembre 1997 a réparti les
crédits de la façon suivante :
- chapitre 1 : investissement sur le réseau routier national : 1.525 MF
- chapitre 2 : investissements destinés aux voies navigables : 350 MF
- chapitre 3 : subventions d'investissement en matière de
transport ferroviaire et de transport combiné 1 225 MF
Pour 1998, la prévision des recettes a été fixée
à un montant total de 3.900 millions de francs, soit une
reconduction du produit attendu, pour 1997, de la taxe sur le trafic
autoroutier concédé (2.210 millions de francs) et, une
augmentation du rendement de la taxe assise sur la production
d'hydroélectricité (1.690 millions de francs), par le
doublement de son taux, porté à 8,48 centimes à
compter du 1er janvier 1998.
Chacun des trois chapitres du compte ont reçu les crédits
suivants :
-
1.835 millions de francs
au chapitre 1 " Investissements sur
le
réseau routier national. Ces crédits doivent permettre la
poursuite des grands programmes spécifiques d'aménagement du
territoire pour le désenclavement du Massif central (A75, A20, RN7) et
le financement d'une partie des programmes
" d'accélération ".
-
430 millions de francs
au chapitre 2 " Investissements
destinés aux voies navigables ".
Ces crédits sont destinés, pour l'essentiel, à amplifier
l'effort de restauration du réseau géré par Voies
Navigables de France et à financer des travaux de sécurité
et de préservation d'ouvrages fluviaux sur les voies restant
gérées par l'Etat, notamment dans les ports de Marseille,
Dunkerque et Le Havre ;
-
1.635 millions de francs
au chapitre 3 " Subventions
d'investissements en matière de transport ferroviaire et de transport
combiné.
Ces crédits doivent être consacrés, notamment, au
financement d'opérations incluses dans les contrats Etat-régions,
à ceux des travaux de réalisation du TGV
Méditerranée et d'études du TGV Est, ainsi qu'au soutien
du transport combiné.
Votre Commission des Affaires économiques estime indispensable un
recentrage du FITTVN au profit des seules opérations
d'aménagement du territoire.
L'expérience prouve, en effet, que ses crédits sont pour partie
utilisés afin de suppléer la réduction de ceux du budget
général. Le FITTVN n'est plus, de ce fait, un instrument
d'aménagement du territoire géré par un comité de
gestion où siègent des parlementaires, mais un outil de
débudgétisation d'autant plus précieux qu'il dispose de
recettes affectées.
D. LE FONDS DE GESTION DE L'ESPACE RURAL
Objet et statut du FGER
Créé par l'article 37 de la loi d'orientation du 4
février 1995, le FGER "
contribue au financement de tout projet
d'intérêt collectif concourant à la réhabilitation
de l'espace rural. Il doit être en priorité affecté aux
agriculteurs et à leurs groupement
".
Il est mis en oeuvre dans le cadre d'orientations pluriannuelles
"
arrêtées au niveau de chaque département par le
préfet en association avec le président du conseil
général, après consultation d'une commission associant des
représentants des services de l'Etat du département, des
communes, de leurs groupements, de la profession agricole, des autres
partenaires économiques et du milieu associatif.
"
Les crédits du FGER qui figurent au chapitre 44-83/10 du
ministère de l'agriculture sont actuellement destinés à
soutenir la préservation et la restauration du paysage, l'entretien de
la réhabilitation des espaces agricoles et forestiers ; la conservation
de la diversité biologique et des espaces, et la prévention des
risques naturels.
Le tableau ci-dessous présente l'évolution des crédits du
FGER depuis sa création :
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DU FGER
(en millions de francs)
ANNEE |
Loi de finances initiale |
Annulation de crédits |
Crédits ouverts |
1995 |
500 |
164 |
335 |
1996 |
388 |
170 |
502 |
1997 |
150 |
145 |
308 |
1998 |
140 |
Comme le souligne M. Henri Revol dans son avis sur le budget
de l'aménagement rural, les crédits du FGER passent de 150
à 140 millions de francs entre 1997 et 1998, soit une
baisse de près de 7 %.
Votre commission déplore cette réduction, qui contredit les
propos tenus par le ministre chargé de l'aménagement du
territoire lors de son audition devant elle, lorsqu'il déclarait qu'il
attacherait une grande importance à ce que le fonds de gestion de
l'espace rural soit doté de ressources " suffisantes et
stables ".
Elle constate, en outre, l'importance des annulations et des reports de
crédits : 145 millions d'annulation de crédits en 1997 :
pour un budget de 150 millions de francs voté en loi de finances
initiale, et 308 millions de francs de reports de crédits
disponibles la même année !
Votre Commission des Affaires économiques s'interroge sur les causes
de cette situation, qui traduit, à son sens, la lenteur de l'instruction
des dossiers de subvention du FGER.
Elle juge souhaitable que le FGER soit doté, outre la ligne
destinée à l'agriculture, d'une ligne spécifiquement
destinée au développement des activité économiques
dans les zones de revitalisation rurale, laquelle pourrait relever du budget de
l'aménagement du territoire.
III. LA RÉFORME DES FONDS STRUCTURELS EUROPÉENS : DES PERSPECTIVES PRÉOCCUPANTES
A. DIX MILLIARDS DE FRANCS DE CRÉDITS
Bien que la politique d'aménagement du territoire ne
relève pas, par elle-même, des compétences de l'Union
européenne, celle-ci joue un rôle important par le biais des fonds
structurels que sont le Fonds social européen (FSE), le Fonds
européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA), le Fonds
européen de développement régional (FEDER), et
l'Instrument financier d'orientation pour la pêche.
Trois des six objectifs prioritaires appartenant à la politique
européenne concourent spécialement à
l'aménagement du territoire
. Il s'agit de :
-
l'objectif 1
destiné au développement et à
l'ajustement des régions en retard de développement ;
-
l'objectif 2
consacré à la reconversion des
régions gravement affectées par le déclin industriel ou
par l'impact des restructurations de la pêche ;
-
l'objectif 5b
pour le développement et l'ajustement structurel
des zones rurales et la compensation de l'impact des restructurations de la
pêche.
Les régions françaises bénéficiaires sont
nombreuses.
La quasi totalité des régions françaises
bénéficient, au moins pour une partie de leur territoire, de ces
aides européennes.
Sont
éligibles à l'objectif 1
:
- les DOM ;
- la Corse ;
- les arrondissements de Douai, Avesnes et Valenciennes.
Dix-neuf régions sont éligibles à l'objectif 2,
à savoir
:
Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Franche-Comté, Haute-Normandie,
Basse-Normandie, Bourgogne, Champagne-Ardennes, Languedoc-Roussillon, Lorraine,
Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Picardie, Rhône-Alpes,
Centre, Poitou-Charentes, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur,
soit au total une population de 14,7 millions d'habitants.
Toutes les régions françaises bénéficient de
l'objectif 5b
,
hormis la Picardie, l'Ile-de-France, le
Nord-Pas-de-Calais, la Corse et les DOM, pour les parties de leur territoire
caractérisées par un bas niveau de développement
économique, un taux élevé d'emploi agricole, un bas niveau
de revenu agricole et une faible densité.
Il convient d'ajouter, en outre, les sommes versées au titre des
sept
programme d'initiative communautaire (PIC)
que la Commission se
réserve le droit de proposer aux Etats-membres pour des domaines
d'action jugés intéressant pour l'Union, que ceux-ci soient
situés dans ou hors des zones prioritaires.
Il s'agit des programmes :
- INTERREG pour la coopération transfrontalière ;
- LEADER pour le soutien de projets innovants de développement
local ;
- REGIS pour l'intégration des DOM à l'Union ;
- Emplois et développement des ressources humaines ;
- Mutations industrielles ;
- URBAN pour les quartiers en difficulté ;
- PESCA pour la restructuration du secteur de la pêche.
Les montants financiers sont importants
Comme le montre le fascicule budgétaire" jaune " pour 1998,
les crédits disponibles provenant des fonds structurels européens
représentent des sommes très considérables, ainsi que le
montre le tableau ci-dessous.
FONDS EUROPÉENS
CONCOURANT À
L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE FRANÇAIS
en millions de francs
Projet de loi de finances
1998
|
|
Objectif 1 |
2 372,5 |
Objectif 2 |
4 459,0 |
Objectif 5b |
2 424,5 |
PIC |
966,6 |
TOTAL |
10 222,6 |
Source : " Jaune budgétaire "
Le
total des crédits européens
, soit 10,22 milliards
de francs
représente 5,6 fois le budget de l'aménagement
du territoire
au sens strict, et près de 15 % du total de
l'effort financier en faveur de l'aménagement du territoire.
B. UNE RÉFORME PRÉOCCUPANTE
En juillet 1997, la Commission européenne a
présenté sous le nom
d'Agenda
2000
un document
traçant les perspectives de développement de l'Union et les axes
de réforme des fonds structurels qui en découlent.
De son côté, le Conseil européen d'Edimbourg a
décidé de porter le budget des fonds structurels et de
cohésion de 200 milliards d'Écus sur la période
1994-1999 à 275 milliards d'Écus pour la période
2000-2006, soit 0,46 % du PNB de l'Union.
Cette réforme permettra de faciliter l'élargissement de l'Union,
45 milliards étant consacrés aux nouveaux Etats membres et
aux candidats à l'adhésion pendant la période
préparatoire. Elle reposera sur une réduction du nombre des
objectifs de six à trois, sur un recentrage vers des régions les
plus en difficulté et sur une simplification des modalités de
gestion.
Selon les propositions de la Commission :
Le
nouvel objectif 1,
destiné aux
régions en retard de
développement
serait réservé aux régions dont
le PIB par habitant est inférieur à 75% de la moyenne
communautaire.
Le
nouvel objectif 2
serait consacré à la
reconversion
économique et sociale
à destination des régions
subissant des difficultés structurelles telles que les zones en mutation
économique, les zones rurales en déclin, les zones en crise
dépendant de la pêche, les quartiers urbains en difficulté.
Ils se substitueraient aux actuels objectifs 2 et 5b.
Enfin, le nouvel objectif 3 serait destiné à favoriser
l'adaptation et la modernisation des systèmes d'éducation, de
formation et d'emploi.
Selon la DATAR :
"
il serait envisagé de réduire d'au moins 20 % le
pourcentage de la population couverte par les fonds structurels, et de faire
coïncider le plus possible la carte des fonds structurels à la
" carte de la concurrence ". (Il s'agit de la carte des
aides de la
concurrence, c'est-à-dire en France, de la carte de la PAT)
6(
*
)
.
Au total, selon la même source, si les perspectives ouvertes pour
l'Agenda 2000 sont suivies, la contribution de la France devrait
s'accroître alors que la surface des zones éligibles dans
l'hexagone diminuerait.
Les déclarations
7(
*
)
du commissaire
européen Mme Monika WULF-MATHIES, qui souligne le fait que 51 % des
citoyens de l'Union vivent actuellement dans des zones aidées donnent
à penser que la Commission poursuivra son effort de réduction de
la surface des zones aidées.
Il est ainsi envisagé de ne
retenir dans le nouvel objectif 1 que les régions dont le revenu moyen
est inférieur de 75% à la moyenne communautaire
, ce qui, sur
la base des chiffres disponibles, exclurait par exemple la Corse et le Hainaut.
Le Commissaire européen a également indiqué que la
Commission souhaitait faire passer le pourcentage des habitants résidant
en zone aidée de 51% actuellement à un chiffre compris dans une
fourchette de 35 % à 40 %. Il déclarait :
"
Parfois, nous manquons de projets précis parce que les
gouvernements nationaux hésitent à débloquer leurs propres
contributions qui sont exigées en complément à nos
versements. C'est surtout vrai pour l'objectif 2 où notre part ne
dépasse en général pas 30 %, de sorte qu'il faut
70 % d'apport national. Mais, en même temps, en période de
crise, les capitales mettent sur pied des programmes pour l'emploi et la part
communautaire y est, en général, la bienvenue. Au total, il
s'agit moins de manque d'argent que de difficultés de coordination.
En France, nous avons un problème permanent de cet ordre. Nos versements
restent bloqués à la Datar, souvent pendant six mois, avant
d'être mis à la disposition des autorités
régionales.
"
8(
*
)
Votre Commission des Affaires économiques se déclare
préoccupée par la perspective d'une réduction
substantielle des zones aidées au titre des finances européens.
Elle appelle l'attention du Gouvernement sur les problèmes posés
par la lenteur et la sous-consommation des crédits destinés
à l'aménagement du territoire.
Elle recommande au Gouvernement une action volontariste pour le maintien au
même niveau des crédits européens affectés aux
territoires français.
IV. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES CRÉDITS CONSACRÉS A L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
L'effort global de l'Etat (crédits budgétaires
et exonérations fiscales) en faveur de l'aménagement du
territoire s'élève à 57 milliards de francs en
crédits de paiement et à 23,4 milliards de francs en
autorisations de programme.
La contribution des fonds européens atteint quant à elle
près de 10,2 milliards de francs elle porte le total des
crédits à 67,2 milliards de francs en crédits de paiement
et à 33,6 milliards de francs en autorisations de programme.
Votre Commission des Affaires économiques constate que l'on ne
dispose pas encore d'une évaluation fine de l'incidence des dispositions
fiscales en faveur des zones rurales édictées par la loi
d'orientation.
Elle souhaite que le Gouvernement présente un tel bilan qui seul
permettra de juger de l'efficacité de ces mesures.
Le tableau ci-dessous présente un récapitulatif de l'effort
financier en faveur de l'aménagement du territoire :
ETAT RÉCAPITULATIF DE L'EFFORT FINANCIER
EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (1998)
(en millions de francs)
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
|
Budget DATAR
|
1.620,00
|
1.799,10
|
Sous total crédits budgéraires |
22.099,11 |
53.953,81 |
Dépenses fiscales
|
1.315,70
|
1.315,70
|
Total de l'effort de l'Etat |
23.414,81 |
57.068,51 |
Fonds européens
|
10.222,67
|
10.222,67
|
Total général |
33.637,48 |
67.291,18 |
CHAPITRE II -
UNE POLITIQUE EN DEVENIR :
DU
CIADT D'AUCH À L'ANNONCE D'UNE RÉFORME
DE LA " LOI
PASQUA "
I. BILAN D'APPLICATION DE LA LOI D'ORIENTATION N° 95-115 DU 4 FÉVRIER 1995 POUR L'AMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE
A. MESURES PUBLIÉES ET MESURES ATTENDUES
La loi n° 95-115 du 4 février 1995
d'orientation pour l'aménagement et le développement du
territoire prévoit expressément l'édiction de
31 décrets d'application, et la préparation de six projets
de loi.
Depuis un an, onze décrets sont parus -dont 5 pris, à la suite de
la modification de la loi d'orientation par la loi n° 96-987 du
14 novembre 1996 portant pacte de relance pour la ville).
Au total depuis le 4 février 1995, date d'entrée en vigueur de la
loi, ce sont non moins de 43 décrets et 51 arrêtés,
circulaires et instructions d'application qui ont été pris pour
l'application de la loi d'orientation, soit au total 94 textes
d'application.
Après avoir, en son temps, déploré le fait que la
publication de certains de ces textes ait connu quelques retards, votre
Commission des Affaires économiques constate qu'aujourd'hui, à
quelques exceptions près, sur lesquelles le présent rapport
reviendra, la quasi totalité des textes d'application de la loi sont
parus.
1. Textes promulgués du 1er octobre 1996 au 1er octobre 1997
Six décrets ont été publiés. Il
s'agit des décrets :
- n° 97-292 du 28 mars 1997, modifiant deux décrets
d'application relatifs au fonds de péréquation des transports
aériens, publiés en 1995. Ce décret prévoit le
régime transitoire de fonctionnement du fonds applicable pour
l'année 1996 ;
- n° 97-484 du 12 mai 1997 fixant les seuils de subventions pour
Mayotte (un huitième décret est en cours d'élaboration
pour déterminer ces seuils pour Saint-Pierre-et-Miquelon) ;
- n° 96-1128 du 17 décembre 1996 relatif à
l'organisation de la consultation des électeurs instituée par les
articles L.2143-3 et L.5211.20 du code général des
collectivités territoriales (relatifs au référendum
d'initiative locale) ;
- n° 97-689 du 30 mai 1997 relatif au schéma régional
d'aménagement et de développement du territoire (prévu par
l'article 6 de la loi d'orientation) ;
- n° 97-167 du 25 février 1997 portant création et
organisation provisoire de l'université thématique d'Agen. Il
convient cependant de noter qu'une seule université thématique
est créée alors que la loi en prévoit deux ;
- n° 96-982 du 8 novembre 1996 relatif à la police de la
circulation sur les autoroutes (...) (d'autres textes pourront compléter
ce décret sur d'autres matières).
2. Textes en attente
Parmi les textes législatifs et réglementaires en attente, certains sont soumis à l'élaboration préalable du schéma national d'aménagement et de développement du territoire (SNADT), un développement spécifique leur est consacré au B ci-dessous.
a) Textes législatifs
Outre le projet de loi relatif au SNADT, trois autres projets
de loi demeurent attendus :
- le projet de loi relatif à
l'incorporation des résultats de
la révision générale des évaluations cadastrales
(article 68-IV).
- le projet relatif à la
clarification des compétences
entre l'Etat et les collectivités locales (article 65)
- le projet de loi relatif aux
mesures en faveur des zones rurales,
annoncé par le précédent Gouvernement pour l'automne
1997. Ce projet n'est pas déposé alors qu'il aurait dû
être présenté au Parlement avant le
5 septembre 1996 (article 61).
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
les principales mesures législatives en faveur du monde rural seront
introduites dans un projet de
loi d'orientation agricole et
forestière
; tandis que celles qui n'ont pas de caractère
législatif seront présentées lors d'un prochain CIADT.
Comme elle l'avait fait l'an passé Votre Commission des Affaires
économiques appelle de ses voeux la mise en oeuvre du plan en faveur du
monde rural.
b) Décrets
Plusieurs décrets sont encore attendus, et notamment :
- le décret relatif au groupement d'intérêt public
(GIP) d'observation et d'évaluation de l'aménagement du
territoire prévu par l'article 9 de la loi n'est toujours pas paru.
Un projet a été transmis au Conseil d'Etat. En outre, lors du
CIADT d'Auch, en avril 1997, il a été annoncé que ce GIP
prendrait le nom d'Observatoire national d'aménagement du territoire. A
la suite du changement de Gouvernement, la presse s'est faite l'écho du
projet de créer un Institut des Hautes Etudes d'aménagement du
territoire, chargé d'une mission d'évaluation et de prospective.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis,
l'examen du projet de décret sera reporté après la
modification de la " loi Pasqua ".
Votre Commission des Affaires économiques souhaiterait obtenir des
éclaircissements sur ce sujet.
- Le projet de décret relatif à la procédure d'examen des
projets de réorganisation ou de suppression d'un service public aux
usagers prévu par l'article 29 de la loi d'orientation a
également été soumis au Conseil d'Etat. Compte tenu des
difficultés juridiques soulevées par ce texte, il serait
envisagé de modifier ce projet ou même de revoir le texte de la
loi lui-même.
Lors du
CIADT d'Auch
, le précédent gouvernement avait
clairement affirmé le principe d'un
maintien du moratoire
tant
que les schémas départementaux d'organisation et
d'amélioration des services publics ne seraient pas établis et
tant que les contrats de services entre l'Etat et les organismes susceptibles
d'y être parties (entreprises publiques telles que La Poste, France
Télécom ou la SNCF) ne seraient pas signés.
Votre Commission des Affaires économiques s'interroge sur les
intentions du nouveau Gouvernement en ce qui concerne le moratoire sur la
suppression des services publics. Elle souhaite obtenir des assurances quant
à son maintien tant que les modalités de maintien d'un service
aux personnes suffisant, ne sont pas assurées.
Sont également encore attendus :
- le décret relatif à l'extension des possibilités
d'ouverture d'une officine de pharmacie dans les communes de moins de
2.000 habitants prévu par l'article 30 de la loi d'orientation
n'est pas paru. Le Gouvernement réfléchit à une
modification législative de l'ensemble du régime applicable
à la création et du transfert des officines de pharmacie ;
- les premières directives territoriales d'aménagement (DTA).
Prévues par l'article 4 de la loi d'orientation, sont toujours en
préparation. Ces directives peuvent, selon l'article
précité :
"
fixer sur certaines parties du territoire, les orientations
fondamentales de l'Etat en matière d'aménagement et
d'équilibre entre les perspectives de développement, de
protection et de mise en valeur des territoires. Elles fixent les principaux
objectifs de l'Etat en matière de localisation des infrastructures de
transport et des grands équipements, ainsi qu'en matière de
préservation des espaces naturels, des sites et des paysages. Ces
directives peuvent également préciser pour les territoires
concernés les modalités d'application des lois
d'aménagement et d'urbanisme, adaptées aux particularités
géographiques locales
"
Depuis près de trois ans, l'exécutif élabore cinq projets
de DTA qui concernent :
- l'aire métropolitaine marseillaise ;
- la Côte d'Azur ;
- l'estuaire de la Seine ;
- l'estuaire de la Loire ;
- les Alpes du Nord.
Lors du CIADT d'Auch le précédent gouvernement a
décidé le lancement d'une nouvelle DTA dans l'aire urbaine de
Lyon.
Il est clair que conformément aux dispositions de l'article 4
précité, les DTA ne pourront entrer en vigueur qu'après la
publication du Schéma national d'aménagement et de
développement du territoire.
Cependant, votre Commission des Affaires économiques souhaite que le
Parlement soit informé de l'état d'avancement de ces documents en
préparation depuis trois ans et qui auront une incidence capitale,
notamment en droit de l'urbanisme.
Votre commission souhaite, par ailleurs, que l'application de ces directives
soit sans incidence sur le tracé des limites départementales.
c) Rapports et propositions
La loi d'orientation prévoit également
l'élaboration de sept rapports
11(
*
)
et de
propositions.
Deux rapports sont parus, à savoir
:
- le rapport sur l'
utilisation des crédits du fonds national
d'aménagement et de développement du territoire
(prévu
par l'article 33 de la loi) ;
- le rapport sur le bilan de l'
évolution des charges
transférées au collectivités locales
(prévu par
l'article 66).
En revanche, on attend encore la publication de sept autres documents dont
:
- les propositions destinées à
faciliter la
mobilité des personnes
(article 48 de la loi) ;
-
les propositions tendant à la réduction du nombre de
logements vacants
(article 60) ;
- le rapport sur la
péréquation des finances locales
(visé par l'article 68-IV) ;
- un rapport relatif à la
réforme du financement des
collectivités locales et de la taxe professionnelle
(visé par
l'article 74) et
un rapport sur le développement local
(visé par l'article 78) ;
- un rapport relatif à la polyvalence des services publics
(article 31 de la loi).
En outre, un rapport sur l'application globale de la loi est attendu d'ici
à février 1999.
Votre commission estime que les dispositions de la loi méritent, sur
tous ces points, d'être appliquées avant toute réforme de
la loi d'orientation.
B. LES TRAVAUX RELATIFS AU SNADT
1. Le projet de SNADT présenté au CIADT d'Auch
Réuni le 10 avril 1997 à Auch, sous la
présidence de M. Alain Juppé, le Comité
interministériel d'aménagement et de développement du
territoire (CIADT) a présenté les grandes orientations du
schéma national d'aménagement et de développement du
territoire (SNADT) et les principales mesures en faveur de l'aménagement
du territoire, que le précédent Gouvernement entendait prendre.
Ce projet de SNADT s'est appuyé sur les travaux menés, depuis
1995, par les quatre groupes de travail créés sous l'égide
du Commmissariat général du Plan, présidés par des
parlementaires. Ces groupes de travail étaient consacrés à
la démographie, au développement économique et aux
finances publiques ; au système productif à l'emploi et au
territoire ; à la cohésion sociale et territoires ; au contexte
européen et international. Ils étaient respectivement
présidés par MM. Bourdin, sénateur, J. Boyon,
député, J.P. Delevoye, sénateur et A. Zeller,
député.
Il a également tiré parti des réflexions des commissions
thématiques nationales, également présidées par des
parlementaires. Ces commissions thématiques étaient quant
à elles respectivement consacrées au développement
économique ; à l'emploi et à la population ; aux villes,
à l'organisation des territoires et aux services collectifs, aux
réseaux et territoires ; au développement rural ; et à
l'environnement et au développement durable. Elles étaient
respectivement présidées par MM. A. Cazin d'Onnincthun,
député ; G. Larcher, sénateur ; J. François-Poncet,
sénateur ; P. Ollier, député ; J.P. Balligand,
député.
Le CIADT d'Auch a présenté un programme ambitieux dont les
principales orientations méritent d'être rappelées car
elles sont toujours d'actualité :
En matière
d'éducation, d'enseignement
supérieur et de recherche
le schéma prévoyait de
:
,
- développer les sites universitaires en privilégiant les
universités à taille humaine ;
- répartir les crédits et les personnels de la recherche en
privilégiant les sites universitaires dont le poids des
troisièmes cycles est insuffisant ;
- généraliser l'usage des nouvelles techniques de communication
(mises en réseau des bibliothèques universitaires ;
numérisation des ressources documentaires ; installation, d'ici l'an
2000 de postes de consultation électronique) ;
- renforcer localement l'adéquation entre l'offre de formation et les
axes de développement des entreprises en s'appuyant sur le réseau
des lycées et les dispositifs de formation professionnelle et en mettant
en place des conseils de site rassemblant tous les partenaires publics et
privés ;
- tenir compte, dans l'évaluation des enseignants, de leur participation
à l'orientation et à l'insertion professionnelle des
étudiants ;
- créer des pôles de compétences dans les villes moyennes
reposant sur le triptyque enseignement-recherche-industrie ;
- consolider les pôles d'excellence des métropoles à
vocation européenne.
S'agissant des
télécommunications
, il
prévoyait de :
- favoriser la poursuite de la baisse du facteur
" distance " dans la
tarification des télécommunications afin de faciliter
l'implantation d'activités dans les zones peu denses et
éloignées des grands centres urbains ;
- permettre, d'ici à l'an 2000, l'accès des entreprises, des
établissements universitaires, scolaires, hospitaliers, des guichets
publics et des équipements culturels aux services avancés de
télécommunication ;
- organiser d'ici à l'an 2015, l'accès de l'ensemble des foyers
à un réseau adapté aux applications multimédia
interactives selon des conditions tarifaires et de qualité de service
raisonnables ;
- mieux répartir les services publics sur l'ensemble du territoire
grâce aux possibilités offertes par les téléservices
et le télétravail ;
- améliorer la couverture du territoire par le téléphone
mobile.
S'agissant de la
santé et l'action sociale
, le
schéma tendait à :
- donner les moyens de mieux connaître les besoins de santé des
populations ;
- assurer l'égalité d'accès des populations à des
soins de qualité notamment grâce à la
télémédecine ;
- corriger les déséquilibres géographiques dans la
répartition des professionnels de santé ;
- coordonner l'action des différents partenaires sanitaires et
médico-sociaux pour mieux satisfaire les besoins des usagers grâce
à une politique et à des procédures contractuelles
permettant une offre de soins de proximité dont l'hôpital local
serait le pivot.
En matière de
culture,
le projet prévoyait de :
- mieux répartir sur le territoire les grands équipements de
portée nationale ou internationale ;
- diffuser l'offre culturelle sur l'ensemble du territoire par une mise en
réseau des équipements ;
- faire de l'éducation artistique, une priorité ;
- faire participer les acteurs culturels à l'élaboration des
projets de développement locaux.
Concernant
les infrastructures et services de transport,
le
schéma prévoyait :
- d'améliorer les liaisons directes des régions avec les grands
pôles européens et non plus seulement avec la capitale ;
- de développer l'axe desservant les villes de la façade
atlantique et l'axe Rhin-Rhône ;
- de maintenir la fluidité de l'axe
Lille-Paris-Lyon-Méditerranée ;
- de créer des axes ouest-est permettant de relier rapidement la
façade Manche-Atlantique aux grands axes européens ;
- de contribuer à la constitution de l'axe sud-européen
Italie-Espagne reliant la Catalogne, le sud de la France, le Piémont et
la Lombardie ;
- de renforcer la compétitivité des grands ports à
vocation internationale et améliorer leur desserte terrestre ;
- de développer des aéroports internationaux au sein des
métropoles régionales ;
- de conforter la place des Aéroports de Paris dans la concurrence avec
les grandes plates-formes européennes ;
- d'améliorer la fluidité des trafics dans les grandes aires
métropolitaines ;
- d'utiliser les nouvelles technologies (train pendulaire, information
routière embarquée, localisation en temps réel des
véhicules ferroviaires ou routiers, TGV à deux étages,
etc.) pour tirer pleinement parti des réseaux existants ou en cours de
réalisation ;
- de privilégier, dans le choix des projets, le service rendu aux
usagers et de systématiser l'approche intermodale en comparant les
performances des différents modes de transports et types
d'infrastructures ;
- enfin, de mettre en place une instance d'experts chargée de veiller
à la cohérence des schémas sectoriels du domaine des
transports.
En matière de
développement économique,
il
prévoyait, notamment, de :
- favoriser, sur la base du volontariat, la coopération des acteurs du
développement au sein des territoires pertinents que sont les
" pays " ;
- renforcer les politiques de soutien au développement des PMI
(formation, information, aide à l'exportation,
capital-développement) ;
- renforcer l'environnement technologique des entreprises ;
- aider les grandes métropoles, notamment Paris, à réunir
les atouts nécessaires pour attirer les sièges sociaux des grands
groupes nationaux ou multinationaux ;
- préserver la présence de commerces de proximité par des
mesures d'aides à la formation, ainsi qu'à la création et
à la transmission d'activités.
En faveur de
la ville et des espaces métropolitains,
il
tendait, notamment, à :
- améliorer le cadre de vie urbain en restaurant le tissu des centres et
des premières couronnes et en structurant les périphéries
urbaines autour de pôles secondaires, au moyen de schémas
territoriaux ou de directives d'aménagement établis à une
échelle intercommunale suffisamment large ;
- favoriser la cohésion urbaine en agissant sur la politique du logement
et la localisation des activités et des services ;
- poursuivre les politiques volontaristes en faveur des quartiers
défavorisés ;
- favoriser l'approche globale des problèmes urbains en favorisant la
mise en place de communautés urbaines dans les grandes
agglomérations ;
- orienter la demande de déplacements vers les transports collectifs par
une nouvelle politique de localisation des grands équipements
générateurs de trafic ;
- créer des établissements publics fonciers dans les aires
urbaines de plus de 500.000 habitants afin de préserver les
territoires non construits, reconquérir les banlieues et créer
des pôles secondaires ;
- renforcer les métropoles régionales en y implantant
préférentiellement les grands équipements et en
s'efforçant de créer des pôles de compétence ;
- accroître la péréquation financière, notamment par
l'instauration de la taxe professionnelle unique d'agglomération ;
- permettre à l'Ile-de-France de jouer un rôle de métropole
internationale en y soutenant l'implantation d'activité conformes
à cette vocation et en y améliorant les conditions d'accueil des
états-majors des grands groupes français et étrangers ;
- concevoir les politiques d'aménagement et des transports concernant
l'Ile-de-France à l'échelle du bassin parisien afin de contenir
l'étalement des banlieues ;
- au sein des aires métropolitaines, protéger fortement les
espaces naturels, agricoles et forestiers séparant les territoires
urbanisés.
Pour
l'espace rural,
le projet prévoyait :
- d'encourager la mise en oeuvre de plans de développement durable et,
dans certaines situations, l'extensification des systèmes de production ;
- de poursuivre une politique de labellisation et de
" traçabilité " des produits à même de
mettre en valeur le caractère de chaque terroir ;
- d'aménager les régimes d'aide afin de favoriser
l'élevage dans les zones à vocation herbagère dominante,
notamment en privilégiant les aides à la surface ;
- de favoriser l'installation d'agriculteurs dans des structures d'exploitation
viables et d'encourager la diversification de leur activité ;
- de poursuivre les efforts de rationalisation de la gestion forestière
et de la filière bois ;
- de favoriser les solidarités entre les villes et le monde rural,
notamment au moyen des pays ;
- de renforcer l'attractivité des zones rurales en développant
l'offre de logements locatifs et sociaux par la réhabilitation du
patrimoine bâti et en offrant des services de qualité en
s'appuyant sur les petites villes et les bourgs.
Enfin, en faveur de
l'environnement et du développement
durable
, le projet prévoyait de :
- protéger les milieux les plus remarquables : espaces littoraux,
massifs montagneux et vallées fluviales, massifs forestiers et zones
humides par des mesures juridiques spécifiques, des procédures
d'aménagement concertées, et des études d'impact
permettant une insertion écologique et paysagère très fine
des infrastructures et des aménagements importants ;
- préserver la qualité patrimoniale et la diversité
paysagère de tous les territoires, et pas seulement de ceux qui sont
remarquables ;
- rétablir la qualité des eaux et des sols et reconstituer les
paysages des territoires urbains, périurbains, industriels et
d'agriculture intensive ;
- financer la part du coût de gestion des ressources naturelles qui ne
peut donner lieu à un service marchand par des mécanismes de
solidarité ;
- réaliser un schéma à long terme du réseau de
transport électrique (400 KV) ;
- économiser l'énergie et gérer les ressources naturelles
de manière durable, en portant une attention particulière
à l'eau ;
- mesurer la valeur économique et sociale de l'environnement chaque fois
que nécessaire, en particulier dans le cadre des études d'impact
et lors de la préparation des programmes d'investissements publics, et
à cet effet, disposer des bases de calcul permettant d'établir le
bilan des coûts et avantages environnementaux ;
- faire de la qualité des sites, des paysages, des productions et du
patrimoine un élément du développement local.
L'avant-projet de schéma devait être soumis pour avis aux
régions, aux départements et aux principales associations
représentatives des communes, avant d'être présenté
au Parlement, dans le courant de l'automne 1997.
2. Les nouvelles orientations prises par le Gouvernement de M. Lionel Jospin
Au cours de l'été 1997, Mme Dominique Voynet a
fait part de sa volonté de relancer l'élaboration du SNADT. Elle
a annoncé, devant la Commission des Affaires économiques,
réunie le mercredi 15 octobre 1997, sa décision de
faire figurer, dans le projet de loi portant modifications de la loi
d'orientation n°95-115, les éléments normatifs du SNADT, et
a indiqué que cette révision s'articulerait autour de la
définition de schémas de service, notamment dans le domaine des
transports, la consolidation de la politique des pays et l'affirmation du
rôle des agglomérations dotées de compétences et
d'instruments adéquats.
Votre commission des Affaires économiques juge souhaitable que les
travaux du Gouvernement ne procèdent pas du principe de la " table
rase mais qu'ils poursuivent l'effort de réflexion engagé par les
groupes de travail et les commission thématiques,
concrétisé par la publication du projet de SNADT d'avril 1997.
Elle souhaiterait connaître l'échéancier des
réformes qu'entend mettre en oeuvre le Gouvernement et leur lien avec
l'élaboration du SNADT.
Elle considère, en outre, que les
orientations définies au CIAT d'Auch méritent d'être
poursuivies.
II. LES DÉCISIONS ANNONCÉES LORS DU CIADT D'AUCH
Le CIADT d'Auch a également annoncé d'importantes décisions dans quatre domaines : les nouvelles technologies de l'information ; le développement des territoires ; la restauration des équilibres territoriaux ; enfin le renforcement des partenariats avec les collectivités locales.
1. En faveur des nouvelles technologies de l'information et de la communication
Le CIADT a fixé l'objectif qu'aucun jeune ne quitte le
système scolaire sans savoir se servir d'un micro-ordinateur, d'un
traitement de texte, d'un tableur, d'une messagerie électronique, et
sans savoir rechercher des informations sur réseau.
A cette fin, il a notamment décidé que tous les
établissements du second degré et une partie des écoles
s'équiperont de micro-ordinateurs communicants, que le personnel
enseignant serait formé à l'utilisation des outils
multimédia et que la production de logiciels multimédia serait
favorisée.
Le CIADT a également décidé :
- de lancer un appel à projet pour encourager les projets d'enseignement
novateurs utilisant les techniques de communications multimédia ;
- d'aider à la mise en réseau des catalogues des
bibliothèques universitaires.
2. En faveur du développement des territoires
Comme il a été exposé ci-dessus, le CIADT
a décidé de doter le Fonds national des entreprises.
Il a, en outre, décidé :
- le lancement d'un plan en faveur du Massif central ;
- une action de promotion à l'occasion de la Coupe du monde de football
de 1998 ;
- une harmonisation des
aides des collectivités locales à
l'immobilier d'entreprise,
par l'extension à l'ensemble du
territoire, excepté l'Ile-de-France, de la possibilité d'octroyer
des rabais. Le gouvernement a annoncé à cette époque qu'un
décret serait promulgué, après consultation des instances
européennes compte tenu de l'ampleur des assouplissements que les
pouvoirs publics français entendaient apporter à la
réglementation résultant du décret n°82-809 du 22
septembre 1982 relatif aux aides des collectivités locales.
Selon les informations receuillies par votre rapporteur pour avis la
consultation des instances européennes chargées de veiller au
respect des règles de concurrence dans l'Union serait terminéee
et le décret en cours de préparation.
Votre Commission des Affaires économiques, dont le rapporteur pour
avis s'était longuement penché sur cette question l'an dernier,
souhaiterait obtenir du gouvernement des informations précises sur le
contenu du projet de décret et des assurances sur le délai dans
lequel il entend publier un texte dont la préparation a
été entamée par son prédécesseur, et qui
demeure toujours attendu avec une vive impatience par beaucoup de
collectivités locales .
3. En faveur de la restauration des équilibres territoriaux
Le CIADT a décidé tout d'abord d'arrêter
deux mesures en faveur de l'espace rural :
- un programme expérimental d'aide à vingt-et-une villes de
10.000 à 50.000 habitants situées dans les zones de
revitalisation rurale (ZRR) ;
- la mise en place de 500 millions de francs de prêts de la Caisse
des Dépôts et Consignations pour les communes situées en
ZRR.
Afin de faire face aux effets des
restructurations de défense
, un
crédit de 2,2 milliards de francs
a été ouvert
et le montant de la prime à l'aménagement du territoire (PAT) a
été porté à 100.000 francs dans les cantons
des agglomérations les plus touchées.
Comme il a déjà été mentionné ci-dessus, le
CIADT a confirmé le fait que
le moratoire sur la fermeture des
services publics
institué au début 1993
ne serait
levé qu'à l'issue
de
l'élaboration des
schémas départementaux d'organisation et d'amélioration
des services publics.
4. Afin de renforcer les partenariats
Le CIADT a confirmé les orientations :
- de la
politique de délocalisation des emplois publics
en
prévoyant que d'ici à l'an 2000, 30.000 emplois
auraient été délocalisés (un bilan de cette
politique est présenté au chapitre III ci-après) ;
- de la politique de
simplification de la coopération intercommunale
en adoptant un projet de loi prévoyant la possibilité
d'instituer une taxe professionnelle unique et une fiscalité
additionnelle aux impôts sur les ménages dans les
communautés de communes.
Il a enfin annoncé la création :
- d'un
Observatoire national de l'aménagement du territoire
;
- le lancement d'une sixième
directive territoriale
d'aménagement
sur l'aire urbaine de Lyon.
S'agissant de chacunes de ces quatre dernières décisions du
CIADT d'Auch, votre Commission des Affaires économiques souhaiterait
obtenir des éclaircissements sur les intentions du gouvernement et sur
sa volonté de poursuivre dans la voie ouverte par son
prédécesseur.
CHAPITRE III -
LES PRINCIPALES QUESTIONS
D'ACTUALITÉ POUR L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Parmi les thèmes d'actualité qui ont retenu
l'attention de votre rapporteur pour avis, il a choisi de s'intéresser
à deux sujets de fonds qui ne devraient pas connaître de
bouleversement du fait du changement de gouvernement.
Il a ainsi mis l'accent, cette année, d'une part sur les premiers
résultats de la politique des " pays " qui a été
lancée à la suite de l'adoption de la loi relative à
l'aménagement et au développement du territoire et, d'autre part,
sur la politique de délocalisation des emplois publics qui a
été engagée, en 1991, par Madame Edith Cresson, alors
Premier ministre, et qui s'est poursuivie depuis lors.
I. LES PAYS EN DEVENIR
Les " pays " ont été
créés par l'article par l'article 23 de la loi d'orientation
n° 95-115 du 4 février 1995. Ils expriment la
communauté d'intérêts économiques et sociaux, ainsi
que, le cas échéant, les solidarités réciproques
entre la ville et l'espace rural.
L'existence des pays est constatée par la Commission
départementale de la coopération intercommunale, dès lors
que le territoire qu'ils recouvrent présente une cohérence
géographique, culturelle, économique ou sociale.
Aux termes de l'article 24 de la loi précitée, les pays sont
appelés à devenir le cadre dans lequel l'Etat coordonne son
action en faveur du développement urbain, avec celle des
collectivités territoriales et des groupements de communes
compétentes.
Au cours de l'été 1995, une action de " préfiguration
a été lancée dans 42 " pays-test ".
Actuellement, plus de 200 pays sont en voie de constitution.
Comme le souligne la synthèse introductive au rapport
présenté par la DATAR en mars 1997 sur les pays, ceux-ci
procèdent d'une démarche
" pragmatique et
fédératrice ", le pays " n'ayant pas vocation à
se substituer à un quelconque échelon administratif existant
(...). Le pays doit donc venir remplir les " blancs " de la
décentralisation.
Plus encore, il doit faciliter l'harmonisation des politiques publiques
entreprises par les différents acteurs. Il doit permettre une meilleure
coordination inter-institution dans le contexte (...) d'une
décentralisation caractérisée par l'absence de tutelle
d'un niveau de collectivité sur un autre (...). Pour ces raisons,
le pays est un lieu de composition des stratégies et d'agrégation
des intérêts des différents acteurs du territoire qu'il est
important de mettre à l'unisson ".
A. LES PAYS : QUELQUES POINTS DE REPÈRES
Le rapport présenté par la DATAR en mars 1997 montre la grande hétérogénéité des pays en gestation.
CARACTÉRISTIQUES DES PAYS EN COURS DE CONSTITUTION
Nombre d'habitants |
- de 40.000 habitants |
de 40.000 à 60.000 habitants |
de 60.000 à 80.000 habitants |
de 80.000 à 120.000 habitants |
+ de 120.000 habitants |
35 % |
34 % |
14 % |
11 % |
6 % |
|
Nombre de communes |
- de 40 commune |
de 40 à 60 communes |
de 60 à 80 communes |
de 80 à 120 communes |
+ de 120 communes |
22 % |
23 % |
14 % |
27 % |
14 % |
|
Nombre de cantons |
- de 5 cantons |
de 5 à 10 cantons |
de 10 à 15 cantons |
de 15 à 20 cantons |
+ de 20 cantons |
32 % |
50 % |
11 % |
6 % |
1 % |
Source : DATAR
Comme le montre le tableau ci-dessus, la population des pays se
répartit, en trois classes d'importance équivalente qui
représentent chacune environ un tiers, celle des pays de moins de
4.000 habitants, celle des pays de 40 à 60.000 habitants et
celle des pays de plus de 60.000 habitants.
Le nombre de communes est, en revanche, très variable : 22 % des
pays ont moins de 40 communes, 23 % de 40 à 60 communes,
27 % de 80 à 120 communes.
Ces disparités se traduisent également s'agissant du nombre de
cantons : la moitié des pays comprend de 5 à 10 cantons, le
tiers a moins de 5 cantons.
Fait nouveau par rapport à l'organisation administrative
française, les pays réunissent des cantons qui n'épousent
pas toutes les délimitations existantes. C'est ainsi que 20 % des
pays sont à cheval sur deux ou trois départements et que
10 % chevauchent deux régions.
Les critères de cohésion retenus dans la définition des
pays sont géographiques, socio-économiques, historiques et
culturels. La moitié des pays sont situés dans des zones à
dominante rurale organisées autour d'une ou de plusieurs villes-centre.
Un tiers est situé en zone périurbaine, et moins de 15 %
seulement sont créés dans un secteur qualifié de
" rural profond ". Au total, malgré l'apparition de pays
centrés sur un " réseau de villes " (tels que le pays
unissant Saint-Dizier, Vitry le François et Bar le Duc) les pays urbains
tels que le Pays Compiégnois sont relativement rares.
Cependant, des agglomérations comme celles de Rennes, Reims, Bourges,
Lens, Avignon et Angers ont d'ores et déjà entamé une
réflexion sur la création d'un pays.
Le pays ne constitue pas une nouvelle personne de droit public : les
créateurs des pays sont donc libres de leur donner la forme juridique
qu'ils souhaitent. C'est ainsi que si environ 50 % des pays sont
créés dans le cadre d'établissements publics de
coopération intercommunale, 40 % sont gérés par une
association, tandis que près de 10 % d'entre eux sont
" portés " par un comité de pilotage informel.
Par leur souplesse de création et leur caractère
opérationnel, les premiers pays répondent donc bien à
l'intention du législateur lorsqu'il a voté la loi
n° 95-115 du 4 février 1995, ce dont se
félicite votre Commission des Affaires économiques.
B. L'OBJET DU PAYS : QUELQUES EXEMPLES
Les pays sont constitués afin de mettre en oeuvre un projet commun de territoire qui est précisément défini. Le tableau ci-joint illustre les phases d'élaboration du pays du Bugey.
MÉTHODE DE TRAVAIL
RETENUE PAR L'ASSOCIATION
PORTEUSE DU PAYS DU BUGEY
1. Repérer les carences du Pays du Bugey et les besoins
de sa population
- mise en place de groupes de travail
- consultation de la population scolaire
- enquête auprès des habitants du Bugey (questionnaire)
- état des lieux statistiques (études
réalisées par l'INSEE)
- étude de notoriété.
2. Elaborer une charte locale de développement : le projet de
territoire
- définition de la stratégie de développement local
- définition des objectifs prioritaires
3. Rechercher des solutions adaptées avec l'ensemble des partenaires
institutionnels
- sélection des actions
- établissement du programme d'actions
4. Signature du Contrat Global de Développement
Le Pays du Bugey se situe à la phase 2 qui consiste à
l'élaboration d'une charte locale de développement : le projet de
territoire.
La signature du contrat global de développement est prévue pour
1997.
Source : DATAR : rapport du Préfet de l'Ain, novembre 1996.
C. LES RÉALISATIONS
Les pays ont d'ores et déjà lancé des
actions afin de :
- améliorer l'adéquation des formations aux besoins des
entreprises (par le lancement d'un plan local de formation dans le pays du
Chinonais) ;
- adapter l'offre de service aux entreprises (par la création de
maisons des entreprises dans le pays du Centre ouest Bretagne) ;
- développer le télétravail (le pays du Loudernais a
ainsi, dans le cadre du programme LEADER II lancé une phase
expérimentale de télétravail à domicile) ;
- valoriser le patrimoine touristique (grâce à la
création d'un pôle de la préhistoire dans le Pays du
Périgord Noir) ;
- soutenir l'activité agricole (par la création de chambre
d'hôtes et la valorisation des produits du terroir dans le Pays de
l'Auxois) ;
- créer des points multiservice (notamment pour soutenir le
commerce rural dans les villages excentrés du pays de la Haute-Auvergne).
D. LES PRÉCONISATIONS DU RAPPORT DE LA DATAR
Le rapport publié en mars 1997 préconise
13 orientations pour que les pays deviennent de nouveaux territoires de
développement. Cette approche est d'autant plus intéressante
qu'elle constitue la première synthèse sur l'état
d'avancement d'un politique que d'aucuns ont jugée trop floue pour
être opérationnelle.
Selon la Datar :
1. Le pays sera une
nouvelle échelle d'action stratégique
d'aménagement et de développement du territoire.
"
Le pays sera donc d'autant moins un échelon administratif
qu'il deviendra un forum entre les différents partenaires publics et
privés qui, en vertu de leurs compétences respectives, concourent
à l'aménagement et au développement du
territoire
".
2. La
charte de pays servira de cadre de référence à la
contractualisation avec l'Etat,
les régions et les
départements.
"
Le pays, par sa neutralité, sera, avec le niveau de
l'agglomération dans les milieux urbains très denses, le cadre
spatial le plus pertinent pour organiser de nouvelles synergies. Des
chartes
de pays,
élaborées sous l'autorité des élus,
serviront de document de référence ouvrant la possibilité
de contractualiser avec l'Etat, les régions et les départements.
Les engagements feront l'objet de contrats particuliers annexés à
la quatrième génération de contrats de plan
Etat-région (2000-2004).
"
3.
Le pays aura une taille critique et une offre urbaine minimale
pour
rendre crédibles les projets de développement.
"
Le pays s'approchera dans de nombreuses localités du bassin
d'emploi, voire de l'arrondissement. Assurant un compromis entre ces
différentes dimensions administratives, économiques et
historico-culturelles, le pays verra néanmoins son découpage
opéré localement, de manière décentralisée,
avec tout le pragmatisme requis par un tel exercice. Il devra proposer une
entité spatiale susceptible d'être appropriée par ses
habitants.
" [...].
" Selon les premières évaluations effectuées et la
morphologie des territoires déjà constatés en tant que
pays, la France devrait se couvrir à moyen terme d'une
trame
cohérente de 400 à 500 pays
".
4. Il sera un
lieu privilégié de la concertation locale
.
"
Chaque pays devra associer les acteurs socioprofessionnels, les
associations ou autres acteurs pertinents de la vie locale à travers une
instance de concertation aux modalités de fonctionnement librement
définies à l'échelle locale.
Tout en étant piloté dans ses instances exécutives par les
élus du suffrage universel, le pays devra affirmer sa différence
et sa valeur ajoutée par une activité participative plus intense
des forces vives du territoire (socioprofessionnels, associations, agences
d'urbanisme, universitaires, ...). Il devra de ce fait donner lieu à une
forte transparence des débats et à des processus de
décision particulièrement concertés
".
5. Le pays constituera un
cadre d'exercice de
" l'intercollectivité
"
"
Faire du pays un enjeu de pouvoir politique et un nouvel
échelon de représentation en le soumettant à la
compétition électorale reviendrait à compromettre la
mission fédératrice et la dimension inter-institutionnelle du
pays. De même, destiné à mobiliser l'ensemble des
échelons territoriaux, le pays excédera la notion, limitative par
nature, de l'intercommunalité classique qu'il conviendra
parallèlement d'encourager
. ".
6. Le pays
pourrait se doter d'une personnalité juridique
minimale
pour pouvoir contractualiser avec l'Etat, les régions et
les départements.
"
Bien que la création d'un établissement public offre
seule la pérennité, la transparence et la fiabilité
requises pour pouvoir négocier avec la représentativité
nécessaire des financements publics substantiels, comme l'affirment
déjà nombre de régions et départements, la forme
associative pourrait, au moins dans une première phase,
pédagogique, être acceptée. Le cas échéant,
la formule ouverte du
syndicat mixte
, associant des représentants
des différents échelons territoriaux, serait la plus
adaptée pour servir de support à l'intercollectivité.
C'est d'ailleurs le statut juridique privilégié par les pays les
plus aboutis
".
7. Le pays
sera une instance de programmation et de suivi des actions
"
La phase d'élaboration d'une charte concertée de
développement ainsi que la préparation d'un
schéma
directeur d'aménagement
dans le cadre des pays seront les moments
forts de la réflexion spatiale. Ils concrétiseront la vocation du
pays à s'affirmer comme premier niveau stratégique
d'aménagement et de développement du territoire que l'Etat devra
prendre en compte. La pérennisation de ce nouveau cadre territorial de
concertation facilitera l'élaboration des projets [...] : politiques de
l'habitat, affectation de l'usage des sols, mesures de protection
environnementales, opérations de restructuration de l'artisanat et du
commerce, plans de déplacement et organisation des transports
collectifs, schémas de services publics, schémas
d'équipement commercial...
".
8. Il permettra une mise en oeuvre de la
déconcentration
administrative
"
L'Etat gagnera à mieux faire coïncider ses services
déconcentrés et les différents services
d'intérêt public avec la cartographie des pays.
Le nouveau maillage territorial pourra être l'occasion d'une
véritable entreprise de rationalisation de la carte administrative et
des différents réseaux de services publics ou
d'intérêt collectif. Prenant appui sur ce nouvel espace de
concertation, administrations et entreprises publiques pourront proposer des
réaménagements de leur organisation dans un sens plus qualitatif.
Toute contraction pourra être compensée par une
amélioration concomitante du service rendu (meilleures cadences du
réseau SNCF, délégations de pouvoir accrues au profit des
services déconcentrés, prestations scolaires renforcées,
...).
"
9. Il serait souhaitable de
renforcer la solidarité fiscale
au
sein du pays
"
Dans une perspective de réforme de la fiscalité locale
et d'amplification des mécanismes de solidarité financière
entre collectivités, la mise en oeuvre progressive d'un
taux unique
de taxe professionnelle
dans le cadre des pays permettrait
d'atténuer les rivalités intercommunales et les
surenchères du " marketing territorial ". Organisant de
nouvelles solidarités ville-campagne, le pays pourrait de surcroît
servir de cadre de négociation décentralisé pour un
meilleur partage des charges de centralité
que certaines communes
assument parfois trop seules au profit de leurs voisines, enjeu qui ne se pose
que rarement dans les mêmes termes selon les territoires
".
10. Il serait judicieux d'
optimiser les dispositifs publics
d'intervention
tant régionaux et nationaux, qu'européens
"
Sur la base d'un diagnostic approfondi des potentialités
économiques locales et de soutien réorientés vers
l'amélioration de l'environnement des entreprises
, le pays devra
servir d'interface pour proposer des actions mieux ciblées et certaines
prestations " sur-mesure ".
Les fonds structurels européens ainsi que les programmes d'initiative
communautaire ou encore les pactes territoriaux pour l'emploi pourraient voir
leur processus d'allocation largement optimisé par l'élaboration
de véritables projets globaux de développement dans le cadre des
pays
".
11. Il permet de
renforcer les synergies internes des systèmes
productifs locaux
"
Comme dans les " districts " italiens, les
microcosmes " danois ou les " clusters "
nord-américains,
des systèmes spécifiques de soutien permettraient d'aider des
réseaux de PME à se doter de systèmes de formation
adaptés, à organiser leurs filières d'exportation
(parrainage, cadre export commun ...), à éventuellement
entreprendre des actions de sous-traitance collective ou de co-traitance pour
les grands donneurs d'ordre, à s'entraider dans des démarches de
certification, à financer en commun des programmes de recherche ou des
actions de transfert technologique. Cadre de mutualisation par excellence, le
pays devra faciliter la constitution de " grappes de PME "
et leur
accès à de nouvelles ressources (financières,
éducatives, technologiques, commerciales, informationnelles,
...) ". Cet effort d'organisation est d'autant plus nécessaire que
le tissu de PME français, seul créateur net d'emplois, est
réputé pour la faible taille moyenne des unités qui le
composent ; réalité qui freine nombre de projets de
développement. Le pays devra, pour ces raisons, être
orienté vers le tissage de réseaux
d'entreprises
".
12. Le pays constitue un
" point d'entrée
privilégiée " dans les systèmes d'aides publiques
à l'emploi et au développement
" Inscrit dans une logique de simplification administrative, le
pays
devra favoriser la " lisibilité " des aides publiques. Il
pourra traduire ces mesures et appuyer le montage des dossiers mais il devra
surtout concrétiser
la mise en réseau des différents
organismes prestataires
. Le pays pourrait ainsi jouer un rôle de
"
point d'entrée privilégié
" voire de
guichet unique en matière de dispositifs d'aides aux entreprises."
13. Le pays est un cadre de concertation
pour développer une offre
nouvelle de services ou d'emplois de proximité
"
Observatoire du territoire, le pays pourrait en priorité
être doté d'indicateurs de besoins efficaces en matière de
services aux entreprises et aux personnes. Il pourrait également servir
de cadre de structuration d'une offre adaptée à partir de
partenariats public/privé peu à peu professionnalisés
à l'image des " plates-formes d'initiatives locales "
animées par " France Initiative Réseau
".
Votre Commission des Affaires économiques souhaite que les pays
soient animés par un esprit de développement et qu'ils
échappent à toute " institutionnalisation " qui
tendrait à faire d'eux un nouvel échelon d'administration locale.
Elle considère que leur création est l'une des innovations
majeures de la loi d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire et elle souhaite la poursuite d'une
politique active des pays.
II. LA POURSUITE DE LA POLITIQUE DE DÉLOCALISATION DES EMPLOIS PUBLICS
L'année 1997 a été marquée par la décision du CIADT d'Auch de procéder à la délocalisation de 3.500 emplois publics, au moment même où paraissait un important rapport du Conseil économique et social sur " les délocalisations administratives et le développement local " 12( * ) .
A. LES DÉCISIONS DU CIADT D'AUCH
Le CIADT, réuni le 10 avril 1997, a
confirmé l'objectif, fixé en 1991, de transférer hors
d'Ile-de-France, 30.000 emplois publics d'ici à l'an 2000.
Depuis 1991, 23.600 emplois ont été concernés par les
opérations de transfert d'organismes. Sur ce total, 12.500 ont
été transférés. Le CIADT a également
décidé la délocalisation de 3.500 nouveaux emplois.
Il a retenu des transferts et implantations tels que ceux :
- d'une école d'architecture à Troyes,
- d'un centre national du patrimoine photographique à
Chalon-sur-Saône,
- de l'école d'architecture de Paris-Tolbiac à
Marne-la-Vallée (en remplacement de la création d'un centre de
restauration du patrimoine à Chelles),
- du transfert à Bordeaux de l'Union nationale du sport scolaire
(en compensation de l'abandon d'une implantation de l'Institut national
d'études démographiques dans cette ville),
- de l'unité mixte de recherche n° 175 qui sera
créée à Quimper, sur le thème " chimie et
biochimie des substances actives " (les chercheurs provenant du CNRS
et du
Muséum d'histoire naturelle),
- du renforcement du Service technique de la navigation maritime et des
transmissions de l'équipement à Brest,
- du regroupement de l'Agence nationale pour l'amélioration des
conditions de travail à Lyon,
- en outre, une expertise qui sera conduite sur la faisabilité du
transfert en province du Service d'études techniques des routes et
autoroutes.
Il a également approuvé les propositions de délocalisation
de plusieurs associations, sociétés et établissements
publics, et notamment de :
- l'IFREMER, pour le transfert à Brest de 15 emplois du
service d'économie maritime et de 10 emplois de l'agence comptable,
- l'ORSTOM pour le transfert de 100 emplois à Marseille dont
50 emplois administratifs,
- l'ANVAR pour le renforcement de ses structures régionales.
Il a, en outre, donné son aval aux localisations et transferts de
services dont les instances compétentes en matière de
délocalisations se sont prononcées. Il s'agit notamment :
- du Laboratoire photographique central de la gendarmerie de
Rosny-sous-Bois (93), au Blanc (36) en remplacement du transfert du Service de
diffusion générale de la gendarmerie qui doit être
installé à Limoges,
- de l'Agence comptable des services industriels de l'armement à
Marne-la-Vallée,
- d'organismes de soutien de la DGA à Vernon pour 200 emplois,
- du centre de formation à l'informatique (Centre INFO 1)
à Bourges,
- du Centre informatique du Commissariat de l'air (CICA) à Tours,
- de l'Agence SOCRATES, service du CNOUS, de Paris à Bordeaux,
- du centre de formation administrative du ministère de l'Education
nationale dont une partie sera localisée à Poitiers,
- de l'Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud dont le
conseil d'administration a décidé le transfert à Lyon
(200 emplois et 600 élèves),
- de l'Ecole supérieure des géomètres-topographes qui
a décidé son transfert d'Evry (91) au Mans (72), soit
30 emplois pour 360 élèves,
- d'une antenne dotée d'un patrouilleur pour le contrôle des
pêches à Lorient,
- du Bureau d'enquête sur les accidents de navires à Brest,
- du Laboratoire central des Ponts-et-Chaussées à
Marne-la-Vallée,
- de l'Institut d'études supérieures de la fonction publique
territoriale, établissement du CNFPT, de Fontainebleau à
Strasbourg,
- de l'Agence nationale des fréquences qui soumettra à son
conseil d'administration la création d'un pôle technique à
Brest, soit 50 emplois,
- de mille emplois de la Direction des centres financiers de La Poste
à Bordeaux et à Nantes.
B. LES CONCLUSIONS DU RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
1. Le coût des délocalisations
En 1995, la DATAR et la mission délocalisations
publiques ont demandé à un cabinet d'études de chiffrer le
coût de la délocalisation d'organismes dont Voies Navigables de
France (VNF) et le centre d'études sur les réseaux, les
transports, l'urbanisme et les constructions publiques (CERTU).
Il ressort de ces évaluations que le coût par emploi
délocalisé a été respectivement
évalué dans une fourchette variant entre 290.000 francs pour
le CERTU et 631.000 francs pour VNF. Au total, la loi de finances pour
1996 chiffrait le coût de revient haut moyen à 400.000 francs
par emploi délocalisé, le Conseil économique et social
estimant, pour sa part, que ce coût moyen était en-dessous de la
réalité.
2. Quel avenir pour les délocalisations ?
Le coût élevé des délocalisations
d'emplois publics ne doit pas être l'alibi d'une politique attentiste.
Votre Commission des Affaires économiques
estime que le
mouvement impulsé en 1991 doit se poursuivre. Elle considère
également, comme le soulignait son rapporteur pour avis lors de la
discussion du projet de loi de finances pour 1997, que les
délocalisations " en cascade " doivent être
encouragées entre les métropoles de province et les autres
agglomérations
.
En effet, des marges de manoeuvre existent qui permettront de réaliser
de nouvelles délocalisations.
Le Conseil économique et social ne soulignait-il pas dans son avis
précité que "
les sources de nouvelles
délocalisations n'étaient pas taries
"
13(
*
)
?
Il fondait son analyse sur :
- le nombre important des effectifs des administrations centrales existant
à Paris,
- l'importance des emplois existants dans les établissements
publics nationaux situés en région parisienne,
- le volume des effectifs de la fonction publique territoriale.
Le Conseil notait à ce propos qu'il ne fallait pas " sous-estimer
les possibilités que peuvent offrir, pour des délocalisations en
cascade, les services des collectivités régionales et
départementales ".
Le CIADT d'Auch a d'ailleurs également constaté l'importance des
délocalisations " en cascade " en relevant que :
"
Des relocalisations intra-régionales effectuées
à partir des villes de taille importante permettront de
rééquilibrer le territoire. Les préfets de région
feront des propositions en ce sens. Elles seront mises en oeuvre sur la base de
convention liant l'Etat, les collectivités territoriales et les
organismes concernés par cette démarche de délocalisations
en cascade. Il sera tenu compte des succès enregistrés pour
choisir les implantations des organismes et services nationaux dont la
présence à Paris et dans sa région n'est pas une
nécessité
".
En conséquence, votre Commission des Affaires économiques
souhaite que le Gouvernement poursuive dans la voie ouverte par son
prédécesseur et favorise les délocalisations " en
cascade ".
*
* *
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la commission des affaires économiques a décidé de donner un avis défavorable à l'adoption des crédits de l'aménagement du territoire inscrits au projet de loi de finances pour 1998.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours d'une réunion tenue sous la présidence
de M. Jean Huchon, vice-président, le mercredi 12 novembre 1997, la
commisison a examiné les crédits consacrés à
l'aménagement du territoire dans le projet de loi de finances pour 1998.
M. Jean Pépin, rapporteur pour avis, a tout d'abord rappelé
que les crédits inscrits au budget de l'aménagement du territoire
atteignaient 1,79 milliard de francs, en hausse de 6 % ; que les
autorisations de programme s'élevaient à 1,62 milliard de
francs, les moyens des services s'établissant à 88 millions
de francs.
Il a précisé que les crédits de la section d'intervention
du Fonds national d'aménagement du territoire (FNADT) diminuaient de
1 % et représentaient 291 millions de francs et que ceux de la
section d'investissement du même fonds baissaient, tant en crédits
de paiement qu'en autorisations de programme, respectivement de 1,1 et de
1,3 milliard de francs.
Il a estimé que la croissance du budget de l'aménagement du
territoire s'expliquait essentiellement par la hausse des crédits de la
Prime d'aménagement du territoire (PAT) tant en autorisations de
programme qu'en crédits de paiement. Il a indiqué que cette
augmentation constituait, dans une large mesure, un " effet
d'annonce ", car ces crédits n'étaient jamais totalement
consommés, notamment du fait des réticences des services du
budget. Il a estimé que seule une volonté politique permettrait
d'accroître le montant des crédits engagés au titre de la
PAT. Il a d'autant plus regretté la réduction des crédits
du FNADT que celle-ci ne se traduisait que par une économie très
modeste.
Evoquant les problèmes techniques posés par la PAT, le rapporteur
pour avis a déclaré que celle-ci n'était pas
adaptée aux zones rurales et souhaité une réforme
permettant l'attribution de cette prime dans toutes les zones de revitalisation
rurale (ZRR). Il a mentionné les incohérences qui
résultaient de l'attribution d'aides au tourisme sur la base des zonages
PAT.
Il a évoqué la situation du réseau à
l'étranger de la Délégation à l'aménagement
du territoire et à l'action régionale (DATAR) qui emploie des
coopérants et des volontaires du service national en entreprise. Il a
souhaité que le projet de loi relatif aux volontariats permette de
pourvoir au remplacement et au financement des postes budgétaires
antérieurement occupés par des appelés du contingent.
Abordant la question des fonds qui concourent au financement de
l'aménagement du territoire, le rapporteur pour avis a estimé que
le Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables
(FITTVN) était probablement davantage utilisé comme un outil de
débudgétisation que comme une aide au rééquilibrage
du territoire. Puis, il a fait part des très vives inquiétudes
qu'il nourrissait en ce qui concerne la réduction continue des
crédits du Fonds de gestion de l'espace rural (FGER), dont la dotation
ne s'éleve qu'à 140 millions de francs pour 1998. Il a
jugé souhaitable de doter le FGER, en sus de la ligne existante
rattachée au budget de l'agriculture, d'une ligne relevant du budget de
l'aménagement du territoire, laquelle serait exclusivement
consacrée au développement des activités industrielles et
artisanales dans les zones de revitalisation rurale.
S'agissant du Fonds national de développement des entreprises (FNDE),
M. Jean Pépin, rapporteur pour avis, a rappelé que le
précédent Gouvernement avait décidé de le doter
d'un milliard de francs sur deux ans, dès 1997, grâce aux recettes
de privatisation, et il a constaté que le nouveau Gouvernement
n'envisageait, semble-t-il, de doter le fonds qu'à partir de 1998.
Le rapporteur pour avis a ensuite évoqué les problèmes
posés par les perspectives de réforme des fonds structurels
européens, dont toutes les régions françaises
bénéficient. Il a indiqué que le nouvel objectif 1 serait
vraisemblablement réservé aux régions dont le produit
intérieur brut par habitant était inférieur à
75 % de la moyenne communautaire, ce qui aurait pour effet d'exclure, par
exemple, la Corse et le Hainaut. Il a rappelé que l'apport des fonds
européens sur le territoire français représentait cinq
à six fois le budget de la DATAR et déploré les
lenteurs administratives limitant l'utilisation des crédits et donnant
à Bruxelles le sentiment que la France n'en n'avait pas
réellement besoin.
Puis M. Jean Pépin, rapporteur pour avis, a présenté
l'état d'application de la loi d'orientation n° 95-115 pour
l'aménagement et le développement du territoire. Il a
souligné l'ampleur de la tâche accomplie par le
précédent Gouvernement, qui s'était traduite par la
publication de plus de 40 décrets et de près de 50 autres textes
d'application.
Il a rappelé les décisions prises à l'occasion du
Comité interministériel d'aménagement du territoire
(CIADT) tenu à Auch le 10 avril 1997. Parmi celles-ci, il a
mentionné la présentation du projet de Schéma national
d'aménagement et de développement du territoire (SNADT) que le
nouveau ministre avait décidé de modifier. Il a souligné
que le SNADT constituait une pièce essentielle du dispositif
d'aménagement du territoire, puisqu'il conditionnait
l'élaboration des schémas sectoriels et des directives
territoriales d'aménagement (DTA). Il a souhaité d'une part que
le Parlement soit informé de l'état d'avancement de ces DTA et,
d'autre part, qu'elles ne soient pas l'occasion d'une remise en cause des
limites départementales existantes.
Parmi les autres décisions importantes du CIADT d'Auch, M. Jean
Pépin, rapporteur pour avis, a mentionné l'annonce d'une
modification des dispositions relatives aux aides des collectivités
locales à l'immobilier d'entreprise. Il s'est interrogé sur les
raisons pour lesquelles le décret correspondant n'était toujours
pas paru. Il a également rappelé la décision prise alors
de proroger le moratoire sur les services publics, et l'intention
exprimée par l'actuel ministre d'élaborer des schémas de
services. Le rapporteur pour avis a également évoqué le
plan pour le monde rural qui devait être mis en oeuvre à l'automne
et regretté que le Parlement ne dispose pas d'une analyse fine de
l'effet des mesures d'exonération votées en 1995 en faveur des
zones rurales, alors même que leur coût total était
estimé à 1,3 milliard de francs. Il a souhaité qu'un
bilan d'application de la loi d'orientation précède le
dépôt du projet de loi tendant à la réformer.
Evoquant la politique de délocalisation des emplois publics, dont le
CIADT d'Auch avait confirmé les orientations, M. Jean Pépin,
rapporteur pour avis, a souligné que celle-ci avait permis de
transférer, depuis 1991, 12.500 emplois de Paris vers la province.
Il a préconisé que les délocalisations se poursuivent
" en cascade " entre les métropoles régionales et les
chefs-lieux de département et de canton.
Abordant la réforme de l'organisation territoriale, le rapporteur pour
avis a souhaité que les pays ne se transforment pas en nouvelles
structures institutionnelles, et il a souhaité connaître les
modalités selon lesquelles le Gouvernement comptait renforcer les
pouvoirs des agglomérations.
M. Josselin de Rohan, après avoir souligné son accord avec le
rapporteur pour avis quant au flou et à l'ambiguïté de la
politique de l'actuel Gouvernement en matière d'aménagement du
territoire, a rappelé que l'élargissement de l'Union à des
pays économiquement moins avancés -et qui auraient donc vocation
à bénéficier des fonds structurels- rendait
inéluctable une nouvelle réflexion sur les zonages. Il a
souhaité, en conséquence, que ceux-ci soient
délimités de façon plus pertinente et plus fine.
M. Jean Huchon, président, a souscrit à ces observations,
estimant que les zonages n'étaient pas toujours appropriés
à la réalité des besoins locaux.
Sans méconnaître la nécessité d'une réforme,
M. Jean Pépin, rapporteur pour avis, a jugé qu'il importait
aujourd'hui d'utiliser au mieux les fonds disponibles, notamment en
rationalisant les procédures administratives internes, afin
d'éviter l'allongement des délais dans l'engagement des
crédits européens. Il a observé que les zonages
actuellement en vigueur comportaient des anomalies qu'il conviendrait de
supprimer en affinant leurs contours, notamment afin d'y inclure d'autres zones
de revitalisation rurale.
M. Jean-Paul Emorine a indiqué que la loi de 1995 avait fixé un
cadre et que tous les outils étaient en place pour agir, mais il a
déploré que le budget de l'aménagement du territoire ne
représente qu'un millième environ du budget de l'Etat. Il a
suggéré que les crédits non utilisés de la PAT
puissent venir augmenter ceux du FNADT. Il s'est dit préoccupé de
l'évolution des crédits du FGER et a souhaité que les
collectivités locales puissent en bénéficier, par exemple
pour remettre en état les chemins d'exploitation agricole.
Déclarant partager les préoccupations de la commission sur les
fonds structurels et sur la nécessité de réformer les
zonages, il a rappelé que l'Allemagne s'interrogeait sur le montant de
sa contribution à la Communauté, trois fois supérieur aux
fonds que ce pays recevait des instances européennes. Il a
proposé de fusionner l'objectif 2 et l'objectif 5b et de
distinguer, au sein des nouveaux zonages, les crédits destinés
aux villes et les crédits destinés au monde rural.
M. Jean Pépin, rapporteur pour avis, a jugé que la
proposition de transférer des crédits inutilisés de la PAT
vers le FNADT méritait d'être étudiée. S'agissant de
la réforme des objectifs 2 et 5b, il a souhaité que l'on fusionne
ces crédits tout en maintenant des zonages distincts, afin de
répartir les aides en fonction des besoins réels des territoires
auxquels elles étaient destinées.
M. Hilaire Flandre a jugé que l'on considérait à tort
l'urbanisation comme inéluctable et que l'on ne prenait pas assez en
compte les problèmes de l'espace rural. Il a ajouté que la
faiblesse des crédits de l'aménagement du territoire était
préoccupante et a dit sa crainte que la création d'une seconde
ligne du FGER n'en dénature la spécificité, avant de
s'interroger sur l'efficacité des zonages actuellement en vigueur.
M. Jean Pépin, rapporteur pour avis, a souligné qu'il
était lui aussi très soucieux de ne pas diminuer les moyens
financiers du FGER dont les agriculteurs sont bénéficiaires.
M. Georges Gruillot a déploré la complexité des
procédures administratives d'octroi des fonds européens avant de
souligner que les zonages de la PAT étaient susceptibles
d'entraîner des effets pervers en empêchant la création
d'entreprises dans des secteurs non aidés situés à leur
périphérie. Il a également émis des réserves
sur la politique générale conduite par la DATAR.
Répondant à cette intervention, M. Jean Pépin,
rapporteur pour avis, a estimé qu'il était plus que jamais
souhaitable de simplifier les procédures requises pour l'octroi des
aides européennes, la non-consommation de ces crédits tendant
à entretenir l'idée que la France n'en avait pas besoin.
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la commission a ensuite
émis un avis défavorable à l'adoption des crédits
consacrés à l'aménagement du territoire dans le projet de
loi de finances pour 1998, le groupe socialiste votant pour leur adoption.
1
Paru au Journal Officiel du 1er
novembre 1997, page 15.903.
2
Cf. rapport sur l'utilisation du FNADT en 1996, page 9.
3
Réponse à la question n°1031 de M. Edouard Le
Jeune, Journal Officiel du 21 août 1997, page 2155.
4
Aux termes de l'article 22 de la loi de finances pour 1995
et de l'article 27 de la loi de finances pour 1997.
5
Le taux initialement établi à deux centimes par
kilomètre a été porté à quatre centimes
par l'article 44 de la loi de finances pour 1996.
6
Source : La lettre de la DATAR, octobre 1997, n° 160,
page 7.
7
Cf. par exemple son interview dans le Figaro Economie, du 12
août 1997.
8
Article cité.
9
Taxe professionnelle.
10
Impôt sur les sociétés.
11
Dont un qui est dénommé " bilan ".
12
Conseil économique et social, avis adopté le
24 septembre 1997, sur le rapport de M. Alain Fouché,
rapporteur.
13
Avis précité, page 24.