SERVICES DU PREMIER MINISTRE
I. - SERVICES GÉNÉRAUX
Rapporteur spécial : M. Henri TORRE
Comme les années
précédentes, le budget des services généraux du
Premier ministre pour 1998 regroupe des crédits aux destinations
diverses.
Ainsi, il comprend les dotations de trois cabinets ministériels.
(Premier ministre, ministre des relations avec le Parlement et ministre de la
fonction publique).
Sont également inscrits à ce budget les crédits
destinés au Secrétariat général du Gouvernement
ainsi qu'aux directions, services, commissariats, délégations,
conseils et missions dont la gestion administrative et budgétaire est
assurée par la direction des services administratifs et financiers du
Secrétariat général du Gouvernement.
Enfin, y figurent les crédits alloués au Médiateur de la
République, au Conseil supérieur de l'audiovisuel et à la
Commission nationale de contrôle des interceptions de
sécurité.
Bien que les crédits présentés dans cette note
représentent l'ensemble des dotations affectées aux services
généraux du Premier ministre, on rappellera que les moyens
destinés respectivement au Conseil supérieur de l'audiovisuel et
à l'exonération des redevances de télévision ainsi
qu'aux diverses aides à la presse font l'objet d'études plus
détaillées dans les notes de présentation des
crédits de la communication et de la presse. En outre, les observations
relatives à la fonction publique font l'objet d'un rapport
séparé.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Les crédits demandés pour 1998 (dépenses
ordinaires et crédits de paiement) s'élèvent à
4,07 milliards de francs, en très légère
augmentation de 0,47 %
par rapport aux crédits votés
pour 1997.
Toutefois, cette quasi-stagnation est trompeuse car la structure du budget
connaît des modifications notables.
Sont ainsi transférés au ministère de l'emploi et de la
solidarité l'ensemble des moyens budgétaires de la
délégation aux rapatriés (soit 150,7 millions de
francs) et les moyens d'intervention de la mission interministérielle de
lutte contre la drogue et la toxicomanie (230,5 millions de francs).
Le tableau ci-après retrace le détail de ces transferts.
Objet des crédits transférés |
Montant des crédits transférés et incidence sur le budget des services généraux |
Budget de provenance ou de destination |
Crédits de fonctionnement et d'intervention de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie |
-230,5 |
Emploi et solidarité |
Crédits de la délégation aux rapatriés |
-150,7 |
Emploi et solidarité |
Subventions de fonctionnement de l'Institut des hautes études de la défense nationale |
+10,6 |
Secrétariat général de la défense nationale et ministère de la défense |
Par conséquent, si l'on compare le budget des services
généraux du Premier ministre, à structure constante en
1997 et 1998, on constate en réalité une augmentation de
9,63 %. Deux facteurs expliquent cette augmentation :
- la hausse sensible de la contribution forfaitaire de l'Etat au
financement des exonérations de redevances de télévision
(174,2 millions de francs au chapitre 46-01) ;
- l'augmentation de l'aide sociale interministérielle de
263 millions de francs (chapitre 33-94).
Les autorisations de programme demandées atteignent 17 millions de
francs, au lieu de 92,6 millions de francs en 1997, soit une diminution de
81,6 %.
Le tableau ci-après fournit le détail de ces évolutions.
(en millions de francs) |
||||
|
Crédits votés pour 1997 |
Crédits demandés
|
Évolution
|
|
Dépenses ordinaires
Titre III - Moyens des services
Total dépenses ordinaires
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat
Total dépenses en capital |
3.208,0
|
3.473,8
|
+8,3
|
|
Total DO + CP |
4.049 |
4.068,2 |
+0,47 |
|
Autorisations de programme
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat
Total autorisations de programme |
92,6 - 92,6 |
17,0 - 17,0 |
-81,6
|
1. Des dépenses ordinaires en nette diminution
Globalement, les dépenses ordinaires augmentent de 1,4 % en 1998 . Toutefois, cette évolution recouvre deux mouvements contrastés : une forte hausse des moyens de service et une baisse des dépenses d'intervention.
a) Une augmentation des moyens des services
Le présent projet de loi de finances prévoit une
progression des crédits du titre III de 8,3 %
par
rapport aux dotations votées en 1997.
Les principales augmentations de crédits concernent :
-
l'action sociale
interministérielle
avec
l'inscription d'un crédit de
263,7 millions de francs ;
-
les abonnements souscrits au service d'informations
générales de l'Agence France-Presse
(+10,1 millions de
francs) ;
-
l'accroissement des
moyens de fonctionnement des services
(chapitre 34-98 article 21) de 32,5 millions de francs.
En
fait, cette augmentation est liée à l'intégration, dans ce
chapitre, des crédits informatique (chapitre 34-04 ancien) et des
crédits d'études (chapitre 34-06 ancien) ;
-
l'augmentation des crédits du Fonds pour la réforme de
l'Etat
. En 1997, les crédits mis à la disposition du Fonds
s'élevaient à 150 millions de francs, mais la
régulation budgétaire les avait réduits à
110 millions de francs. Le projet de loi de finances pour 1998 affecte
112,5 millions de francs au Fonds ;
-
le transfert des crédits de l'Institut des hautes
études de défense nationale
(10,6 millions de francs) du
secrétariat général de la défense et du
ministère de la défense vers les services généraux
du Premier ministre ;
- les
dépenses de rémunération
qui progressent
en raison de l'augmentation de 1 % de la valeur du point auquel viennent
s'ajouter diverses mesures de revalorisation de certaines prestations
(indemnités, relèvement du plafond de la sécurité
sociale, taxe pour les transports, ajustement de crédits pour vacation)
pour un montant de 5 millions de francs.
En contrepartie, d'importantes économies sont réalisées.
Elles comprennent :
- la réduction de
8 millions de francs
des
crédits finançant les
actions de
formation, de
perfectionnement et
de modernisation dans l'administration
;
- la
diminution de 5,2 millions de francs des crédits du
chapitre 37-04, modernisation de l'administration ;
- la
suppression nette de 12 emplois
qui dégage une
économie de 1,6
millions de francs
.
b) La baisse des dépenses d'intervention
Après une réduction des crédits du
titre IV de 10,1 % dans le budget pour 1997, la
tendance à
la baisse
se poursuit
pour 1998 même si elle est beaucoup
moins accentuée (- 1,2 %).
En effet, alors que les crédits affectés à la contribution
forfaitaire de l'Etat au financement des exonérations de redevances de
télévision avaient fortement diminué en 1997, passant de
804,7 à 117,9 millions de francs, ils augmentent de nouveau en 1998
pour s'élever à 292,1 millions de francs.
Les autres économies affectent le dispositif des aides à la
presse (- 37,6 %) et le Centre des études européennes
de Strasbourg (-500.000 francs).
En outre, les crédits finançant d'une part les prestations
sociales et les actions culturelles en faveur des rapatriés
(150 millions de francs) et, d'autre part, l'action
interministérielle de lutte contre la toxicomanie (230,5 millions
de francs) sont transférés vers le ministère de l'emploi
et de la solidarité, ce qui conduit à une baisse de
380.5 millions de francs des crédits du titre IV.
2. Des dépenses en capital en forte baisse
Les crédits de paiement inscrits au titre V
s'élèvent à
45,2 millions de francs
au lieu de
82,4 millions de francs dans la loi de finances pour 1997. Les
autorisations de programme correspondantes atteignent 17 millions de
francs au lieu de 92,6 millions de francs.
Plusieurs facteurs expliquent cette diminution importante des crédits :
- le chapitre 57-04 Fonds pour la réforme de l'Etat n'a pas
été doté cette année (alors qu'il disposait de
40 millions de francs en 1997), l'ensemble de ses moyens ayant
été concentrés sur le titre III ;
- le chapitre 57-05 Préservation et développement du
patrimoine culturel des Français rapatriés d'outre-mer
(25 millions de francs en crédits de paiement en 1997) a
été transféré au ministère de l'emploi et de
la solidarité.
- les crédits en faveur de la Documentation française
baissent de 50 % en autorisations de programme et de 10,7 % en
crédits de paiement et sont ramenés respectivement à 1,5
et 2,5 millions de francs.
En revanche, les crédits pour l'entretien des hôtels
ministériels augmentent de 38,1 % en autorisations de programme et
de 14,4 % en crédits de paiement pour s'élever
respectivement à 10,5 et 10,7 millions de francs.