C. LA GUYANE : UNE ACTION À CONDUIRE D'URGENCE
A l'instant où se dessine une perspective constructive
en Nouvelle-Calédonie, il convient cependant d'être attentif aux
indices de fragilité qui se multiplient en Guyane. A cet égard,
il convient de se féliciter de l'envoi par le Gouvernement de M.
Jean-François Merle comme émissaire chargé d'une
" mission d'écoute et de propositions " dans ce
département d'outre-mer qui connaît depuis une année une
série de troubles, qu'il serait grave de négliger.
La Guyane est en effet très souvent perçue à travers le
prisme déformant de la vitrine de haute technologie que constitue le
centre spatial guyanais de Kourou. Or, avec un taux de chômage d'environ
30 %, après une augmentation de 20 % en un an, la Guyane se
trouve dans une situation économique et sociale très
délicate.
Il suffit pour s'en persuader de rappeler les deux principales périodes
de " troubles " traversées par ce département depuis
l'automne dernier.
Il s'agit, en premier lieu, de la grave crise étudiante du mois de
novembre 1996, suscitée par les défaillances du système
éducatif, sur un territoire dont 54 % de la population à
moins de 25 ans. Pendant ce conflit, Cayenne a en effet été le
théâtre de violences particulièrement graves, le mois de
novembre ayant été marqué par quatre nuits
d'émeutes et de pillage pendant lesquelles des armureries ont
été pillées, un manifestant tué, plusieurs
personnes blessées par balles, et des dizaines de millions de francs de
dégâts causés.
Il s'agit, en second lieu, des violentes manifestations d'avril 1997,
lancées par le principal syndicat de Guyane, l'union des travailleurs
guyanais (UTG), à la suite de l'incarcération en Martinique de
dix personnes -dont plusieurs dirigeants syndicaux ou politiques
soupçonnées d'avoir participé à l'incendie du
domicile du procureur de la République de Guyane.
A cet égard votre rapporteur se félicite de la visite
qu'effectuera le président de la République dans ce
département du 23 au 25 novembre prochain.