RAPPORT GENERAL n° 85 Tome III - Annexe 15 PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 - LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPECIALES - EDUCTION NATIONALE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE - ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
M. Jean-Philippe LACHENAUD, Sénateur
Commission des finances, du controle budgétaire et des comptes économiques de la Nation - Rapport général n° 85 Tome III Annexe 15
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE PREMIER
LE BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR -
CHAPITRE DEUX
LES ETUDIANTS ET LEUR ENCADREMENT -
CHAPITRE TROIS
L'ENVIRONNEMENT DES ÉTUDIANTS -
CHAPITRE QUATRE
LE RALENTISSEMENT DE LA RÉFORME DE L'UNIVERSITÉ - EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN SECONDE DÉLIBÉRATION
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 15
ÉDUCATION NATIONALE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE :
II
.
- ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Rapporteur spécial
: M. Jean-Philippe LACHENAUD
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre rapporteur spécial approuve certaines
orientations du Gouvernement en matière d'enseignement supérieur,
notamment la volonté de développer la formation continue et de
promouvoir les échanges internationaux.
En effet, l'Etat dépense chaque année plus de 35 milliards
de francs en actions de formation continue, mais seulement 4 % sont
consacrés à l'université. Il est donc prévu,
dès la fin de cette année, d'organiser un concours auprès
des établissements, à l'issue duquel dix universités ayant
proposé les projets les plus ambitieux en matière de formation
continue seront sélectionnées pour mener des opérations
expérimentales, notamment de mise en place de cursus de diplômes
en formation continue ou de sessions de recyclage pour diverses professions.
En outre, les échanges internationaux, et en premier lieu
européens, doivent être favorisés : c'est pourquoi
votre rapporteur sera attentif aux mesures visant à rendre plus
compatibles les formations universitaires dans l'Union européenne, et
à favoriser la mobilité des enseignants comme des
étudiants.
Cependant, votre rapporteur spécial est amené à formuler
six observations :
Il regrette l'augmentation de près de 4,5 % des
dépenses ordinaires. Les dépenses en personnel augmentent trop
fortement : les rémunérations croissent de plus de
4,10 % (le chapitre 31-96 "rémunérations de personnels
divers et vacations" connaît une croissance de 60 %).
Surtout, elles progressent alors même que les crédits qui engagent
l'avenir, c'est-à-dire les dépenses en capital, diminuent, quant
à elles, de près de 7 % (le chapitre 56-10, article 10
"Investissements consacrés à l'enseignement supérieur"
décroît de 28 %).
Une telle orientation budgétaire -gonflement des crédits de
fonctionnement et contraction des dépenses d'investissement- ne saurait
préparer efficacement l'avenir de l'enseignement supérieur.
Non seulement, les dépenses de fonctionnement sont plus importantes,
mais leur progression est contestable au regard des priorités et des
enjeux de l'enseignement supérieur.
En effet, malgré cette augmentation globale des dépenses
ordinaires, l'aide au pré-recrutement d'enseignants-chercheurs
(chapitre 43-11) reste inchangée, de même que les oeuvres
sociales en faveur des étudiants (chapitre 46-11).
Votre rapporteur déplore également la réduction de la
subvention de fonctionnement destinée aux établissements
d'enseignement supérieur privés.
Votre rapporteur spécial craint que la réforme du premier
cycle, entérinée par l'arrêté du 9 avril 1997,
ne soit dans une phase de ralentissement et d'incertitude.
Certes, le nouveau Gouvernement en a repris les principes essentiels
(orientation, semestrialisation, capitalisation et compensation) mais il tarde
à les mettre en pratique.
En matière de tutorat, aucun bilan n'a été dressé.
L'organisation des séances de soutien et de rattrapage destinées
aux étudiants en difficulté paraît assez aléatoire,
ces séances étant parfois confiées à des
chargés de cours ou à des vacataires. De même, la charte du
tutorat, prévue par la réforme, est toujours à
l'étude.
La semestrialisation et la réorientation sont mises en place
progressivement, mais les pouvoirs publics font souvent preuve d'attentisme en
la matière : aucune directive n'a précisé le contenu
des unités de méthodologie ; de même, la
procédure d'évaluation, de validation des acquis et de
réorientation à la fin du premier semestre, pour les
étudiants en erreur d'orientation ou en échec, n'est encore
qu'à l'état d'ébauche. Le Comité national
d'évaluation (CNE) a d'ailleurs récemment préconisé
le développement des études de "suivi" des étudiants, tant
au plan national qu'au niveau de l'établissement, de telles
études facilitant une véritable politique d'orientation.
Quant au contrôle des connaissances, point le plus sensible de la
réforme, il semble se heurter non seulement à des
problèmes techniques de mise en oeuvre dans le temps, mais
également à la résistance des mentalités.
Surtout, il semble que la réforme entre en vigueur de manière
très hétérogène selon les filières
universitaires : les facultés scientifiques et de lettres sont
ainsi beaucoup plus avancées que les facultés juridiques et que
la grande majorité des facultés de sciences économiques et
d'administration économique et sociale (AES).
L'année dernière, votre rapporteur spécial avait
souhaité disposer d'un bilan des aides actuellement attribuées
aux étudiants et de leur coût global pour les finances publiques.
A cet égard, il prend note des conclusions du rapport de M. Bernard
Cieutat, sur l'état précis de l'effort de la Nation en direction
des étudiants, effort évalué à 26,6 milliards
de francs.
Le rapport a mis en exergue deux principaux faits :
- d'une part, les aides attribuées par le ministère en
charge de l'enseignement supérieur (bourses diverses, prêts
d'honneur, financement des oeuvres universitaires, aides aux associations
étudiantes, compensation aux établissements de
l'exonération des droits d'inscription accordée aux boursiers) ne
représentent que 35 % du total ; les étudiants
bénéficient en effet d'aides directes accordées par
d'autres ministères, essentiellement les aides au logement (APL, ALS et
ALF) et les aides fiscales (réduction d'impôt et majoration du
quotient familial) ;
- d'autre part, les prestations versées sous condition de
ressources (bourses, APL et exonérations des droits d'inscription pour
les boursiers) ne représentent que 30 % de l'ensemble, les autres
aides profitant soit à l'ensemble des étudiants (ALS, oeuvres
universitaires), soit aux foyers imposables, c'est-à-dire davantage aux
revenus élevés (aides fiscales).
Pour remédier à ces iniquités, le précédent
ministre avait proposé, à l'issue des Etats
Généraux de l'Université, la mise en place progressive
d'une allocation sociale d'études pouvant se substituer aux aides
existantes, cela dans le cadre de l'élaboration d'un "statut social de
l'étudiant".
Or, il semble que ce projet ait été reporté, alors
même qu'un nombre important d'étudiants connaissent une situation
difficile. Votre rapporteur sera attentif au texte qui devrait être
déposé au printemps sur ce sujet.
De la même façon, votre rapporteur spécial ne peut
que regretter le retard pris dans la mise en route du plan de restructuration
et du désamiantage de la faculté de Jussieu.
Ce plan avait été annoncé par François Bayrou le
30 septembre 1996 : il devait mobiliser 1,2 milliard de francs
sur trois ans.
Or, plus d'un an après, les travaux n'ont toujours pas commencé,
et les appels d'offre nécessaires à leur réalisation n'ont
même pas été lancés. Seuls des travaux de
confinement ont été réalisés, pour un montant de
10 millions de francs.
A l'heure actuelle, le nouveau plan n'en est qu'à une phase virtuelle
et, à ce titre, n'est ni évalué, ni chiffré.
Les problèmes techniques sont certes considérables, notamment en
ce qui concerne le déménagement des étudiants et des
enseignants pendant les travaux, mais la volonté politique semble
manquer.
Votre rapporteur constate que le débat relatif au degré de
toxicité de l'amiante à Jussieu se poursuit, et restera attentif
aux mesures prises pour garantir aux 50.000 personnes qui
fréquentent ce campus une protection sanitaire optimale.
Votre rapporteur spécial prend acte de la décision du
ministre de ne pas créer une filière technologique
supérieure, mais, tient, surtout à exprimer son inquiétude
face aux réserves émises sur les stages des étudiants en
entreprises et sur les unités de première expérience
professionnelle (UPEP), à une époque où une insertion
professionnelle réussie des jeunes passe souvent par le rapprochement
entre les établissements d'enseignement supérieur et les
entreprises.
L'UPEP, créée par l'arrêté du 9 avril 1997,
devrait néanmoins se mettre en place, à titre
expérimental, pendant deux ans : elle s'adresse aux étudiants
volontaires du deuxième cycle, et sera alors intégrée dans
le cursus de l'étudiant, après évaluation et validation.
Votre rapporteur sera attentif aux conclusions du groupe de travail devant
aboutir à la rédaction d'une charte des stages. Il adhère
aux principes qui devraient présider à l'élaboration de
cette charte :
- la rémunération de tout stage,
- l'absence de substitution à un emploi,
- la tenue du stage hors des horaires d'enseignement.
Enfin, votre rapporteur spécial demande, comme l'année
dernière, une clarification du statut des professeurs
agrégés de l'enseignement supérieur (PRAG).
La création de 1.200 emplois de PRAG est prévue dans le
projet de budget pour 1998, ce qui contribue à "secondariser"
l'enseignement supérieur.
Votre rapporteur sera vigilant quant aux dispositions mises en oeuvre pour
permettre aux PRAG d'accéder au statut d'enseignant-chercheur,
grâce à la préparation d'une thèse doctorale.
INTRODUCTION
L'enseignement supérieur sort d'une période de
profondes mutations -à commencer par la forte croissance des effectifs
d'étudiants- qui ont conduit les gouvernements successifs à
mettre en oeuvre les réformes qui s'imposaient.
Le projet de budget pour 1998 semble marquer une pause dans la
volonté réformatrice.
Certes, les moyens alloués à l'enseignement supérieur
s'accroissent : hausse de 3,05 % du budget, création de 4.200 emplois,
ébauche du plan Université pour le troisième
millénaire (U3M).
Cependant, aucune orientation nouvelle ne paraît proposée
à l'université française.
En outre, la réforme des premiers et deuxième cycles,
entérinée par l'arrêté du 9 avril 1997,
connaît une application très aléatoire selon les
établissements.
Quant au plan social pour les étudiants, un texte devrait être
déposé au Parlement au printemps prochain, mais ce sujet
paraît pour l'instant faire l'objet d'un certain attentisme, si ce n'est
d'un intérêt moindre, au regard de la part décroissante que
le projet de budget consacre à l'action sociale.
CHAPITRE PREMIER
LE BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Le projet de budget de l'enseignement supérieur pour 1998 s'élève à 48.451 millions de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement, soit une progression de 3,05 % par rapport à 1997, après une croissance de 5,45 % en 1997 et de 4,5 % en 1996.
Les moyens des services passent de 33.541 millions de
francs en 1997 à 35.325 millions pour 1998, soit une hausse de
5,32 % (+ 4,94 % en 1997). En revanche, les crédits
d'intervention sont quasiment stables (0,41 %), après une hausse de
2,4 % en 1997, passant de 8.008 millions de francs à
8.041 millions en 1998.
L'ensemble des dépenses ordinaires atteint ainsi 43.366 millions de
francs, en progression de 4,37 % par rapport à 1997.
Avec 5.086 millions de francs de crédits de paiement inscrits pour
1998, les dépenses en capital diminuent sensiblement
(- 6,97 %), après une forte croissance en 1997, de 13,6 %
(à 5.467 millions de francs).
En revanche, les autorisations de programme progressent de 18,75 %,
passant de 4.150 millions de francs en 1997 à 4.928 millions
en 1998. Elles avaient très sensiblement diminué en 1997
(- 14,7 %).
Le tableau ci-dessous fait apparaître que la part du budget de
l'enseignement supérieur dans le budget de l'Etat ne cesse de
s'accroître, pour s'établir à 3,03 % en 1997. La
même année, les crédits consacrés à
l'enseignement supérieur représentaient 14,5 % de la
totalité du budget de l'éducation nationale, la hausse de cette
proportion étant également constante depuis plusieurs
années.
Le budget de l'enseignement supérieur, en 1997 toujours,
représentait 0,58 % du PIB, contre 0,56 % l'année
précédente et 0,45 % en 1991. Cette croissance est lente
mais régulière.
II. PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
Le budget de l'enseignement supérieur est
composé de trois agrégats :
01 - Enseignement supérieur ;
02 - Action sociale ;
03 - Recherche.
A. ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Cet agrégat regroupe l'ensemble des moyens en
personnels et ceux consacrés au fonctionnement et à
l'investissement dans les établissements d'enseignement supérieur.
Les crédits de l'agrégat "enseignement supérieur"
s'établissent à 37.862 millions de francs en 1998, contre
36.601 millions en 1997, soit une progression de 3,45 %.
Les dotations couvrent :
- les crédits des personnels non enseignants et enseignants
chercheurs (y compris les primes d'encadrement doctoral) ainsi que les
indemnités et prestations sociales, qui s'élèvent à
27.847 millions de francs en 1998, en progression de 4,12 % ;
- les aides au pré-recrutement d'enseignants-chercheurs, dont le
montant de 206,7 millions de francs reste inchangé par rapport
à 1997 ;
- les dépenses d'informatique, de télématique et de
fonctionnement, qui s'établissent à 6.497 millions de
francs, en hausse de 10,54 % ;il faut noter une dotation de
9 millions de francs attribuée à l'établissement
public du campus universitaire de Jussieu ;
- les dépenses d'intervention : avec 218,4 millions de francs,
elles diminuent de près de 6,4 % du fait de la non-reconduction
d'une dotation de 14,85 millions de francs au titre de la subvention aux
établissements d'enseignement supérieur privés ;
- les dépenses d'investissement s'élèvent à
3.093 millions de francs, soit une progression de 2,05 %, dans les
domaines suivants :
·
constructions immobilières et équipements
immobiliers et pédagogiques (1.759 millions de francs) ;
·
maintenance des bâtiments (1.334 millions de
francs).
B. ACTION SOCIALE
Composé exclusivement de dépenses ordinaires, cet agrégat est quasiment stable, passant de 8.175 millions de francs en 1997 à 8.227 millions en 1998 (+ 0,64 %).
L'agrégat regroupe :
- les moyens de fonctionnement (y compris les rémunérations
des personnels) du centre national des oeuvres universitaires et scolaires
(CNOUS), des vingt-huit centres régionaux (CROUS), de la Cité
internationale universitaire de Paris, et de l'Observatoire de la vie de
l'étudiant, soit 611,84 millions de francs en 1998 (+0,95 %
après + 2,9 % en 1997) ;
- les crédits des bourses et secours d'études, qui
s'élèvent à 6.570 millions de francs, soit une
progression de 0,72 % par rapport à l'année
précédente (+ 3,6 %) ;
- les crédits de fonctionnement réservés aux oeuvres
sociales, qui restent inchangés par rapport à 1997, à
1.045 millions de francs.
L'ensemble des crédits consacrés à l'action sociale en
faveur des étudiants est passé de 6.234 millions de francs
en 1993 à 8.175 millions en 1997, soit une progression de plus de
31 % en quatre ans.
Il semble, dès lors, que le projet de budget pour 1998 marque une
rupture dans l'amélioration continue de l'environnement social de
l'étudiant.
Ce fait est confirmé par la part décroissante qu'occupe
l'agrégat "action sociale" dans le budget de l'enseignement
supérieur : 17,52 % en 1997, mais, 16,98 % en 1998.
C. RECHERCHE
Cet agrégat regroupe l'ensemble des actions en faveur de la recherche universitaire, dans les établissements relevant du ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Les crédits consacrés à cette action sont
portés de 2.241 millions de francs à 2.362 millions,
soit une augmentation de 5,4 %.
Ces dotations couvrent :
- les crédits des personnels non enseignants, des enseignants
chercheurs, ainsi que les indemnités et prestations sociales, qui
s'élèvent à 270,4 millions de francs
(+ 3,83 %) ;
- les subventions de fonctionnement accordées aux
établissements (les dépenses d'informatique et de
télématique restent inchangées), qui s'établissent
à 99,1 millions de francs, en diminution de 2,56 % ;
- surtout les crédits d'investissement, dont la progression est de
6 %, passant de 1.879 millions de francs à 1.992 millions
:
. constructions immobilières : 48,25 millions,
. soutien des programmes de recherche : 1.800 millions,
. maintenance des bâtiments : 144 millions.
III. L'EFFICACITÉ DU BUDGET
A. LE FINANCEMENT DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
1. La dépense d'éducation supérieure en 1996
En 1996, la dépense d'éducation
supérieure -mesure de l'effort consenti par la collectivité
nationale pour le fonctionnement et le développement du système
d'enseignement supérieur en France métropolitaine- est de
100,2 milliards de francs. Cet effort peut être
précisé à partir des trois éléments suivants
: la dépense d'éducation supérieure est de
1.700 francs par habitant, de 47.200 francs par étudiant et
représente 1,3 % du produit intérieur brut en 1996.
De 1989 à 1996, la dépense d'éducation supérieure
connaît une forte croissance : elle augmente plus vite que le PIB. De
1 % du PIB en 1989, la dépense d'éducation passe à
1,1 % en 1991, à 1,2 % en 1992, puis à 1,3 % en
1995- niveau auquel elle se maintient en 1996.
La dépense intérieure d'éducation supérieure
augmente également plus vite que la dépense intérieure
d'éducation. A prix constants, elle croît de 44,1 % entre 1989 et
1996 alors que la dépense intérieure d'éducation
croît, sur cette même période, de 25,8 %. La dépense
intérieure d'éducation supérieure représente ainsi
chaque année une part croissante de la dépense intérieure
d'éducation : de 15,1 % en 1989 à 17,3 % en 1996.
Cependant, de 1989 à 1994, ce rythme soutenu de la croissance de la
dépense d'éducation supérieure s'est accompagné
d'un fort accroissement des effectifs étudiants. Sur cette
période, les effectifs d'étudiants ayant crû, en moyenne,
annuellement, de 6,2 %, la dépense moyenne par étudiant (aux prix
de 1996) est passée de 44.700 francs à 45.400 francs,
enregistrant sur cinq ans une hausse limitée à 1,6 %. De 1994
à 1996, on observe un ralentissement de la croissance des effectifs
étudiants, avec une moyenne annuelle de 1,1 %. En deux ans, la
dépense moyenne par étudiant passe de 45.400 francs à
47.200 francs, enregistrant une hausse de 4 %.
Sur les 100,2 milliards de francs dépensés en 1996, 83,9
milliards de francs (soit 84 %) l'ont été pour des
activités d'enseignement. Les 16 % restants sont utilisés
à hauteur de 8,3 milliards pour les activités annexes
(administration générale, restauration et hébergement,
médecine scolaire et universitaire) et de 8 milliards de francs pour
l'achat de livres ou matériels nécessités par la
fréquentation des établissements d'enseignement supérieur
et la rémunération des personnels en formation.
Les dépenses d'enseignement se répartissent ainsi :
19 % pour les activités d'enseignement post-baccalauréat
effectuées dans les établissements du second degré, soit
les sections de techniciens supérieurs (STS) et les classes
préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ;
74 % pour les activités d'enseignement effectuées dans les
autres établissements d'enseignement supérieur
(universités, écoles, centres de formation interne des
administrations, etc.) ;
les 7 % restants sont consacrés aux autres formes d'enseignement
(enseignement à distance, formation professionnelle continue et autre
extra-scolaire).
2. La structure de financement
Le financement initial - avant prise en compte des
transferts
- est assuré essentiellement par l'Etat (77,8 %). Les ménages
viennent en deuxième position pour le financement de la dépense
intérieure d'éducation supérieure et participent à
hauteur de 9,5 % de cette dépense en 1995.
Le ministère de l'Éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche, principal financeur de l'ensemble du
système éducatif avec 52 % du financement initial total
(incluant les charges sociales rattachées, payées sur le budget
des charges communes et correspondant aux charges sociales employeur de
l'Etat), voit son rôle de principal financeur encore accru pour le
système d'éducation supérieure puisqu'il assure 68,6 % du
financement initial total (incluant les charges sociales rattachées).
En revanche, alors que les collectivités territoriales participent
à hauteur de 20,3 % au financement de la dépense
intérieure pour l'ensemble du système éducatif, cette part
n'est que de 5,7 % pour le système d'éducation supérieure.
Parmi les collectivités territoriales, les régions sont les plus
importants financeurs (4,0 %) du système d'éducation
supérieure.
3. La dépense moyenne par étudiant
La dépense moyenne par étudiant est
passée de 40.500 francs en 1975 à 45.200 francs en 1995, en
francs constants (+ 11,5 %) alors que, sur la même période, la
dépense moyenne par élève a progressé de 61 %.
En 1996, la dépense moyenne par étudiant s'établit
à 47.200 francs.
L'indicateur de dépense moyenne par étudiant ainsi que son
évolution recouvrent une grande variété de situations
compte tenu de la forte diversité caractérisant les
différentes formations de l'enseignement supérieur. Ainsi, en
1996, un élève-ingénieur d'université
entraîne une dépense moyenne de 89.200 F, un élève
d'IUT de 53.500 F par an, un étudiant dans une autre formation
d'université (hors IUT) de 35.500 F. Ces différences sont
liées à des différences d'encadrement (personnel
enseignant et non enseignant relativement plus nombreux en IUT qu'en
université).
La dépense moyenne par étudiant dans le supérieur (en francs)
1996 |
STS |
CPGE |
Universités* |
Ingénieur universitaire |
IUT |
Dépense moyenne |
64.400 |
75.500 |
35.500 |
89.200 |
53.500 |
* Universités hors IUT et hors écoles
d'ingénieurs dépendantes des universités. Ces deux
dernières catégories apparaissent dans les deux colonnes
suivantes. Les trois catégories "Universités", "Ingénieurs
universitaires" et "IUT" concernent uniquement les universités
publiques
; les effectifs d'étudiants sont ceux des inscrits administratifs en
début d'année, ramenés à l'année civile.
Mis à part les Etats-Unis, les dépenses des différents
pays sont comprises entre 2.500 et 8.670 équivalents-dollars par
étudiant, et leur moyenne s'établit à 6.510
équivalents-dollars. Tout en ayant une dépense par
étudiant (6.030 équivalents-dollars) proche de cette moyenne, la
France se situe parmi les pays où cette dépense est la plus
faible.
* Secteur public
B. L'EFFICACITÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Outre des éléments de comparaison internationale
(source OCDE), quatre indicateurs sont proposés pour apprécier
l'efficacité de l'enseignement supérieur en France :
- niveau de formation et diplôme obtenu par les sortants de
l'enseignement supérieur ;
- taux de redoublement et taux d'abandon à l'issue de la première
année universitaire
- taux d'accès en second cycle universitaire
- taux de réussite en DEA et doctorats
1. Niveau de formation et diplôme obtenu par les sortants de l'enseignement supérieur
Note importante : les sortants présentés dans les tableaux précédents sont des sortants définitifs de l'enseignement supérieur. Un certain nombre d'étudiants "sortent" en effet plusieurs fois de l'enseignement supérieur, ou, dit autrement, interrompent provisoirement une ou plusieurs fois leurs études ; comme il n'est pas possible d'évaluer chaque année le nombre de sortants "définitifs", les tableaux précédents présentent en fait le nombre de sorties nettes une année donnée, c'est-à-dire le solde entre toutes les sorties recensées et les reprises d'études observées.
2. Taux de redoublement et taux d'abandon à l'issue de la première année dans les principales filières universitaires
Dans l'ensemble, un peu moins d'un quart des nouveaux
inscrits
en première année ne renouvellent pas leur inscription
l'année suivante ; parmi eux, certains avaient en fait engagé un
cursus parallèle (classes préparatoires par exemple) et n'avaient
pris leur inscription universitaire que par précaution. Le taux
d'abandon en première année reste stable au cours des
dernières années.
C'est en économie-AES que ce taux d'abandon est le plus fort où
il avoisine les 30 % ; le taux de redoublement de la première
année y est également particulièrement
élevé, le cas de la filière santé devant être
mis à part en raison de l'existence d'un numerus clausus : faible taux
d'abandon qui conduit à un taux élevé de redoublement, la
règle étant de tenter 2 fois sa chance pour franchir la
barrière que constitue le passage en deuxième année.
Seule la filière sciences voit son taux d'abandon diminuer
régulièrement au cours des trois dernières années,
pour s'établir à un niveau sensiblement inférieur à
celui des autres disciplines générales.
3. Taux d'accès en second cycle universitaire
Toutes filières générales confondues
(c'est-à-dire hors médecine, odontologie et pharmacie), 59 % des
étudiants entrés en premier cycle universitaire ont pris une
inscription en second cycle universitaire à la rentrée 1996 ; ce
même taux était de 51,5 % en 1988. Depuis 1992, il ne progresse
plus que faiblement, voire diminue ces deux dernières années.
C'est en sciences que cette proportion est la plus élevée
puisqu'elle atteint 62,7 % ; à l'inverse, avec 50,2 %, c'est la
filière droit qui enregistre la moins bonne performance.
L'importance de la qualité du parcours effectué dans le second
degré apparaît primordiale ; en effet, alors que le taux global
d'accès en deuxième cycle est de 59 %, il est de 74,3 % pour les
étudiants qui ont obtenu leur baccalauréat à l'heure ou en
avance, de 54,3 % pour ceux qui avaient un an de retard et de seulement 34 %
pour ceux qui avaient plus de un an de retard lors de leur réussite au
baccalauréat.
Enfin, il est important de souligner que les étudiants qui
n'accèdent pas en second cycle universitaire ne peuvent pas pour autant
être considérés comme ayant échoué dans le
supérieur. Ceci tient notamment au fait que certaines inscriptions en
DEUG ne sont que des inscriptions de précaution par rapport à une
inscription principale prise dans un autre cursus (cas fréquent des
étudiants en classes préparatoires), mais aussi au fait que
certains étudiants ayant réussi au DEUG continuent leurs
études supérieures à l'extérieur de
l'université, donc ne sont pas comptabilisés comme
accédant en second cycle universitaire.
4. Taux de réussite dans les DEA et doctorats
Après la réforme des doctorats de 1984 qui avait
diminué la capacité des établissements universitaires
à former des chercheurs, il fallut attendre 1989 pour que le nombre de
DEA délivrés retrouve son niveau de 1985. L'augmentation
régulière constatée depuis lors se ralentit depuis ces
deux dernières années : après une hausse moyenne annuelle
de 10 % entre 1988 et 1992 et une augmentation de seulement 4 % en 1993, 1994
s'est soldée par une progression de 3,5 % et 1995 par une hausse de
seulement 1,1 %. Le nombre de DEA délivrés approche en 1995 la
barre des 27.000.
Les doctorats, après avoir retrouvé une certaine vigueur entre
1992 et 1994, en rupture avec la stagnation qui avait marqué la
période 1983-1991, enregistrent un recul en 1995 : 9.522 thèses
ont été soutenues avec succès contre 9.901 en 1994. Plus
de 63 % l'ont été en sciences.
Ces différentes évolutions se retrouvent dans l'analyse des "taux
de rendement".
La progression des maîtrises obtenues par des étudiants
français étant plus forte que celle des DEA, le rendement de
celles-ci, en termes de prolongement par un DEA, diminue à nouveau cette
année ; elle s'établit à 37,5 %, soit près de 2
points de moins que l'an dernier. Cette baisse se retrouve dans toutes les
disciplines, tout en étant moins marquée en droit. Les sciences,
avec un rendement de 61,2 %, se distinguent toujours des autres disciplines
générales où le ratio DEA/maîtrises est plus de deux
fois moindre. Toutefois, depuis 1983, les maîtrises de sciences
enregistrent un recul de plus de 20 points quant à leur prolongement par
un DEA.
Le rendement des DEA, mesuré par le ratio doctorats/DEA, diminue
lui-aussi nettement cette année, pour s'établir à 35,1 %,
soit un recul de plus de quatre points par rapport à 1994.
Rendement 3ème cycle pour les étudiants
français
DEA |
1983 |
1994 |
1995 |
Disciplines générales |
42,7 |
39,1 |
37,5 |
dont |
|||
Droit |
22,5 |
30,5 |
29,9 |
Sciences économiques |
29,5 |
26,5 |
23,7 |
Lettres & sciences humaines |
33,5 |
29,6 |
28,6 |
Sciences |
81,6 |
64,9 |
61,2 |
Doctorats |
1994 |
1995 |
|
Disciplines générales |
ns |
39,4 |
35,1 |
dont |
|||
Lettres & sciences humaines |
ns |
36,4 |
27,4 |
Sciences |
ns |
52,1 |
49,5 |
Indications méthodologiques
Taux de rendement en DEA : les DEA délivrés l'année n sont
rapportés aux maîtrises (stricto sensu) délivrées
l'année n-1. L'indicateur est calculé pour les principales
disciplines générales. Les diplômes délivrés
en MASS et AES ne sont pas pris en compte.
Cet indicateur est imparfait, puisque l'accès en DEA ne se fait pas
exclusivement à partir de la maîtrise, mais aussi après un
diplôme d'ingénieur. La maîtrise représente environ
65 % de l'ensemble des recrutements, mais beaucoup plus, ce qui est le cas ici,
si on s'intéresse aux seuls étudiants français inscrits
dans une discipline générale, soit une proportion
supérieure à 80 %.
Taux de rendement en doctorat : les doctorats de tous régimes (y compris
diplômes d'ingénieur) délivrés l'année n sont
rapportés aux DEA délivrés l'année n-3 pour les
doctorats scientifiques, l'année n-4 pour les autres disciplines.
C. L'INSERTION DES DIPLOMÉS DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
La période actuelle est marquée par un
accroissement important du nombre des sortants de l'enseignement
supérieur. Ce nombre était en effet de 367.000 en 1995
représentant un peu plus de 50 % des sortants du système
éducatif, traduisant ainsi les effets de la massification des effectifs
d'étudiants enregistrée des dernières années. Ce
mouvement devrait encore se poursuivre pendant quelques années,
notamment pour les formations supérieures à Bac + 2 en
raison de l'augmentation continue du taux de poursuite d'études. Selon
la direction de l'évaluation et de la prospective (DEP), il y avait
138.000 sortants en 1995, alors qu'ils n'étaient que 128.000 en 1994.
En outre, et sous l'effet du retournement de la conjoncture économique,
les conditions d'insertion des diplômés de l'enseignement
supérieur qui étaient auparavant très favorables (taux de
chômage de 4,5 % en 1991 pour les diplômés de 1988), se sont
largement dégradées. On assiste aujourd'hui à une
insertion professionnelle de plus en plus différée, à un
certain déclassement des emplois trouvés et à un
recrutement plus important sur les contrats à durée
déterminée. Toutefois, les projections effectuées par le
BIPE (Bureau d'Informations et de Prévisions Economiques) et par la DEP
montrent que si 510.000 emplois en moyenne se sont libérés chaque
année entre 1985 et 1995, il devrait y en avoir 710.000 entre 1995 et
2005.
Enfin, se pose le problème spécifique des sortants
non-diplômés de l'enseignement supérieur.
Une enquête du CEREQ en cours de publication sur les
diplômés de 1994, montre que l'insertion professionnelle a
été caractérisée :
-
par un accès à l'emploi un peu moins difficile que pour
leurs prédécesseurs
: trois ans après leur sortie du
système éducatif les diplômés de 1994
s'insèrent mieux que ceux de 1992. Leur taux de chômage est de 9,3
% contre 11,5 % pour les diplômés de 1992. Ils sont plus nombreux
à accéder à un contrat de durée
indéterminée. Les diplômés de 1994 semblent avoir
profité au moment de leur sortie de l'enseignement supérieur
d'une "mini-reprise" du marché du travail, la proportion de
diplômés de l'enseignement supérieur occupant un emploi
temporaire a fortement diminué entre 1994 et 1997 ;
-
par des emplois "cadres" aussi nombreux et mieux
rémunérés
: la part des emplois de cadre obtenus au
bout de 3 ans est identique à celle des diplômés de 1992
(41 %), les rémunérations proposées à l'embauche
sont plus élevées et retrouvent en francs courants leur niveau de
1991 (au lieu de celui de 87 pour leurs prédécesseurs).
Selon le CEREQ, 50 % des titulaires de licences ou de maîtrises et
70 % des diplômés de troisième cycle s'orientent vers
le secteur privé. Il s'agit là d'une traduction des effets du
rapprochement des universités avec les entreprises et de la construction
de nouveaux cursus de formations professionnalisées (IUT, IUP, DESS).
Cependant, les métiers de l'enseignement, qui étaient auparavant
les débouchés principaux de l'enseignement supérieur,
connaissent encore un engouement lié en partie à la crise du
recrutement des cadres.
De même, les compétences nouvelles qui sont désormais
demandées aux jeunes diplômés, en raison des mutations
technologiques et organisationnelles des entreprises (développement des
aptitudes à l'autonomie - élévation du niveau de culture
générale - maîtrise de l'informatique ou des langues
étrangères...) doivent être prises en compte dans les
enseignements, afin de favoriser une meilleure articulation qualitative entre
formation et emploi.
Par ailleurs, les enquêtes réalisées par les
universités font apparaître un fort taux de diplômés
allant rechercher leur premier emploi dans une autre région. Selon
l'association pour l'emploi des cadres (APEC), 60 % de recrutements de jeunes
diplômés en qualité de cadres en 1993 l'ont
été par la région parisienne.
En 1994, 81.000 jeunes sont sortis de l'enseignement supérieur sans
obtenir de diplôme autre que le baccalauréat.
L'attention est aujourd'hui attirée sur cette catégorie
particulière d'étudiants, qu'il s'agisse de la mise en place des
procédures de réorientation prévues par
l'arrêté du 9 avril 1997, ou par les dispositions de l'article 54
de la loi quinquennale du 20 décembre 1993 qui offrent à ceux qui
le souhaitent une deuxième chance sous forme d'une formation
professionnelle organisée en liaison avec les milieux professionnels.
CHAPITRE DEUX
LES ETUDIANTS ET LEUR ENCADREMENT
I. "LE DÉFI DU NOMBRE"
A. LES EFFECTIFS D'ÉTUDIANTS SE STABILISENT...
La fin des années 80 a été marquée
par une croissance soutenue de l'enseignement supérieur. Cette tendance
s'est prolongée jusqu'en 1993 où on compte près de 2,1
millions d'étudiants, soit un taux d'augmentation de 6,4 % par rapport
à l'année précédente. La rentrée de 1994
initialise une phase de décélération (2,1 %, puis 1,7 % en
1995). En 1996, cette tendance se confirme en s'amplifiant puisque, pour la
première fois, le nombre d'inscrits dans l'enseignement supérieur
accuse un léger repli (- 0,6 %).
Globalement, si la progression des effectifs d'inscrits dans les
établissements publics relevant du ministère chargé de
l'enseignement supérieur a été un peu plus
élevée que celle des autres établissements en 1994 et en
1995 (respectivement + 3,3 % et + 2,3 % contre - 1,1 % et - 0,2 %), l'inverse
se produit en 1996 (- 1 % contre + 0,4 %).
La forte progression des effectifs universitaires, qui a
caractérisé la décennie 80, se poursuit, au début
des années 90. La rentrée 1993 a amplifié cette tendance,
tout particulièrement en lettres et sciences humaines. La
création des instituts universitaires de formation des maîtres
(IUFM) a entraîné un afflux d'étudiants dans ces
formations, l'enseignement apparaissant, notamment, comme un
débouché sûr dans une conjoncture économique
difficile. Le nombre d'inscrits à l'université dépassait
alors les 1,3 million. A partir de la rentré 1994, la croissance
des effectifs universitaires se réduit (+ 35.000 étudiants en
1994, + 29.000 en 1995). Puis un recul se produit en 1996 (- 22.000) ; ce
recul s'explique par la diminution du nombre d'admis aux baccalauréats
général et technologique à la session 1996 et par un
moindre attrait pour les études universitaires.
Les IUT, grâce à la mise en oeuvre du plan "Université
2000", se sont développés à un rythme soutenu au
début des années 1990. Cette expansion, bien qu'un peu ralentie
depuis la rentrée 1994 se poursuit, portant les effectifs à
109.000 en 1996.
Après dix années de vive croissance, les effectifs des STS ont
marqué le pas en 1993, initialisant une phase de régression les
deux années suivantes. En revanche, les STS ont
bénéficié, à la rentrée 1996, d'un regain
d'intérêt de la part des jeunes bacheliers, qui s'est traduit par
une augmentation du nombre d'inscrits, ceux-ci retrouvant leur niveau de 1992
(236.000).
Les CPGE, qui semblaient également moins recherchées par les
élèves depuis la rentrée 1992, ont
bénéficié, en 1995, d'un nouvel attrait de la part des
bacheliers généraux, suite à la réforme de ces
classes. Cette filière a alors connu une forte progression du nombre
d'inscrits (+ 6,8 %) qui se poursuit en 1996, les effectifs approchant alors
les 79.000.
L'essor spectaculaire des formations d'ingénieurs, qui a concerné
tout particulièrement les filières universitaires et
privées, a commencé à se ralentir à la
rentrée 1994. Les effectifs des écoles de commerce, gestion,
vente et comptabilité baissent depuis quatre ans.
Le tableau ci-après retrace les effectifs d'étudiants inscrits
dans l'enseignement supérieur :
B. ...PUIS DEVRAIENT SENSIBLEMENT DIMINUER
Les projections à l'horizon 2006 concernent les
effectifs d'étudiants inscrits dans les principales filières de
l'enseignement supérieur: université, instituts universitaires de
technologie (IUT), sections de techniciens supérieurs (STS), classes
préparatoires aux grandes écoles (CPGE), qui accueillent plus de
huit étudiants sur dix. Fondées sur les dernières
données disponibles de l'année 1996-1997, elles reprennent les
projections de court terme d'avril 1997, pour les rentrées 1997 et 1998,
et les prolongent jusqu'à la rentrée 2006.
Les effectifs de terminales générales et technologiques,
après la forte baisse survenue en 1995-1996, reprendront une progression
mesurée entre 1997 et 2000. Une nouvelle baisse est attendue entre 2001
et 2003. Le nombre d'admis au baccalauréat suit ces tendances, le
contingent de bacheliers généraux et technologiques attendu au
cours des dix prochaines années sera presque toujours inférieur
à celui de 1996 (400 000). En conséquence, l'hypothèse
d'une plus forte orientation des futurs bacheliers vers les filières
sélectives (IUT, CPGE, STS) au détriment de l'université,
constatée à la rentrée 1996, a été
prolongée.
D'une manière générale, l'évolution des flux
d'entrée reflète celle des bacheliers généraux et
technologiques. Des poursuites d'études après le
baccalauréat technologique de plus en plus nombreuses ne suffisent pas
à compenser, lors de périodes de creux démographiques, la
baisse des effectifs de terminales. Après un léger déclin
à la rentrée 1997, les flux d'entrée retrouveront une
croissance modérée entre 1998 et 2000 où ils atteindront
un maximum de 455 000. L'arrivée des générations moins
nombreuses entraînera une diminution progressive des premières
inscriptions sur les trois années suivantes, qui se stabiliseront aux
alentours de 433 000 en fin de période.
En conséquence, les effectifs des principales filières de
l'enseignement supérieur devraient régresser au cours des dix
prochaines années, passant de 1,8 à 1,7 million entre 1996 et
2006. On assisterait à un retournement de tendance puisqu'au cours de la
dernière décennie, ces mêmes effectifs avaient
progressé de 4,5 % l'an.
Les effectifs du premier cycle universitaire suivent, avec un léger
décalage, la même évolution que les flux d'entrée.
Ce mouvement se propage ensuite en vagues successives sur les deuxième
et troisième cycles. Entre 1998 et 2006, les effectifs du
deuxième cycle devraient se réduire de 23000 (contre une
progression de 132000 au cours des huit années
précédentes), malgré l'anticipation d'une hausse continue
du taux d'accès en deuxième cycle dans les disciplines
générales. Sur la même période, le nombre d'inscrits
en troisième cycle pourrait demeurer stationnaire.
Au total, les effectifs universitaires devraient décroître tout au
long de la période: ils s'établiront à environ 1,28
million en 2006 contre 1,36 million à la rentrée 1996. Toutes les
disciplines devraient être concernées: les sciences
économiques et l'AES connaîtront sans doute le repli le plus
marqué, suivies du droit, des lettres et sciences humaines. Les sciences
et les STAPS pourraient être moins touchées, en raison d'une
probable croissance de leurs effectifs en début de période.
La progression des flux d'entrée dans les filières
sélectives (IUT, STS et CPGE) sera également amortie à
l'horizon 2000, en liaison avec l'évolution du nombre des bacheliers
généraux et technologiques. Cependant, une légère
reprise est envisagée en fin de période. Ces filières
devraient, au total, maintenir, auprès des jeunes, une
suractivité supérieure à celle des premiers cycles
universitaires.
Les IUT poursuivront leur développement de manière
atténuée jusqu'en 2001, le nombre d'inscrits dans cette
filière devrait alors dépasser les 120 000. Les effets positifs
de la rénovation de 1995 s'atténuant, les effectifs des CPGE
devraient augmenter modérément pour atteindre leur maximum en
2000 avec 82000 inscrits. Après la poussée de 1996, les effectifs
des STS connaîtront une croissance plus modérée jusqu'en
2001 et atteindront alors les 251 000.
Le tableau ci-dessous récapitule ces projections :
II. LES CREATIONS D'EMPLOIS...
A. LES PERSONNELS ENSEIGNANTS
En 1997, l'enseignement supérieur comptait 77.224
emplois budgétaires d'enseignants, répartis de la façon
suivante :
ÉVOLUTION DES EMPLOIS D'ENSEIGNANTS |
||||||||
Catégories d'emplois |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Chapitre 31-11 :
|
29 |
36 |
36 |
36 |
36 |
36 |
36 |
36 |
- professeurs |
11.001 |
11.950 |
12.881 |
12.990 |
13.274 |
13.494 |
13.700 |
13.909 |
- maîtres de conférence |
22.839 |
24.674 |
25.398 |
27.359 |
27.869 |
28.468 |
29.313 |
30.211 |
- assistants |
3.160 |
2.240 |
2.159 |
2.058 |
1.984 |
1.912 |
1.912 |
1.862 |
- personnels des corps spécifiques |
607 |
589 |
479 |
825 |
821 |
833 |
841 |
776 |
- personnels des corps d'astronomie |
320 |
323 |
326 |
328 |
330 |
330 |
330 |
330 |
- personnels hospitalo-universitaires |
6.209 |
6.237 |
6.170 |
6.189 |
6.169 |
6.187 |
6.224 |
6.187 |
- professeurs agrégés |
1.655 |
2.473 |
3.847 |
5.007 |
5.246 |
5.427 |
6.808 |
7.253 |
- professeurs certifiés |
1.898 |
1.980 |
3.921 |
3.761 |
3.823 |
3.892 |
4.040 |
4.278 |
- professeurs d'éducation physique et sportive |
949 |
1.021 |
1.292 |
1.198 |
1.192 |
1.192 |
1.192 |
1.192 |
- autres enseignants du second degré |
1.437 |
1.459 |
2.049 |
1.909 |
1.802 |
1.682 |
1.489 |
1.302 |
- élèves |
2.858 |
2.868 |
2.888 |
2.914 |
2.914 |
2.954 |
2.954 |
3.008 |
Personnels contractuels |
1.319 |
1.436 |
1.483 |
1.531 |
1.530 |
1.549 |
5.578 |
5.473 |
Total 31-11 |
54.281 |
57.286 |
62.929 |
66.105 |
66.990 |
67.956 |
74.417 |
75.817 |
Chapitre 31-96, article
10 :
|
|
|||||||
- praticiens |
180 |
180 |
200 |
200 |
||||
- assistants des disciplines médicales |
3.723 |
3.755 |
3.755 |
3.786 |
||||
Sous-total |
3.953 |
3.921 |
3.903 |
3.935 |
3.955 |
3.986 |
0 |
0 |
Personnels associés à temps partiel (2) : |
||||||||
- enseignants associés en médecine générale : |
15 |
21 |
21 |
21 |
37 |
37 |
||
- professeurs associés à temps partiel |
400 |
900 |
1.050 |
1.200 |
1.330 |
1.370 |
||
Total 31-96 |
3.953 |
3.921 |
4.318 |
4.856 |
5.026 |
5.207 |
1.367 |
1.407 |
Total général |
58.234 |
61.207 |
67.247 |
70.961 |
72.016 |
73.163 |
75.784 |
77.224 |
(1)
En 1996,
les praticiens et assistants des disciplines
médicales sont inscrites au chapitre 31-11.
|
Le projet de loi de finances 1998 prévoit la
création de 3.000 postes répartis comme suit :
Créations au 1er janvier 1998
: 100 emplois de maître de
conférences de deuxième classe.
Créations au 1er septembre 1998
:
· 1.200 emplois de professeur agrégé de classe
normale ;
· 400 emplois de professeur des universités de 2ème classe ;
· 200 emplois de professeur des universités de 1ère
classe ;
· 520 emplois de maître de conférences de 2ème
classe ;
· 200 emplois de maître de conférences de 1ère
classe ;
· 380 emplois de maître de conférences hors classe.
La structure de ces créations est composée pour 60 % de
postes d'enseignants chercheurs et pour 40 % de postes de professeurs
agrégés du secondaire (PRAG). En 1996, année du plan de
rattrapage avec 2.600 créations de postes, la proportion de PRAG
était de 52 %.
Au total, les effectifs d'enseignants chercheurs augmenteront de 4 % en
1998 et ceux des enseignants du second degré de 8,2 %.
Par ailleurs, des mesures conséquentes de transformation d'emplois sont
prévues dans le projet de loi de finances afin de favoriser le
développement de la carrière des enseignants.
Les principales d'entre elles sont :
· la transformation de 117 emplois d'assistant associé des
universités en 1997 emplois de maître de conférences de
2ème classe, 5 emplois de maître de conférences de
2ème classe du Muséum national d'histoire naturelle, un emploi de
maître de conférences de 2ème classe de l'école des
hautes études en sciences sociales et un emploi de maître de
conférences de 2ème classe de l'école pratique des hautes
études ;
· la transformation, au 1er septembre 1998, de 117 emplois de
professeur des universités de 2ème classe en 92 emplois de
professeur des universités de 1ère classe et 25 emplois de
professeur des universités de classe exceptionnelle ;
· la transformation, au 1er septembre 1998, de 153 emplois de
maître de conférences de 2ème classe en 153 emplois de
maître de conférences hors classe ;
· la transformation, au 1er septembre 1998, de 50 emplois
d'assistant non agrégé des universités et des autres
établissements d'enseignement supérieur en 50 emplois de
maître de conférences de 2ème classe ;
· la transformation de 25 emplois de professeur de 2ème classe des
universités praticien hospitalier et de 5 emplois de maître de
conférences de 1ère classe praticien hospitalier de
médecine en 15 emplois de professeur de 1ère classe des
universités praticien hospitalier, 10 emplois de professeur de classe
exceptionnelle des universités praticien hospitalier et 5 emplois de
maître de conférences hors classe praticien hospitalier de
médecine ;
· la transformation, au 1er septembre 1998, de 10 emplois de
maître de conférences de 2ème classe praticien hospitalier
d'odontologie et de 7 emplois de professeur de 2ème classe des
universités odontologistes en 5 emplois de maître de
conférences de 1ère classe praticien hospitalier d'odontologie,
5 emplois de maître de conférences hors classe praticien
hospitalier d'odontologie, 5 emplois de professeur de 1ère classe des
universités odontologistes et 2 emplois de professeur de classe
exceptionnelle des universités odontologistes.
Le tableau ci-après montre la répartition fonctionnelle des
enseignants sur des emplois effectivement pourvus :
On comptait, au budget 1997, environ 12.000 emplois de type
second degré dans les établissements d'enseignement
supérieur (dont 7.250 emplois de professeurs agrégés et
4.200 emplois de professeurs certifiés). Tant par leur nombre que par
leurs compétences spécifiques, les personnels enseignants du
second degré constituent donc un apport essentiel à
l'enseignement supérieur.
Le décret n° 93-461 du 25 mars 1993 a confirmé leurs
obligations de services qui demeurent fixées, comme il résultait
d'instructions ministérielles antérieurs, à 384 heures de
travaux pratiques ou dirigés par an.
Parallèlement, les personnels enseignants du second degré
affectés dans l'enseignement supérieur se sont vus étendre
par le décret n° 93-526 du 26 mars 1993 le bénéfice
de la prime pédagogique, jusque là réservée aux
seuls enseignants-chercheurs.
Une réflexion est actuellement engagée en vue de
l'évolution du statut des agrégés du second degré
nommés dans l'enseignement supérieur, de manière à
faciliter leur accès à la recherche.
B. LES PERSONNELS NON ENSEIGNANTS
En 1997, l'enseignement supérieur comptait 53.964 emplois budgétaires de non enseignants, répartis de la façon suivante :
Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit la
création de 1.200 emplois de non-enseignants à la rentrée
1998, soit 850 emplois d'IATOS (cf tableau infra) et 350 emplois pour les
bibliothèques.
CRÉATIONS DE POSTES DE NON-ENSEIGNANTS |
|
Grade |
Nombre |
Attaché d'administration scolaire et universitaire (1) |
63 |
Secrétaire d'administration scolaire et universitaire (2) |
105 |
Adjoint administratif des services déconcentrés |
80 |
Total ATOS |
248 |
Attaché d'administration de recherche et de formation |
70 |
Secrétaire d'administration de recherche et de formation |
100 |
Ingénieur de recherche hors classe |
3 |
Ingénieur de recherche de 2ème classe |
57 |
Ingénieur d'études de 2ème classe |
80 |
Assistant ingénieur |
110 |
Technicien de recherche et de formation de classe normale |
110 |
Adjoint technique de recherche et de formation |
70 |
Total ITA |
600 |
Assistant de service social (CNOUS, chapitre 36-14) |
2 |
Total médico-sociaux |
2 |
Total général |
850 |
(1)
dont
trois emplois créés sur le chapitre
36-14 CNOUS.
|
III. ...AMELIORENT LES TAUX D'ENCADREMENT
Les taux d'encadrement des étudiants tant en personnels
enseignants qu'IATOS ont connu depuis 5 ans une évolution
contrastée : ce taux a continué à se dégrader en
1992, 1993 et 1994, tandis qu'à partir de 1995, pour la première
fois, la tendance s'est inversée et les ratios se sont
améliorés. On est ainsi passé de l'emploi enseignant pour
22,7 étudiants et 1 emploi IATOS pour 34,2 étudiants en 1995-96
à respectivement 21,1 et 31,6 pour la rentrée 1997.
Cette amélioration est due à deux phénomènes :
- la baisse des effectifs,
- et la création d'emplois.
NOMBRE D'ÉTUDIANTS PAR ENSEIGNANT |
|||||||
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
22,45 |
21,55 |
22,11 |
22,51 |
22,67 |
21,63 |
21,11 |
20,22 |
Source : Ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie. |
IV. LA SITUATION DES PERSONNELS
A. L'ÉVOLUTION DES RÉMUNÉRATIONS
L'évolution des rémunérations des personnels de l'enseignement supérieur au cours de la dernière période a été fortement marquée dans leurs champs respectifs par le plan de revalorisation de la carrière des enseignants et enseignants-chercheurs de 1989, d'une part, et par le protocole d'accord du 9 février 1990 sur la rénovation de la grille des classifications et des rémunérations des trois fonctions publiques (dit " protocole DURAFOUR ").
1. Personnels enseignants et enseignants-chercheurs
Outre des mesures de repyramidage des corps, la
création d'un grade de débouché de hors-classe pour les
certifiés et les maîtres de conférences, la revalorisation
des carrières des enseignants et enseignants-chercheurs s'est traduite
par la mise en place d'un régime indemnitaire spécifique à
l'enseignement supérieur en février 1990. Ce régime se
compose de diverses primes dont les taux sont indexés sur la valeur du
point indiciaire de la fonction publique.
Par delà l'objectif de revalorisation de la condition des enseignants,
le nouveau système des primes (de même que la création de
plusieurs voies d'avancement de grade) a répondu à un objectif de
diversification des carrières, qu'elles s'orientent vers un plus fort
investissement pédagogique, vers une activité soutenue de
recherche ou vers une participation à l'administration des
universités et des établissements d'enseignement supérieur.
Le système repose sur les primes suivantes :
Prime d'enseignement supérieur et prime de recherche et
d'enseignement supérieur
d'un montant de 7 226 francs pour
l'année universitaire 1996-1997. Elles sont attribuées
respectivement à tous les enseignants et enseignants-chercheurs qui
remplissent l'intégralité de leurs obligations de services.
Cette prime a représenté près de 406 millions de francs en
1997.
La prime d'administration ou de charges administratives
Ces deux catégories de primes se justifient par l'exercice de fonctions
lourdes et contraignantes de nature administrative, assurées par des
enseignants ou enseignants-chercheurs en sus de leur service.
La prime d'administration est attribuée aux présidents ou
directeurs d'établissement d'enseignement supérieur, aux
directeurs d'IUT, ainsi qu'à certains enseignants-chercheurs
chargés de responsabilités administratives particulières
auprès de l'administration centrale du ministère chargé de
l'enseignement supérieur. Elle est gérée par le
ministère et son taux annuel varie selon les fonctions (de
17.197 francs minimum à 55.035 francs maximum selon les
catégories et les niveaux de responsabilité).
La prime de charges administratives peut être attribuée aux
enseignants-chercheurs qui exercent une responsabilité administrative ou
prennent la responsabilité d'une mission temporaire définie par
l'établissement et dont la durée ne peut être
inférieure à un an. Ces primes sont gérées
localement par les universités qui décident, dans le cadre d'une
dotation qui leur est allouée, de la procédure d'attribution, des
fonctions concernées et déterminent le montant de la prime au
sein d'une fourchette.
La prime d'encadrement doctoral et de recherche
Elle est attribuée pour quatre ans aux personnels s'engageant pour cette
période, en plus de leurs obligations statutaires, à assurer une
activité spécifique en matière de formation à la
recherche et par la recherche. Elle reconnaît une production scientifique
supérieure ou égale à quatre articles dans des revues
internationales et une contribution à la formation des doctorats
supérieure ou égale à deux thèses soutenues pour
les quatre dernières années.
Les enseignants-chercheurs qui bénéficient d'un cumul d'emplois
ou de rémunérations ne peuvent bénéficier de cette
prime sauf dérogations.
Ces primes, d'un montant annuel de 20.353 francs pour un maître de
conférences, de 29.399 francs pour un professeur des
universités de deuxième classe et de 38.445 francs pour un
professeur des universités de première classe ou de classe
exceptionnelle sont gérées par l'administration centrale. La
décision est prise sur avis d'une commission d'experts par groupe de
disciplines. Au cours de la première campagne d'évaluation (1991)
9.000 dossiers ont été reçus et près de 5 000
enseignants-chercheurs ont été jugés potentiellement
éligibles à cette indemnité. La seconde campagne (1992) a
permis l'attribution de 1 500 primes, dont 45 % à des maîtres de
conférences. 1.000 primes supplémentaires ont été
créées et attribuées au budget 1993. Elles ont
suscité entre 10.000 et 12.000 candidatures en 1994 pour le
renouvellement des contrats. S'agissant de l'année 1996, 3.000 demandes
environ ont été formulées, 1300 ont pu être
satisfaites. Pour la campagne 1997, sur 4.700 demandes, plus de 2.000 devraient
pouvoir être accordées. Le stock actuel de ces primes
s'élève, au budget 1997, à 7.500 indemnités.
La prime pédagogique
La prime pédagogique est accordée à des universitaires qui
s'engagent à assurer pendant quatre ans des heures d'enseignement
complémentaires à l'exclusion des DEA ou des formations
doctorales, à raison d'un demi service pour les maîtres de
conférences ou de deux tiers de service pour les professeurs.
Ce service est rémunéré au taux des indemnités pour
enseignements complémentaires auxquelles s'ajoute le montant de la prime
pédagogique qui s'élève à 9.169 francs pour
les maîtres de conférences et 11.464 francs pour les
professeurs. Il peut comprendre dans la limite d'une dotation globale
spécifique attribuée à l'établissement des
activités pédagogiques spécifiques
rémunérées sous forme d'heures complémentaires. La
prime pédagogique est gérée localement par les
universités. 8070 primes pédagogiques étaient inscrites au
budget 1997.
L'ensemble de ce dispositif indemnitaire est apprécié par les
universitaires et constitue un acquis important. Toutefois, son
amélioration est encore à l'étude. La prime
pédagogique en particulier pourrait être attribuée, non
seulement aux enseignants investis dans des tâches pédagogiques
proprement dites, mais également à ceux d'entre eux qui assument
des responsabilités transversales en matière d'orientation, de
création de filières ou, plus généralement,
d'animation pédagogique.
2. Personnels ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers et de service (IATOS)
La mise en oeuvre du " protocole DURAFOUR " au
profit des
personnels IATOS de l'enseignement supérieur s'est poursuivie en 1997.
Après avoir, les années précédentes, conduit
à la restructuration de la grille indiciaire et de la carrière
des personnels appartenant aux corps de catégorie C, à la
catégorie "B type" et aux premiers grades des corps administratifs de
catégorie A, la tranche du protocole prenant effet à compter du
1er août 1995 a fait l'objet en ce qui concerne les attachés
principaux d'administration du décret n° 97-415 du 24 avril 1997.
L'indice terminal de ce grade a été porté à
l'indice brut 966. La transposition des mesures prévues par le protocole
au corps des ingénieurs d'études de recherche et de formation,
corps atypique de catégorie A, a été soumis au
comité technique paritaire ministériel lors de sa séance
du 16 mai dernier et est en cours d'examen au Conseil d'État (section
des finances). Le projet présenté prévoit en particulier
la création d'une hors classe dont l'indice terminal est fixé
à l'indice brut 966 comme pour les autres corps de catégorie A.
La carrière des assistants ingénieurs, corps à grade
unique dont le recrutement s'effectue à "bac+2", fait l'objet d'un
projet de revalorisation indiciaire. L'indice terminal de ce corps
bénéficiera d'une majoration de 11 points majorés.
De même, le statut d'emploi des secrétaires généraux
d'université a été modifié par le décret
n° 97-246 du 17 mars 1997. La durée de séjour dans les
quatre premiers échelons a été raccourcie et un
cinquième, doté de l'indice brut 1015, a été
ajouté au sommet de la carrière.
Le protocole de 1990 a introduit également un élément de
prise en compte de la technicité et des responsabilités
effectives dans la rémunération des fonctionnaires à
travers l'attribution de la nouvelle bonification indiciaire (NBI).
Les décrets n° 91-1229 du 6 décembre 1991 et n° 94-1067
du 8 décembre 1994 ont défini les grandes fonctions
susceptibles de bénéficier de l'attribution de la NBI dans
l'enseignement supérieur. Des arrêtés successifs en 1991,
1993, 1994 et 1995 ont fixé le nombre d'emplois de chacune des grandes
fonctions. En 1997,
6 729 emplois
bénéficient d'une NBI
d'une valeur de 10 à 30 points d'indice majoré, soit une
majoration de rémunération comprise entre 3.200 et
9.700 francs annuels.
Plus de 62 millions de francs sont consacrés à la NBI dans le
budget 1997.
Les personnels IATOS bénéficient dans certains cas
d'indemnités spécifiques liées aux sujétions
spéciales inhérentes à leurs fonctions. C'est le cas en
particulier des personnels de bibliothèques. De plus, ils
bénéficient des régimes d'indemnités horaires ou
forfaitaires pour travaux supplémentaires régis par des textes
interministériels.
Les ingénieurs et personnels techniques de recherche et de formation
régis par le décret n° 85-1534 du 31 décembre 1985
bénéficient d'un régime indemnitaire spécifique. En
application du décret n° 86-1170 du 30 octobre 1986, les personnels
qui auront obtenu personnellement des résultats scientifiques
contrôlés ou participé directement à des
découvertes ou à la mise au point de techniques nouvelles
réalisées par des chercheurs perçoivent une
prime de
participation à la recherche scientifique
(PPRS). Le montant de
cette prime est fixé annuellement par le président de
l'université ou le responsable de l'établissement dans la limite
des crédits alloués par le ministère calculés sur
la base des taux fixés réglementairement et des emplois pourvus
de fonctionnaires concernés. 250 millions de francs figuraient à
ce titre au budget
1997
.
La coexistence au sein des personnels IATOS, appelés à travailler
ensemble dans les mêmes laboratoires et services, de catégories
dont les régimes indemnitaires sont différents, constitue une
contrainte forte pour la gestion des ressources humaines. C'est pourquoi une
réflexion est lancée sur les évolutions souhaitables. Une
des orientations possibles résiderait dans la globalisation de toutes
les primes spécifiques des personnels IATOS en une seule masse
allouée annuellement aux universités, ces dernières
répartissant ensuite cette masse, après l'avoir abondée
éventuellement par leurs ressources propres.
B. DE NOUVELLES ORIENTATIONS POUR LA POLITIQUE DE RECRUTEMENT
Les procédures de recrutement actuellement applicables
aux enseignants-chercheurs sont issues du décret n° 95-490 du 27
avril 1995 modifiant le décret n°84-431 du 6 juin 1984 relatif aux
dispositions statutaires applicables aux enseignants-chercheurs. Ces
procédures présentent deux inconvénients majeurs alliant
une réelle lourdeur de gestion à une rigidité qui rend
difficile la prise en compte des besoins pluridisciplinaires des
établissements du point de vue scientifique et pédagogique.
Premier de ces défauts, la longueur de la procédure ne va pas
sans poser de réelles difficultés.
Le recrutement se déroule actuellement en trois phases :
sélection par les commissions de spécialistes
constituées au sein des établissements,
qualification par le Conseil national des universités en
application de l'article 56 de la loi du 26 janvier 1984 sur l'enseignement
supérieur qui prévoit l'intervention d'une instance nationale,
classement par les commissions de spécialistes des candidats
qualifiés par le CNU.
Cette suite complexe d'opérations impose aux établissements un
calendrier très rigoureux, qui n'accorde pas toujours aux jurys les
délais nécessaires à la sélection permettant
d'analyser avec exactitude les mérites respectifs de candidats de plus
en plus nombreux. En outre, à l'occasion de la troisième phase
des opérations, il arrive que la commission de spécialistes se
trouve dans l'impossibilité de dégager une majorité
permettant le classement des candidats, lorsque le candidat qui avait recueilli
la préférence en cours de première phase n'a pas
été qualifié.
Deuxième observation défavorable à la
réglementation actuelle, les modalités de recrutement en vigueur
permettent difficilement la prise en compte des besoins interdisciplinaires.
Les emplois sont en effet publiés au titre d'une section disciplinaire
principale, avec, le cas échéant, mention de
caractéristiques correspondant à une ou plusieurs autres sections
secondaires. Les commissions de spécialistes concernées,
lorsqu'il est fait référence à plusieurs sections, peuvent
se réunir conjointement lors des phases locales du recrutement. Mais,
pour l'examen des candidatures par l'instance nationale, c'est la section
principale de publication qui détermine, seule, l'unique section du
Conseil national des universités appelée à se prononcer
sur la qualification des candidats aux fonctions considérées. Les
candidats qui se situent à la charnière de deux ou plusieurs
sections du Conseil national des universités se trouvent ainsi souvent
pénalisés par l'instance nationale. Celle-ci ignore les profils
des postes à pourvoir et contrarie de ce fait la politique scientifique
et pédagogique des établissements. Aucune procédure
d'appel ne vient équilibrer ce dispositif.
Il convient enfin d'ajouter que la qualification aux fonctions de maître
de conférences ou de professeur des universités n'est valable que
pour l'année en cours et que les candidats classés mais non
retenus perdent, d'une année sur l'autre, l'entier
bénéfice de leur participation au concours, sans aucune assurance
de voir leur qualification reconnue à nouveau dans le cadre de la
campagne de recrutement suivante.
La réforme en cours d'élaboration a pour objet essentiel de
mettre un terme à ces rigidités et de revenir, dans ses grandes
lignes, au système existant avant celui mis en place en 1995.
La procédure de qualification serait dissociée du recrutement
proprement dit et s'organiserait en deux étapes autonomes qui
s'articuleraient ainsi: l'instance nationale, qui est le Conseil national des
universités, arrêterait deux listes de qualification, l'une aux
fonctions de maître de conférences, l'autre aux fonctions de
professeur des universités; seuls les candidats inscrits sur la liste de
qualification correspondante pourraient se présenter aux concours de
recrutement ouverts dans les établissements.
Les avantages attendus de cette réforme sont de plusieurs natures: la
procédure s'organiserait en deux phases plus souples et moins longues.
Les instances universitaires disposeraient de délais accrus pour
examiner les candidatures qui leur seraient soumises. Les candidats auraient
moins de formalités à accomplir puisque leur inscription sur une
liste de qualification, une fois acquise, serait valable quatre ans. Les
établissements, eux, verraient leurs besoins pris en compte de
manière plus satisfaisante. Les emplois mis au concours pourraient en
effet être ouverts au titre de plusieurs sections du Conseil national des
universités. Toute personne inscrite sur une liste de qualification aux
fonctions de maîtres de conférences ou de professeur des
universités pourrait faire acte de candidature sur tout emploi de rang
correspondant publié au Journal officiel de la République
française.
De plus une procédure d'appel devant les groupes du Conseil national des
universités serait instaurée en faveur des candidats dont la
demande d'inscription sur les listes de qualification a fait l'objet de deux
refus successifs. Cette procédure constitue un gage de pluralisme
scientifique et une garantie pour les candidats dont la recherche se situe
à la charnière de plusieurs sections disciplinaires.
Le projet envisagé modifierait également les procédures de
recrutement applicables aux professeurs des universités des disciplines
juridiques, politiques, économiques et de gestion. A côté
de l'agrégation externe serait instaurée une agrégation
interne ouverte aux maîtres de conférences ayant dix ans de
service dans l'enseignement supérieur, et également, sous
certaines conditions d'ancienneté, aux chargés de recherche des
établissements publics à caractère scientifique et
technologique et aux professeurs agrégés affectés dans
l'enseignement supérieur. Le nombre des postes offerts à ce
concours interne ne pourrait être supérieur à celui offert
au concours externe. Parallèlement, la procédure de recrutement
au choix après audition par le Conseil national des universités
est maintenue.
V. LA QUESTION DES HEURES COMPLEMENTAIRES
La dotation de fonctionnement aux établissements
d'enseignement supérieur devrait représenter 5,46 milliards de
francs en 1998 (84 % du chapitre 36-11).
L'essentiel des moyens relève de la dotation globale de fonctionnement,
dont le mode de calcul est régi par le système analytique de
répartition des moyens (SANREMO).
En 1996, il a été décidé de revoir le modèle
Sanremo qui s'était révélé mal adapté comme
outil d'évaluation des besoins des établissements. L'ancien
modèle était fondé sur des coûts et des taux
d'encadrement moyens constatés. Le nouveau modèle, qui a
été étendu à quelques exceptions près
à l'ensemble des établissements (universités, IUT,
écoles d'ingénieurs, IUFM), est fondé, quant à lui,
sur des coûts de référence calculés à partir
de trois paramètres :
le besoin en heures d'enseignement : pour chaque famille de formation, un
coût horaire par étudiant (H/E) est déterminé
à partir des maquettes pédagogiques, la répartition des
horaires entre les différentes modalités d'enseignement (cours,
TD, TP) et les tailles de groupes. La charge théorique d'enseignement
est alors obtenue en multipliant le nombre d'étudiants inscrits dans
chaque famille de formations par les H/E de référence. Cette
charge théorique est ensuite comparée au potentiel enseignant
dont dispose l'établissement, ce qui permet de déduire les
besoins pédagogiques restant à couvrir (en emplois et/ou en
heures complémentaires) ;
le besoin en personnels non enseignants : le nouveau modèle
évalue les besoins en IATOS à partir de huit grandes fonctions
organisationnelles (scolarité, assistance à l'enseignement, aide
à la recherche, administration générale, gestion
financière, gestion des ressources humaines, logistique
immobilière et vie de l'étudiant). Pour chaque fonction est
retenu un ratio reflétant le mieux le niveau d'activité (nombre
d'étudiants, nombre de thèses, surfaces...) ce qui permet de
déterminer le besoin théorique en personnels non enseignants de
chaque établissement ;
le besoin en crédits de fonctionnement : la dotation globale de
fonctionnement (DGF) théorique est déterminée par addition
de quatre éléments : la compensation enseignante
(rémunération des heures supplémentaires), la compensation
IATOS (coût du déficit éventuel en emplois d'IATOS), le
coût du fonctionnement pédagogique et matériel et le
coût de logistique immobilière (sur la base d'un taux au m²).
La part des crédits d'heures complémentaires représente
37,6 % du chapitre 36-11 (2.214 millions).
Or, l'Inspection générale de l'administration de
l'éducation nationale (IGAEN) a récemment remis un rapport sur
l'utilisation des heures complémentaires, dont la tonalité
générale est très critique.
l'IGAEN a relevé quatre points de dysfonctionnement dans l'utilisation
des heures complémentaires :
- l'absence de corrélation entre la consommation des heures
complémentaires et le potentiel d'enseignement, c'est-à-dire que
création de postes d'enseignants et réduction des heures
complémentaires n'ont pas été concomitantes, et cela, trop
souvent, par manque de respect des obligations de service ;
- l'existence de paramètres inflationnistes (l'absence d'une
maîtrise de l'offre de formation par exemple) ;
- l'existence de surcharge structurelles : disparité de consommation
entre les composantes des universités, prolifération des modules
optionnels...
- voire des "pratiques déviantes" : stakhanovisme,
rémunérations par des heures complémentaires
d'activités étrangères à l'enseignement.
Et l'IGAEN de conclure : "on peut tout faire avec les heures
complémentaires."
CHAPITRE TROIS
L'ENVIRONNEMENT DES
ÉTUDIANTS
Les établissements d'enseignement supérieur sont
des lieux d'étude mais aussi de vie, où de jeunes adultes
préparent leur avenir.
Ils doivent donc évoluer dans un environnement propice à leur
réussite, cet environnement étant à la fois
matériel et financier.
A cet égard, l'année universitaire 1997/1998 sera centrée
sur trois thèmes : les investissements immobiliers, les
bibliothèques universitaires et le projet de statut social de
l'étudiant.
I. L'EFFORT D'INVESTISSEMENT IMMOBILIER
A. L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR UNIVERSITAIRE, UNE COMPÉTENCE EXCLUSIVE DE L'ÉTAT ?
Si les régions assurent, en vertu des lois de
décentralisation, le financement du fonctionnement et de
l'investissement de l'enseignement post baccalauréat dans les
lycées (classes préparatoires aux grandes écoles et
sections de techniciens supérieurs) et participent aux décisions
d'implantation, l'enseignement supérieur universitaire reste une
compétence de l'Etat. Celui-ci en assure près de 90 % du
financement et exerce la responsabilité de son fonctionnement et de son
développement, dans le respect de l'autonomie des établissements
d'enseignement supérieur.
Néanmoins, les collectivités locales considèrent
l'enseignement supérieur et la recherche universitaire comme un facteur
de développement économique régional et sont devenues des
partenaires importants des établissements d'enseignement
supérieur. Ainsi leur apport s'élevait à 967 millions
de francs en 1995, soit 6,45 % de l'ensemble des ressources des
établissements.
Pour les seules universités, les collectivités locales ont
versé au total 825,8 millions de francs en 1995, soit une hausse de leur
contribution de 11,4 % par rapport à 1995. A noter que ne sont pas
comprises en compte dans ces sommes, les dépenses relatives aux
constructions universitaires dont la maîtrise d'ouvrage a
été déléguée aux collectivités
locales, ni les rémunérations des personnels payés
directement par les collectivités.
Parmi ces collectivités, le poids des régions est
prépondérant, tant pour ce qui a trait au financement des
activités de formation continue, que pour ce qui a trait au financement
des activités de formation initiale. La part globale (formation initiale
et continue) de la région s'élève à 4,8 % contre
seulement 1,1 % financé par les départements et 0,87 % par les
communes.
Il convient de souligner que la contribution des collectivités peut
prendre plusieurs formes :
- c'est avant tout une participation des collectivités locales à
la construction et au premier équipement des locaux universitaires ;
- c'est plus rarement une mise à disposition de locaux, de personnel ou
une aide au fonctionnement des établissements essentiellement pour les
universités nouvelles et les antennes universitaires ;
- en matière d'investissement, ce partenariat
Etat-collectivités territoriales, a été initié par
les deux premières générations de contrats
Etat-Régions (1983-1988 et 1989-1993), puis poursuivi avec le
schéma de développement des enseignements supérieurs, dit
schéma université 2000 (1991-1995) et maintenu dans les
IIIèmes contrats Etat-Régions (XIème Plan 1994-1999).
La participation des collectivités locales a été
considérable (16,2 milliards pour le plan Université 2000),
11,2 milliards à travers le contrat de plan) en parité avec
l'Etat.
Cet engagement des collectivités locales a été
facilité par la possibilité de leur confier la maîtrise
d'ouvrage des constructions, qu'elles financent pour plus des 2/3 du coût
total, et de récupérer la TVA, en application de l'article 18 de
la loi n° 90-587 du 4 juillet 1990.
L'effort important des collectivités locales impliquait logiquement
qu'elles ne soient pas uniquement cofinanceurs mais qu'elles soient
consultées pour les décisions d'implantation, voire le contenu
des formations. En même temps il importe de garder une cohérence
à la carte universitaire.
La logique de partenariat est donc en voie de se substituer à une pure
logique de cofinancement.
B. LE PLAN "UNIVERSITÉ 2000"
Le plan Université 2000 prévu pour s'achever en
1995 a été relayé et complété dès
1994 dans le cadre du XI° plan par les contrats de plan
Etat-région. Leur exécution, d'abord envisagée sur cinq
ans (1994-1198), courra jusqu'en 1999. Les compléments envisagés
aux actuels CPER restent à définir.
Le schéma de développement des enseignements supérieurs
"Université 2000" était un programme quinquennal (1991-1995) de
construction et d'aménagement des établissements d'enseignement
supérieur. Le rythme d'investissement a été un peu
inférieur à ce qu'il aurait dû être pour que le
schéma soit entièrement réalisé à la fin de
l'année 1995, c'est-à-dire à l'échéance
initialement prévue.
Les contrats Etat-région du XI° plan, qui ont été
négociés au premier trimestre de l'année 1994,
intègrent le solde du schéma calculé à la fin de
1993 et prévoient, en général, des opérations
nouvelles, dans une proportion variable d'une région à l'autre.
Dans ces contrats Etat-région, l'Etat et les collectivités
s'engagent à apporter 22 milliards de francs, sensiblement à
parité, ces crédits devant être complétés par
les fonds européens, pour un montant approximatif de 1,4 milliard de
francs pour la période 1994-1996. Les crédits de maintenance et
ceux destinés au logement des étudiants (PLA) ne sont pas dans la
base du XI° plan, alors qu'ils étaient intégrés au
schéma université 2000.
De 1994 à 1997, l'Etat a apporté 7.313 millions en autorisations
de programme pour les opérations de construction, de premier
équipement et d'un reliquat de maintenance du schéma
université 2000. Il a ainsi mis en place 68,1 % du financement de
l'investissement auquel il s'était engagé dans les contrats
Etat-région.
Les variations observées d'une région à l'autre dans le
rythme de réalisation financière tiennent au fait que le budget
global voté en loi de finances n'est pas réparti
mécaniquement au prorata des engagements contractés région
par région. En effet, le ministère détermine le niveau de
l'enveloppe annuelle qu'il attribue aux préfets de région en
tenant compte de la maturité des opérations, de leur
caractère prioritaire et éventuellement du phasage du financement
de l'Etat avec les financements des collectivités locales.
L'Etat a par ailleurs mis en place 705 millions d'autorisations de programme en
1994 et 1995 au titre d'opérations de construction ou de premier
équipement inscrites au schéma "Université 2000" et non
reprises dans les contrats Etat-région, bien que non financées
avant 1994, soit 6,5 % de l'enveloppe contractualisée.
Quant aux collectivités locale, de 1994 à 1996, elles ont
apporté 6.300 millions de francs au financement des opérations de
construction et de premier équipement. Elles ont mis en place 57 % des
crédits inscrits aux contrats Etat-région. Hors Ile-de-France et
hors DOM-TOM le taux d'exécution financière est de 61 %, tandis
qu'il est de 68 % dans les DOM-TOM et seulement de 48 % en Ile-de-France.
Le rythme de mise en place des financements est très variable d'une
région à l'autre puisqu'il va de 20 % à 88 %.
Les collectivités locales ont par ailleurs mis en place 997 millions de
francs de 1994 à 1996 au titre d'autres opérations de
construction ou de premier équipement au bénéfice des
établissements d'enseignement supérieur publics, soit 9 % de
l'enveloppe contractualisée. La presque totalité de celles-ci
correspondent à des opérations inscrites au schéma
"Université 2000" mais non reprises dans les contrats
Etat-Région, bien que non financées avant 1994.
Enfin, de 1994 à 1996, les partenaires institutionnels de l'Etat et des
collectivités locales - fonds européen de développement
économique des régions (Feder), le fonds national
d'aménagement du territoire (FNADT), les établissements
d'enseignement supérieur eux-mêmes ont apporté 838 millions
de francs supplémentaires au financement des opérations des
contrats Etat-région. Le principal financeur est le fonds
européen de développement économique des régions.
C. LE PLAN "UNIVERSITÉ TROISIÈME MILLÉNAIRE" (U3M)
Les objectifs d'un tel plan peuvent être dès
maintenant esquissés.
Pour l'enseignement, les besoins en locaux supplémentaires devraient
être peu importants après les réalisations de la
décennie en cours, à l'exception notable toutefois des
universités parisiennes (intra-muros et couronne). En revanche, l'effort
de construction de surfaces documentaires nouvelles devra être
significativement poursuivi. A la problématique ouverte par
Université 2000 d'un accroissement du patrimoine devra succéder
une politique de maintien et d'évolution du bâti qui impliquera la
couverture de besoins de maintenance et de mise en sécurité ainsi
que le financement d'opérations de restructuration et de
réaménagement.
Pour la vie étudiante d'importants besoins n'ont été que
peu pris en compte dans Université 2000 et le XI° plan, axés
principalement sur les locaux d'enseignement. Une réhabilitation massive
du parc de logements étudiant, la réalisation d'installations
sportives et culturelles, des aménagements de sites sont à
prévoir.
Le chiffrage précis de l'ensemble de ces dépenses reste à
faire.
D. LA SÉCURITÉ DES ÉTABLISSEMENTS
1. Le plan de sécurité (1996-1999)
Dès 1995, il a été demandé aux
établissements de consacrer la majeure partie des crédits de
maintenance (80 %) aux opérations intéressant la
sécurité, et d'accompagner cet effet par une mobilisation de
leurs capacités d'autofinancement.
De ce fait, plus de 600 millions de francs de travaux de sécurité
ont été mis en oeuvre en 1995.
Cette politique a été poursuivie et amplifiée en 1996,
grâce aux deux milliards de francs d'autorisations de programme ouverts
en loi de finances rectificative en décembre 1995 pour la mise en
sécurité du patrimoine sur l'article 66-72-40 créé
à cet effet.
Dans le cadre de ce budget spécifique, dont l'emploi est
coordonné à celui d'autres ressources disponibles pour de telles
dépenses, un plan de mise en sécurité des
établissements d'enseignement supérieur a été
projeté sur une durée quadriennale impliquée par la
décision de budgétisation des crédits de paiement en
quatre fois 500 millions de francs.
Les établissements publics d'enseignement supérieur, les
instituts universitaires de formation des maîtres et les centres
régionaux des oeuvres universitaires et scolaires pour ce qui concerne
les restaurants universitaires procurent un diagnostic de leurs besoins pour la
mise en sécurité de leur patrimoine immobilier.
Ces diagnostics sont effectués, soit en interne lorsque les
établissements disposent d'équipes techniques suffisantes, soit
en externe par recours à des bureaux d'études
spécialisés dans ce domaine. Ils sont complétés et
réactualisés autant que de besoin. Ces diagnostics sont, dans
tous les cas, validés par les services techniques des rectorats puis par
ceux du ministère chargé de l'enseignement supérieur.
La majorité des travaux décrits correspondent d'abord aux
prescriptions des commissions de sécurité. C'est pourquoi l'on
trouve avant tout des travaux de remise aux normes des installations
électriques et des travaux de mise en sécurité contre
l'incendie(encloisonnement d'escaliers et de couloirs, portes coupe-feu,
désenfumage...). S'y ajoutent aussi des travaux qui contiennent à
la fois des aspects de sécurité et de maintenance lourde relatifs
à l'étanchéité, au revêtement des
façades ou aux fenêtres.
Mais une partie significative des travaux qui doivent être
réalisés permettent d'améliorer les conditions de
l'activité universitaire et de la vie étudiante :
sécurité améliorée des campus (éclairage des
parkings et des voiries), mise en conformité des ateliers et des
machines-outils pour les écoles d'ingénieurs, réfection
des installations sportives, restructuration et mise en sécurité
des amphithéâtres, mise aux normes d'hygiène des
restaurants universitaires. Les interventions portent sur la totalité
des types de bâtiments universitaires avec un effort particulier pour les
bibliothèques universitaires et pour les amphithéâtres.
Les financements disponibles ne permettent pas de couvrir les opérations
très lourdes qui doivent s'inscrire dans un autre cadre d'investissement.
Après diagnostic et évaluation du besoin, un plan de financement
est négocié entre l'établissement et le ministère.
Outre la mobilisation d'une grande partie des crédits contractuels de
maintenance (66-72-10 et 50), ce plan de financement arrête les
crédits d'urgence proprement dits du plan sécurité
négociés en deux éléments
corrélés : un engagement de dépense sur ressources
propres de l'établissement, un engagement de couverture en subvention
exceptionnelle sur le 66-72-40. Ce cofinancement est, en effet, celui que
prescrivait l'exposé des motifs de la loi de finances rectificative 1995
ouvrant l'autorisation de programme de 2 milliards de francs.
Il appartient aux établissements de mobiliser l'ensemble des ressources
disponibles à chaque exercice pour couverture des travaux de
sécurité nécessaires, qu'ils aient ou non
été décrits initialement, selon une programmation qu'ils
établissent eux-mêmes en fonction des urgences et des
priorités.
En fin d'année, les établissements communiquent au
ministère sous couvert des recteurs, le bilan des travaux engagés
sur l'exercice et la prévision de travaux sur l'exercice suivant. La
validation de ces éléments détermine la mobilisation
annualisée des financements.
Le suivi du premier exercice a permis de compléter les
données initiales tant en description des travaux nécessaires
(sous réserve de diagnostics complémentaires pour quelques
établissements et bien sûr de l'apparition de besoins nouveaux)
qu'en stabilisation de la couverture financière.
L'estimation des travaux à faire sur la durée du plan (1996/99)
hors traitement du campus de Jussieu approche actuellement les 6 milliards de
francs. Les ressources prévues en couverture (autofinancement,
subventions de maintenance et de sécurité du 66-72)
s'élèvent au total à 4,8 milliards de francs. Le
déficit prévisionnel de financement est donc d'ores et
déjà de l'ordre d'1,2 milliard de francs.
Le rythme d'exécution des travaux constatés sur le premier
exercice est extrêmement encourageant. Le montant des travaux
engagés en 1996 est de 920 millions de francs. Les négociations
pour 1997 permettent la programmation financière d'1,3 milliard de
francs de travaux. Ces données soulignent le dynamisme de la
réponse des établissements à l'importance de l'effort de
l'Etat et leur adhésion à la démarche de programmation
technique et financière du plan de sécurité.
L'analyse qualitative des documents fournis permet d'isoler les travaux ayant
pour objet la sécurité incendie (20 %), la sécurité
électrique (12 %) ainsi que les travaux concernant le clos et le
couvert (8 %).
S'agissant de la mise en sécurité des universités
parisiennes, le diagnostic et le chiffrage précis des besoins ne sont
toujours pas stabilisés. Le très grand nombre des implantations,
leur partage fréquent entre plusieurs établissements,
l'inégale capacité des universités à fournir
l'effort technique nécessaire expliquent le retard pris dans la
connaissance du problème et la mise en oeuvre des mesures
nécessaires.
A l'heure actuelle on peut estimer approximativement à 800 millions de
francs les travaux nécessaires à la remise en
sécurité des locaux des universités de Paris intra-muros.
L'ampleur du besoin résulte de divers facteurs convergents :
vétusté, défaut d'entretien, surexploitation des
bâtiments. Le traitement du problème suppose sur certains sites la
mise en oeuvre d'opérations très lourdes.
Toutefois, la couverture financière d'une première tranche de
travaux a été assurée en 1996 à hauteur de 120
millions de francs (dont 66 millions de francs de subvention sur l'article
66-72-40).
Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit 585 millions de francs
d'autorisations de programme sécurité principalement
destinés à conduire les opérations de
sécurité des établissements parisiens et d'Ile de France.
2. Jussieu
Cette opération, dont la maîtrise d'ouvrage
appartiendra à l'établissement public du campus de Jussieu,
créé par le décret n
o
97-356 du
17 avril 1997, ne sera pas seulement une opération de
désamiantage, mais également de remise en sécurité
et de rénovation de l'ensemble du campus.
Le site de Jussieu, en effet, doit devenir un véritable campus, qui
rassemble et intègre des unités cohérentes de formation et
de recherche, et qui offre des conditions irréprochables de travail, de
vie et même à terme de logement pour les étudiants. Le
coût global, les modalités de financement et
l'échéancier de cette opération restent à
préciser.
Une partie (73 millions de francs) du financement disponible (200 millions
de francs d'AP ouverts en loi de finances rectificative pour 1996 sur l'article
66-72-40) a été mise en place, principalement pour conclure les
marchés de programmation et de maîtrise d'oeuvre et pour
construire des locaux de substitution dont la réalisation permettra de
démarrer au début de 1998 le désamiantage à grande
échelle.
D'autre part, les mesures transitoires nécessaires à la
protection des usagers ont été prises et mises en oeuvre. Les
travaux (16 millions de francs) de confinement de l'amiante par pose d'un film
adéquat ont été réalisés sur l'ensemble du
site. Dans l'état actuel des connaissances, le risque sanitaire est
extrêmement faible dans les salles de cours, les laboratoires, les
bureaux et les couloirs de Jussieu.
Les techniciens et ouvriers de service appelés à intervenir pour
la maintenance du bâtiment peuvent être exposés à des
teneurs en amiante plus élevées ; des moyens appropriés
seront mis en oeuvre pour assurer leur protection.
De manière générale, et compte tenu des risques
liés aux opérations de désamiantage, il importe de
garantir à tous une protection sanitaire, tout en assurant le maintien
de l'activité et la préservation du potentiel de recherche.
II. L'EFFORT EN FAVEUR DES BIBLIOTHEQUES
La création de 350 emplois pour les bibliothèques est un point positif, eu égard à la situation très difficile des bibliothèques universitaires françaises, évoquée par le rapport Fauroux.
L'appréciation des bibliothèques universitaires françaises par la commission Fauroux
Les bibliothèques universitaires constituent un des
exemples les plus criants de ce que certains se plaisent à nommer la
"misère" universitaire française. La Commission a eu l'occasion
de visiter plusieurs universités françaises et
étrangères et de constater, sans forcer le trait, l'indigence des
bibliothèques universitaires de notre pays.
Tous les critères de comparaison internationaux des
bibliothèques universitaires mettent la France au ban des nations
comparables. Qu'il s'agisse d'acquisitions d'ouvrages, de collections,
d'abonnements en cours, d'emplois affectés en bibliothèques, de
salles équipées des nouvelles technologies, de prêt
à domicile ou de prêt interbibliothèques, d'horaires
d'ouverture, de budget de fonctionnement ou du nombre de places offertes, la
France est à la traîne.
Les bibliothèques universitaires françaises -un peu moins de
cent disposent, à elles toutes, d'un budget équivalant à
la seule bibliothèque du Congrès aux États-Unis, soit
prés de 1 300 millions de francs. En dépit d'efforts
récents, souvent pris en charge par les collectivités
territoriales, leur capacité d'accueil est faible: une place pour 18
étudiants et 0,5 mètre carré par étudiant. A titre
indicatif, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, les bibliothèques
universitaires proposent toutes, aujourd'hui, une place pour cinq
étudiants et environ 1,5 m² par étudiant. Organisés
suivant une séparation contraignante entre salles publiques et magasins
fermés, les locaux français ne permettent que très
rarement un accès libre aux fonds, gage d'une initiation individuelle
à la recherche et à l'auto-documentation.
Les collections et acquisitions des bibliothèques universitaires
représentent 24 millions de volumes, dont près de la
moitié en région parisienne, alors que la province accueille 67%
des lecteurs inscrits. Mais quatre bibliothèques universitaires
seulement dépassent le million de volumes en France (soit 3% des
bibliothèques) contre plus d'une sur trois en Allemagne. Les collections
d'ouvrages sont 5,3 fois supérieures en Allemagne à celles de la
France et 4,5 fois supérieures en Grande-Bretagne. En Allemagne, le
seuil de "viabilité" pour l'ouverture d'une bibliothèque est
fixé à 200 000 volumes, seuil que n'atteint qu'une
bibliothèque universitaire sur deux en France.
Le sous-équipement en bibliothèques est aggravé par leurs
conditions d'usage : en 1995, la France disposait pour ses bibliothèques
universitaires d'environ 3.700 postes pour 1.130.000 lecteurs inscrits, contre
7.800 postes en Allemagne ou en Angleterre pour un nombre de lecteurs inscrits
relativement voisin. Plus du tiers des bibliothèques universitaires
allemandes disposent de plus de cent personnes pour accueillir les
étudiants et gérer les fonds En France, elles sont quatre sur
près de cent. Bien que la fréquentation des bibliothèques
universitaires soit en hausse (40 millions d'entrées en 1993), les
horaires d'ouverture, contraignants , restent un frein pour une meilleure
utilisation des ressources documentaires. Le rapport Miquel sur les
bibliothèques fixait comme objectif l'ouverture des
établissements pendant 60 heures hebdomadaires (contre environ 50
aujourd'hui). Même si les établissements tentent, dans la mesure
de leurs moyens, de se rapprocher de cet objectif, 12% seulement des sections
ouvrent entre 55 et 60 heures par semaine et 5% plus de 60 heures. Là
encore, la comparaison avec les pays de forte tradition ou pratique
universitaire est impitoyable : quiconque a eu la chance d'étudier dans
une bibliothèque universitaire allemande, américaine ou
canadienne, sait qu'il peut travailler de huit heures à vingt-trois
heures et revenir le samedi et le dimanche pour lire un livre commandé
quelques jours avant dans une autre bibliothèque universitaire
éloignée. Il sait aussi qu'il peut consulter une bibliographie
informatisée et accéder aux fonds d'une autre
bibliothèque, grâce à des banques de données
actualisées en permanence.
L'initiation des étudiants à la recherche commence -doit-on le
rappeler- par la recherche de documents, supports d'exposés et de
travaux écrits. Comment enseigner aux étudiants les rudiments de
la recherche s'ils ne disposent pas de place suffisante ni d'endroits calmes
pour travailler ou pour consulter des bibliothécaires
spécialisés dans l'accueil des étudiants ? Le rapport
annuel du Conseil supérieur des bibliothèques déplore "
l'enlisement " dont souffrent les bibliothèques universitaires et
souligne que la remise à niveau est loin d'être accomplie Ainsi,
trop d'étudiants sont,
de facto,
écartés de toute
possibilité de recherche universitaire, lorsqu'ils n'ont pas chez eux
les moyens de substitution nécessaires.
Les bibliothèques bénéficieront en 1998 d'une mesure
nouvelle positive de 50 millions de francs, dont 10 millions pour la promotion
des nouvelles technologies.
Les crédits de fonctionnement des bibliothèques
représentent actuellement 400 francs par étudiant, toutes sources
de financement confondues. D'ici cinq ans, un objectif de 800 francs par
étudiant permettrait d'atteindre le ratio de un volume acquis par
étudiant et par an, de doubler le nombre d'abonnements et de
développer les accès aux documents sur support numérique.
De 1991 à 1997, 175.000 mètres carrés de
bibliothèque ont été mis en service. 70.000 mètres
carrés supplémentaires devraient l'être en 1998, et 71.000
en 1999, soit un total de 316.000 mètres carrés.
Les achats des bibliothèques universitaires ont progressé,
passant de 210.000 volumes en 1987 à 775.000 volumes en 1995. Cette
croissance des achats doit se poursuivre, car, actuellement, ils ne
dépassent pas 0,5 volume par étudiant et par an.
En outre, les bibliothèques universitaires doivent aussi acquérir
de la documentation électronique, dont l'offre se multiplie actuellement.
La création de 350 emplois pour les bibliothèques (20 inspecteurs
de magasinage, 120 magasiniers, 69 conservateurs, 1 technicien d'art et
140 bibliothécaires) permettra notamment d'accompagner la mise en
service des nouvelles surfaces et d'accroître les horaires d'ouverture.
Enfin, la carrière du corps des bibliothécaires sera
revalorisée, grâce à la transformation de 262 emplois de
bibliothécaires de deuxième classe et de 81 emplois de
bibliothécaires de première classe en 343 emplois de
bibliothécaires.
III. QUEL AVENIR POUR LE STATUT SOCIAL DE L'ÉTUDIANT ?
A. L'ACTION SOCIALE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
1. Les aides directes
a) Les bourses sur critères sociaux
Les bourses d'enseignement supérieur sur
critères sociaux destinées aux étudiants de premier et de
second cycles sont accordées par les recteurs d'académie, par
l'intermédiaire des CROUS, en fonction des ressources et des charges de
la famille appréciées au regard d'un barème national
établi chaque année. Les textes réglementaires servant de
base à l'attribution de ces aides sont le décret du 9 janvier
1925, le décret du 26 mai 1954 ainsi que la circulaire du 28 avril 1982
modifiée. Une loi du 26 janvier 1984 sur l'enseignement supérieur
a confirmé le rôle de l'État dans l'attribution des aides
financières aux étudiants afin de réduire les
inégalités sociales.
Ces bourses sont attribuées en fonction de trois critères :
L'âge
Les candidats doivent être âgés de moins de 26 ans pour une
première attribution même s'ils ont interrompu leurs études
supérieures avant cet âge. A partir de 26 ans, ils ne doivent
compter aucune nouvelle interruption des études supérieures. Ces
délais sont reculés de la durée du service national et,
pour les étudiantes, d'un an par enfant élevé.
Cette limite d'âge n'est pas opposable :
- aux étudiants qui ont déjà été
boursiers au titre d'études supérieures ;
- aux étudiants handicapés atteints d'une incapacité
permanente (non pris en charge à 100 % dans un internat) ou ceux
souffrant d'un handicap physique nécessitant l'aide permanente d'une
tierce personne.
La nationalité
Il faut être français mais le droit à bourse est
également ouvert aux étudiants étrangers suivants :
- andorrans ;
- ressortissants ou enfants de ressortissants d'un Etat membre de l'Union
européenne dont l'un des parents (père, mère ou tuteur
légal) travaille ou a travaillé en France ou qui eux-mêmes
ont précédemment travaillé en France à temps plein
ou à temps partiel (emploi permanent non saisonnier et non occasionnel
en qualité de salarié ou de non salarié).
L'étudiant doit en outre résider effectivement en France ;
- réfugiés politiques (carte de l'Office français de
protection des réfugiés et apatrides, OFPRA) ;
- résidents en France avec leur famille (père, mère et
éventuellement autres enfants à charge) depuis au moins deux ans.
Les autres candidats étrangers relèvent du ministère des
affaires étrangères, du ministère
délégué à la coopération ou de leur propre
gouvernement.
La scolarité
- possession du baccalauréat ou d'un titre admis en dispense ou en
équivalence pour l'inscription en université, satisfaction des
conditions exigées pour l'admission en section de techniciens
supérieurs ou en classe préparatoire aux grandes écoles ;
- inscription en France dans une formation d'enseignement supérieur
publique ou privée habilitée à recevoir des boursiers du
ministère chargé de l'enseignement supérieur. Cette
possibilité est étendue à certains établissements
publics de même niveau des autres États membres du Conseil de
l'Europe (étudiants français seulement) ;
- passage dans l'année supérieure d'études.
Des bourses peuvent cependant être accordées aux étudiants
qui se réorientent vers certaines formations technologiques
supérieures, qui sont autorisés à suivre les cours d'une
année supérieure d'études et à se présenter
aux examens correspondants, qui redoublent une classe préparatoire aux
grandes écoles ou, qui suivent une année d'orientation ou de mise
à niveau en vue d'un DEUG, d'un DEUST, ou d'un diplôme
d'université organisés dans le cadre du 1er cycle renforcé
ou en vue d'un BTS.
Il en est de même pour les étudiants dont le redoublement est
consécutif à d'importantes difficultés personnelles ou
familiales.
Les étudiants handicapés et les sportifs de haut niveau peuvent
bénéficier d'une bourse pendant quatre ans maximum sur avis
motivé de leurs enseignants.
Pour l'année universitaire 1996-1997, la répartition des
boursiers par échelon est :
1er échelon |
2ème |
3ème |
4ème |
5ème |
|
Nbre de boursiers |
48.464 |
58.276 |
52.685 |
48.902 |
165.912 |
pourcentage |
12,9 % |
15,6 % |
14,1 % |
13,1 % |
44,3 % |
taux de la bourse |
7.164 F |
10.746 F |
13.842 F |
16.948 F |
19.314 F |
L'évolution du montant des bourses sur critères
sociaux est la suivante :
Echelon |
1992-1993 |
1993-1994 |
1994-1995 |
1995-1996 |
1996-1997 |
1997-1998 |
1er échelon |
6.390 F |
6.588 F |
6.912 F |
7.020 F |
7.164 F |
7.308 F |
2ème échelon |
17.244 F |
17.756 F |
18.648 F |
18.936 F |
19.314 F |
19.692 F |
Les ressources et charges prises en compte sont celles des
parents (ressource figurant à la ligne "revenu brut global" de l'avis
fiscal de l'année N-2 par rapport au dépôt de la demande),
même si l'étudiant est majeur, qui sont retenues. En effet, en
application de l'article 203 du Code civil et de la jurisprudence de la Cour de
Cassation, la famille est tenue d'assurer l'entretien de ses enfants tant que
ceux-ci ne peuvent subvenir à leurs propres besoins. Des
dérogations sont toutefois prévues dans les cas suivants :
- étudiant marié dont le conjoint assure l'indépendance
financière du couple,
- étudiant ayant la charge d'un ou de plusieurs enfants,
- étudiant ayant rompu tout lien avec ses parents à la suite de
leur divorce ou de leur séparation,
- étudiant orphelin de père et de mère,
- étudiant majeur de 18 à 21 ans bénéficiaire des
prestations de l'aide sociale à l'enfance,
- étudiant détenu placé sous le régime de la
semi-liberté.
Dans ces situations, les ressources et charges de l'étudiant ou de son
conjoint sont retenues sous réserve de l'établissement d'une
déclaration fiscale distincte de celle des parents.
CHARGES DE
L'ETUDIANT
:
|
2
|
Par ailleurs, l'attribution d'une bourse d'enseignement supérieur ne
peut intervenir que si le candidat accède chaque année à
un niveau d'études supérieur à celui déjà
atteint. Dans le cas contraire, l'étudiant ne peut
bénéficier de cette aide. Toutefois, dans la limite des
crédits prévus à cet effet, le recteur a la
possibilité d'accorder une
aide individualisée exceptionnelle
(AIE).
Intégrées dans les crédits des bourses, les AIE
permettent dans des conditions fixées par la réglementation et en
fonction de crédits contingentés, à des étudiants
redoublants ou en situation de réorientation de continuer à
bénéficier d'une aide financière. Elles sont
attribuées sur l'initiative du recteur d'académie compte tenu de
critères universitaires et au regard de la situation sociale et
familiale de l'étudiant.
Enfin, dans certains cas, les étudiants boursiers peuvent
bénéficier d'un
complément de bourse.
Ainsi, les étudiants retardant le début de leurs
études supérieures ou les interrompant sur un succès pour
accomplir leur service national peuvent, s'ils reprennent leurs études
l'année qui suit leur libération, bénéficier d'un
complément de bourse. Il en est de même pour les étudiants
boursiers, après une maternité, un séjour en cure ou
postcure ou qui, originaires de Corse poursuivent leurs études dans une
autre académie (taux annuel de 1.800 francs en 1997-1998).
Un complément de bourse est aussi accordé aux étudiants
dont la famille réside en Guyane et qui poursuivent leurs études
en Guadeloupe ou en Martinique et, inversement, aux étudiants dont la
famille réside en Guadeloupe ou Martinique et qui poursuivent leurs
études en Guyane (taux annuel de 4.014 francs en 1997-1998).
Les étudiants boursiers des académies de Créteil, Paris
et Versailles perçoivent un complément de bourse annuel de
1.008 francs (taux en 1997-1998) destiné à couvrir une
partie de leurs frais de transport.
b) Les bourses sur critères universitaires
Les bourses sur critères universitaires
sont
destinées aux étudiants du troisième cycle. Ces bourses,
dont un contingent annuel est attribué à chaque académie,
sont accordées par les recteurs sur proposition des présidents
d'université, en fonction de critères universitaires et sociaux.
Il existe quatre catégories de bourses sur critères
universitaires :
- les bourses de diplôme d'études approfondies (DEA) au taux de
18.936 francs ;
- les bourses de diplôme d'études supérieures
spécialisées (DESS) au taux de 20.718 francs ;
- les bourses d'agrégation, au taux de 20.718 francs ;
- et les bourses de service public au taux de 22.734 francs.
Pour compléter ce système de bourses, plus de 4.000 prêts
d'honneur sont attribués aux étudiants.
Depuis 1992, le nombre de boursiers a évolué comme suit :
2. Les aides indirectes
En complément de ces aides directes, l'accroissement
des capacités d'hébergement et de restauration se poursuit depuis
cinq ans, portant, pour l'année universitaire 1996-1997, à
150.000 le nombre d'étudiants logés en résidences
universitaires (ou foyers agréés) et à 181.000 le nombre
de places dans les restaurants universitaires (73 millions de repas servis).
Le potentiel d'accueil des étudiants en matière de
logement
est constitué :
- d'une part de logements traditionnels dont l'entretien et le fonctionnement
font l'objet d'une subvention de l'Etat (environ 98.500 chambres
classiques et près de 1.500 logements dans les foyers
agréés),
- d'autre part de studios et d'appartements nouvellement construits (en
application de la loi du 18 juillet 1985) et répondant aux normes
actuelles de confort.
L'équilibre financier de cette dernière catégorie de
logements, qui ouvrent droit à l'aide personnalisée au logement,
est assuré par les seules recettes provenant des étudiants.
La première colonne du tableau ci-après prend en compte la
totalité des logements offerts par les oeuvres universitaires, en
revanche la redevance et les coûts de fonctionnement sont ceux des seuls
logements traditionnels gérés par les CROUS. La diminution
régulière de leur nombre est due à la restructuration de
cités traditionnelles en logements répondant aux nouvelles normes
(surface, isolation thermique et phonique, équipements, sanitaires et
individuels).
|
|
|
Subvention hébergement et accueil chap. 46-11 |
Subvention par lit (base 9,5 mois) |
|
Coût de fonction-nement |
|
1990 |
119.690 |
108.603 |
191.085.825 F |
185,21 F |
548 F |
726,22 F |
187,15 F |
1991 |
121.444 |
107.566 |
191.085.825 F |
186,99 F |
564 F |
760,25 F |
183,18 F |
1992 |
127.246 |
105.503 |
203.582.825 F |
203,12 F |
586 F |
786,00 F |
190,80 F |
1993 |
136.932 |
105.136 |
210.085.825 F |
210,34 F |
604 F |
810,04 F |
203,17 F |
1994 |
143.034 |
104.285 |
214.458.133 F |
216,47 F |
622 F |
825,66 F |
215,86 F |
1995 |
146.712 F |
102.082 |
217.232.843 F |
223,09 F |
641 F |
860,90 F |
286,51 F |
1996 |
148.267 |
100.579 |
201.232.843 F |
209,73 F |
661 F |
878,12 F |
297,97 F |
1997(*) |
149.941 |
100.202 |
201.232.843 F |
210,77 F |
682 F |
895,68 F |
309,89 F |
1998(*) |
152.000 |
100.000 |
194.232.843 F |
204,46 F |
702 F |
904,64 F |
322,28 F |
(*) Evaluation au 01.08.97
Outre cette subvention attribuée au titre du fonctionnement des
résidences universitaires, il convient de souligner que 252 millions de
francs, affectés à la maintenance ainsi qu'au fonds de
contractualisation créé en 1996, sont consacrés pour leur
plus grande partie à la rénovation du patrimoine immobilier des
oeuvres universitaires (résidences et restaurants).
La restauration universitaire
est prise en charge par les CROUS. Elle
s'adresse à l'ensemble des étudiants.
Dans les restaurants universitaires
Depuis plusieurs années, la restauration étudiante a connu une
véritable révolution. Aujourd'hui presque tous les restaurants
offrent plusieurs formules de repas très diversifiées.
La formule "classique" reste la plus demandée. C'est le repas complet
(hors d'oeuvres, plat garni, fromage ou dessert) à prix fixe, contre un
ticket de restaurant universitaire. Elle est service en self-service, à
midi et le soir.
D'autres formules de repas construites "autour d'un plat", d'un
buffet salades,
d'une viande grillée; d'une assiette de pâtes fraîches ou
d'une pizza, souvent préparées devant le client, sont
également proposées. Le paiement s'effectue
généralement en numéraire.
Des unités de restauration légères fonctionnent
également tout au long de la journée en dehors des restaurants
universitaires, dans les résidences ou les universités :
cafétéria, brasserie, viennoiserie, sandwicherie, crêperie
ou vente à emporter.
Dans les restaurants agréés
Les CROUS ont recours à un réseau de près de 400
restaurants agréés. Ils sont le plus souvent implantés
dans des établissements d'enseignement secondaire et permettent aux
étudiants éloignés des restaurants universitaires de
bénéficier des mêmes avantages.
L'aide financière apportée par l'Etat correspond à une
participation aux frais engendrés par l'accueil de ces étudiants.
D'autres restaurants dépendant d'administration ou de
collectivités publiques, dont les conditions de fonctionnement
identiques aux restaurants universitaires, peuvent faire l'objet d'un
agrément par le CNOUS et bénéficier d'une aide.
La situation des restaurants universitaires depuis 1992 est retracée
dans le tableau ci-après :
|
|
|
Prix du ticket au 1er janvier |
1992 |
71.804.619 |
509.200.000 F |
11,50 F |
1993 |
72.490.933 |
527.200.000 F |
12,00 F |
1994 |
72.132.223 |
553.750.000 F |
12,30 F |
1995 |
67.990.715 |
567.020.000 F |
12,70 F |
1996 |
66.605.478 |
564.720.000 F |
13,20 F |
1997 |
66.750.000 |
564.720.000 F |
13,70 F |
1998 |
67.350.000 |
564.720.000 F |
14,10 F |
(*) pour 1997 et 1998, prévisions au 1er août 1997
3. La santé des étudiants
Le ministère de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie s'efforce d'apporter des réponses aux
difficultés d'adaptation et de santé que les étudiants
peuvent rencontrer au cours de leur scolarité. A cet effet, les services
de médecine préventive et de promotion de la santé
(SMPPS)prennent une part de plus en plus active dans la réalisation de
campagnes de prévention et d'éducation sanitaire portant sur le
SIDA, les MST, le tabagisme et autres toxicomanies, la contraception,
l'information dans les domaines de la nutrition et de la
diététique.
Les stratégies de prévention induites par l'augmentation de la
demande sanitaire de la population étudiante semblent
caractérisées avant tout par le souci des services de
répondre aux besoins des étudiants les plus en difficulté
et qui ont par là même le plus de mal à accéder aux
prestations de santé.
4. L'accueil des étudiants handicapés
Une action de sensibilisation est entreprise auprès des établissements d'enseignement supérieur afin de favoriser l'accueil des étudiants handicapés. Ce travail se traduit par une augmentation très sensible du nombre d'étudiants handicapés recensés. Près de 4.900 étudiants handicapés ont suivi des études supérieures pendant l'année universitaire 1996-1997. Leur nombre a plus que doublé en six ans. Il reste vraisemblablement sous-estimé car un grand nombre d'entre eux ne se font pas connaître.
B. LE RAPPORT CIEUTAT A MIS EN EVIDENCE LE CARACTÈRE ANTIREDISTRIBUTIF DU SYSTEME ACTUEL
En janvier 1997, M. Bernard Cieutat, conseiller à la
Cour des Comptes, a rendu au ministre un rapport dressant un état
précis de l'effort de la nation en direction des étudiants.
Les aides attribuées par le ministère en charge de l'enseignement
supérieur (bourses diverses, prêts d'honneur, financement des
oeuvres universitaires, aides aux associations étudiantes, compensation
aux établissements de l'exonération des droits d'inscription
accordée aux boursiers) ne représentent que 35 % du total.
Les étudiants bénéficient d'aides directes
accordées par d'autres ministères. Ce sont principalement les
aides au logement qui dépendent respectivement du ministère du
logement et du ministère des affaires sociales et les aides fiscales du
ministère du budget (réduction d'impôt et majoration du
quotient familial).
Les prestations versées sous conditions de ressources (bourses, APL et
exonérations des droits d'inscription pour les boursiers) ne
représentent que 30 % de l'ensemble.
A l'inverse, les autres aides profitent soit à l'ensemble des
étudiants (ALS, oeuvres universitaires), soit aux foyers imposables et
donc davantage aux revenus élevés (aides fiscales).
Illustration de ce déséquilibre, l'étudiant issu d'une
famille déclarant plus d'un million de francs de revenus est davantage
aidé que celui d'une famille touchant le SMIC et près de deux
fois plus que celui d'une famille déclarant un salaire net de 140.000
francs.
C. LES SUITES DU RAPPORT
Lors de son discours de politique générale du 19
juin 1997, le Premier Ministre a annoncé la mise en place d'un plan
social étudiant dont l'objectif est de permettre à tous de
travailler dans des conditions matérielles convenables.
Le champ de ce plan social est très large puisqu'il couvre non seulement
les aides financières directes et indirectes mais aussi les
différents secteurs de la vie de l'étudiant : logement,
restauration, santé, citoyenneté, sport, culture...
Des discussions ont commencé avec les organisations étudiantes
représentatives, les mutuelles étudiantes, les présidents
d'universités, les syndicats, les parents d'élèves. Les
autres ministères concernés (économie, finances et
industrie, emploi et solidarité, défense, équipement,
transport et logement, agriculture et pêche) seront associés au
plan social étudiant.
Devant l'importance de la question des aides aux étudiants, le ministre
souhaite associer étroitement le Parlement à la discussion du
plan social étudiant.
Un projet de loi devrait être déposé sur ce sujet au
printemps 1998.
CHAPITRE QUATRE
LE RALENTISSEMENT DE LA
RÉFORME DE L'UNIVERSITÉ
I. LA RÉFORME DES PREMIER ET DEUXIÈME CYCLES ET SES PRINCIPES
La réforme du diplôme d'études
universitaires générales (DEUG), de la licence et de la
maîtrise a été introduite en deux temps :
- d'une part, par les arrêtés du 26 mai 1992 et les
arrêtés des 20 janvier, 9 février et
19 février 1993 ;
- d'autre part, par l'arrêté du 9 avril 1997.
Les différences entre les arrêtés de 1992 et 1997 portent
notamment sur les points suivants :
·
L'organisation des enseignements
La rénovation de 1992 organisait le DEUG, la licence et la
maîtrise en modules définis comme "un groupe identifiable
d'enseignements comportant entre eux une cohérence scientifique et
pédagogique".
La réforme de 1997 a substitué aux modules des unités
d'enseignement définies comme "un regroupement cohérent
d'enseignements et d'activités". De plus, la composition des
différentes unités d'enseignement pour la première
année de DEUG varie selon que les unités d'enseignement ont un
caractère fondamental, de découverte ou méthodologique.
Le passage d'une organisation en modules à une organisation en
unités d'enseignement va conduire les établissements à
envisager de construire des équivalences et concordances.
·
L'orientation
L'arrêté du 26 mai 1992 fixait à la première
année un objectif d'orientation pour les étudiants.
L'arrêté du 7 avril 1997 fixe non seulement un objectif
d'orientation mais détermine également de manière
détaillée les modalités de cette
orientation-réorientation, qui s'appuie sur l'unité de
découverte du premier semestre du DEUG et l'utilisation des coefficients
affectés à cette unité, des commissions d'orientation, une
information des étudiants et un choix effectué par
l'étudiant.
·
L'organisation semestrielle
Alors que l'arrêté du 26 mai 1992 ne déterminait pas
strictement la durée des périodes d'enseignement,
l'arrêté du 9 avril 1997 systématise l'organisation de
l'année universitaire en semestres.
La combinaison de l'organisation en unités d'enseignement et en
semestres détermine un cadrage renforcé par rapport à
l'arrêté de 1992, notamment pour la première année
du DEUG, d'autant que les modalités de contrôle de connaissances
sont fixées également de manière précise.
·
Le contrôle des connaissances
Jusqu'à la rentrée universitaire de l'année universitaire
1997-1998, les modalités de contrôle des connaissances des
formations de premier et deuxième cycles sont régies par les
arrêtés du 26 mai 1992 et des arrêtés des
différents secteurs disciplinaires qui sont intervenus en 1993.
Ces modalités sont fondées sur trois principes : la
modularisation des enseignements, la capitalisation des modules d'enseignement
et la compensation entre ces différents modules et à
l'intérieur de chaque module entre les enseignements qui les composent.
Pour le secteur du droit, l'arrêté du 19 février 1993
avait institué des modalités spécifiques de contrôle
des connaissances prévoyant que la validation du premier niveau du DEUG
est subordonnée d'une part à l'obtention de la moyenne
compensée entre les modules fondamentaux de droit civil et de droit
constitutionnel, et d'autre part, à l'obtention de la moyenne
générale compensée entre tous les modules. De plus, en cas
de redoublement du premier niveau, l'étudiant conserve le
bénéfice des modules pour lesquels il a obtenu la moyenne.
Dans les faits, ces dispositions n'ont pas été réellement
appliquées. En effet, compte tenu des difficultés techniques et
des réticences à mettre en oeuvre la rénovation, la date
d'échéance pour la mise en application de l'arrêté
du 26 mai 1992 et du 19 février 1993 a été
repoussée successivement jusqu'à la rentrée universitaire
1997-1998 pour les formations en droit, économie et gestion.
L'arrêté du 7 avril 1997 reprend les mêmes principe
mais fixe des modalités plus précises de mise en oeuvre pour
certains de ces principes :
- les unités d'enseignement sont capitalisables, mais
également dans des conditions fixées par les
établissements, "les éléments constitutifs des
unités d'enseignement" ;
- des indications précises sont données pour la fixation des
coefficients attribués aux unités d'enseignement de DEUG, mais
aussi de licence et de maîtrise ;
- la compensation entre les unités d'enseignement est explicitement
fondée sur la base de la moyenne générale.
Il convient d'ajouter deux éléments nouveaux par rapport à
l'arrêté du 26 mai 1992 : l'anonymat des épreuves
écrites et l'accès en deuxième année de DEUG des
étudiants ayant validé les unités d'enseignement ou les
éléments constitutifs d'unités d'enseignement
représentant 70 % des coefficients de la première
année de DEUG.
S'agissant du secteur du droit, ces nouvelles dispositions s'appliquent
dès la rentrée universitaire de 1997. Les principes de
modularisation, capitalisation et compensation sont sensiblement les
mêmes. Toutefois, les conditions de mise en oeuvre s'agencent avec le
principe toujours nouveau de semestrialisation des enseignements et avec une
définition plus précise des coefficients pouvant être
affectés à chaque unité d'enseignement.
·
L'évaluation des enseignements
L'arrêté du 26 mai 1992 prévoyait la
possibilité pour chaque module ou niveau d'enseignement dispensé
d'une procédure d'évaluation des enseignements faisant notamment
appel à l'appréciation des étudiants.
L'arrêté du 9 avril 1997 organise le cadre d'une
procédure obligatoire d'évaluation des enseignements et de la
formation et indique les objectifs de cette évaluation.
L'arrêté du 9 avril 1997 a prévu un comité de
suivi de la réforme du premier et du deuxième cycles associant
le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche
(CNESER) et la Conférence des présidents d'université
(CPU).
Le comité de suivi a été créé par
l'arrêté du 9 juillet 1997.
Il réunit sous la présidence du ministre ou de son
représentant onze membres du CNESER, onze représentants de la CPU
et cinq personnalités qualifiées.
II. LA LENTE MISE EN OEUVRE DE LA RÉFORME
Le comité de suivi observe la mise en oeuvre de la
réforme dans les différents établissements et notamment
dans les formations non encore rénovées. Une récente
enquête a montré que, parmi les 75 universités ayant
répondu, 6 conservent entièrement le système de 1992 (avec
un premier semestre d'orientation), 14 appliquent la réforme de 1997
pour leurs premiers et seconds cycles, 5 ne l'appliquent qu'en première
année de DEUG. La majorité, 43 établissements,
appliquent un système mixte, variable en fonction des filières.
Le bilan montre par ailleurs que, sur 52 universités juridiques,
3 n'appliquent pas du tout le système de
capitalisation/compensation, et 40 l'appliquent partiellement, en
contradiction avec les textes. Quant au semestre d'orientation,
65 universités le mettent en place. Enfin,
39 universités n'ont pas instauré d'évaluation des
enseignements.
Surtout, la mise en oeuvre de la réforme est très
hétérogène en fonction des filières, ce qui nuit
à l'égalité des étudiants devant la loi.
Le cadre général a donné lieu à des conditions
variées de mise en oeuvre en fonction des traditions des disciplines et
des établissements, des conditions matérielles d'organisation et
des choix pédagogiques des enseignants et des instances de
délibération et de décision des établissements.
Certains établissements ont choisi des règles simples
fondées sur un système de moyenne générale des
modules avec des coefficients égaux pour chaque module, d'autres ont mis
en place des systèmes complexes de coefficients ou de regroupement de
modules. Partout, il y a eu le souci d'équilibrer la part du
contrôle continu et des contrôles terminaux, ainsi que la part des
épreuves écrites et des épreuves orales ou pratiques.
On limitera, de manière réductrice, les caractéristiques
de la rénovation des formations à trois : une organisation en
modules capitalisables, un contrôle des connaissances
rénové (capitalisation, compensation), des enseignements
redéfinis autour d'un "noyau dur".
·
Pour les secteurs des lettres-langues, arts et
sciences humaines
Les principaux problèmes résident :
- dans la tendance à
l'inflation horaire
qui laisse à
penser que la rénovation se résume parfois au regroupement
d'unités de valeur préexistantes en modules, sans
rééquilibrage ;
- dans la difficulté concomitante à mettre en place un
système de contrôle des connaissances s'appuyant sur une
obligation de compensation intra et inter-modulaire.
Les dispositions de l'arrêté de 1992 qui prévoient au sein
de chaque DEUG la mise en place d'au moins deux modules optionnels choisis par
l'étudiant sur une liste établie par l'université ont
souvent été appliquées de façon restrictive, les
modules proposés se limitant à un renforcement des enseignements
obligatoires et n'offrant que trop rarement la diversification qu'imposent
aujourd'hui les unités de découverte.
·
Pour les secteurs des sciences et de la
technologie
L'application des principales dispositions des textes de 1992 et 1993 s'est
heurtée à deux types de difficultés :
- difficultés liées à l'interprétation de
certaines dispositions réglementaires :
. découpage des enseignements en modules de taille et de poids
déséquilibrés interdisant de fait une réelle
compensation entre modules, l'arrêté ne fixant aucun cadrage
horaire des modules ;
. durée variable de la période d'orientation (non fixée
réglementairement) rendant difficile les passerelles, notamment vers
d'autres DEUG ou d'autres filières ;
. adoption de modalités de contrôle des connaissances
hétérogènes, complexes, parfois sévères :
fixation de notes minimales élevées aux modules, compensation
intégrale, par blocs de modules (semestriels par exemple), ou absence de
compensation (imprécision des dispositions réglementaires).
- difficultés liées à des problèmes
matériels
. absence d'épreuves orales dans les contrôles, pratique
d'admissibilité-admission (oraux réservés aux admissibles)
: problème de l'organisation des examens dans les formations à
fort effectif ;
. insuffisance des TP en DEUG ;
. insuffisance, voire absence, de la pratique d'une langue vivante ;
. manque de modules optionnels notamment en deuxième cycle.
·
Pour les secteurs du droit, de
l'économie-gestion et de l'AES
En droit,
les difficultés principales, lorsque les
établissements envisageaient effectivement de rénover,
concernaient les modalités de contrôle des connaissances.
L'organisation en modules et notamment la mise en place de modules optionnels a
été souvent l'objet d'incompréhension, d'autant que
l'obligation d'une organisation modulaire s'imposait pour la seule
première année de DEUG.
En économie-gestion,
la difficulté tenait plutôt au
souci des responsables des formations d'instaurer un système de
compensation restreinte par le biais de notes éliminatoires ou de notes
minimales obligatoires. La construction en modules n'a en revanche pas
soulevé de difficultés réelles.
En AES,
c'est l'articulation structurelle de ces formations au droit,
à l'économie-gestion ou aux sciences humaines qui
détermine la nature des difficultés.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 19 novembre 1997, sous la présidence
de M. Christian Poncelet, président, la commission a
procédé à l'examen des
crédits de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie : II. -
Enseignement supérieur, sur le rapport de M. Jean-Philippe
Lachenaud, rapporteur spécial.
Après l'exposé des crédits alloués à
l'enseignement supérieur,
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur
spécial,
en réponse à
M. Alain Lambert, rapporteur
général,
qui exprimait ses préoccupations quant
à l'orientation que pouvaient prendre le futur statut social de
l'étudiant ainsi que le développement des stages offerts aux
étudiants, a estimé que, s'agissant de ce que l'on appelait
"statut social de l'étudiant", il était préférable
de parler d'une combinaison de plusieurs mesures, ajoutant que cette voie,
choisie par le précédent ministre et préconisée par
le rapport Cieutat, semblait reprise par Claude Allègre.
Le rapporteur spécial a cependant jugé difficilement
réalisable l'institution d'un tel statut social à coût
constant, indiquant qu'il lui semblait nécessaire de
réfléchir à l'avenir des bourses et de l'allocation de
logement social (ALS).
S'agissant des stages, il a fait état de l'hostilité initiale des
syndicats étudiants et du peu d'implication des chefs d'entreprise,
ajoutant que l'accord finalement intervenu sur la formule de l'unité de
première expérience professionnelle (UPEP) n'avait pas encore
donné lieu à des mesures d'application.
M. Joël Bourdin
a noté que, malgré l'abandon par le
Gouvernement de la filière technologique dans l'enseignement
supérieur, les problèmes en la matière subsistaient,
notamment en ce qui concerne les étudiants des instituts universitaire
de technologie, qui font l'objet d'une sélection rigoureuse, mais qui
connaissent des difficultés d'accès au marché de l'emploi.
Il s'est ensuite interrogé sur la cohérence de la carte des
établissements d'enseignement supérieur, estimant que la
multiplication des antennes universitaires générait d'importants
frais de gestion. Il a enfin remarqué que les crédits
consacrés aux heures complémentaires constituaient une anomalie
budgétaire.
M. Emmanuel Hamel
s'est inquiété du nombre
d'université françaises concernées par la présence
d'amiante.
M. François Trucy
a souhaité obtenir des informations sur
le nombre d'étudiants étrangers en France.
M. Christian Poncelet, président,
s'est interrogé sur le
bien-fondé du débat relatif à la toxicité effective
de l'amiante, et a demandé où en était, dans le cadre de
la construction européenne, le processus de reconnaissance de
l'équivalence des diplômes des différents Etats
européens.
Puis, il a noté la réduction de la subvention de fonctionnement
des établissements d'enseignement supérieur privés.
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial,
a estimé
que la loi, quel que soit le degré de nocivité de l'amiante,
prescrivait l'établissement d'un diagnostic des bâtiments
concernés et la réalisation de travaux dans des délais
très courts.
Il a rappelé qu'une superficie de 300.000 mètres carrés
était susceptible de comporter de l'amiante sur l'ensemble du territoire
et que le coût du désamiantage s'élevait à 5.300
francs pour un seul mètre carré.
Il a également précisé que la remise des
universités aux normes de sécurité, face à
l'incendie notamment, dépassait largement le problème de
l'amiante, faisant part de sa satisfaction de voir les établissements
orienter leurs réserves de trésorerie vers les travaux de
sécurité.
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial,
a indiqué
que la France accueillait environ 125.000 étudiants étrangers,
soit 8,5 % de la population étudiante, cette proportion diminuant
régulièrement depuis une dizaine d'années.
Abordant la question de la filière technologique, il a avoué sa
perplexité sur l'opportunité de la développer au sein de
l'enseignement supérieur, mais a souhaité une analyse
précise et objective de l'ensemble des formations professionnelles, de
manière à entreprendre leur rationalisation.
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial,
a affirmé
que les petites universités ou les universités thématiques
coûtaient souvent cher et ne permettaient pas d'atteindre un niveau de
recherche optimal. Il a, dès lors, jugé cohérente la
démarche de Claude Allègre qui a abandonné le projet
d'université thématique à Agen.
En matière d'heures complémentaires, il a noté la
réduction de 64,2 millions de francs des crédits qui leur
sont consacrés, mais n'a voulu envisager ni leur suppression totale, ni
leur centralisation.
La commission a ensuite adopté deux amendements de réduction des
crédits de fonctionnement, le premier portant sur le titre III à
hauteur de 508 millions de francs et le second sur le titre IV pour un
montant de 116 millions de francs.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat
d'adopter les crédits de l'enseignement supérieur ainsi
amendés.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN SECONDE DÉLIBÉRATION
Les crédits du budget de l'enseignement
supérieur ont été majorés, à titre non
reconductible, de
2.360.000 francs.
Ce surplus profite aux chapitres suivants :
·
le chapitre 36-11 (Enseignement supérieur et
recherche - Subventions de fonctionnement) est ainsi majoré de
260.000 francs ;
·
le chapitre 43-11 (Enseignement supérieur -
Encouragements divers) est abondé de
2.100.000 francs.
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS L'ARTICLE 63
Amendement
Les ressources et les moyens alloués par l'Etat aux formations
supérieures sont retracés dans un état
récapitulatif annexé au projet de loi de finances
dénommé budget coordonné de l'enseignement
supérieur.
Cet article additionnel, issu d'un amendement présenté par le
rapporteur général de l'Assemblée nationale, tend à
élaborer un état récapitulatif annexé au projet de
loi de finances dénommé "budget coordonné de
l'enseignement supérieur".
Au regard de l'importance de l'enseignement supérieur pour notre pays,
la réalisation d'un "jaune" budgétaire contribuera à
améliorer l'information du Parlement. C'est dans le même esprit
qu'il existe déjà une annexe au projet de loi de finances
récapitulant l'état de la recherche et du développement
technologique.
L'enseignement supérieur est aujourd'hui assuré par plusieurs
types d'établissements, publics et privés, et relève de
plusieurs ministères.
La présentation, dès le projet de loi de finances pour 1999, des
ressources et moyens alloués par l'Etat aux formations
supérieures est une initiative à laquelle votre commission ne
peut qu'adhérer.
C'est pourquoi votre commission a adopté le présent article
additionnel.