B. LE TRAFIC MARCHANDISES

Le fret et les messageries ont connu une année 1995 médiocre, qui n'a pas confirmé la vive reprise de l'année 1994. La baisse est cependant moins accusée que pour le trafic voyageurs, et l'impact des grèves y est plus fort, car l'année 1995 aurait probablement connu le meilleur niveau de trafic depuis 1990 si la grève n'avait pas eu lieu. Ainsi, le trafic a reculé de 1,7 %alors qu'il aurait progressé de 5,9 %sans l'impact de la grève.

Évolution du trafic fret de la SNCF

(milliards de tonnes/kilomètres)

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

Ensemble

53,3

51,5

51,5

50,4

45,9

49,7

49,0

Trains entiers

25,0

24,2

24,3

23,8

22,4

23,7

22,8

Transports combinés

7,4

7,3

7,7

8,3

8,4

10,2

10,8

Autres (wagons isolés, route, international, Sernam)

20,9

20,0

19,5

18,3

15,1

15,9

15,4

Les évolutions les plus prometteuses concernent le transport combiné, encouragé par le Gouvernement et l'Union européenne, et le trafic international, qui est une des clés de l'avenir de la SNCF dans le concert européen.

Le transport combiné a vu son trafic augmenter de 6,2 %et sa part globale passer de 21,5 %à 23,2 %du trafic fret. Le trafic international a augmenté de 2,8 %.

En revanche, le transport par trains entiers, wagons isolés et le trafic routier ont régressé. S'agissant de ce dernier mode de transport, on observe un recul de 5,9 %du chiffre d'affaires du SERNAM (à 4,12 milliards de francs). La SNCF aurait probablement intérêt à se séparer à terme de ses activités routières au sein du groupe GEODIS ( ( * )5) . La SNCF est en effet le premier transporteur routier français, mais ce n'est pas le coeur de son métier, et elle n'y obtient pas de résultats à la hauteur du reste de la profession.

Le recul du fret se confirme en 1996. Ainsi, le premier semestre marque un recul de 5,2 %par rapport à la période homologue de 1995. Les effets des grèves de l'hiver 1995 y sont plus dévastateurs que sur le trafic voyageurs, car de nombreux chargeurs ont décidé de se tourner durablement vers le transport routier.

C. LES INVESTISSEMENTS DE LA SNCF

Ayant atteint 26 milliards de francs en 1992, dernière année de gros investissements en faveur du TGV Nord, le volume d'investissement de la SNCF se réduit régulièrement depuis et a atteint 18 milliards de francs en 1995.

Au lieu des 20,4 milliards de francs initialement prévus pour 1996, le budget arrêté en avril dernier ne prévoit que 18,9 milliards de francs d'investissements nouveaux pour 1996. Outre la remise en cause du calendrier de certains grands projets, comme le TGV Est, pour des raisons de pertinence économique, la véritable difficulté est désormais celle de la faisabilité des investissements. Compte tenu de ses propres difficultés financières, l'État ne pourra guère s'engager dans une ambitieuse politique de construction d'infrastructures nouvelles dans les prochaines années. Il faut donc s'attendre à une décélération du rythme des travaux ferroviaires en France.

La poursuite du programme d'électrification

111 km de lignes mises sous tension en 1995 (43% du réseau est désormais électrifié)

Les dates de mise sous tension


• Franois-Saint-Amour : 5 juillet 1995


• Ligne D du RER (Gare de Lyon-Châtelet) : 6 août 1995


• Mantes-la-Jolie - Cherbourg : 2 juin 1996

Les travaux en cours


• Vierzon - Bourges

Lisieux - Trouville-Deauville


• La ligne Éole (Paris-Est - Noisy)

Les études engagées


• Blainville - Remiremont


• Lunéville - Saint-Dié


• Persan-Beaumont - Beauvais


• La ligne Éole (intra-muros)


• LGV Valence - Marseille


• LGV Avignon - Montpellier

* (2) A raison de 120 millions de francs pour la SNCF et 120 millions de francs pour la RATP (subventions d'investissement)

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