C. L'INCENDIE DU SNA PERLE : UN SURCOÛT NET NON PRÉVU DE 61 MILLIONS D'EUROS POUR LE MINISTÈRE DES ARMÉES
D'une importance budgétaire et stratégique moindre, l'incident survenu sur le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Perle devrait également entrainer un surcoût non prévu pour le ministère des armées.
Le 12 juin dernier, un incendie s'était déclaré à l'avant du sous-marin nucléaire d'attaque Perle, alors qu'il faisait l'objet d'une maintenance majeure dans un bassin de la base navale de Toulon.
La ministre des Armées a annoncé la réparation du SNA Perle le 22 octobre 2020. Ainsi, « lors de l'incendie, c'est la partie avant de la Perle qui a brûlé. Les températures auxquelles a été soumis l'acier ont altéré ses qualités et c'est cet acier qui absorbe les très fortes pressions des profondeurs marines ». La ministre a ainsi précisé que la « première étape de la réparation sera de découper cette partie endommagée, qui sera démantelée. La partie arrière, en revanche, celle qui enserrait la chaufferie nucléaire et la propulsion du SNA avant son entrée en travaux, est parfaitement intacte. Nous allons donc souder l'arrière de la Perle avec l'avant du Saphir, le sous-marin nucléaire d'attaque que nous avons retiré du service actif il y a un an. Nous reconnecterons par la suite les liaisons intérieures, les câbles et les tuyaux. La Perle achèvera ensuite son entretien majeur au point où il avait été interrompu le 12 juin dernier » 15 ( * ) .
Ainsi, cette décision devrait permettre au SNA d'être non seulement réparé mais également de recevoir toutes les améliorations capacitaires qui étaient initialement prévues dans le cadre de sa période d'entretien. À cette fin, une opération de reconstruction du sous-marin à partir d'éléments de coque du SNA Saphir (désarmé en 2019) doit être réalisée.
En parallèle, pour pallier l'indisponibilité du SNA Perle jusqu'en 2023, il est nécessaire de maintenir, par prolongation, le SNA Rubis jusqu'à la fin de l'année 2022 en réalisant quelques travaux complémentaires inclus dans le montant de cette opération. Le surcoût total de cette opération devrait être de 61 millions d'euros pour la mission « Défense ». Là encore, ces dépenses non prévues devront se réaliser au sein même de l'enveloppe de la LPM.
* 15 Déclaration de Mme Florence Parly, ministre des armées, sur l'avenir du sous-marin nucléaire d'attaque Perle, à Paris le 22 octobre 2020.