C. D'AUTRES PAYS PRÉSENTENT DE MEILLEURS RÉSULTATS
À l'exception notable de la Suède, les pays européens ont tous opté, selon des modalités variables, pour un confinement dont l'objectif était d'éviter la saturation du système de santé devant l'épidémie.
Les résultats, par nature provisoires, notamment devant l'incertitude quant à la survenue ou non d'une deuxième vague de l'épidémie, sont très différents. À effort comparable, la comparaison entre la France et l'Allemagne, n'est pas à l'avantage de la première.
1. Une comparaison peu flatteuse avec l'Allemagne
Après avoir recommandé l'annulation de tous les événements publics d'importance à compter du 8 mars 2020 et la fermeture des écoles à partir du 13 mars dans la plupart des Länder , l'Allemagne a connu six semaines de confinement, combinées avec une stratégie de tests et de traçage des cas-contacts, appuyée par le réseau des 400 autorités locales de santé, les Gesundheitsämter . Comme les autres États européens, l'Allemagne a fait face à des difficultés d'approvisionnement en équipements de protection mais dans sa gestion de la crise, le pays fait figure de modèle 2 ( * ) .
Le système de santé, très décentralisé, semble avoir eu les moyens de faire face à l'épidémie sans avoir été exposé à un risque de rupture, grâce à une augmentation rapide des capacités en lits de réanimation (sur une base élevée de 34 pour 100 000 habitants contre 8,6 en Italie), respirateurs et zones d'isolement.
Sur la base d'un test développé par l'hôpital de la Charité de Berlin, l'Allemagne a procédé à 160 000 tests par semaine au mois de mars 2020. Mi-mai, ce nombre s'élevait à 360 000, réalisés par 168 laboratoires publics et privés.
Un programme de recrutement pour le contact tracing a été lancé dès le 19 mars par l'Institut Robert Koch. L'équivalent de l'application « StopCovid », « Covid-warn-app », a été lancée le 16 juin 2020.
Le bilan au 16 juin était de 8 800 décès .
2. Des résultats déconnectés de l'effort budgétaire consenti pour la santé
La France et l'Allemagne consacrent la même part de leur richesse nationale à la santé. Royaume-Uni, Espagne et Italie y consacrent une part plus élevée que la moyenne européenne. Les résultats obtenus ne sont donc pas directement connectés à l'effort national de santé mais tiennent à d'autres facteurs, qu'il s'agisse de la chronologie de la crise, de la stratégie retenue ou encore de l'organisation et des capacités d'adaptation du système de santé.
Dépense courante de santé au sens international en 2017 en % du PIB
Source : Drees, d'après OCDE
* 2 How Germany got coronavirus right, Guy Chazan, Financial Times du 4 juin 2020.