B. LES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS DU COMPTE GÉNÉRAL DE L'ETAT
1. Les conditions de la certification des comptes en 2009
La Cour des comptes a certifié les comptes de 2009 en les assortissant de 8 réserves substantielles et 1 réserve non substantielle.
a) Sur les 8 réserves substantielles relatives à 2009, 7 sont reconduites chaque année depuis 2006
Comme le montre le tableau ci-après, on observe une certaine stabilité dans les réserves de la Cour des comptes.
Ainsi, depuis l'exercice 2006, la Cour des comptes fait chaque année des réserves substantielles concernant :
- les systèmes d'information financière de l'État ;
- le dispositif de contrôle et d'audit internes ;
- les actifs du ministère de la défense ;
- le parc immobilier ;
- les passifs d'intervention ;
- les produits régaliens (réserve partiellement levée en 2008) ;
- les opérateurs (réserve partiellement levée en 2009, dans le cas du délai de communication des comptes).
Par ailleurs, la réserve substantielle relative à la Caisse d'amortissement de la dette sociale, introduite en 2008, n'a toujours pas été levée.
La réserve non substantielle faite au sujet de l'année 2009 concerne les autres immobilisations et stocks des ministères civils. Il s'agit du « déclassement » d'une ancienne réserve substantielle, reconduite chaque année depuis 2006 et partiellement levée.
b) Les réserves de la Cour des comptes ont souvent été suivies d'effet
Les réserves de la Cour des comptes sont cependant souvent suivies d'effet. Ainsi, depuis 2006 la Cour des comptes a levé totalement 5 réserves substantielles et 4 réserves non substantielles, concernant :
- les contrats d'échanges de taux pour la gestion de la dette ;
- le compte des opérations de la Coface effectuées avec la garantie de l'État ;
- la section des fonds d'épargne centralisés à la Caisse des dépôts et consignations ;
- le réseau routier ;
- les comptes des Pouvoirs publics ;
- parmi les réserves non substantielles, les comptes de trésorerie, les provisions pour risques, les autres immobilisations financières de l'Etat et concessions de service public.
La Cour des comptes a en outre levé partiellement trois réserves substantielles, concernant :
- les produits régaliens (en 2008) ;
- les opérateurs (réserve levée en 2009 en ce qui concerne le délai de communication des comptes) ;
- les autres inventaires d'actifs et de passifs (réserve déclassée en 2009 en non substantielle, et levée pour les immobilisations non ventilées et les cofinancements d'immobilisations).
L'Etat devra donc faire des efforts considérables au cours des prochaines années afin de permettre la disparition du « stock » de réserves substantielles que la Cour des comptes renouvelle chaque année.
Les réserves des certifications successives de la Cour des comptes
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
Réserves substantielles |
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13 réserves substantielles |
9 réserves substantielles |
9 réserves substantielles |
8 réserves substantielles |
1 - Les systèmes d'information financière de l'État |
1 - Les systèmes d'information financière et comptable de l'Etat |
1 - Les systèmes d'information financière et comptable de l'Etat |
1 - Les systèmes d'information financière et comptable de l'Etat |
2 - Le dispositif de contrôle et d'audit internes |
2 - Le dispositif de contrôle interne et d'audit interne |
2 - Les dispositifs ministériels de contrôle interne et d'audit interne |
2 - Les dispositifs ministériels de contrôle interne et d'audit interne |
3 - Les actifs du ministère de la défense |
3 - Les actifs du ministère de la défense |
4 - Les actifs du ministère de la défense |
5 - Les actifs du ministère de la défense |
4 - Les comptes des opérateurs |
4 - Les opérateurs |
3 - Les opérateurs |
3. Le recensement et la valorisation des opérateurs (réserve partiellement levée : délai de communication des comptes) |
5 - Les immobilisations corporelles et incorporelles spécifiques |
6 - Les immobilisations spécifiques |
8 - Les autres inventaires d'actifs et de passifs (réserve partiellement levée) |
Réserve déclassée en non substantielle+ partiellement levée (immobilisations non ventilées+cofinancements d'immobilisations) |
6 - Les contrats d'échanges de taux pour la gestion de la dette |
Réserve levée |
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7 - Le compte des opérations de la Coface effectuée avec la garantie de l'État |
7 - Le compte des procédures publiques gérées par la Coface et la section des fonds d'épargne centralisés à la Caisse des dépôts et consignations |
Réserve levée |
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8 - La section des fonds d'épargne centralisés à la Caisse des dépôts et consignations |
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9 - Le réseau routier |
Réserve levée |
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10 - Le parc immobilier |
9 - Le parc immobilier |
7 - Le patrimoine immobilier |
7 - Le patrimoine immobilier de l'Etat |
11 - Les obligations fiscales |
5 - Les produits régaliens |
5 - Les produits régaliens (réserve partiellement levée) |
6 - Les produits régaliens |
12 - Les passifs d'intervention |
8 - Les passifs d'intervention |
6 - Les passifs d'intervention |
4 - Les charges et les passifs d'intervention 31 ( * ) |
13 - Les comptes des Pouvoirs publics |
Réserve levée |
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9 - La Caisse d'amortissement de la dette sociale |
8 - La Caisse d'amortissement de la dette sociale 32 ( * ) |
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Autres réserves |
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Aucune réserve non substantielle |
3 réserves non substantielles |
3 réserves non substantielles |
1 réserve non substantielle |
10 - Les comptes de trésorerie |
10 - Les comptes de trésorerie |
Réserve levée |
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11 - Les provisions pour risques |
Réserve levée |
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12 - Autres inventaires d'actifs et de passifs |
11 - Les autres immobilisations financières de l'Etat |
Réserve levée |
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12 - Les concessions de service public |
Réserve levée |
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9 - Les autres immobilisations et stocks des ministères civils [anciennement « réserve substantielle »] |
Source : commission des finances, d'après les rapports de certification des comptes de l'Etat
* 31 Il s'agit des « charges et passifs recensés par l'Etat au titre de sa mission de régulateur économique et social ».
* 32 La CADES devrait selon la Cour des comptes être considérée comme une participation contrôlée de l'Etat, ce qui diminuerait la balance d'ouverture de 80 millions d'euros, auxquels il faut rajouter 11,7 millions d'euros supplémentaires au 31 décembre 2009.