ARTICLE 29

Clôture des comptes spéciaux n° 905-10 « Exécution des accords internationaux relatifs à des produits de base » et n° 906-06 « Soutien financier à moyen terme aux Etats membres de la Communauté économique européenne »

Commentaire : le présent article a pour objet de clôturer les comptes spéciaux du Trésor n° 905-10 « Exécution des accords internationaux relatifs à des produits de base » et n° 906-06 « Soutien financier à moyen terme aux Etats membres de la Communauté économique européenne ».

I. DEUX COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR DÉSORMAIS INACTIFS

A. LE COMPTE SPÉCIAL DU TRÉSOR N° 905-10


Le compte de règlement avec les gouvernements étrangers n° 905-10, ouvert par l'article 30 de la loi de finances rectificative du 23 décembre 1972, a pour objet de retracer les recettes et les dépenses entraînées par la participation de la France au financement des stocks régulateurs d'étain et de caoutchouc naturel gérés respectivement par le conseil international de l'étain et l'organisation internationale du caoutchouc naturel (OICN).

Le compte enregistre des dépenses lorsque l'une de ces deux organisations lance des appels de fonds aux pays membres afin de financer des achats d'étain ou de caoutchouc dans la limite fixée par les accords constitutifs. En cas de diminution significative du stock ou d'une modification des parts de la France dans l'organisation, des remboursements peuvent être effectués et apparaissent en recettes du compte.

L'accord sur l'étain, entré en vigueur à titre provisoire le 1 er juillet 1982, est analogue à d'autres accords portant sur des produits de base 180( * ) , qui pour la plupart viennent actuellement à échéance. Il a dû interrompre ses activités opérationnelles le 24 octobre 1985 à la suite d'une crise de liquidités, et les transactions sur le « marché des métaux de Londres » ont été suspendues.

Après de nombreuses actions en justice, un compromis a été atteint le 12 décembre 1989, entraînant pour la France le paiement de la contribution mise à sa charge. Le compte n° 905-10 a ainsi été débité de 118,84 millions de francs (18,12 millions d'euros) le 28 mars 1990.

Depuis le 1 er janvier 1995, le compte ne supporte aucune opération au titre de l'accord sur l'étain . En outre depuis 1996, les cours du caoutchouc naturel ont subi une érosion qui illustre la sensibilité du marché du caoutchouc naturel aux évolutions conjoncturelles. Le prix moyen de la tonne de caoutchouc est passé de 1.410 dollars américains en 1996, à 1.011 dollars en 1997, puis 709 dollars en 1998 et 620 dollars en 1999. Cette tendance résulte d'une faible demande et du maintien de la production à des niveaux élevés. Les interventions du stock régulateur de l'OICN au second semestre 1998 et au premier trimestre 1999 étant restées sans effet, les critiques se sont exprimées sur l'inefficacité de l'OICN à soutenir les prix. La Malaisie, troisième pays producteur, et la Thaïlande, premier pays producteur, ont annoncé leur décision de se retirer de l'organisation, respectivement à compter du 15 octobre 1998 et 26 mars 1999.

Ces annonces ont conduit le Conseil d'administration à mettre fin à l'accord sur le caoutchouc le 13 octobre 1999 , l'OICN disposant de dix-huit mois pour vendre le stock de caoutchouc sans léser ni les intérêts des pays membres ni perturber le marché. Il a été mis fin à l'accord portant création de l'OICN le 24 juillet 2001. La France a reçu un versement de 3,38 millions d'euros. Aucun mouvement n'est intervenu sur le compte spécial du Trésor n° 905-10 durant l'année 2003, et aucun mouvement n'est à prévoir pour l'année 2004 sur ce compte.

B. LE COMPTE SPÉCIAL DU TRÉSOR N° 906-06

Le compte d'opérations monétaires n° 906-06, ouvert par l'article 17 de la loi de finances rectificative pour 1972 précitée, retrace les opérations au titre du mécanisme de soutien financier à moyen terme aux balances des paiements des Etats membres des Communautés européennes .

Les dernières opérations au titre de ce mécanisme (sans impact pour le compte spécial du Trésor) ont été réalisées en 1991 et en 1993 , et concernaient respectivement un prêt de 1,1 milliard d'écus au profit de la Grèce et un prêt de 8 milliards d'écus au profit de l'Italie.

Ces prêts ont été mobilisés par la Commission, sans aucune incidence sur les budgets nationaux. Les Etats membres ne devaient se porter financièrement garants de la Commission qu'en cas de défaillance des Etats débiteurs lors du remboursement des emprunts, ce qui ne s'est pas produit.

La mise en place de l'euro a induit une diminution substantielle du nombre d'Etats potentiellement bénéficiaires de cet instrument . Le règlement du Conseil 332/2002 du 18 février 2002 a en effet réservé le recours à cet instrument aux seuls Etats qui n'ont pas adopté la monnaie unique, et a en outre réduit le plafond disponible de prêts de 16 milliards à 12 milliards d'euros.

L'adoption de l'euro par la France exclut de facto notre pays du bénéfice de ce mécanisme.

II. UNE OPPORTUNITÉ DE PROCÉDER À LEUR SUPPRESSION

Le présent article propose de supprimer ces deux comptes désormais sans objet et d'abroger les dispositions législatives correspondantes. Les opérations en compte seront reprises au sein du budget général.

L'Assemblée nationale a adopté le présent article sans modification.

Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter cet article sans modification.

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