Coopération transfrontalière, policière et douanière avec l'Espagne
FRANÇOIS (Philippe)
RAPPORT 273 (2002-2003) - COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Rapport au format Acrobat ( 33 Ko )Table des matières
- RAPPORT
- INTRODUCTION
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- PROJET DE LOI
N° 273
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2002-2003
Annexe au procès-verbal de la séance du 30 avril 2003
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE, autorisant la ratification du traité entre la République française et le Royaume d'Espagne relatif à la coopération transfrontalière en matière policière et douanière ,
Par M.
Philippe FRANÇOIS,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : M. André Dulait, président ; MM. Robert Del Picchia, Guy Penne, Jean-Marie Poirier, Michel Pelchat, Mme Danielle Bidard-Reydet, M. André Boyer, vice-présidents ; MM. Simon Loueckhote, Daniel Goulet, André Rouvière, Jean-Pierre Masseret, secrétaires ; MM. Jean-Yves Autexier, Jean-Michel Baylet, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Daniel Bernardet, Pierre Biarnès, Jacques Blanc, Didier Borotra, Didier Boulaud, Jean-Guy Branger, Mme Paulette Brisepierre, M. Ernest Cartigny, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, MM. Paul Dubrule, Hubert Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Jean Faure, André Ferrand, Philippe François, Jean François-Poncet, Philippe de Gaulle, Mme Jacqueline Gourault, MM. Emmanuel Hamel, Christian de La Malène, René-Georges Laurin, Louis Le Pensec, Mme Hélène Luc, MM. Philippe Madrelle, Pierre Mauroy, Louis Mermaz, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Louis Moinard, Xavier Pintat, Jean-Pierre Plancade, Bernard Plasait, Jean Puech, Yves Rispat, Roger Romani, Henri Torre, Xavier de Villepin, Serge Vinçon.
Voir les
numéros :
Assemblée nationale
(
12
ème
législ.)
:
338
,
674
et T.A.
128
Sénat : 259
(2002-2003)
Traités et conventions. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le présent projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale
le 10 avril dernier, a pour objet d'autoriser la ratification du traité
relatif à la coopération transfrontalière en
matière policière et douanière conclu à Blois le
7 juillet 1998 par les gouvernements français et espagnol.
Un retard très important a été pris dans la
procédure de ratification de ce traité, avant que l'actuel
gouvernement ne décide, en octobre 2002, de le soumettre à
l'examen parlementaire, alors qu'il a déjà été
approuvé par le Parlement espagnol en 2001.
D'inspiration analogue aux accords conclus par la France avec l'Italie,
l'Allemagne et la Suisse dans la logique de la convention d'application de
l'accord de Schengen, il vise à accompagner la suppression des
contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen
par un renforcement de la coopération policière et
douanière.
La France a signé un cinquième accord de ce type avec la Belgique
en mai 2001, un texte de même nature étant en cours de
négociation avec le Luxembourg.
Le traité franco-espagnol, comme tous les accords bilatéraux
conclus ou négociés par la France, s'inspire d'un modèle
de convention transfrontalière policière et douanière
établi en 1996 dans le cadre du comité de coordination de la
politique européenne de sécurité intérieure.
Votre rapporteur rappellera le lien entre le renforcement de la
coopération transfrontalière et la mise en place de l'espace
Schengen. Il présentera ensuite les modalités de cette
coopération entre la France et l'Espagne, telles qu'elles
résultent du traité soumis à l'examen du Sénat.
I. LE RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE EN MATIÈRE POLICIÈRE ET DOUANIÈRE : UN COROLLAIRE DE LA SUPPRESSION DES CONTRÔLES AUX FRONTIÈRES DANS L'ESPACE SCHENGEN
A. LES PRINCIPES POSÉS PAR L'ACCORD DE SCHENGEN
Signé en 1985, l'accord de Schengen a donné lieu
à une convention d'application du 19 juin 1990 qui a
entraîné la suppression des contrôles fixes aux
frontières communes des Etats de l'espace Schengen (frontières
intérieures) et le report des contrôles aux frontières
entre ces Etats et les Etats tiers (frontières extérieures).
Toutefois, la suppression progressive des contrôles aux frontières
intérieures a pour corollaire un renforcement de la coopération
policière et judiciaire au sein de l'espace Schengen, afin de ne pas
affaiblir la sécurité des Etats concernés. Dans cette
perspective, le dispositif Schengen comporte deux types de dispositions :
- des
règles communes
aux Etats de l'espace Schengen de nature
à faciliter la lutte contre la criminalité (observations
transfrontalières, procédure de poursuite
transfrontalière, base de données sur les personnes
recherchées ou les étrangers devant faire l'objet d'un refus
d'admission, dite « système d'information
Schengen »),
- la conclusion entre Etats membres de l'espace Schengen ayant une
frontière commune d'
arrangements
ou d'
accords
bilatéraux
relatifs à leur
coopération dans leurs
régions frontalières.
Enfin, la surveillance exercée par un Etat aux frontières
extérieures mettant en jeu la sécurité de l'ensemble de
l'espace Schengen, il est également logique que soient conclus des
accords spécifiques de coopération avec des Etats tiers.
En résumé, parce qu'ils élargissent à l'ensemble de
l'espace Schengen les responsabilités auparavant exercées dans
le souci exclusif de la sécurité nationale, le dispositif
« Schengen » génère
deux types d'accords
bilatéraux
:
- les premiers
entre Etats appartenant à l'espace Schengen
pour
renforcer leur coopération aux frontières intérieures,
- les seconds
avec des Etats tiers
pour renforcer la
sécurité aux frontières extérieures.
En pratique -le Sénat l'a d'ailleurs souligné à de
multiples reprises- un décalage a été constaté
entre le démantèlement rapide des infrastructures de
contrôle aux frontières intérieures et la mise en place,
beaucoup plus lente, de nouvelles procédures de coopération
transfrontalière.
De tels accords ont finalement été conclus, les positions des
Etats appartenant à l'espace Schengen s'étant rapprochées
autour d'un double principe :
- la substitution au contrôle linéaire sur la frontière
d'un contrôle en profondeur sur une bande intermédiaire de part et
d'autre de la frontière,
- le renforcement de la concertation bilatérale, notamment dans le cadre
de plans de surveillance communs.
Ont ainsi été conclus des accords de coopération
transfrontalière instituant des commissariats communs dotés de
compétences accrues par rapport aux structures existantes et
précisant les modalités de coopération directe entre les
services compétents des Etats limitrophes. Ils s'inspirent d'un
modèle de convention transfrontalière policière et
douanière
établi en 1996 dans le cadre du comité de
coordination de la politique européenne de sécurité
intérieure.
B. LES ACCORDS DE COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE CONCLUS PAR LA FRANCE
Etant
rappelé que l'espace Schengen comprend désormais les 13 Etats de
l'Union européenne situés sur le continent, la France a
progressivement conclu des accords de coopération avec chacun de ses
voisins.
Avec l'
Italie
, un accord a été signé le
3 octobre 1997. Il crée, à Vintimille et Modane, deux
centres de coopération policière et douanière (CCPD) au
sein desquels les agents des différents services des deux parties
échangent des renseignements et participent à la coordination des
mesures conjointes de surveillance. Il organise la coopération directe
dans la zone frontalière. L'accord franco-italien a été
complété par un échange de lettres du 1
er
juillet 2002 afin de permettre aux agents concernés de participer aux
patrouilles mixtes sur le territoire de l'autre partie, en uniforme et avec
leur arme de service.
Un accord similaire a été signé avec l'
Allemagne
le
9 octobre 1997. Il a donné lieu à la création d'un
centre de coopération policière et douanière situé
à Offenbourg, su la rive allemande du Rhin. L'accord organise la
coopération directe sous forme de détachement réciproque
de fonctionnaires, d'échange d'informations et de coordination de
l'intervention des forces.
Un tel accord a également été signé le 11 mai 1998
avec la
Suisse
, bien que cette dernière n'appartienne pas
à l'espace Schengen et que les contrôles fixes à la
frontière y soient maintenus. Il s'agit ici de renforcer la
sécurité d'une frontière extérieure de l'espace
Schengen. Cet accord prévoit également la création de
centres de coopération policière et douanière, le premier
d'entre eux devant se situer à l'aéroport de Genève
Cointrin. Il énonce les modalités de coopération directe
entre services des deux pays et reprend des dispositions directement
inspirées de la convention d'application de l'accord de Schengen sur les
procédures d'observation ou de poursuite transfrontalières et
l'échange de fonctionnaires de liaison. Il prévoit
également les modalités de l'assistance sur demande entre les
deux pays.
Avec la
Belgique
, l'accord de coopération a été
conclu le 5 mai 2001. Il prévoit l'installation d'un premier centre
de coopération policière et douanière à Tournai. En
matière de coopération directe, un échange de lettres
permet aux agents participant à des patrouilles conjointes sur le
territoire de l'autre partie de porter leur uniforme et leur arme de service.
Un accord de coopération est également en cours de
négociation avec le
Luxembourg
.
En ce qui concerne l'
Espagne
, le traité de coopération du
7 juillet 1998 fait suite à un premier arrangement administratif
signé le 3 juin 1996.
II. LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE POLICIÈRE ET DOUANIÈRE ENTRE LA FRANCE ET L'ESPAGNE
A. LE DISPOSITIF EXISTANT
En
matière douanière
, la coopération franco-espagnole
s'établit dans le cadre d'accords généraux ne concernant
pas exclusivement la zone transfrontalière. Il s'agit de la convention
d'assistance bilatérale de 1962, essentiellement axée sur la
lutte contre les filières de trafic internationales, mais
également d'un instrument multilatéral, la convention de Naples
de 1997 relative à l'assistance administrative mutuelle et à la
coopération entre administrations douanières, qui permet des
opérations communes d'observation et de poursuite.
Un conseiller douanier français est implanté à Madrid afin
de faciliter l'assistance administrative dans la lutte contre les trafics
illicites et contre la fraude économique et commerciale. A
l'échelon local, des réunions régulières sont
organisées par les directions régionales des douanes et les
services espagnols, en particulier sur les trafics de stupéfiants, de
cigarettes et d'alcool.
En
matière policière et judiciaire
, outre la convention
d'entraide judiciaire en matière pénale de 1969, un accord
signé en 1997 porte sur la lutte contre le terrorisme, le trafic de
stupéfiants et la criminalité organisée.
Le domaine de la
lutte antiterroriste
donne lieu à une
coopération active. Des contrôles sont régulièrement
organisés par coordination entre la gendarmerie, la police espagnole et
la Guardia civil. Des contrôles frontaliers mobiles ont été
mis en place tout au long de la frontière pyrénéenne, dans
une zone de 20 kilomètres versant français. A l'échelon
central, des échanges d'information s'effectuent entre l'unité de
coordination antiterroriste (UCLAT) et les services espagnols, grâce en
particulier à des officiers de liaison.
On peut signaler qu'à l'occasion de deux manifestations autonomistes sur
la côte basque au printemps 2002, un service d'observation et de
contrôle des flux migratoires a été mis en place en
coordination avec les autorités espagnoles.
Les
contrôles fixes à la frontière
ont
également été
ponctuellement rétablis
en
plusieurs occasions, à la demande des autorités espagnoles lors
des deux sommets européens organisés par l'Espagne en mars puis
en juin 2002, et à la demande de la France le 19 octobre 2002, alors que
se déroulait une manifestation nationaliste à Bayonne.
Enfin, suite à la mise en oeuvre de l'accord de Schengen, un
arrangement administratif
a été signé entre les
gouvernements français et espagnol le 3 juin 1996. Il a
donné lieu à la création de
quatre commissariats
communs
au Perthus (Pyrénées orientales), à
Melles-Pont du Roi (Haute-Garonne), Canfranc (Aragon, versant espagnol du col
du Somport) et Biriatou (Pyrénées-Atlantiques). Ces commissariats
binationaux associent les représentants des services français et
espagnols chargés du contrôle transfrontalier (police aux
frontières pour la France, police nationale pour l'Espagne).
B. LES AVANCÉES PERMISES PAR LE TRAITÉ DU 7 JUILLET 1998
A
l'image des accords conclus avec l'Italie et l'Allemagne, le traité
franco-espagnol du 7 juillet 1998 institue des
centres de
coopération policière et douanière (CCPD)
installés à proximité de la frontière et
destinés à accueillir un personnel composé d'agents des
deux parties.
L'article 4 précise qu'ils seront implantés en lieux et place des
quatre commissariats communs créés par l'arrangement
administratif du 3 juin 1996, les parties pouvant ultérieurement
modifier le nombre et la localisation de ces CCPD.
L'article 5 précise la vocation des CCPD qui sont à la
disposition de l'ensemble des services chargés de missions de police et
de douane en vue de favoriser le bon déroulement de la
coopération transfrontalière en matière policière
et douanière, et notamment de
lutter contre l'immigration
irrégulière
, la
délinquance frontalière
,
et les
trafics illicites
, ainsi que de
prévenir les menaces
à l'ordre public
.
Les personnels des CCPD exercent une
double mission
:
- un
rôle d'information
, par le recueil et l'échange de
renseignements et la réponse aux demandes d'information des services
français et espagnol ;
- un
rôle opérationnel
, en apportant l'
assistance
requise par les services compétents français ou espagnols en
matière de remise des personnes en situation irrégulière,
de participation à des opérations d'observation ou de poursuite
transfrontalières ou de coordination de mesures conjointes de
surveillance dans les zones frontalières respectives.
L'article 8 pose le principe du travail en équipe des agents
français et espagnols. Chaque partie accorde aux agents de l'autre Etat
la même protection et assistance qu'à ses propres agents. Au sein
des CCPD, les agents effectuent leur service sous leur uniforme national en
portant leurs armes réglementaires à la seule fin d'assurer, le
cas échéant, leur légitime défense.
Le premier CCPD a été inauguré le 25 novembre dernier
au
Perthus
(Pyrénées-Orientales). Pour la partie
française, il comporte sous la responsabilité d'un commissaire de
police, chargé des fonctions de coordonnateur, 8 fonctionnaires de la
police nationale, 4 représentants de la gendarmerie et 2 fonctionnaires
des douanes. La partie espagnole est constituée d'agents de la Guardia
civil et de la Policia nacional (10 personnes au total).
Les
trois autres CCPD
situés à Melles Pont du Roi
(Haute-Garonne), Canfranc-Somport (Aragon) et Biriatou (Pyrénées
Atlantiques) seront en principe opérationnels fin 2003.
Chaque CCPD comprendra une salle opérationnelle reliée aux
différents fichiers de la gendarmerie, de la police nationale et des
douanes et aux centres de commandement respectifs de ces services.
Le traité du 7 juillet 1998 organise par ailleurs une
coopération directe entre services de part et d'autre de la
frontière
. Chaque service français de la gendarmerie, de la
police et des douanes se voit désigner un correspondant espagnol avec
lequel s'effectuent des échanges privilégiés d'information
et de personnels.
Une annexe au traité énonce l'ensemble des services
concernés qui couvrent, côté français, les cinq
départements frontaliers (Pyrénées-Atlantiques, Hautes
Pyrénées, Haute Garonne, Ariège,
Pyrénées-Orientales), et le cas échéant certains
services régionaux (service régional de police judiciaire et
direction interrégionale de la police aux frontières de
Bordeaux), et côté espagnol les quatre communautés
autonomes du Pays basque, de Navarre, d'Aragon et de Catalogne. Toutefois, la
liste figurant dans cette annexe n'étant pas complète, un additif
a été rédigé, le temps nécessaire à
l'établissement de la liste complète des services
compétents pour exercer la coopération directe expliquant, selon
les indications fournies à votre rapporteur par le gouvernement, le
retard pris pour la procédure de ratification du traité.
Les unités chargées de la coopération directe ont pour
mission, aux termes de l'article 10 :
- de coordonner leurs actions communes dans la zone transfrontalière,
notamment pour lutter contre la délinquance frontalière et
prévenir les menaces à la sécurité et à
l'ordre publics,
- de recueillir et d'échanger des informations en matière
policière et douanière.
L'article 11 prévoit le
détachement d'agents
dans les
services ou unités de l'autre partie. Ils peuvent être
chargés de participer à des enquêtes communes et à
la surveillance de manifestations publiques. Il ne sont en revanche pas
compétents pour l'exécution autonome de mesures de police.
Hors des situations de détachement, les services de l'un des deux pays
peut mettre à la disposition des unités opérationnelles de
l'autre pays ou des CCPD un ou plusieurs agents pour des durées
inférieures à 48 heures et selon les besoins liés à
une affaire particulière.
Enfin, dans le cadre de ses dispositions générales, le
traité impose des réunions périodiques (2 fois par an) des
services compétents des deux parties au niveau local et des responsables
locaux des CCPD, afin de dresser le bilan de leur coopération et
d'élaborer un programme de travail commun et des stratégies
coordonnées. Des échanges de stagiaires, des visites
périodiques, une formation linguistique, la communication de certaines
publications ou encore l'établissement d'un code simplifié commun
pour désigner les lieux des infractions sont mentionnés comme
autant de moyens de faciliter la coopération.
CONCLUSION
Le
traité franco-espagnol du 7 juillet 1998 va permettre de renforcer une
coopération déjà étroite entre services
français et espagnols situés de part et d'autre de la
frontière.
Deux domaines sont particulièrement concernés : le trafic de
stupéfiants, car d'importantes quantités de cannabis et de
cocaïne transitent par l'Espagne en direction du reste de l'Europe, et
l'immigration clandestine
en provenance d'Afrique du nord, d'Afrique
noire, mais également de l'Asie du sud.
Par ailleurs, bien qu'elle ne soit pas explicitement mentionnée dans le
texte, la lutte contre le terrorisme bénéficiera du nouveau
dispositif, les échanges d'information réalisés au niveau
local pouvant jouer un rôle précieux au service de la
coopération réalisée à l'échelon central.
La mise au point de certains détails pratiques a, semble-t-il,
retardé la ratification, par la France, de ce traité. L'actuel
gouvernement, peu de temps après son entrée en fonction, a
souhaité conclure dans les meilleurs délais cette
procédure. Ces retards n'ont heureusement pas empêché la
coopération de progresser sur le terrain, ni même la
création en novembre dernier du premier centre franco-espagnol de
coopération policière et douanière. Il est
néanmoins indispensable, sur le plan juridique, de permettre
l'entrée en vigueur officielle du traité.
Compte tenu de son impact très positif sur le renforcement de la
sécurité dans les zones frontalières, la commission des
Affaires étrangères, de la défense et des forces
armées vous propose d'adopter le projet de loi autorisant la
ratification de ce traité.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des Affaires étrangères, de la défense et des
forces armées a examiné le présent projet de loi au cours
de sa réunion du 30 avril 2003, sous la présidence de M.
André Dulait, président.
Suivant les conclusions de M. Philippe François, rapporteur, la
commission a émis un avis favorable à l'adoption du projet de
loi.
PROJET DE LOI
(
Texte
adopté par l'Assemblée nationale
)
Article unique
Est autorisée la ratification du traité entre la République française et le Royaume d'Espagne relatif à la coopération transfrontalière en matière policière et douanière, signé à Blois le 7 juillet 1998, et dont le texte est annexé à la présente loi. 1( * )
1 Voir le texte annexé au document Assemblée Nationale n° 338 (12 ème législature)