C. DES RÉSULTATS DÉJÀ PROBANTS
1. Un plan crédible : l'étau financier est desserré
La
reprise en mains de France Télécom a d'ores et déjà
permis à l'entreprise de retrouver la
confiance des marchés,
ce qui atteste de la crédibilité du plan « Ambition FT
2005 »
. Le soutien temporaire à la liquidité, que
l'Etat s'était dit prêt à apporter, n'a même pas
été sollicité par l'entreprise.
Le fait-même, pour France Télécom, d'avoir
retrouvé la possibilité de choisir ce moment opportun
(printemps 2003, automne 2003 ou printemps 2004, selon les déclarations
de son président)
est en lui-même une première
réussite
du plan de redressement. Le conseil d'administration et son
Président retrouvent ainsi une autonomie et un réel pouvoir de
décision vis-à-vis des marchés. Cela devrait permettre de
tenir compte, au mieux, des intérêts des actionnaires individuels,
de ceux des salariés actionnaires de l'entreprise ainsi que des
légitimes préoccupations des contribuables.
Surtout, France Télécom est désormais en mesure de
couvrir le financement des emprunts venant à échéance
d'ici fin 2004
, alors qu'il y a encore quelques mois, M. Michel Bon,
ancien président du groupe, estimait que les problèmes de
financement de France Télécom pourraient devenir cruciaux voire
« inextricables » à l'horizon juin 2003. En effet,
lorsque les marchés financiers ont pris conscience, à la fin de
l'été 2002, que France Télécom se trouvait devant
un « mur de liquidités », les
échéances de remboursement auxquelles devaient faire face le
groupe étaient évaluées à 15 milliards d'euros
sur l'année 2003, et autant en 2004. En 2005, les montants des
remboursements étaient évalués à 20 milliards
d'euros.
Entre temps, France Télécom a retrouvé l'accès aux
marchés : depuis le mois de décembre 2002, France
Télécom a réalisé le refinancement de plus de 14
milliards d'euros de dette grâce à l'émission de plus de 9
milliards d'euros d'obligations et au refinancement de la ligne
syndiquée pour un montant de 5 milliards d'euros. En outre, France
Télécom prévoit de générer plus de 3
milliards de cash-flow disponible
5(
*
)
en 2003 et de dégager des
produits de cessions d'actifs non stratégiques
6(
*
)
de plus d'1 milliard d'euros.
2. Un plan réaliste : la dynamique du plan TOP est déjà à l'oeuvre.
Le volet
interne du plan de redressement repose sur l'amélioration de la
rentabilité de l'entreprise et l'optimisation des flux d'investissements
et des flux d'exploitation. A cette fin, une nouvelle organisation du groupe a
été mise en place : plus ramassée, plus rationnelle,
cette nouvelle équipe managériale a pour objectif
d'accroître les performances opérationnelles. Une centaine de
chantiers ont été identifiés dans cette perspective, leurs
responsables désignés et les indicateurs de performance
définis. Les chantiers les plus significatifs concernent le domaine des
achats et approvisionnements, qu'il est prévu de rationaliser et de
centraliser, le domaine des investissements, dont la gestion sera rendue plus
rigoureuse, et le domaine des coûts opérationnels, notamment ceux
afférant au marketing et à la communication, qui devraient
diminuer à la faveur d'une meilleure coordination, aux systèmes
d'information et aux frais généraux.
La dynamique positive engagée dans l'entreprise fonctionne et est
déjà partiellement visible dans les résultats annuels pour
2002, publiés par France Télécom le 5 mars 2003: si le
résultat net est négatif
7(
*
)
, comme prévu, les chiffres
révèlent surtout une
accélération de la
rentabilité et du free cash flow opérationnel
8(
*
)
au second semestre 2002
.
Ainsi, la progression du résultat d'exploitation est, en
pro
forma
, de 44,8 % sur le second semestre 2002 par rapport au second
semestre 2001, au lieu de 15,8 % de croissance constatée entre le
premier semestre 2001 et celui de 2002, grâce à une maîtrise
des charges sur le quatrième trimestre 2002. Le free cash flow
opérationnel réalisé au second semestre 2002
représente plus de trois fois le free cash flow opérationnel
produit au second semestre 2001.
La forte amélioration du cash flow disponible au cours du second
semestre a notamment permis d'enclencher le
désendettement du
groupe
, qui est au coeur du plan « Ambition FT 2005 ».
Au 31 décembre 2002, la dette nette de France Télécom
s'établit à 68 milliards d'euros, ce qui représente une
baisse de 1,7 milliard d'euros par rapport au 30 juin 2002
.
Pour 2003, France Télécom affirme un objectif de croissance de 3
à 5 % du chiffre d'affaires et une croissance à deux
chiffres de son résultat d'exploitation, sous l'impulsion des mobiles et
de l'Internet. Le haut débit devrait notamment se positionner comme un
relais de croissance face au recul maîtrisé des revenus de la
téléphonie fixe en France.