Projet de loi de finances pour 2003 - TOME III - LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES (Deuxième partie de la loi de finances) - ÉCOLOGIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; ADNOT (Philippe), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 68 Tome III (2002-2003) Annexe 9 - COMMISSION DES FINANCES
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-
AVERTISSEMENT
- A. UNE EXÉCUTION 2001 CRITIQUABLE ET CRITIQUÉE, QUI CONFIRME LES ANALYSES ANTÉRIEURES DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL
- B. UN BUDGET GLOBALEMENT PEU LISIBLE
- C. DE NOUVELLES ORIENTATIONS QU'IL FAUT SALUER
- D. UN RETOUR À PLUS DE SINCÉRITÉ BUDGÉTAIRE
- I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
- II. PROTECTION DE LA NATURE, SITES ET PAYSAGES
- III. PROTECTION DE L'EAU ET DES MILIEUX AQUATIQUES
- IV. PRÉVENTION DES POLLUTIONS ET DES RISQUES
-
V. SOUTIEN AUX POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES
- A. DES EFFECTIFS ENFIN STABILISÉS
-
B. LES PRINCIPAUX AXES FINANCÉS PAR
L'AGRÉGAT
- 1. La montée en puissance des structures récentes
- 2. La promotion de la Charte de l'environnement
- 3. La contribution de la France au programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE)
- 4. L'approfondissement du partenariat avec les associations
- 5. La poursuite de la mise en place de l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE)
- 6. Le développement d'un système d'observation environnementale
- 7. L'Institut français de l'environnement (IFEN)
- 8. L'INERIS
- EXAMEN EN COMMISSION
-
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE -
ANNEXES
- Le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire
-
La ministre de l'écologie
et du développement durable
N° 68
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2002-2003
Annexe au procès verbal de la séance du 21 novembre 2002
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2003 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 9
ÉCOLOGIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
Rapporteur spécial
: M. Philippe ADNOT
(1) Cette commission est composée de : M. Jean Arthuis, président ; MM. Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; M. Philippe Marini, rapporteur général ; MM. Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Paul Girod, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Roger Karoutchi, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
12
ème
législ.) :
230
,
256
à
261
et T.A.
37
Sénat
:
67
(2002-2003)
Lois de finances. |
AVERTISSEMENT
Votre
rapporteur spécial tient à faire observer que le ministère
de l'écologie et du développement durable n'a respecté ni
la lettre ni l'esprit de l'article 49 de la loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances, concernant l'envoi des
réponses aux questionnaires budgétaires.
En effet, d'après ces dispositions, la totalité des
réponses à son questionnaire budgétaire aurait dû
lui être communiquée pour le 10 octobre. Pourtant, à
cette date, 49 % des réponses lui avaient été
adressées. Au 25 octobre, ce taux de réponse atteignait
92 %.
À la date de publication du présent rapport, 3 réponses ne
lui ont toujours pas été communiquées.
PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. UNE EXÉCUTION 2001 CRITIQUABLE ET CRITIQUÉE, QUI CONFIRME LES ANALYSES ANTÉRIEURES DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL
1. Des imputations budgétaires irrégulières
Votre rapporteur spécial rappelle que la Cour des comptes a relevé, dans son rapport relatif à l'exécution des lois de finances pour 2001, des imputations budgétaires irrégulières sur ce qui était alors le budget de l'environnement.
Des
imputations budgétaires irrégulières :
l'exemple du plan POLMAR
La Cour
des comptes, dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour
2001, a relevé la persistance de la mauvaise imputation des
crédits alloués aux plans POLMAR, inscrits au titre V, sur le
chapitre 57-10 « Fonds d'intervention contre les pollutions marines
accidentelles » du budget de l'environnement. Or, ces crédits
constituent essentiellement des dépenses de fonctionnement et non des
dépenses en capital.
Cette appréciation est d'ailleurs confirmée par le fait que
l'ouverture des crédits du chapitre 57-10 est gagée par une
annulation de crédits inscrits au chapitre 37-95
« Dépenses accidentelles » du budget des charges
communes. La Cour note ainsi que «
le fonds POLMAR devrait donc
figurer plutôt au titre III qu'au titre V, quitte à l'inscrire
systématiquement à l'état H pour que les crédits
soient reportables
».
2. Une sous-consommation des crédits confirmée par la Cour des comptes
La Cour
des comptes, dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour
2001
1(
*
)
, note que «
le budget du
ministère de l'environnement est encore en 2001 un des budgets de l'Etat
ayant la plus forte croissance : il augmente de 9 % en loi de
finances initiale, après avoir augmenté de 8,6 % en
2000
».
Ainsi, si les crédits initiaux se sont établis à 716
millions d'euros, les crédits disponibles, quant à eux, se sont
élevés à 1.103,9 millions d'euros - essentiellement du
fait de
reports de crédits élevés
.
Cette forte progression est toutefois avant tout une illusion, maintes fois
dénoncée par votre rapporteur spécial, en raison du
très faible taux de consommation des crédits, de l'ordre de
50 %.
La Cour des comptes
note ainsi que le budget de
l'environnement «
a très peu augmenté en 2001 par
rapport à 2000 », et « au regard de cette
sous-consommation chronique,
[...]
s'interroge sur la
sincérité du budget de l'environnement
».
La sous-consommation des crédits : des explications divergentes
•
Le ministère
a indiqué à votre rapporteur
spécial que la sous-consommation des crédits tient à des
«
raisons conjoncturelles
» : création
d'une nouvelle direction, la direction des études économiques et
de l'évaluation environnementale ou encore le manque de formation des
agents face aux procédures comptables. Mais, «
comme toutes
les raisons conjoncturelles, celles-ci sont appelées à
disparaître
».
• L'ancien contrôleur financier central
du ministère
s'est quant à lui montré plus sévère, pointant
davantage des raisons structurelles : il a en effet indiqué que
cette sous-consommation récurrente tenait à
deux facteurs
principaux
:
- la mauvaise organisation du ministère :
il a ainsi
donné l'exemple du chapitre 34-98 « Moyens de fonctionnement
des services » qui a fait apparaître une non-consommation de
crédits à hauteur de près de 23 millions d'euros en
2001, alors que cette somme avait précisément était
inscrite à la demande des services ;
- l'incapacité des services du ministère à planifier
leurs besoins et leurs tâches :
ainsi, en 2001, la direction de
la prévention de la pollution et des risques a procédé au
report, à hauteur de 18 millions d'euros, de crédits
alloués à la lutte contre le bruit, à l'insonorisation de
logements en particulier : cette situation résulterait avant tout
de l'absence de publication des décrets nécessaires à
l'utilisation de ces crédits, d'une mauvaise coordination entre
ministères et de mésententes au sein même des services du
ministère de l'environnement.
En effet, les dépenses nettes n'ont atteint que 556,6 millions d'euros,
soit un
taux de consommation de 50,4 %
(après 47,3 % en
2000), soit 87,7 % pour les dépenses ordinaires et 24,9 % pour
les crédits de paiement :
le préjudice subi par les
dépenses d'investissement au cours de la dernière
législature se retrouve également dans le domaine de
l'environnement !
Le tableau ci-dessous récapitule, au niveau des titres, le taux de
consommation des crédits en 2001 et pour le 1
er
semestre
2002 :
Il
convient du reste de constater que la faiblesse du taux de consommation des
crédits tient au non versement des subventions de l'ADEME
2(
*
)
, «
dont les ressources antérieures
encore disponibles étaient insuffisantes
» note la Cour.
La Cour des comptes en conclut que «
le ministère de
l'environnement continue d'être en état de sous-consommation
chronique
».
D'ailleurs, le taux de consommation des crédits de l'environnement
s'élève à 48 % lorsqu'il est procédé
à une consolidation du budget de l'environnement avec le fonds national
de solidarité pour l'eau (FNSE).
Le compte rendu de gestion budgétaire du budget de l'environnement en
2001 comporte des informations très intéressantes quant aux
enseignements qu'il convient de tirer de la budgétisation initiale
des crédits de ce département ministériel par le
gouvernement précédent.
Ce document, important dans le cadre de la réforme budgétaire en
cours, montre que
le budget de l'environnement a été
utilisé au cours des dernières années comme un
« leurre budgétaire »
, comme l'a d'ailleurs
confirmé la Cour des comptes.
Les crédits inscrits en loi de finances initiale ont été
modifiés par
plusieurs mouvements réglementaires
:
- deux annulations de crédits, aux mois de mai et novembre, portant, au
titre du contrat de gestion 2001, sur 57,2 millions d'euros ;
- les reports de la gestion 2000, soit 513,83 millions d'euros ; la Cour
des comptes souligne à ce propos que «
le montant des
reports demeure très élevé pour 2002, il est même
supérieur à celui de 2001
» ;
- le rattachement de fonds de concours, pour un total de 8,79 millions
d'euros ;
- des transferts et répartitions de crédits, pour un montant de -
88,12 millions d'euros.
Le contrôleur financier central, dans son rapport susmentionné sur
la gestion 2001, note d'ailleurs que «
le budget du
ministère de l'environnement est, traditionnellement, fortement
affecté par les diverses mesures intervenues en cours
d'exercice
».
L'analyse au niveau des agrégats est éclairante.
Agrégat 21 - Protection de la nature, sites et paysages
Les modifications de crédits apportées en cours d'année
résultent des reports de crédits, pour 24,7 millions d'euros, et
d'annulations, à hauteur de 0,76 million d'euros. Des difficultés
de gestion sont apparues sur les titres V et VI : selon le compte rendu de
gestion budgétaire, «
il s'agit du retard pris dans le
classement des sites au titre du programme NATURA 2000 à la suite de
l'annulation par le Conseil d'Etat de près de la moitié des
1.100 propositions
».
Agrégat 22 - Protection de l'eau et des milieux aquatiques
Les crédits initiaux de cet agrégat ont été
modifiés en raison de reports de crédits non mandatés de
l'exercice précédent, pour 83,8 millions d'euros, du rattachement
de fonds de concours, soit 1,07 million d'euros, et d'annulations d'un montant
de 7,61 millions d'euros. Le compte rendu de gestion budgétaire explique
la sous-consommation des dépenses en capital «
par les
reports importants liés à la réalisation des travaux
financés dans le cadre du plan POLMAR et à l'apurement de la
situation née de la création du FNSE en tant que compte
spécial du Trésor
».
Agrégat 23 - Prévention des pollutions et des risques
Les crédits de cet agrégat ont subi d'importantes modifications
liées à des reports d'un montant de 368,2 millions d'euros et
à des annulations portant sur 29,6 millions d'euros. Ils
présentent un taux de consommation particulièrement faible, de
38,8 %, dont 62,7 % sur le titre III et 1,5 % sur le titre
VI ! Il convient de noter que cette situation résulte de
dysfonctionnements administratifs : en ce qui concerne le titre III, la
faible consommation «
est due au fait que les mandatements ne
peuvent être effectués avec certitude qu'au second semestre,
après la mise au point des opérations. Les retards dans cette
dernière phase conduisent à des reports importants de
paiement
» ; pour ce qui concerne le titre VI, la quasi
absence de consommation résulte de la situation financière de
l'ADEME exposée ci-dessus. En outre, «
le retard pris dans
la mise au point des textes réglementaires permettant la mise en oeuvre
du programme de résorption des points noirs au titre des nuisances
sonores a été un autre facteur de faible
consommation
».
Ce sont donc les insuffisances des services du
ministère de l'environnement qui sont à l'origine de la faible
consommation des crédits dont ils disposent !
Agrégat 31 - Soutien aux politiques environnementales
Cet agrégat a fait l'objet de mouvements de crédits d'un montant
important en cours d'année : - 108,5 millions d'euros au titre de
transferts de crédits de rémunération, 68,6 millions
d'euros de reports, 2,1 millions d'euros au titre de fonds de concours, 0,65
millions d'euros suite à diverses répartitions et des annulations
d'un montant de 6,8 millions d'euros. Ici également, le taux de
consommation est faible : 68,5 %. Le compte rendu de gestion
budgétaire indique que «
les crédits de paiement du
titre V
[...]
connaissent un taux en forte progression marquant
l'arrivée à maturité de plusieurs projets immobiliers
importants
» : ce taux n'est pourtant que de
47,5 % !
3. Des reports de crédits considérables et croissants
Au cours
de la précédente législature, le budget de l'environnement
a, paraît-il, constitué une priorité budgétaire. Il
est vrai qu'il avait bénéficié de mesures nouvelles d'un
montan,t considérable.
Votre rapporteur spécial doit toutefois apporter un fort
tempérament à cette illusion, tant étaient
considérables, et croissants, les reports de crédits de
l'année précédente : s'établissant à
36,66 millions d'euros en 1998, ils sont passés à
544,69 millions d'euros en 2002, soit une
progression de
1385,8 % au cours de cinq exercices budgétaires !
4. À quoi sert le FNSE ?
L'année dernière, votre rapporteur spécial
avait dénoncé «
l'hypocrisie du financement de la
politique de l'eau
», et écrivait :
«
l'instauration du FNSE constitue le moyen de faire payer la
politique de la direction de l'eau par les agences de l'eau. Les crédits
de la direction de l'eau ont été réduits drastiquement, le
prélèvement du FNSE sur les agences a été
revalorisé
».
Cette situation conduit votre rapporteur spécial à
s'interroger sur l'utilité du FNSE, d'autant plus qu'elle semble
perdurer.
L'ancien contrôleur financier central du ministère a d'ailleurs
indiqué à votre rapporteur spécial qu'il était
«
difficile de définir l'activité du
fonds
». Cette appréciation paraît d'autant plus
fondée que le fonds a versé, en 2002, une subvention au Conseil
supérieur de la pêche ! Pourquoi une telle subvention
n'est-elle pas inscrite au budget général alors qu'il s'agit
à l'évidence de financer une mission de service public ?
Cette anomalie tendrait à démontrer que
le FNSE a
été institué avant que n'auraient été
définies ses missions
.
Par ailleurs, le fonctionnement du fonds, effectif à compter de 2001,
paraît peu optimal
3(
*
)
.
Si le fonds est
doté d'un comité consultatif chargé par le décret
n° 2000-953 du 22 septembre 2000 d'assister le ministre, il convient
de souligner que ce comité s'est réuni de façon
aléatoire, et jamais au cours de l'année 2002.
La gestion financière du FNSE n'est guère meilleure.
Dans
son rapport sur la gestion 2001, le contrôleur financier central note que
le budget du fonds «
démontre que face à
132,13 millions d'euros de ressources, 36,79 millions d'euros seront
à reporter, soit plus que la dotation de la LFI de
l'année
».
Des montants importants ont fait l'objet de reports de crédits,
près de 95 millions d'euros en 2001 et plus de 91 millions
d'euros en 2002.
Les raisons des reports selon le ministère
Selon
les informations fournies à votre rapporteur spécial par le
ministère, «
ce faible niveau de consommation s'explique
par la création récente du fonds en 2000. l'exercice 2000 a en
effet correspondu à l'année de mise en place des crédits
et des procédures, ce qui a entraîné une faible
consommation des crédits et engendré dès la fin de
l'exercice 2000 des reports importants. Le FNSE se trouve donc engagé
dans un processus de résorption des reports. Ce processus
nécessite plusieurs années, ce qui explique qu'au début de
la gestion 2000, il existe encore des reports
élevés
».
Quant à la Cour des comptes, elle rappelle que le taux de consommation
du FNSE s'est établi à 28 % en 2001, soit au même
niveau que l'année précédente, et indique que,
«
sur l'ensemble des années 2000 et 2001, les agences de
l'eau ont versé 152,5 millions d'euros au FNSE qui n'en a
utilisé que 56,6 millions
». Elle
conclut : «
l'affectation de ces ressources au budget
général aurait sans doute permis une meilleure
utilisation
».
B. UN BUDGET GLOBALEMENT PEU LISIBLE
1. La nécessaire amélioration de la nomenclature budgétaire
La
lecture de l'annexe « Services votés Mesures
nouvelles » au projet de loi de finances pour 2003 consacrée
au budget de l'écologie et de l'environnement durable est
indéniablement déconcertante, en raison du
manque objectif de
lisibilité des documents budgétaires
.
La nomenclature retenue, en effet, ne permet pas - ou mal -d'identifier la
plupart des mesures financées par ce budget.
L'intitulé de la plupart des chapitres et articles budgétaires
reste extrêmement général, voire ambigu, et il est rare que
l'intégralité d'un chapitre soit consacrée au financement
d'une seule action.
De surcroît, de nombreux chapitres, qu'il s'agisse de dépenses
ordinaires ou de dépenses en capital, portent le même
intitulé, notamment « Protection de la nature et de
l'environnement », ou « Prévention des pollutions et
des risques » - soit le même intitulé que
l'agrégat 23 lui-même -, ce qui, s'agissant de ce budget,
n'apporte que peu d'éclaircissements sur l'objet et le champ des
politiques publiques mises en oeuvre.
Or, la même annexe comporte des
informations écrites
relatives aux politiques conduites, qui sont
très difficilement
rapprochables des informations chiffrées fournies par la nomenclature
budgétaire
.
Par exemple, l'agrégat 21 « Protection de la nature, sites et
paysages » comporte 7 chapitres budgétaires et
18 articles effectivement dotés. Or, sur la base de cette
nomenclature, ce ne sont pas moins de 14 dispositifs, répartis en
deux actions, qui sont financés. Dans ces conditions, il est quasiment
impossible d'identifier, à la lecture, le coût de chacun de ces
14 dispositifs.
Dès lors, votre rapporteur spécial, notamment en vue de
l'entrée en vigueur définitive de la loi organique du
1
er
août 2001 relative aux lois de finances et de
l'établissement de programmes, ne peut qu'encourager le ministère
à engager le plus rapidement possible une amélioration de la
lisibilité de la nomenclature budgétaire, celle-ci n'étant
pas qu'un outil technique à l'usage des bureaux ministériels.
La légitimité d'une politique publique est d'autant plus
grande qu'elle est comprise, et donc présentée de façon
claire et accessible au plus grand nombre.
2. Des indicateurs de résultats peu significatifs
Afin
d'améliorer l'information du Parlement, les
« bleus » budgétaires comportent, depuis maintenant
plusieurs années, des indicateurs d'activités et de
résultats associés à des objectifs.
Or, le budget de l'écologie et du développement durable
présente des indicateurs d'une qualité très
inégale, mais globalement médiocre, voire franchement mauvaise.
Surtout, ils ne permettent pas d'apprécier véritablement les
résultats des politiques publiques environnementales ni,
a
fortiori
, leurs performances.
Ici encore, votre rapporteur
spécial ne peut qu'exprimer son inquiétude devant cette
situation, que la politique conduite au cours de la précédente
législature n'a pas contribué à améliorer.
Cette observation lui a malheureusement été confirmée
par l'ancien contrôleur financier central du ministère
, en
fonction jusqu'au début du mois d'octobre dernier, qui lui a
indiqué «
ne pas avoir eu l'impression que les efforts
financiers
[réalisés en faveur de l'environnement]
aboutissait à des résultats tangibles
», et a
estimé que «
les objectifs quantitatifs n'étaient
pas la traduction de véritables besoins
». Il a eu par
ailleurs à déplorer l'absence de tableaux de bord et
d'indicateurs de résultats socio-économiques pertinents.
Le « bleu » fournit de très nombreuses
illustrations de ce manque de pertinence des indicateurs, voire des objectifs
eux-mêmes.
• Certains objectifs et résultats suscitent le scepticisme.
Ainsi en
est-il de celui consistant à réaliser dans chaque
département un « atlas de la composante des
paysages ». À l'aune des chiffres qui suivent, il convient de
s'interroger sur la prévision retenue pour 2001, tant elle
apparaît peu cohérente avec la progression régulière
retenue sur la période 2000 à 2005 :
• Des résultats affichés peuvent ne pas sembler
crédibles eu égard aux évolutions passées.
Par
exemple, le nombre d'hectares protégés dans les zones
centrales des parcs nationaux n'a pas évolué entre 2000 et 2003,
mais serait multiplié par 10 entre 2003 et 2005. Cet objectif,
même si le gouvernement estime qu'il serait atteint grâce à
la création de trois nouveaux parcs en 2004 (Iroise, Guyane et
Réunion), semble peu crédible.
• L'aspect purement quantitatif de certains objectifs ne laisse pas de
s'interroger sur la pertinence de ceux-ci.
Ainsi,
envoyer, sur la base de l'inventaire français de Natura 2000,
«
en nombre suffisant à la Commission
européenne
», des sites susceptibles d'être reconnus
d'importance communautaire, ne dit rien de la qualité des sites
retenus
4(
*
)
et s'apparente plutôt à
une volonté de « faire du chiffre » :
• L'affichage d'objectifs peut ne tirer aucune conséquence du
fait que plusieurs d'entre eux ne sont purement et simplement pas atteints.
Ainsi en est-il de l'objectif consistant à atteindre un taux de
conformité de qualité des eaux de baignade égal à
100 %. Alors que l'objectif fixé en 2001 de 95 % n'a pas
été réalisé (moins de 88 %), le
ministère n'en continue pas moins d'afficher des résultats en
progression pour les années suivantes.
• D'autres indicateurs de résultats sont renseignés avec une évidente fantaisie.
Par exemple, le nombre d'autorisations délivrées et de déclarations traitées, au titre de la police de l'eau, est prévu en augmentation constante d'ici 2005. Pourtant, le résultat de l'année 2001, par rapport à la prévision, n'est pas connu.
À
l'inverse, il peut arriver, comme pour la collecte des déchets
ménagers, que le résultat soit connu, mais pas la
prévision !
Il arrive également qu'un objectif associé à des
résultats soient fixés à moyen terme, sans que les
résultats intermédiaires soient précisés.
Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la qualité de
l'air, notamment les plans régionaux de la qualité de l'air
(PRQA), les plans de protection de l'atmosphère (PPA) et les plans de
déplacements urbains (PDU), le ministère connaît les
résultats pour 2002 et a fixé des objectifs à atteindre en
2005, mais ne connaît vraisemblablement pas les résultats qu'il
escompte pour 2003 ou 2004.
Enfin, le ministère n'est pas capable de fournir la moindre information, ni pour le passé ni pour l'avenir, en matière de taux de conformité des eaux brutes destinées à fabriquer de l'eau potable, précisant que cette information est « non disponible depuis 1998, en raison d'un mouvement social au sein des directions départementales de l'action sanitaire et sociale »...
C. DE NOUVELLES ORIENTATIONS QU'IL FAUT SALUER
1. La prise en compte des préoccupations liées au développement durable
Le
changement de dénomination du ministère de l'environnement en
ministère de l'écologie et du développement durable ainsi
que la création d'un secrétariat d'Etat au développement
durable traduisent bien les trois axes de la politique de la France en la
matière :
- la solidarité entre les générations, le
développement durable accordant la priorité à la
préservation de la qualité de vie des générations
futures ;
- la réconciliation entre protection de l'environnement et
développement économique, social et culturel, à travers
une gestion responsable des ressources naturelles ;
- l'information, l'éducation et la formation sur les enjeux liés
au développement durable.
Ces grandes orientations sont inscrites dans le document-cadre pour
l'élaboration d'une stratégie nationale de développement
durable, qui avait été adopté en vue du sommet de
Johannesburg.
Un travail interministériel va débuter cet automne afin de
traduire rapidement sur le terrain cette politique de promotion du
développement durable.
Développement durable : le président de la République définit la position de la France
Au cours
du sommet de la Terre qui s'est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud,
au début du mois de septembre dernier, le président de la
République a appelé à «
une alliance
mondiale
» pour le développement durable.
Il a notamment évoqué l'idée d' «
un
prélèvement de solidarité sur les richesses
engendrées par la mondialisation
» :
«
la France souhaite que soit lancée une réflexion
concrète sur les modalités possibles d'un
prélèvement de solidarité sur les ressources qu'engendre
la mondialisation
». Cette taxe doit permettre «
de
financer le développement et la maîtrise des fléaux
liés à la globalisation
».
Le chef de l'Etat a également plaidé pour la création
d'une Organisation mondiale de l'environnement.
Appelant de ses voeux une conciliation du développement et de la
sauvegarde de l'environnement, il a estimé qu'il était temps de
«
conclure l'alliance mondiale pour le développement
durable
», et a considéré que les pays
développés devaient engager une «
révolution
de leurs modes de production et de consommation
».
2. La Charte de l'environnement
La
Charte de l'environnement est un engagement du président de la
République, qui vise à
inscrire les principes essentiels de la
protection de l'environnement dans un texte adossé à la
Constitution
. Le Conseil des ministres du 5 juin dernier a
engagé la procédure en vue de son élaboration.
Une commission présidée par M. Yves Coppens, professeur au
Collège de France, va réfléchir à la méthode
d'élaboration, au contenue et à la portée de la Charte.
Elle coordonnera également une large consultation comportant des assises
territoriales où seront débattues les différentes
orientations possibles.
Sur la base de ces propositions, et après concertation
interministérielle,
la ministre de l'écologie et du
développement durable présentera un projet de Charte en Conseil
des ministres avant le 5 juin 2003
, date de la prochaine
journée mondiale de l'environnement.
Concrètement, il pourrait ainsi être donné valeur
constitutionnelle à certains principes aujourd'hui de valeur
législative, tels que les principes de précaution, d'action
préventive, de pollueur-payeur, ou de participation des citoyens
à la décision...
3. Un audit du ministère
Votre
rapporteur spécial a été informé que la ministre de
l'écologie et du développement durable et le ministre
délégué au budget et à la réforme
budgétaire avaient demandé à l'Inspection
générale des finances et à l'Inspection
générale de l'environnement d'effectuer un audit du
ministère, portant notamment sur deux points
5(
*
)
:
- le versement de subventions aux associations ;
- et la mise au point d'une méthodologie permettant au
ministère d'appliquer la loi organique du 1
er
août
2001 relative aux lois de finances.
Votre rapporteur spécial se réjouit de cette
excellente
initiative
, notamment compte tenu des observations qu'il a formulées
plus haut.
D. UN RETOUR À PLUS DE SINCÉRITÉ BUDGÉTAIRE
1. Des changements de périmètre budgétaire limités
Votre
rapporteur spécial rappelle que, dans la loi de finances initiale pour
2002, 381 millions d'euros sur les 761 millions inscrits au budget, soit plus
de 50 %, résultaient de simples modifications du périmètre
budgétaire. C'est ainsi que le gouvernement précédent
pouvait, en partie, mettre en avant des progressions considérables du
budget de l'environnement.
Le projet de budget pour 2003 connaît de ce point de vue une
stabilité assez grande de son périmètre
, puisque les
transferts sont limités à 6,20 millions d'euros, soit
seulement 0,8 % des dotations du ministère.
Votre rapporteur spécial se félicite de la fin de
l'utilisation politique de l'environnement.
2. L'investissement privilégié
Les
efforts budgétaires considérables, quoique en partie virtuels, en
faveur du budget de l'environnement au cours des années récentes
ont, pour l'essentiel, consisté, non pas à conduire des
politiques publiques environnementales mais à renforcer les moyens du
ministère et à créer des emplois publics.
De ce point de vue, le rapport établi par le contrôleur financier
central près ce ministère, portant sur la gestion 2001, confirme
cette priorité.
Pour la cinquième année consécutive, les effectifs du
ministère augmentent pour atteindre, hors établissements publics,
3.060 agents, par la création de 300 emplois (soit un
accroissement de 10,9 % par rapport à la LFI 2000), selon le
détail suivant :
• 108 emplois en administration centrale destinés notamment au
renforcement de la direction des études économiques et de
l'évaluation environnementale, à la création de l'Institut
de formation de l'environnement, à la résorption d'emplois
précaires, et au renforcement des missions de l'administration centrale
du ministère ;
• 192 emplois pour les services déconcentrés selon le
détail suivant :
. 137 pour les DIREN,
. 50 pour la police des installations classées industrielles,
. 5 pour la police des installations classées agricoles.
L'évolution sur longue période des effectifs du
ministère, hors établissements publics, se présente en
finale ainsi :
Au contraire, le projet de budget 2003 rompt avec cette augmentation
constante du nombre de fonctionnaires et avec la croissance ininterrompue des
dépenses de fonctionnement, et, au contraire, met l'accent sur les
dépenses d'investissement :
+ 19,4 % pour les
investissements exécutés par l'Etat (titre V) ;
+ 6,1 % pour les subventions d'investissement accordées pour
l'Etat (titre VI).
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
A. L'ÉVOLUTION DU BUDGET DE L'ENVIRONNEMENT
1. L'évolution des crédits alloués à l'environnement depuis 10 ans
En
10 ans, les crédits consacrés à l'environnement sont
passés, en loi de finances initiale, de 252 millions d'euros en
1994 à 768 millions d'euros dans le présent projet de loi de
finances, soit une progression de 204,8 %.
Le budget de l'environnement
a donc plus que triplé en dix ans !
2. L'évolution depuis 1999
Depuis
1999, les crédits alloués à l'environnement a
progressé de 27,3 %.
L'augmentation continue du budget consacré au « Soutien aux
politiques environnementales » (agrégat 31) sur la
période s'explique, selon le ministère, par la montée en
puissance des questions environnementales au plan international et dans
l'opinion publique. La modernisation et l'augmentation des moyens tant sur le
plan humain qu'en matière de fonctionnement ont de ce fait
été rendus nécessaires. La poursuite de cette
modernisation passe par une professionnalisation des agents et l'optimisation
du fonctionnement des services.
Le ministère de l'écologie et du développement durable
s'affirme ainsi comme un ministère de plein exercice, ce qui ne
paraît pas à votre rapporteur spécial une évolution
nécessairement souhaitable.
Le renforcement des missions transversales doit permettre de renforcer le socle
du ministère et le soutien aux politiques environnementales.
L'apparition en 2000 de deux nouvelles structures, la direction des
études économiques et de l'évaluation environnementale et
l'inspection générale de l'environnement, a contribué
à ce renforcement.
La diminution en 2001 des crédits de la « Protection de la
nature, sites et paysages » (agrégat 21) est due au
regroupement de tous les crédits de la nouvelle direction des
études et de l'évaluation environnementale sur
l'agrégat 31 « Soutien aux politiques
environnementales ».
La diminution qui affecte la « Protection de l'eau et des milieux
aquatiques » (agrégat 22) depuis 2002 est
compensée par ailleurs par l'augmentation des crédits inscrits au
Fonds national de solidarité pour l'eau (FNSE) pour le renforcement des
moyens consacrés à la connaissance des données sur l'eau
et les milieux aquatiques (+ 46 %) - permettant plus
particulièrement de reconfigurer le réseau national de
surveillance des eaux souterraines - et à la lutte contre les pollutions
diffuses d'origine agricole (+ 27 %).
Enfin, le budget consacré à la « Prévention des
pollutions et des risques » (agrégat 23) a connu depuis
1999, et la création de la taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP), une augmentation constante. En 2001, la
nouvelle augmentation était due au transfert au budget du
ministère des crédits de l'Institut de protection et de
sûreté nucléaire (IPSN). En 2002, il s'agissait du
transfert de l'Office de protection contre les rayons ionisants (OPRI)
intégré avec l'IPSN à l'Institut de radioprotection et de
sûreté nucléaire (IRSN).
B. LES GRANDES MASSES DU BUDGET EN 2003
1. Les crédits du ministère de l'écologie et du développement durable : 22 % de la dépense budgétaire pour l'environnement
Avant d'aborder la présentation des crédits du ministère de l'écologie et de l'environnement proprement-dits, il convient de rappeler que ceux-ci ne représenteront en 2003 que 22 % de l'effort budgétaire des départements ministériels en faveur de l'environnement , soit une proportion équivalente à celle du ministère de l'équipement et seulement légèrement supérieure à celle du ministère de l'agriculture (18 %) :
2. La stabilisation des crédits de l'écologie
Les crédits inscrits au budget de l'écologie et du développement durable - nouvelle appellation du ministère de l'environnement depuis le changement de gouvernement consécutif aux échéances électorales du printemps 2002 - s'élèvent à 768,16 millions d'euros pour 2003, soit 0,28 % du budget général . Il a été à ce titre indiqué à votre rapporteur spécial que l'objectif du gouvernement était, à terme, de porter ces crédits à hauteur de 1 % du budget de l'État, ce dont on peut douter et qui ne paraît pas nécessaire si l'on veut que le ministère continue de jouer un rôle transversal.
Ces
dotations sont ainsi
en diminution très légère de
0,16 % par rapport à 2002
, après une progression
seulement apparente de 6,3 % cette année-là. Il s'agit donc d'une
stabilisation des crédits
de l'écologie.
Le budget de l'écologie et du développement durable subit
quelques modifications de périmètre en 2003
, de bien
moindre ampleur qu'au cours des années précédentes
toutefois :
1 - le transfert, en provenance du budget de l'économie, des finances et
de l'industrie, des crédits alloués à la gestion du centre
de ressources documentaires : + 279.165 euros ;
2 - le transfert, vers le budget des services généraux du
Premier ministre, des 4 emplois et des crédits de fonctionnement de la
commission nationale du débat public : - 298.666 euros ;
3 - le transfert, vers le budget des services communs du ministère de
l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer,
d'1 emploi de technicien supérieur pour l'autorité de
contrôle des nuisances aéroportuaires : - 28.430
euros ;
4 - le transfert, vers le budget de l'intérieur, de la
sécurité intérieure et des libertés locales, des
crédits destinés au service technique interdépartemental
des installations classées de la préfecture de police de
Paris : - 140.000 euros ;
5 - le transfert, vers le budget du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie, du financement des groupes permanents de la
direction générale de la sûreté nucléaire et
de radioprotection : - 6 millions d'euros.
Au total, l'
impact
de ces cinq transferts de crédits entre
sections budgétaires est
de - 6,19 millions d'euros
.
De surcroît, à ces dotations budgétaires
stricto
sensu
, il convient d'
ajouter les crédits inscrits au Fonds
national de solidarité pour l'eau (FNSE)
, qui constitue la section B
du compte d'affectation spéciale n° 902-00 « Fonds
national de l'eau » (FNE)
6(
*
)
, soit
83 millions d'euros en 2003
(36,9 % de l'ensemble des
crédits du FNE), en diminution de 0,52 % par rapport à 2002.
Ainsi, à périmètre constant, et compte tenu des
dotations du FNSE, les moyens du ministère de l'écologie et du
développement durable s'établissent en 2003 à 857,35
millions d'euros, soit une progression réelle de 0,5 %.
3. Le recul légitime des dépenses ordinaires
En 2002,
les dépenses ordinaires avaient progressé de 18 % par rapport
à l'année précédente pour s'établir à
631,05 millions d'euros. Cette évolution ne faisait qu'amplifier
une tendance observée depuis quelques années.
Les crédits demandés pour 2003 au titre des dépenses
ordinaires reculent au contraire de 2,15 %, et s'élèvent
à
617,47 millions d'euros
. Ils représentent
80,4 %
de l'ensemble du budget
de l'écologie et du développement
durable, contre 82 % en 2002 (mais 42 % en 2000).
Cette diminution est plus marquée pour le titre III (en baisse de
2,74 %, après une progression de 14 % en 2002) que pour le titre IV
(en recul de 1,73 %, après une hausse de 22 % l'année
précédente).
4. Au contraire, les dépenses en capital progressent sensiblement
Alors
que, en 2002,
les dépenses en capital
avaient diminué de
27 %, elles
progressent sensiblement en 2003, de 8,90 %, pour atteindre
le niveau de 150,69 millions d'euros
. Il s'agit donc, pour des
dépenses qui préparent l'avenir, d'un début de
rattrapage : il convient en effet de rappeler que, sous la
précédente législature, l'investissement avait
été systématiquement sacrifié au fonctionnement, y
compris dans le domaine de l'environnement (entre 2000 et 2001, le montant des
crédits de paiement avait été divisé par deux).
Cette augmentation globale varie toutefois selon les titres : ainsi, les
crédits du titre V progressent de 19,37 % (après un recul de
35 % en 2002), tandis que ceux du titre VI augmentent de 6,71 %
(après une baisse de 26 %).
Les dépenses en capital voient ainsi leur part au sein du budget de
l'écologie et du développement durable légèrement
croître, passant de 18 % en 2002 à 19,6 % en 2003 (mais
58 % en 2000).
Quant aux autorisations de programme, elles s'établissent pour 2003
à 372,80 millions d'euros, en retrait de 11,9 %. La diminution est
plus sensible sur le titre VI, en baisse de 12,5 %, que sur le titre V, en
baisse de 7,1 %.
Le graphique ci-dessous présente, par titre, la répartition des
crédits demandés pour 2003 :
Répartition des crédits votés pour 2002 et demandés pour 2003 par titre et évolution
(en millions d'euros et %)
Nature des dépenses |
2002 |
2003 |
Evolution |
Dépenses ordinaires - DO - (titres III et IV) |
631,05 |
617,47 |
- 2,15 % |
. Titre III - Moyens des services |
262,43 |
255,24 |
- 2,74 % |
. Titre IV - Interventions publiques |
368,62 |
362,23 |
- 1,73 % |
Dépenses en capital - CP - (titres V et VI) |
138,37 |
150,69 |
+ 8,90 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
24,06 |
28,72 |
+ 19,37 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
114,31 |
121,98 |
+ 6,71% |
Total DO + CP |
769,42 |
768,16 |
- 0,16 % |
Autorisations de programme - (titres V et VI) |
423,21 |
372,80 |
- 11,91 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
49,30 |
45,79 |
- 7,12 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
373,91 |
327,01 |
- 12,54 % |
Source : Projet de loi de finances pour 2003.
C. PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
Le
fascicule écologie et développement durable comporte quatre
agrégats :
- agrégat 21 - Protection de la nature, sites et paysages
- agrégat 22 - Protection de l'eau et des milieux aquatiques
- agrégat 23 - Prévention des pollutions et des risques
- agrégat 31 - Soutien aux politiques environnementales
Les crédits se répartissent entre ces agrégats de la
façon suivante :
II. PROTECTION DE LA NATURE, SITES ET PAYSAGES
La
politique poursuivie dans le cadre de cet agrégat a pour but d'assurer
la protection, la gestion et la réhabilitation du patrimoine naturel,
des sites et paysages et de la diversité biologique.
Les crédits demandés pour 2003 s'élèvent à
120,70 millions d'euros
, en
augmentation de 1,6 %
par
rapport à 2002 (ils avaient alors progressé de 6,8 %). Ils
se répartissent en 79,42 millions d'euros de dépenses ordinaires
(- 2,8 %) et 41,28 millions d'euros de dépenses en capital (+
11,3 %).
Ces crédits seront principalement consacrés à la
création d'un réseau d'espaces protégés et à
la conservation, la gestion et le suivi de la diversité biologique et
paysagère.
A. CRÉATION D'UN RÉSEAU D'ESPACES PROTÉGÉS
Les
crédits alloués à la création d'un réseau
d'espaces protégés atteindront
75,5 millions d'euros en
2003
, notamment par le biais de dotations à plusieurs
établissements :
- 24,56 millions d'euros pour le
Conservatoire de l'espace
littoral et des rivages lacustres (-3,6 %)
, dont 7,46 millions d'euros
en dépenses ordinaires (+3,7 %) qui contribueront au financement de
4 emplois supplémentaires dont un au titre de la résorption de
l'emploi précaire ;
- 34,33 millions d'euros aux
parcs nationaux
7(
*
)
(+2,3 %)
, dont 26,53 millions
d'euros en dépenses ordinaires pour financer notamment 19 emplois
supplémentaires ainsi que 6 autres au titre de la résorption de
l'emploi précaire
;
- 12,7 millions d'euros aux
réserves
naturelles :
cette augmentation de 8 % permettra d'appliquer la
charte du personnel et le soutien du programme d'investissement
8(
*
)
.
B. LA CONSERVATION, LA GESTION ET LE SUIVI DE LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE ET PAYSAGÈRE
Cette
action comporte
deux axes importants
: le Fonds de gestion des
milieux naturels (FGMN) et la préservation des sites et des paysages.
• Le FGMN, qui contribue au financement des politiques contractuelles
pour la protection et la gestion des milieux et des habitats naturels, sera
doté en 2003 de 42,10 millions d'euros (en augmentation de 4,6 %).
Les crédits du FGMN en 2002 et 2003
En millions d'euros et % |
2002 |
2003 |
Evolution |
Crédits de fonctionnement |
7,01 |
5,67 |
- 19,1 % |
Crédits d'intervention |
26,80 |
26,69 |
- 0,4 % |
Crédits d'investissement |
6,43 |
9,74 |
+ 51,5 % |
Source : projet de loi de finances pour 2003.
Sur ce
total, 19,8 millions d'euros seront consacrés à l'avancement du
réseau Natura 2000
, qui vise à assurer le maintien, le
rétablissement ou la conservation d'espèces et d'espaces naturels
reconnus d'intérêt communautaire : ces crédits seront
notamment consacrés à l'élaboration des documents
d'objectifs et au soutien des activités menées par les
propriétaires et les exploitants des sites du réseau.
En effet, les actions conduites par le ministère à ce titre font
l'objet d'un contrat entre l'Etat et les partenaires intervenant dans le
domaine de l'environnement (collectivités territoriales, agriculteurs,
exploitants forestiers...) : le document d'objectif constitue le document
de référence de chaque site.
L'objectif pour 2003 est de formaliser et de faire vivre le plus grands nombres
de contrats de gestion dans chacun des départements
concernés : environ 300 documents d'objectifs devraient être
achevés à la fin de l'année 2003.
Les autres crédits du FGMN
seront affectés de la
façon suivante :
- 9,1 millions d'euros alloués aux parcs naturels régionaux
et aux réserves de biosphère ;
- 6,9 millions d'euros au titre de la protection et du suivi de la
biodiversité, ainsi que de l'initiative française pour les
récifs coralliens ;
- 2,1 millions d'euros pour l'inventaire et l'expertise du patrimoine
naturel ;
- 1,3 million d'euros consacrés aux conservatoires régionaux
des espaces naturels ;
- 1,1 million d'euros au titre du développement du réseau
des conservatoires botaniques nationaux ;
- 0,7 million d'euros pour les missions confiées à l'ONF par
le contrat d'objectif qui lie cet établissement public à
l'Etat ;
- 0,6 million d'euros alloués à l'interface
agriculture/environnement et forêt/environnement.
• La préservation des sites et des paysages va
bénéficier de 4,5 millions d'euros (+ 18,4 %).
Il s'agit de protéger les sites dont la conservation ou la
préservation présente, d'un point de vue artistique, historique,
scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt
général. Dans le cas des « opérations grand
site », il peut s'agir de réhabiliter des sites classés
comme dégradés.
III. PROTECTION DE L'EAU ET DES MILIEUX AQUATIQUES
A. LES DOTATIONS DE LA DIRECTION DE L'EAU
Le
ministère anime et coordonne la politique publique de gestion
qualitative et quantitative durable de l'eau et des milieux aquatiques, en
veillant à ce qu'elle s'inscrive notamment dans le cadre fixé par
les directives européennes.
En 2003, la direction de l'eau disposera d'une dotation de
28,35 millions d'euros, en retrait de 13,2 %
, après
avoir déjà diminué de plus de 23 % en 2002. Il
s'agit, en termes budgétaires, du plus petit agrégat du budget de
l'écologie et du développement durable, puisqu'il ne
représente que
3,7 % de l'ensemble de ses crédits
.
Les dépenses ordinaires reculent de 2,9 %, à
21,47 millions d'euros, et les dépenses en capital diminuent plus
encore, de 34,8 %, à 6,88 millions d'euros.
Les actions de l'Etat en matière de politique de l'eau financées par le budget général
Parmi
les 8 actions financées par l'Etat, 3 le sont par le budget
général :
- la politique pluriannuelle de prévention des risques d'inondations
fluviales : le financement de cette action passe essentiellement par le
plan Risques et la plan Loire ;
- la police de l'eau et des milieux aquatiques : la police de l'eau et de
la pêche est une mission régalienne de l'Etat, et intervient
également pour mettre en oeuvre les directives européennes sur
l'eau, la directive « nitrates et eaux résiduaires
urbaines » en particulier ;
- la reconquête de la qualité des milieux marins : il s'agit
de financer le fonds POLMAR, le fonctionnement du centre de documentation, de
recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux
(CEDRE) ainsi que les subventions versées aux associations contribuant
à la protection des milieux aquatiques.
Les crédits alloués au financement de ces trois actions
diminuent, à l'exception de ceux destinés à la police de
l'eau et des milieux aquatiques, qui sont stabilisés.
Depuis
2000, l'ensemble de ces dotations budgétaires a considérablement
diminué, passant de 144 millions d'euros en 2000 à
28 millions d'euros en 2003, soit un recul de 80,6 % en 4 ans.
Le ministère indique que «
les évolutions
constatées sur les composantes 2 et 3 depuis 2000 sont liées aux
redéploiements découlant de la création du FNSE et
organisés au cours des années 2000 et 2001
».
Toutefois, même lorsque l'on procède à la totalisation
des crédits du budget général et du FNSE, soit 111
millions d'euros en 2003, la diminution reste de 22,9 % depuis 2000.
Néanmoins, par rapport à 2002 (83 millions d'euros), ces
crédits progressent de près de 34 %.
Il convient en particulier de souligner la
réduction des
crédits destinés à la lutte contre les inondations
,
alors que la prévention des inondations d'origine fluviale constitue
l'une des priorités du ministère :
- les crédits destinés à la police et à la
gestion de l'eau ainsi qu'aux réseaux d'annonce des crues passent de
5,79 millions d'euros à 4,45 millions d'euros (-23,1 %,
après - 46 % en 2002)
9(
*
)
; il est
notamment prévu d'installer à Toulouse un centre technique
national d'appui aux services d'annonce des crues ;
- les crédits destinés à la protection des lieux
habités contre les inondations en métropole et outremer passent
de 3,24 millions d'euros à 2,43 millions d'euros (-
24,8 %, après - 73 % l'année
précédente)
10(
*
)
.
Enfin, la dotation versée au
Conseil supérieur de la
pêche
reste fixée à 4,89 millions d'euros, comme
en 2002 (elle avait progressé de 345 % cette année-là
en raison d'une situation financière difficile qui nécessitait
d'en assurer l'équilibre financier).
Toutefois, les dépenses de fonctionnement représentent une part moins importante de ses dépenses (93,8 % en 2000 et 90,2 % en 2003), bien que les rémunérations y occupent une place croissante (respectivement 62,5 % et 63,9 %). Parmi ses ressources, les subventions prennent une place grandissante (19,1 % en 2000 et 36,4 % en 2003), tandis que le produit de la taxe piscicole diminue (respectivement 80,9 % et 61,8 %) en raison de la diminution du nombre de marins pêcheurs.
B. LES CRÉDITS COMPLÉMENTAIRES DU FNSE
À
ces crédits, il convient d'ajouter les dotations inscrites au Fonds
national de solidarité pour l'eau (FNSE), qui constitue la section B du
compte d'affectation spéciale n° 902-00 « Fonds national
de l'eau » (FNE), créé par l'article 58 de la loi de
finances pour 2000. Ce compte est alimenté chaque année par un
prélèvement de solidarité sur l'eau, versé par les
agences de l'eau.
Le FNSE sera doté en 2003 de 83 millions d'euros
, soit une
diminution de 0,5 % par rapport à 2002
, dont 81,63 millions
d'euros au titre du produit du prélèvement de solidarité
pour l'eau
11(
*
)
, et 1,37 million d'euros au
titre de recettes diverses ou accidentelles du FNSE (- 24,1 %)
12(
*
)
. Les dotations de ce fonds représentent ainsi
36,9 % du FNE.
Au cours de l'examen de la première partie du projet de loi de finances,
l'Assemblée nationale a réduit à 40 millions d'euros
le prélèvement sur les agences de l'eau au bénéfice
du FNSE.
Le Sénat, quant à lui, a préféré, avec
l'accord du Gouvernement, prélever l'intégralité des
81,63 millions d'euros, et en affecter 60 millions au FNSE, le reste
étant inscrit au budget général.
Ces évolutions sont retracées dans le tableau ci-dessous :
Les actions de l'Etat en matière de politique de l'eau financées par le FNSE
Parmi
les 8 actions financées par les crédits de cet agrégat,
5 sont assurées par le FNSE
:
- les systèmes d'information sur l'eau et les milieux
aquatiques :
un plan de modernisation du système d'information
sur l'eau a été arrêté afin de mettre en oeuvre la
directive du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique
communautaire dans le domaine de l'eau ;
- la lutte contre les pollutions diffuses d'origine agricole :
il
s'agit de financer le programme national de réduction des pollutions par
les produits phytosanitaires engagé en 2000 ainsi que le programme
environnemental de couverture hivernale des sols mis en place en 2002 dans le
Grand-Ouest ;
- la solidarité et les péréquations
nationales :
ce dispositif de solidarité doit assurer un
meilleur équilibre entre les moye,s fin,anciers des six bassins
hydrographiques, tout en organisant et regroupant le financement d'actions
d'intérêt commun aux bassins ;
- la préservation et la restauration des milieux naturels
aquatiques :
il s'agit de financer les plans migrateurs et la
restauration des zones humides ;
- les structures de la politique de l'eau et la planification :
le
FNSE assure le fonctionnement du comité national de l'eau,
créé par la loi de 1964.
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution des dépenses du FNSE
depuis 2000 :
Les
dépenses supportées par le FNSE progressent de 66,0 % entre
le projet de loi de finances pour 2003 et le budget exécuté 2002.
Toutefois, cette progression devrait être limitée à
46 % si l'on prend en compte la prévision de dépense en
gestion en 2003.
Il a été indiqué à votre rapporteur spécial
que cet écart de 10 millions d'euros entre les crédits
inscrits et les crédits consommés en gestion tenait à
l'inscription d'autorisations de programme qui ne seront pas engagées en
2003.
IV. PRÉVENTION DES POLLUTIONS ET DES RISQUES
Cet
agrégat regroupe les moyens destinés à prévenir les
risques industriels et technologiques, les risques naturels, à
réduire les pollutions et les nuisances, à contribuer à la
maîtrise de l'énergie.
En 2003, les dotations de cet agrégat s'établissent à
400,71 millions d'euros
, soit une quasi-stabilisation
(- 0,03 %) par rapport à 2002, où elles avaient
progressé de 5 %, et
représentent plus de la
moitié du budget de l'écologie et du développement durable
(52,2 %)
. Elles sont constituées à 79,5 % de
dépenses ordinaires, en recul de 2,2 %, et à 20,5 % de
dépenses en capital, en hausse de 9,5 %.
Cet agrégat finance quatre actions, dont l'évolution des
crédits est retracée dans le tableau ci-dessous :
A. LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES ET DES POLLUTIONS INDUSTRIELLES
L'explosion de l'usine AZF à Toulouse, le 21 septembre
2001,
a bien montré la nécessité de la prévention des
risques technologiques.
6,38 millions d'euros sont prévus pour cette politique de
prévention : il s'agit de développer des moyens
d'investigation et de contrôle, ou de lutter contre différentes
formes de pollution chronique. Enfin, 1,8 million d'euros sont consacrés
à l'information portant sur les risques technologiques, à
l'égard des riverains des installations industrielles en particulier.
B. LA PRÉVENTION DES RISQUES NATURELS
Les
crédits alloués à la politique de prévention des
risques naturels représentent 26,48 millions d'euros, afin
notamment de poursuivre l'élaboration des plans de prévention des
risques naturels (15 millions d'euros, dont la moitié provient du fonds
de prévention des risques naturels majeurs), l'information
préventive (2,6 millions d'euros) et la modernisation des
systèmes de connaissance des risques d'avalanche (4,4 millions d'euros).
En outre, environ 12 millions d'euros sont prévus pour réaliser
des travaux de prévention (hors lutte contre les inondations),
l'objectif fixé étant de permettre à 5.000 communes
d'être couvertes par un plan de prévention des risques (PPR) d'ici
2005.
C. LA PRÉSERVATION DE LA QUALITÉ DE L'AIR
21,70
millions d'euros
(en crédits de paiement et autorisations de
programme) sont demandés en 2003 au titre de la lutte contre la
pollution de l'air.
Le fonctionnement des réseaux de surveillance de la qualité de
l'air - cofinancés par l'Etat, les collectivités territoriales et
les industriels - mobilisera 16,43 millions d'euros dans le budget pour 2003 et
5,27 millions d'euros seront affectés à la poursuite
d'études et d'expertises de réduction des émissions de
polluants.
D. LA LUTTE CONTRE LE BRUIT
5,93 millions d'euros (dépenses ordinaires et autorisations de programme) seront consacrés dans le budget pour 2003 à la lutte contre les nuisances sonores, soit une réduction des crédits de plus de moitié.
E. LES DOTATIONS DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
1. L'ADEME
L'Agence
de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) voit son
budget de fonctionnement légèrement diminuer, de
- 0,8 %, à 29,03 millions d'euros (après une
augmentation de 12 % en 2002).
En revanche les crédits de paiement (71 millions d'euros) progressent de
16,4 %, tandis que les autorisations de programme (218 millions d'euros)
diminuent de 12,8 %.
Les crédits d'intervention de l'ADEME
En milliers d'euros et évolution en % |
AP 2002 |
AP 2003 |
CP 2002 |
CP 2003 |
Energie |
80.600 |
61.000
|
14.783 |
19.867
|
Déchets ménagers et assimilés |
92.178 |
85.000
|
16.906 |
27.683
|
Dépollution des sols |
12.051 |
13.000
|
2.210 |
4.234
|
Ramassage des huiles |
18.522 |
19.000
|
18.522 |
6.188
|
Isolation acoustique au voisinage des aérodromes |
17.067 |
17.000
|
3.130 |
5.537
|
Lutte contre la pollution atmosphérique |
19.064 |
14.000
|
3.496 |
4.560
|
Surveillance de la qualité de l'air |
10.534 |
9.000
|
1.933 |
2.931
|
Total |
250.016 |
218.000
|
60.980 |
71.000
|
Source : projet de loi de finances pour 2003.
Le ministère indique que, «
compte tenu des reports de
crédits 2002 dont disposera l'ADEME, ces moyens lui permettront de
poursuivre ses programmes opérationnels dans le cadre du contrat de plan
pluriannuel conclu avec l'Etat, en les ajustant aux priorités effectives
des pouvoirs publics pour l'année 2003
».
Votre rapporteur spécial reconnaît son scepticisme quant
à cette affirmation. Il apparaît plutôt que les besoins de
l'ADEME n'ont pas été lissés :
après une
inscription de crédits en très forte augmentation au cours des
années récentes, dans un souci d'affichage politique,
c'est-à-dire sans lien nécessaire avec les actions entreprises
par l'ADEME, lesdits crédits ont nettement diminué, à tel
point que l'accomplissement par cet établissement public de ses missions
paraît compromis. Il est donc d'ores et déjà probable que
ces crédits vont être fortement augmentés au cours des
prochaines années, sauf à ce que l'ADEME revoie ses ambitions
à la baisse.
2. L'INERIS
La dotation pour 2003 de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) est portée à 22,97 millions d'euros en dépenses ordinaires (en augmentation de 6,8 %). Les autorisations de programme s'établissent, comme l'année dernière, à 9,15 millions d'euros.
3. L'IRSN
La loi
du 9 mai 2001 a créé un établissement public industriel et
commercial, l'institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN), en réunissant l'institut de protection et de
sûreté nucléaire (IPSN) et l'office de protections des
rayons ionisants (OPRI). Il effectue des recherches et des expertises sur les
risques liés à la radioactivité et leurs
conséquences dur l'homme et l'environnement.
Cet institut aura un budget de près de
235,73 millions d'euros
en 2003
. Cette diminution de 2,5 % par rapport à 2002
résulte d'un transfert de crédits à hauteur de
6 millions d'euros au budget du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie. Cette dotation est répartie ainsi :
150,91 millions d'euros au titre des recherches et expertises ; 54,08
millions d'euros pour les analyses de sûreté
réalisées en soutien de la direction générale de
sûreté nucléaire et de la radioprotection ;
30,74 millions d'euros de provision pour les charges fiscales.
V. SOUTIEN AUX POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES
Cet
agrégat correspond au périmètre de compétences de
deux directions transversales, la direction générale de
l'administration, des finances et des affaires internationales et la direction
des études économiques et de l'évaluation
environnementale, qui apportent leur concours à la mise en oeuvre des
politiques définies par les autres directions, ainsi qu'aux services de
l'inspection générale de l'environnement.
Les dotations demandées à ce titre pour 2003 s'établissent
à
218,40 millions d'euros
, en
progression de
0,6 %
par rapport à 2002, où elles avaient crû de
15 %. Elles représentent
28,4 % du budget de
l'écologie et du développement durable
, après
28,2 % en 2002 et 21 % en 1999. Elles sont constituées
à hauteur de 90,6 % de dépenses ordinaires (- 1,7 % par
rapport à 2002) et de 9,4 % de dépenses en capital (+
29,8 %).
Ces dotations doivent permettre la poursuite de la «
modernisation
du ministère
[...]
par une consolidation de ses missions sur ses
métiers de base, ceci afin de favoriser le passage à un
véritable service public de l'environnement
».
Cet agrégat permet de financer cinq actions, dont les crédits, et
leur évolution depuis 2000, évoluent de la manière
suivante :
Il convient de bien noter que les crédits inscrits en loi de finances
initiale ne correspondent pas aux dépenses effectives en gestion.
Si plus de 218 millions d'euros sont demandés pour 2003, il est
prévu de n'en dépenser en gestion que 91 millions, soit moins de
42 %, ce qui, par rapport à 2002, se traduirait par une diminution
de plus de 8 % des crédits de cet agrégat. Comment expliquer
un tel phénomène ?
Cet écart concerne la composante « fonctions support ».
Il convient en effet de rappeler que le ministère de l'écologie
et de l'environnement durable ne dispose pas de ses propres corps de
fonctionnaires, ses agents étant issus des corps de fonctionnaires des
ministères de l'équipement, de l'agriculture, de l'industrie et
de la santé. Les crédits destinés à la
rémunération de ces agents sont donc transférés en
cours d'exercice aux ministères gestionnaires. Le ministère ne
garde à sa charge que les crédits de rémunération,
d'indemnités et de prestations sociales versés aux vacataires,
ainsi que la totalité des crédits d'action sociale.
Par ailleurs, les crédits affectés à la gestion
immobilière et à la logistique comprennent les crédits de
l'administration centrale et des services déconcentrés
(DIREN
13(
*
)
et DRIRE
14(
*
)
). Les crédits destinés aux DRIRE sont
transférés en gestion au ministère de l'économie,
des finances et de l'industrie (section industrie).
A. DES EFFECTIFS ENFIN STABILISÉS
En 2002,
la forte augmentation des crédits de cet agrégat résultait
principalement de la création de 314 emplois supplémentaires.
En revanche,
en 2003, seuls deux emplois devraient être
créés au sein des services du ministère.
Ces
créations résultent en fait de transferts de crédits de
rémunérations correspondants : 7 emplois proviennent du
Centre de ressources documentaires du ministère de l'industrie, tandis
que 4 emplois affectés au secrétariat de la commission du
débat public sont transférés aux services du Premier
ministre et 1 emploi de technicien supérieur l'est vers
l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires
(ACNUSA).
L'effectif budgétaire total du ministère de l'écologie et
du développement durable s'établit ainsi en 2003 à
3.476 emplois
, dont 874 en administration centrale et 2.602 au sein des
services déconcentrés,
en hausse de plus de
46,2 % par
rapport à 1997
.
Il convient de noter une
réduction des crédits de personnel de
5,14 millions d'euros
au titre d'un «
ajustement pour
tenir compte de la situation réelle des personnels
».
Il convient d'ajouter à ces deux emplois budgétaires nouveaux 38 créations d'emplois non budgétaires dans les établissements publics sous la tutelle du ministère et dont tiennent compte les dotations qui leur sont allouées : 19 emplois dans les parcs nationaux, 4 emplois au conservatoire du littoral, 12 emplois à l'agence française de sécurité sanitaire environnementale, 3 emplois à l'institut français de l'environnement.
B. LES PRINCIPAUX AXES FINANCÉS PAR L'AGRÉGAT
1. La montée en puissance des structures récentes
En 2002,
la direction des études économiques et de l'évaluation
environnementale (D4E) avait bénéficié de la
création de 10 emplois supplémentaires, et l'inspection
générale de l'environnement, créée en mai 2000, de
4 emplois nouveaux
15(
*
)
.
En 2003,
l'institut de formation de l'environnement (IFORE)
16(
*
)
, créé en 2001, organisera, pour la
première fois, la formation initiale de 300 agents techniques et
techniciens de l'environnement, pour un montant de 1,62 million d'euros.
2. La promotion de la Charte de l'environnement
Le
projet de Charte de l'environnement, présenté en Conseil des
ministres le 5 juin 2002, devrait être adossé à la
Constitution.
Une commission de préparation de la Charte devrait, à l'issue
d'un long travail de concertation, présenter un projet de texte en juin
2003.
1,6 million d'euros
sont prévus pour financer des
outils de communication et d'information en vue de ce débat public.
Il était ainsi prévu de réunir les préfets de
région le 12 novembre prochain sur ce sujet, puis d'installer les
assises régionales fin janvier/début février. Par
ailleurs, 4.000 questionnaires seront très prochainement envoyés
auprès de secteurs représentatifs de la population pour
interroger les Français sur ce thème.
3. La contribution de la France au programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE)
La France devrait renforcer sa contribution au PNUE, qui s'élèvera à 2,41 millions d'euros en 2003.
4. L'approfondissement du partenariat avec les associations
En 2003, le ministère apportera son soutien aux associations, à hauteur de 8,1 millions d'euros . Il convient de noter que des conventions pluriannuelles d'objectifs sont désormais signées entre l'Etat et les associations, dont les objectifs et le contenu ont été définis par une circulaire du Premier ministre du 1 er décembre 2000, instaurant un partenariat sur trois ans, dans l'attente de changements consécutifs à l'audit des actions du ministère .
5. La poursuite de la mise en place de l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE)
2,65 millions d'euros seront consacrés par le ministère à la poursuite de la mise en place de l'AFSSE 17( * ) , qui doit notamment bénéficier de la création de 12 emplois.
6. Le développement d'un système d'observation environnementale
Cette action est présentée comme l'une des priorités du ministère pour 2003 : 1,95 million d'euros sont prévus à ce titre. Ces crédits doivent notamment permettre de poursuivre les actions de suivi sur 10 ans des conséquences écologiques de la marée noire consécutive au naufrage de l'Erika.
7. L'Institut français de l'environnement (IFEN)
Le budget de l'IFEN pour 2003 s'établit à 6,21 millions d'euros , en diminution d'environ 22 %, et prévoit la création de 3 emplois.
8. L'INERIS
Cet établissement public, au titre d'un programme d'extension et de modernisation de ses équipements, bénéficie de crédits de paiement d'un montant de 2,65 millions d'euros , en recul de 13,1 % par rapport à 2002.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le jeudi 24 octobre 2002, sous la
présidence de
M. Jean Arthuis, président, la commission a examiné les
crédits
de
l'écologie et du développement
durable
, sur le rapport de
M. Philippe Adnot, rapporteur
spécial
.
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial
, a indiqué que les
crédits demandés en 2003 pour l'écologie et le
développement durable s'élevaient à 768,16 millions
d'euros, en légère diminution apparente de 0,16 % par
rapport à 2002. Toutefois, après prise en compte des
modifications de périmètre, portant sur 6,19 millions
d'euros, et des crédits du Fonds national de solidarité pour
l'eau (FNSE), soit 83 millions d'euros, les moyens du ministère
s'établissent à 837,35 millions d'euros, en hausse de
0,5 %. Les dépenses ordinaires, qui représentent
617,47 millions d'euros, reculent de 2,15 % en 2003, après une
augmentation de 18 % en 2002, et représentent 80,4 % de
l'ensemble du budget, contre 82 % l'année dernière mais
42 % en 2000. Au contraire, les dépenses en capital croissent de
8,90 %, alors qu'elles avaient diminué de 27 % en 2002 :
elles atteignent ainsi un niveau de 150,69 millions d'euros, soit
19,6 % du budget, contre 18 % l'année dernière.
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial
, a ensuite
présenté les quatre principales observations que lui inspire le
budget de l'écologie et du développement durable pour 2003.
Il a attiré l'attention sur l'exécution extrêmement
critiquable du budget 2001 et a estimé qu'elle confirmait les analyses
qu'il avait développées à l'époque. D'une part,
certains crédits ont été imputés de manière
irrégulière, notamment au titre du plan POLMAR, sur le titre V,
alors qu'il s'agissait, pour l'essentiel, de dépenses de fonctionnement.
D'autre part, et surtout, la Cour des comptes a une nouvelle fois
souligné la sous-consommation des crédits de ce qui était
alors le budget de l'environnement, qu'elle qualifie de
« chronique ». Elle note ainsi que la forte progression de
ces crédits en 2001 s'est accompagnée d'un taux de consommation
extrêmement faible, de l'ordre de 50 %, et de 25 % pour ce qui
concerne les seuls crédits de paiement, ce qui l'amène à
« s'interroger sur la sincérité du budget de
l'environnement ». Or, les informations concernant la consommation
des crédits au premier semestre 2002 ne sont guère plus
encourageantes. Ainsi, les crédits d'intervention (titre IV) n'ont
été consommés qu'à hauteur de 37,5 %, et la
situation est plus médiocre encore pour les dépenses en
capital : 14,2 % pour le titre V et 12,5 % pour le titre VI,
soit un taux de consommation global de 12,6 % pour les crédits de
paiement, qui tombe à 11,6 % hors Agence de l'environnement et de
la maîtrise de l'énergie (ADEME).
Le rapporteur spécial, eu égard à ses modalités de
financement et de fonctionnement, s'est, enfin, interrogé sur
l'utilité du FNSE. Il a noté avoir auditionné l'ancien
contrôleur financier central du ministère qui lui a indiqué
qu'il était « difficile de définir l'activité du
fonds ». Son fonctionnement, effectif à partir de 2001, ne
paraît guère optimal, le comité consultatif du fonds
chargé d'assister le ministre ne s'étant réuni qu'une
fois, au lieu de deux fois par an minimum en droit, sans du reste diffuser le
moindre procès-verbal de cette réunion. Sa gestion
financière n'est guère meilleure : le taux de consommation
de ses crédits ne s'est établi, selon la Cour des comptes,
qu'à 28 % en 2001, soit au même niveau que l'année
précédente, tandis que d'importants reports de crédits ont
eu lieu, près de 95 millions d'euros en 2001 et plus de
91 millions en 2002. La Cour des comptes a d'ailleurs estimé que
« l'affectation de ces ressources [le prélèvement sur
les agences de l'eau] au budget général aurait sans doute permis
une meilleure utilisation ».
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial
, a ensuite
considéré que le budget de l'écologie et du
développement durable était globalement peu lisible. Les
documents budgétaires afférents au budget de l'écologie
sont d'un accès objectivement peu aisé. En effet, la nomenclature
retenue ne permet pas, ou mal, d'identifier la plupart des mesures
financées par ce budget.
L'intitulé de la plupart des
chapitres et articles budgétaires reste extrêmement
général, voire ambigu, et il est rare que
l'intégralité d'un chapitre soit consacrée au financement
d'une seule action. De surcroît, de nombreux chapitres, qu'il s'agisse de
dépenses ordinaires ou de dépenses en capital, portent le
même intitulé, notamment « Protection de la nature et
de l'environnement », ou « Prévention des pollutions
et des risques » - soit le même intitulé que
l'agrégat 23 lui-même -, ce qui, s'agissant de ce budget,
n'apporte que peu d'éclaircissements sur l'objet et le champ des
politiques publiques mises en oeuvre. Il a précisé qu'alors que
le « bleu » comporte aussi des informations écrites
relatives aux politiques conduites, il est très difficile de rapprocher
ces dernières des informations chiffrées fournies par la
nomenclature budgétaire : il est dès lors quasiment
impossible d'identifier le coût de chacun des nombreux dispositifs
financés. Dans ces conditions, et notamment en vue de l'entrée en
vigueur définitive de la loi organique du 1
er
août 2001
relative aux lois de finances et de l'établissement de programmes, il a
encouragé le ministère à améliorer la
lisibilité de la nomenclature budgétaire.
Il a également insisté sur le fait que les indicateurs de
résultats fournis dans l'annexe « bleue »
étaient peu significatifs. Leur qualité est très
inégale, mais globalement médiocre, voire franchement mauvaise.
Surtout, ils ne permettent pas d'apprécier véritablement les
résultats des politiques publiques environnementales ni, a fortiori,
leurs performances.
L'ancien contrôleur financier central du
ministère a confirmé cette analyse, en indiquant « ne
pas avoir eu l'impression que les efforts financiers
[réalisés en faveur de l'environnement]
aboutissaient
à des résultats tangibles », ajoutant que
« les objectifs quantitatifs n'étaient pas la traduction de
véritables besoins », et déplorant l'absence de
tableaux de bord et d'indicateurs de résultats socio-économiques
pertinents. Le « bleu » fournit ainsi de très
nombreuses illustrations de ce manque de pertinence des indicateurs, voire des
objectifs eux-mêmes : certains objectifs et résultats
suscitent le scepticisme ; des résultats affichés peuvent ne
pas sembler crédibles eu égard aux évolutions
passées ; l'aspect purement quantitatif de certains objectifs ne
laisse pas de s'interroger sur la pertinence de ceux-ci ; l'affichage
d'objectifs peut ne tirer aucune conséquence du fait que plusieurs
d'entre eux ne sont purement et simplement pas atteints ; d'autres
indicateurs de résultats sont renseignés avec une évidente
fantaisie.
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial
, a indiqué que ces
critiques portaient essentiellement sur les gestions passées, dont
l'actuel gouvernement doit aujourd'hui assumer les conséquences.
Aussi a-t-il estimé que le projet de budget pour 2003 comportait des
orientations nouvelles qu'il convenait de saluer. D'abord, le changement de
dénomination du ministère de l'environnement en ministère
de l'écologie et du développement durable, ainsi que la
création d'un secrétariat d'Etat au développement durable,
traduisent bien les priorités de la politique de la France en la
matière : la solidarité entre les
générations ; la réconciliation entre protection de
l'environnement et développement économique, social et culturel,
à travers une gestion responsable des ressources naturelles ;
l'information, l'éducation et la formation sur les enjeux liés au
développement durable. Ces grandes orientations sont inscrites dans le
document-cadre pour l'élaboration d'une stratégie nationale de
développement durable, qui avait été adopté en vue
du sommet de Johannesburg. Un travail interministériel va débuter
cet automne afin de traduire rapidement sur le terrain cette politique de
promotion du développement durable. Ensuite, a-t-il ajouté, une
Charte de l'environnement devrait être adossée à la
Constitution.
Il s'agit d'un engagement du Président de la
République, qui vise à inscrire les principes essentiels de la
protection de l'environnement dans un texte adossé à la
Constitution. Le Conseil des ministres du 5 juin dernier a engagé
la procédure en vue de son élaboration, puis, sur la base des
propositions d'une commission présidée par M. Yves Coppens,
et après concertation interministérielle, la ministre de
l'écologie et du développement durable présentera un
projet de Charte en Conseil des ministres avant le 5 juin 2003, date de la
prochaine journée mondiale de l'environnement. Enfin, la ministre de
l'écologie et du développement durable et le ministre
délégué au budget et à la réforme
budgétaire ont demandé à l'Inspection
générale des finances et à l'Inspection
générale de l'environnement d'effectuer un audit du
ministère, portant notamment sur deux points : le versement de
subventions aux associations, et la mise au point d'une méthodologie
permettant au ministère d'appliquer la loi organique du
1
er
août 2001 relative aux lois de finances.
Enfin,
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial
, s'est
félicité que le projet de budget 2003 renoue avec une certaine
sincérité budgétaire. D'une part, les changements de
périmètre budgétaire sont limités. Il a en effet
rappelé que, dans la loi de finances initiale pour 2002, 381 millions
d'euros sur les 761 millions inscrits au budget, soit plus de 50 %,
résultaient de simples modifications du périmètre
budgétaire, ce qui permettait de mettre en avant des progressions
considérables du budget de l'environnement. Le projet de budget pour
2003 connaît une stabilité assez grande de son
périmètre, puisque les transferts sont limités à
6,20 millions d'euros, soit seulement 0,8 % des dotations du
ministère. De ce point de vue, il a exprimé sa satisfaction de
voir que l'environnement n'était plus utilisé à des fins
politiques. D'autre part, l'investissement est privilégié. Les
efforts budgétaires considérables, quoique en partie virtuels, en
faveur du budget de l'environnement au cours des années récentes
avaient, pour l'essentiel, consisté, non pas à conduire des
politiques publiques environnementales, mais à renforcer les moyens du
ministère et à créer des emplois publics. Au contraire, le
projet de budget 2003 rompt avec cette augmentation constante du nombre de
fonctionnaires et avec la croissance ininterrompue des dépenses de
fonctionnement, et met l'accent sur les dépenses d'investissement :
les crédits du titre V progressent de 19,4 % et ceux du titre VI de
6,1 %.
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial,
a estimé que
l'évolution observée sur les crédits de l'ADEME confirmait
ses analyses antérieures. Les crédits de cet établissement
public avaient beaucoup augmenté en 2000, essentiellement pour des
raisons d'affichage politique, mais ont été très
faiblement consommés. Or, faute de lissage de ses crédits,
l'ADEME ne peut plus traiter aucun dossier nouveau concernant les
déchets ménagers depuis juin 2002.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a
constaté que le budget de l'écologie et du développement
durable pour 2003 était établi dans la continuité du
précédent et que, dès lors, il était indispensable
de demander à la nouvelle ministre les priorités qu'elle
entendait mettre en oeuvre. Il a pris l'exemple de la lutte contre les
inondations en s'interrogeant sur l'absence d'un programme clair en la
matière. Il a également posé la question des missions et
de l'utilité réelle du FNSE. Notant que les effectifs du
ministère avaient augmenté de plus de 46 % depuis 1997, il a
constaté que la création d'emplois se poursuivait en 2003 dans
les établissements publics placés sous la tutelle du
ministère.
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial,
a tout d'abord
expliqué qu'il convenait de relativiser le poids du ministère,
dont les dotations budgétaires ne représentent que 22 % de
l'ensemble de la dépense publique en faveur de l'environnement. Il a
indiqué qu'un « plan Bachelot » avait
été annoncé pour faire face aux conséquences des
inondations survenues il y a quelques semaines dans le sud-est de la France,
mais a regretté avoir reçu très peu d'informations sur ce
point pour l'instant.
M. François Marc
a noté que l'environnement suscitait de
nombreuses attentes dans l'opinion, notamment des attentes en matière de
résultats. Il a dès lors estimé qu'il serait paradoxal de
vouloir réduire les moyens du ministère.
M. Yann Gaillard
s'est interrogé sur les crédits inscrits
au Fonds de gestion des milieux naturels (FGMN) au titre du contrat d'objectifs
liant l'Office national des forêts et l'État.
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial
, a considéré
qu'il ne fallait pas lier la rapidité du traitement des dossiers aux
moyens dont disposent les services du ministère, en raison de ce qu'il a
qualifié de « syndrome de Toulouse ». En effet, une
application quasi-systématique du principe de précaution a
souvent pour conséquence de différer la prise de décision
et de réclamer des mesures de protection supplémentaires. Il a
indiqué attendre du ministère des informations
complémentaires sur le financement du FNSE.
La commission a
décidé de proposer au Sénat
d'
adopter les crédits de l'écologie et du
développement durable pour 2003.
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les
crédits d'interventions (titre IV) du budget de l'écologie et du
développement durable ont été majorés, à
titre non reconductible, de 67.600 euros, sur le chapitre 44-10
« Protection de la nature et de l'environnement »,
dont :
- 9.700 euros sur l'article 06 « Evaluation environnementale et
économie : crédits non
déconcentrés » ;
- 2.000 euros sur l'article 20 « Protection de la nature, sites et
paysages : crédits non déconcentrés » ;
- 800 euros sur l'article 37 « Gestion des eaux et des milieux
aquatiques : crédits déconcentrés » ;
- 17.500 euros sur l'article 40 « Protection de la nature, sites et
paysages : crédits déconcentrés » ;
- 30.500 euros sur l'article 80 « Prévention des pollutions et
des risques : crédits déconcentrés » ;
- 7.100 euros sur l'article 90 « Prévention des pollutions et
des risques : crédits non déconcentrés ».
Par ailleurs, le titre VI de ce budget bénéficie également
de majorations de crédits, à titre non reconductible, à
hauteur de 15.000 euros en autorisations de programme et crédits de
paiement, sur l'article 40 « Prévention des pollutions et des
risques, nuisances urbaines, éco-produit et bruit » du
chapitre 67-20 « Protection de la nature et de l'environnement.
Subventions d'investissement ».
ANNEXES
Annexe 1
: La dépense de protection de
l'environnement en 2000
Annexe 2
: Réponse de la ministre au
questionnaire de votre rapporteur spécial portant sur le
référé de la Cour des comptes du
6 décembre 2001 relatif à la direction de la
prévention des pollutions et des risques (exercices 1995 à 1998)
Annexe 3
: Lettre de mission du ministre
délégué au budget et à la réforme
budgétaire et de la ministre de l'écologie et du
développement durable relative à la réalisation d'un audit
des activités du ministère
ANNEXE
1
LA DÉPENSE
DE
PROTECTION
DE L'ENVIRONNEMENT EN 2000
I.
L'ÉCONOMIE DE L'ENVIRONNEMENT
Selon les données provisoires, la croissance de la dépense de
protection de l'environnement au augmenté sensiblement en 2000. Avec une
hausse de 7,0 %, contre 5,8 % (données définitives) en
1999, la dépense de protection de l'environnement atteint
26,1 milliards d'euros. Elle croît à un rythme largement
supérieur au produit intérieur brut (+ 4,0 %).
La part de la « dépense de protection de
l'environnement » dans le PIB augmente légèrement, pour
atteindre 1,86 % du PIB.
Compte tenu de la forte croissance des autres dépenses liées
à l'environnement et en particulier de la récupération
(+ 31 %), la dépense nationale liée à
l'environnement augmente de 9,0 %. En 2000, elle représente
3,1 % du PIB.
Le chiffre d'affaires des activités marchandes liées à
l'environnement (éco-activités) suit l'évolution de la
dépense, avec une croissance de 8,7 %. Hors
récupération, l'augmentation n'est que de 4,1 %, soit
sensiblement la même qu'en 1999.
II. LA DÉPENSE DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT PAR AGENT ET PAR
DOMAINE
La dépense de gestion des eaux usées reste le premier domaine de
dépense avec près de 11,3 milliards d'euros, en augmentation
de 8,7 % par rapport à 1999. Deuxième domaine de la
protection de l'environnement par l'importance des dépenses, avec
8,5 milliards d'euros en 2000, la gestion des déchets est en
progression de 7,4 %, après + 5,9 % en 1999.
La dépense de protection de l'air avait enregistré en 1997 une
très forte augmentation ; après une baisse en 1998, elle
avait retrouvé en 1999 son niveau de 1997. Elle semble se stabiliser en
2000 au niveau de 1,7 milliard d'euros (-1,3 %).
Avec 780 millions d'euros en 2000, la lutte contre le bruit ne
représente que 3 % de la dépense de protection de
l'environnement. Elle augmente de façon importante en 2000 (+
6,5 %) pour la deuxième année consécutive,
après une longue période de stagnation depuis le début des
années 1990.
L'évolution récente de la dépense est influencée
principalement par la forte reprise des investissements des administrations
publiques locales pour les services collectifs (assainissement et
déchets). Après la diminution - aux prix courants - des
investissements entre 1994 et1997, ceux-ci avaient retrouvé en 1998 leur
niveau de 1994. Le mouvement s'est ensuite amplifié en 1999
(+ 6,2 % selon les chiffres révisés) et surtout 2000
(+ 15,8 %, selon les chiffres provisoires).
Au cours de l'année 2000 (données provisoires), les
investissements des entreprises connaîtraient une reprise. La croissance
des investissements publics en 2000 (16,4 %) explique l'essentiel de la
hausse des dépenses de capital, mais les investissements des entreprises
augmenteraient également (7,6 %), sous l'effet des investissements
antipollution et des investissements des producteurs spécialisés
dans le domaine des déchets.
III. UNE CROISSANCE MODESTE DES AUTRES DÉPENSES LIÉES À
L'ENVIRONNEMENT
43 milliards d'euros ont été mobilisés pour la
dépense nationale liée à l'environnement en 2000 contre
39,5 milliards d'euros en 1999 (+ 9 %). La reprise de la croissance de la
dépense de protection, mais surtout la forte progression de
l'activité du secteur de la récupération ont
contribué à cette croissance. Hors récupération, la
croissance de la dépense se serait située à 6,5 %,
c'est-à-dire à un niveau légèrement
inférieur à celui de la dépense de protection de
l'environnement.
IV. LA DÉPENSE DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET SON FINANCEMENT
Les administrations publiques sont responsables, de par la loi, des principales
activités environnementales (assainissement collectif, gestion des
déchets des ménages...). Ainsi, elles engagent les deux tiers du
total de la dépense de protection de l'environnement, la part des
entreprises et des ménages étant plus modeste (respectivement
28 % et 6 %).
Toutefois, par le biais de taxes ou redevances, les entreprises et les
ménages assurent une grande part du financement des dépenses.
La dépense totale (26,1 milliards d'euros) est financée par
les entreprises à hauteur de 45 %. Les ménages financent
directement 28 %, le reste étant attribué aux
administrations publiques (27 %).
Les entreprises consacrent 10,6 milliards d'euros à la protection
de l'environnement. Cette dépense se répartit en
4,5 milliards pour les mesures internes (par exemple, épuration des
eaux), 5,6 milliards pour l'achat de services externes (par exemple,
traitement des déchets), et 0,5 milliard pour le financement des
investissements des activités spécialisées (par exemple,
station d'épuration ou usine d'incinération).
Les ménages financent la protection de l'environnement pour un montant
de 7,5 milliards d'euros, essentiellement en paiement des services
spécialisés (assainissement-épuration des eaux
usées, collecte et traitement des déchets ménagers) et en
achat de biens destinés à réduire les pressions que leur
consommation exerce sur l'environnement (fosses septiques, pots catalytiques).
8 milliards d'euros restent à la charge des administrations
publiques : 5,3 milliards d'euros de dépenses de consommation
collective (dépenses courantes d'assainissement non couvertes par les
taxes, parcs nationaux, administration générale, recherche et
développement...) et 2,7 milliards d'investissements dans les
services collectifs.
Source : Etat récapitulatif de l'effort financier consenti en
2002 et prévu en 2003 au titre de l'environnement
ANNEXE
2
Réponse de la ministre au questionnaire de votre rapporteur
spécial
portant sur le référé de la Cour des comptes du 6
décembre 2001
relatif à la direction de la prévention des pollutions et des
risques
(exercices 1995 à 1998)
Question
n° 1
Fournir l'organigramme de la direction de la prévention des
pollutions et des risques (DPPR) à la date la plus récente.
Indiquer le nombre de ses agents, ainsi que leur répartition selon les
catégories de la fonction publique, pour chaque année, depuis
1997. Préciser les crédits budgétaires alloués
à leurs rémunérations, en distinguant
rémunérations principales et accessoires. Est-il envisagé
de procéder à un regroupement des bureaux de cette
direction ?
Réponse :
L'organigramme actuel de la direction de la prévention des pollutions et
des risques figure ci-joint.
La répartition des agents de la direction, selon les catégories
de la fonction publique pour les années 1997 à 2000, figure
également ci-joint. Pour 2002, l'effectif autorisé de la
direction est de 155 agents. Il était de 145 agents en 2001.
Si les données budgétaires précises relatives aux
rémunérations des agents de la direction sont disponibles
auprès des divers ministères gestionnaires (agriculture,
équipement, économie et finances), elles ne le sont pas au niveau
du ministère de l'écologie et du développement
durable
18(
*
)
.
Enfin, si la question du regroupement des bureaux de la direction, comme de
celui des autres directions du ministère, fait l'objet
régulièrement de débat, elle n'est pas envisagée
à court terme
Question n° 2
La Cour des comptes souligne « la centralisation auprès du
directeur des moyens nécessaires à l'exercice des missions de
tutelle, de coordination et de communication » de la DPPR.
Décrire ces moyens dans chacun des domaines énoncés -
tutelle, coordination et communication.
Réponse
Les moyens placés auprès du directeur pour exercer les missions
de tutelle, de coordination et de communication, sont les suivants :
- tutelle de l'ADEME, de l'INERIS et de l'IRSN : 2 agents de
catégorie A ;
- coordination des affaires européennes et internationales : 2
agents de catégorie A ;
- communication : 1 agent de catégorie B.
Question n° 3
Enumérer l'ensemble des compétences réglementaires de
la DPPR.
Réponse :
Une copie du décret n° 2000-426 du 19 mai 2000 portant organisation
du ministère chargé de l'environnement figure ci-joint. L'article
6 de ce décret énumère les missions de la direction de la
prévention des pollutions et des risques.
La direction est notamment chargée de la mise en oeuvre des
réglementations relatives :
- aux installations classées pour la protection de l'environnement ;
- à la fabrication, l'importation et la mise sur le marché des
substances chimiques ;
- aux organismes génétiquement modifiés ;
- aux déchets ;
- à la prévention des risques naturels, notamment pour ce qui
concerne les plans de prévention des risques prévisibles ;
- à la prévention des nuisances acoustiques.
Question n° 4
Comment la DPPR fait-elle face « à la
dispersion
des services extérieurs chargés de la mise en oeuvre de ses
actions » selon l'expression de la Cour des comptes ? En quoi
consistent les « actions particulières de concertation, de
coordination et d'évaluation de ses politiques » avec les
services en charge de l'équipement et de l'industrie ? Quelles
mesures ont été ou seront prises pour pallier cette
difficulté d'organisation administrative ?
Réponse :
Pour la mise en oeuvre des actions de police administrative, la direction de la
prévention des pollutions et des risques fait appel à divers
services départementaux et inter-départementaux, et
notamment :
- aux DRIRE et aux DDSV, s'agissant des réglementations relatives aux
installations classées et aux déchets, le DRIRE étant
chargé au niveau départemental de l'organisation de l'inspection
des installations classées ;
- aux DDE, s'agissant de la réglementation relative à la
prévention des risques naturels et à la prévention des
nuisances acoustiques.
La direction de la prévention des pollutions et des risques a
engagé successivement des programmes de modernisation de l'inspection
des installations classées, en DRIRE puis dans les DDSV. Il s'agit en
particulier de parvenir à ce que les inspecteurs consacrent une part
significative de leur temps à l'inspection (+ de 50 %), ce qui se
traduira à terme par le regroupement des missions d'inspection au sein
des seules DDSV et DRIRE et par une moindre dispersion de ces missions au sein
des services extérieurs, pour reprendre l'expression de la Cour des
comptes.
Pour ce qui est des actions de concertation, de coordination et
d'évaluation des politiques :
- le directeur de la prévention des pollutions et des risques
arrête chaque année un programme d'actions prioritaires pour
l'inspection, qui est décliné au niveau local par chaque DRIRE,
qui le complète par des priorités régionales ;
- les représentants compétents des DRIRE sont réunis
plusieurs fois par an au sein d'un groupe de travail permanent, traitant de
l'ensemble des questions relatives aux installations classées ;
- en sus des comptes rendus annuels d'activité,
général ou thématiques, chaque DRIRE présente
chaque année un bilan prospectif de son action dans le domaine de
l'environnement à l'occasion d'une réunion d'échanges avec
le directeur de la prévention des pollutions et des risques, à
laquelle sont associés les proches collaborateurs des deux
directeurs ;
- le directeur de la prévention des pollutions et des risques participe
aux réunions régulières des DRIRE, organisées par
le ministère chargé de l'industrie.
S'agissant de la prévention des risques naturels et de la mise en oeuvre
des plans de prévention des risques, des clubs
« Risques » ont été progressivement mis en
place par les DIREN, qui réunissent régulièrement les DDE
et, le cas échéant, les autres services intéressés
dans la région, en présence de représentants de la DPPR,
dans un souci de concertation et de coordination.
Les DIREN regroupent les bilans et les programmes de travail annuels des
services départementaux en matière de prévention des
risques naturels.
Ces diverses actions seront poursuivies et développées.
Question n° 5
Commenter l'appréciation de la Cour des comptes, selon
laquelle « le mode de fonctionnement de la direction contribue
à la rendre incapable de consommer les dotations budgétaires en
augmentation ». Où en est l'élaboration d'un programme
prévisionnel des engagements ? De même, un service
ordonnateur ainsi qu'un service de contrôle financier au sein du
ministère ont-ils depuis lors été mis en place ? En
dresser le bilan, le cas échéant.
Réponse :
La situation relevée par la Cour des comptes reflète notamment
les difficultés rencontrées par la direction de la
prévention des pollutions et des risques, à effectif sensiblement
constant, pour faire face à une forte augmentation de la dotation
budgétaire mise à sa disposition.
Cette dotation a crû en effet, en DO et CP, de près de
80 millions de francs de 1995 à 1996 et d'environ 50 millions
de francs de 1996 à 1997, pour se stabiliser en 1998.
L'évolution de la dotation en AP a été encore plus forte.
Diverses dispositions ont été prises pour accroître le taux
de consommation des dotations budgétaires, et par voie de
conséquence pour réduire le montant des reports. Des états
prévisionnels des engagements sont régulièrement
élaborés et tenus à jour. Les dotations en crédits
de paiement inscrites au budget 2002 tiennent complètement compte des
reports récurrents constatés lors des exercices
antérieurs, notamment pour l'agrégat
« Prévention des pollutions et des risques ».
Au niveau du ministère, un service ordonnateur et un service de
contrôle financier ont bien été mis en place. La
qualité de la commande publique en a
été
sensiblement améliorée.
Question n° 6
Où en est la DPPR dans la mise en place d'indicateurs
significatifs lui permettant d'évaluer son activité. De
manière générale, comment le ministère
s'implique-t-il dans la mise en oeuvre de la loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances ?
Réponse :
La DPPR tient à jour et rend publics un certain nombre d'indicateurs
d'activité, qu'il s'agisse de la mise en oeuvre des plans de
prévention des risques (3.320 PPR étaient approuvés
à la fin du mois d'août 2002, ce qui laisse à penser que
l'objectif d'approbation de 5.000 PPR en 2005 sera tenu), du traitement des
sites pollués, du développement des réseaux de
surveillance de la qualité de l'air, de la mise en conformité des
incinérateurs d'ordures ménagères...
Un grand nombre d'indicateurs intéresse par ailleurs l'action de
l'inspection des installations classées.
De façon plus générale, les travaux conduits depuis 1999
en liaison avec la direction du budget ont permis de progresser sensiblement
dans la formalisation des indicateurs. Ils sont développés en vue
de la mise en oeuvre de la loi organique du 1
er
août 2001,
relative aux lois de finances.
Question n° 7
La
Cour des comptes considère que « la qualité de la
gestion est affectée par l'insuffisante rigueur de la commande publique
pour laquelle les procédures sont inadaptées et qui est
marquée par des irrégularités nombreuses ».
Commenter cette appréciation et présenter les mesures qui ont
été ou seront prises afin d'améliorer la qualité de
la gestion.
Réponse :
Il est exact que la direction a passé peu de marchés sur la
période objet du contrôle de la Cour des comptes. Et cette
situation n'est assurément pas satisfaisante. Et ce, même si le
montant total des sommes qui ont fait l'objet de lettres de commande est
très inférieur au montant de la dotation budgétaire,
puisqu'une part des crédits a été
déléguée, une autre mise en place à l'ADEME, une
autre enfin a fait l'objet de conventions avec les établissements
publics.
La DPPR s'est attachée depuis deux ans à ce que toute commande
soit précédée d'une consultation, au moins informelle,
à ce que les lettres de commande soient écartées au profit
des marchés, lorsque leur montant est proche du seuil fixé par le
code des marchés, à ce qu'il soit largement recouru à
l'appel d'offres.
Si l'évolution des pratiques a été progressive, du fait
des grosses difficultés rencontrées pour recruter des agents
motivés et compétents venant renforcer l'effectif des
gestionnaires, elle est désormais significative, et les efforts
engagés seront poursuivis. Ainsi, en 2002, plusieurs dizaines d'appels
d'offres auront été lancés par la DPPR.
Les agents en charge des engagements financiers ont reçu une formation
complémentaire sur la commande publique.
La Cour des comptes a notamment critiqué les relations
financières avec certains établissements publics et associations.
A cet égard, la DPPR a sans doute mal pris en compte l'évolution
de la réglementation tant nationale que communautaire de 1995 à
1998, et les dispositions utiles ont été également prises
pour mettre un terme à ces pratiques contestées.
Question n° 8
Récapituler le nombre des marchés passés par la DPPR
depuis 1998, l'objet et le montant de chacun d'entre eux, ainsi que les
procédures employées.
Réponse :
Le nombre de marchés passés par la DPPR depuis 1998 est par
année le suivant :
1998 : 1
1999 : 2
2000 : 8
2001 : 38
2002 : 16 (au 15/11)
Le détail par année figure ci-joint.
Question n° 9
Quels
moyens la DPPR a-t-elle mis en place depuis 1998, afin de mieux évaluer
le caractère effectif des travaux d'information, de communication et
d'études effectuées par les associations auxquelles elle verse
chaque année des subventions ?
Réponse :
La DPPR a conclu avec les associations auxquelles elle verse
régulièrement des subventions des conventions pluriannuelles
d'objectifs, prévoyant un dispositif formalisé
d'évaluation, afin de mieux apprécier le volume et la
qualité des services rendus.
ANNEXE
3
Le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire |
La ministre de l'écologie
|
Monsieur
le chef du service de l'inspection générale des finances
Monsieur le chef du service de l'inspection générale de
l'environnement
Il y a
quelques décennies, l'environnement n'était pas la
première urgence. Aujourd'hui une prise de conscience a eu lieu,
l'évidence s'est imposée. Les moyens en personnels et en
crédits du département ministériel ont progressé de
façon significative.
La direction générale de l'administration, des finances et des
affaires internationales a mis en place un tableau de bord pour suivre la
façon dont sont pourvus les postes nouveaux et sont consommés les
crédits dont dispose le ministère. Ce suivi montre une
progression dans la capacité du ministère à mettre en
oeuvre les moyens dont il a été doté par les loi de
finances successives. Ces progrès méritent d'être encore
poursuivis. La mise en oeuvre dans ce ministère de la réforme de
la loi organique sur les lois de finances doit être
préparée par la structuration du budget en programmes et actions
avec l'identification de leurs coûts, par la formulation d'objectifs et
la mesure des résultats avec les indicateurs et les cibles de
résultats pertinents ainsi que par la poursuite du développement
et de la généralisation du plan ministériel de
contrôle de gestion de mars 2002.
Nous souhaitons disposer, à partir des travaux menés par la
direction générale et d'un travail conjoint de vos deux
inspections, d'un audit sur les forces et faiblesses du Ministère
(administration centrale, services déconcentrés et
établissements publics subventionnés) en termes de gestion de ses
moyens financiers.
Nous vous demandons d'examiner la culture de gestion, à la fois dans les
unités opérationnelles (sous-direction et services
déconcentrés) et dans les unités comptables (bureau des
affaires générales et secrétariats
généraux). L'impact du déploiement d'ACCORD et l'exercice
de la tutelle sur les établissements publics méritent des
évaluations spécifiques. Nous souhaitons également que
vous proposiez les pistes permettant au ministère chargé de
l'environnement de progresser dans le cadre budgétaire actuel et de
préparer la mise en oeuvre de la loi organique, éventuellement en
s'engageant dès maintenant dans une démarche
d'expérimentations pour appréhender concrètement la
portée de la réforme et en être moteur à
l'échelle interministérielle.
Nous souhaitons également un examen plus spécifique de l'IGF sur
les subventions aux associations.
La direction du budget et la direction générale de
l'administration, des finances et des affaires internationales vous apporteront
leur concours.
Nous souhaitons que vous puissiez nous remettre un premier rapport
d'étape à la rentrée et le rapport définitif avant
l'ouverture de la gestion 2003.
Alain Lambert |
Roselyne Bachelot-Narquin |
Réunie le
jeudi 24 octobre 2002
, sous la
présidence de
M. Jean Arthuis, président
, la commission a
procédé à l'
examen
des
crédits du budget
de l'écologie et du développement durable pour 2003
,
sur le
rapport
de
M. Philippe Adnot, rapporteur
spécial.
La commission a décidé de
proposer au Sénat d'adopter
les crédits de l'écologie et du développement durable pour
2003.
Réunie le
jeudi 21 novembre 2002
, sous la présidence de
M. Jean Arthuis, président
, elle
a
confirmé sa
position, après avoir pris acte des modifications apportées par
l'Assemblée nationale
.
1
Depuis son rapport sur
l'exécution des
lois de finances pour 2000, la Cour des comptes présente, de
façon encore expérimentale, les crédits de certains
départements ministériels sous la forme de
« synthèses ministérielles ». Cette
année-là, elle avait ainsi analysé les crédits de
l'environnement. Dans son rapport sur l'exécution des lois de finances
pour 2001, la Cour des comptes a procédé à une
actualisation de ses observations.
2
Les crédits de paiement de l'ADEME représentent
61 % des crédits de paiement ouverts au titre du budget de
l'environnement, et 36 % des crédits ouverts, comme le souligne le
compte rendu de gestion budgétaire 2001.
3
Par ailleurs, la section A du fonds national de l'eau, le fonds
national de développement des adductions d'eau, obéit à
des règles de fonctionnement différentes.
4
Il convient à ce propos de rappeler que, le 22 juin 2001,
le Conseil d'Etat a prononcé l'annulation de 534 propositions de sites
Natura 2000 sur les 1.100 sites proposés à la Commission
européenne.
5
La lettre de mission demandant cet audit est annexée au
présent rapport.
6
La section A de ce compte d'affectation spéciale constitue
le Fonds national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE),
qui relève du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de
la pêche et des affaires rurales.
7
Il existe aujourd'hui 7 parcs nationaux : la Vanoise,
Port-Cros, les Pyrénées, les Cévennes, les Ecrins, le
Mercantour et la Guadeloupe. 3 projets sont à l'étude : la
Guyane, l'Iroise et la Réunion.
8
La France compte 150 réserves naturelles.
9
Il convient néanmoins de souligner que la consommation de
ces crédits s'est établie à 59,3 % en 2001 et
à 5,7 % au premier semestre 2002.
10
La consommation de ces crédits s'est élevée
à 41,9 % en 2001 et à 0,8 % au premier semestre 2002.
11
Cf. l'article 23 du projet de loi de finances pour 2003.
12
Participation au titre du programme Saône-Rhin et de
l'utilisation des réseaux d'hydrométrie.
13
Direction régionale de l'environnement.
14
Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement.
15
Soit un effectif budgétaire de 16 emplois et un
effectif réel de 39 personnes.
16
Service de formation destiné à apporter une culture
commune à l'ensemble des agents du ministère et de ses
établissements publics ainsi que la formation technique très
spécialisée nécessaire à leur activité
(arrêté du 9 juillet 2001).
17
L'AFSSE est placée sous la tutelle conjointe du
ministère de l'écologie et du développement durable et du
ministère de la santé.
18
C'est votre rapporteur spécial qui souligne.